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14/01/2012

« La cote de confiance des partis politiques est de 12% en France »

Soldes. Dernière démarque.

 

C'est avec un peu de retard, via le site Polémia, que je découvre cette donnée sensationnelle, collectée par l'agence GfK Verein, « une association à but non lucratif fondée en 1934 en vue de promouvoir les études de marché » et initialement reprise par RIA Novosti :

« [En Russie,] quant aux partis politiques, seuls 23% des sondés affirment leur faire confiance.

Il est à noter que cet indice n'est pas le plus bas d'Europe : la cote de confiance des partis politiques est de 18% en Pologne, de 12% en France et de 9% en Espagne et en Italie.

Le sondage fait ressortir une baisse de confiance dans les institutions financières. Si la cote de confiance dans les banques et les compagnies d'assurances se situe en Russie à hauteur de 41%, elle est de 36% en Allemagne, de 30% en Espagne et de 24% en Italie. (...)

Les données citées ci-dessus résultent d'un sondage effectué par l'agence à l'automne 2011 auprès de 28.000 personnes dans 25 pays du monde. »

En cette période de campagne électorale, voilà qui remet les pendules à l'heure.

J'ai toujours pensé que les gens qui votent ne le font que très peu par conviction, ou foi en tel ou tel parti mais, en réalité, en vertu du mot d'Aristote passé en proverbe : « Entre deux maux, il faut choisir le moindre » (Rhétorique).

Comment expliquer autrement qu'une bonne moitié des électeurs français, pourtant très largement opposés à l'immigration et révoltés par le libre-échange mondialisé, dont ils ont très clairement perçu les effets dévastateurs, continuent de voter alternativement pour des partis systémiques dont les différences s'amenuisent de plus en plus et qui, en tout cas, sont tous porteurs de ces deux catastrophes ?


Dernier exemple en date - mais on pourrait appliquer la formule à toutes les élections françaises depuis 1969 au moins -, on a là la clef du vote Sarkozy en 2007, Naboléon, bon communicant, ayant été perçu (même en écartant de l'équation sa stratégie mensongère et enjôleuse d'imitation du FN, couronnée de succès) comme un moindre mal par rapport à l'invraisemblable gaffeuse Ségolène Royal.

« Immigration choisie », voire baisse de l'immigration légale et « arrêter avec la repentance » contre régularisations plus ou moins massives de clandestins, droit de vote aux élections locales pour les immigrés installés depuis plus de cinq ans et « enseignement sur l'outre-mer dans les programmes scolaires, notamment sur l'histoire de l'esclavage » (points 99, 100, 75 et 83 du Pacte présidentiel 2007 de Ségolène Royal) ; « fierté d’être Français », « sang paysan », « identité nationale » et « rupture tranquille » contre « drapeau à la fenêtre », « bravitude », « jurys citoyens » et « ordre juste » ; « président du pouvoir d'achat » et « travailler plus pour gagner plus » contre... quoi, d'ailleurs ? Le SMIC à 1.500 euros ? « Maîtriser la mondialisation pour l’orienter dans le bon sens » ?

Entre la communication cohérente et concrète de Sarkozy et l'autisme immigrationnisto-flou-moralisateur maladroitement affiché par la reine du Chabichou, il n'y a pas eu photo.

Il est vrai, aussi, que Sarkozy avait mis en place, de longue date, une stratégie de séduction de la presse française et d'influence sur ses publications, comme l'avait signalé un article du journal suisse Le Matin en janvier 2007.

Les électeurs exprimés ont alors préféré donner sa chance au candidat apparemment le moins pire. Cela ne veut pas dire qu'ils y croyaient tous vraiment. Néanmoins, la faiblesse de l'abstention a probablement traduit à la fois un véritable désir de changement (la « lepénisation des esprits » exploitée par le vainqueur) et une véritable inquiétude face à des candidats perçus tous deux comme dangereux. Sarkozy aux yeux des électeurs « de gauche », parce qu'il incarnait le néo-libéralisme autoritaire et antisocial, et Royal aux yeux des électeurs « de droite », parce qu'elle leur paraissait incompétente et dogmatique ; ce qui, dans les deux cas, est difficilement contestable.

Il est donc probable que l'abstention ait été faible, non en raison d'un « sursaut citoyen » (les élections ultérieures, notamment les européennes de 2009 à près de 60 % d'abstention et les cantonales de 2011 à plus de 55 %, ont largement infirmé cette thèse), mais parce que la présidentielle de 2007 a été l'élection du désespoir, de la rage et surtout de la peur.

En tout cas, le sondage précité confirme, à mon avis, que si Sarkoy a su et pu profiter, en 2007, de la crédulité de l'électorat, il faudra, s'il veut refaire son coup en 2012 malgré la défiance monumentale (88 % !) des Français envers la partitocratie, qu'il paraisse, cette fois, moins pire que François Hollande. Vu l'insigne médiocrité de celui-ci et la vacuité de son programme, il est possible qu'il y parvienne, malgré son propre bilan calamiteux.

