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02/01/2014

« Globalisation de la résistance antiSystème »

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« (...) Le caractère novateur de cette dynamique d’"anti-globalisation" que nous identifions aujourd’hui est qu’elle n’affecte plus des idéologies mais des positions conceptuelles fondamentales. Les principales forces affectées sont des forces qui avaient comme références des entités bien identifiées, essentiellement nationales (éventuellement conservatrices, mais de ce point de vue le champ est beaucoup plus ouvert). Il s’agit principalement de conceptions qui sont en général qualifiées de "souverainistes", qui sont en général perçues comme plutôt de droite mais qui ont aussi une composante de gauche qui n’est pas négligeable, – ce qui confirme la fausseté de la référence idéologique, – la seule conception unificatrice, mais de quelle puissance, se faisant dans une opposition au courant néolibéral sous toutes ses formes, caractérisé par tous les attributs du Système, – dynamique et mécanique déstructurantes et dissolvantes (selon le schéma dd&e).

Ces forces dites "souverainistes" se réfèrent (se référaient ?) nécessairement à l’entité nationale, à quoi semble se marier de façon indissoluble le principe de souveraineté d’où découlent les principes structurants (légitimité, identité, etc.). L’évolution radicale qui est en cours, est effectivement opérationnalisée et symbolisée par la Russie et le "néoconservatisme-poutinien" ; mais la cause n’en est nullement dans le fait qu’il s’agit de la Russie, non plus que dans le fait qu’il s’agit d’une sorte de conservatisme, mais dans le fait que la Russie et le néoconservatisme poutinien constituent à côté de leurs spécificités une application opérationnelle et une illustration symbolique d’une vision pérenne, basée sur des principes renvoyant au courant de la Tradition ou de la philosophie principielle. Le rassemblement est donc de forme principielle, essentiellement par rapport au Système, et sans plus guère de références idéologique même si l’on parle de "néoconservateurs-poutiniens", de "souverainistes" (de droite et de gauche), de "populistes" (de droite et de gauche), d’"isolationnistes", de "paléoconservateurs" et ainsi de suite, – et justement parce qu’on parle de tous ces courants sans voir d’obstacle à leur rapprochement.

Cela signifie que le champ de la bataille Système versus antiSystème s’élargit aux conditions et à la situation établies par le Système, ce qui est normal puisque c’est le Système avec sa surpuissance qui domine tout. Cette évolution est en soi un progrès au sens où l’entendent Joseph de Maistre et Charles Baudelaire interprétés par Daniel Vouga dans son Baudelaire et Joseph de Maistre : "[P]rogresser, pour eux, ce n’est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver... [...] Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l’Unité perdue..." (Voir le 18 décembre 2013.) Elle implique que la référence principielle qui se trouvait dans "la Nation" (l’entité nationale) se déplace aujourd’hui hors de la Nation, devient transnationale et éventuellement supranationale dans l’esprit s’il le faut ("globalisation") pour parvenir aux conditions adéquates d’affrontement "au nom de la Nation" avec une force (la "globalisation"-Système) qui attaque tout ce qui est structuré et principiel, et par conséquent la nation prioritairement. C’est une évolution essentielle de l’état de l’esprit qui sollicite désormais les analystes hors de l’infection-Système, et les penseurs de la politique du même domaine. Dans ce sens, Loukianov retrouverait une certaine cohérence dans le fait en apparence contradictoire d’une politique extérieure russe triomphante et d’une situation intérieure russe qu’il juge incertaine, – contradiction résolue par le fait que les situations intérieures de tous les pays, qui sont toutes incertaines, ne peuvent se rétablir que dans la mesure où les événements extérieurs progressent grâce à l’établissement de liens transnationaux, éventuellement même tactiquement supranationaux, entre les différentes forces antiSystème des entités nationales. Cela signifie également que les principes qui sont les références de ces forces soient détachés d’entités strictes pour donner toute leur signification du point de vue de leur essence : le principe de souveraineté, y compris de souveraineté nationale, ne peut désormais disposer de toute sa puissance que s’il est affirmé bien au-delà de l’entité nationale.

