Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/11/2013

Le pic de l'énergie, aiguillon incontournable de l'Europe des nations

Cet entretien avec Michael Dittmar, expert suisse, chercheur en physique nucléaire à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich et au CERN de Genève, a trois ans :

Le journal anglais The Guardian a confirmé cet été que depuis lors, rien n'a changé et qu'au contraire, le pic de l'uranium est annoncé pour 2015.

On est même en droit de se demander si, comme l'affirme l'excellent Patrick Reymond, grand pourfendeur de la propagande distillée par l'Agence Internationale de l'Energie et qui signale le problème depuis un bon moment, ce fameux pic n'est pas, en réalité, déjà dépassé.

En tout cas, faute, par ailleurs, d'alternative sérieuse et crédible au pétrole, dont l'apex de production coïncide avec celui du combustible nucléaire, les tensions internationales vont inévitablement croître, pour l'accès à ces deux sources vitales d'énergie de plus en plus rares et chères (en fin d'entretien, Dittmar souligne que l'Europe est particulièrement dans la panade à cet égard, faute de sources d'approvisionnement primaires et secondaires).

Ce mur de l'énergie est un élément relativement peu évoqué publiquement et donc peu débattu, surtout dans les gros médias ; les pessimistes étant généralement présentés comme des illuminés.

Nos dirigeants font comme si, même sans changer radicalement de politique, aucune difficulté insurmontable ne risquait de se présenter très rapidement à nous dans ce domaine.

Or, au-delà même de la crise économique et sociale qui nous frappe sans encore, et de loin, avoir produit ses pires effets, le pic de l'énergie est bel et bien une donnée majeure de notre futur proche, dans la mesure où le renouvelable ne suffira pas à assurer une transition suffisante vers l'inévitable décroissance appelée par la raréfaction des ressources (le peak everything ou pic de tout).

Nul besoin d'être un expert, pour trouver notre unique solution géopolitique à ce problème.

Elle s'appelle la Russie, que cette solution comporte ou non, en sus, un volet iranien (les pétro-monarchies du Golfe étant la chasse gardée d'autres intérêts, même faiblissants).

L'axe Paris-Berlin-Moscou est donc un cap incontournable de notre avenir. L'Europe des nations, et non la ridicule UE, nain politique et financier, étant quant à elle un impératif catégorique pour pouvoir peser dans le concert international où il faudra, plus que jamais, se battre pour survivre.

Nos actuelles élites ne l'ont pas perçu, qui misent sur une transition énergétique impossible - dans ce domaine comme dans d'autres, elles sont d'un autisme incommensurable - et, pour cette raison parmi tant d'autres, sont vouées aux poubelles de l'Histoire.

A nous, dissidents français et allemands voués à un travail herculéen mais nécessaire et possible de révolution et de relèvement, de faire en sorte de ne pas devenir par dépendance d'impuissants satellites de la Russie, mais ses alliés à part égale.

Cette indispensable création d'une Europe-puissance, c'est, après le renversement d'un Régime paralytique et à l'agonie, le défi qui nous attend pour surmonter les menaces immenses du XXIe siècle.

26/04/2012

Reculade israélienne au sujet de l'Iran

 

« (...) Présenté comme inévitable il y a encore quelques semaines, le risque de frappes israéliennes - et même d'une guerre régionale - semble inexorablement s'éloigner. Le revirement date de mercredi, jour qui a vu deux responsables israéliens en exercice - le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d'état-major Benny Gantz - annoncer publiquement que la République islamique n'a pas décidé de se doter de la bombe atomique. Une information en réalité connue depuis plusieurs années des divers services de renseignement américains, mais aussi israéliens.

Ainsi, selon un haut responsable israélien, s'exprimant à l'AFP sous le couvert de l'anonymat, "le général Gantz ne fait que répéter tout haut et publiquement ce que les dirigeants militaires, y compris son prédécesseur, le général Gaby Ashkenazi, n'ont cessé de dire aux politiques ces dernières années". Des propos, cette fois publics, qui tranchent avec les traditionnelles déclarations des dirigeants israéliens affirmant que le compte à rebours est lancé avant qu'Ahmadinejad, qui a "appelé à rayer Israël de la carte", n'envoie sur l'État israélien ses bombes atomiques, justifiant ainsi le recours à des attaques préventives. (...)

Or un autre événement, survenu au début d'avril, suggérait déjà un fléchissement de la position israélienne sur l'Iran. Ainsi, dans une interview à Al Jazeera, reprise par le New York Times, Dan Meridor, ministre israélien du Renseignement et de l'Énergie atomique, a admis que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n'avait jamais prononcé la phrase "Israël doit être rayé de la carte". Il a toutefois ajouté : "Mahmoud Ahmadinejad et l'ayatollah Khamenei ont répété à plusieurs reprises qu'Israël était une créature artificielle, et qu'elle ne survivrait pas". Pourtant, c'est bien la première citation erronée qui a été reprise en boucle par les médias du monde entier, attisant d'autant plus les soupçons autour du programme nucléaire iranien. (...) »

Source

« Il est assez intéressant de noter qu’au moment où Netanyahou détaille pour la nième fois sa menace d’attaque contre l’Iran avant que l’Iran ne soit en possession d’une arme nucléaire destinée à "rayer Israël de la carte", son chef d’état-major, le général Benny Gantz, détaille, lui, les raisons pour lesquelles l’Iran n’essaiera même pas d’avoir une arme nucléaire, ce qui conduit à penser que ce pays n’aura pas les moyens de "rayer Israël de la carte". Ouf… C’est un peu long à dire mais c’est pourtant vrai.

La sensation, c’est bien sûr l’interview du général Gantz au journal Haaretz. (...)

Ces étranges interférences à l’intérieur du sommet d’une hiérarchie israélienne qui nous avait accoutumé à plus de rigueur nous ramènent à des commentaires obtenues de source européenne, portant sur la situation structurelle de l’autorité, considérée d'une façon très générale. Selon ces sources, il apparaît de plus en plus difficile de trouver à la fois les "vrais interlocuteurs" comptables du "véritable pouvoir" dans tous les pays avec lesquels ces services (de l’Union européenne) doivent traiter, et d’identifier les acteurs qui évoluent dans un tel désordre. Cela vaut en général comme une remarque générale, témoignant de l’effondrement des structures du pouvoir, cela pris comme un phénomène global (globalisation, certes). L’UE elle-même, d’ailleurs, n’échappe pas au phénomène.

Dans le même état d’esprit et selon le même domaine de jugement, on observera combien ces contradictions, qui sont, de la part du général Gantz, une mise en cause indirecte mais très forte du pouvoir civil, apparaissent comme une illustration des propos de l’ancien directeur du Mossad, Meir Dagan, lui-même fameux initiateur de l’"école des négationnistes" israéliens de la menace iranienne. Cette intervention, rapportée par PressTV.com, le 10 avril 2012 (à partir d’une interview dans le Jerusalem Post), développait une vision très pessimiste de Dagan de la situation des structures du pouvoir politique et économique, et de l’autorité en Israël, et de l’avenir du pays et de son régime du point de vue strictement intérieur. (...)

