05/11/2011
La loi du 3 janvier 1973 : l'arbre qui cache la forêt
Notre ministère des finances, aussi laid qu'une banque
Lassitude : c'est le premier mot qui m'est venu à l'esprit en lisant le sujet du jour sur Fortune.
Il n'est pas question, en ce qui me concerne, de dénier au sympathique @Borowic ou à @JoeLeTaxi, autre courtois et espiègle commentateur sur cet excellent site, tous deux manifestement spécialistes de la finance, la sincérité et la bonne foi de leurs analyses.
Mais le sujet de la loi de 1973 et de ses successeurs européistes est d'un ennui mortel si on l'aborde sous l'angle exclusivement comptable, ce qui n'est heureusement pas (entièrement) le cas de l'intéressant article de @Borowic.
Au-delà de cette lassitude, à mes yeux, la comptabilité, c'est juste une technique qui permet de présenter sous forme de chiffres une réalité complexe ; en l'occurrence, la réalité des comptes publics depuis 40 ans et, dans la mesure du possible, celle de l'intervention de la finance privée dans ces comptes.
Pour autant, est-ce que la comptabilité explique vraiment cette réalité complexe ? Je ne le pense pas.
Il suffit de sortir du cadre comptable, de se pencher un peu sur les motivations idéologiques et politiques, sur la nature de l'argent-dette telle que nous le connaissons, sur le lobbying financier (affirmer, comme certains le font, que Pompidou, grand ami d'André Bettencourt, serviteur zélé de la grande bourgeoisie d’affaires et ex-directeur de la Banque Rothschild, n'avait en tête que l'intérêt de la France, me paraît tout de même un peu naïf), sur les contraintes extérieures et les systèmes de transfert de richesses, sur le clientélisme électoral, sur les causes de l'immigration et des délocalisations, sur la nature humaine enfin, pour comprendre que l'abord comptable ne suffit pas et même, qu'il n'est certainement pas la clé de décodage déterminante qui permettrait de répondre à toutes les questions posées par ce qu'il faut bien appeler la ruine de la France.
Pour expliquer 40 ans de dérive budgétaire française, les spécialistes de la finance prétendent à une explication qu'il n'est tout simplement pas en leur pouvoir de donner, parce que la réalité est trop complexe pour pouvoir être circonscrite à de simples données comptables.
L'argument d'autorité du technicien n'en est un que dans son domaine restreint. Et encore.
Nous vivons, néanmoins, dans une société techniciste, technologiste, dans la société de l'expertise, dans ce qui est une altération, au plan de la perception collective (ce que Michel Drac, après Howard Bloom, appelle le « cerveau global »), de tout ce qui fait sens, au profit de groupes d'influence réputés détenir, de par leur expertise technique, une vérité supérieure.
Par exemple, notre ministre de la santé est systématiquement un médecin ou un pharmacien, comme si la perception collective de la santé devait, et pouvait légitimement, être représentée par un seul de ses acteurs (financièrement intéressé) et que tous les autres ne pouvaient et ne devaient que s'y soumettre.
Cette domination des spécialistes a-t-elle des effets bénéfiques ? Bien au contraire, il est aisé de constater que les intérêts du lobby médico-pharmaco-chimique ont largement pris le pas sur l'amélioration de la santé collective. Preuves innombrables à votre disposition, malgré les discours contraires des « spécialistes »...
Idem, dans le domaine agricole et alimentaire, dans celui de l'énergie, dans celui de l'éducation, dans celui de la culture, dans celui de la politique (les « politiciens professionnels »), etc. Dans tous les domaines, en fait.
Pour en revenir au domaine financier... ah oui, tiens. Pourquoi ce domaine-là devrait-il échapper à la règle générale qui veut que les techniciens, les spécialistes, les experts, font toujours pire pour la collectivité, que ne le feraient, peut-être, de simples représentants de cette collectivité, dotés d'une vision plus large et, surtout, désintéressés (ce qui me paraît être le problème central de l'Occident matérialiste et consumériste) ?
A noter quand même, exception qui confirme la règle, qu'en tant que ministres des finances, nous n'avons, en général, depuis quelques temps, que des non-spécialistes, souvent avocats, comme l'inénarrable Christine Lagarde ou François Baroin. Ces histrions ne comprennent évidemment pas grand-chose aux subtilités techniques, le ministère étant, en réalité, géré par des hauts fonctionnaires qui, eux, sont tous plus experts les uns que les autres.
Vous me direz, ça évite peut-être que le ministre ne meure d'une crise cardiaque en mesurant l'ampleur de la catastrophe, comme François Fillon, pourtant seulement juriste de formation lui aussi, a failli le faire en 2007.
Mettons que je n'ai rien dit.
Mettons qu'en ma qualité de pauvre béotien, ignorant comme tout un chacun des arcanes de la finance et de leur insondable subtilité, disqualifié de naissance pour en parler puisque tout cela est tellement complexe que mon petit cerveau non préalablement spécialisé dans une école ad hoc ne saurait le décrypter, je me désintéresse des causes techniques des déficits abyssaux de la France et de sa dette colossale, comme des moyens techniques d'y remédier.
