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29/10/2011

Vive le populisme révolutionnaire !

 

La droâte nationale française pense avec ses pieds, on peut le constater tous les jours, quel que soit le sujet.

C'est particulièrement évident en ce qui concerne la question de l'identité, mais ça l'est surtout quant à la stratégie.

Normal.

D'abord, la droâte nationale française, c'est... l'auberge espagnole. Or, on ne peut attendre d'une alliance hétéroclite et contre nature, faite, entre autres, de jacobins laïcards, de libéraux voire de libéraux libertaires, de monarchistes et de catholiques plus ou moins nostalgiques de l'Ancien Régime, de néo-païens, d'athées bouffeurs de curés et de transfuges de l'UMP ou du MODEM, qu'elle soit révolutionnaire.

Ces diverses tendances convergent vers l'immobilisme oppositionnel (le fameux « vote protestataire ») et le syndrome de la tour d'ivoire. On s'imagine incarner le peuple français, alors qu'on méprise, bien souvent, sa volonté démocratique, presque autant que le font ceux que l'on prétend combattre.

Ensuite, principalement du fait de l'infection du bourgeoisisme et du libéralisme, la droâte nationale, c'est avant tout l'obsession de la sécurité et le réformisme.

C'est la crise ? Marine Le Pen, en bonne communicante, surfe sur la vogue. Depuis peu, quand on visite le site du FN ou celui de NPI, on se croirait sur des caricatures de Fortune ou de La Chute... L'économie et le social sont devenus vendeurs, et pour cause.

Las ! Quand les électeurs de la droâte nationale s'apercevront qu'ils prennent la copie pour l'original et qu'ils ne font, en réalité, que voter épisodiquement pour une affiche, quelles que soient, d'ailleurs, la sincérité et l'engagement de la tête qui y est représentée, mais sans espoir réel de sortir un jour du cercle concentrationnaire de la prison partitocratique, ni du consentement fabriqué où Goldstein n'est qu'une fausse alternative, et tout cela malgré la dégradation inexorable de leur situation, une nécessaire radicalité s'insinuera en eux.

Ce venin révolutionnaire est indispensable - « Love me », dit le serpent, animal de la connaissance et de la sagesse dont l'avance sinueuse déroute les rigides et effraie les romantiques.

Il est la seule solution à notre époque barbapapa, qui englue tout et tout le monde dans un étouffoir rose bonbon.

Ce venin n'est pas nécessairement un mauvais poison, contrairement à ce que croient certains lecteurs superficiels de la Bible et surtout, de l'historiographie moderne de droâte dans son formol, aussi rétro et même davantage, dans leur anticommunisme anachronique, que le sont les fidèles de St Nicolas du Chardonnet quand ils évoquent le diable.

De toutes choses, il faut savoir tirer les leçons et ne pas répugner à aller les chercher chez ses pires ennemis, surtout si leur stratégie a fonctionné, alors que celle de la droâte nationale se résume à un bulletin dans l'urne tous les cinq ans.

Qu'est-ce qui doit donc devenir révolutionnaire ? Quelque chose qui est résumé par un mot péjoratif : le populisme.

Pourquoi sommes-nous populistes ? Non pas seulement parce que l'ennemi nous désigne comme tels, ce qui prouve qu'il sait bien que les peuples, leurs identités et leurs intérêts lui sont contraires, mais aussi et surtout parce que ce mot, si nous passons sur l'intention systémique négative qui prétend le charger de démagogie et de simplisme, nous résume, résume nos identités, nos âmes, nos intentions et nos actions.

Populistes et révolutionnaires, voilà ce que nous sommes et ce que nous devons devenir.

Populistes révolutionnaires, car sans peuples et donc sans identités, nous ne sommes plus rien, et parce que, pour survivre en tant que tels et pouvoir « entreprendre des choses neuves dans le même esprit que celui des anciens », c'est une véritable révolution qui est nécessaire et non de simples réformes d'un « Système » en réalité irréformable.

Et ? Stratégie ?

Comme le disait Lénine de la révolution russe, « la chaîne [selon Trotsky, celle "du système capitaliste mondial", et/ou celle "de la guerre"] s’est rompue à son maillon le plus faible » (pour la Russie et son économie « arriérée », le coût de la première guerre mondiale fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase).

Et dès 1917, il avait déclaré : « La crise est mûre, l’heure du soulèvement approche ».

En le citant en 1932, Trotsky ajoutait :

« Pour la révolution d’Octobre, une série de prémisses historiques était nécessaire :

1 - La pourriture des anciennes classes dominantes, de la noblesse, de la monarchie, de la bureaucratie.
2 - La faiblesse politique de la bourgeoisie, qui n’avait aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la question agraire.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème des nationalités opprimées.
5 - Le poids social imposant du prolétariat. »

On peut aisément faire un parallèle avec aujourd'hui :

1 - La pourriture des classes dominantes, des oligarchies économiques et financières, des dirigeants politiques, des médias, de la bureaucratie, devient peu à peu visible aux yeux de tous.
2 - La faiblesse politique des fausses alternatives à l'UMPS : centristes, souverainistes, gauchistes, réformistes de droite et de gauche, qui n’ont aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la paupérisation, de la montée du chômage et de l'affaiblissement prévisible de l'Etat providence.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème de l'immigration et de la substitution ethnique.
5 - Le poids social croissant des déclassés et des nouveaux pauvres, principalement parmi la jeunesse.

Le populisme révolutionnaire est mûr dans les têtes des peuples européens et particulièrement en France, pays de vieille tradition frondeuse.

Mais il n'a encore aucune incarnation politique, contrairement à ce que croient les zélotes de la SARL Le Pen.

Il nous faut, pour donner corps à cette aspiration populaire, premièrement l'équivalent non marxiste des soviets (des communautés locales organisées en réseaux et solidaires) et deuxièmement l'équivalent non marxiste du parti bolchévik (coordinateur des soviets et vitrine politique).

A ces deux niveaux, nous serions hautement susceptibles de nous attirer la sympathie et le soutien d'une grande majorité du peuple.

Après, la maturation du phénomène crisique ne nous appartient pas plus qu'elle n'était au pouvoir des bolchéviks, comme Trotsky le reconnaissait lui-même :

« La révolution signifie un changement de régime social. Elle transmet le pouvoir des mains d’une classe qui s’est épuisée entre les mains d’une autre classe en ascension. L’insurrection constitue le moment le plus critique et le plus aigu dans la lutte des deux classes pour le pouvoir. Le soulèvement ne peut mener à la victoire réelle de la révolution et à l’érection d’un nouveau régime que dans le cas où il s’appuie sur une classe progressive qui est capable de rassembler autour d’elle la majorité écrasante du peuple.

A la différence des processus de la nature, la révolution est réalisée par des hommes et à travers des hommes. Mais dans la révolution aussi, les hommes agissent sous l’influence des conditions sociales qui ne sont pas librement choisies par eux, mais qui sont héritées du passé et qui leur montrent impérieusement la voie. C’est précisément à cause de cela, et rien qu’à cause de cela que la révolution a ses propres lois.

Mais la conscience humaine ne reflète pas passivement les conditions objectives. Elle a l’habitude de réagir activement sur celles-ci. A certains moments, cette réaction acquiert un caractère de masse, tendu, passionné. Les barrières du droit et du pouvoir sont renversées. Précisément, l’intervention active des masses dans les événements constitue l’élément le plus essentiel de la révolution.

Mais même l’activité la plus fougueuse peut rester au niveau d’une rébellion, sans s’élever à la hauteur de la révolution. Le soulèvement des masses doit mener au renversement de la domination d’une classe et à l’établissement de la domination d’une autre. C’est alors seulement que nous avons une révolution achevée. Le soulèvement des masses n’est pas une entreprise isolée que l’on peut déclencher à son gré. Il représente un élément objectivement conditionné dans le développement de la société. Mais l’existence des conditions du soulèvement ne signifie pas qu’on doit attendre passivement, la bouche ouverte. Dans les affaires humaines aussi, il y a, comme le disait Shakespeare, des flux et des reflux : "There is a tide in the affairs of men which, taken at the flood, leads on to fortune".

