29/11/2010
Jean-Claude Michéa flingue le libéralisme
Jean-Claude Michéa, prof de philo (en général, je n'aime ni les profs, ni les profs de philo en particulier, dont Ladislav Klíma disait qu'on les fabrique à partir de la crotte de chien ; mais celui-là est une exception), est l'auteur de plusieurs livres, influencés par la pensée de George Orwell.
Dans l'un d'entre eux en particulier, "L'empire du moindre mal", il démontre que le libéralisme (économique, politique, peu importe, fondamentalement c'est la même chose, avec des variantes dont se servent certains "puristes" pour tenter de faire croire, ou se persuader eux-mêmes, qu'il y existerait des différences radicales - un peu comme entre sectes chrétiennes protestantes aux Etats-Unis) ; que le libéralisme, donc, est en réalité plus progressiste que le collectivisme marxiste lui-même, lequel est notamment moins enclin à la libéralisation des moeurs et donc, à la destruction définitive des structures sociales.
En effet, après la faillite de celui-ci, le libéralisme poursuit, dans la même voie matérialiste, l'achèvement du constructivisme utopique fondateur des "Lumières", ambitionnant prétendument de réaliser, sous les auspices du "Progrès", au moyen de la croissance et de la "liberté", le bonheur de l'Humanité.
En fait, un cauchemar totalitaire croissant, désormais transhumaniste, dans le cadre d'une guerre des classes au sujet de laquelle un des plus distingués parangons des élites libérales, Warren Buffett, troisième fortune mondiale, a élégamment déclaré :
"La guerre des classes existe, c’est un fait. Mais c’est la mienne, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la remporter " (New York Times, 26 novembre 2006).
L'orgueil précède la chute...
En tout cas, cette toute récente interviouve nous montre ce dont Michéa est capable en moins de vingt minutes, sans notes ni stylo. Ça flingue dur. Avec un fin sourire, en plus.
02:25 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Philosophie, Politique, Société | Lien permanent | Tags : jean-claude michéa, libéralisme, george orwell, progressiste, lumières, progrès, croissance, collectivisme, marxisme, liberté | Facebook | | Imprimer | |
24/11/2010
Si rivolta e si ribella
A Charles, mon ami.
Canta u Populu Corsu
"Sintineddi"
Tali un ochju lampatu à u mare latinu
O una mani porsa à l'imperi à liventi
Un sognu maladettu d'eternu scarpiddinu
O una chjama antica chi più nimu n'ùn senti
Tali i voci chi funu da culandi à l'ora
E li visi di petra chi dissinu di nò
Quidda sumiglia strana chi ùn si volsi mora
E l'idea chi tandu tuttu quì principiò
Tali a mani chi vensi in tempu d'ancu à fà
E vi feci d'altura cù quiddu arti supranu
Un era ancu lu mondu é n'erati digià
Guardiani impitrati di u ricordu umanu
Tali l'abbracciu primu chi u silenziu vi deti
E li sapienzi arcani cù li so canti immersi
Di ciò chì ùn hè storia tiniti li sicreti
Tali una citatella chi a mimoria persi
Filitosa
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10/11/2010
Radiographie de l'anglosphère, par Michel Drac
Emission Méridien Zéro du 7 novembre 2010, sur RBN France (durée : 1 heure).
Thème : "Choc et simulacre", ouvrage collectif disponible ici.
Source : Méridien Zéro
01:39 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Histoire, Politique | Lien permanent | Tags : michel drac, zbigniew brzezinski, conservateurs réalistes, néo-conservateurs, samuel huntington, finance, industrie, pnac, usa, etats-unis | Facebook | | Imprimer | |
07/11/2010
Il est en train de se passer quelque chose...
Ô estimables lecteurs, ne sentez-vous pas qu'il est en train de se passer quelque chose ?
Je sais, l'interprétation des augures n'est pas chose facile, bien des signes se bousculent pour indiquer telles directions comme leurs contraires et la prospective, généralement teintée d'idéologie, est un terrain propice à l'hécatombe des ridicules (sans parler des eschatologues de 2012 dont, après tout, l'erreur n'est pas encore avérée, voyez du côté des économistes et des politologues systémiques).
Tant mieux, d'ailleurs. Je trouve qu'il n'y a rien de plus jouissif, en la matière, que de voir un Bac+12 grassement stipendié pour répandre la bonne parole, se heurter à une réalité d'autant plus niée qu'il avait la prétention de l'avoir savamment décryptée en lui donnant un autre sens.
Cela dit, en ce moment, la cohue paraît plutôt montrer à certains la porte de sortie et à d'autres, l'entrée des artistes ; si bien que le scénario de la pièce pourrait bien changer, si ce n'est pas carrément la pièce elle-même.
Laissons, si vous voulez, nos idées préconçues à la porte de notre cabinet de réflexion personnel, autonome et indépendant, et voyons ce que tout ça peut vouloir dire.
Petit rappel liminaire d'une évidence : la télé, la radio, les journaux du système, tous ces mégaphones portant la parole d'un monde qui, à mon avis, s'en va et ne le sait pas encore, ne sont utiles à une pensée potentiellement dissidente que si on a une grille de lecture. Sinon, la sacro-sainte actualité reste un gloubiboulga insignifiant et illisible.
Par conséquent, il faut un minimum de culture générale, un tantinet de sens critique et... beaucoup d'intuition, ce mot qui fait hurler nos modernes Diafoirus, ennemis jurés de l'empirisme, concurrence (dé)loyale à leurs rentables pseudo-sciences.
Je ne prétends pas réunir idéalement toutes ces qualités et, sans doute, dans l'absolu, personne ne les réunit-il à la perfection, mais on est sur un blog, faut bien causer, alors allons-y. Même pas peur.
Trois faits saillants de l'actualité, en guise d'entrailles de poulet où tenter de lire l'avenir.
Premier fait : Obama vient de se prendre une raclée électorale un peu particulière.