Tout de même, je peux voir que chaque année, le déficit s'alourdit de 45 milliards d'euros, uniquement constitués des intérêts de la dette, à payer aux banques privées qui seules, ont le droit de prêter de l'argent à la France pour qu'elle continue de s'enfoncer dans l'insolvabilité et la ruine.
Merde, quand même, que je me dis dans mon petit cerveau pas expert, ces spécialistes de la finance, quels génies !
Ils ont trouvé le moyen d'aider la collectivité en lui prêtant de l'argent (bah oui, s'ils arrêtaient, on serait mal, dis donc), ce qui l'endette de plus en plus, et, en même temps, ils s'en mettent plein les poches avec des intérêts qui paient... quoi, d'ailleurs ?
Ah oui, tenez, tant qu'à être ignorant et bête, je me pose une autre question : quels sont donc ce travail, cette plus-value, cette peine probablement infinie que se donnent les banquiers, pour que nous les payions annuellement 45 milliards d'euros (l'équivalent du produit de l'impôt sur le revenu, tout de même) ?
Ils doivent en avoir, du mérite, les banquiers, pour que nous leur achetions si cher le droit de nous endetter toujours plus ! Non ?
Eh bien, figurez-vous qu'ils en ont, du mérite. Si, si.
Ils achètent des emprunts d'Etat avec leur argent-dette créé ailleurs (comment l'ont-ils gagné, on se le demande, ils ne créent tout de même pas de l'argent à partir de rien, si ?) et inscrivent, dans une colonne de leurs livres comptables, les intérêts correspondants : à eux tous, 45 milliards. Comment est-ce possible ? Ah ça ! C'est de la magie.
Vous et moi, nous n'avons quasiment pas la possibilité de faire cela. Eux, si. Ce qui prouve qu'ils ont forcément un grand mérite, parce que pour avoir ce droit, ils ont forcément dû faire quelque chose d'extraordinaire.
Non, parce que quand même, dans une société correctement organisée, morale et tout et tout, quand quelqu'un bénéficie du droit de toucher 45 milliards par an en contrepartie d'un clic sur un clavier d'ordinateur, c'est qu'il a dû, au moins, rendre des signalés services à la collectivité, sauver la patrie plusieurs fois, sacrifier sa famille, se sacrifier lui-même... et encore, pas qu'une fois.
N'étant qu'un béotien, je ne peux vous en dire plus et laisse donc aux spécialistes le soin de vous expliquer tout ça (bon courage, ce charabia pseudo-scientifique est rigoureusement imbitable).
M'est avis, si je les en crois, que l'argent doit être une chose trop complexe et trop dangereuse pour être laissée aux citoyens et à leurs représentants, à une banque centrale, etc.
D'ailleurs, dans l'intérêt de ceux-ci, ne devrait-on pas le leur enlever complètement ?
Mais on me souffle que c'est ce qui est en train de se passer.
Allez, je reviens d'Ecosse. Redevenons sérieux cinq minutes.
En comptabilité pure, il est vrai qu'on peut se demander, compte tenu des gaspillages de nos gouvernements depuis 40 ans, si la loi de 1973 et ses successeurs nous sont réellement revenus plus cher que ce que nous aurait coûté, en inflation, le financement des déficits principalement par une banque centrale restée souveraine.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'inflation, la loi de 1973 devait soi-disant nous protéger : échec. Idem, d'ailleurs, en ce qui concerne sa prétention à dissuader l'Etat d'emprunter à tout va : échec.
@Borowic a le mérite de nous expliquer que la vraie cause en est « la dérégulation financière du milieu des années 80 (...) la création d’un marché à terme de la dette de l’État et l’abandon des emprunts individualisés remplacés par des souches périodiquement abondées (...) Car pour la première fois le négoce de la dette publique va devenir pour les banques une source de profits réguliers. Pour l’État qui ne demandait pas mieux c’est l’assurance de pouvoir émettre du papier à volonté. »
Admettons. D'autant plus volontiers que cette « dérégulation » (déréglementation me paraîtrait un terme plus approprié, mais passons) a des effets négatifs bien connus dans d'autres domaines (je pense notamment à la séparation des activités bancaires et au processus, débuté dans les années 80, ayant abouti à l'abrogation du Glass-Steagall Act en 1999). Mais si la loi de 1973 n'avait pas existé, la « dérégulation » ultérieure n'aurait pas pu avoir les effets décrits, sauf à comporter elle-même une telle loi.
Quoi qu'il en soit, ce qui est sûr, en premier lieu, c'est que si les avances au Trésor Public par la Banque de France n'avaient pas été interdites en 1973, la « dette » ainsi créée se serait (éventuellement, ce n'est pas si sûr) traduite par de l’inflation, due à l’augmentation de la masse monétaire consécutive à ces avances, et non par des intérêts annuels versés à la finance privée majoritairement étrangère.
Résultat : aucun endettement durable ni aucune dépendance vis-à-vis de l’étranger et, en plus (éventuellement, toujours), une inflation décourageant la rente et correspondant à une dévaluation susceptible de rendre les entreprises françaises plus compétitives.
Après, la question est bien sûr de savoir quelles auraient été les politiques des gouvernements successifs au regard de l’éventuelle inflation, en fonction de son ampleur et de ses conséquences.
