La loi du 3 janvier 1973 : l'arbre qui cache la forêt (05/11/2011)
Notre ministère des finances, aussi laid qu'une banque
Lassitude : c'est le premier mot qui m'est venu à l'esprit en lisant le sujet du jour sur Fortune.
Il n'est pas question, en ce qui me concerne, de dénier au sympathique @Borowic ou à @JoeLeTaxi, autre courtois et espiègle commentateur sur cet excellent site, tous deux manifestement spécialistes de la finance, la sincérité et la bonne foi de leurs analyses.
Mais le sujet de la loi de 1973 et de ses successeurs européistes est d'un ennui mortel si on l'aborde sous l'angle exclusivement comptable, ce qui n'est heureusement pas (entièrement) le cas de l'intéressant article de @Borowic.
Au-delà de cette lassitude, à mes yeux, la comptabilité, c'est juste une technique qui permet de présenter sous forme de chiffres une réalité complexe ; en l'occurrence, la réalité des comptes publics depuis 40 ans et, dans la mesure du possible, celle de l'intervention de la finance privée dans ces comptes.
Pour autant, est-ce que la comptabilité explique vraiment cette réalité complexe ? Je ne le pense pas.
Il suffit de sortir du cadre comptable, de se pencher un peu sur les motivations idéologiques et politiques, sur la nature de l'argent-dette telle que nous le connaissons, sur le lobbying financier (affirmer, comme certains le font, que Pompidou, grand ami d'André Bettencourt, serviteur zélé de la grande bourgeoisie d’affaires et ex-directeur de la Banque Rothschild, n'avait en tête que l'intérêt de la France, me paraît tout de même un peu naïf), sur les contraintes extérieures et les systèmes de transfert de richesses, sur le clientélisme électoral, sur les causes de l'immigration et des délocalisations, sur la nature humaine enfin, pour comprendre que l'abord comptable ne suffit pas et même, qu'il n'est certainement pas la clé de décodage déterminante qui permettrait de répondre à toutes les questions posées par ce qu'il faut bien appeler la ruine de la France.
Pour expliquer 40 ans de dérive budgétaire française, les spécialistes de la finance prétendent à une explication qu'il n'est tout simplement pas en leur pouvoir de donner, parce que la réalité est trop complexe pour pouvoir être circonscrite à de simples données comptables.
L'argument d'autorité du technicien n'en est un que dans son domaine restreint. Et encore.
Nous vivons, néanmoins, dans une société techniciste, technologiste, dans la société de l'expertise, dans ce qui est une altération, au plan de la perception collective (ce que Michel Drac, après Howard Bloom, appelle le « cerveau global »), de tout ce qui fait sens, au profit de groupes d'influence réputés détenir, de par leur expertise technique, une vérité supérieure.
Par exemple, notre ministre de la santé est systématiquement un médecin ou un pharmacien, comme si la perception collective de la santé devait, et pouvait légitimement, être représentée par un seul de ses acteurs (financièrement intéressé) et que tous les autres ne pouvaient et ne devaient que s'y soumettre.
Cette domination des spécialistes a-t-elle des effets bénéfiques ? Bien au contraire, il est aisé de constater que les intérêts du lobby médico-pharmaco-chimique ont largement pris le pas sur l'amélioration de la santé collective. Preuves innombrables à votre disposition, malgré les discours contraires des « spécialistes »...
Idem, dans le domaine agricole et alimentaire, dans celui de l'énergie, dans celui de l'éducation, dans celui de la culture, dans celui de la politique (les « politiciens professionnels »), etc. Dans tous les domaines, en fait.
Pour en revenir au domaine financier... ah oui, tiens. Pourquoi ce domaine-là devrait-il échapper à la règle générale qui veut que les techniciens, les spécialistes, les experts, font toujours pire pour la collectivité, que ne le feraient, peut-être, de simples représentants de cette collectivité, dotés d'une vision plus large et, surtout, désintéressés (ce qui me paraît être le problème central de l'Occident matérialiste et consumériste) ?
A noter quand même, exception qui confirme la règle, qu'en tant que ministres des finances, nous n'avons, en général, depuis quelques temps, que des non-spécialistes, souvent avocats, comme l'inénarrable Christine Lagarde ou François Baroin. Ces histrions ne comprennent évidemment pas grand-chose aux subtilités techniques, le ministère étant, en réalité, géré par des hauts fonctionnaires qui, eux, sont tous plus experts les uns que les autres.
Vous me direz, ça évite peut-être que le ministre ne meure d'une crise cardiaque en mesurant l'ampleur de la catastrophe, comme François Fillon, pourtant seulement juriste de formation lui aussi, a failli le faire en 2007.
Mettons que je n'ai rien dit.