L’intérêt de cette évolution, du point de vue tactique de la bataille mais dans une mesure où l’essence de la tactique renvoie au fondement stratégique, est bien entendu que cette possibilité et cette nécessité à la fois de la globalisation de la résistance antiSystème, jusqu’à des sphères impliquant certaines puissances étatiques (la Russie), constituent un coup porté à la tactique fondamentale du Système qui a toujours été de diviser son opposition antiSystème selon leurs différences nationales, au nom des particularismes et des antagonismes nationaux. Une esquisse intéressante de cette évolution se trouve dans la situation régionale sud-américaine, où l’unité des pays du continent, aboutissant à des entités transnationales, voire supranationales, a pour effet indiscutable de renforcer les références principielles, notamment la souveraineté nationale.

Le fait est qu’il s’agit d’imposer à l’esprit suffisamment de souplesse pour modifier des attitudes d’hostilité qui sont devenues des automatismes, sinon des clichés. Le rejet des voies transnationales et supranationales "par principe" a fait son temps, parce que c’est justement dans ces voies que l’on peut retrouver, rénover, renforcer, justement les principes qui motivaient auparavant ce rejet. Il importe, face à un adversaire tel que le Système, de disposer de toute la souplesse nécessaire, et d’opérationnaliser d’une façon décisive tout ce qui peut l’être dans le sens de la posture antiSystème. »

Philippe Grasset

04/12/2013

Glissement propagandique

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En répondant par un « bonne nouvelle » réjoui à mon observation selon laquelle l'antiracisme ne fonctionne plus et est mort en France (ce qui n'a rien d'original : Pierre S., par exemple, le martèle sur son fil Twitter), mon ami Hoplite me donne, sur son excellent blog, l'occasion d'une mini-synthèse sur le sujet.

Bonne nouvelle, la mort de la propagande antiraciste ?

Pas si sûr.

D'une part, si vraiment l'homme de la rue n'est majoritairement plus dupe des bobards systémiques, nous sommes peut-être (je pense : « probablement », mais ce n'est guère plus qu'une intuition, certes étayée de myriades d'indices) en train de passer insensiblement, toutes proportions gardées, du carcan brejnevo-andropovien à l'horizon gorbatchevo-eltsinien, avant/pendant un effondrement suivi d'une éventuelle restauration politique d'allure poutinienne.

Mais d'autre part, l'omniprésence allogène et communautariste fait bouger les lignes cognitives et sémantiques dans le pays réel. La médiasphère, dans sa torpeur ouatée, a simplement un temps de retard.

En réalité, le système de domination n'a plus besoin de la propagande antiraciste (laquelle se fonde, en fait, sur le « racisme » tant honni, le banalise et en définitive l'alimente) et est en train de passer à autre chose : une sorte de consolidation/accentuation Multikulti, fondée sur le fait accompli de l'immigration-invasion et sur la victimisation à outrance des immigrés comme moteur de la culpabilisation des Français de sang.

De fait, le modèle communautariste anglo-saxon a complètement supplanté le modèle assimilationniste républicain (lui-même abusivement extrapolé, depuis quarante ans, à partir de principes constitutionnels datant d'une époque d'immigration zéro et qui, nulle part, ne font référence à la moindre volonté d'importer massivement des allogènes, ni aux soi-disant obligations universelles qui découleraient, selon les « extrémistes républicains » omniprésents aujourd'hui, de la philosophie à l'origine de ces principes).

Donc, la propagande antiraciste du vivre-ensemble, bisounours et utopiste, datant du temps de cet assimilationnisme, qui nécessitait des manifestations monstres pour nous démontrer, à nous autres ploucs, que nous étions tous frères - enfin, surtout que tous les autres étaient nos frères - n'est plus nécessaire au Régime. Poubelle. Et d'ailleurs, cette propagande, plus personne n'y croit, devant l'évidence des faits, réelle et supposée, du « choc des civilisations ».