Ce qui est sûr, en second lieu, c'est que vouloir exonérer Giscard de sa participation à la création de la dette publique française serait aussi ridicule que de prétendre que le coût du transfert, qu’il a organisé sous Pompidou, du financement de cette dette aux marchés financiers, se serait simplement substitué à l’inflation générée antérieurement par les avances de la Banque de France au Trésor.
La vérité, c’est que les emprunts aux banques privées, rendus incontournables par la loi du 3 janvier 1973, sont responsables de la moitié au moins de l’endettement actuel du pays, en vertu, notamment, de ce qu'on appelle l'anatocisme.
Simplement, quand ledit Giscard s’est fait éjecter en 1981, la mécanique exponentielle de la charge des intérêts de la dette ne s’était pas encore réellement mise en branle.
Outre les aggravations systémiques des années 80, évoquées par @Borowic, il y a nécessairement un décalage temporel entre la mise en place du système et le moment où la croissance de la dette commence à faire naître des intérêts annuels plus importants.
C’est pourquoi, en 1981, la dette publique (officielle) ne s’élevait encore « qu’à » 110 milliards d’euros.
D’ailleurs, il est tout de même à noter que l’accroissement de la dette a été tout à fait régulier DEPUIS LE DEPART.
Et cela s’explique, non seulement par la quasi-homogénéité des politiques publiques suivies depuis lors (notamment, en ce qui concerne le libre-échange et l’immigration), mais aussi par l’obligation croissante, pour l’Etat, de recourir à des emprunts à plus long terme pour financer la dette, générant ainsi des intérêts de plus en plus lourds.
Sans parler, d’ailleurs, de la création monétaire délirante imputable aux banques privées, principale cause, en réalité, de la crise et dont les effets sont toujours négligés quand on parle de dette publique.
Il n’est pas du tout certain, enfin, que la gauche aurait fait pire que la droite, tout autant responsable de l’augmentation de la dette publique depuis 1973.
Il faut bien voir que la croissance de la charge de la dette est une mécanique inexorable : « La charge des intérêts de la dette, c’est-à-dire le paiement annuel des échéances des emprunts souscrits, devrait "augmenter en valeur de plus de 9% par an en moyenne, soit cinq fois plus que l’inflation", souligne ce document. Elle devrait ainsi passer de 42,45 milliards d’euros en 2010 à 55,19 milliards en 2013. »
Le graphique d’évolution de la charge totale de la dette publique dans son entier est difficile à trouver, comme a pu le constater A. J. Holbecq ; parce qu’il est, à mon avis, défavorable tant au libéralisme financier cher aux banquiers, qui se gavent de ces intérêts d’emprunts que nous nous passions de leur verser aussi systématiquement avant 1973, qu’aux « entrepreneurs politiques », comme les appelle Jean-Claude Werrebrouck, qui sont responsables de la gabegie des dépenses publiques.
Voilà ce graphique, qui, il faut le reconnaître, est assez impressionnant (voir les pointillés en mauve) :
Je vous recommande également la lecture d'un excellent article de Michel Drac et notamment, des critiques qu’il comporte envers les positions de A. J. Holbecq, tant (mais de manière très relative) en ce qui concerne son évaluation des poids respectifs des intérêts cumulés et du déficit budgétaire, qu’en ce qui a trait, surtout, aux solutions proposées.
Bref, je pense que la dette publique française est au moins autant due au cumul des intérêts d’emprunts extorqués par les marchés financiers au moyen de la forfaiture de 1973, puis de la dérégulation ultérieure, qu’aux excès de nos gouvernements successifs.
Sur ce point, il y a quand même des paradoxes dans la situation financière actuelle, et la loi de 1973 n’est pas tout. Elle est même l'arbre qui cache la forêt, et c'est pourquoi sa dénonciation sert les intérêts de certains politiciens systémiques, de droâte comme de gôôche. Elle leur permet de passer sur tout le reste, qu'ils cautionnent largement.
S’il n’y avait pas eu, depuis 40 ans, d’immigration allogène, il n’y aurait pas non plus eu de dette publique, car le coût annuel de l’immigration est sensiblement le même que celui des intérêts de la dette (45 milliards d’Euros par an actuellement, moins par le passé). Sans parler des gaspillages électoralistes et clientélistes déjà évoqués.
C’est la combinaison de ces deux facteurs : politiques publiques ruineuses, loi de 1973 et ses successeurs, qui nous a conduits à la situation actuelle. Néanmoins, il faut souligner que les marchés financiers, comme les entreprises multinationales, sont largement à l’origine des politiques en question, et la boucle sera bouclée.
D'une certaine manière, concernant la loi de 1973, on pourrait donc presque dire merci à nos gouvernements immigrationnistes et gaspilleurs.
Sans eux, personne ne se serait sans doute jamais aperçu des effets de la loi de 1973 ni de ses successeurs, puisque la France n’aurait pas cumulé les déficits, n’aurait donc pas eu besoin d’emprunter à la finance privée ni, par conséquent, de lui verser des intérêts sur une dette qui aurait été inexistante.
C’est à se demander si l’un des buts de l’immigration et des gaspillages n’est pas précisément, en provoquant de l’endettement, de constituer une rente à la finance privée (je n’y crois guère, mais on peut toujours y réfléchir).