Pour balayer le régime qui se survit, la classe progressive doit comprendre que son heure a sonné, et se poser pour tâche la conquête du pouvoir. Ici s’ouvre le champ de l’action révolutionnaire consciente où la prévoyance et le calcul s’unissent à la volonté et la hardiesse. »

Au boulot, camarades populistes révolutionnaires.

Commentaires

Rien à dire sur ce magnifique texte.
Je devine que les "réactionnaires", ces antiquaires politiques , vont venir nous bassiner avec la face noire de la révolution francaise, en oubliant le principe de révolte politique au passage.
Je les vomis ces fossiles confis dans la naphtaline.

Écrit par : Three piglets | 29/10/2011

Oui, l'esthétisme et la nostalgie nous tuent plus sûrement, au plan politique, que ne le font tous les Goldman Sachs, tous les Sarkozy, toutes les élections truquées.

Etre réactionnaire, c'est être passif, en se donnant bonne conscience : "Nan, mais ch'uis lucide, hein. Pas né à la bonne époque, au milieu de tous ces veaux, c'est tout. Mes ailes de géant m'empêchent de marcher, quoi. Non mais..."

Tu parles ! Le confort intellectuel, que dénonçait Marcel Aymé.

Et l'impuissance. Et l'inaction.

Écrit par : Boreas | 29/10/2011

Merci pour le premier manifeste du populisme révolutionnaire.

Il est évident que notre combat dépasse le cadre de la droite nationale et qu'il n'y a pas que Marine Le Pen qui représente nos idées .

Écrit par : alain21 | 29/10/2011

Marine Lepen, vu notre situation, c'est Kerensky.

Écrit par : Three piglets | 29/10/2011

Sauf qu'en France il n'y a pas d'equivalent du marxisme.

il n'y a pas de théorie revolutionnaire, il n'y a rien sur quoi s'appuyer.

Pour le moment.

Écrit par : DP | 29/10/2011

La France est LE pays révolutionnaire par exemple.
Et cette tradition n'est pas suffisante pour justifier une action en profondeur?

Écrit par : Three piglets | 29/10/2011

Trop fort, Boreas je vous aurai en face de moi je vous ferai une bise ( j espere que vous n êtes pas barbus :D )
Hier je discutai avec des "relations de reseaux" et je me demandai comment les bolcheviques avaient pris le pouvoir, car nous pourrions arriver a une situation de type 1917.

Ce matin je me reveil et vous me donnez un début de réponse, TROP FORT QUE JE VOUS DIS.

Si vous pouviez nous sortir d autres texte de cet accabis, j en serai ravis, merci

Écrit par : libherT | 29/10/2011

Article intéressant, pas très loin d'une certaine 3e voie "à la Douguine" dont je suis adepte dans les grandes lignes.

Écrit par : Sunofthesleepless | 29/10/2011

Un texte intéressant qui appelle inévitablement des « réactions »… J’ose le rappeler brièvement mais la réaction c’est tout sauf l’immobilisme. La réaction, en chimie, est une transformation de la matière qui induit une notion ontologique de changement donc, une fois encore, tout sauf l’immobilisme.

Certes il est des nostalgies « réactionnaires », des « tentations de Venise », des envies de retour en arrière condamnables car utopiques. Chacun sa marotte, moi c’est l’ancien régime féodal, pour d’autres c’est « Octobre rouge ».
La révolution en tant que praxis peut-être un bon exutoire à l’immobilisme qu’impose une crise ; mais vouloir « tout casser » est autant puérile qu’est stupide la critique immobile de toute forme d’action.

Avant de se lancer sur la pente escarpée du « pour » ou « contre », il me semble utile de préciser que la révolution n’est pas un processus uniquement esthétique ou même une « réaction » (car s’en est souvent une) à un état de fait économique et social. Elle est un tout, une concordance de facteurs qui se rencontrent ou pas. Le hasard, le destin s’y mêle bien plus souvent que les seuls faits. Puisque vous semblez, comme Hegel ou Marx, la situer dans le sens de l’histoire, c'est-à-dire dans un mouvement de progression, peut-être faudrait-il analyser le corpus d’une praxis révolutionnaire ? Evidemment, je vais schématiser pour faire court.

Le terreau fertile à l’émergence d’une dynamique révolutionnaire naît certes d’une situation généralisée de mécontentement et de souffrance sociale mais, à cet ingrédient, on doit y mélanger un but, initié par un corpus idéologique, lui-même guidé par une avant-garde structurée intellectuellement, financée de manière adéquate et capable en matière de praxis. Ca en fait des choses…

La paupérisation ambiante est-elle d’une intensité propice à l’émergence d’un climat d’insurrection ?

Oui définitivement, et cela ne va faire que s’accroître au fur et à mesure que le climat économique de dépression va faucher ici et là nos concitoyens français et européens. Les français vont apprendre ce que c’est que d’être un salarié à l’allemande ou à la chinoise si j’en juge par les derniers accords sur la crise de l’euro signés par notre inénarrable président.

Idéologiquement sommes-nous prêt et avons-nous l’avant-garde nécessaire ?

La réponse est quasiment dans votre article. Et cette réponse touche toutes les fractions politiques, révolutionnaires ou pas, de notre pays. Pire, c’est tout le corps social qui souffre de carences idéologiques. L’anomie culturelle née de la culture de masse ; l’atomisation provoquée par l’individualisme libéral nous place quasiment dans l’absolu incapacité de créer actuellement tant un contenu idéologique viable et compréhensible qu’une avant-garde structurée selon cette idéologie. Essayez de réunir six personnes dans un local un soir de semaine pour discuter de ses questions et vous toucherez du doigt les limites actuelles d’une hypothétique soif révolutionnaire collégiale ?

Ici, je me dois de porter à votre souvenance quelques données. La France c’est :

- Une moyenne d’âge de 40 ans.
- Des vieux, majoritaires donc, rentiers et embourgeoisés ad libitum qui ne vivent que dans la certitude de l’immuabilité de leur richesse.
- Des jeunes (force vive de tout processus révolutionnaire) minoritaires et dont la fraction idéologiquement consciente des nécessités révolutionnaires est non seulement minoritaire mais aussi fractionnée politiquement au sein de cette minorité.
- Une atomisation de la société qui atteint des sommets hystériques et qui ruine dans l’œuf toute possibilité associative au sens large et fusionnel du terme.
- Un communautarisme ethnique qui joue son rôle de diviseur au profit de l’oligarchie.
- Je n’oublierai pas l’effet émollient de la technologie qui incite à la déconnexion et même à la dichotomisation du réel. Cyber warrior inside.

Bref… nous sommes loin d’Octobre rouge à mon avis.

De la casse, du pillage de magasin… Oui ça c’est notre futur. C’est le futur (déjà vécu) de toute praxis « révolutionnaire » postmoderne. L’homme n’agit qu’en fonction de présupposés et de conditionnements intellectuels normatifs qui forment une éthique qui lui sert de pensée outil au sein d'un système. Quand la pensée collective est obnubilée par la consommation de masse, la facilité et le confort durable, on ne débouche pas sur autre chose que le pillage de magasins lorsque la disette est venue. Comment croire aujourd’hui, dans le vide idéologique collectif sidéral qu’il en sera autrement ?

L’action révolutionnaire se calque sur un logiciel de pensée, sur ce que l’on nomme une idéologie cohérente. Il faut d’abord un Marx pour avoir un Lénine. L’inverse c’est le chaos. Le logiciel qui prévaut dans le crâne lobotomisé sans relâche par les spins doctors de la consommation de masse médiatique c’est « MOI D’ABORD ET APRES MOI LE DELUGE ». Faites la révolution avec ça… moi je vous dis BONNE CHANCE.