Il est assez remarquable d’observer combien cette "fronde" de divers hauts fonctionnaires et officiers généraux des différents services de sécurité nationale en Israël se marque de plus en plus par une critique parallèle, avec ce curieux phénomène que la première fait la démonstration, comme on dirait par l’absurde, de la seconde : la première critique, ponctuelle, concerne l’évaluation" hystérique" (par le pouvoir civil) de la "menace" iranienne tandis que la seconde dénonce la déliquescence des structures de la société israélienne autant que des structures du pouvoir, cela impliquant notamment que l’autorité ne parvient plus à s’imposer et n’empêche plus les différents centres de pouvoir d’exprimer des avis contradictoires sur des problèmes essentiels. (...) »

Source

03/02/2012

L'Amérique contre de Gaulle

 

 

04/10/2011

Petit bâton...

« (...) Quand on ne s'appuie que sur un gros bâton, il faut veiller à l'état du bâton.

Désormais, la force militaire US fait rire tout le monde. Le dernier avion opérationnel est sorti il y a 30 ans, le Raptor était tellement raptor qu'il se contente de ramper sur les aéroports, le F35 est un désastre budgétaire et technologique.

Ses ravitailleurs datent de l'époque d'Eisenhower, et chaque mois des dizaines sont réformés.

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont été des bourbiers, beaucoup plus meurtriers qu'avoués (par la manière de décompter les pertes et l'emploi de mercenaires).

Le matériel a beaucoup souffert, et n'est pas remplacé. Le Pentagone, ces dix dernières années, a été littéralement étouffé par les crédits, il est devenu une bureaucratie gourmande et obèse, sans aucun muscle.

Avec un corps de bataille de 150 000 hommes, l'empire US est devenu ridicule.

Même la force nucléaire doit être regardé avec méfiance. Déjà, en 2007, le Pentagone avait neutralisé une volonté politique d'attaque nucléaire contre l'Iran, à cause des conséquences.

On est dans le domaine du déclin. Un pays qui ne produit même plus ses munitions ne peut être une puissance dominante, la puissance US s'est usée, et son porte-avion dans la région du Proche Orient, qui terrorisait ses voisins, fait beaucoup moins peur. (...) »

Patrick Reymond

26/09/2011

Sortir de la crise par la guerre mondiale ?

 

Dans le contexte général d'anxiété sur fond de crise économique et politique, comme de terrorisme et d'interventionnisme militaire occidental dans le monde arabo-musulman ; anxiété, entretenue actuellement par les médias (la traduction est ), par Hollywood, par les débilo-complotistes et même par des sites de qualité ; il est intéressant de voir que Philippe Grasset, homme mesuré et bien informé s'il en est, ne croit pas à la nouvelle guerre mondiale que ces modernes augures nous présentent comme le dernier recours des sphères de pouvoir :

« D’une façon paradoxale, ou qu’on jugera plutôt provocatrice c’est selon, on observera que cette option de la guerre est extrêmement “optimiste” sinon “utopique”. Elle l’est parce qu’elle s’appuie sur la proposition qu’il y a “un après”, – après la crise, puisque la guerre serait l’option qui dénouerait la crise, par le fer et par le feu, par ce que des esprits appuyés sur une raison subvertie jugeraient être comme une sorte de “Jugement de Dieu”. Notre conviction est au contraire qu’avec la crise, “il n’y a plus d’après” concevable et contrôlable par nos moyens et nos intentions. (La fameuse chanson, peut-être prémonitoire, qu’“A Saint Germain-des-Prés, il n’y a plus d’après”.) Pour le cas de l’“option de la Grande Guerre”, des indications très précises montrent que nous approchons du degré de l’impossibilité industrielle et économique de cette Grande Guerre, aux moyens nécessairement considérables et au champ nécessairement mondial (projection de forces) (...)

Les conditions de la guerre telles que les envisagent les USA ont profondément changé, d’une part durant la Guerre froide lorsque la perspective d’un échange nucléaire impliquait une guerre nécessairement courte, ne nécessitant aucune réserve, d’autre part durant la période depuis la fin de la Guerre froide où les guerres n’ont nécessité, – du point de vue du matériel et de la philosophie d’emploi, – aucun effort nouveau des USA, et surtout pas la nécessité de constituer des réserves. Le résultat est que la base industrielle quantitative de production de guerre des USA est extrêmement faible, voire dérisoire par rapport à ce qui fut constitué durant la Deuxième Guerre mondiale ; sa reconstitution demanderait un effort industriel, technologique et financier qu’il est tout simplement impensable d’envisager aujourd’hui, d’autant qu’il s’agirait d’une base industrielle extrêmement sophistiquée, donc coûteuse et très longue à constituer, – si, même, les USA sont encore capables de la réaliser, hypothèse hautement incertaine. (...)

Dans ce contexte d’impasse complète, il faut ajouter le facteur aggravant du temps. Toute idée de reconstitution d’une base industrielle acceptable de mobilisation, outre la capacité de la réaliser, est quelque chose qui se compterait en années, en très, très longues années. Cela vaut pour les USA comme pour les autres, car cela constitue une nouvelle et implacable réalité de la situation militaire (et militaro-budgétaire). Cette idée n’est pas complètement nouvelle puisque, il y a quelques années, en 2007, une étude avait été faite sur l’hypothèse de l’attaque terrestre de l’Iran par les USA (conflit très limité, rien de la Grande Guerre envisagée). Il avait été conclu qu’un peu plus d’un million d’hommes serait nécessaire et que la seule préparation et mobilisation de cette force prendrait entre deux et trois ans. (...)

Le cas US est évidemment le cas en pointe. Les autres puissances impliquées dans un scénario hypothétique de grand conflit connaissent de meilleures conditions d’une éventuelle mobilisation nécessaire, mais elles ont de très sévères limitations d'un autre type. (Ces puissances sont essentiellement la Russie et la Chine, mais certainement pas l'Allemagne (...), qui est un pays qui n'a plus aucune infrastructure d'armement pouvant lui permettre d'envisager quelque confit que ce soit, et n'étant plus du tout au niveau technologique adéquat, sans parler du soutien populaire.) D’une façon générale, leurs structures de force ne sont nullement orientées vers la projection de forces nécessaires à un grand conflit mais vers le contrôle de la sécurité de leurs zones régionales ; un changement radical, si même il était voulu, demanderait également un temps extrêmement long (bien au-delà de la décennie), sans nulle garantie de succès car les caractéristiques des matériels et l’infrastructure nécessaire, de très haute technologie, pour ce type de forces, pousseraient sans doute vers une situation de blocage “à l’américaine”. La situation porte donc sur un paradoxe qui contrecarre complètement le scénario envisagé : la seule puissance (les USA) qui peut porter une guerre à longue distance, – la Grande Guerre envisagée, – est en train de sombrer très rapidement dans l’impasse et l’impuissance, tandis que les autres sont dans une posture défensive. (...)

si l’on tient à conserver l’option d’une Grande Guerre, le seul moyen restant est, très simplement et radicalement, celui d’un échange nucléaire, où les moyens restent disponibles. Ce cas nous paraît très aléatoire, et dépendre essentiellement d’une instabilité psychologique poussée à son extrême. Mais ce cas, justement, peut paradoxalement bénéficier de la situation de blocage “de civilisation” décrite ci-dessus ; ce blocage est évidemment entretenu également par une paralysie et une pesanteur bureaucratiques extraordinaires, surtout dans les appareils militaires, et cette paralysie et cette pesanteur joueraient probablement contre l’option d’une guerre nucléaire, vu la prudence des bureaucraties ».