En tout cas, il ne sert plus à rien, concrètement, de discuter du point de savoir si, de 1973 à aujourd’hui, la dette publique a coûté plus cher que si le système antérieur avait été maintenu. Il est de fait, néanmoins, que la loi de 1973 et ses successeurs ont enrichi les banques privées, alors que le contribuable a, malgré tout, dû supporter une lourde inflation pendant une partie de la période : le bénéfice officiellement attendu n’a donc pas été vraiment au rendez-vous, sauf pour les banques.
Personne, à part ceux qui profitent d’une telle situation, ne veut d’un Etat lourdement endetté, ni de banques rentières.
En fait, si possible, personne ne veut de banques commerciales tout court. La solution alternative qui me paraît à creuser, c’est la monnaie franche (Silvio Gesell et ses continuateurs).
Politiquement, l’immense majorité des Français veut la démocratie (pas une partitocratie mais une démocratie plus directe) et la République (pas un retour à la monarchie ni une dictature déguisée comme celle que nous subissons), une France souveraine dans une Europe des nations et des peuples.
Cela pourrait s’envisager, au plan monétaire, avec, dans l’idéal, une monnaie commune convertible et des monnaies nationales inconvertibles (cf. ma discussion d’il y a quelques temps avec @JoeLeTaxi, à partir d’ici).
Il faut néanmoins franchir le cap de l’effondrement, en récupérant ce qui est valable, en éliminant les causes des échecs du système actuel et en ajoutant ce qui lui manque.
Une troisième voie économique me paraît s’imposer, entre socialisme et libéralisme.
Libre-échange interne aux nations et à l’Europe, bien sûr, mais pas total ; une réglementation confédérale devra préserver les intérêts des peuples et des Etats, notamment en protégeant les emplois du dumping salarial, les services publics et activités stratégiques de la concurrence du secteur privé.
Propriété privée, bien sûr. Il ne s’agit pas de verser dans une formule soviétique de la société. Néanmoins, pour décourager la thésaurisation excessive et surtout la rente, limitation quantitative et qualitative du droit de propriété et des salaires (avec un maximum « fordien » - seul élément un peu positif à retenir du fordisme), incitant à l’investissement productif plutôt qu’à la spéculation financière.
En ce qui concerne directement la gestion financière de l’Etat, je pense que des mesures incitatives fortes pourraient permettre de se dispenser d’un « pacte de stabilité » ou d’une « règle d’or » :
- interdiction des partis collectivistes comme des partis libéraux,
- législation anti-trusts (plus une entreprise est grosse, plus elle influe sur la vie publique),
- limitation de la rémunération des dirigeants politiques,
- interdiction du cumul des mandats,
- interdiction du financement des partis politiques autrement que par les cotisations de leurs membres et les subventions publiques,
- réforme fiscale pour davantage de proportionnalité,
- répression impitoyable et exemplaire de la concussion (peine capitale, sous l’Ancien Régime !) et de la corruption,
- etc.
Une foule de mesures peuvent être envisagées, pour tuer le clientélisme et décourager l’assistanat, sans négliger la solidarité (voire, en la renforçant par la réorientation de dépenses affectées à d’actuelles gabegies).
C’est vraiment d’une révolution dont nous avons besoin (si possible, sans violence, mais la violence est en réalité inhérente aux oligarchies actuelles, non à ceux qui souhaitent leur fin).
22:05 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique | Lien permanent | Tags : loi du 3 janvier 1973, fortune.fdesouche.com, borowic, joeletaxi, comptabilité publique, déficit, dette, michel drac, a. j. holbecq, pompidou, giscard, rothschild, intérêts, charge, finance, howard bloom, impôt sur le revenu, immigration, gaspillage, clientélisme, banques, inflation, banque de france, silvio gesell | Facebook | | Imprimer | |
29/10/2011
Vive le populisme révolutionnaire !
La droâte nationale française pense avec ses pieds, on peut le constater tous les jours, quel que soit le sujet.
C'est particulièrement évident en ce qui concerne la question de l'identité, mais ça l'est surtout quant à la stratégie.
Normal.
D'abord, la droâte nationale française, c'est... l'auberge espagnole. Or, on ne peut attendre d'une alliance hétéroclite et contre nature, faite, entre autres, de jacobins laïcards, de libéraux voire de libéraux libertaires, de monarchistes et de catholiques plus ou moins nostalgiques de l'Ancien Régime, de néo-païens, d'athées bouffeurs de curés et de transfuges de l'UMP ou du MODEM, qu'elle soit révolutionnaire.
Ces diverses tendances convergent vers l'immobilisme oppositionnel (le fameux « vote protestataire ») et le syndrome de la tour d'ivoire. On s'imagine incarner le peuple français, alors qu'on méprise, bien souvent, sa volonté démocratique, presque autant que le font ceux que l'on prétend combattre.
Ensuite, principalement du fait de l'infection du bourgeoisisme et du libéralisme, la droâte nationale, c'est avant tout l'obsession de la sécurité et le réformisme.
C'est la crise ? Marine Le Pen, en bonne communicante, surfe sur la vogue. Depuis peu, quand on visite le site du FN ou celui de NPI, on se croirait sur des caricatures de Fortune ou de La Chute... L'économie et le social sont devenus vendeurs, et pour cause.
