15/12/2011
Sur George Orwell
Entretien avec Olivier François, journaliste à Eléments et Le spectacle du monde, le 12 décembre 2011 sur Méridien Zéro. Je remercie @Eisbär pour le tuyau.
14:34 Écrit par Boreas dans Economie, Histoire, Littérature, Philosophie, Politique | Lien permanent | Tags : george orwell, olivier françois, socialisme, révolutionnaire, common decency | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
J'ai plein de vidéos et d'articles dans ma besace et Fortune n'est plus alors il faut bien que je trouve des débouchés... :D
Écrit par : Eisbär | 15/12/2011
Boréas vous devriez trouver le moyen de mettre un Bla-bla temporairement afin que les maniaques du lien vers articles ou vidéos puissent s'adonner à leur vice...
Tenez une autre vidéo intéressante : http://www.dailymotion.com/video/xmx8l5_max-keiser-la-dette-de-l-angleterre-atteint-1000-de-son-pib_news#from=embediframe
Écrit par : Eisbär | 16/12/2011
Eisbär, je ne pense pas qu'un Blabla ici serait utile. Ce n'est pas avec mes 260 visiteurs uniques quotidiens en moyenne actuellement, que je vais avoir une forte affluence de suggestions (Fortune, c'était dans les 5.000).
Au fait, la vidéo de Max Keiser est parue sur F.Desouche il y a trois jours :
http://fdesouche.com/2011/12/13/max-keiser-la-dette-de-langleterre-atteint-1000-de-son-pib-video/
Écrit par : Boreas | 16/12/2011
Merci pour le lien.
Un peu trop biographique à mon goût , mais intéressant pour un néophyte ....
Écrit par : alain21 | 16/12/2011
A propos de « Common decency » : « Les neiges du Kilimandjaro ».
A mon avis , si on désire savoir ce qu'est la « common decency » , il faut se rendre dans un cinéma pour y visionner les « Neiges du Kilimandjaro » de Robert Guédiguian . Je m'explique ...
Hier soir , donc ,j'ai vu le film réalisé par Guédiguian et interprété par les acteurs de la troupe habituelle : Ariane Ascaride , Jean-Pierre Darousssin , Gérard Meylan …
Le film repose sur un fait divers : Michel , un ouvrier soudeur , militant depuis de longues années à la CGT, perd son emploi à l'issue d'un tirage au sort devant désigner les 20 licenciés du plan social. Pour lui , va se profiler une pré-retraite qui sera un moindre mal . Lors de son pot de départ , ses collègues et sa famille se sont cotisés pour lui offrir (ainsi qu'à son épouse Marie-Claire) des billets pour un voyage en Tanzanie ( d'où le titre du film ) et une coquette somme d'argent pour les frais.
Peu de temps après , il se fait braquer à son domicile : les voleurs , bien au courant , lui dérobent le fruit de la quête et les billets d'avion. Il découvrira par la suite qu' un jeune ouvrier licencié en même temps que lui a participé à ce vol en donnant de précieux renseignements .
Le film tourne autour des réactions des uns et des autres par rapport à ce braquage et à ses conséquences ( le jeune ouvrier , Christophe, a participé à ce vol pour pouvoir payer son loyer , rembourser son découvert à la banque et s'occuper au mieux de ses 2 jeunes frères , qui sont livrés à eux-mêmes par une mère quasi absente) .
En fin de compte , après de nombreuses péripéties ,trop longues à raconter (il ne faut vous gâcher le plaisir d'aller voir ce film) (entre autres, quelques jours de révolte, un dépôt de plainte et un réflexe de violence physique) , Michel et Marie-Claire recueilleront les 2 jeunes frères de Christophe au nom d'une certaine solidarité de classe , au nom de valeurs qui permettent de déterminer ce qu'il de fait et ce qu'il ne se fait pas si on désire se comporter comme un être humain.
On se retrouve donc dans ce film l'illustration de la définition du « Common Decency » d'Orwell par Jean-Claude Michéa.