En outre, pour « aller au fight » il faut du courage, avoir l’habitude de se lever tôt pour affronter les éléments. Or, TOUTES GENERATIONS CONFONDUES, les occidentaux modernes (et les français amateurs de bonne chère singulièrement) n’ont plus l’habitude de ce genre de réel. L’homo consumérismus n’est pas le moujik. C’est un être déshumanisé jusque dans sa désirance sexuelle qui n’est plus que cyber fantasme : c’est dire où nous en sommes. Le réel est quelque chose de traumatique. La contrainte qu’il impose dans la relation à l’autre, dans le travail, dans ce que représente même la perception sensorielle de celui-ci, est fuit par nos modernes avec une constance de phobique.

Suis-je un pessimiste et que faire ?

Pessimiste non, lucide oui. Je peux me tromper mais à mon humble avis le scénario le plus probable a été vécu récemment et va se reproduire. Un scénario de type argentin ou russe mode Eltsine, saupoudré de variantes de violences ethniques comparables en qualité et plus vives en intensité à celles de 2005 chez nous et de cet été en Angleterre.

En d’autres termes, je me situe aujourd’hui à 100% sur la ligne Drac-San Giorgio. Il faut relire « Crise économique ou crise du sens », tout y est à mon avis. Piero San Giorgio parle souvent de l’apocalypse post Katerina à la Nouvele-Orléans. Je crois qu’il touche du doigt une vérité inaudible à la grande masse à qui l’on a épargné toute forme d’information sur les suites sociologiques et humaines de cette catastrophe écologique. Pourtant, ce qui s’est passé là-bas préfigure à mon avis avec une implacable symétrie ce que nous allons vivre.
Je pense que face à ce constat, la meilleure des révolutions c’est d’adopter la logique de San Giorgio. De se préparer à l’effondrement, de l’anticiper et de le faire en s’efforçant de regrouper autour de son projet des personnes proches et fiables. La tactique du virus qui infecte le corps affaibli cumulée avec celle des petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Il faut créer pacifiquement et selon la méthode chinoise des petits pas notre propre contre modèle en attendant la chute tout en l'anticipant.

Parce que franchement, croire que des salariés consommateurs qui ont appris à ne pas penser dès l'école et via la télé, vont assumer le sens de l’histoire c’est à mon avis une erreur comparable à celle qui consisterait à demander à une poule élevée en batterie de se nourrir par elle-même hors de sa batterie.
Si vous y rajoutez d’un côté la masse de nos retraités rentiers qui se prélassent dans leurs campings cars ou sur les pontons des croisières en Méditerranée et de l’autre nos allogènes bling-bligisés à donf… vous êtes mal parti pour le grand soir.

Enfin bref… qui vivra verra.

Écrit par : Eisbär | 29/10/2011

Eisbär

Pour écrire une bonne partie de ce que vous écrivez, il n'y a que trois solutions.

Soit mon billet n'est pas clair, mais alors à un point pas possible, soit vous ne l'avez pas bien lu, soit encore vous ne l'avez pas bien compris.

J'explique que la révolution est l'entraînement des foules insatisfaites par une élite quand l'occasion
est donnée par le contexte général, et vous me répondez qu'on ne peut pas s'appuyer sur des décérébrés consommateurs, retraités et allogènes, comme s'il n'était pas question d'élite révolutionnaire et comme si je m'adressais aux décérébrés consommateurs, retraités et allogènes...

Sans parler des considérations caricaturales totalement hors de propos dans lesquelles vous entrez en y sautant à pieds joints :

- "vouloir « tout casser »"

Ah bon, j'ai dit qu'à mes yeux, la révolution, c'est nécessairement ça ?

- "vous semblez, comme Hegel ou Marx, la situer dans le sens de l’histoire, c'est-à-dire dans un mouvement de progression"

Comme si vous ne saviez pas que, contrairement aux marxistes et... aux chrétiens, en tant que "païen", je n'ai pas une vision linéaire de l'Histoire ! Je me suis, par ailleurs, souvent réclamé de la Révolution Conservatrice.

- "l’atomisation provoquée par l’individualisme libéral nous place quasiment dans l’absolu incapacité de créer actuellement tant un contenu idéologique viable et compréhensible qu’une avant-garde structurée selon cette idéologie. Essayez de réunir six personnes dans un local un soir de semaine pour discuter de ses questions et vous toucherez du doigt les limites actuelles d’une hypothétique soif révolutionnaire collégiale"

Bah, on ne doit pas penser aux mêmes personnes... Je n'essaie pas, moi, de concilier l'inconciliable. Il est parfaitement possible de structurer une avant-garde formée (5.000 à 10.000 personnes suffiraient amplement), à condition d'être élitiste et de s'accorder sur quelques objectifs principaux. Inutile de recruter des boulets psychorigides, azimutés "légitimisme", "nationalisme intégral", "catholicisme intolérant" ou "néo-païen anti-calotin", etc.

Pour ce qui est de la "droâte nationale", il est facile de trouver des gens bien dans cette auberge espagnole complètement à l'ouest... à condition, souvent, de sortir tout simplement de l'auberge, tellement la plupart des vrais militants, écoeurés par la nullité et l'arrivisme des appareils, se sont éloignés d'eux.

A ce sujet, perso je suis anti-idéologies, donc il me paraît facile d'éviter l'écueil : il suffit de recruter ailleurs (toujours les "quelques objectifs principaux"...) des gens un peu ouverts et surtout, qui soient "dans la vie", qui aient du bon sens, et du sens pratique (souvent, ils le sont davantage quand il ne s'agit pas de purs intellectuels...).

D'ailleurs, vous faites une erreur avec votre "vide idéologique collectif sidéral" : le consumérisme lui-même est, justement, une idéologie très forte, sans doute la plus forte jamais créée puisqu'elle s'appuie sur les bas instincts de la nature humaine et s'auto-alimente en permanence, chez ses adeptes, de la projection de ses thèmes sur les objets qui sont sa finalité.

La seule réponse efficace au consumérisme, comme à toutes les idéologies sans exception, est non-idéologique, c'est le pragmatisme ; un Poutine (dans un contexte très particulier et assez favorable, il est vrai) l'a bien compris, qui s'en accommode autant que nécessaire. Ce pragmatisme comporte autant de souplesse situationnelle que de propagande nationaliste.

Le problème, pour nous, n'est pas vraiment l'existence de gens potentiellement disponibles pour une action révolutionnaire, il se situe plutôt dans leur identification et leur disponibilité avant cette action, pour la préparer. Par disponibilité, j'entends surtout compréhension actuelle de l'impératif révolutionnaire comme seule alternative au "Système", ou croyance dans la possibilité de l'incarner. Il est encore un peu tôt et la crise n'a pas encore sorti les meilleurs Français de leur "dormition", comme dit Dominique Venner.

Ils croient encore, bien souvent, que les choses s'arrangeront (mal, en général, comme disait Chesterton, mais enfin, qu'elles s'arrangeront quand même), mais surtout, sont démobilisés, plus que réellement démoralisés, par l'incroyable nullité des appareils de la droâte nationale, leurs gamelles, leurs divisions, leurs calculs, leurs purges, leur stagnation conceptuelle et stratégique (typiquement réactionnaire, je le maintiens quoi que vous en pensiez - vous dites que le propre du réactionnaire c'est la réaction, eh bien montrez-moi plutôt où est l'action, dans cette réaction : c'est simple, il n'y a rien, que des postures).

Et puis, la crise n'a pas encore tapé vraiment dur dans le collectif français. Les victimes, ce sont toujours quelques centaines d'ouvriers par ci, quelques dizaines d'employés par là, socialement marginalisés et c'est d'ailleurs en grande partie volontaire (formule d'ingénierie sociale atomisante qui évite la contagion jusqu'à un certain point, comme l'a montré Michel Clouscard si je me rappelle bien). On en reparlera quand on aura des charrettes tous les mois dans la classe moyenne et même dans la classe moyenne supérieure.