Las ! Quand les électeurs de la droâte nationale s'apercevront qu'ils prennent la copie pour l'original et qu'ils ne font, en réalité, que voter épisodiquement pour une affiche, quelles que soient, d'ailleurs, la sincérité et l'engagement de la tête qui y est représentée, mais sans espoir réel de sortir un jour du cercle concentrationnaire de la prison partitocratique, ni du consentement fabriqué où Goldstein n'est qu'une fausse alternative, et tout cela malgré la dégradation inexorable de leur situation, une nécessaire radicalité s'insinuera en eux.
Ce venin révolutionnaire est indispensable - « Love me », dit le serpent, animal de la connaissance et de la sagesse dont l'avance sinueuse déroute les rigides et effraie les romantiques.
Il est la seule solution à notre époque barbapapa, qui englue tout et tout le monde dans un étouffoir rose bonbon.
Ce venin n'est pas nécessairement un mauvais poison, contrairement à ce que croient certains lecteurs superficiels de la Bible et surtout, de l'historiographie moderne de droâte dans son formol, aussi rétro et même davantage, dans leur anticommunisme anachronique, que le sont les fidèles de St Nicolas du Chardonnet quand ils évoquent le diable.
De toutes choses, il faut savoir tirer les leçons et ne pas répugner à aller les chercher chez ses pires ennemis, surtout si leur stratégie a fonctionné, alors que celle de la droâte nationale se résume à un bulletin dans l'urne tous les cinq ans.
Qu'est-ce qui doit donc devenir révolutionnaire ? Quelque chose qui est résumé par un mot péjoratif : le populisme.
Pourquoi sommes-nous populistes ? Non pas seulement parce que l'ennemi nous désigne comme tels, ce qui prouve qu'il sait bien que les peuples, leurs identités et leurs intérêts lui sont contraires, mais aussi et surtout parce que ce mot, si nous passons sur l'intention systémique négative qui prétend le charger de démagogie et de simplisme, nous résume, résume nos identités, nos âmes, nos intentions et nos actions.
Populistes et révolutionnaires, voilà ce que nous sommes et ce que nous devons devenir.
Populistes révolutionnaires, car sans peuples et donc sans identités, nous ne sommes plus rien, et parce que, pour survivre en tant que tels et pouvoir « entreprendre des choses neuves dans le même esprit que celui des anciens », c'est une véritable révolution qui est nécessaire et non de simples réformes d'un « Système » en réalité irréformable.
Et ? Stratégie ?
Comme le disait Lénine de la révolution russe, « la chaîne [selon Trotsky, celle "du système capitaliste mondial", et/ou celle "de la guerre"] s’est rompue à son maillon le plus faible » (pour la Russie et son économie « arriérée », le coût de la première guerre mondiale fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase).
Et dès 1917, il avait déclaré : « La crise est mûre, l’heure du soulèvement approche ».
En le citant en 1932, Trotsky ajoutait :
« Pour la révolution d’Octobre, une série de prémisses historiques était nécessaire :
1 - La pourriture des anciennes classes dominantes, de la noblesse, de la monarchie, de la bureaucratie.
2 - La faiblesse politique de la bourgeoisie, qui n’avait aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la question agraire.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème des nationalités opprimées.
5 - Le poids social imposant du prolétariat. »
On peut aisément faire un parallèle avec aujourd'hui :
1 - La pourriture des classes dominantes, des oligarchies économiques et financières, des dirigeants politiques, des médias, de la bureaucratie, devient peu à peu visible aux yeux de tous.
2 - La faiblesse politique des fausses alternatives à l'UMPS : centristes, souverainistes, gauchistes, réformistes de droite et de gauche, qui n’ont aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la paupérisation, de la montée du chômage et de l'affaiblissement prévisible de l'Etat providence.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème de l'immigration et de la substitution ethnique.
5 - Le poids social croissant des déclassés et des nouveaux pauvres, principalement parmi la jeunesse.
Le populisme révolutionnaire est mûr dans les têtes des peuples européens et particulièrement en France, pays de vieille tradition frondeuse.
Mais il n'a encore aucune incarnation politique, contrairement à ce que croient les zélotes de la SARL Le Pen.
Il nous faut, pour donner corps à cette aspiration populaire, premièrement l'équivalent non marxiste des soviets (des communautés locales organisées en réseaux et solidaires) et deuxièmement l'équivalent non marxiste du parti bolchévik (coordinateur des soviets et vitrine politique).
A ces deux niveaux, nous serions hautement susceptibles de nous attirer la sympathie et le soutien d'une grande majorité du peuple.
Après, la maturation du phénomène crisique ne nous appartient pas plus qu'elle n'était au pouvoir des bolchéviks, comme Trotsky le reconnaissait lui-même :
« La révolution signifie un changement de régime social. Elle transmet le pouvoir des mains d’une classe qui s’est épuisée entre les mains d’une autre classe en ascension. L’insurrection constitue le moment le plus critique et le plus aigu dans la lutte des deux classes pour le pouvoir. Le soulèvement ne peut mener à la victoire réelle de la révolution et à l’érection d’un nouveau régime que dans le cas où il s’appuie sur une classe progressive qui est capable de rassembler autour d’elle la majorité écrasante du peuple.
