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13/09/2014

Syrial winner

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Il n'y a pas de hasard.

Au départ, rien ne le prédestinait à devenir l'un des dictateurs les plus sanguinaires et les plus neurasthéniques, sinon du monde, du moins de la zone arabe. Mais son frère, héritier-tyran, est mort sur une autoroute syrienne, et six ans plus tard, son père décède un 10 juin 2000.

Bachar el-Assad, qui n'en avait rien à cirer de la politique : il apprenait l'ophtalmologie avec le docteur Ed Schulenburg au St Mary's Hospital de Londres tout en s'entraînant à draguer la très sunnite Asma Akhras, est ainsi né une seconde fois en même temps, pratiquement, que le IIIe millénaire. Cela porte bonheur, dit-on : effectivement, il a supplanté son père dans les livres d'histoire.

Sur le fauteuil de papa et vampirisé, comme tout le gang familial, par maman, M. Assad n'a autorisé l'éclosion du superéphémère printemps de Damas que pour mieux le dynamiter quelques jours plus tard : une sorte de Ground Zero du printemps syrien, qui a commencé le 11 mars 2011 à Deraa et qui n'en finit pas d'agoniser. Et avant d'accueillir le pape Jean-Paul II en 2001, il fait arrêter et embastiller des dizaines d'intellectuels. Cela porte bonheur, dit-on : en février 2005, Rafic Hariri, ex-Premier ministre libanais martyr, est littéralement déchiqueté devant le Saint-Georges à Beyrouth. Ensuite, ce sont 24 images, ou presque, par seconde. Le 14 mars 2005 s'écrit en lettres d'or sur une place des Martyrs, toujours à Beyrouth, transformée en placenta géant.

Le 30 avril, l'ex-vice-président de M. Assad, Abdel-Halim Khaddam, accuse son ancien patron d'avoir menacé Rafic Hariri et d'être la tête principale de l'hydre mafieuse contrôlant la Syrie et le Liban. Et puis, après le tonitruant merci du Hezbollah et de ses alliés, la Syrie retire ses soldats, tous ses soldats, du Liban. Cela porte bonheur, dit-on : le 14 juillet 2008, il est l'un des invités principaux, au cœur du défilé militaire sur les Champs-Élysées, de l'inénarrable Nicolas Sarkozy.

Arrive Deraa. Puis Homs. Puis Alep. Puis Deir ez-Zor. Puis toute la Syrie. La guerre civile. Les près de deux cent mille morts. Les barils de TNT. L'ami Vladimir et sa flotte à Tartous. Les manipulations tous azimuts du régime baassiste. Les jihadistes. Les hommes barbares et sanguinaires, al-Nosra et consorts, petits angelots époque préraphaélites, avant les monstres de Daech, de l'État islamique. Les djihadistes. Les femmes, ouvrières stakhanovistes du sexe. Encore des manipulations. Toujours des manipulations. Pour que, dans l'inconscient collectif de la planète, on se dise et on se répète que la peste vaut mieux que le choléra – ou l'inverse. Pour que ce gang alaouite avec toute sa barbarie soit érigé en sauveur du pays, de la région, du monde. Et ces nuages de gaz, jaunes, de couleur miel, qui s'élèvent des points d'impact des bombes chimiques, ces enfants qui meurent sur-le-champ, ces blessures inédites entre Roswell et X-Files. Cela porte-bonheur, dit-on : le délicieux M. Assad est réélu fin avril 2014 à la présidence syrienne avec... 88,7 % des voix.

On le sait : un bonheur n'arrive jamais seul. Des bonheurs encore moins : c'est la loi des séries. Si le Hezbollah est au Liban l'unique, le seul (petit) gagnant de cette parthénogénèse hallucinée et hallucinante, opérée d'abord à Fallouja le 5 janvier 2014 puis à Mossoul le 6 juin de la même année, et qui a asséné sur la gueule du monde un cytomégalovirus d'une ampleur démesurée : Daech, ou État islamique, Bachar el-Assad en a été, worldwide, l'absolu bénéficiaire. Le voilà quasiment réhabilité aux yeux du monde, indépendamment des cris d'orfraie poussés à Damas et Moscou (dans une Crimée toujours occupée le plus illégalement du monde) contre des frappes US sans l'aval syrien.

Que Barack Obama et ses alliés bombardent ou pas les positions de l'EI en Syrie, que l'avenir soit noir, rose ou gris pour le président syrien, ou que l'Arabie saoudite redevienne la tsarine du monde arabe ou pas, n'y changeront rien : Bachar el-Assad est aujourd'hui sur un nuage, noyé de baraka. Et cela, c'est impardonnable.