J'ai collecté sur la Toile quelques extraits où Michéa explicite cette notion :
« Comment peut-on traduire en français ce terme de « common decency » ?
Le terme est habituellement traduit par celui d’ « honnêteté élémentaire », mais le terme de « décence commune » me convient très bien. Quand on parle de revenus "indécents" ou, à l’inverse, de conditions de vie "décentes", chacun comprend bien, en général (sauf, peut-être, un dirigeant du Medef) qu’on ne se situe pas dans le cadre d’un discours puritain ou moralisateur. Or c’est bien en ce sens qu’Orwell parlait de « société décente ». Il entendait désigner ainsi une société dans laquelle chacun aurait la possibilité de vivre honnêtement d’une activité qui ait réellement un sens humain. Il est vrai que ce critère apparemment minimaliste implique déjà une réduction conséquente des inégalités matérielles. En reprenant les termes de Rousseau, on pourrait dire ainsi que dans une société décente « nul citoyen n’est assez opulent pour pouvoir en acheter un autre, et nul n’est assez pauvre pour être contraint de se vendre ». Une définition plus précise des écarts moralement acceptables supposerait, à coup sûr, une discussion assez poussée. Mais, d’un point de vue philosophique, il n’y a là aucune difficulté de principe.
http://pileface.com/sollers/article.php3?id_article=753%C2%A0
Autre extrait :
« Et le socialisme d’Orwell (la « société décente ») reposait justement sur cette conviction profonde qu’il était encore possible d’édifier un contexte politique, social et culturel susceptible d’encourager en permanence les individus à donner, autant qu’il est possible, le meilleur d’eux-mêmes. On peut certes trouver utopique le projet d’une telle société. Mais il n’y aurait aucun sens à présenter celle ci comme un « moindre mal ».
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article617
Dernier extrait :
« Contrairement à Marx - pour qui l'idéal socialiste devait uniquement reposer sur la science -, « Orwell a toujours pensé que la critique du capitalisme prenait sa source dans un sentiment moral d'indignation et d'injustice. Il retrouvait ainsi l'esprit des fondateurs du socialisme qui dénonçaient d'abord dans l'ordre libéral un système structurellement fondé sur l'égoïsme et la guerre de tous contre tous.
Or la compréhension morale qu'«il y a des choses qui ne se font pas» (Orwell) suppose des conditions anthropologiques très strictes».
…......
« Il reste que ce mouvement d'universalisation critique de la common decency trouve nécessairement son point d'ancrage dans ces structures élémentaires de la réciprocité qui fondent depuis toujours la possibilité même d'une vie collective.
Or ce sont justement ces solidarités premières (les fameux «groupes primaires» de Charles Cooley) que le développement illimité du marché et du droit (donc de l'esprit de calcul et de l'esprit procédurier) menace désormais de détruire de façon irréversible. Orwell avait donc parfaitement raison de souligner le moment «conservateur» de tout projet politique révolutionnaire. La possibilité d'une véritable société socialiste dépendra en grande partie de la capacité des gens ordinaires à préserver les conditions morales et culturelles de leur propre humanité. »
http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20110922.OBS0908/pour-un-anarchisme-conservateur.html
Pour revenir au film ….
Les propres enfants de Michel lui reprocheront son comportement de « décence commune » , tandis que Christophe, le jeune ouvrier braqueur , dans une dernière confrontation ébranlera ses convictions en lui suggérant une voie plus radicale .
Ce que pointe aussi le film , c'est l'absence de transmission de ces valeurs traditionnelles au profit de l'individualisme ( les enfants de Michel , un peu plus en sécurité que Christophe le braqueur en ont, en tout cas , perdu le sens ) : chaque personne focalisée par sa problématique personnelle et parfois sa propre survie est incapable d'avoir assez de recul pour participer à une action collective.