Je vous recommande vivement la lecture de l'article complet, ici.

04/07/2011

Fukushima : « dédramatisation » à l'anglaise

« Bienvenue dans le nuclé'art »

 

 

« Les responsables du Gouvernement britannique ont approché les industriels du nucléaire, afin de concevoir une stratégie et de coordonner les relations publiques pour minimiser la catastrophe nucléaire de Fukushima ; ceci, juste deux jours après le séisme et le tsunami au Japon et avant que ne soit connue l'ampleur de la pollution environnementale radioactive.

Le Guardian s’est procuré les e-mails internes échangés, qui montrent comment les industriels des multinationales de l’énergie nucléaire, comme EDF Energy, AREVA, Westinghouse, etc., ont travaillé dans les coulisses, en étroite collaboration avec le Département de l'Energie et du Changement Climatique (DECC), pour tenter de s'assurer que la catastrophe de Fukushima n’impacte pas leurs plans pour la construction de la nouvelle génération de centrales nucléaires prévue au Royaume-Uni.

"Cela peut faire revenir la confiance en l'industrie nucléaire dans le monde", a écrit un haut fonctionnaire du Département pour les Affaires, l’Innovation et les Compétences (BIS), dont le nom a été expurgé des e-mails. "Nous devons nous assurer que les anti-nucléaires et que l’opinion publique ne gagnent pas du terrain sur ce point. Nous avons besoin d'occuper le terrain et de le tenir. Nous avons vraiment besoin de montrer que la sûreté des installations nucléaires est parfaite".

Les fonctionnaires ont souligné l'importance de prévenir tout incident qui pourrait saper le soutien de la population à l’énergie nucléaire. (...)

Le [BIS] a contacté le 13 mars, par courriels, les firmes nucléaires et leur organe représentatif, l'Association des Industriels du Nucléaire (NIA), soit deux jours après la catastrophe qui a frappé les centrales nucléaires et leurs systèmes de sécurité de secours à Fukushima. Le ministère a soutenu que des images de télévision de l’époque montraient que cela n’était pas grave mais donnaient l'impression d’être plus que "spectaculaires", même si les conséquences de l'accident étaient encore en cours et que les deux fortes explosions dans les enceintes des réacteurs ne s’étaient pas encore produites.

"Les radiations libérées ont été contrôlées et les réacteurs avaient été protégés", a déclaré le fonctionnaire du BIS, dont le nom a été masqué sur les e-mails. "Tout cela fait partie des systèmes de sécurité pour contrôler et gérer une situation comme celle-ci".

Le fonctionnaire a suggéré que si les industriels avaient transmis leurs commentaires, ils devaient être incorporés dans des mémoires destinés aux ministres et aux déclarations du gouvernement. "Nous devons tous travailler à partir des mêmes éléments pour obtenir un message identique à travers les médias et le public".

"Les anti-nucléaires à travers l'Europe n'ont pas perdu de temps pour flouter tout cela en [nouveau] Tchernobyl et [travaux de construction d'un sarcophage]" a dit le fonctionnaire concernant Areva. "Nous devons étouffer toutes histoires tentant de comparer Fukushima à Tchernobyl".

Les responsables japonais avaient d'abord classé l'accident de Fukushima au niveau quatre sur l'échelle internationale des événements nucléaires [INES], ce qui signifie qu'il n’y avait que "des conséquences locales". Mais il a été classé ensuite, le 11 avril, au niveau 7 , ce qui en fait officiellement un accident majeur et le met sur un pied d'égalité avec Tchernobyl en 1986. (...)

Le 7 avril, le Bureau du développement du nucléaire (OND) a invité les entreprises à participer à une réunion au siège de la NIA à Londres. L'objectif était de "discuter d'une communication commune et d’une stratégie d'engagement visant à assurer pour tous de maintenir la confiance parmi le public britannique sur la sécurité des centrales nucléaires et les nouvelles constructions prévues par les politiques par rapport aux récents événements à la centrale nucléaire de Fukushima".

D'autres documents publiés par l’autorité gouvernementale de sécurité nucléaire, le Bureau de la Réglementation Nucléaire (ONR), révèlent que le texte d'une annonce faite le 5 avril concernant l'impact de Fukushima sur le nouveau programme nucléaire  [au Royaume-Uni] avait, en privé, été effacé par les représentants de l'industrie nucléaire, lors d'une réunion la semaine précédente. Selon un ancien régulateur, qui a préféré garder l'anonymat, le degré de collusion était "vraiment choquant". 

Un porte-parole du DECC et du BIS, a déclaré : "Compte tenu du déroulement des événements sans précédent au Japon, il était approprié de partager les informations avec les principaux intervenants, en particulier ceux impliqués dans l'exploitation des sites nucléaires, le gouvernement a été très clair dès le départ qu'il était très important de ne pas l’occulter. Un jugement hâtif et une réponse devraient être fondés sur des preuves tangibles. C'est pourquoi nous avons demandé à l'Inspecteur en chef du nucléaire, le Dr Mike Weightman, de fournir un rapport circonstancié et fondé sur des preuves". (...)

Tom Bruke, un ancien conseiller en environnement du gouvernement et professeur honoraire à l'Imperial College de Londres, a averti que le gouvernement britannique était en train de répéter les erreurs faites au Japon. "Ils sont trop proches de l'industrie, de la dissimulation des problèmes, plutôt que de les révéler et de traiter", a-t-il dit.

"Je serais beaucoup plus rassuré si le DECC s’était soucié de savoir comment le gouvernement allait faire face aux 200 à 300 milliards de dollars de passif qui résulteraient d'un accident nucléaire catastrophique en Grande-Bretagne".

Le gouvernement a confirmé la semaine dernière la construction de huit nouvelles centrales nucléaires en Angleterre et au Pays de Galles. (...)

La NIA n'a pas commenté directement les e-mails diffusés. "Nous sommes financés par nos sociétés membres pour défendre leurs intérêts commerciaux et autres arguments convaincants pour la construction de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni", a déclaré le porte-parole de l'association.

"Nous nous félicitons des conclusions provisoires de l'organisme indépendant de régulation, présentées au gouvernement britannique par le Dr Mike Weightman, rapportant que les réacteurs nucléaires du Royaume-Uni sont sûrs". »

------------------------

La traduction de cet article du Guardian par l'organisation Next-Up étant relativement mauvaise (c'est un travail de bénévoles, soyez indulgents), j'ai tenté de l'améliorer un peu dans les extraits qui précèdent.

Pour lire la version originale en intégralité, cliquez ici.

31/05/2011

Fukushima : 3000 milliards de doses létales dans la nature

William Blake, Les voleurs et les serpents (illustration pour L'enfer de Dante, 1824-1827)

 

« Sans attendre les dix ans que prendront le prochain rapport de l’Onu, l’AIPRI [Association Internationale pour la Protection contre les Rayons Ionisants] anticipe son second inventaire des produits de fission et d’activation des 6 réacteurs de Fukushima d’une puissance globale de 4696 Mwé. L’AIPRI, rappelant que quasiment tous les carburants "actifs" et "éteints" sont là en probable fusion, considère qu’au moins 8 tonnes de matière ont été fissionnées à Fukushima dans les 577 tonnes de combustible utilisées. Ceci signifie qu’au moins 13,8 kg de matière ont été fissionnés par tonne de carburant pour un burnup putatif moyen d’environ 13 GwJ/t. Dans cette hypothèse, les 6 cœurs "actifs" de Fukushima contiennent des produits de fission et d’activation engendrés par les explosions atomiques atmosphériques de fission. Fukushima, en outre, dispose de 3 fois plus de carburant que Tchernobyl et 4 fois plus de produits de fission. Si l’on tient maintenant compte de l’ensemble "coeurs" (577 tonnes) + le carburant "éteint" (2800 tonnes), Fukushima c’est 8 fois plus de produits de fission et d’activation que l’ensemble des essais atmosphériques de fission et 39 fois plus que Tchernobyl. En terme de doses létales potentielles par inhalation (multiplier les Bq de chaque élément par le facteur de dose et diviser le tout par 5), calculées avec les facteurs de doses OFFICIELS les plus bas fournis par l’AIEA, celles-ci correspondent au chiffre apocalyptique de plus de 3000 milliards de doses létales potentielles, dont un pourcentage indéfini est déjà équitablement réparti dans l’hémisphère nord. Sachant cela, et très inquiète pour la santé des élites dont aucun garde du corps ne sait hélas protéger les poumons, l’AIPRI lance un appel pour résoudre cette question stochastique. Combien de banquiers, savants, politiciens, propagandistes nucléaristes de tout poil subiront-ils un cancer radiologique induit avant dix ans ? »

Source : AIPRI

 

03/05/2011

« Peur moyenâgeuse », M. le Président ?

 ailes-du-desir.jpg

Il est vraiment tout petit, lui, en bas...

 

Une fois de plus, Talonnette 1er, plus banal et culotté encore que son prédécesseur affublé du piètre sobriquet de Supermenteur (étonnamment perdu lors de la Quinzaine de la haine), a fait appel à la tripaille, aux chocottes, à la pétoche, à l'épouvantail obscurantiste, bref, à la peur contre la peur, et pour nous vendre quoi, cette fois ?

Une lénifiante, soporifique, sédative désinformation quant à la prétendue sécurité de la principale source d'énergie française.

Dites, M. le Président, on a le droit d'avoir peur du nucléaire, si ce n'est pas « moyenâgeux » ? Si c'est moderne ou postmoderne, par exemple, ça va ? On a le droit de le faire sans avoir été trop irradié, ou faut faire un stage au Japon et attendre d'avoir les organes un peu cramés ?

Comme si la censure japonaise ne suffisait pas, il faut encore que le premier personnage de l'Etat nous menace de nigauderie, voire d'arriération mentale si nous refusions de gober le bobard de sa « confiance dans la sécurité du parc nucléaire français ».

D'abord, cette sécurité est illusoire et ensuite et surtout, la France n'est pas seule en question, boudiou !

Je laisse Serge Sargentini, taulier de l'organisation Next-up, vous en dire plus sur ce qui est déjà en cours :

-------------------------------

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la catastrophe de Fukushima Daiichi n’en est qu’à son début ; dit autrement : un nouvel empoisonnement de la planète Terre est en cours. Si de nombreux gouvernements commencent enfin à prendre conscience tardivement que la sécurité nucléaire ne peut être fiable et adoptent un changement politique radical, en revanche le peuple japonais commence juste à découvrir et à évaluer l’étendue du désastre environnemental de Fukushima Daiichi.

Si le monde a les yeux rivés sur le site nucléaire de Fukushima, en réalité, l’essentiel n’est pas les valeurs des irradiations dans le site de la centrale nucléaire, mais l’ampleur de l’impact du dépôt de particules radioactives contaminantes qu’elle a générées et qu’elle génère toujours dans l’environnement mondial.

La différence qui existe entre les irradiations artificielles ÉlectroMagnétiques issues du spectre des radiations non ionisantes (HF micro-ondes) et celles du spectre des radiations ionisantes, réside notamment dans le fait qu’en "tournant un simple bouton" il est possible de stopper les émissions ÉlectroMagnétiques artificielles des irradiations non ionisantes issues des HF micro-ondes, contrairement aux ionisantes. S’il est possible de confiner tant que faire se peut les irradiations ÉlectroMagnétiques (EM) ionisantes issues des rayons X, γ et les irradiations α, β-, β+, par contre il est impossible de stopper celles issues de la dispersion dans l’atmosphère de toute une gamme de matériaux radioactifs qui vont être pour chacun d’entre eux une source rayonnante : c’est ce qui est appelé contamination environnementale radioactive de surface et contamination des personnes par les particules, ceci étant de loin la plus redoutable, puisqu’il est quasiment impossible de l’annihiler.

La dangerosité de l’irradiation EM artificielle est définie par trois constantes physiques de bases :

1 - La puissance de l’irradiation ionisante ou non ionisante est inversement proportionnelle à la longueur d’onde, ce qui veut dire que plus la longueur d’onde est petite, plus la puissance d’irradiation EM est importante.

2- La puissance [Spécificités des radiations ionisantes] de l’activité de désintégration par unité et type de radioélément qui compose la particule.

3 - La puissance de l’irradiation ionisante ou non ionisante diminue au carré de la distance, ce qui veut dire que plus on s’éloigne de la source d’irradiation EM artificielle, plus la puissance d’irradiation diminue, ceci étant exactement pareil pour tous les émetteurs d’irradiation EM comme par exemple les antennes relais, etc.

Le problème fondamental dans le cas de la catastrophe de Fukushima vient donc essentiellement des particules, car c’est une contamination sur le long et très long terme en fonction d’une multitude d’émetteurs disséminés qui génèrent de la Radioactivité issus des radio-isotopes ou radionucléides composant la particule. Une seule particule radioactive déposée sur un tissu externe n’a que peu d’importance en termes d’irradiations puisqu’il est possible de l’enlever rapidement par simple "lavage" (décontamination), le rapport dose/temps étant négligeable. En revanche en cas d’inhalation ou si elle a été ingérée il est quasiment impossible de l’évacuer, elle se fixe aux tissus ou migre et provoque une irradiation pérenne en champs proches des cellules SANS DISTANCE DE SECURITÉ ce qui engendre un coefficient multiplicateur d’irradiation d’un billion !

Cette problématique est maintenant planétaire, notamment pour tout l’hémisphère nord, et aigüe au Japon où les particules radioactives sont toujours en train de s’essaimer et de s’infiltrer partout.

Il n’y a pas d’approche mathématique rigoureuse concernant les zones contaminées en fonction de la distance (dispersion atmosphérique) par rapport à des cercles concentriques avec le site nucléaire de Fukushima Daiichi, mais en fonction de divers paramètres météorologiques, géographiques et de configurations topographiques, voire avec les mouvements terrestres irresponsables des humains (exemple actuel aberrant : décontamination des véhicules quittant les zones fortement contaminées, quasiment inexistante). Cet aspect engendrant des zones très fortement contaminées souvent situées à plus de 50 km du site nucléaire de Fukushima Daiichi où tous les organismes vivants sont impactés en peu de temps hors des normes.

Information et propagande

Le but premier du Gouvernement Japonais est maintenant de distiller au compte-goutte l’information, afin que la population ne puisse comprendre et évaluer avec précision ce qui se prépare sur le court et le moyen terme, par conséquent l’objectif est de cacher tant que faire se peut la réalité pour ne pas affoler la population.

En effet, c’est maintenant une approche méthodologique rigoureuse scientifique qui, en vertu des lois de la physique universelle, va déterminer la suite du scénario de la catastrophe environnementale nucléaire de Fukushima, ceci sauf survenance d’événement(s) majeur(s). Pour les initiés, il n’y a pas de spéculation possible sur le devenir, ce n’est pas la désinformation, la manipulation, la cacophonie, la confusion et l’incertitude qui pourront entraver l’inéluctable, c’est juste une question de temps.

Avec les particules radioactives inhalées ou ingérées, nous sommes confrontés à une irradiation interne diluée dans la masse des tissus, dont la toxicité ne peut être que difficilement quantifiée, notamment en dessous duquel le risque peut être considéré comme acceptable, en conséquence le concept officiel des normes mondiales de la Commission Internationale de Protection Radiologique - CIPR dit de "la dose absorbée externe admissible" est caduc. [Monographie des effets des radiations en fonction de la dose cumulative]

Ce qui veut dire également que tous les modèles employés jusqu’à présent par les autorités sanitaires gouvernementales, sont valables pour une pollution environnementale en fonction d’une source radiative identifiée quantifiable externe, mais pas pour une unité de dose d’irradiation interne difficilement identifiable. Ces communications officielles sont de la propagande pour tromper et rassurer l’opinion publique. Cet aspect de désinformation est notamment majeur en France, avec le tapage médiatique fait autour des mesures des balises de l’IRSN qui ne servent presque strictement à rien dans le cadre de la catastrophe de Fukushima Daiichi.

Le danger pour l’humanité que représente la catastrophe de Fukushima Daiichi, est aggravé essentiellement, dans le cas présent, par rapport au type de réacteurs utilisés (Réacteurs à Eau Bouillante - REB). Ce type de réacteur est sans circuit secondaire, donc sans échangeur pour alimenter la turbine de l’alternateur. Les tuyauteries du circuit primaire radioactif reliant directement la cuve d’au moins 3 réacteurs, se sont littéralement, plus ou moins, désintégrées, libérant et continuant à libérer directement une masse importante de matières contaminantes hautement radioactives dans l’atmosphère, sur le sol, dans le sous-sol et l’océan.

Que personne ne s’y trompe, les dizaines de milliers de morts engendrés par le tsunami ne seront "rien" par rapport à ceux que va provoquer la contamination environnementale de certaines zones du Japon par les particules radioactives du désastre nucléaire irréversible de Fukushima Daiichi.

De plus, un retour à la normalité est quasiment impossible ; au mieux, le Japon va devoir dire adieu à une partie de son territoire pour des décennies, voire pour des siècles et gérer globalement un nouvel environnement ; quant au pire, étant sujet à moultes possibilités, le mieux est actuellement de s’abstenir.

Concrètement, nous voyons déjà comment "le génie japonais" essaye de sauver certains lieux névralgiques comme les cours d’écoles, etc. Des réhabilitations sont réalisées, en décapant le sol contaminé et en y rajoutant une couche de terre en principe non contaminée. Toutes ces actions ciblées montreront rapidement leurs limites, il en sera bientôt [de même des] produits manufacturés destinés à l’exportation ; globalement, un certificat de non-contamination n’y changera rien puisque, par essence même, la contamination par les particules radioactives est fluctuante.

Dans les semaines et les mois à venir, la contamination de l’hémisphère nord, déjà constatée, ne pourra que s’accroître avec en prime l’océanique (bioaccumulation).

Dans la même période, au Japon, le gouvernement aura à gérer pour la énième fois une aggravation des contraintes, car de nouvelles zones devront OBLIGATOIREMENT être interdites, ceci en fonction de l’implacable mathématique des valeurs des doses cumulatives issue de la physique universelle.

Pire, une projection qui peut prendre quelques temps en mois ou années, mais qui est tout à fait plausible et dont certains pensent qu’elle est à minima, est une conjugaison de l’extension de la contamination terrestre et d’une partie, voire de toute la chaîne alimentaire sur un vaste territoire, ce qui obligerait notamment le Japon à l’évacuation de zones à très forte densité de population.

Historiquement, pour le peuple Japonais, il y aura un avant et un après Fukushima.

Historiquement, pour les nucléocrates, le désastre Fukushima marquera peut-être et enfin… le début de la fin.

Historiquement, une nouvelle étape va être franchie dans la litanie de l’énoncé des réfugiés environnementaux ; ce qui est sûr : la boucle est bouclée en ce qui concerne les Champs ÉlectroMagnétiques artificiels, après celle des réfugiés des micro-ondes passée sous un silence assourdissant, vient maintenant celle des réfugiés du nucléaire, qui en 2011, internet oblige, ne peuvent plus passer inaperçus comme ceux de Tchernobyl.

26/04/2011

Fukushima : censure médiatique et gouvernementale

Après les aberrations de la propagande pseudo-scientifique, celles de la désinformation au service des intérêts de la société TEPCO et du gouvernement japonais.

Je reproduis ici la traduction partielle de l’anglais en français par next-up.org, un peu corrigée par moi, d'un article de la journaliste japonaise Makiko Segawa, paru dans The Asia-Pacific Journal, vol. 9, publication 16, n° 2, daté du 18 avril 2011.

--------------------------------

À Tokyo, le 6 avril, en présence de Takashi Uesugi, un groupe de journalistes indépendants a tenu une conférence de presse avec de nombreux membres du Parti Démocrate du Japon (DPJ) y compris l'ancien Premier ministre Yukio Hatoyama, mettant en doute l'interprétation des médias à la suite du désastre de Fukushima.

Hiroshi Kawauchi, un député membre du DPJ à la Chambre des Députés, a déclaré que "des Informations sur la diffusion des radiations devraient être correctement révélées à la nation. Cependant, jusqu'ici ça ne s'est produit qu'une fois". Il a expliqué la frustration des officiels locaux. "Les informations de TEPCO (Compagnie d'Énergie Électrique de Tokyo) devraient être précisément transmises. J'ai parlé au maire du village de Lidate (dans la zone des 30 km), qui m'a dit : 'Il n'y a aucune information et je ne sais que faire' ".

Takashi Uesugi a expliqué [quel est] le coeur du problème derrière la désinformation et les rumeurs. "Des journalistes indépendants et des médias étrangers suivent les faits, entrant même dans la zone d'exclusion des radiations. Cependant, étonnamment, le gouvernement du Japon continue d'empêcher des journalistes indépendants et des médias étrangers d'accéder aux conférences de presse officielles, au siège du Premier ministre et du gouvernement."

Takashi Uesugi a déclaré que, depuis le 11 mars, le gouvernement a exclu tous les médias Internet et tous les médias étrangers de conférences de presse officielles de la "Situation d'Urgence". Tandis que des médias étrangers se sont bousculés pour rassembler des informations sur les réacteurs du site nucléaire de Fukushima, ils ont été refusés d'accès aux informations directes fournies par le gouvernement, et une conséquence de cela est que "les nouvelles se sont répandues comme [étant] des rumeurs diffusées depuis l'étranger."

En fait, l'accès a été limité de deux façons. En premier, tandis que le Secrétaire en chef du Cabinet, Yukio Edano, tient deux conférences de presse par jour pour les représentants des grands médias japonais, les représentants enregistrés de médias indépendants et d'Internet sont limités à une simple conférence de presse par semaine. Deuxièmement, par contraste avec les médias japonais qui sont informés régulièrement par Edano et, périodiquement, par le Premier Ministre Kan, les médias étrangers sont informés exclusivement par le personnel administratif.

Takashi Uesugi note aussi qu'aux conférences de presse de TEPCO, qui sont maintenant tenues au siège social, des correspondants étrangers et des journalistes indépendants japonais posent régulièrement des questions d'investigation, tandis que des journalistes pigistes enregistrent simplement et rapportent les déclarations de l'entreprise TEPCO, réitérant que la situation est essentiellement sous contrôle et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

Une raison à cela, suggère Takashi Uesugi, est que TEPCO, sponsor médiatique géant, a un budget publicitaire de 20 milliards de yens annuel. En conséquence, "les médias continuent à défendre les informations de TEPCO !" Les médias japonais ne sont aujourd'hui pas différents des médias de la propagande de guerre qui ont continué à répéter, jusqu'à la dernière extrémité, que "le Japon gagne la guerre contre l'Amérique" s'est exclamé Uesugi.

Il y a un exemple particulièrement révélateur des médias protégeant TEPCO par la suppression des informations. Cela concerne "le plutonium". Selon Uesugi, après l'explosion des tuyauteries de refroidissement des réacteurs, le 14 mars, on s'est préoccupé d’une possible fuite de plutonium, notamment pour l’unité n° 3. Cependant, étonnamment, jusqu'à deux semaines après, quand Uesugi a posé la question, pas un seul représentant médiatique n'avait soulevé la question du plutonium aux conférences de presse de TEPCO.

Le 26 mars, en réponse à la question de Takashi Uesugi, TEPCO a déclaré : "Nous ne mesurons pas le niveau de plutonium et n'avons même pas de détecteur pour le mesurer." Ironiquement, le jour suivant, le Secrétaire en chef du Cabinet, Edano, a annoncé : "du plutonium a été détecté".

Quand TEPCO a finalement diffusé des données sur le plutonium radioactif, le 28 mars, elle a déclaré que les plutoniums 238, 239 et 240 avaient été trouvés dans la terre, mais a insisté sur le fait que cela ne faisait courir aucun risque aux humains. Depuis, TEPCO n'a fourni aucune clarification sur la signification des découvertes de radiations issues du plutonium ; la presse dominante a simplement annoncé la présence de la radiations, sans évaluation. La Télévision Nippone, le 29 mars, a mis en titre, lors de son interview avec le Professeur Keiichi Nakagawa de l'Université de Tokyo, spécialiste des radiations : "Plutonium de l'usine nucléaire - aucun effet sur le voisinage (environnement proche)."

Le 15 mars, Takashi Uesugi a critiqué TEPCO pour son attitude fermée envers l'information, lors d'une émission de la radio TBS. Pour cela, il a été immédiatement renvoyé de son émission habituelle. Le scandale impliquant la mise sous silence des médias par TEPCO a pris une tournure intéressante, deux semaines plus tard. Au moment du désastre, le 11 mars, le Président de TEPCO, Tsunehisa Katsumata, accueillait des douzaines de cadres de médias dominants pour "une session d'étude" en Chine. Quand le journaliste indépendant, Ryusaku Tanaka, a demandé pourquoi, à une conférence de presse de TEPCO le 30 mars, Katsumata a défendu cette pratique.

"C'est un fait que nous avons voyagé ensemble en Chine," a-t-il dit, "[TEPCO] n'a pas payé toutes les dépenses du voyage, mais nous avons payé plus qu'eux. Certes, ce sont des cadres des mass-médias, mais ils sont tous membres de la session d'étude."

Quand Ryusaku Tanaka a demandé les noms des cadres médiatiques accueillis par TEPCO en Chine, Katsumata a répliqué : "je ne peux pas révéler leurs noms puisque c'est une information privée." Mais c'est précisément de telles relations de collusion entre les médias dominants, le gouvernement et TEPCO, que résulte la censure de l'information concernant les problèmes nucléaires.

Dorénavant, le Gouvernement japonais a pris des mesures contre les reportages indépendants et la critique de la politique du Gouvernement à la suite du désastre nucléaire, en décidant quels citoyens peuvent ou ne peuvent pas parler en public. Une nouvelle équipe de "projet" a été créée par le Ministère des Affaires Intérieures et de la Communication, l'Agence Nationale de Police et le METI, pour combattre les "rumeurs" considérées comme nuisibles pour la sécurité japonaise à la suite du désastre de Fukushima.

Le gouvernement prétend que les dégâts causés par les tremblements de terre et par l'accident nucléaire sont amplifiés par des rumeurs irresponsables et qu’il doit agir pour le bien public. L'équipe du "projet" a commencé à envoyer des "lettres de requête" à des organisations telles que les opérateurs de téléphonie, les fournisseurs d’accès à Internet, des stations de télévision câblée et d'autres, exigeant qu'ils "prennent des mesures adéquates basées sur les directives en réponse aux informations illégales." Les mesures incluent l'effacement de toute information de sites Internet que les autorités considèrent comme nuisible à l'ordre public et la moralité.

29/03/2011

La vérité sur Fukushima

Hiroshima%201945.jpg

Hiroshima, 1945

 

Je reproduis ici la première partie d’une interview de Hirose Takashi par Yoh Sen'ei et Maeda Mari, diffusée par NewStar Asahi TV, le 17 mars 2011 à 20 heures. Traduction du japonais en anglais et présentation par Douglas Lummis. Traduction de l’anglais en français par next-up.org, un peu corrigée par moi.

Ce n'est pas vraiment ce qu'on nous raconte d'habitude...

----------------------------

Hirose Takashi, qui est un éminent expert, a écrit de nombreux livres, principalement concernant le secteur de l'énergie nucléaire et le complexe militaro-industriel. Son meilleur livre connu est probablement "Nuclear Power Plants for Tokyo" où il a provoqué les industriels du nucléaire : "si vous êtes sûrs qu'elles sont sûres (les centrales nucléaires), alors pourquoi ne pas les construire dans les centres villes plutôt qu’à des centaines de kilomètres, ce qui génère par la distance une forte déperdition d’énergie électrique par les lignes THT" [la déperdition se transforme en réalité en une pollution électromagnétique environnementale qui provoque une électrocution sournoise de la population avec les effets dévastateurs sur la santé qui sont constatés auprès des personnes qui vivent dans les couloirs des THT].

Il donne actuellement de nombreuses interviews télévisées, dont celle-ci, qui est partiellement traduite. Je lui ai parlé au téléphone aujourd'hui (22 mars 2011) et il m'a dit que s’il était logique de s'opposer à l'énergie nucléaire avant, maintenant que la catastrophe a commencé, il serait "juste" de garder le silence, mais il y a à la radio et à la télévision tellement de mensonges grossiers des autorités qu'il ne peut pas garder le silence, c’est un devoir pour lui de dire la vérité. J'ai traduit seulement le premier tiers de l'interview concernant la partie qui se rapporte en particulier à ce qui se passe dans la centrale nucléaire de Fukushima (disponible en intégralité en japonais sur Youtube : parties 1 - 2 - 3).

Après ses analyses, nous pouvons apporter des réponses globales sur le "pourquoi en est-on arrivé à cette situation ?". Néanmoins, il constate qu’actuellement l’approche économique du nucléaire est toujours au premier plan, malgré la catastrophe en cours.

D’ailleurs, accepter la solution du sarcophage, ce serait admettre qu'ils se sont trompés et qu'ils ne contrôlent pas les événements.

D'autre part, pour ces industriels, qui sont aussi des humains, c'est beaucoup trop de culpabilité à supporter, cela signifie la défaite de l'idée de l'énergie nucléaire, une idée qu'ils tiennent en dévotion presque religieuse.

Ils savent que cela signifie non seulement la perte de ces six (ou dix) réacteurs, mais que cela signifie aussi à terme la fermeture de tous les autres, ainsi si c’est une catastrophe sanitaire et environnementale inégalée qui se profile, elle est aussi financière pour eux.

S’ils arrivent à refroidir et à contrôler de nouveau la situation, ils pourront dire : "vous voyez, le nucléaire n'est pas si dangereux, après tout".

Fukushima est un drame qui se déroule sous les yeux du monde entier, et peut se terminer par la défaite ou (c’est leur fragile espoir, que je pense être sans fondement) la victoire de l’industrie nucléaire.

Hirose peut nous aider à comprendre de quoi il retourne.

----------------------------

Yoh Sen'ei : Beaucoup de gens aujourd'hui ont vu qu’on pulvérise en l’air de l’eau sur les réacteurs, mais est-ce efficace ?

Hirose Takashi : ... Si vous voulez refroidir un réacteur avec de l'eau, vous devez le faire en faisant circuler l'eau à l'intérieur et évacuer la chaleur à l’extérieur par un circuit, sinon cela n'a pas de sens. Donc, la seule solution est de remettre en état les circuits d’électricité, pour essayer de refaire fonctionner les systèmes des circuits de refroidissement. Sinon, c'est comme verser de l'eau sur la lave d’un volcan, cela ne sert à rien.

Yoh : Rebrancher l'électricité - c'est-à-dire redémarrer le système de refroidissement ?

Hirose : Oui, c’est exactement cela. L'accident a été causé par le fait que le tsunami a inondé les générateurs de secours et emporté leurs réservoirs de carburant. Si nous n’y arrivons pas, il n'y a aucun moyen de récupérer cet accident.

Yoh : Tepco [Tokyo Electric Power Company, le propriétaire / exploitant des centrales nucléaires] dit qu'ils s'attendent à mettre sous tension les lignes ce soir.

Hirose : Oui, il y a un peu d'espoir là-bas. Mais ce qui est inquiétant, c'est que les réacteurs nucléaires ne sont pas comme sur les photos (schémas) qui sont montrées (Hirose montre une représentation graphique d'un réacteur, comme celles utilisées à la télévision). C'est juste un schéma.

.jpg

Voici à quoi ressemble en réalité un réacteur sous sa coupole de confinement (il montre une photo). C'est immense un réacteur. Regardez de plus près c'est une forêt de commutations, de galeries, de fils et de tuyaux. A la télévision ces pseudo-savants parlent et nous donnent des explications simples, mais ils ne savent rien, car se sont des professeurs d'université. Seuls les ingénieurs connaissent. Vous voyez, c’est ici que l'eau a été répandue dans ces labyrinthes avec cette multitude de tuyaux, ces vues réelles sont suffisantes pour vous donner le vertige. Une telle structure est beaucoup trop complexe à comprendre pour nous.

Travaux de maintenance à l'extérieur de la zone de confinement d'un réacteur à eau bouillante

 

Depuis une semaine maintenant, ils versent de l'eau par là. Et c'est de l'eau salée ! Si vous versez de l'eau salée sur un four chaud, que pensez-vous qu’il se passe ? Vous obtenez du sel. Ce sel se dépose partout et finit par bloquer toutes les vannes qu’il sera impossible de faire fonctionner. Cette eau salée passe partout dans les labyrinthes, va de partout et va tout obstruer. Donc, je ne peux pas croire que c'est juste une simple question qui sera résolue en reconnectant l'électricité que l'eau va recommencer à circuler. Je pense que n'importe quel ingénieur avec un peu d'imagination peut le comprendre. Nous sommes en face d’un système incroyablement complexe et puis, en fait, déverser de l'eau sur les réacteurs à partir d'un hélicoptère - peut-être qu'ils ont une idée de comment cela pourrait agir, mais je ne peux pas comprendre.

Yoh : Il faudra plus de 1.300 tonnes d'eau pour remplir les piscines qui contiennent les barres de combustible irradiées dans les réacteurs 3 et 4. Ce matin nous en sommes à 30 tonnes. Ensuite, les Forces d'autodéfense avec leurs 5 camions pompes ont peut-être réussi à en déverser aussi 30 tonnes, mais où ? Ce qui est sûr, c’est que tout ceci est très loin d'être suffisant ; même s’il y a une suite, cela ne changera en rien la situation ?

Hirose : En principe, cela ne peut pas. Parce que, même quand un réacteur est en fonctionnement normal, il nécessite un contrôle constant de maintien de la température pour la sécurité. Maintenant, c'est un désordre complet à l'intérieur des installations et quand je pense aux 50 personnes qui y travaillent, j'en ai les larmes aux yeux. Je suppose qu'ils sont exposés à de très grandes quantités de rayonnements et qu'ils restent car ils ont accepté de faire face à la mort. Combien de temps peuvent-ils tenir ? Je veux dire, physiquement ? C'est la situation à ce jour.

Alors quand je vois ces beaux parleurs à la télévision, je veux leur dire, "Si c'est ce que vous dites, alors allez-y faire le travail vous-même !" Vraiment c’est honteux de les entendre, ils parlent, c’est un non-sens, ils essayent de rassurer tout le monde surtout pour éviter la panique. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est "une bonne panique contrôlée", parce que la situation est arrivée au point où le danger est réel.

Si j'étais le Premier Ministre Kan, j’ordonnerais de faire ce que l'Union Soviétique a fait quand le réacteur de Tchernobyl a explosé, la solution sarcophage, enterrer le tout dans du béton fourni par toutes les entreprises du Japon. Ceci, parce que vous avez à assumer le pire des cas. Pourquoi ? Parce que, dans la centrale nucléaire de Fukushima, il y a aussi l'usine de Daiichi avec six réacteurs et l'usine de Daini avec quatre, ce qui fait un total de dix réacteurs. Si un seul d'entre eux développe le pire des cas [fusion incontrôlée ou atteinte de criticité], alors les travailleurs n’y pourront plus rien, il faudra évacuer le site en attendant l'effondrement.

Donc, si, par exemple, l'un des réacteurs de Daiichi s’enfonce, pour les cinq autres cela ne sera qu'une question de temps.

Nous ne pouvons pas savoir dans quel ordre cela risque de se produire, mais certainement ils suivront tous le même chemin. Et si par malheur cela arrive, Daini n'est pas si loin, alors, probablement, les autres réacteurs eux aussi s’enfonceront. Je suppose qu’aucun travailleur ne sera en mesure de rester sur cette zone.

Je parle du pire des cas, mais la probabilité n'est pas faible. C'est le danger que le monde regarde et qui menace l’humanité, mais il est caché au Japon.

Comme vous le savez, des six réacteurs de Daiichi, quatre sont dans un état très endommagé. Donc, même si dans le cas où un irait bien et que la circulation de l'eau soit rétablie pour trois d’entre eux, la crise ne serait pas finie, je déteste le dire, mais je suis pessimiste. Alors, pour sauver le peuple, nous devons réfléchir à un moyen de réduire les fuites de rayonnements au niveau le plus bas possible. Non par pulvérisation d'eau par des tuyaux, comme l'eau d'arrosage dans un désert, mais par une solution radicale de sarcophage et de refroidissement souterrain immédiat.

De plus imaginez, tout le monde sait combien de temps prend une forte dépression atmosphérique pour passer sur le Japon... C'est avec une vitesse de vent de deux mètres par seconde, il ne faut donc environ que quelques jours pour que l'ensemble du Japon soit couvert par des radiations. Nous ne parlons donc plus de distances de 20 km, 30 km ou 100 km. Cela signifie bien sûr que Tokyo, Osaka seront touchés inévitablement en fonction de la vitesse à laquelle un nuage radioactif pourrait se propager. Bien sûr, cela dépend de la météo ; nous ne pouvons pas savoir à l'avance la façon dont le rayonnement sera diffusé. Ce serait effectivement bien si le vent soufflait toujours vers la mer, mais malheureusement cela ne sera pas toujours le cas. Il y a deux jours, le vent soufflait vers Tokyo. Voilà ce qu'il en est...

Yoh : Chaque jour, les autorités gouvernementales locales effectuent des mesures de la radioactivité. Toutes les stations de télévision disent que toutes les radiations sont à la hausse, mais qu’elles ne sont encore pas encore assez hautes pour être un danger pour la santé. Ils les comparent à une radiographie aux rayons X du corps et si elles augmentent, ils conseillent de porter un appareil dosimétrique. Qu’est-ce que cela changera à la question ?

Hirose : Par exemple, hier autour de Fukushima, la station de Daiichi a mesuré 400 millisieverts par heure. Avec cette mesure, Edano le chef du cabinet de la préfecture a admis pour la première fois qu'il y avait un danger pour la santé, mais il n'a pas expliqué ce que cela signifie.

Je pense que tous les médias d'information sont en faute. Ils disent des choses stupides comme : nous sommes exposés à des rayonnements tout le temps dans notre vie quotidienne, nous sommes soumis aux rayons cosmiques, mais c'est un millisievert par an. Une année compte 365 jours, un jour a 24 heures, multipliez 365 par 24, vous obtenez 8.760. Multipliez les 400 millisieverts, vous obtenez 3.500.000 [millisieverts], la dose actuelle dans cette zone. Vous appelez cela sécuritaire ?

Et est-ce que les médias ont signalé ces valeurs d’irradiation ? Aucun.

Ils les comparent à un scanner, qui est un plus pour un instant, ce qui n'a absolument rien à voir avec ce que nous vivons. La radioactivité qui ne peut pas être mesurée est celle de la matière radioactive qui s'échappe du site nucléaire, c’est celle des particules radioactives. Se sont ces particules contaminantes qui sont les plus dangereuses, car se sont elles qui en pénétrant dans votre corps amènent une source de radioactivité directement au contact de vos cellules et organes en l’irradiant de l’intérieur.

Ces chercheurs-porte-parole de l'industrie viennent à la télévision ; que disent-ils ? Ils disent que si vous vous éloignez, le rayonnement est réduit en raison inverse du carré de la distance. Je tiens à dire le contraire.

L'irradiation interne se produit lorsque les particules radioactives sont ingérées, dans votre corps. Que se passe-t-il ?

Disons par exemple qu'une particule radioactive est à 1 mètre de vous et que vous l’inhalez dans vos poumons. La distance de la source radioactive est maintenant de l’ordre du micron, puisqu’elle colle à votre organe ! Un mètre est égal à 1.000 millimètres et un micron à un millième de millimètre. C’est mille fois mille (c'est-à-dire mille au carré).

C’est la véritable signification de l'irradiation "inversement proportionnelle au carré de la distance par rapport à la source radioactive", car, dans ce cas, il n’y a plus de distance mesurable et le facteur d’irradiation, même s’il est faible et surtout variable en fonction du type de particules radioactives (radionucléides), s’en trouve augmenté d’un billion (10 ¹² soit 1.000 milliards) !

En conséquence, L'inhalation de la plus infime particule radioactive, c'est le danger ["Inhaling even the tiniest particle, that’s the danger"].

Yoh : Donc, comme à la TV, faire des comparaisons avec les rayons X des radiographies et la tomodensitométrie, n'a pas de sens. Il ne faut donc pas respirer (inahaler), ni ingérer des matières radioactives.

Hirose : C’est exact. Quand elles pénètrent dans le corps, on ne sait pas où elles vont migrer et se fixer. Le plus grand danger est celui des femmes enceintes en particulier, des bébés et des petits enfants.

Maintenant, ils parlent d'iode et de césium, mais ce n'est qu'une partie des contaminants radioactifs et en plus, la plupart du temps, ils ne possèdent pas les instruments de détection appropriés. Ce qu'ils appellent leurs moyens de surveillance des mesures de la valeur des rayonnements dans l'air (balises) ne détectent pas ce que nous pouvons inhaler. Ce qu’ils mesurent n'a aucun lien avec la quantité de matières radioactives dans l’air...

Yoh : Donc, les dommages causés par les rayons radioactifs et les dommages causés par les particules de matières radioactives, ne sont pas les mêmes.

Hirose : Si vous me demandez, ici dans ce studio : "ce sont tous des rayonnements radioactifs provenant de la centrale nucléaire de Fukushima ?", la réponse sera non. Mais par contre, pour les particules radioactives qui sont transportées ici par l'air, la réponse sera oui. Lorsque le noyau d’un réacteur commence à fondre, des éléments radioactifs de l'intérieur s’échappent par les ouvertures (crevasses et dommages) vers l’extérieur, c’est ce qui est actuellement le cas et, avec la chaleur, elles montent vers le haut dans l’atmosphère.

Yoh : Est-il possible de détecter ces particules radioactives ?

Hirose : J'ai été informé par un journaliste que maintenant TEPCO n'est pas encore équipé d’un tel équipement (collecteur de particules) pour faire un suivi régulier. Ils ne prennent qu’occasionnellement de telles mesures de valeurs de densité, avec le centre de contrôle d’Etat géré par Edano.

Il faudrait prendre des mesures en permanence, mais ils n’ont pas les moyens de le faire. Elles seraient nécessaires pour évaluer l’ampleur et le nombre de fuites radioactives. Cela nécessite des instruments de mesure très sophistiqués. Mesurer seulement un niveau de rayonnement dans l'air, par exemple lorsque vous vous déplacez en voiture, n’est absolument pas suffisant, qu’il soit faible ou élevé cela n’est pas la donnée la plus fondamentale pour la santé.

Nous avons besoin de savoir quel type de matières en particules radioactives s'échappent, et où elles vont pour les suivre et donner l’alerte, malheureusement ils n'ont pas un système en place pour le faire maintenant.