- "Le logiciel qui prévaut dans le crâne lobotomisé sans relâche par les spins doctors de la consommation de masse médiatique c’est « MOI D’ABORD ET APRES MOI LE DELUGE ». Faites la révolution avec ça… moi je vous dis BONNE CHANCE."

D'abord, je n'ai pas l'intention de "la faire avec ça", mais seulement de participer à canaliser l'insatisfaction des frustrés de la consommation, ce qui est exactement (mais cette fois contre le système qui produit la consommation et commence à produire son contraire) ce que le système consumériste fait tous les jours... Retourner contre le "Système" les armes du "Système".

Ensuite, me souhaiter bonne chance, c'est idiot, parce vous savez très bien que je n'ai pas l'intention de faire ce que vous dites, et surtout parce que ce n'est absolument pas une question de chance. La manipulation des foules, c'est un art (surtout, quand il s'agit de les manipuler pour leur bien, parce qu'il s'y mêle des scrupules que les dictateurs modernes n'ont pas).

- Sur la dévirilisation, vous avez raison, mais vous exagérez. Dans une révolution, on ne se bat pas tant que ça. D'ailleurs, si le combat était l'essentiel, ni 1789, ni 1917 n'auraient réussi, car le rapport de force militaire, comme aujourd'hui, était en faveur du régime en place. Et puis, si le combat pouvait être totalement évité (ce que je crois possible, pour ma part), pour satisfaire aux exigences de l'art de la guerre selon Sun Tzu, ce serait un outil intéressant de réconciliation nationale (bon, il faudra quand même quelques pendus, pour l'exemple, mais enfin ça relève purement de la communication, ce genre de considérations),

Quant à Drac et San Giorgio, il parlent, en ce moment, de ce que dans mon billet je qualifie d'équivalent non marxiste des soviets (des BAD, si vous voulez, mais avec un "plus" clairement politique et militant).

J'aimerais bien qu'ils parlent aussi, un peu, de la deuxième composante (ce que j'appelle l'équivalent non marxiste du parti bolchévik), mais je suppose que cela leur paraît prématuré.

- "vous êtes mal parti pour le grand soir"

Je suppose que vous plaisantez, puisque je ne prêche pas le Grand Soir, apanage des révolutionnaires marxistes.

On va dire le Grand Matin, alors. Et vous aurez intérêt à vous pointer, Eisbär. Sinon, ce sera mon pied de païen au cul (même béni). :-)

Écrit par : Boreas | 30/10/2011

Perso je pense que les plus enragé seront les gamins qui ont aujourd hui entre 15 et 25 ans.
Tout ce qu ils ont connu va disparaitre, toute les promesses envoler a jamais. Leur monde va se désintégrer.
Ils demanderont des comptes, a leurs parents, puis a la société. La rage va monter dans leur tête.
Ils ne seront pas préparé a affronter le monde qui se dessine, et leur parents, et la société, ne pourront les aidés. Une frustration ENORME va naitre.
Ceci c est ce que Eisbär ( si j ai bien compris ) nous explique.

Ces jeunes voudront des réponses, voudront un avenir, voudront de l espoir. Se sera a nous de leur les proposer, de leur montrer notre vision de la société.
Sinon les fascistes, les trotskistes, ou n importe quel tribun pourront les endoctrinés.

Écrit par : libherT | 30/10/2011

Bonjour

J'ai eu un parcourt jusqu'ici plutôt atypique. Mais je ne m'étalerais pas là dessus. Ma main forme nos demeures et caresse cette pierre que je chérie. J'ai toujours aimé les vieilles pierres et les vieilles maison. Étant tout petit, c'était des maisons ou je me suis toujours sentit bien, à ma place, avec mes proches autour de l’âtre de noël. Je travaille aujourd'hui pour retrouver cette chaleur.

Bref.

Ce qui pourrais davantage vous intéresser, pourrait tenir en peu de ligne ; Je n'ai que 22 ans. Passionné d'histoire en particulier de notre nation, et ayant suffisamment d'attrait pour l'économie pour y lire quelques articles ici et là. La frustration ? je l'ai vécue, et j'en suis sortit. J'ai un Bac S qui ne m'a servit à rien jusqu'ici -mais je n'oublie pas les possibilités offertes- et niveau études, disons le franchement, je n'en foutais pas une.

Ce qui me plaisais alors (biologie, histoire, chimie, un peu de philo antique) ne me semblais pas m'offrir beaucoup de perspectives, des connaissances et des histoires qui me sont parvenus ne m'ont jamais donné aucune motivation.
Peut être parce qu'en biologie, pour 20 postes, il y a 2000 candidats ? Et à moins d'être pistonné ou un être un petit génie, ce que je ne suis ni l'un ni l'autre, je n'y voyais qu'une impasse. Aujourd'hui j'ai un véritable métier, qui m'apporte le pain sur la table.

Mais finalement, pour moi, le plus important c'est que cela m'a montré qu'avec un peu de jugeote je suis capable de faire beaucoup de choses avec mes mains, ce que je n'aurais pas cru il y a bien longtemps. Et que cela m'a secoué les puces aussi ! Et une chose qui me frappe, parmi les personnes de mon age encore en études, très très peu ont une vision claire de leur propre avenir ou même de ce qu'ils veulent ou pas. Et c'est en cela que j'en veux beaucoup au système éducatif. On nous a bourré le crane avec les études, le prestige le salaire etc. J'ai les main dans le béton, et je mange bien tout les jours. Et pleins de personne se sont moqué de moi pour mon retournement plutôt "brutal" de filière. Je ne leur en veut pas. Car aujourd'hui je crois sincèrement que les métiers manuels nous permettront de sortir de notre marasme, de retourner à la vraie économie.

libherT parlais de frustration, oui il y en a. Mais il y a aussi des gens, dont moi, qui se sont remise en cause ou sont prêtes à le faire Nous les jeunes sommes peut être fractionnés, nos esprits occupé par des ipods et des écrans -je fut parmi eux- et j'étais malheureux, écrasé par ce rationalisme et productivisme extrême. Le problème de ma génération ? on nous a tout donné. Nous n'avons plus aucun désirs, aucunes envies, on nous à castré nos ambitions. Ceux qui étaient forts pour y résister ont sombré dans la facilité. L'honneur ? plus aucuns d'entre nous n'en connait la définition..

Je suis pour un Homme autonome. J'aimerais qu'un jour il soit possible de travailler moins en quantité pour la qualité. Et de ne plus se faire avoir par tout ces ipad qui n'ont fait que nous couper les uns des autres. Mon jeune age me permet d'avoir beaucoup d'enthousiasme sur notre futur, je crois :D
J'en ai vraiment plein le cul de me faire prendre pour un vecteur de rentabilité. Je veux vivre en tant qu'Homme qui puisse faire SES CHOIX. Et vous aussi ne vous mélangez pas les sacs

Amicalement

Écrit par : EPOC | 30/10/2011

Ce com' est magnifique! Je m'y retrouve en partie (j'ai 29 ans).

Écrit par : Imperator. | 03/11/2011

"La droâte nationale française pense avec ses pieds, on peut le constater tous les jours, quel que soit le sujet."

Marine et Sarko, c'est la droite nationale ? C'est une blague ? Il n'y a pas de droite nationale en France.

"aussi rétro et même davantage, dans leur anticommunisme anachronique"

On en reparlera quand on aura jugé les responsables des 100 millions de morts. L'anticommunisme est plus que jamais d'actualité. Les marxistes culturels sont responsables en grande partie de la chute de l'Europe.

A part le folklore de gauche révolutionnaire, très bon texte.

Écrit par : Anne Onyme | 31/10/2011

"D'ailleurs, si le combat était l'essentiel, ni 1789, ni 1917 n'auraient réussi, car le rapport de force militaire, comme aujourd'hui, était en faveur du régime en place."

Mais le régime actuel en place sera-t-il aussi mou militairement ?

"Une frustration ENORME va naitre."

Ce n'est pas une frustration, c'est une JOUISSANCE. Et elle sera dantesque.