A la différence des processus de la nature, la révolution est réalisée par des hommes et à travers des hommes. Mais dans la révolution aussi, les hommes agissent sous l’influence des conditions sociales qui ne sont pas librement choisies par eux, mais qui sont héritées du passé et qui leur montrent impérieusement la voie. C’est précisément à cause de cela, et rien qu’à cause de cela que la révolution a ses propres lois.
Mais la conscience humaine ne reflète pas passivement les conditions objectives. Elle a l’habitude de réagir activement sur celles-ci. A certains moments, cette réaction acquiert un caractère de masse, tendu, passionné. Les barrières du droit et du pouvoir sont renversées. Précisément, l’intervention active des masses dans les événements constitue l’élément le plus essentiel de la révolution.
Mais même l’activité la plus fougueuse peut rester au niveau d’une rébellion, sans s’élever à la hauteur de la révolution. Le soulèvement des masses doit mener au renversement de la domination d’une classe et à l’établissement de la domination d’une autre. C’est alors seulement que nous avons une révolution achevée. Le soulèvement des masses n’est pas une entreprise isolée que l’on peut déclencher à son gré. Il représente un élément objectivement conditionné dans le développement de la société. Mais l’existence des conditions du soulèvement ne signifie pas qu’on doit attendre passivement, la bouche ouverte. Dans les affaires humaines aussi, il y a, comme le disait Shakespeare, des flux et des reflux : "There is a tide in the affairs of men which, taken at the flood, leads on to fortune".
Pour balayer le régime qui se survit, la classe progressive doit comprendre que son heure a sonné, et se poser pour tâche la conquête du pouvoir. Ici s’ouvre le champ de l’action révolutionnaire consciente où la prévoyance et le calcul s’unissent à la volonté et la hardiesse. »
Au boulot, camarades populistes révolutionnaires.
04:30 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Politique, Stratégie | Lien permanent | Tags : populisme, révolutionnaire, identité, droite nationale, stratégie, bourgeoisisme, libéralisme, immobilisme, réformisme, sécurité, fn, marine le pen, élections, ennemi, système, lénine, trotsky, soviets, parti bolchévik, révolution, soulèvement, peuples, masses, régime | Facebook | | Imprimer | |
22/10/2011
« De la corruption considérée comme un des beaux-arts »
« Le Pont sur L'Atlantique, renforçant les relations particulières » (entre les USA et la G-B)
« Quoi que nous imaginerons, ils feront toujours plus et mieux, c’est-à-dire toujours pire. La démission du ministre britannique de la défense Liam Fox, à cause d’une affaire d’amitié particulière avec son conseiller Adam Werritty et ses prolongements de corruption plutôt courants que particuliers, affectant tous les domaines possibles, met en lumière la prodigieuse pourriture transatlantique. Tout s’organise autour d’une association de lobbying présentée comme caritative dans son centre Atlantic Bridge, mise en place (dans ce cas, par Fox) pour une corruption à caractères transatlantique, mais multinationale, multiconfessionnelle (pourquoi pas ?) et multi professionnelle. On y trouve bien entendu les Tories britannique (Fox n’est pas le seul ministre à figurer dans Atlantic Bridge), les neocons US, les bailleurs de fonds de Tea Party, l’industrie d’armement, les entreprises de relations publiques et de lobbying, Israël, ses “services” et son Lobby, et quelques satellites annexés (telle ou telle firme d’armement, tel ou tel intermédiaire, au Pakistan, au Sri Lanka et ainsi de suite). Il y a aussi des donations venues des industries pharmaceutiques, du tabac, des pétroliers et de “l’industrie du jeu” liée à Cosa Nostra, le crime organisé US (dans d’autres pays moins policés et plus mal vus, on dit : “mafia”). La structure de corruption est, en perspective, prodigieuse d’importance et de ramification, et elle a été établie, sous le patronage de l’indestructible quoique fort avancée Lady Thatcher, essentiellement durant les années Bush. (...)
L’“anglosphère”, ou entité anglo-saxonne, a poussé les activités de corruption au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer, installant la postmodernité dans le pur domaine de la transformation de toutes les activités en sources de profit et d’influence pour le profit, offrant sa substance même au pourrissement direct. Il ne s’agit même plus vraiment d’une organisation de pression politique pour un peu plus américaniser le Royaume-Uni, pour des intérêts politiques nationaux. Il s’agit bien de liens de parti à parti (les Tories et les républicains) comme l’on dit de gang à gang, avec une impressionnante participation du big business, pour les questions essentiellement de business, – l’agenda politique étant soumis à l’impératif de business. (...)