Néanmoins, cette fois, il ne recevra pas l'aide du FN, guéri médiatiquement de ses erreurs stratégiques de 2007 et dont le virage social (bien plus, je pense, que la « dédiabolisation ») comme les électeurs, gavés depuis cinq ans de promesses trahies, annoncent un score honorable. Il est possible que Bayrou en profite, lui qui, dans un registre différent, joue comme Sarkozy première manière, la carte du rassurant et donc, du moins pire.

Quel que soit le résultat, il ne fera toutefois que consacrer faussement un système auquel le peuple français ne croit plus et qui ne pourra survivre encore bien longtemps aux coups de boutoir de la réalité économique.

La radicalisation populaire qui naîtra de la confrontation entre ces escroqueries pseudo-démocratiques successives et une réalité quotidienne en voie de dégradation accélérée, est le véritable ferment de la future et inévitable nouvelle révolution française, dont il est possible qu'elle vise à terminer la première, jamais véritablement achevée, mais pas dans le sens où l'entendent les élites « progressistes » qui, comme Vincent Peillon en son temps, vivent de la récupération de termes détournés ou vidés de leur sens par leurs pratiques d'arnaqueurs.

Commentaires

Un peu hors sujet ( encore qu'à la lecture de votre conclusion sur Vincent Peillon.....)

La revue Elements ( Alain de Benoist ) vient de sortir un numéro sur "Le Socialisme contre la gauche Eléments N°142" sous titré "de Michéa à Guediguian".

http://www.journaux.fr/images/revues/M2139.jpg

avec un article sur Michéa écrit par AdB et un autre article sur Robert Guédiguian ( le réalisateur des "Neiges du Kilimandjaro" auquel j'avais consacré un commentaire (le 5ème) sur l'article concernant George Orwell ( http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/12/15/sur-george-orwell.html )

Sommaire: Dossier
• Le socialisme contre la gauche, par Alain de Benoist
• Jean-Claude Michéa, par Alain de Benoist
• Entretien avec Gaël Brustier : « La classe ouvrière existe encore en France, mais elle n'est plus là où elle était »
• La leçon de socialisme de Robert Guédiguian, par Michel Marmin et Ludovic Maubreuil

http://www.revue-elements.com/elements-Le-Socialisme-contre-la-gauche.html

Je vais essayer de me le procurer et vous faire une petite synthèse

Écrit par : alain21 | 15/01/2012

C'est bien dit...

Moi aussi, en 2007, j'y ai cru. Bon, il faut reconnaitre que les discours, écris par H Guaino, m'ont plu. Pour moi, à l'époque, les choses étaient claires: voter Sarkozy, pour l'action (et non le pantouflage façon pépère Chirac) et contre les socialos, avec leur Ségogo.

"Voter pour le moins pire" combien de fois ai-je entendu cette phrase autour de moi?
Je crois que les gens en ont plus qu'assez de voter "par défaut"; ils veulent du changement. Mais le veulent-ils réellement? Réponse en avril/mai...

Écrit par : Imperator. | 16/01/2012

"Moi aussi, en 2007, j'y ai cru. Bon, il faut reconnaitre que les discours, écris par H Guaino, m'ont plu. Pour moi, à l'époque, les choses étaient claires: voter Sarkozy, pour l'action (et non le pantouflage façon pépère Chirac) et contre les socialos, avec leur Ségogo."

Croire en Sarko en 2007 ? Je n'y ai jamais cru. Les discours de Sarkozy contenaient tout et son contraire. Il suffisait d'arrêter de rêver et d'écouter attentivement. Vous avez tous été bernés. Le plus incroyable, c'est que même en expliquant l'arnaque aux gens, ils continuaient de croire en Sarko, tant ils étaient désespérés. Le Sarko de la rupture qui avait été auparavant ministre de l'intérieur. Quelle grosse blague : plus c'est gros, plus ça passe.

La stratégie de communication de Sarko n'avait rien de cohérent. Par contre, elle était parfaitement maîtrisée et elle promettait tout et son contraire à chaque segment de l'électorat. Tout le monde y a trouvé son compte.

Avec le recul on se dit que Ségo aurait été moins pire présidente malgré tous ses défauts.

Bonne année 2012 quand même ;-)

Écrit par : Anne Onyme | 18/01/2012

L'émission "Méridien Zéro" revient sur le numéro 142 d'Elements n°142 " Le Socialisme contre la gauche "

http://meridienzero.hautetfort.com/archive/2012/01/20/emission-n-80-meridien-zero-rencontre.html

Dans le même ordre d'idée , sur le site de Terre et Peuple ," vers un véritable socialisme"

http://www.terreetpeuple.com/economie/economie-organique/pour-un-veritable-socialisme.html

Écrit par : alain21 | 23/01/2012

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