"Ces jeunes voudront des réponses"

Ils auront une solution.

@EPOC

Vous sentez-vous une fibre identitaire, charnelle, enracinée ? (je vous pose la question puisque vous vantez les mérites de l'homme autonome, encore faudrait-il savoir ce que cela dissimule)

Écrit par : Anne Onyme | 31/10/2011

Sarkozy, je n'en parle pas et aucun des liens dans l'article n'y renvoie.

Donc, je ne vois pas d'où vous sortez que je l'assimilerais à la droâte nationale.

Quant à MLP en revanche, c'est en tout cas comme ça qu'elle se présente et qu'elle est perçue, exemples :

http://www.contre-info.com/marine-le-pen-elue-a-la-tete-du-fn

http://programmefront-national.over-blog.com/article-marine-le-pen-la-droite-nationale-clip-non-officiel-83465278.html

http://fcavecmarine.hautetfort.com/archive/2011/10/20/droite-nationale-avec-marine-le-pen-et-le-fn.html

(il y en a des tonnes, suffit de googler)

Mais comme pour vous, la droâte nationale doit forcément être entichée de libéralisme économique (pas philosophique, hein ; non, ça, pour vous, ce n'est pas du libéralisme, c'est juste "la gauche"...), nous n'en sortirons pas, d'autant que vous êtes capable de me faire l'historique, que je connais pourtant, des droites françaises depuis la Révolution (avec une préférence pour la classification de René Rémond, j'imagine), pour continuer de me soutenir que MLP ce n'est pas la droite nationale, ce que je sais bien (mais ce n'est pas pour des raisons historiques que j'emploie cette expression et vous le savez pertinemment).

Ce à quoi je répondrais que de toute façon, les nationaux libéraux ne sauraient eux non plus, historiquement, être considérés comme étant "de droite". Héritiers des orléanistes zélotes des Lumières, ces traîtres, ces salopards massacreurs des canuts de Lyon, ces bouchers de la Commune de Paris, les droitards libéraux ne sont pas "de droite", ce sont des progressistes, comme Marx et Engels mais par d'autres moyens.

Eh oui, Anne, c'est l'horreur, rendez-vous compte, vous êtes progressiste, vous êtes Degôôôche !!!

Quant à l'anticommunisme, si je dis qu'il est anachronique, c'est parce que c'est la pure vérité, au plan... historique, justement.

Vous pouvez toujours rêver de voir "[juger] les responsables des 100 millions de morts", cela n'arrivera jamais et, là encore, vous le savez parfaitement.

C'est l'histoire d'un autre siècle, il faut accepter de passer à autre chose. C'est injuste, mais c'est comme ça. Même Pol Pot, l'un des seuls à avoir un tout petit peu payé, a cassé sa pipe avant l'an 2000... A part la Corée du Nord, qu'est-ce qui reste, sur terre, du communisme ? Cuba ? Ne me faites pas rigoler ! Votre grille de lecture retarde. La guerre froide, c'est fini et la chute de l'URSS a plus de vingt ans.

Vous faites référence, encore une fois, à ce psychopathe neocon de Breivik avec son "marxisme culturel", c'est pitoyable.

Si vous ne voulez pas lire Michéa, sur la profonde consanguinité des libéralismes économique ("droite") et philosophique ("gauche"), lisez au moins Jean Sévillia, ne serait-ce que la 4e de couv' de son bouquin sur le terrorisme intellectuel :

"Dans les années 1990, l'idéologie libertaire et l'ultralibéralisme se rejoignaient pour affirmer que le temps des nations, des familles et des religions était terminé."

http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_livre&id=2

Sinon, je note que vous trouvez mon texte "très bon".

Vu vos convictions, je me demande juste POURQUOI.

Écrit par : Boreas | 31/10/2011

"Eh oui, Anne, c'est l'horreur, rendez-vous compte, vous êtes progressiste, vous êtes Degôôôche !!!"

Merci de m'instruire. ;-) Et la Révolution conservatrice n'est-elle pas à sa façon un fruit de l'idéologie de gauche ? Comment alors appréhender la reconstruction de ce qui n'existe plus (les solidarités paysannes, communales, communautaires) ? J'y vois un symétrique du progressisme.

L'Etat providence est aujourd'hui une pompe aspirante à immigration. Ne pensez-vous pas que soutenir un retour vers un Etat minimal serait une stratégie pour limiter/couper les pompes aspirantes ?

A propos de la Commune, par son échec n'a-t-elle pas signé, en France, l'arrêt de mort de l'esprit révolutionnaire ?

"Dans les années 1990, l'idéologie libertaire et l'ultralibéralisme se rejoignaient pour affirmer que le temps des nations, des familles et des religions était terminé."

Je rejette l'ultralibéralisme (tout comme je rejette l'Etat obèse qui s'adonne au racket fiscal pour nourrir les enfants des autres continents). L'esprit d'initiave et d'entreprise n'a rien à voir avec l'ultralibéralisme.

"Vous pouvez toujours rêver de voir "[juger] les responsables des 100 millions de morts", cela n'arrivera jamais et, là encore, vous le savez parfaitement."

Pourquoi n'interdit-on pas les partis qui se réclament d'une idéologie qui a fait 100 millions de morts ?

"La guerre froide, c'est fini et la chute de l'URSS a plus de vingt ans."

L'URSS a disparu mais le poison idéologique est toujours là, solidement ancré à l'Ouest.

"C'est l'histoire d'un autre siècle, il faut accepter de passer à autre chose. C'est injuste, mais c'est comme ça."

Peut-être, mais alors pourquoi d'autres idéologies n'ont-elles pas droit au même traitement de faveur ? Parce que le vainqueur impose encore ses desideratas aux vaincus ? Parce que les lobbies n'ont pas tous la même influence ? Vous voyez, ça a l'air d'être encore d'actualité le XXème siècle.

"Vous faites référence, encore une fois, à ce psychopathe neocon de Breivik avec son "marxisme culturel", c'est pitoyable."

Le concept me paraît intéressant. L'Ecole de Francfort a une certaine responsabilité dans ce qui nous arrive. Dénoncer le noyautage des administrations (au sens large) par des idéologues de gauche anti-européens me paraît pertinent. F. Hollande parle de ces changements de sociologie administrative dans un autre registre.

"Sinon, je note que vous trouvez mon texte "très bon"."

N'ai-je pas le droit de le penser ?

"Vu vos convictions, je me demande juste POURQUOI"

Parce que je note deux impasses que vous dénoncez si je vous comprends bien :
- l'impasse démocratique et l'imposture de la droite nationale, incapable en trente ans d'existence de s'imposer et de présenter une alternative crédible ; elle gèle une partie de l'électorat qui se contente de voter tous les 5 ans ou aux élections locales pour des candidats fantômes. De plus, une fois au pouvoir dans une coalition gouvernementale, la droite nationale finit par faire partie de l'establishment et sa contribution à la Cause est proche de zéro.
- l'impasse de l'action terroriste solitaire, dont l'impact est trop incertain en plus d'être moralement discutable.

Bref, il reste en réalité deux voies complémentaires pour la Cause :
(1) l'action politique / métapolitique / civilisationnelle, soutenue par des associations, des partis politiques, des réseaux, des lobbies, dans tous les domaines du champ humain
(2) l'action révolutionnaire façon 1917, les masses étant préparées par (1).

Le seul truc qui me paraît discutable chez vous, Boreas, ce serait de rejeter l'ultralibéralisme pour finir dans un Etat de type soviétique. Je caricature un peu votre position idéologique, mais vous voyez où je veux en venir. L'un comme l'autre sont des repoussoirs. Et il existe une infinité de systèmes économiques intermédiaires.