En revanche, le pouvoir a glissé vers une propagande culpabilisatrice, voire terroriste, ce qui est bien sûr dangereux, car cela excite tous les antagonismes ; sans parler de dédouaner par avance les exactions commises par des « chances pour la France », au moins aux yeux de leurs auteurs.

L'arme de la division et de la peur est néanmoins à double tranchant, dans la mesure où les politiciens et requins court-termistes qui l'utilisent hypothèquent leur propre avenir et celui des leurs : tôt ou tard, il faut donner aux pauvres-victimes-allogènes des gages de multiculturalisme et de parité et donc, leur abandonner (en réalité, abandonner, le plus souvent, à des personnalités de couleur aussi peu représentatives de l'immigré lambda que le politicien autochtone l'est du « Fromage » qui le gave de ses impôts) une partie de plus en plus significative des bonnes places devant la Sainte Gamelle...

L'usage de cette arme correspond au moins, de la part du Régime, à un aveu de faiblesse et en tout cas, d'impuissance devant une réalité anthropologique impossible à plier aux utopies libérales libertaires.

En cela, oui, la faillite de l'antiracisme est une bonne nouvelle.

Mais enfin, on est quand même passé à un autre degré de propagande, bien plus violent et nuisible encore.

Sur ce terrain comme sur celui de la dissidence en général, l'heure des bisounourseries est vraiment révolue.

03/12/2011

L'Allemagne, avec nous (et l'inverse, surtout) !

Quatre affreux Inspecteurs Derrick

 

Les attaques actuelles de certains politiciens contre notre voisin allemand, comme l'inénarrable Arnaud Montebourg, allié objectif de Jacques Attali, au motif de l'actuelle crise de l'euro, révèlent, une fois de plus, que les souverainistes sont, concrètement, les parfaits instruments de l'anglosphère, toujours intéressée à la division entre les deux principales puissances européennes.

D'aucuns se représentent l'Allemagne à l'aune de la série Inspecteur Derrick (authentique !), comme si, de façon similaire, Navarro ou Plus belle la vie donnaient une image réelle de la France...

A un tel niveau de bêtise, que leur dire, sinon de lire cela et ceci, par exemple. D'étudier l'histoire de nos rapports avec l'Angleterre, pour savoir qui est notre véritable ennemi.

Et de se rappeler que la psychorigidité, ça se soigne. Enfin, en principe.

08/10/2011

La vraie Gauche

Un petit plus - Jean-Claude Michéa sur France Inter le 09 octobre 2011 (je remercie @alain21) :

http://www.franceinter.fr/emission-parenthese-la-gauche-a...

 

Jean-Claude Michéa sur France Culture, le 06 octobre 2011 :

 

31/10/2010

Conformisme social : l'expérience de Asch

Voilà une autre vidéo "psy" relative à l'état moutonnier de la nature humaine ; non pas pour démoraliser mais, au contraire, pour réfléchir aux moyens d'en sortir.

A l'université d'Harvard, Solomon Asch a été le directeur de thèse de Stanley Milgram, dont la fameuse expérience ultérieure a été intégrée au scénario du film "I comme Icare".

L'expérience de Asch, publiée en 1951, démontre qu'un individu isolé au sein d'un groupe a tendance à se conformer à la volonté de celui-ci et à ne s'en démarquer, voire à ne s'y opposer, que si son isolement est rompu, ou si le groupe est lui-même divisé.

Un enseignement précieux pour qui vit dans une société atomisée (a contrario, cela explique également pourquoi le marketing des sphères de pouvoirs veut l'atomisation, qui permet d'amoindrir les résistances économiques, culturelles et politiques) ; société, dont les mécanismes de division sont artificiels.

La solitude, c'est bien, mais la solidarité, c'est indispensable.

De même, retourner contre le système ses propres principes de fonctionnement, en y introduisant une véritable division, pour briser la tenaille, par exemple sur la question de l'immigration et de la rente, voilà une stratégie intéressante.

Surtout pour envisager une révolution contre "le système à tuer les peuples".