Vous allez me dire, les élections, ce n'est jamais qu'une mascarade, un rideau de fumée, on a l'habitude ; Obama, ce n'est jamais qu'une marionnette, on connaît tout ça, pourquoi est-ce que ces élections-là voudraient dire quelque chose de plus que le "rien" habituel ?
Eh bien, parce que cette fois, perce, derrière le sempiternel bipartisme étasunien, une étrange nouvelle entité, une nébuleuse transcourants baptisée "Tea Party", que le système s'est empressé de dénoncer comme facho et tout ce qu'on voudra de pire.
Dans le contexte de la déliquescence économique la plus grave jamais connue par les Etats-Unis, comme de leur affaiblissement en tant que puissance dominante au plan mondial et des menaces de leur éclatement ethnique interne, il y a là, quoi qu'en pensent les Européens habitués (y compris moi) à juger négativement POUR EUX le libertarianisme d'un Ron Paul, un signe.
Le signe de quoi ?
Le signe d'une ultime contorsion d'un système épuisé, visant à faire croire à une alternative qui sera en réalité récupérée, au bout du compte, par le jeu des réseaux et des lobbys, misant sur le caractère hétéroclite de la contestation et les intérêts particuliers de ses représentants ?
Ou plutôt, le signe d'un début de révolution, au sens pacifique, populaire et anti-systémique du terme, appelée à fédérer plus ou moins directement tout ce que les Etats-Unis comptent de pan-sécessionnistes, en vue d'un nouvel isolationnisme et donc, d'une tentative d'évasion hors de la course à l'abîme ?
Difficile à dire.
Une chose me paraît sure : il est trop tard. Quoi que fassent les Américains désormais, la crise est, chez eux, trop avancée pour ne pas produire encore, pendant des années, des effets catastrophiques sur leur économie, sur leur société, sur leur puissance en tant que pays.
Le mouvement "Tea Party" est une réaction désespérée, mais une réaction tout de même, dont le message est : "STOP !"
Et ce message "populiste" est, dans une perspective révolutionnaire, le témoignage d'une inversion du courant.
Deuxième fait : nos Tartarins européistes ont décidé d'en faire davantage pour empêcher les Etats-nations membres de la zone euro de "déraper" financièrement et, en plus, ils vont graver cette vertueuse déclaration d'intentions dans le marbre juridique (dame, on sait bien que le papier timbré, ça impressionne Mâme Michu).
Le "non" au traité de Lisbonne, en 2005, ne les pas guéris de leur propension à l'autoritarisme "démocratique", ni de leur constructivisme fédéraliste.
Il faut reconnaître que, si on ajoute les raisons invoquées (le poids des dettes publiques, le sauvetage de la Grèce et le risque d'autres défauts de paiement) au très contradictoire libre-échangisme fanatique de ces schizophrènes, lequel n'arrange rien bien au contraire, ça nous fait un sacré morceau de fuite en avant (dans une "rigueur" et une "austérité" de toute façon totalement insuffisantes pour réduire les dettes et même seulement les déficits annuels, sans même parler de l'illégitimité de l'endettement) ; fuite en avant, dont les mobiles sont en réalité douteux et tournent autour des engagements des banques privées.
On entend néanmoins, comme d'habitude, sur des forums, ou ailleurs, des "patriotes" défaitistes (termes contradictoires, là aussi, ou bien j'idéalise ?) pleurer lamentablement leurs rêves de liberté sacrifiés à une croyance victimaire, en prêtant à cette entreprise une toute-puissance dont nous devrions, selon eux, tous nous persuader.
Bah oui, bouhouhou y a le CFR, bouhouhou y a le Bilderberg, bouhouhou y a la Trilatérale, bouhouhou y a l'OTAN, bouhouhou y a la CIA, bouhouhou y a le Nouvel Ordre Mondial, bouhouhou ils sont trop forts, bouhouhou d'ailleurs Attali l'a dit, bouhouhou on est foutus...
Pour ces naïfs amateurs d'une dramaturgie apocalyptique aussi réellement fantasmée par certains mondialistes qu'irréalisable concrètement par eux (sinon, ils l'auraient déjà menée à bien - enfin, à mal), une petite parenthèse relevant de la psychologie élémentaire.
Quand on fuit en avant, avec une raideur croissante, dans un contexte où tout montre, pourtant, que la fuite n'est pas la solution, qu'est-ce que cela révèle, habituellement ?
La peur, l'impuissance, l'incapacité à se remettre en question, la tentative de passage en force pour maintenir ce qui s'écroule.
En l'occurrence, trois facteurs compromettent la fuite en avant de l'Union européenne vers un fédéralisme dictatorial.
1- La volonté des peuples. Bon, mais ça, on s'en fout ; la démocratie ce n'est qu'un slogan pour les technocrates et les politiciens de Bruxelles, non ? Eh bien, pas forcément. Au plan national, les peuples, ce sont quand même encore des électeurs. Ce ne sont pas les Autrichiens qui diront le contraire. Le système électoral est truqué, d'accord, mais il ne le restera que si le pouvoir n'en décide pas autrement.
2- Or, les "entrepreneurs politiques", comme les appelle Jean-Claude Werrebrouck, ne sont pas tous suicidaires. Il ne leur manque que de comprendre que, justement, la fuite en avant dans la mondialisation libre-échangiste est une folie suicidaire et que, pour conserver une chance de garder quelques miettes du système de demain, via le rejet de l'utopie mondialiste et une approche plus souverainiste des échanges internationaux, il leur faut non seulement descendre du train en route vers l'abîme, mais également proposer à leur clientèle une alternative viable.
3- Les finances feront bientôt défaut, quoi qu'en dise l'officialité. L'UE et, avec elle, ses politico-technocrates mondialo-libre-échangistes (ouf ! Oui, c'est une nouvelle race, celle des PTMLE donc ; heureusement, elle a un défaut génétique qui fait qu'elle va bientôt crever...), ne vivent que grâce aux subsides des Etats-membres. Autre signe de crispation du "Machin" bleu étoilé, sur ce point : la volonté des PTMLE de créer un impôt européen, pour éviter d'en passer par là. Mais les Etats n'en veulent pas ; curieux, non ?