C'est un gros problème : commet fédérer sur l'essentiel (lutte pour la défense de notre intégrité ethnique, civilisationnelle et territoriale) alors que dans d'autres domaines (moeurs, système politique, système économique), tout peut opposer les Européens entre eux ? Ce qui explique pourquoi les partis au pouvoir peuvent ouvrir les vannes de l'immigration en toute impunité tout en feignant de s'opposer sur les autres questions (certes importantes, mais secondaires par rapport aux enjeux de notre Cause) - c'est ce qu'on appelle le Système.

... Et parce que comme le suggère Three Piglets, je vomis les réactionnaires qui se complaisent dans le confort de la complainte et de l'inaction. La droite adore jouer dans le registre de l'impuissance et du mépris des masses. Le sale boulot doit toujours être pour les autres. L'homme de droite veut garder les mains propres. Les méthodes de gauche, ça ne devrait être réservé qu'aux gens de gauche. Donc pas de grand matin révolutionnaire. L'homme de droite est trop supérieur à tout cela, il est un chevalier qui vit dans sa tour d'ivoire, loin des bruits de la rue grouillante. Il préfère disparaître mais conserver ses principes débiles jusqu'au bout. Il croit être un martyr alors qu'il n'est qu'un petit bourgeois recroquevillé sur ses biens matériels. Juste le temps de son existence minable. Il n'est qu'une fin de race. Il hérite mais ne sait pas transmettre.

Voilà, Boreas, pourquoi j'apprécie votre Manifeste.

Écrit par : Anne Onyme | 31/10/2011

Anne

J'ai du boulot pour vous répondre (pas en une fois, tant il y a de matière).

"la Révolution conservatrice n'est-elle pas à sa façon un fruit de l'idéologie de gauche ?"

Non, sauf si on confond gauche et mouvement ouvrier, ce qui est un tort historique comme le rappelle une toute récente recension du dernier Michéa :

http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=745:le-complexe-dorphee-jean-claude-michea&catid=53:politique&Itemid=55

Lisez Armin Mohler, ou au moins ces articles rendant compte de son travail :

(1) http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2009/06/08/la-revolution-conservatrice-en-allemagne-1918-1932.html

(2) http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2010/01/04/0e8d2dd47309bc0b749f2cb826f5eaae.html

Et aussi ça, tiens :

http://www.alaindebenoist.com/pdf/entretien_sur_la_revolution_conservatrice.pdf

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2011/08/29/armin-mohler-l-homme-qui-nous-designait-l-ennemi.html

http://archives-fr.novopress.info/12071/derriere-ta-porte-du-260208/

http://vouloir.hautetfort.com/archive/2007/05/21/prcr.html (à prendre avec précautions, car l'auteur est Douguine, mais le contenu factuel est intéressant)

Écrit par : Boreas | 01/11/2011

Parfait Boréas ; intellectuellement je partage parfaitement ton analyse ; le malaise c’est le coté pratique ; ton projet, dans l’idéale configuration des choses demanderait cinq à dix ans de murissement pour avoir quelques chances de se réaliser.
En attendant je suis plutôt pour un vote en masse pour la SARL (chapeau bas pour la formule) car elle me parait la plus crédible en ce moment. Et la plus sincèrement populiste… donc la plus proche de nous.

Écrit par : Sclavus | 03/11/2011

"La droite nationale, c'est l'auberge espagnol"

C'était déjà le cas à l'époque de Maurras...

"On s'imagine incarner le peuple français, alors qu'on méprise, bien souvent, sa volonté démocratique, presque autant que le font ceux que l'on prétend combattre."

Tellement vrai...Qu'est-ce que j'ai pas lu sur FDS ou Fortune comme conneries!

Je suis sceptique quant à l'utilisation du terme "populisme". Un mot qui ne veut rien dire (ou presque - mais là on s’enfonce dans des histoires d'étymologistes...). Se revendiquer "populiste" dans l'arène médiatique, c'est se faire passer pour un démago.... "Identitaire" est nettement mieux!

"Mais il n'a encore aucune incarnation politique, contrairement à ce que croient les zélotes de la SARL Le Pen."

Et le Bloc identitaire?

@Eisbar
"La révolution en tant que praxis peut-être un bon exutoire à l’immobilisme qu’impose une crise ; mais vouloir « tout casser » est autant puérile qu’est stupide la critique immobile de toute forme d’action. "

+1

Écrit par : Imperator. | 03/11/2011

Boréas,

Tout d’abord merci de m’avoir répondu car j’ai été long et c’est souvent bien pénible de répondre à de longs exposés avec nos vies si bien remplies par le réel.
Je vais essayer de faire court cette fois-ci même si je pense que cela va être dur, je me connais.

Sur mes facultés d’entendement et de compréhension de votre billet il est vrai que mes possibilités intellectuelles peuvent porter à caution parfois. J’en conviens aisément. Je vieillis… un vieux réactionnaire dort souvent sur ses convictions et ses rêves… héhéhé…
Plus sérieusement, il est vrai que j’ai un peu répondu à côté en orientant ma réponse sur les masses alors que vous évoquiez surtout l’avant-garde et sa structuration.

Effectivement ce que je mets en doute dans ma réponse ce n’est pas tant la faculté de trouver une avant-garde faite de quelques âmes de bonne volonté pour initier un processus de changement par l’action. Je pense que là-dessus, le mécontentement est tel dans certaines fractions de la population que cette tâche est presque la plus facile à réaliser malgré l’auberge espagnole qu’est malheureusement le camp de la Tradition.

Ce que je mets en doute c’est :

- La possibilité de mobiliser le corps social dans son ensemble. Car, et j’espère que nous sommes d’accord sur ce point, l’avant-garde n’est qu’une avant-garde, c'est-à-dire qu’elle n’est qu’un levier de puissance nécessaire à faire bouger les masses.
- Revenant sur ce point, j’insiste et je souligne à nouveau l’importance (sur laquelle vous ne vous êtes pas prononcé dans votre réponse) de la variante démographique. Avec une moyenne d’âge de 40 ans, nous ne sommes pas dans une situation anthropologique qui permet d’espérer un dynamisme générationnel propice à servir de moteur à un éventuel processus révolutionnaire. La France est majoritairement vieille. Or, les vieux cons (je précise qu'étant quadragénaire je me situe sur une pente savonneuse concernant ce dernier concept et que, malgré tout ce que pourrait laisser entendre ma saillie, je suis un partisan de la réconciliation générationnelle) quand ils perdent tout ils paniquent et se suicident généralement. Surtout s’ils ont été dorlotés par le système depuis leur jeunesse. La masse de ces gens ne suivra pas et se rangera derrière l’ordre, n’importe lequel et non derrière la révolution.
- D’autant que ce même corps social, et j’insiste encore sur ce point qui me paraît des plus important, se trouve être dans une situation d’atomisation unique dans l’histoire. La notion de solidarité est morte avec la modernité, c’est la guerre de tous contre tous. Quand l’implosion du Système surviendra il faudra du temps pour réunir tout cela, et peut-être en vain. L’avant-garde aura du boulot.

Je me permets vraiment d’insister (décidément !!! héhéhé) sur la nature ontologique du corps social français. Sur son incapacité naturelle à suivre une éventuelle révolution dans le sens noble et épistémologique du terme. C’est d’une importance capitale. Il faut en tenir compte. Vous pouvez avoir la meilleure avant-garde du monde, si la masse ne suit pas : c’est peau de balle et ballet de crin. Et je pense que nous en sommes là. Ceci dit, je peux me tromper… si si ça m’arrive :D

Je pourrai ajouter d’autres arguments à ceux précédemment évoqués pour asseoir ma position concernant l'atonie de la masse et le handicape qu'elle constitue à la bonne marche d'un processus révolutionnaire. Par exemple :

Le processus de revendication en France est quadrillé par des syndicats idéologiquement formés qui cadenassent la structure sociale de manière monopolistique. Que faire face à eux ?

Le salariat n'est plus ce qu'il fut jadis : deux camp bien définis. C'est une surdétermination de statut sociaux très hiérarchisés particulièrement serviles et soumis, les experts de la domination y veillent depuis plus d’un demi-siècle. C'est un glacis qui comprend des super salariés dans les coulisses du pouvoir qui ne voudrons pas perdre leur place et des employés peureux et bêtes. Comment les concerner ?