C'est d'ailleurs ce que déclare Robert Guédiguian dans une interview au « Monde » du 23/05/2011
( http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2011/04/15/les-neiges-du-kilimandjaro-de-robert-guediguian_1507879_766360.html )
« Pour moi, dit Guédiguian, l'une des choses les plus graves dans la société actuelle est qu'il n'y a plus de conscience de classe. Il n'y a plus de "classe ouvrière", il y a des "pauvres gens". Hier, on pouvait être ensemble, avec des intérêts communs. Aujourd'hui, il y a deux peuples, l'un autochtone, salarié, syndiqué, pavillonnaire, l'autre chômeur, immigré, délinquant, banlieusard. Je veux démasquer cette imposture intellectuelle. »
Le constat est assez vrai , si on excepte le positionnement de Guediguian sur l'identité qui relève des incantations « classiques » de la gauche : le libéralisme non seulement a influencé les rapports économiques , ce qui est , somme toute, son rôle , mais a profondément modifié les rapports entre les personnes. Gageons que ce ne soit pas de manière irréversible , mais cela ne nous facilite pas la tâche pour rétablir les solidarités traditionnelles.
Écrit par : alain21 | 19/12/2011
J'ai repris ce commentaire ici sans oser donner le lien vers ce blog ....
http://cafemusique.wordpress.com/2011/11/23/les-neiges-du-kilimandjaro/#comment-2856
disons qu'à la vue des différents liens( vers des "sites intéressants" , j'ai pris "peur" et je n'ai pas voulu créer de problèmes à Boreas . Parmi ces liens , on trouve la CIMADE, RESF , MRAP , LDH ....
Écrit par : alain21 | 08/01/2012
Franchement, Alain, aucune raison d'être timoré.
Renvoyez vers ici sans vous gêner.
D'autant que c'est votre commentaire.
Écrit par : Boreas | 08/01/2012
C'est fait
http://cafemusique.wordpress.com/2011/11/23/les-neiges-du-kilimandjaro/#comment-2862
Reste à voir combien de temps un lien vers un site "fâââchiste" va pouvoir rester sur un site aussi bien pensant
;-)
Écrit par : alain21 | 08/01/2012
ben dis donc, c'est quoi le contraire d'un site bien pensant, un site mal pensant ?
C'est vrai que tout de suite ça fait mieux ;)
Elle est belle votre novlangue...
Écrit par : al b | 14/02/2012
"Novlangue" ?!
Décidément, les bien-pensants sont incultes.
http://www.cnrtl.fr/etymologie/bien-pensant
Écrit par : Boreas | 14/02/2012
bien-pensant : Novlangue de 1798 soit 150 ans avant Orwell . Pas mal l'anticipation
Écrit par : alain21 | 14/02/2012
L'affreux fâââchiste que je suis a été repéré
http://cafemusique.wordpress.com/2011/11/23/les-neiges-du-kilimandjaro/#comment-3015
Écrit par : alain21 | 14/02/2012
A Alain21 :
Votre contradicteur, le dénommé Gavroche, doit avoir beaucoup d'humour : choisir Gavroche, l'enfant rebelle qui meurt sur les barricades, comme pseudonyme quand on est apparemment un pandore de la pensée, un maton de panurge, ne manque pas d'ironie.
Ce choix, qui ne parait pas anodin, rend en tout cas raison à Michéa (mais aussi à Muray et tant d'autres) : que de gens aujourd'hui s'imaginent être de valeureux anti-fascistes... La quérulence fait décidément beaucoup de ravages.
Écrit par : Létonné | 15/02/2012
merci pour la leçon de vocabulaire, je n'aurais jamais imaginé que le terme "bien-pensant" soit composé des mots "bien" et "pensant".
Je suis donc désormais un peu plus culturé ;-)
Écrit par : al b | 15/02/2012
Qu'il fût composé, non ?
Écrit par : Létonné | 15/02/2012
al b
Plus culturé, mais visiblement pas plus intelligent.
Écrit par : Boreas | 15/02/2012
@l'étonné
J'ai parcouru son blog et je crois que Gavroche est une femme.
J'ai été comparé hier à Mussolini et à Hitler . Double point Godwin .
Je préfère Juan Domingo Peron et Evita Peron mais tant pis ....
Écrit par : alain21 | 16/02/2012
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