Comme les directions politiques elles-mêmes, la corruption ne s’intéresse plus prioritairement à la politique et à l’idéologie, mais à l’activité de corruption d'une façon générale et pluraliste, – “considérée comme un des beaux-arts”, si l'on veut. Il s’agit du pas ultime vers la subversion et même vers l’inversion entraînant la dissolution du Système. Cette orientation induit, en effet, que le Système est en train de perdre, si ce n’est déjà complètement perdu, tous ses impératifs structurels en matière de politique et d’idéologie. Il se trouve sur la dernière marche du pourrissement de la décadence, lorsque cette dernière marche, en bois pourri, cède sous le poids et s’effondre comme une symbolique de la Chute. Il n’y a plus de complots, plus de manipulations, plus de machinations type-Murdoch avec tout de même un sens politique, il n’y a plus que la course effrénée dans la corruption, avec un personnel politico-machin-chose qui a perdu la moindre capacité de réflexion de combat sur un terme constructif, pour la cause qu’il défend prétendument. (...) »
18:37 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : philippe grasset, corruption, usa, neocons, tea party, israël, mafia, thatcher, atlantic bridge, anglosphère, lobby, lobbying, anglo-saxons, royaume-uni, etats-unis, pourrissement, décadence | Facebook | | Imprimer | |
Trois citations insolites
« J'emmerde la cupidité du monde des affaires » - New York, 15 octobre 2011
- « Je n’ai pas le pouvoir, la France comme le reste du monde est assujettie à une dictature financière qui gère tout. »
(François Mitterrand, cité par sa veuve Danielle dans « Le Livre de ma mémoire », Editions Jean-Claude Gawsewitch, 2007 - cf. la Tribune de Genève du 22 novembre 2007)
- « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique . Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »
(Francois Mitterrand juste avant de mourir, cité par Georges-Marc Benamou dans « Le dernier Mitterrand », Editions Plon - Omnibus, 1997 - cf. Vigile.net)
- « Une haute bourgeoisie s’est renouvelée. (…) C’est l’appareil d’Etat qui a fourni au capitalisme ses nouveaux dirigeants. (…) Venus d’une culture du service public, ils ont accédé au statut de nouveaux riches, parlant en maîtres aux politiques qui les avaient nommés. »
(François Hollande dans « Devoirs de vérité », Editions Stock, Paris, 2006, p. 159-161 - cf. le Monde diplomatique, juin 2010)
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19/10/2011
Plainte contre Jack Lang pour viol sur une fillette de 4 ans
08/10/2011
La vraie Gauche
Un petit plus - Jean-Claude Michéa sur France Inter le 09 octobre 2011 (je remercie @alain21) :
http://www.franceinter.fr/emission-parenthese-la-gauche-a...
Jean-Claude Michéa sur France Culture, le 06 octobre 2011 :
02:36 Écrit par Boreas dans Culture, Economie, Politique | Lien permanent | Tags : jean-claude michéa, vraie gauche, progrès, libéralisme, socialisme, steve jobs, élections présidentielles, 2012, droite, peuple, george orwell, classes, bourgeoisie, division, travail, progressisme, modernité, décence | Facebook | | Imprimer | |
26/09/2011
Sortir de la crise par la guerre mondiale ?
Dans le contexte général d'anxiété sur fond de crise économique et politique, comme de terrorisme et d'interventionnisme militaire occidental dans le monde arabo-musulman ; anxiété, entretenue actuellement par les médias (la traduction est là), par Hollywood, par les débilo-complotistes et même par des sites de qualité ; il est intéressant de voir que Philippe Grasset, homme mesuré et bien informé s'il en est, ne croit pas à la nouvelle guerre mondiale que ces modernes augures nous présentent comme le dernier recours des sphères de pouvoir :
« D’une façon paradoxale, ou qu’on jugera plutôt provocatrice c’est selon, on observera que cette option de la guerre est extrêmement “optimiste” sinon “utopique”. Elle l’est parce qu’elle s’appuie sur la proposition qu’il y a “un après”, – après la crise, puisque la guerre serait l’option qui dénouerait la crise, par le fer et par le feu, par ce que des esprits appuyés sur une raison subvertie jugeraient être comme une sorte de “Jugement de Dieu”. Notre conviction est au contraire qu’avec la crise, “il n’y a plus d’après” concevable et contrôlable par nos moyens et nos intentions. (La fameuse chanson, peut-être prémonitoire, qu’“A Saint Germain-des-Prés, il n’y a plus d’après”.) Pour le cas de l’“option de la Grande Guerre”, des indications très précises montrent que nous approchons du degré de l’impossibilité industrielle et économique de cette Grande Guerre, aux moyens nécessairement considérables et au champ nécessairement mondial (projection de forces) (...)
Les conditions de la guerre telles que les envisagent les USA ont profondément changé, d’une part durant la Guerre froide lorsque la perspective d’un échange nucléaire impliquait une guerre nécessairement courte, ne nécessitant aucune réserve, d’autre part durant la période depuis la fin de la Guerre froide où les guerres n’ont nécessité, – du point de vue du matériel et de la philosophie d’emploi, – aucun effort nouveau des USA, et surtout pas la nécessité de constituer des réserves. Le résultat est que la base industrielle quantitative de production de guerre des USA est extrêmement faible, voire dérisoire par rapport à ce qui fut constitué durant la Deuxième Guerre mondiale ; sa reconstitution demanderait un effort industriel, technologique et financier qu’il est tout simplement impensable d’envisager aujourd’hui, d’autant qu’il s’agirait d’une base industrielle extrêmement sophistiquée, donc coûteuse et très longue à constituer, – si, même, les USA sont encore capables de la réaliser, hypothèse hautement incertaine. (...)