P.-S. : Bachar el-Assad est né en 1965. Le 11 septembre. Il n'y a pas de hasard.

Source

(Je remercie l'ami @Erone pour le tuyau.)

11/08/2014

Que se passe-t-il réellement en Syrie et en Irak ?

Kadhafi-Assad.jpg

Deux membres de l'Axe du Bien soralo-chauprado-meyssanien

 

Je reprends ici quelques commentaires de l'ami @Ambact, trouvés sur F.Desouche, car ils seront bientôt supprimés (ce site est malheureusement obligé d'archiver tous les commentaires au bout de cinq jours, pour éviter des poursuites pénales fondées sur les débordements haineux de quelques crétins assurés de l'impunité, indifférents à l'existence des lois liberticides pénalisant les blogueurs).

Or, les commentaires d'@Ambact méritent d'être sauvés de l'oubli, jugez-en par vous-même.

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Concernant ce qui se passe réellement dans les zones contrôlées par l’EIIL, quelles sources fiables existe-t-il ?

Non, parce que depuis le début du conflit en Syrie (dont l’Irak n’est qu’une continuité en bonne partie), la désinformation bat son plein et principalement du côté anti-sunnites !

Pour rappel…

La terrible offensive des djihadistes sur la ville chrétienne de Maaloula, qui au final était une manœuvre d'Assad visant à faire commettre des destructions et des massacres de chrétiens par les agités djihadistes.

Il avait fait mener une mini-attaque par ses troupes contre des positions djihadistes autour de la ville en question, puis contre-attaque desdits djihadistes et… retraite des hommes d'Assad, ce qui fit que les sunnites se retrouvèrent comme des cons, plantés au milieu d’une ville dont ils n’espéraient même pas la conquête.

Coup de bol, les « modérés » de l’ASL ont stoppé les tarés barbus en les empêchant de commettre ce qu'Assad attendait d’eux contre les chrétiens.

Mais seules vous furent présentées « l’offensive et la prise de la ville chrétienne de Maaloula par les rebelles syriens ».

Au passage, Maaloula n’est une « ville chrétienne » que durant les fêtes chrétiennes, grâce aux pèlerins, car sinon majoritairement sunnite.

Et puis, le gentil Assad qui «reprend» Maaloula pour Pâques et va l’y célébrer au milieu des chrétiens… dont il fait tout pour obtenir le massacre par les plus tarés des sunnites, histoire de se rallier l’opinion euro-ricaine chrétienne.

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16/06/2014

L'Iran envisage de coopérer avec les USA pour aider l'Irak

La démonétisation par effet boomerang...

 

Le président iranien Hassan Rohani s'est déclaré samedi disposé à envisager de coopérer avec Washington pour lutter contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Et à aider le gouvernement de Bagdad si celui-ci lui en formule la demande.

Téhéran « peut songer » à travailler avec les Etats-Unis, ennemis jurés de la République islamique, « si l'Amérique lutte contre les groupes terroristes en Irak et ailleurs », a souligné Hassan Rohani lors d'une conférence de presse retransmise en direct par la télévision d'Etat.

Le président iranien faisait probablement allusion à la Syrie, où Téhéran est engagé aux côtés du régime de Bachar al Assad face aux rebelles soutenus par les pays occidentaux et aux djihadistes de l'EIIL. « Nous devons tous combattre les groupes terroristes en paroles et en actes », a-t-il insisté.

Hassan Rohani a assuré que son pays était prêt à aider le gouvernement irakien du chiite Nouri al Maliki « dans le cadre des lois internationales ». Mais il a ajouté que celui-ci n'avait pour l'instant pas sollicité l'aide de Téhéran pour repousser l'offensive des insurgés sunnites.

« L'Iran défendra son territoire si des groupes terroristes menacent sa sécurité », a-t-il ajouté. Les djihadistes sunnites de l'EIIL ont notamment pris le contrôle de la province irakienne de Diyala, frontalière avec l'Iran.

Des dirigeants iraniens avaient déjà proposé ces derniers jours d'apporter une aide militaire à Bagdad et envisagé une coopération avec les Etats-Unis pour enrayer la progression des insurgés vers Bagdad.

Source

J'aimerais bien savoir ce que pensent de cette quenelle nos grands « dissidents » Soral et Dieudonné, pour qui l'Iran des mollahs est un modèle de lutte contre « l'Empire », le second ayant même estimé à la télévision iranienne francophone (sur la chaîne SaharTV, dans la vidéo ci-dessous qui date de février 2011), qu'il serait naturel que les Chrétiens se convertissent à l'islam chiite...

