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06/04/2014

Thierry Meyssan et le 11 septembre, ou l'histoire folle

28/12/2013

Bernard Wicht : révolution militaire et politique

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04/12/2013

Glissement propagandique

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En répondant par un « bonne nouvelle » réjoui à mon observation selon laquelle l'antiracisme ne fonctionne plus et est mort en France (ce qui n'a rien d'original : Pierre S., par exemple, le martèle sur son fil Twitter), mon ami Hoplite me donne, sur son excellent blog, l'occasion d'une mini-synthèse sur le sujet.

Bonne nouvelle, la mort de la propagande antiraciste ?

Pas si sûr.

D'une part, si vraiment l'homme de la rue n'est majoritairement plus dupe des bobards systémiques, nous sommes peut-être (je pense : « probablement », mais ce n'est guère plus qu'une intuition, certes étayée de myriades d'indices) en train de passer insensiblement, toutes proportions gardées, du carcan brejnevo-andropovien à l'horizon gorbatchevo-eltsinien, avant/pendant un effondrement suivi d'une éventuelle restauration politique d'allure poutinienne.

Mais d'autre part, l'omniprésence allogène et communautariste fait bouger les lignes cognitives et sémantiques dans le pays réel. La médiasphère, dans sa torpeur ouatée, a simplement un temps de retard.

En réalité, le système de domination n'a plus besoin de la propagande antiraciste (laquelle se fonde, en fait, sur le « racisme » tant honni, le banalise et en définitive l'alimente) et est en train de passer à autre chose : une sorte de consolidation/accentuation Multikulti, fondée sur le fait accompli de l'immigration-invasion et sur la victimisation à outrance des immigrés comme moteur de la culpabilisation des Français de sang.

De fait, le modèle communautariste anglo-saxon a complètement supplanté le modèle assimilationniste républicain (lui-même abusivement extrapolé, depuis quarante ans, à partir de principes constitutionnels datant d'une époque d'immigration zéro et qui, nulle part, ne font référence à la moindre volonté d'importer massivement des allogènes, ni aux soi-disant obligations universelles qui découleraient, selon les « extrémistes républicains » omniprésents aujourd'hui, de la philosophie à l'origine de ces principes).

Donc, la propagande antiraciste du vivre-ensemble, bisounours et utopiste, datant du temps de cet assimilationnisme, qui nécessitait des manifestations monstres pour nous démontrer, à nous autres ploucs, que nous étions tous frères - enfin, surtout que tous les autres étaient nos frères - n'est plus nécessaire au Régime. Poubelle. Et d'ailleurs, cette propagande, plus personne n'y croit, devant l'évidence des faits, réelle et supposée, du « choc des civilisations ».

En revanche, le pouvoir a glissé vers une propagande culpabilisatrice, voire terroriste, ce qui est bien sûr dangereux, car cela excite tous les antagonismes ; sans parler de dédouaner par avance les exactions commises par des « chances pour la France », au moins aux yeux de leurs auteurs.

L'arme de la division et de la peur est néanmoins à double tranchant, dans la mesure où les politiciens et requins court-termistes qui l'utilisent hypothèquent leur propre avenir et celui des leurs : tôt ou tard, il faut donner aux pauvres-victimes-allogènes des gages de multiculturalisme et de parité et donc, leur abandonner (en réalité, abandonner, le plus souvent, à des personnalités de couleur aussi peu représentatives de l'immigré lambda que le politicien autochtone l'est du « Fromage » qui le gave de ses impôts) une partie de plus en plus significative des bonnes places devant la Sainte Gamelle...

L'usage de cette arme correspond au moins, de la part du Régime, à un aveu de faiblesse et en tout cas, d'impuissance devant une réalité anthropologique impossible à plier aux utopies libérales libertaires.

En cela, oui, la faillite de l'antiracisme est une bonne nouvelle.

Mais enfin, on est quand même passé à un autre degré de propagande, bien plus violent et nuisible encore.

Sur ce terrain comme sur celui de la dissidence en général, l'heure des bisounourseries est vraiment révolue.