Vous pouvez m’objecter que le rendez-vous conjoncturel entre l’histoire et la révolution vont servir de déclencheur tant la violence de l’impact (qui n’est pas encore survenu) sera terrible, je vous répondrai oui, vous avez raison : mais bon je suis très sceptique quant aux « réactions » de la masse.

Je crois que c’est pour cela que Drac et San Giorgio n’évoquent pas l’équivalent actif et non marxiste du parti bolchévik dans leur corpus. Je pense que comme moi, je m'avance peut-être et ne voudrais pas parler à tord à leur place, ils estiment que l'inertie de la masse paralyse toute tentative d'attaque frontale face au système.

C’est pour cela ; et aussi sans doute pour d’autres choses. Par exemple pour la raison que les bouleversements qui se profilent sont d’une ampleur sans commune mesure avec un simple changement de Système. On file droit vers un changement de paradigme civilisationel. A cause des problèmes démographiques, économiques, sociaux, écologiques, financiers, l’implosion qui s’en vient n’aura rien à voir avec la simple nécessité d’une prise de pouvoir pour « changer les choses ». Les changements, changements irrémédiables, terribles, dévastateurs, vont venir eux-mêmes et nous ne pourrons que nous adapter et survivre car ils vont détruire la civilisation que nous connaissons.

Bref … et ceci étant mentionné, si toutefois ça bouge avant le grand effondrement, ne vous faites pas de soucis pour moi ; cela fait trop longtemps que je rêve de précipiter l’écroulement de ce système infâme pétris de toutes les saloperies conçues dans le cerveau pervers du prince de ce monde pour que j’oublis où se trouve mon devoir d’honnête homme.

Dieu m’en est témoin.

et qu'il vous garde tous !

si si même vous Boréas... :D

Écrit par : Eisbär | 04/11/2011

@Eisbär

Pour répondre à votre long commentaire, je crois que la France (et plus généralement le monde blanc européen) va crever à petit feu. Mais c'est quand même incroyable cette atonie des masses ! Il y a une quinzaine d'années ce n'était pas à ce point.

Écrit par : Anne Onyme | 05/11/2011

Une entrevue avec Vincent Coussedière ,auteur d'"Eloge du populisme" ; entrevue réalisée pour le site "Enquête et Débats" .

http://www.youtube.com/watch?v=Wyx402IXjAQ
http://www.amazon.fr/Eloge-du-Populisme-Vincent-Coussedi%C3%A8re/dp/B007T5K3WE

Une recension du livre par Pierre Jourde , parue sur un blog du Nouvels Obs
http://pierre-jourde.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/06/06/eloge-du-populisme.html

On peut discuter de l'idée de sociabilité qui s'oppose à celle d'identité .

"Tarde permet à Coussedière de définir le peuple par la sociabilité, et de s’opposer résolument à toute conception identitaire du peuple, ainsi qu’aux conceptions marxistes, dont il fait une variante de la conception identitaire, puisque le marxisme repose sur une identité de classe, élevée au rang de principe transcendant, tout comme l’identité de race. Il suppose une appartenance qui détermine à l’avance la finalité de l’action politique.

Loin de ces modèles, est un peuple un ensemble d’individus formés par l’histoire et la géographie à des pratiques d’imitations, d’assimilation mais aussi d’innovation. Reste que le populisme est surtout un conservatisme, l’attachement, non pas à une identité, mais à des pratiques, à des modèles, à des coutumes, et surtout à la liberté de les suivre ou non. Les modèles identitaires sont au contraire des modèles purement régressifs, qui naissent d’une réaction de peur et de lassitude face à la liberté."

Écrit par : alain21 | 14/11/2012

Et tu as écrit ça en 2011 !
La lucidité et le souffle.
J'ai bien fait de parler du vote FN chez l'ami Hoplite, moi !
Sans cette naïveté, je n'aurais jamais fait votre connaissance, à Three Piglets et à toi !

Merci Messieurs ! Bises !

Écrit par : Carine | 30/05/2013

Ptet aussi que vous aviez lu mon billet sur Chavez…
Va savoir.

Écrit par : Carine | 30/05/2013

Carine

Ton billet sur Chavez, en 2011 ? Non, j'avoue que je ne connaissais même pas ton blog, à l'époque. Un lien, pour que je puisse me rattraper ?

Écrit par : Boreas | 30/05/2013

Encore une fois, je reviens vers cet article qui constitue la substantifique moelle de ce blog pour signaler un article de Christophe Guilluy paru dans le dernier numéro de Marianne
(n°841)

En dehors de l'éternel dossier " Les habits neufs de la vieille extrême droite" , il y a cette tribune libre de Guilluy . J'attendais que le site Marianne la metter en ligne car je n'avais le courage de la saisir sur mon clavier.

Polemia l'a fait : " De quoi la référence au populisme est elle le nom ?"
Le titre "à la Badiou" est assez nul mais je vous recommande la lecture du texte auquel je ne trouve pas grand-chose à redire

"Se poser la question du « populisme », obsédante aujourd’hui dans le débat public, c’est déjà tomber dans le piège de la mise à distance des classes populaires. Cet a priori récurrent permet de délégitimer leur discours. En effet, l’approche de la crise par le « populisme » vise à décrédibiliser les réactions des classes populaires et, in fine, à occulter les causes du rejet des classes dirigeantes. Cette rhétorique vise à écarter la responsabilité des partis de droite et de gauche depuis une trentaine d’années. Il s’agit, en fait, de rendre illégitime la contestation des choix économiques et sociétaux effectués par les organisations ayant exercé le pouvoir, quelles que soient leurs étiquettes.

Si la mise en avant du « populisme » s’est généralisée parmi les élites, c’est parce qu’elle permet d’imposer un diagnostic « par le haut », en décrédibilisant le diagnostic « par le bas », celui des classes populaires. ........."

http://www.polemia.com/de-quoi-la-reference-au-populisme-est-elle-le-nom/

Écrit par : alain21 | 05/06/2013

"Quand les électeurs de la droâte nationale s'apercevront qu'ils prennent la copie pour l'original et qu'ils ne font, en réalité, que voter épisodiquement pour une affiche"
Ca n'arrivera jamais. On parle des électeurs là. Tu les supposes doués d'un minimum de reflexion politique et c'est là que tu te trompes. Au moment de la fondation du MNR nous avions fait la même erreur... Le Pen c'est une marque de savon et c'est pour ça que les gens votent. Marine peut dire "Vivent les Arabes" que les gens voteront encore pour elle parce qu'elle est identifiée, de toute façon, au refus de l'Invasion. C'est comme ça. D'ailleurs ce sont nos ennemis qui font le plus pour elle... Ce sont eux qui ont désigné les Le Pen comme le symbole du refis de l'Invasion et de toutes les compromissions de la classe politique depuis 40 ans...

Écrit par : Ivane | 18/06/2013

Les Français sont bien plus lucides qu'on ne le pense souvent :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/04/04/vous-avez-dit-radicalisation.html

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2012/01/14/la-cote-de-confiance-des-partis-politiques-est-de-12-en-fran.html

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/06/16/lame-de-fond.html

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/03/19/lucidite-francaise.html

Intellectuellement, ils se sont déjà largement radicalisés (c'est pourquoi, d'ailleurs, le FN parti de petits bourgeois sécuritaires pour l'essentiel, ne progresse pas, parce qu'il est en retard sur l'électeur, qui s'abstient de plus en plus).

Ce qui manque à leur radicalisation concrète, c'est juste un vécu insupportable.

Ça commence avec la remise en question de la définition de l'être humain par la loi Taubira et le Gender à l'école, porte ouverte sur la corruption des enfants et la marchandisation des bébés.

Ça culminera avec la crise économique, le chômage, le déclassement des classes moyennes, la misère.

On se foutra complètement du marketing politique et des Le Pen, à ce moment-là.