La renaissance du califat par l’EIIL

 

L’avancée spectaculaire de l’EIIL dans le nord de l’irak n’est qu’une confirmation des divisions ethnico-religieuses du pays, ce qui explique pourquoi l’avancée djihadiste devrait s’arrêter aux portes de Bagdad où se trouve la limite confessionnelle.

Le rêve des djihadistes est en train de se concrétiser : la renaissance du califat mésopotamien, éteint depuis le XIIIe siècle avec la fin des Abbassides. À l’époque, l’Empire ottoman avait rétabli l’unité du croissant proche-oriental, mais le cœur de l’islam ottoman était passé à Istanbul. La relative tolérance religieuse ottomane avait autorisé la cohabitation sur place entre shiites, sunnites, chrétiens, yézidis et druzes. La fracture ethnique étant plus forte que l’unité religieuse, les tribus du Hedjaz avaient pu se soulever en 1916 contre l’Ottoman sans craindre l’accusation de fitna, de diviser la communauté musulmane, laquelle n’existait qu’en rêve ou dans le lointain souvenir du Prophète.

Après sept siècles d’oubli, le califat sunnite peut donc renaître. De la Syrie orientale aux frontières de l’Iran, un continuum islamiste est en train de s’implanter durablement grâce au ralliement des tribus sunnites, provoqué par les exactions et l’aveuglement de Bachar el-Assad en Syrie et de Nouri al-Maliki en Irak. La véritable nouveauté dans la prise de Mossoul n’est pas l’extraordinaire poussée de l’EIIL, mais l’inefficacité totale de l’armée irakienne et la collaboration opportuniste des responsables de la majorité sunnite du nord du pays. Celle-ci ne durera sans doute pas, mais en attendant l’islamisme guerrier a montré sa force face au gouvernement shiite compromis avec les Etats-Unis et un système démocratique honni des sunnites, qui ne forment qu’un tiers des musulmans irakiens.

La prise de Bagdad n’est toutefois pas pour demain. La ville est en majorité shiite et les sunnites n’en contrôlent qu’une partie de la rive occidentale. Les « soldats » de l’EIIL ne doivent leur avancée qu’au soutien sunnite et celui-ci ne leur sera d’aucune utilité lorsqu’ils atteindront la limite confessionnelle au nord de Bagdad. Des combats violents auront certainement lieu aux abords de la capitale et sur les marges des zones sunnites, mais le cœur de l’espace shiite devrait rester intact, car le degré de mobilisation des shiites dépasse de loin celui des sunnites, attentistes ou mollement rassemblés derrière les djihadistes. Il suffit d’un débordement des troupes djihadistes pour qu’en quelques heures se recréent les milices shiites, appuyées et armées par l’Iran. Si elle veut s’implanter durablement dans la partie sunnite, l’EIIL n’a aucun intérêt à pousser trop loin les provocations vers le sud.

L’avenir à moyen terme pour l’Irak est une partition ethnico-religieuse. Au nord, notamment à Mossoul, la purification islamiste a évacué depuis déjà dix ans la majorité des chrétiens arabes (3,5 % des Irakiens en 2003) ; les populations kurdes (21 %) garantissent leur propre sécurité dans le Kurdistan irakien. Reste à « stabiliser » (litote pour « purifier ») les frontières de la zone sunnite et à uniformiser à l’intérieur de celle-ci les modes de vie selon les règles de la sharia et d’un islam salafiste qui devra, tôt ou tard, recevoir l’assentiment de la population s’il veut durer. L’histoire de la révolution iranienne montre que ce ralliement de la majorité peut advenir et durer au moins quelques années, pourquoi pas en utilisant le suffrage universel. Le dernier scénario est le conflit inter-religieux shiites/sunnites, provoquant une guerre civile généralisée avec des attentats et des combats de rue à Bagdad et tout autour. Ce scénario « syrien » est toutefois peu probable, car l’EIIL s’épuisera rapidement face aux milices shiites et a besoin de conserver ses forces et ses bases arrières pour l’avenir. Au Moyen Âge, c’est la division du califat qui permit aux croisés de reprendre Jérusalem.

L’attitude occidentale ne devrait pas dépasser les frappes ciblées et le soutien logistique au gouvernement irakien, c’est dire que les Etats-Unis et l’UE ont, depuis déjà longtemps, perdu la main sur cette partie d’échecs.