30/06/2013

Communautés de l'être contre société de l'avoir

J'ai hésité un moment avant de reprendre cette vidéo trouvée sur le Scriptoblog, parce que je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que dit l'excellent Francis Cousin (notamment, en ce qui concerne l'efficacité des services de renseignement modernes, le terrorisme d'Etat et la puissance systémique), mais l'entretien est tellement intéressant qu'il vaut néanmoins largement d'être écouté et médité.


30/07/2012

Etats-Unis : visiblement, "Occupy" dérange

L'information circule peu en France, je suis donc d'autant plus impardonnable de découvrir avec deux mois de retard cette vidéo de Russia Today datée du 29 mai 2012 et sous-titrée dès le lendemain par l'excellent Hussard de la Mort :


20/05/2012

Dictature déguisée

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1984 ? Meeeuuuhhh non !

 

La dictature, que certains imaginent sous la forme d'un retour aux heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, existe déjà : elle nous est imposée quotidiennement et de plus en plus.

Agiter le spectre du nazisme est l'un des outils de manipulation favoris de cette dictature, comme on le voit, par exemple, avec le Kerenski de la politique française (© Three piglets), dont même Arrêts sur images, minable petit atténuateur de critique, reconnaît entre les lignes, via pourtant l'obsessionnel communautaire Jean-Yves Camus, pseudo-« spécialiste de l'extrême droite européenne », que « certains médias » mentent à son sujet ; et dans le battage autour de l'Aube Dorée en Grèce.

Quand je parle de dictature, il s'agit bien sûr d'une dictature « soft », pas d'un régime dans lequel une discipline de fer pèse sur la population, encadrée par des signes aisément identifiables.

Quoique...

Quand vous enchaînez les amendes pour infractions mineures au code de la route, au point de finir par y laisser votre permis de conduire et votre travail, alors que l'un des principaux exploitants de radars est dirigé par Thierry Breton déjà impliqué dans le scandale des nouveaux compteurs EDF (sans parler de Nicolas Bazire, idem) et que les rackets se multiplient comme dans l'affaire des éthylotests, que de multiples vrais délinquants multirécidivistes sont éternellement libres de poursuivre leurs exactions et que le budget de la Justice est le 37e en Europe, qu'est-ce d'autre que le signe évident de l'arbitraire et de l'inéquité, marque d'une dictature qui ne dit pas son nom ?

Quand une des techniques de base de l'ingénierie sociale repose sur le chômage permanent (le NAIRU) et l'autre, sur l'immigrationnisme massif sans fondements économique ni démographique positifs, avec une évidente intention de faire pression à la baisse sur les salaires et de terroriser la population avec une délinquance savamment entretenue par un laxisme policier et judiciaire combiné entre droite et gauche, qu'est-ce d'autre que les signes évidents d'un profond mépris de la volonté populaire et d'une domination exercée uniquement au profit d'intérêts autres que les siens, marque d'une dictature qui ne dit pas son nom ?

Quand tous les grands médias sont détenus par de grands groupes économiques et financiers et/ou des investisseurs proches de tels groupes ainsi que des principales composantes de la partitocratie, que les syndicats, même patronaux, dépendent majoritairement de financements publics pour leur fonctionnement et surtout leur survie, sachant par ailleurs que seules les émanations de tous ces groupes d'intérêts sont susceptibles d'accéder aux centres de décision régissant l'octroi de ces financements, qu'est-ce d'autre que les signes évidents d'une concentration capitalistique et oligarchique des leviers du pouvoir, marque d'une dictature qui ne dit pas son nom ?

Quand tous les députés et tous les sénateurs, voire tous les conseillers régionaux et départementaux, sont des millionnaires (en francs) et que 500 signatures d'élus sont exigées pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, en plus des millions d'euros de budget nécessaire à une campagne électorale significative, qu'est-ce d'autre qu'un dispositif de sélection par l'argent et de cooptation, marque d'une dictature qui ne dit pas son nom ?

Quand les programmes et actions de tous les partis politiques s'avèrent contraires à la volonté populaire clairement exprimée par sondages et référendum (2005), que des lois mémorielles et un abondant matraquage moralisateur sur certains sujets radicalement disqualifiants (par exemple, la colonisation et la traite négrière arabo-musulmane - voir Christiane Taubira) corsètent le débat « démocratique », que le président de la République est élu grâce à 55 % de ses électeurs ayant voté non pour lui mais contre son adversaire, qu'est-ce d'autre que la fabrication du consentement par les méthodes de Bernays et Lippmann, avec pour résultat une dictature qui ne dit pas son nom ?

Je pourrais multiplier les exemples, il y en a tant...

Toujours est-il qu'on ne lutte pas contre une dictature, par les urnes dont elle fait son alibi.

Voilà pourquoi c'est une révolution qu'il nous faut, pas un parti réformé ou amélioré, ou un parti de plus pour concourir dans une compétition truquée.

A moins d'être ou de devenir comme eux, on ne joue pas avec des tricheurs.

On les laisse jouer sans réagir, mais alors on ne se plaint pas ; ou bien, on se bat pour les affaiblir et changer de jeu.

18/12/2011

La paranoïa sécuritaire des Etats-Unis

 

Cet article d'Atlantico est digne d'un commentaire sur Dedefensa :

« Depuis les attentats du 11 Septembre, un gigantesque système s’est mis en place pour assurer la sécurité des Etats-Unis.

A l’heure actuelle 1.271 organisations gouvernementales et 1.931 compagnies privées travaillent sur des programmes relatifs à la lutte contre le terrorisme, la sécurité intérieure, et les renseignements... dans 10.000 endroits différents aux Etats-Unis.

En tout, 854.000 personnes disposent d’habilitations sécuritaires, soit 1,5 fois la population de Washington.

Cette ville où pas moins de 33 bâtiments sont en cours de construction ou construits pour abriter des complexes top secret. En prenant autant d’espace que trois Pentagones. Des chiffres révélés dans une enquête du Washington Post, qui donne le tournis.

Nous sommes à McLean, en Virginie. C'est ici, à Liberty Crossing, que se trouve le Centre national de lutte contre le terrorisme. Y travaillent au moins 1.700 employés fédéraux et 1.200 contractuels privés.

Des bâtiments impressionnants, à l'extérieur comme à l'intérieur. Serrures électromagnétiques, caméras rétiniennes, murs fortifiés, machines à rayon X. Tout est sécurisé au maximum.

Un budget annuel faramineux :

Et pour cela, le gouvernement américain n'a pas hésité à mettre les fonds. L'an dernier, le budget alloué à la défense était de 75 milliards de dollars, soit 21,5 fois plus qu'avant le 11 Septembre 2001. Et ce chiffre n'inclut même pas toutes les activités militaires et les programmes nationaux de lutte contre le terrorisme.

En effet, depuis ces attentats, tout a été revu à la hausse. Neuf jours seulement après les attaques, le Congrès a alloué 40 milliards de dollars pour renforcer le système de défense nationale et lancer une vaste offensive contre Al Qaïda. Mais ce n'était qu'un début.

De septembre à décembre 2001, 24 organisations ont été créées, 37 l'année suivante, puis 36, 26, 31... En tout, 236 organisations ont vu le jour ou ont été réorganisées en réponse au 11 septembre. Et qui dit plus d'agences dit plus d'employés, plus de secrétaires, plus de matériel logistique...

Au Pentagone, le nombre d'employés de l'agence de renseignements est passé de 7.500 en 2002 à 16.500 aujourd'hui. Le budget de l'Agence de la Sécurité Nationale, la NSA, a lui doublé. De 35 unités de lutte contre le terrorisme au FBI, on est passé à 106.

Mais alors tout cela est-il efficace ?

Un pays plus sûr ?

Pas tant que cela. Car le problème de ce gigantesque système, c'est que de nombreuses personnes font le même travail. Une perte d'énergie et de temps. 51 organisations fédérales et commandements militaires surveillent ainsi les flux d'argent en provenance et à destination des cellules terroristes.

Les personnes analysant les documents provenant des espions dans le pays et à l'étranger rédigent pas moins de 50.000 rapports chaque année. Un volume tellement important que la plupart ne sont jamais lus.