Mettons qu'en ma qualité de pauvre béotien, ignorant comme tout un chacun des arcanes de la finance et de leur insondable subtilité, disqualifié de naissance pour en parler puisque tout cela est tellement complexe que mon petit cerveau non préalablement spécialisé dans une école ad hoc ne saurait le décrypter, je me désintéresse des causes techniques des déficits abyssaux de la France et de sa dette colossale, comme des moyens techniques d'y remédier.
Tout de même, je peux voir que chaque année, le déficit s'alourdit de 45 milliards d'euros, uniquement constitués des intérêts de la dette, à payer aux banques privées qui seules, ont le droit de prêter de l'argent à la France pour qu'elle continue de s'enfoncer dans l'insolvabilité et la ruine.
Merde, quand même, que je me dis dans mon petit cerveau pas expert, ces spécialistes de la finance, quels génies !
Ils ont trouvé le moyen d'aider la collectivité en lui prêtant de l'argent (bah oui, s'ils arrêtaient, on serait mal, dis donc), ce qui l'endette de plus en plus, et, en même temps, ils s'en mettent plein les poches avec des intérêts qui paient... quoi, d'ailleurs ?
Ah oui, tenez, tant qu'à être ignorant et bête, je me pose une autre question : quels sont donc ce travail, cette plus-value, cette peine probablement infinie que se donnent les banquiers, pour que nous les payions annuellement 45 milliards d'euros (l'équivalent du produit de l'impôt sur le revenu, tout de même) ?
Ils doivent en avoir, du mérite, les banquiers, pour que nous leur achetions si cher le droit de nous endetter toujours plus ! Non ?
Eh bien, figurez-vous qu'ils en ont, du mérite. Si, si.
Ils achètent des emprunts d'Etat avec leur argent-dette créé ailleurs (comment l'ont-ils gagné, on se le demande, ils ne créent tout de même pas de l'argent à partir de rien, si ?) et inscrivent, dans une colonne de leurs livres comptables, les intérêts correspondants : à eux tous, 45 milliards. Comment est-ce possible ? Ah ça ! C'est de la magie.
Vous et moi, nous n'avons quasiment pas la possibilité de faire cela. Eux, si. Ce qui prouve qu'ils ont forcément un grand mérite, parce que pour avoir ce droit, ils ont forcément dû faire quelque chose d'extraordinaire.
Non, parce que quand même, dans une société correctement organisée, morale et tout et tout, quand quelqu'un bénéficie du droit de toucher 45 milliards par an en contrepartie d'un clic sur un clavier d'ordinateur, c'est qu'il a dû, au moins, rendre des signalés services à la collectivité, sauver la patrie plusieurs fois, sacrifier sa famille, se sacrifier lui-même... et encore, pas qu'une fois.
N'étant qu'un béotien, je ne peux vous en dire plus et laisse donc aux spécialistes le soin de vous expliquer tout ça (bon courage, ce charabia pseudo-scientifique est rigoureusement imbitable).
M'est avis, si je les en crois, que l'argent doit être une chose trop complexe et trop dangereuse pour être laissée aux citoyens et à leurs représentants, à une banque centrale, etc.
D'ailleurs, dans l'intérêt de ceux-ci, ne devrait-on pas le leur enlever complètement ?
Mais on me souffle que c'est ce qui est en train de se passer.
Allez, je reviens d'Ecosse. Redevenons sérieux cinq minutes.
En comptabilité pure, il est vrai qu'on peut se demander, compte tenu des gaspillages de nos gouvernements depuis 40 ans, si la loi de 1973 et ses successeurs nous sont réellement revenus plus cher que ce que nous aurait coûté, en inflation, le financement des déficits principalement par une banque centrale restée souveraine.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'inflation, la loi de 1973 devait soi-disant nous protéger : échec. Idem, d'ailleurs, en ce qui concerne sa prétention à dissuader l'Etat d'emprunter à tout va : échec.
@Borowic a le mérite de nous expliquer que la vraie cause en est « la dérégulation financière du milieu des années 80 (...) la création d’un marché à terme de la dette de l’État et l’abandon des emprunts individualisés remplacés par des souches périodiquement abondées (...) Car pour la première fois le négoce de la dette publique va devenir pour les banques une source de profits réguliers. Pour l’État qui ne demandait pas mieux c’est l’assurance de pouvoir émettre du papier à volonté. »
Admettons. D'autant plus volontiers que cette « dérégulation » (déréglementation me paraîtrait un terme plus approprié, mais passons) a des effets négatifs bien connus dans d'autres domaines (je pense notamment à la séparation des activités bancaires et au processus, débuté dans les années 80, ayant abouti à l'abrogation du Glass-Steagall Act en 1999). Mais si la loi de 1973 n'avait pas existé, la « dérégulation » ultérieure n'aurait pas pu avoir les effets décrits, sauf à comporter elle-même une telle loi.
Quoi qu'il en soit, ce qui est sûr, en premier lieu, c'est que si les avances au Trésor Public par la Banque de France n'avaient pas été interdites en 1973, la « dette » ainsi créée se serait (éventuellement, ce n'est pas si sûr) traduite par de l’inflation, due à l’augmentation de la masse monétaire consécutive à ces avances, et non par des intérêts annuels versés à la finance privée majoritairement étrangère.
Résultat : aucun endettement durable ni aucune dépendance vis-à-vis de l’étranger et, en plus (éventuellement, toujours), une inflation décourageant la rente et correspondant à une dévaluation susceptible de rendre les entreprises françaises plus compétitives.
Après, la question est bien sûr de savoir quelles auraient été les politiques des gouvernements successifs au regard de l’éventuelle inflation, en fonction de son ampleur et de ses conséquences.
Ce qui est sûr, en second lieu, c'est que vouloir exonérer Giscard de sa participation à la création de la dette publique française serait aussi ridicule que de prétendre que le coût du transfert, qu’il a organisé sous Pompidou, du financement de cette dette aux marchés financiers, se serait simplement substitué à l’inflation générée antérieurement par les avances de la Banque de France au Trésor.
La vérité, c’est que les emprunts aux banques privées, rendus incontournables par la loi du 3 janvier 1973, sont responsables de la moitié au moins de l’endettement actuel du pays, en vertu, notamment, de ce qu'on appelle l'anatocisme.
Simplement, quand ledit Giscard s’est fait éjecter en 1981, la mécanique exponentielle de la charge des intérêts de la dette ne s’était pas encore réellement mise en branle.
Outre les aggravations systémiques des années 80, évoquées par @Borowic, il y a nécessairement un décalage temporel entre la mise en place du système et le moment où la croissance de la dette commence à faire naître des intérêts annuels plus importants.
C’est pourquoi, en 1981, la dette publique (officielle) ne s’élevait encore « qu’à » 110 milliards d’euros.
D’ailleurs, il est tout de même à noter que l’accroissement de la dette a été tout à fait régulier DEPUIS LE DEPART.
Et cela s’explique, non seulement par la quasi-homogénéité des politiques publiques suivies depuis lors (notamment, en ce qui concerne le libre-échange et l’immigration), mais aussi par l’obligation croissante, pour l’Etat, de recourir à des emprunts à plus long terme pour financer la dette, générant ainsi des intérêts de plus en plus lourds.
Sans parler, d’ailleurs, de la création monétaire délirante imputable aux banques privées, principale cause, en réalité, de la crise et dont les effets sont toujours négligés quand on parle de dette publique.
Il n’est pas du tout certain, enfin, que la gauche aurait fait pire que la droite, tout autant responsable de l’augmentation de la dette publique depuis 1973.
Il faut bien voir que la croissance de la charge de la dette est une mécanique inexorable : « La charge des intérêts de la dette, c’est-à-dire le paiement annuel des échéances des emprunts souscrits, devrait "augmenter en valeur de plus de 9% par an en moyenne, soit cinq fois plus que l’inflation", souligne ce document. Elle devrait ainsi passer de 42,45 milliards d’euros en 2010 à 55,19 milliards en 2013. »
Le graphique d’évolution de la charge totale de la dette publique dans son entier est difficile à trouver, comme a pu le constater A. J. Holbecq ; parce qu’il est, à mon avis, défavorable tant au libéralisme financier cher aux banquiers, qui se gavent de ces intérêts d’emprunts que nous nous passions de leur verser aussi systématiquement avant 1973, qu’aux « entrepreneurs politiques », comme les appelle Jean-Claude Werrebrouck, qui sont responsables de la gabegie des dépenses publiques.
Voilà ce graphique, qui, il faut le reconnaître, est assez impressionnant (voir les pointillés en mauve) :
Je vous recommande également la lecture d'un excellent article de Michel Drac et notamment, des critiques qu’il comporte envers les positions de A. J. Holbecq, tant (mais de manière très relative) en ce qui concerne son évaluation des poids respectifs des intérêts cumulés et du déficit budgétaire, qu’en ce qui a trait, surtout, aux solutions proposées.
Bref, je pense que la dette publique française est au moins autant due au cumul des intérêts d’emprunts extorqués par les marchés financiers au moyen de la forfaiture de 1973, puis de la dérégulation ultérieure, qu’aux excès de nos gouvernements successifs.
Sur ce point, il y a quand même des paradoxes dans la situation financière actuelle, et la loi de 1973 n’est pas tout. Elle est même l'arbre qui cache la forêt, et c'est pourquoi sa dénonciation sert les intérêts de certains politiciens systémiques, de droâte comme de gôôche. Elle leur permet de passer sur tout le reste, qu'ils cautionnent largement.