Source

Le site realpolitik.tv d'Aymeric Chauprade, un des relais français de la propagande de Poutine et du soutien au régime d'Assad, a repris cet article en se gardant bien d'en citer la source, et les commentaires de certains de ses lecteurs sont hilarants. C'est tout juste s'ils n'accusent pas realpolitik.tv de traîtrise... « atlanto-sioniste », bien sûr, comme il sied à cette sorte de « dissidents » habitués aux caricatures soraliennes. Je l'avoue, j'ai bien ri.

25/05/2014

Syrie : un soulèvement détourné

(20 mai 2014)

Cette vidéo constitue une bonne synthèse. Pour aller plus loin, je vous conseille vivement de lire les articles de Stéphane Mantoux, membre de l'excellente Alliance Géostratégique et, notamment, ses trois textes sur les combattants étrangers pro-Assad : Iraniens, Libanais (Hezbollah), Irakiens et autres. Dont certains sont des djihadistes chiites. Eh, oui, ça existe et il n'y a guère que le manichéisme soralien pour idéaliser ces gens.

Egalement, un article relatif à la livraison d'armes aux rebelles, qui distingue les différentes composantes de la rébellion, des modérés aux djihadistes sunnites les plus internationalistes, en passant par les islamistes plus ou moins virulents. Et encore, un billet sur les djihadistes venant de France.

Toute la liste des travaux de ce remarquable blogueur est à exploiter ici.

02/02/2014

A bas le fondamentalisme

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"On fait juste le travail du Tout-Puissant"

 

« (...) Tout pays arabe, sans renoncer à l’Islam mais sans pour autant le "fondamentaliser", pouvait devenir un interlocuteur valable dans le concert des nations. Tout pays, recourant à des fondamentalismes, se place en dehors du concert international, c’est-à-dire en dehors du concert des nations indépendantes et souveraines.

Les Etats-Unis, en laissant une large place au fondamentalisme protestant et en déchainant le fondamentalisme néolibéral, en créant, de toutes pièces et de concert avec des éléments saoudiens, un nouveau fondamentalisme islamiste, sunnite et wahhabite en Afghanistan pour lutter contre l’URSS, sont les premiers responsables de la dislocation de ce concert d’entre les nations.

Les Etats-Unis ont certes été la puissance instigatrice de la formation des Nations Unies, de l’UNESCO et de l’OMS : ils ont aussi été les premiers à les dénoncer et les rejeter, lorsque ces instances contrariaient leurs projets ou constituaient un frein à la pandémie néolibérale qu’ils appelaient de leurs vœux.

Les fondamentalistes islamistes qui poursuivent leurs actions, à la suite des encouragements américains, contre les Etats nationaux arabes ou musulmans, participent à la logique qui sous-tend la Doctrine Bernard Lewis, reprise par Zbigniew Brzezinski : c’est une doctrine qui vise la balkanisation maximale de tout le Grand Moyen Orient (Corne de l’Afrique comprise).

On le voit en Somalie, Etat failli et disloqué, partagé en trois morceaux, un Nord, un Puntland et un Sud. On le voit dans la guerre civile larvée entre Fatah et Hamas dans l’entité palestinienne et à Gaza. On le voit au Liban depuis 1975. On le voit en Irak, où le pays est virtuellement divisé en trois entités antagonistes.

Enfin, on s’en aperçoit lorsque circule la carte-projet de Ralph Peters, un stratégiste américain, issu de l’écurie néo-conservatrice de l’équipe Bush II. Peters entend "redessiner le Moyen Orient", de la Méditerranée à l’Indus, en créant de nouvelles entités étatiques comme le "Kurdistan libre", le Baloutchistan, en unissant le Hassa et le Koweït, les provinces chiites de l’Irak et le Khouzistan arabophone d’Iran, aux dépens de l’Iran, de la Turquie, du Pakistan et de la Syrie, tout en démantelant l’Arabie saoudite.

L’objectif avoué ? Eliminer les frontières de sang, en rassemblant ethnies et confessions au sein d’identités étatiques homogènes. Or cette homogénéité n’a jamais existé au Moyen Orient et même le moins informé des stratégistes américains d’aujourd’hui doit le savoir. Dès la fin de la protohistoire, les peuples s’y sont télescopés, y ont fusionné, créant de la sorte une macédoine inextricable qu’aucun intellectuel, fût-il un élu de l’équipe Bush II, ne pourra jamais démêler en dessinant une nouvelle carte.

La fragmentation des entités existantes créera non pas la paix mais sera source de nouveaux conflits et de nouveaux irrédentismes. La solution pour le Moyen Orient est une solution impériale et syncrétique qui ne pourrait tolérer ni le "fragmentationnisme" ni le fondamentalisme, qui en est le vecteur idéal aux yeux de ceux qui, justement, veulent la fragmentation totale. (...) »

Robert Steuckers (tout l'article est passionnant, je vous en recommande vivement la lecture intégrale)

14/09/2013

Iran, une puissance dévoilée

Un film datant de 2008, écrit par Jean-François Colosimo.