Bref, nous sommes clairement devant une bande d'autistes, ou d'enfants gâtés sourdingues et cons, comme on voudra, qui, voyant que leur jouet est sur le point de se casser, deviennent tout rouges de colère et crient : "nan, on jouera quand même, na !"
Pitoyable et, à mes yeux en tout cas, très éclairant sur le sens réel de ces gesticulations, ainsi que, surtout, sur l'évolution réelle des choses, bien différente de celle qu'on essaie de nous vendre au "vingt heures".
Troisième fait : une certaine gauche (je suis tenté de l'appeler "la vraie", même si elle ne l'est pas encore tout à fait) est, en France, en train de prendre enfin la mesure de la confiscation du pouvoir par l'oligarchie, de droite comme de gauche.
Derrière l'argument constitutionnel de l'illégitimité de ce pouvoir, développé par Jacques Sapir, je lis la critique de la bipolarité systémique telle qu'elle a fonctionné depuis près d'un siècle, d'abord partagée entre marxistes et libéraux, puis, depuis trente ans, entre post-marxistes inassumés (en plein embourgeoisement soixante-huitard, pour tout dire) et sociaux-libéraux, les deux finissant par se rejoindre dans le circuit fermé de l'UMPS, entre les strapontins-repoussoirs du FN et du NPA.
De Marx, cette gauche en rupture de ban garde les éléments d'analyse économique les plus valables.
Saura-t-elle se détacher entièrement de ses solutions utopiques ?
Il est permis de l'espérer, dans la mesure où elle ferait l'effort d'une véritable remise en cause sur la question de l'identité.
Chez elle, cette question est en effet la clé de la rupture d'avec l'extrémisme républicain, consistant à sacraliser le droit du sol et la citoyenneté purement juridique (lecteurs passionnés de Oui-Oui, je vous entends vous étrangler et je vous réponds que je maintiens quand même le terme "extrémisme"...) ; la clé, surtout, des retrouvailles de la gauche avec le peuple "de souche" qu'elle a abandonné une première fois en 1920 et une seconde fois il y a trente ans.
Il ne s'agit pas de savoir, avec certitude, si Mélenchon, issu du système et surmédiatisé, est sincère ou non, ou si ses compagnons de route sont tous sur la même ligne que Jacques Sapir.
Il ne s'agit même pas de savoir si nous sommes pleinement d'accord avec cette gauche qui se veut alternative : nous avons un certain nombre de points de convergence avec elle et, dans une perspective de révolution transcourants, c'est la seule chose qui doit nous intéresser.
Non, la vraie question est de savoir, Messieurs du Parti de Gauche, si vous sentez comme le peuple français a besoin de l'incarnation politique de la question sociale, certes, mais indissociable de son identité ethno-culturelle (et c'est là que vous butez sur un os) ; si vous entendez comme il vous en crie, comme à toute la classe politique d'ailleurs, l'injuste abandon pour des raisons et pseudo-pudeurs purement idéologiques (je ne parle pas ici, évidemment, de l'intérêt matériel qu'y ont trouvé d'autres responsables, derrière ces alibis théoriques).
Si vous le sentez et l'entendez comme moi, si vous arrivez à admettre enfin que le citoyen multicolore et multiculturel rêvé par l'extrémisme républicain n'a rien à faire avec la question sociale française, vous ne ferez pas l'économie de la remise en cause identitaire.
Dans le cas contraire, vous finirez dans les poubelles de l'Histoire et le "mouvement social" s'incarnera dans d'autres que vous (et que les syndicats-traîtres, dominés par l'adhésion au système).
Ce dont je suis certain, moi, c'est qu'il s'incarnera nécessairement.
La critique par Sapir de l'illégitimité du pouvoir, en est un signe avant-coureur.
La "droite nationale", dans son congélateur estampillé FN (ou plutôt Le Pen™), ferait d'ailleurs bien de méditer également la question sociale (la vraie aussi, pas seulement celle de sa constituante bourgeoise libérale et de ses larbins), si elle veut vraiment jouer un jour un rôle autre que médiatique...
Que retenir de tout cela, de cette éphémère ronde des phénomènes qui paraît annoncer des changements majeurs dans notre petit aquarium humain ?
La sacralisation libérale des dettes au détriment des peuples, ajoutée à l'entropie générale des structures du système en raison de la crise du sens, font que ça dégringole gentiment vers une révolution qui, si nous savons nous y prendre, nous donnera l'occasion d'une restauration, d'une remontée.
Comme me le disait notre excellent camarade Three piglets (qui a donné le lien vers la vidéo d'hier, ce dont je le remercie au passage) :
"Un peu de patience et beaucoup de travail".
23:53 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Identité, Politique, Société | Lien permanent | Tags : actualité, prospective, obama, tea party, union européenne, fédéralisme, finances, jacques sapir, gauche, crise, révolution | Facebook | | Imprimer | |
06/11/2010
La jeunesse, au pouvoir !
19:43 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Politique, Société | Lien permanent | Tags : identitaires, chevalier bayard, projet apache, jean-david catin, mai 1968, soixante-huitards, racailles, immigration, libéralisme, guerre des classes, conflit générationnel | Facebook | | Imprimer | |
31/10/2010
Conformisme social : l'expérience de Asch
Voilà une autre vidéo "psy" relative à l'état moutonnier de la nature humaine ; non pas pour démoraliser mais, au contraire, pour réfléchir aux moyens d'en sortir.
A l'université d'Harvard, Solomon Asch a été le directeur de thèse de Stanley Milgram, dont la fameuse expérience ultérieure a été intégrée au scénario du film "I comme Icare".
L'expérience de Asch, publiée en 1951, démontre qu'un individu isolé au sein d'un groupe a tendance à se conformer à la volonté de celui-ci et à ne s'en démarquer, voire à ne s'y opposer, que si son isolement est rompu, ou si le groupe est lui-même divisé.
Un enseignement précieux pour qui vit dans une société atomisée (a contrario, cela explique également pourquoi le marketing des sphères de pouvoirs veut l'atomisation, qui permet d'amoindrir les résistances économiques, culturelles et politiques) ; société, dont les mécanismes de division sont artificiels.
La solitude, c'est bien, mais la solidarité, c'est indispensable.
De même, retourner contre le système ses propres principes de fonctionnement, en y introduisant une véritable division, pour briser la tenaille, par exemple sur la question de l'immigration et de la rente, voilà une stratégie intéressante.
Surtout pour envisager une révolution contre "le système à tuer les peuples".
17:14 Écrit par Boreas dans Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : solomon asch, stanley milgram, expérience, conformisme, social, solidarité, division, système, révolution | Facebook | | Imprimer | |
28/10/2010
Quand Zbigniew Brzezinski reconnaissait qu' "il n'y a pas d'islamisme global"
Au risque de passer, à leurs yeux myopes, pour un défenseur de "l'islamisme", ce que je ne suis pas du tout, j'ai été repêcher à l'intention des quelques indécrottables qui s'imaginent que le monde tourne autour de l'opposition entre le gentil Occident et le méchant Islam, une vieille interviouve du mentor néolibéral d'Obama, Brzezinski, l'auteur du fameux "Grand échiquier".
On notera que le bonhomme avoue par ailleurs que les Etats-Unis ont poussé l'URSS à la guerre en Afghanistan. Détail...
C'était dans le Nouvel Observateur du 15 janvier 1998 :
« Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes... »
Le Nouvel Observateur. – L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires (1) : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité ; vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez ?
Zbigniew Brzezinski (2). – Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques.
N. O. – Malgré ce risque, vous étiez partisan de cette « covert action » [opération clandestine]. Mais peut-être même souhaitiez-vous cette entrée en guerre des Soviétiques et cherchiez-vous à la provoquer ?
Z. Brzezinski. – Ce n’est pas tout à fait cela. Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.
N. O. – Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des Etats-Unis en Afghanistan, personne ne les a crus. Pourtant, il y avait un fond de vérité... Vous ne regrettez rien aujourd’hui ?
Z. Brzezinski. – Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : « Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam. » De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique.
N. O. – Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ?
Z. Brzezinski. – Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ?
N. O. – « Quelques excités » ? Mais on le dit et on le répète : le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui une menace mondiale…
Z. Brzezinski. – Sottises ! Il faudrait, dit-on, que l’Occident ait une politique globale à l’égard de l’islamisme. C’est stupide : il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’islam de manière rationnelle et non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu’y a-t-il de commun entre l’Arabie Saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Egypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée ? Rien de plus que ce qui unit les pays de la chrétienté...
Propos recueillis par Vincent Jauvert
(1) « From the Shadows », par Robert Gates, Simon and Schuster.
(2) Zbigniew Brzezinski vient de publier « le Grand Echiquier », Bayard Editions.
Brzezinski s'inquiète aujourd'hui officiellement de "l'éveil politique des masses" (ne prêtez pas attention à la présentation "conspi" de la vidéo à laquelle mène ce lien, seul le film a de l'importance).
Avec l'approfondissement de la crise, il est à espérer que cet éveil se concrétise par l'éjection de ce salopard et de ses semblables.
En attendant, ces jours-ci, Oussama Ben Laden, dont plus personne n’a la moindre preuve d’existence depuis des années, nous menacerait soi-disant des pires maux si nous ne quittions pas l’Afghanistan (où nous n’avons aucun intérêt à rester, sauf celui des USA).
"La France authentifie le message de Ben Laden" (ou plutôt, s’empresse de le faire, en bon toutou qu'elle est des Etats-Unis - il faut dire que notre Prézydent pourrait avoir quelques accointances avec eux) et l’ex-maoïste Kouchner, devenu néo-con(servateur), de japper que ces menaces sont "inacceptables".
Or, on sait que "Al Qaïda n’existe plus", selon un ex-chef de la DGSE.
Sans oublier que, même pour l'Histoire officielle, la CIA est pour beaucoup dans la création d’Al Qaïda et l’émergence de Ben Laden, et qu’elle a déjà fait diffuser de fausses vidéos de celui-ci.
Traduction : l’Oncle Sam a encore besoin de nous en Afghanistan, mais notre opinion publique est contre ; donc, l’Oncle Sam (voire le Quai d’Orsay aux ordres) bidouille un message radio de l’autre barbu pour que le brave pékin s’indigne et dise : “puisque c’est comme ça, on va y rester, sale con de barbu !”.
Se faire avoir encore par des manipulations si grossières, ce serait être incurable.
22:03 Écrit par Boreas dans Economie, Géopolitique, Histoire, Politique | Lien permanent | Tags : zbigniew brzezinski, islam, islamisme, afghanistan, al qaïda, etats-unis, cia, jimmy carter, religion, bernard kouchner | Facebook | | Imprimer | |
27/10/2010
Raidissement du cadavre systémique : fdesouche.com censuré
D'après mes sources, le site fdesouche.com aurait été "suspendu" par son hébergeur aux Etats-Unis, en raison de problèmes de copyright - c'est-à-dire, pour avoir reproduit sans autorisation des articles et/ou vidéos en provenance d'autres sites.
Cette suspension aurait été obtenue à la suite d'une action concertée, menée par plusieurs médias (l'AFP, Rue89, L'Express, etc.), après qu'un "petit malin" se soit aperçu, il y a une dizaine de jours, de ce qu'on pouvait ainsi empêcher l'accès au site, simplement en adressant à l'hebergeur une réclamation pour violation de copyright.
En ce qui concerne le copyright, il ne s'agit, bien évidemment, que d'un prétexte.
Honte à "Enquête et débat" qui, pour des motifs tenant manifestement davantage à la rancoeur qu'à l'objectivité, reprend ce prétexte comme s'il s'agissait d'un motif valable (tout en se déclarant contre la censure), en affirmant que fdesouche.com aurait une "fâcheuse tendance à piller les contenus d’autres sites".
Hypocrisie. Là n'est pas le problème. La "netiquette", on s'en fout.
Un sondage publié au début des années 2000 par le Journal Marianne avait révélé que l'immense majorité (94 %) des journalistes français se déclarent spontanément "de gauche".
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de cette gauche sincère, nationale, souverainiste et populaire, que j'ai déjà évoquée ici et dont les objectifs rejoignent souvent les nôtres.
Non, en l'occurrence, je parle de la gauche institutionnelle, bien-pensante, bourgeoisement attachée à ses illusions idéologiques et, surtout, à ses prébendes et subventions.
Sa presse est en crise, comme l'ensemble de la presse d'ailleurs, ce qui ajoute à l'explication de l'intolérance bobo-gauchiste le mobile des "petits sous".
Bref, fdesouche.com est censuré, non parce qu'il violerait des copyrights (le site n'a d'ailleurs aucun but lucratif et ne vend pas les informations qu'il diffuse), mais parce qu'il dérange.
Il relaie des renseignements tirés des sources les plus diverses, correspondant à des faits.
Que la réalité sociale de la France soit contraire aux délires immigrationnistes et aux lubies mixophiles de nos élites systémiques, institutionnelles et médiatiques, de gauche comme de droite, fdesouche.com n'y est pour rien (sans parler de l'excellent site fortune.fdesouche.com, son petit frère, également suspendu).
Mais que cette réalité surgisse sur ce site et attire l'attention d'un nombre croissant d'internautes, voilà qui vous a un putain d'air d'empêcheur-des-tourneurs-de-désinformation-de-tourner-en-rond !
Alors, quelle aubaine, pour ces négateurs de vérité, de pouvoir faire censurer un site qui ne fait que montrer ce que la plus grande partie de la population française "de souche" sait déjà que le système lui cache, ou minimise.
D'ailleurs, les manifestations de joie de cette gauche-là sont édifiantes :
Sur le twitter d'Eric Mettout (Rédacteur en chef de l'Express.fr) :
#fdesouche suspendu le jour où je lui demande à ce voleur de ne pas reprendre et tronquer nos papiers sur son torchon, c'est ballot.
Sur le twitter de Pierre Haski (Rédacteur en chef de Rue 89) :
fdesouche.com débranché : y aurait-il une justice immanente contre les fachos sur le web ?
Qu'ils en profitent, si ça peut les consoler d'être ce qu'ils sont.
Mais ils devraient réfléchir.
La vérité ne se censure jamais longtemps et, au contraire, en pareil cas, la censure renforce mécaniquement ce que l'on voulait censurer.
Derrière l'affaire fdesouche.com, il y a un lourd contentieux entre le peuple et ses prétendues élites. Contentieux, qui est en train de dériver de plus en plus rapidement vers le conflit.
Le destin de la France ne se décide pas dans les agences de presse, ni dans les salles de rédaction des médias aux ordres du système.
Messieurs les censeurs, sous peu, vous allez vous prendre une révolution en pleine gueule.
Ce ne sera pas faute d'avoir été prévenus.
20:55 Écrit par Boreas dans Crise, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : fdesouche.com, fortune.fdesouche.com, censure, suspension, afp, l'express, rue89, eric mettout, pierre haski | Facebook | | Imprimer | |
18/10/2010
Que crève le système
Dans le contexte actuel de dé-mondialisation, on a pu lire récemment sur le blog de Paul Jorion, parlant de la divergence désormais avérée des grandes puissances économiques dans leur quête désespérée d'une illusoire reprise : « l’affirmation renforcée d’une politique du chacun pour soi (...) ne fera qu’accentuer la crise ».
C’est exactement ce que dit le LEAP (Laboratoire Européen d'Anticipation Politique) depuis l’an dernier, même si, au plan chronologique, ses prévisions se sont avérées à trop court terme : « d’ici la fin de l’été 2009. Sur fond de cessation de paiement des Etats-Unis s’ouvrira alors la période à partir de laquelle le « chacun pour soi » deviendra la règle du jeu international ».
Or, en effet, même dans le « chacun pour soi », ne gît aucune solution de continuité pour le système.
Parce qu’aucun des prétendus remèdes n’est viable (la planche à billets aux Etats-Unis et au Japon, les politiques d'austérité de droite - réduction des dépenses publiques - comme de gauche - augmentation des recettes publiques - en Europe).
Pas de remède, parce qu'à une crise de la dette, donc à une crise de solvabilité, on répond comme à une crise de trésorerie, donc à une crise de liquidités.
Qu’on veuille, aux USA et au Japon, créer ex nihilo de l’argent pour donner du liquide à quelques grands acteurs de l'économie et/ou relancer l’inflation, ne répond pas au besoin de l’économie réelle, qui a vécu sur le crédit pendant des décennies et n’a tout simplement plus suffisamment de création de richesses à présenter pour garantir sa consommation excessive.
Quand on n’est plus solvable, parce qu’on a vécu au-dessus de ses moyens pendant trop longtemps, qu’on est étranglé par ses créanciers et qu’on n’a plus rien à vendre pour les payer, ce n’est pas l’injection ponctuelle d’un peu de cash qui va régler le problème.
Quant à la politique d’austérité entamée en Europe, on voit déjà ses premiers résultats en Grèce et on peut s'attendre à des métastases partout, notamment en Irlande, en Espagne, au Portugal et même en Italie.
Là encore, ce n’est pas au moment d’une crise de solvabilité qu’il faut accroître la charge pesant sur les débiteurs, comme sur les producteurs (puisqu’on diminue mécaniquement la consommation, donc la croissance).
Or, c’est ce que l’on fait en augmentant les prix et les impôts, en diminuant les revenus, tout cela au profit de la prétendue réduction de la dette publique, sacralisée par l'idéologie libérale (en réalité, on ne fait que freiner les déficits annuels, si bien qu’en fait la dette continue de s’accroître, mais évidemment personne n’explique cela au grand public qui n’y comprend rien).
La seule chance du système aurait été de resolvabiliser ses débiteurs, avant que la machine du crédit ne se grippe complètement – ce qui est le cas aujourd’hui.