D'autant que tous n'ont pas accès à ces informations. Au sein du département de la Défense, seuls quelques officiels, surnommés les "Super Users", ont droit d'être informés de toutes les activités du département.

Mais le temps leur manque."Je ne vivrai pas assez longtemps pour être briefé sur tout", explique l'un de ces Super Users, sous le couvert de l'anonymat.

"La complexité de ce système dépasse toute description", ajoute-t-il. Si bien qu'il est parfois "difficile d'obtenir des données précises", affirme l'ex-chef du Pentagone, Robert Gates, dans une interview pour le Post.

Conséquence : il est impossible de savoir si ce système, qui coûte une véritable fortune, rend le pays plus sûr. Car, déjà, la plupart des informations sont classées top secrètes.

Mais pour Leon Panetta, le chef de la CIA, ce qui est certain, c'est que toutes ces dépenses ne pourront pas tenir à terme. "Avec ces déficits, nous allons droit dans le mur", soutient-il.

Depuis le 11 septembre, les Etats-Unis se sont donc construits une véritable forteresse, un monde parallèle en charge de la sécurité du pays. Un monde qui, à force, devient tout simplement incompréhensible... »

La bureaucratie policière de l'URSS en 1989, les innombrables directions et départements du KGB ? Enfoncées !

Les Ricains sont vraiment les plus forts. Ça fait un siècle qu'ils nous le disent, il est temps de leur donner raison.

Et de voir les Etats-Unis crever enfin, comme le vieillard sénile, dément et tyrannique qu'ils sont devenus.

16/10/2011

Aymeric Chauprade : « Chronique du choc des civilisations »

Aymeric Chauprade sur Radio Courtoisie, le 24 août 2011, dans le Libre Journal d'Emmanuel Ratier.

 

04/09/2011

Terrorismes - Violence et Propagande

François-Bernard Huyghe m'a fait l'honneur de m'inclure dans sa liste de diffusion pour annoncer la sortie de son dernier livre. Je relaie donc cette information concernant un auteur que j'apprécie tout particulièrement.

« La mort d’Oussama Ben Laden, la commémoration du 11 septembre 2001, les débats autour d'une décennie de "guerre au terrorisme"… autant d’événements qui suscitent l’envie de comprendre un phénomène qui concerne aujourd'hui tous les États. Depuis la fin des années 1870, des groupes armés clandestins commettent des attentats à but politique, souvent pour venger et éveiller – disent-ils – les opprimés.

Tuer pour l'idée, répandre l'idée... Les milliers d'attentats commis chaque année sous toutes les latitudes montrent la permanence d’une violence politique et symbolique née dans la Russie tsariste. Depuis, des centaines de groupes ont pratiqué la lutte armée clandestine au nom de leur idéologie : nihilisme ou anarchisme, indépendantisme ou anticolonialisme, réaction ou révolution mondiale, peurs apocalyptiques ou jihad planétaire. IRA, ETA, "bande à Baader", Action directe, Brigades rouges, groupes palestiniens, Tigres tamouls, FARC ou Al-Qaïda marquent leur époque.

François-Bernard Huyghe analyse les terrorismes à travers la diversité des discours et symboles qui les inspirent et pose la question de leur efficacité stratégique : le terrorisme fait-il avancer les causes dont il se réclame ? Y a-t-il une fin au terrorisme comme forme de lutte du faible ?

Introduction

Dix ans après le 11 septembre 2001, le spectre du terrorisme hante la mondialisation.

Chapitre 1 - Tuer pour l'idée

Répandu à partir du XIXe siècle, le terrorisme est une méthode de combat qui met la violence au service de l'idéologie, qu'elle soit anarchiste, nationaliste, révolutionnaire, jihadiste, etc., et qui justifie le crime par l'idéal.

Chapitre 2 - Modes d'action

Tout groupe armé clandestin, quelle que soit sa couleur politique, doit résoudre des contraintes pratiques et inventer des stratégies pour mener la « guerre du pauvre » : survivre, s'armer,se cacher.

Chapitre 3 - Discours

Le groupe terroriste a besoin de s'exprimer, donc de médias et de tribunes, pour revendiquer, convaincre ou provoquer. À l'époque de la rotative comme à l'ère numérique, le terrorisme reste une propagande par le fait.