 

(Mise à jour du 13 janvier 2014)

Comme ce film a été supprimé chez tous ses hébergeurs, je vous propose de vous consoler en écoutant un entretien de 2009 avec Jean-François Colosimo.

14/03/2013

Les tueurs

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Non, il ne s'agit pas du célèbre film de Siodmak avec Burt Lancaster et Ava Gardner (1946), mais de personnages dont John Perkins a décrit les méfaits, par exemple dans ces vidéos.

J'ai retrouvé la traduction française, peu connue, parue en janvier 2008 dans la revue Nexus, d'un entretien de juin 2007 entre ce même John Perkins et une journaliste américaine, publié sur le site américain Democracy Now.

Voilà donc cet entretien, ma foi fort intéressant et toujours très actuel. Avant d'en prendre connaissance, je vous conseille de lire ou de relire ceci.

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John Perkins est un ancien « tueur économique » qui a mis pendant dix ans son talent de persuasion et ses compétences d’économiste au service du premier empire mondial. Sa mission : ruiner des pays du tiers-monde pour asseoir les intérêts de grosses entreprises américaines. Aujourd’hui repenti, l’auteur des Confessions d’un assassin financier fait campagne pour convaincre les sociétés de se responsabiliser aux niveaux économique, social et environnemental. La journaliste Amy Goodman l’a interviewé le 5 juin 2007 pour le média alternatif américain Democracy Now !, à l’occasion de la sortie de son second livre L’histoire secrète de l’empire américain, qui n’est pas encore édité en France.

[Entre-temps, ce livre, dont vous pouvez lire ici les 50 premières pages, est sorti en France. En voilà une vidéo de présentation par l'auteur. - Note de Boreas]

Amy Goodman : Avant toute chose, pour ceux qui l’ignorent encore, pouvez-vous rappeler ce qu’est un « tueur économique » ?

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22/02/2012

La Russie réarme, les Etats-Unis désarment

Le bon vieux temps selon Ronald...

 

Pour un peu, on se croirait revenu à la guerre froide.

L'annonce de Vladimir Poutine ressemblerait au début d'une nouvelle course aux armements, si nous étions encore dans le monde bipolaire des années 1947-1991 :

« Au cours de la prochaine décennie, plus de 400 missiles balistiques intercontinentaux, huit croiseurs sous-marins lance-missiles stratégiques, près de 20 sous-marins polyvalents, plus de 50 navires de surface, une centaine d'appareils spatiaux militaires équiperont l'armée russe.

En outre, plus de 600 avions modernes, dont des chasseurs de cinquième génération, plus de mille hélicoptères, 28 régiments de systèmes de missiles sol-air S-400, plus de 2.300 chars modernes, près de 2.000 canons automoteurs équiperont l'armée. »

Le futur président russe « a avancé un montant de 590 milliards d’euros pour moderniser les forces armées russes (...) En fait, un tel plan, chiffré à 474 milliards d’euros, a déjà été adopté l’an passé. Par conséquent, Vladimir Poutine ne fait que le prolonger et l’accentuer en rajoutant quelquels dizaines de milliards supplémentaires. »

Pourquoi ?

« Nous constatons l’émergence continue de nouvelles guerres régionales et locales (...). De nouvelles zones d’instabilité et de chaos délibérément orchestré émergent. Il existe des tentatives d’initier de tels conflits aux frontières mêmes de la Russie et de ses alliés (...).

Les principes de base du droit international sont dégradés et érodés, notamment en matière de sécurité internationale (...). Dans ces circonstances, la Russie ne peut pas s’appuyer sur les seuls canaux diplomatiques et économiques pour résoudre les conflits. Notre pays doit développer de manière suffisante son potentiel militaire dans le cadre d’une stratégie de dissuasion. C’est une condition indispensable pour que la Russie se sente en sécurité et que nos partenaires écoutent les arguments de notre pays.

Les vastes ressources investies dans la modernisation de notre complexe militaro-industriel et dans le rééquipement de l’armée doivent servir de carburant au moteur de notre modernisation économique, afin de créer de la croissance et une situation dans laquelle les dépenses gouvernementales financent de nouveaux emplois, soutiennent la demande du marché et facilitent la recherche scientifique. »

Mais cet écho de guerre froide n'est bien qu'une illusion, complètement anachronique.

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13/02/2012

« