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03/12/2011

L'Allemagne, avec nous (et l'inverse, surtout) !

Quatre affreux Inspecteurs Derrick

 

Les attaques actuelles de certains politiciens contre notre voisin allemand, comme l'inénarrable Arnaud Montebourg, allié objectif de Jacques Attali, au motif de l'actuelle crise de l'euro, révèlent, une fois de plus, que les souverainistes sont, concrètement, les parfaits instruments de l'anglosphère, toujours intéressée à la division entre les deux principales puissances européennes.

D'aucuns se représentent l'Allemagne à l'aune de la série Inspecteur Derrick (authentique !), comme si, de façon similaire, Navarro ou Plus belle la vie donnaient une image réelle de la France...

A un tel niveau de bêtise, que leur dire, sinon de lire cela et ceci, par exemple. D'étudier l'histoire de nos rapports avec l'Angleterre, pour savoir qui est notre véritable ennemi.

Et de se rappeler que la psychorigidité, ça se soigne. Enfin, en principe.

Commentaires

Ils sont devenus fou.
Des abrutis, des idiots. Je ne sais quels mots employés.
Nous serons trahis jusqu a la fin par ces ordures de politiciens.
Toujours a lècher la main qui tiens le baton.
Ils ne faut critiquer l Allemagne pour nos propres erreurs. Nous savions qu ils baissaient leurs salaires, et appliquaient une rigueur budgetaire. Nous avons voulu faire les 35 h. Nous avons eu tord, point barre.
Maintenant il faut construire le future avec l Allemagne, et tous les pays de l Europe continental, et l Irlande. La GB n en veut pas. Pas de probleme, on leur dit au revoir et merci ( toujours rester poli ).

Écrit par : libherT | 03/12/2011

Oui à l'alliance avec l'Allemagne que je poursuivrais jusqu'à Moscou.

Mais pas avec celle de Merkel .... ;)

C'est vrai aussi que la France, ce n'est pas que Sarkozy .

Écrit par : alain21 | 03/12/2011

C'est à se demander si Montebourg pète un cable.... Et aussi si il s'agit d'une conséquence de cette crise: monter les peuples les uns contre les autres (exemple: la Grèce vs Allemagne etc) pour faire oublier l'incompétence de nos "élites".

Je suis en train de lire le 1914 d'Yves-Marie Adeline. Ca fait froid dans le dos: malgré les bonnes volonté de quelques hommes pour sauvegarder la paix en Europe, le Vieux Continent a été entrainé vers la catastrophe de façon inexorable. Alors quand j'entends ce genre de co***ies de la part de Montebourg (et d'autres), je trouve ca ignoble et irresponsable.

Ceux qui proposent une alliance entre nous et la Russie rament; si en plus il faut s'occuper des germanophobes...

"D'étudier l'histoire de nos rapports avec l'Angleterre, pour savoir qui est notre véritable ennemi."
Absolument. L'ennemi héréditaire est l'Angleterre, et non l'Allemagne (enfin la Prusse à une certaine époque).

Écrit par : Imperator. | 04/12/2011

Historiquement , l'ennemi héréditaire est l'Angleterre.

Sur le plan géopolitique , il faut prolonger cette réflexion : en y associant les Etats Unis et la Chine.

C'est la lutte des pays du rimland ( pays du rivage : etats unis et leur porte avions britannique ) contre ceux de l'heartland (Russie , Chine , Allemagne ) .

La France étant plus de vocation terrestre que maritime a beaucoup plus d'intérêt à se lier à ce dernier ensemble en dépit de sa position géographique , quasiment à l'extrémité ouest du heartland , et en bordure de l'océan .

Écrit par : alain21 | 05/12/2011

toutes guerres se gagne sur les mers. Vous le savez.
La France est sur ses frontieres naturelles, maintenant il faut qu elle regarde vers le large.... L Allemagne gardant des frontieres de l est ....

Écrit par : libherT | 05/12/2011

Le seul point positif que j'ai vu au sommet de la dernière chance (ou de l'avant dernière , je ne sais plus , avec toutes ces dernières fois ;) ) , c'est le débarquement du représentant de l'anglosphère .

Dans un accord globalement favorable aux banques , le gouvernement de la City (et de l'oligarchie financière anglo-saxonne) a trouvé le moyen de faire la fine bouche .

Bon débarras !

Écrit par : alain21 | 11/12/2011

Pour parler des relations franco-allemandes quoi de mieux indiqué de se référer à l'actualité? La crise de l'Euro faisant la part belle au couple / au moteur / à l'axe / au tandem etc. franco-allemand. Certains journaux telle la Tribune de Genève évoquant même la Françallemagne en des termes quelque peu ironiques. Seulement derrière l'ironie se cache souvent une réalité. Celle déclarée récemment par le député Allemand Volker Kauder : "Jetzt auf einmal wird in Europa Deutsch gesprochen!": maintenant d'un coup l'on parle allemand en Europe. Provocatrice, la phrase est révélatrice d'une tendance lourde : l'Allemagne redécouvre l'ivresse de la puissance, et ose dire non à ses proches partenaires Européens. Ce n'est plus l'Allemagne de Konrad Adenauer remerciant le geste magnanime du général de Gaulle lors de l'inauguration du traité de l'Élysée en 1963. Les sorties, mêmes controversées de personnages au premier plan de l'État comme l'ancien Chancelier Horst Köhler, l'ancien Ministre de la Défense Guido Westerwelle et son successeur Christian Schmidt ou encore l'ancien membre du conseil de la banque centrale Allemande Thilo Sarrazin ne sont pas de simples "dérapages" comme on le lit trop souvent dans la presse, mais bel et bien le signe que le monde change et le peuple Allemand aussi. Et sa perception du monde de même, sa weltanschauung.