Écrit par : Boreas | 18/06/2013

Boréas
Voici que les choses se précisent et mûrissent.
Je perçois ce texte plus profondément ce soir, après la discussion qui s'est menée sur mon blog.

Le ptit père Trotsky n'a pas dit que des bêtises, n'est-ce pas ?
Pas étonnant que ... bref.

Bon le lien que tu demandais (jen'avais pas vu) :

http://lamouettejoviale.wordpress.com/2013/04/12/le-jour-ou-nous-joindrons-notre-nationalisme-aux-leurs1/

Écrit par : Carine | 19/06/2013

Carine

Merci pour le lien, je vais lire ça.

Écrit par : Boreas | 19/06/2013

Très-belle écriture

Mais l'analyse sur la révolution est un peu légère .. manque une composante essentielle

Le poids du pognon de Wall-Street dans les valises de Tonton Vladimir Illitch


Sans braise, rien ne s'échauffe

De plus, le peuple, il existe pu, disparu, métamorphosé, zombifié, terminé

Mais ! ce qui est nouveau dans les conditions historiques, c'est que l'effondrement n'a besoin de personne

Les capitalistes ont payé la corde - certes avec de l'argent faux. - mais ce qu'est chic, c'est qu'ils se la sont passée autour du cou

L'homme libre n'a rien à voir avec tout cela ..

Sa seule préoccupation, c'est de se préparer à organiser sa défense

vu comme ça, il n'a pas attendu pour faire ce qu'il doit

Vous en avez qqchose à foutre que proprole-esclave-consommateur soit kornaké par Trois-points ? soit éradiqué par les blattes ?

Me ne frego

Écrit par : Marechal | 21/08/2013

L'argent n'est pas le problème principal, Marechal.

A défaut, la Manif Pour Tous n'existerait pas et c'est Pierre Bergé qui aurait mobilisé des millions de personnes dans la rue.

Ce qui répond d'ailleurs aussi à votre deuxième objection. S'il n'y avait plus de peuple, il ne se serait pas déplacé.

Pour ma part, même si je critique aussi le consumérisme et l'absence de réflexion de bien des gens, je ne méprise pas, pour tenir lieu de vestige d'un peuple qui aurait disparu, l'image globale souvent fantasmée d'un "prolo-esclave-consommateur", dont le dénigrement permanent avec complexe de supériorité est une antienne de la "droite nationale" confite dans sa tour d'ivoire.

Écrit par : Boreas | 22/08/2013

@Boreas

Je suis pas sur que la Manif pour Tous manquait d'argent... et puis surtout elle a un mobiliser un corps social (les catho bourges) encore socialement uni et homogène, je doute que l’électorat populaire FN des zones périurbaines, peu informé,peu formé et peu mobilisable aurait pu bougé autant de monde par ex.

Écrit par : Psycho | 01/09/2013

La MPT n'a pas de mécène millionnaire, en tout cas. Chacun s'autofinance, le covoiturage et l'entraide pour l'hébergement sont très répandus, le bénévolat est la règle pour les animateurs.

Quant au public présent, personnellement, je le trouve quand même plus diversifié que vous ne le dites, même si effectivement la classe moyenne catho est probablement majoritaire.

Et enfin, surtout, la MPT n'est pas une fin en soi :

http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/06/10/revolution-republicaine.html

Écrit par : Boreas | 01/09/2013

Étant personnellement issu d'un milieu populaire et ayant donner quelque coups de main a des militants LMPT, j'ai pu constater que s'il il n'était pas millionnaire ils venait quand même majoritairement d'un milieu catho bourgeois,et c'est la leur force.

Contrairement a un groupuscule faf ou tout le monde a 18/25 ans avec 2/3 leaders de 30 ans ,la c'était des adultes qui ont les moyens financier de se payer le déplacement,qui mobilise autour de leurs solides structures familiales et religieuse.

pour avoir été de toute les manif depuis le 24 mars je peut te garantir que moi et mes potes on tranchait vraiment parmi eux,il y a un style vestimentaire,une façon de se tenir et de se comporter qui fait que tu les reconnais immédiatement.


@ EPOC
je me reconnais totalement dans ce que tu dit sauf que moi je continue mes études...

L’intérêt maintenant je pense c'est de se structurer,mettre en place réseau,université,entraide communautaire... j'avais été assez impressionné par le maillage territorial des militants LMPT il y a vraiment quelque chose a faire je pense

Écrit par : Psycho | 01/09/2013

"Il nous faut, pour donner corps à cette aspiration populaire, premièrement l'équivalent non marxiste des soviets (des communautés locales organisées en réseaux et solidaires) et deuxièmement l'équivalent non marxiste du parti bolchévik (coordinateur des soviets et vitrine politique)."

c'est bien ça. et pour que les gens ordinaires lâchent leur i-pad et regardent leur voisin comme un camarade, va falloir un minimum de gros temps. ça vient, semble-t-il.
si l'aube dorée n'avait pas ce kitsh néo-naze ridicule (counter-strike?), on pourrait y voir un laboratoire de ces soviets et de ce parti bolchevik que tu évoques. dommage.
cela préfigure peut-être quand-même le genre de résistance populiste révolutionnaire dont tu parles.

Écrit par : hoplite | 01/09/2013

C'est la révolte de la classe moyenne, c'est tout.
Et c'est un élément fondamental qu'on attendait depuis des années.
Le prétexte du mariage homo est venu scellé le destin francais.
Maintenant, il manque l'alliance entre la classe moyenne- catho ou non on s'en branle- et la classe pop.

Écrit par : Three piglets | 01/09/2013

Se réunir autour des thèmes abordés serait-il à l'ordre du jour ? J'habite une petite ville bourguignonne qui se prêterait bon à cela. Réunions, discussions, analyses, enseignements etc...

Écrit par : Richelsdorfite | 06/07/2014

Pour ma part, je soutiens le BI. Et j'habite bien loin de la Bourgogne. :-)

Mais si vous organisez quelque chose, pourquoi pas ?

Écrit par : Boreas | 07/07/2014

J'ai trouvé une entrevue( qui date d'avril 2014) avec Vincent Coussedière auteur d' "Eloge du populisme" ( Editions Elya) où il définit sa notion de populisme et la différence entre "populisme" et "démagogie" .

Il parle , entre autres, de démagogue populiste : il classe dans cette catégorie MLP et Mélenchon . C'est dans le livre pas dans l'article .

"Pourquoi les populistes ont-ils tant de succès ?"

Extrait :
" Votre dernier livre «Eloge du populisme» sonne comme une réhabilitation du populisme.Celui-ci peut-il paradoxalement revigorer une démocratie moribonde?

Je cherche effectivement à réhabiliter le populisme mais en le pensant de manière nouvelle comme «populisme du peuple» et non comme forme de démagogie. Je n'ai aucune sympathie pour la démagogie populiste, qui est d'ailleurs aussi le lot des partis politiques dominants, comme on l'a vu lors de la campagne présidentielle française de 2012... Mais avec le «populisme du peuple», il s'agit d'autre chose. Pour moi, la démagogie populiste est un phénomène secondaire, qui vient après le phénomène essentiel qui reste à penser.

Ce phénomène essentiel est la destruction des peuples politiques européens. J'interprète le populisme comme une forme de réaction, saine en elle-même, d'un peuple à sa décomposition. Les peuples existent et nous l'avions oublié. Voilà ce que nous rappelle le populisme que je définis comme le retour du refoulé des peuples européens. Le peuple, sujet de la démocratie, s'est effacé, et la démocratie est devenue l'illusion du gouvernement de l'individu par lui-même.

Alors le populisme peut-il revitaliser la démocratie? Certainement, dans la mesure où il nous oblige à redécouvrir ce «démos» qui est sa condition même."

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/04/08/31001-20140408ARTFIG00097-victoire-de-viktor-orban-pourquoi-les-populistes-ont-ils-tant-de-succes.php

Écrit par : alain21 | 22/10/2014

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