Chapitre 4 - Une fin au terrorisme

Comment finit un groupe terroriste ? Vainqueur aux yeux de l'Histoire ? Écrasé militairement, arrêté par la police ? Converti ou découragé ? À moins qu'il ne se rallie à l'action politique classique. »


Editions Gallimard
Collection Découvertes (Histoire)
Paru le 25 août 2011
ISBN : 978-2-0704-4207-2
128 pages, 13,20 €

Retrouvez tous les écrits de François-Bernard Huyghe sur son blog.

27/07/2011

Anders Behring Breivik, un néo-conservateur à la sauce scandinave

Ceci n'est pas qu'un jeu de mots...

 

Après les quelques éléments crédibles déjà donnés, malgré quelques approximations, par le site Terrorisme.net et, une fois n'est pas coutume... Le Figaro, vous trouverez dans cet article de Massimo Introvigne certains des renseignements les plus intéressants que j'aie pu lire sur les orientations idéologiques du tueur d'Oslo.

Extrait :

« Il est vraiment regrettable que la police norvégienne, immédiatement reprise par les médias du monde entier, ait initialement présenté le kamikaze, Anders Behring Breivik, comme un chrétien fondamentaliste, et qu'en Italie certains médias l'aient même défini - à tort - comme catholique .

L'incident montre simplement comment aujourd'hui "fondamentaliste" est un mot utilisé de manière générique et imprécise pour désigner toute personne ayant des idées extrêmes, ou plus généralement de "droite", et une référence, même vague, au christianisme, et, depuis que l'attaque à Oslo a été attribuée à un adepte du fondamentalisme, comme un terroriste potentiel.
(...) Anders Behring Breivik n'est pas un fondamentaliste. »

Le texte original en italien, une vraie mine d'informations, et pas du tout centrée sur le sujet du fondamentalisme, est .

Je vous invite à le lire, car en reproduire d'autres passages isolés risquerait, en les mettant en exergue, d'en trahir l'analyse générale.

Moins instructif, mais posant néanmoins des questions intéressantes, François-Bernard Huyghe confirme, en gros, l'opinion d'Introvigne sur le pensum (1.500 pages !) rédigé au fil des années par le mitrailleur d’Utøya :

« un mélange pas très orignal de théorie du complot, de vagues dénonciations du gauchisme multiculturaliste, d'islamophobie et de paranoia (la guerre civile européenne arrive, l'Islam nous envahit)... On notera au passage que les  écrivains que cite Breivik quand il ne recopie pas des pages entières d'un idéologue inconnu et qu'il n'a jamais rencontré, "Fjordman", sont plutôt Orwell, Jefferson, des classiques libéraux comme Adam Smith ou John Stuart Mill, Gandhi, Popper, Churchill et  même Lao Tseu. Tout cela ressemble plus à une version européanisée du discours néo-conservateur alarmiste qu'au fascisme au sens classique. Si l'auteur se réfère vaguement à des "valeurs chrétiennes", il n'évoque guère le nom de Dieu ou des principes théologiques : le traiter de "fondamentaliste chrétien" est peut-être un peu rapide. Il se défend de croire à la moindre théorie du complot juif ou d'adhérer à l'antisémitisme, considérant même les bons sionistes européens comme des "alliés primaires" des Européens luttant contre leur asservissement.

Jusque-là, une bouillie idéologique que l'on pourrait entendre au bistrot du coin ; elle témoigne plutôt que d'une doctrine structurée, d'un mentalité de ressentiment ou d'une paranoïa où le "multiculti" joue le rôle de l'invasion martienne chez d'autres. »

 

En complément, les commentaires laissés par Breivik sur le site Document.no sont ici.

 

Quoi qu'on pense de la personnalité, à mon avis pathologique, du tueur (N.B. : je supprimerais tout commentaire qui ferait ne serait-ce qu'un début d'éloge du personnage), ce qui me paraît le plus intéressant, c'est d'étudier ses idées.