S’il n’y avait pas eu, depuis 40 ans, d’immigration allogène, il n’y aurait pas non plus eu de dette publique, car le coût annuel de l’immigration est sensiblement le même que celui des intérêts de la dette (45 milliards d’Euros par an actuellement, moins par le passé). Sans parler des gaspillages électoralistes et clientélistes déjà évoqués.
C’est la combinaison de ces deux facteurs : politiques publiques ruineuses, loi de 1973 et ses successeurs, qui nous a conduits à la situation actuelle. Néanmoins, il faut souligner que les marchés financiers, comme les entreprises multinationales, sont largement à l’origine des politiques en question, et la boucle sera bouclée.
D'une certaine manière, concernant la loi de 1973, on pourrait donc presque dire merci à nos gouvernements immigrationnistes et gaspilleurs.
Sans eux, personne ne se serait sans doute jamais aperçu des effets de la loi de 1973 ni de ses successeurs, puisque la France n’aurait pas cumulé les déficits, n’aurait donc pas eu besoin d’emprunter à la finance privée ni, par conséquent, de lui verser des intérêts sur une dette qui aurait été inexistante.
C’est à se demander si l’un des buts de l’immigration et des gaspillages n’est pas précisément, en provoquant de l’endettement, de constituer une rente à la finance privée (je n’y crois guère, mais on peut toujours y réfléchir).
En tout cas, il ne sert plus à rien, concrètement, de discuter du point de savoir si, de 1973 à aujourd’hui, la dette publique a coûté plus cher que si le système antérieur avait été maintenu. Il est de fait, néanmoins, que la loi de 1973 et ses successeurs ont enrichi les banques privées, alors que le contribuable a, malgré tout, dû supporter une lourde inflation pendant une partie de la période : le bénéfice officiellement attendu n’a donc pas été vraiment au rendez-vous, sauf pour les banques.
Personne, à part ceux qui profitent d’une telle situation, ne veut d’un Etat lourdement endetté, ni de banques rentières.
En fait, si possible, personne ne veut de banques commerciales tout court. La solution alternative qui me paraît à creuser, c’est la monnaie franche (Silvio Gesell et ses continuateurs).
Politiquement, l’immense majorité des Français veut la démocratie (pas une partitocratie mais une démocratie plus directe) et la République (pas un retour à la monarchie ni une dictature déguisée comme celle que nous subissons), une France souveraine dans une Europe des nations et des peuples.
Cela pourrait s’envisager, au plan monétaire, avec, dans l’idéal, une monnaie commune convertible et des monnaies nationales inconvertibles (cf. ma discussion d’il y a quelques temps avec @JoeLeTaxi, à partir d’ici).
Il faut néanmoins franchir le cap de l’effondrement, en récupérant ce qui est valable, en éliminant les causes des échecs du système actuel et en ajoutant ce qui lui manque.
Une troisième voie économique me paraît s’imposer, entre socialisme et libéralisme.
Libre-échange interne aux nations et à l’Europe, bien sûr, mais pas total ; une réglementation confédérale devra préserver les intérêts des peuples et des Etats, notamment en protégeant les emplois du dumping salarial, les services publics et activités stratégiques de la concurrence du secteur privé.
Propriété privée, bien sûr. Il ne s’agit pas de verser dans une formule soviétique de la société. Néanmoins, pour décourager la thésaurisation excessive et surtout la rente, limitation quantitative et qualitative du droit de propriété et des salaires (avec un maximum « fordien » - seul élément un peu positif à retenir du fordisme), incitant à l’investissement productif plutôt qu’à la spéculation financière.
En ce qui concerne directement la gestion financière de l’Etat, je pense que des mesures incitatives fortes pourraient permettre de se dispenser d’un « pacte de stabilité » ou d’une « règle d’or » :
- interdiction des partis collectivistes comme des partis libéraux,
- législation anti-trusts (plus une entreprise est grosse, plus elle influe sur la vie publique),
- limitation de la rémunération des dirigeants politiques,
- interdiction du cumul des mandats,
- interdiction du financement des partis politiques autrement que par les cotisations de leurs membres et les subventions publiques,
- réforme fiscale pour davantage de proportionnalité,
- répression impitoyable et exemplaire de la concussion (peine capitale, sous l’Ancien Régime !) et de la corruption,
- etc.
Une foule de mesures peuvent être envisagées, pour tuer le clientélisme et décourager l’assistanat, sans négliger la solidarité (voire, en la renforçant par la réorientation de dépenses affectées à d’actuelles gabegies).
C’est vraiment d’une révolution dont nous avons besoin (si possible, sans violence, mais la violence est en réalité inhérente aux oligarchies actuelles, non à ceux qui souhaitent leur fin).
22:05 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : loi du 3 janvier 1973, fortune.fdesouche.com, borowic, joeletaxi, comptabilité publique, déficit, dette, michel drac, a. j. holbecq, pompidou, giscard, rothschild, intérêts, charge, finance, howard bloom, impôt sur le revenu, immigration, gaspillage, clientélisme, banques, inflation, banque de france, silvio gesell | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
Punaise! Pour quelqu'un de las et qui n'y "comprend rien en finance" quel formidable article! Une fois de plus et sans flagornerie aucune: bravo camarade!
Écrit par : SPOILER | 05/11/2011
Probablement un de vos meilleurs articles !
Il me semble qu'Etienne Chouard fait la même analyse en comparant la loi de 1973 et les budgets en déséquilibre systématique comme les deux tenants d'une même tenaille. L'un sans l'autre ne permettant pas l'enserrement actuel.
Écrit par : ole | 06/11/2011
"Par exemple, notre ministre de la santé est systématiquement un médecin ou un pharmacien,"
C'est bizarre, le ministère de la défense n'est jamais donné à une militaire...
Écrit par : Three piglets | 06/11/2011
Je dois être con-con également, mais quand on me parle du-risque-d'inflation, on me parle de quoi?
Certainement pas de l'inflation sur les prix de l'immobilier, connu sous l'autre nom, à savoir la bulle immo -bulle immo possible grâce aux crédits bancaires accordés aux acheteurs...
Certainement pas de l'inflation qu'ont connu les produits de premières nécessités ou les matières premières ces dernières années....
Alors de quoi parle t'on exactement?
Écrit par : Three piglets | 06/11/2011
Oui, le débat sur la loi de 73 est stérile et sans objet car au final, les pays qui en ont adopté le principe ou un équivalent sont peu ou prou au même point que ceux qui s'en sont passé.
Le problème est, comme la vérité, il est ailleurs, et il est bien évidemment dans le modèle d'organisation général de notre système politico-financier. Aussi, je crie 3 fois "hourra" à la lecture de ce qui suit.
"Une troisième voie économique me paraît s’imposer, entre socialisme et libéralisme.
Libre-échange interne aux nations et à l’Europe, bien sûr, mais pas total ; une réglementation confédérale devra préserver les intérêts des peuples et des Etats, notamment en protégeant les emplois du dumping salarial, les services publics et activités stratégiques de la concurrence du secteur privé".
CLAP CLAP CLAP.
Enfin, quelqu'un de sérieux qui évoque un modèle confédéral qui pourtant m'a toujours paru tomber sous le sens.
Une remarque: Le régime n'est certes pas celui de l'URSS, ce n'est pas du tout souhaitable, mais il est tout de même marqué d'un certain autoritarisme, je ne sais d'ailleurs si le terme convient, il pourrait être mal interprété, mais enfin, le respect de certains interdits notamment en matière politique et économique suppose un minimum de coercition, non ?
Une question : Ne craignez vous pas que ces mêmes interdits, notamment ceux relevant du domaine économique entraînent la fameuse évasion fiscale et en ce cas, comment s'y opposer ?
Ah, enfin, une exigence! Pas d'anglais dans cette confédération. Mais si j'en croit la définitions des interdits, ils se disqualifient d'office ^^.
Écrit par : léonidas | 06/11/2011
Léonidas
Comme je l'ai dit ailleurs au Leader Maximo du Parti Machin Truc, à mes yeux tout cela (une confédération européenne, notamment) "ne peut venir qu'après l'effondrement économique et la révolution".
Donc, première conséquence logique dans cette hypothèse, cela ne sera pas mis en place par les élites actuelles, auxquelles la démocratie sert de paillasson. Le mode référendaire et localiste sera nécessairement à l'honneur parmi ceux qui se seront battus pour expulser ces dictateurs soft.
Et, deuxième conséquence logique, ces gens n'hésiteront pas à prendre, en effet, des mesures coercitives au plan économique, démocratiquement légitimées par l'adhésion des peuples qui auront compris, dans la douleur (ils l'ont déjà compris, d'ailleurs, si on en croit les sondages que j'ai évoqués sur ce blog), ce qu'il faut faire pour prévenir toute récidive des forfaits libre-échangistes.
Quant à l'évasion fiscale, dans une perspective post-effondrement, je pense que le souci sera davantage d'avoir encore de quoi survivre, que de placer ses investissements dans d'autres régions du monde peut-être encore plus déprimées économiquement.
A ce sujet, par ailleurs, un intéressant article récemment repris par Fortune :
http://fortune.fdesouche.com/36197-%C2%AB-la-finance-grise-doit-etre-mise-a-contribution-pour-solder-la-dette-des-etats-%C2%BB
Écrit par : Boreas | 06/11/2011
Sur la question de l évasion fiscale.
Si l état remet le controle des changes, je veux dire que l état fixe la valeur de sa monnaie, comme en Chine ,l évasion devient plus difficile je pense.
Certe il y aura toujours les valises vers la Suisse, sauf si on emploi des moyens coercitifs contre ses pays.
Quand aux paradis fiscaux genre iles Caiman, des le debut de la crise, ils redeveindront des rochers perdus dans la mer des caraibes, avec 3 villages de pecheurs.
Écrit par : libherT | 06/11/2011
Ce qui serait bien, c'est que les gens qui portent des valises pleines de billets, se barrent également.
Une sorte d'émigration post-révolution... voyez vous!
Écrit par : Three piglets | 06/11/2011
C'est pas mal. Je suis d'accord avec vous sur le fond: le débat sur cette loi de 1973 n'est pas très importante. Il faudrait plutot parler des politiques publiques de ces 40 dernières années.
"Il n’est pas du tout certain, enfin, que la gauche aurait fait pire que la droite, tout autant responsable de l’augmentation de la dette publique depuis 1973."
Ca se discute; à voir dans le détail.
"Bref, je pense que la dette publique française est au moins autant due au cumul des intérêts d’emprunts extorqués par les marchés financiers au moyen de la forfaiture de 1973, puis de la dérégulation ultérieure, qu’aux excès de nos gouvernements successifs."
Exactement. La cause est essentiellement politique!
Comme je l'ai écrit sur Fortune, pour réduire le déficit, il faut diminuer les dépenses de l'Etat (sans oublier celles des collectivités locales et celles de la sécu). Et pour diminuer les dépenses, il faut faire des choix significatifs! Donc on arrête avec le clientélisme électorale et d'importer des peuplades africaines!!
Le jour où l'Etat verra son budget à l'équilibre, on pourra enfin sortir la tête hors de l'eau. Je n'exclue pas la possibilité de faire un défaut partiel de paiement, mais sur le plan diplomatique, c'est compliqué et risqué...
"Sans eux, personne ne se serait sans doute jamais aperçu des effets de la loi de 1973 ni de ses successeurs, puisque la France n’aurait pas cumulé les déficits, n’aurait donc pas eu besoin d’emprunter à la finance privée ni, par conséquent, de lui verser des intérêts sur une dette qui aurait été inexistante."
Oui et non. Combien de fantaisies nos gouvernants auraient financé via la planche à billet? Je repense aux 35 heures, entre autre, si nous étions encore au franc, jamais cette politique eut été appliqué.
Et puis, ca fait partie d'un tout, c.a.d. le néo-libéralisme: libre circulation des capitaux, des hommes, etc. Peut-on soutenir la libre circulation des personnes sans celle des capitaux? Ca me parait peu probable, mais je peux me tromper.
Écrit par : Imperator. | 09/11/2011
"Comme je l'ai écrit sur Fortune, pour réduire le déficit, il faut diminuer les dépenses de l'Etat"
Ce n'est pas vrai: si vous enlevez de l'argent, vous aggravez la recession, vous avez moins de retour via l'impôt, et vous aggravez votre déficit.
C'est exactement ce qui est en train de se passer en Grece et au Portugal.
C'est également ce qui se passe en ce moment en France (j'allais oublier le cas de l'Angleterre...)
Écrit par : Three piglets | 09/11/2011
@3P
Certes.
On peut aussi envisager des hausses d’impôts, mais vous savez comme moi que c'est impossible (ou alors c'est de la spoliation pure et simple) en France en tout cas (ailleurs je ne sais pas).
De plus, si nous lançons un plan de réindustrialisation, l'argent rentra à nouveau dans les caisses de l'Etat. Le fond du problème est là: où est la création de richesse? En Europe, nulle part. Donc...
Les pays du sud comme la Grèce sont surendettés; le défaut de paiement est dans ce cas inévitable.
Écrit par : Imperator. | 09/11/2011
On peut réduire toutes les dépenses de l'Etat que vous voulez, tant que le rapport de force entre le capital et le travail est favorable aucapital, alors ce que les libéraux appellent l'Etat-providence ne peut que se développer pour contre-balancer le manque à gagner des travailleurs mis en concurrence les uns contre les autres face à un capital tout puissant.
Et garder un rapport de force favorable au capital tout en "réduisant les dépenses de l'Etat", c'est aller tout droit vers le mur.
Augmenter l’impôt?
Si , favorable à 200%.... sur les deux derniers déciles.
Et pas sur les 8 derniers comme ce fut le cas ces 30 derniers années.
Ensuite, si les deux derniers veulent nous menacer avec leur exode fiscal, on peut très bien geler leurs avoirs.
Demandez à Hussein ou à Kadhafi, cela fonctionne bien.
Écrit par : Three piglets | 09/11/2011
Imperator.
L'impôt sur le revenu est prélevé par tranches.
La "spoliation" (c'est drôle, c'est un mot qui ne correspond pas à ma vision de la contribution équitable des riches à la collectivité qui leur permet de s'enrichir...) sur une dernière tranche, ou deux, même une confiscation totale, qu'est-ce que c'est, quand on gagne 100, 200 ou 300 fois plus qu'un smicard ?
Le compromis fordien, c'est un rapport de 1 à 40.
Vous pensez qu'on est dans la misère, avec 40.000 € par mois APRES IMPOT ?
Et a fortiori, avec 200.000 ou 300.000 € dont on n'aurait que gratté l'écume (parce que ça laisserait encore largement plus de 40.000, quand même) ?!
Écrit par : Boreas | 09/11/2011
@3P
Effectivement, vu comme ca...
"Ensuite, si les deux derniers veulent nous menacer avec leur exode fiscal, on peut très bien geler leurs avoirs.
Demandez à Hussein ou à Kadhafi, cela fonctionne bien."
D'accord mais qui oserait dans notre cher et beau pays?
@Boreas (et je répond aussi en partie @3P)
Vu l'état de nos finances publiques, on ne va pas jouer à la dinette! Et vous savez comme moi qu'en cas de hausses d'impots, ce sont les classes moyennes qui vont en bouffer! C'est à elles que je pense. Ceux qui sont suffisamment riche pour se payer des conseillers fiscaux, eux bien sur n'ont pas de soucis...
Le compromis fordien? Oui pourquoi pas. Mais on est encore une fois dans le domaine du rêve. Qui soutient ce genre d'initiative? Le FN? Le BI?
Bref, comme je l'ai écris sur Fortune, si on veut se libérer de l'esclavage financier, il faut se passer de dettes (budgets publiques à l'équilibre). Pour cela, y a pas 36 solutions: hausse des prélèvements, baisse des dépenses, répudier une partie ou la totalité de la dette (ou un mix de tout ca). Sans oublier bien sur une relocalisation de notre production (industries+labos+centres d'appel+etc), qui permettra des recettes fiscales durables, de vrais frontières ("protectionnisme"), etc.
Écrit par : Imperator. | 10/11/2011
J'ai la conviction que tant que nous ne révolutionnerons pas ce que touche au pouvoir de l'actionnariat (ce que les libéraux appellent "droit de propriété" et qu'ils veulent "sacré), on peut prendre toutes les mesures politiques que l'on connait, nous aurons, à terme, la même dérive mondialiste et anti-travail.
Écrit par : Three piglets | 11/11/2011
Perso je pense a des genres de kibboutz pour nourrir la polpulation. Les paysans seraient maitre sur leur terre, mais leur produit transformé seraient fait par des coopératives. Detenus par les paysans, les ouvriers, et des maison communale de crédit. Elles même detenus par les communes, les employés et des investisseurs privés. Ceci serait juste pour les produits de prmieres necessités.
Pour les produits non indispensables, voitures telefone portable, tele etc .... ses entreprises seraient detenus par des investisseurs privés et des syndicats de salariés. Tous syndicats pourraient être enregistré en mairie, ou prefecture. Les syndicats seraient responsables de la bonne marche de l entreprise, au même titre que les autres actionnaires. Point a négotier :D.
On pourrait imaginer en France 5 ou 6 fabriquants de voitures avec possibilités pour de nouveau entrant de se faire une place au soleil.
Interdiction de faire des OPA par actions, tout en cash.
Possibilité pour un inventeur de génie de s enrichir beaucoup ( :D) mais nationnalisation de sa fortune a sa mort. Les héritiers touchant une jolie somme, mais pas de quoi vivre sur une rente.
La seule maniere d y arriver, une démocratie directe a tous les niveaux, en sachant que 10% de la population s impliquera directement.
Eviter tout pouvoir trop gros pour tomber, banque, industrie, état.
Utopie oui comme a la veille d une révolution .....
Écrit par : libherT | 12/11/2011
Bonjour
Je viens de tomber par hasard sur votre blog ou vous semblez moins vindicatif a mon egard que lorsque vous ecrivez sur Fortunefdesouche tant mieux.
La question de la loi 73 n'est pas importante en soi. Je l ai dit dans ma video, si on reste dans la zone euro elle s applique par le biais du Traite de Lisbonne et si on en sort son maintien au niveau national sera la condition qu exigeront les allemands pour accepter une dissolution en douceur de la zone euro j en suis totalement convaincu.
La question vraiment interessante c est la sortie de la crise. C est de celle ci que j aimerai vous voir debattre. Trois possibilites vous en conviendrez:
- l austerite
- le defaut de paiement
- la planche a billets
quelle est la moins mauvaise?
la BCE semble vouloir pencher vers la 3eme
les politiques vers la 1eme
moi je pense que la seconde est la plus juste et vous?
Écrit par : Borowic | 15/11/2011
Mais je ne suis pas "vindicatif à votre égard", Borowic ! Viril mais correct...
Je vous ai même défendu sur Fortune, en renvoyant vers ce billet où il est écrit liminairement : "Il n'est pas question, en ce qui me concerne, de dénier au sympathique @Borowic ou à @JoeLeTaxi, autre courtois et espiègle commentateur sur cet excellent site, tous deux manifestement spécialistes de la finance, la sincérité et la bonne foi de leurs analyses" :
http://fortune.fdesouche.com/37089-pour-en-finir-avec-la-polemique-sur-la-loi-pompidou-giscard-de-1973/comment-page-4#comment-90147
Il ne s'agit que d'un débat d'idées et je ne suis pas d'accord avec les vôtres dans l'ensemble, même si je pense que vous avez raison sur certains points de détail.
Pour ce qui est des solutions à la crise, je suis favorable à la fois à une certaine monétisation et à une certaine répudiation des dettes. Nous n'en prenons pas vraiment le chemin...
Mais ce qui m'intéresse est l'effondrement, que je souhaite, aussi dur soit-il, pour permettre la chute des élites actuelles.
Les "solutions", si elles arrivaient (je n'y crois pas) ne feraient qu'aggraver notre esclavage vis-à-vis de l'hyperclasse.
Écrit par : Boreas | 15/11/2011
Du nouveau :
http://www.theorie-du-tout.fr/2012/03/loi-1973-rothschild.html
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(Ajouté le 17 mars 2012)
Si on peut tirer un enseignement (ou plutôt, une confirmation) de cet article instructif mais incomplet, c’est que le règne de la finance privée sur les finances publiques remonte à des temps bien antérieurs à la loi de 1973, comme nous le rappelle ce texte de Proudhon, vieux de 160 ans :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2012/02/28/pierre-joseph-proudhon-sur-le-credit.html
La loi de 1936 est citée comme ancêtre de l’interdiction du recours à l’escompte de la BdF (ce que j’ignorais jusqu’ici, comme la plupart des lecteurs de ce blog et comme la plupart des critiques de la loi de 1973, je suppose), mais cette interdiction du recours à l’escompte n’est pas tout, loin de là, et d’ailleurs l’escompte n’a jamais été gratuit, et qui profitait de cette pratique lucrative ?
Avant 1973, avant 1936, la situation était loin d’être idéale. Rappelons-nous le « Mur de l’Argent » de 1925 : la Banque de France, aux mains des « 200 familles », fit tomber le Cartel des gauches, ce qui fut le prélude à la dévaluation Poincaré :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Deux_cents_familles
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cartel_des_gauches#Chute_du_Cartel
Souvenons-nous aussi de ce que, pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, les avances consenties au Trésor par la BdF, l’étaient aux taux de l’escompte commercial…
Ne nous leurrons pas, de sa création à sa nationalisation en 1945, la Banque de France a eu de considérables actionnaires privés…
Qui nous parlera du véritable pouvoir, toujours détenu par le capital et non par les politiciens aux ordres ?
Qui nous parlera, en matière de souveraineté monétaire, de la dépossession qu’ont constituée, depuis l’origine de la BdF, cet actionnariat privé, puis l’obligation de faire face aux déficits publics par le recours à la finance privée, ce qui revient au même ?
Qui nous parlera de l’emprise actuelle de la finance privée sur l’Agence France Trésor ?
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/12/03/la-finance-privee-a-noyaute-l-agence-france-tresor.html
Etc.
Écrit par : Boreas | 14/03/2012
Je ne vois pas très bien à quoi servirait une remise des compteurs à zéro, si les structures et les équipes en place ne sont pas balayées.
Écrit par : Calliclès | 16/12/2013
Même chose pour la sortie ou suppression de l'UE, si c'est pour nous retrouver avec l'UMPS, voire l'UMPSFN...
Il faudrait le dire à Chauprade, qui se leurre un peu beaucoup sur l'européanisme des souverainistes "étroits" (nationaux), ou tient un discours FN de circonstance sur la question :
"Contrairement à ce que l’on entend souvent, les souverainistes ne sont pas opposés à l’idée européenne, bien au contraire." (!)
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/12/12/europe-puissance-5245483.html
Écrit par : Boreas | 16/12/2013