Aucune injection pseudo-« keynésienne » (Keynes, tant critiqué par les libéraux d'aujourd'hui, a bon dos, lui dont les remèdes valaient pour une période où, contrairement à notre époque, existaient protectionnisme et, en général, souveraineté monétaire...) de liquidités, à aucun niveau (banques, entreprises, consommateurs), ne peut plus sauver la situation.
La solution, personne ne paraît l’avoir compris ou personne ne veut l’admettre, c’est tout simplement de rompre avec le système.
Les élites actuelles sont-elles capables de penser une telle rupture ? Vu leurs cursus habituels de formation, privilégiant l'autogamie, la pensée analytique, la théorie et l’idéologie en circuit fermé, au détriment de l’esprit de synthèse et du pragmatisme, on peut en douter.
Il conviendrait de redonner leur souveraineté politique, économique et financière aux Etats-nations, par le monopole de la création monétaire, par la restauration d’échanges commerciaux sains et équilibrés au travers de frontières fiscales, douanières et humaines rétablies, par la réindustrialisation de la plupart des pays occidentaux, par l’anticipation de la crise énergétique et alimentaire, par mille et une réorganisations bien éloignées de la gabegie libéralo-soviétique actuelle.
Ce qui est bien, ce qui est juste, ce qui est satisfaisant dans la fuite en avant actuelle, c’est que du refus des puissants de changer de système, ne peut découler qu’une aggravation à l’infini de la situation ; aggravation qui est déjà, en soi, un changement de système puisqu’elle pousse la désorganisation à son paroxysme et qui, surtout, ne peut, à terme, que déboucher sur le nouveau système nécessaire.
Ce nouveau système, en quoi devrait-il consister ?
Michel Drac a parfaitement résumé le modèle alternatif idéal :
« Je crois que le « modèle », c’est le bon sens. En gros : l’Etat à sa place, le marché à sa place, une régulation raisonnable et un protectionnisme raisonné. Inutile de vous dire que ce modèle qui n’est pas un modèle est justement ce dont nos « élites » ne veulent pas entendre parler. Leur stratégie : utiliser l’ultra-libéralisme comme repoussoir de l’étatisme forcené, et réciproquement. Et ça dure depuis 100 ans… »
Ajoutons qu'un des artifices du système consiste à s'abriter derrière la prétendue "science" économique.
Ni les libéraux, ni les collectivistes n’ont rien à faire avec la défense des identités et souverainetés françaises et européennes.
Leurs dogmes, pour la plupart utopiques et irréalisables, quant ils ont pu être appliqués, s'en sont révélés, consciemment ou non, les ennemis.
Les libéraux, de « droite » ou de « gauche » défendent en général, avant tout, les intérêts de leur classe sociale (la bourgeoisie, plus ou moins « bobo », et sa mentalité d’épicier et/ou de rentier).
Croire sincèrement à un Grand Matin du « vrai » libéralisme aujourd’hui, après que l’histoire économique ait démontré que l’égalité des chances au départ est une fable bisounours, c’est aussi naïf que de succomber au mythe du Grand Soir, chez les voisins d’en face, après avoir lu « Le livre noir du communisme ».
Les collectivistes, dont l’influence a beaucoup baissé compte tenu de l’échec des pays communistes, sont essentiellement représentés, curieusement, non parmi le petit peuple que défendait jadis la gauche, mais parmi les « avantagés » de l’étatisme social-libéral ou libéral-social, parmi les assistés et certains fonctionnaires, parmi les étudiants-poil-aux-dents et les gosses de riches en mal de rébellion boutonneuse.
Et qui représente encore, justement, le peuple, le « pays réel » ?
Les « petits » : artisans, commerçants, ouvriers, « prolos » divers et variés, employés, agriculteurs sur petites exploitations, petits retraités, etc.
Que veulent tous ces gens (aux alentours de 80 % de la population, probablement) ?
Que le politique reprenne le dessus sur l’économique et sur les idéologies.
Qu’on arrête toutes les conneries soviéto-libérales et qu’on mène une politique équilibrée entre :
- la libre entreprise raisonnable (celle qui n’a pas le droit de fabriquer et de vendre n’importe quoi, sous le seul prétexte théorique libéral de la liberté absolue d’entreprendre),
- la juste rémunération du travail et du mérite,
- la solidarité et la justice entre les différentes catégories sociales,
- la protection contre les abus du libéralisme (libre-échange déséquilibré détruisant notre économie par l’exposition à une concurrence avec les pays à bas coût de main-d’oeuvre, encouragements à l’immigration pour pousser à la déflation salariale « compétitive », excès délirants de la finance et de la rente…),
- comme de l’étatisme et du fiscalisme (assistanat hyperbolique et ouvert au monde entier, excès du « maternage » moralisateur en matière de santé et de sécurité, hypertrophie de la Fonction Publique et gabegie népotique…),
- et l’intervention de l’Etat, qui ne peut être limitée aux fonctions régaliennes, dans la mesure où les grandes stratégies industrielles, énergétiques, d’infrastructures, etc., si elles doivent être conduites en concertation avec le secteur privé, ne peuvent lui être abandonnées purement et simplement.
Pour cela, sont préalablement nécessaires :
- le retour aux frontières politiques, économiques et financières, aux Etats-nations, à la souveraineté nationale pleine et entière, notamment en matière de création monétaire,
- l'annulation des dettes publiques, que leur ampleur rend irremboursables, sans parler de leur illégitimité (forfaiture de la loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973) et la renégociation des dettes privées (« euthanasie du rentier » sans états d’âme, si son capital n’est pas investi dans des entreprises nationales, productives de richesses réelles), la nationalisation des banques sans reprise des dettes spéculatives,
- la dissolution ou la réorientation en profondeur de tous les organismes supranationaux vecteurs des effets négatifs du libre-échange mondialisé : UE, FMI, Banque Mondiale, OMC, etc.,
- la poursuite des échanges internationaux avec une monnaie non indexée sur les métaux précieux (l'étalon-or, notamment, fondé sur un métal trop rare et inégalement réparti dans le monde, est connu pour avoir favorisé la thésaurisation et la rente et donc, l'exploitation des pauvres par les riches ; voir les révolutions industrielles) et ne présentant malgré tout aucun des inconvénients de « l’étalon-dette » que nous connaissons (c'est-à-dire, les monnaies fiduciaires et scripturales obéissant au mécanisme des changes flottants, créées à partir de rien et pourtant vendues fort cher par la finance privée) : Silvio Gesell, le premier, avait imaginé une telle monnaie alternative, baptisée IVA, « International Valuta Association » (voir pages 287 et suivantes – pages 83 et suivantes du fichier PDF où mène ce dernier lien),
- la réindustrialisation nationale à but d’autosuffisance, sinon d’autarcie, tant civile que militaire,
- la suppression des syndicats et la re-création des corporations professionnelles, adaptées de celles qui existaient sous l’Ancien Régime,
- la réémigration pacifique, négociée et aidée, d’au moins 90 % des allogènes installés ou nés en Europe, vers leurs pays d’origine,
- et d’abord, fondamentalement, le préalable à tout : l'éjection de la clique de profiteurs, de boutiquiers, de technocrates, de médiocres arrivistes, de sans-imagination, de sans-couilles qui prétend, comme Christine L’Hagarde, nous imposer toujours plus de grisaille, toujours plus d’idéologie « TINA » (« There Is No Alternative » : il n’y a pas d’alternative - à la mondialisation libérale -, expression prêtée à Margaret Thatcher), toujours plus de soumission à ses intérêts et à ses profits.
Bref, une politique économique mesurée, faisant appel tant à l’initiative privée qu’à l’intervention étatique.
Il paraît que cela a fonctionné, pendant des milliers d’années, un peu partout, avant que des intellectuels aux perruques poudrées et aux idées farfelues ne viennent expliquer au paysan aux mains calleuses comment tenir sa bêche, et au maître artisan héritier de l’efficacité de ses aïeux comment rationaliser sa production.
Le tout, pour qu'en réalité, l'absence de corps intermédiaires imposée par la loi Le Chapelier permette aux libéraux, instigateurs et grands bénéficiaires de la Révolution Française, d'atomiser l’homme et de libéraliser le marché du travail ; c’est-à-dire, d'abaisser les coûts salariaux dans les relations de riche à pauvre.
D’où les révolutions ultérieures.
Mais les syndicats, le droit de grève et les conventions collectives ne remplaceront jamais les corporations de l’Ancien Régime, parce qu’ils ne reflètent plus les anciennes communautés socio-professionnelles organiques.
Ils ne font qu’organiser en lobbies idéologiques et en garanties contractuelles anonymes, l’opposition à la toute-puissance du sacro-saint Marché.
Autant dire qu’ils participent de la déliquescence, plutôt que de la combattre.
On le voit bien, à l’heure où manifestent en masse des pseudo-protestataires, pour le maintien des avantages attendus du système et non contre ce système qui, pourtant, crée les inconvénients dont ils se plaignent.
Pseudo-protestataires qui, en réalité, ont été avalés depuis plusieurs générations par le consumérisme ambiant, voire l’exaltent.
Comme l’écrivait Nietzsche, le prolétaire n’est qu’un bourgeois en devenir.
Nous y sommes. Libéralo-soviétisme.
Il ne s’agit plus que de se partager un gâteau devenu trop petit pour l’avidité de tous.
Bref.
J’entends d’ici les habituels cris d’orfraie de la « droite d’argent » (les « nationaux-libéraux ») : « bouh, scandaleux, espèce de communiste, la vérité c’est que tout vient du trop d’Etat, des fonctionnaires, du socialisme, blablabla… ».
Eh bien non, Messieurs les tartuffes.
TOUT ne vient pas QUE d’un excès d’Etat-providence et de collectivisme. Oh que non.
Il va bien falloir un jour que vous sentiez la poutre qui obture votre oeil unique, au lieu de reprocher à certains, moins boutiquiers dans l’âme, la paille que seraient, selon vous, des concessions à votre repoussoir exclusif.
La gauche, le socialisme, le collectivisme, l’Etat providence, la gabegie fiscale, le trop-plein de fonctionnaires, la politique des politiciens, ne sont pas l’explication principale des délocalisations et de la désindustrialisation.
Ils ne sont pas non plus l’explication exclusive, loin de là, de l’énormité de la dette publique.
Ils ne sont toujours pas l’explication exclusive, loin de là, du chômage, de l’immigration-invasion, des excès de la finance, de la pollution, de la corruption, du népotisme qui règne dans les milieux consanguins des affaires et de la politique, etc.
C’est votre merveilleux libéralisme, tendance « néo » mais peu importe tant le ver a toujours été dans le fruit, qui, avec sa privatisation de la création monétaire, créatrice d’intérêts injustifiés pour la finance privée, son libre-échangisme mercantile, insoucieux de l’intérêt des peuples, son cynisme darwinien (ou tendance « néo » : pareil, peu importe) pesant sur les salaires, totalement irrespectueux des petits et des sans-grades, jouant l’immigré contre le « de souche », le pays à bas coût de production contre la patrie, le profit immédiat contre le gain à long terme et même souvent contre la santé, les copains et les coquins contre l’intérêt général ; c’est votre merveilleux libéralisme, qui est en grande partie responsable de la situation.
Alors oui, pour ma part, aucun doute, aucune hésitation, je préfère une certaine gauche à cette pseudo-droite qui n’a de nationale que le nom qu’elle se donne elle-même.
Entre gens sincères, on se reconnaît.
Alors que le bourgeois, lui, ne connaît, avant tout, que son intérêt.
Son intérêt qui, trop souvent, n’est pas celui du peuple.
Il est nécessaire de se désolidariser tant du collectivisme que du libéralisme, d'extirper de son cerveau ces deux utopies, soeurs dans ce même matérialisme destructeur d’humanité, à rejeter la primauté donnée à l’intérêt individuel, à retrouver les valeurs éternelles, les identités et les solutions qui ont fait la France.
Il serait bon, également, de relativiser l’importance de l’avoir et de privilégier l’être. Qu’emporterez-vous, dans votre tombe ?
Retenons, dans le domaine économique, les solutions éprouvées de tous les temps, et non uniquement les utopies des idéologies libérale et marxiste.
La révolution se fera d’abord dans les têtes et dans les coeurs.
Il faut donc boycotter les supermarchés du prêt-à-penser et du prêt-à-sentir, même quand leurs démarcheurs se présentent parmi nous en essayant de nous faire croire qu’ils sont des nôtres.
Tout est une question de valeurs et, dans une société normalement organisée, l’économie ne doit pas prévaloir sur le politique, c’est aussi simple que ça.
La mentalité mercantile, qu’elle soit mercantiliste au sens strict ou libre-échangiste, n’est pas porteuse de valeurs suffisantes pour fonder une société (sauf une société anonyme, ce que nous voyons aujourd’hui au plan mondial).
Il existe aujourd’hui, à gauche comme à droite, un clivage entre ceux qui défendent leurs intérêts catégoriels, et ceux qui défendent les intérêts du peuple (et de la nation, au sens étymologique de groupe humain de même origine et de même culture).
Les premiers nommés se retrouvent dans le socialisme libéral et dans le libéralisme social, alibi d’un système ayant abouti à l’alliance objective du libéralisme et du soviétisme ; leurs idiots utiles respectifs, idéologues crédules ou hypocrites, étant les libéraux « purs et durs » et les socialistes « réellement de gauche ». Leur système est voué à l’écroulement.
Les seconds, eux, sont l’avenir.
Les lignes bougent, les convergences deviennent conscientes.
Il existe, notamment, une gauche nationale et elle est même en développement.
Ce qui est normal, puisque la gauche socialo-libéralo-marxiste ne défend plus le peuple depuis longtemps.
La gauche historique, celle du mouvement ouvrier et du syndicalisme révolutionnaire, réactions aux révolutions industrielles, n’est d’ailleurs pas particulièrement marxiste. Elle est socialiste et populaire et le marxisme ne convainc pas tous ses membres.
Jusqu’au marxisme d’un Georges Marchais, défendant, malgré l’alignement internationaliste, l’ouvrier français contre l’immigration.
On finirait, sous le déluge de propagande UMPS-NPA et médias, par oublier que Ledru-Rollin, Louis Blanc, Proudhon, Blanqui, Georges Sorel (celui-ci témoignant des hésitations de l’époque entre marxisme et « national-populisme »), ont existé, que Jaurès a été cité par le FN lors d’une récente campagne électorale, que le vote à gauche dans le Sud-Ouest, par exemple, n’est souvent que l’expression d’un attachement viscéral, enraciné, aux solidarités traditionnelles ; comme l’était la première révolte des Canuts de Lyon en 1831, contre « les féodalités de l’argent », contre la monarchie bourgeoise libérale écrasant le petit peuple…
L’internationalisme marxiste n’a pas, loin de là, convaincu et entraîné toute la gauche française (un bon quart des congressistes de la SFIO en 1920, n’ont pas voté l’adhésion à l’Internationale Communiste).
Un Jacques Sapir est, de nos jours, l’illustration d’une vision souverainiste et protectionniste, bien que de gauche (si cet homme large d’esprit voisine, au Parti de Gauche, avec le déplaisant internationaliste Mélenchon, c’est pour des raisons qui lui sont personnelles, mais qui ne transparaissent pas dans ses écrits), de l’économie française.
Aucun grand parti politique de gauche ne représente encore la gauche nationale, mais cela pourrait venir, compte tenu de la progression de la crise et du fait que bien des électeurs penchant « du côté du coeur » commencent à réaliser que l’immigrationnisme et l’internationalisme sont peut-être des mensonges du même ordre que la négation de l’Holodomor et du Goulag à l’époque du PCF aligné sur Moscou…
Je le répète, les lignes commencent à bouger. Il y a beaucoup de gens sincères et naïfs à gauche. Laissons-leur le temps de réaliser qu’ils ont été bernés.
Dans l’immédiat, au-delà d’une tendance déjà dissidente, notamment présente au sein du journal Marianne, encore infectée de miasmes de la gauche « coco », voilà quelques exemples de « gauche nationale » :
- Organisation socialiste révolutionnaire européenne
Il est aisé de constater qu’il y a de nombreuses convergences entre cette mouvance et « nous » (c'est-à-dire la soi-disant « extrême-droite », en réalité, les patriotes : identitaires, nationalistes, européistes des nations, souverainistes, anti-matérialistes, et même les royalistes, les nostalgiques et les romantiques - bref, toute la galaxie que les belles âmes hypocrites de gauche comme de droite, spécialistes de l'anathème incantatoire, diffamatoire et intéressé, rangent dans la catégorie des « fachos »).
Mais quand je dis « nous », j’exclus radicalement les « nationaux-libéraux », qui font passer leur idéologie libérale avant leur sentiment national.
Leur véritable chapelle est l’UMP.
Ils traitent de « communiste » quiconque critique les méfaits imputables à l'application de leurs dogmes ?
Il veulent des réformes et non une révolution ?
C'est donc bien qu'à supposer qu'il soit amendé selon leurs désirs, le système leur convient ?
Qu'ils crèvent avec lui, alors.
03:28 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Politique | Lien permanent | Tags : leap, dette, révolution, gauche, droite, élites, souveraineté, solutions, silvio gesell, système | Facebook | | Imprimer | |
11/10/2010
De l'absurdité du "choc des civilisations"
Cette émission date de 2002, mais n'a rien perdu de sa pertinence :
01:09 Écrit par Boreas dans Economie, Géopolitique, Histoire, Politique | Lien permanent | Tags : samuel huntington, usa, etats-unis, théorie, choc des civilisations, islam, islamisme, terrorisme | Facebook | | Imprimer | |