 

Au-delà de leur relative confusion, il me paraît assez évident qu'elles s'apparentent davantage, comme le souligne Huyghe dans l'extrait ci-dessus, « à une version européanisée du discours néo-conservateur », à la Guy Millière, qu'à un patriotisme identitaire, sain et nuancé (Huyghe évoque, lui, le « fascisme » : je ne vois pas vraiment ce que celui-ci vient faire là, sauf pour complaire à la doxa systémique, mais peu importe...).

Or, quand on sait ce qu'est le discours néo-conservateur (anglo-saxon) et quelles divergences de fond et d'intérêts il y a entre lui et nos idées malgré, parfois, surtout aux yeux des ignorants, quelques points communs apparents, c'est quand même un comble de voir que les crimes d'un dingue scandinave pourtant clairement sur une autre ligne idéologique que la nôtre, servent désormais de prétexte aux menteurs professionnels et aux ahuris Bisounours pour une chasse aux sorcières généralisée, par amalgame (comme d'habitude).

L'exploitation médiatique de ces crimes, ainsi que quelques parallèles hasardeux avec d'autres événements du passé, font évidemment que certains crient au complot. Le résultat est trop beau, n'est-ce pas, ça ne peut pas ne pas être voulu par les diaboliques ceux-ci, ou les sataniques ceux-là...

La vérité est plus simplement, je pense, dans le virtualisme cher à Philippe Grasset (voir mon billet du 25 juillet). Dans la communication.

Comme, en 1989, l'Occident américanocentré voyait encore, du moins officiellement, le KGB partout, aujourd'hui, parmi les retardataires de l'Histoire, il en existe qui ne sont pas favorables au Système et décèlent, dans tout fait désagréable, la manifestation d'une machiavélique, toute-puissante et irrésistible action souterraine émanant de « l'Empire », des USA et de ses partenaires anglais et israéliens.

Au lieu de vouloir valider leur théorie par d'autres théories, de verser à l'appui de leurs hypothèses d'autres hypothèses, quitte à inventer des preuves, un peu comme Teilhard de Chardin ou un de ses amis qui avaient trafiqué des squelettes pour créer l'homme de Piltdown, les tenants du complot anglo-saxon et/ou israélien feraient mieux d'examiner les faits et de réfléchir plus sérieusement aux mobiles.

Certains affirment que le tueur d'Oslo n'a pu agir seul, sous prétexte qu'on ne flingue pas seul 68 personnes en mouvement. Ah bon. Pour ma part, je suis plutôt étonné qu'en une heure de temps, sur une petite île de 0,12 km² momentanément peuplée de plusieurs centaines d'adolescents (600), il ait pu, bien qu'équipé de deux armes automatiques et de balles à fragmentation, n'en trucider QUE 68 ; guère plus d'un sur dix, guère plus d'un par minute. Après avoir affirmé avoir agi seul, il a dit qu'il existerait « deux autres cellules », mais les enquêteurs n'y croient plus. En tout cas, la crédibilité des déclarations du criminel est nulle.

Si Breivik avait été l'instrument de services secrets occidentaux, aurait-il dévoilé ses idées depuis tant d'années ? Et ces idées n'auraient-elles pas davantage « collé », pour mieux les discréditer, avec celles, plus classiques, de l' « extrême-droite » norvégienne, voire européenne (le Parti du Progrès norvégien, auquel l'assassin a appartenu dans le passé, n'en fait pas partie et est un soutien traditionnel... des Etats-Unis) ? N'aurait-il pas pris soin de se faire passer pour autre chose qu'un néo-conservateur sioniste ? Bref.

Que ses crimes soient exploités par la classe politique et les médias mainstream ne signifie pas autre chose que ce dont témoigne leur habituel réflexe pavlovien : celui de ceux qui ont intérêt à la récupération et à l'utilisation propagandique, par amalgame, en tablant sur la désinformation et l'ignorance du grand public, de tout événement susceptible de les aider à ostraciser les patriotes en général. Comme le spasme suiviste de leurs larbins Bisounours, probablement les plus nombreux.

Mais comme toujours, l'objectivité est, semble-t-il, aussi rare que le sens des nuances et donc, la raison.