Dans ce contexte d’impasse complète, il faut ajouter le facteur aggravant du temps. Toute idée de reconstitution d’une base industrielle acceptable de mobilisation, outre la capacité de la réaliser, est quelque chose qui se compterait en années, en très, très longues années. Cela vaut pour les USA comme pour les autres, car cela constitue une nouvelle et implacable réalité de la situation militaire (et militaro-budgétaire). Cette idée n’est pas complètement nouvelle puisque, il y a quelques années, en 2007, une étude avait été faite sur l’hypothèse de l’attaque terrestre de l’Iran par les USA (conflit très limité, rien de la Grande Guerre envisagée). Il avait été conclu qu’un peu plus d’un million d’hommes serait nécessaire et que la seule préparation et mobilisation de cette force prendrait entre deux et trois ans. (...)
Le cas US est évidemment le cas en pointe. Les autres puissances impliquées dans un scénario hypothétique de grand conflit connaissent de meilleures conditions d’une éventuelle mobilisation nécessaire, mais elles ont de très sévères limitations d'un autre type. (Ces puissances sont essentiellement la Russie et la Chine, mais certainement pas l'Allemagne (...), qui est un pays qui n'a plus aucune infrastructure d'armement pouvant lui permettre d'envisager quelque confit que ce soit, et n'étant plus du tout au niveau technologique adéquat, sans parler du soutien populaire.) D’une façon générale, leurs structures de force ne sont nullement orientées vers la projection de forces nécessaires à un grand conflit mais vers le contrôle de la sécurité de leurs zones régionales ; un changement radical, si même il était voulu, demanderait également un temps extrêmement long (bien au-delà de la décennie), sans nulle garantie de succès car les caractéristiques des matériels et l’infrastructure nécessaire, de très haute technologie, pour ce type de forces, pousseraient sans doute vers une situation de blocage “à l’américaine”. La situation porte donc sur un paradoxe qui contrecarre complètement le scénario envisagé : la seule puissance (les USA) qui peut porter une guerre à longue distance, – la Grande Guerre envisagée, – est en train de sombrer très rapidement dans l’impasse et l’impuissance, tandis que les autres sont dans une posture défensive. (...)
si l’on tient à conserver l’option d’une Grande Guerre, le seul moyen restant est, très simplement et radicalement, celui d’un échange nucléaire, où les moyens restent disponibles. Ce cas nous paraît très aléatoire, et dépendre essentiellement d’une instabilité psychologique poussée à son extrême. Mais ce cas, justement, peut paradoxalement bénéficier de la situation de blocage “de civilisation” décrite ci-dessus ; ce blocage est évidemment entretenu également par une paralysie et une pesanteur bureaucratiques extraordinaires, surtout dans les appareils militaires, et cette paralysie et cette pesanteur joueraient probablement contre l’option d’une guerre nucléaire, vu la prudence des bureaucraties ».
Je vous recommande vivement la lecture de l'article complet, ici.
16:56 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : philippe grasset, médias, usa, guerre mondiale, etats-unis, iran, industrie, puissance, force, militaire, bureaucratie, russie, chine, allemagne, nucléaire, défensive | Facebook | | Imprimer | |
21/09/2011
Le parler vrai de Jacques Sapir
... Ou comment tirer la quintessence d'une émission de télé, en isolant les interventions de la seule personne qui sache réellement de quoi elle parle et ne manie pas la langue de bois ou un discours électoral (merci à @Christopher Johnson, pour le lien vers cette vidéo sur fortune.fdesouche.com).
Au-delà du discours clair et percutant de Sapir sur les problèmes de l'heure, voire de nos divergences sur leurs possibles solutions, j'avoue trouver le personnage réellement sympathique (ah, ces ressemblances avec Galabru, ces intonations dignes du docteur Galipeau dans Le viager...).
Et, cerise sur le gâteau, la tête d'Estrosi, l'ex-motocycliste de compétition devenu ministre dans la grande tradition de la République des copains et des non-gouvernants, de l'inaction élevée au rang des vertus civiques... Quand Sapir lui dit qu'il est « en train de révolutionner la science économique », ahahaha ! L'hébétude, la stupeur, l'ahurissement, « mais non, absolument pas », le pouce et l'index joints, « je peux vous poser une question », l'hagarde-meurt-mais-ne-se-rend-pas ! Ahahahahahahaha ! Un régal, un délice... Je ne m'en remets toujours pas.
19:03 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Politique | Lien permanent | Tags : jacques sapir, euro, union européenne, dette, grèce, ue, europe, christian estrosi, bce, décision, inflation, déflation, dévaluation, monnaie | Facebook | | Imprimer | |
20/09/2011
Le Siècle et la discrimination positive
17:28 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Politique, Propagande, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : le siècle, emmanuel ratier, diversité, claude bébéar, denis kessler, laurence parisot, medef, patronat, immigration, discrimination positive, charles rivkin, fadela amara, anne lauvergeon | Facebook | | Imprimer | |
Michel Drac : « Crise, le moment décisif approche »
Intervention de Michel Drac sur Le Libre Teamspeak, le 18 septembre 2011. N.B. : les 9 premières minutes présentent quelques coupures de son.
Merci à @Eisbär pour les liens, sur fortune.fdesouche.com.
Pour lire le texte de la conférence, cliquez ici.
15:09 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Propagande, Psychologie | Lien permanent | Tags : michel drac, capitalisme, finance, consumérisme, matérialisme, dictature, sens, ressources, peak oil, guerre, cerveau global, oligarchies, élites | Facebook | | Imprimer | |