Une autre Allemagne avec laquelle il faut composer, mais aussi et surtout associer aux vues Françaises. Car l'Allemagne, puissance économique, a besoin de la France sur ce registre : 9,5% de ses exportations en font le premier client, et 7,7% de ses importations son troisième fournisseur. Une Allemagne par ailleurs qui n'est pas exempte de défis conséquents pour son avenir, loin de l'image d'invincibilité que certains lui prêtent un peu trop exagérément : démographie (taux de fécondité en 2010 de 1,39 enfant/femme couplé à un vieillissement bien entamé de la population), dette publique (81,1% du PIB, loin des 60% du pacte de croissance et stabilité fixant le seuil à 60%), solidité de son propre paysage bancaire (Commerzbank, deuxième institut bancaire du pays en voie de nationalisation), l'intégration de populations étrangères (comme l'atteste la remise en cause récente du multiculturalisme/multikulti par la chancelière) etc.

Souci : les Français connaissent mal l'Allemagne, leur premier partenaire commercial : un véritable paradoxe. Faisant d'elle un pays à la limite de l'exotisme. Symptomatiquement, l'on relève une expatriation professionnelle forte en direction de l'Angleterre mais négligeable au-delà du Rhin. Cette méconnaissance, y compris linguistique, demeure pénalisante et en certaines circonstances constitue un réel obstacle quant à l'aboutissement de projets communs ambitieux, faute soit d'un décryptage nécessaire des codes du partenaire (ce qui vaut aussi pour d'autres partenariats stratégiques, telle la Russie, et d'une manière plus générale avec l'Europe septentrionale et orientale trop souvent délaissée par les autorités Françaises) soit d'un excès de méfiance.

L'Allemagne a de fait besoin d'être mieux appréhendée. Le processus est heureusement en cours au vu du nombre d'ouvrages sortis depuis ces dernières années sur les étals de librairies. Dans le même temps, la France doit faire face à de nouveaux défis. Et elle le peut, car comme le disait si bien le juriste et philosophe du XVIème siècle Jean Bodin, "Il n’y a ni richesse ni force que d’hommes", or la France ne manque aucunement de gens de valeur. La quintessence de ce pays est tirée du fait historico-politique, et c'est de cet axiome que tout se corrompt et se fortifie par l'entremise de ses dirigeants. Lesquels se doivent de faire corps avec ce legs multiséculaire et une pratique du pouvoir axée vers le pragmatisme, non exempte en certaines circonstances de panache. Tournée vers l'échiquier-monde, la France sur terre, air, mer et cyber se doit de défendre son héritage et ses positions, car comme le précisait le penseur Julien Freund "Personne n'est assez naïf pour penser qu'un pays n'aura pas d 'ennemis parce qu'il ne veut pas en avoir". *

Au niveau Européen comme extra-Européen, la France a une nécessité cruciale de chercher et nouer des partenariats. Soit comme adjuvant au bon accomplissement de ses propres objectifs, soit comme bouclier face aux menaces de tout ordre. Partenariats qui cependant ne sauraient constituer un frein à ses ambitions ou une vassalisation d'ordre militaire ou financière. Ainsi un rapprochement franco-germanique doit-il être perçu comme une possibilité de faire front aux enjeux stratégiques de notre temps. Et ce tant dans les intérêts Français qu'Allemands.

Une confédération franco-allemande, socle d'une force continentale équilibrée, ne saurait être fructueuse et pérenne qu'à partir du moment où la compréhension serait mutuelle avec l'acceptation de l'altérité de nos deux peuples, et qu'au côté d'une Allemagne décomplexée se tienne une France souveraine, industrieuse, mère des arts, des armes et des lois.

En vous remerciant pour votre attention.

Yannick HARREL

http://www.theatrum-belli.com/archive/2011/12/10/la-revue-defense-nationale-decerne-le-prix-amiral-marcel-duv.html#more

Écrit par : léonidas | 11/12/2011

Bon texte! Merci Léonidas!

Écrit par : Imperator. | 12/12/2011

Excellent, en effet.

Écrit par : Boreas | 12/12/2011

Je fais "remonter" cet article un peu ancien pour vous signaler un article d'Aymeric Chauprade dans le n°58 de la Nouvelle Revue d'Histoire sur " Mackinder , théoricien de la suprématie anglo-saxonne. "

http://www.journaux.fr/la-nouvelle-revue-dhistoire_histoire_art-et-culture_84998.html

p25-27 du n°58 de la NRH

Écrit par : alain21 | 03/01/2012

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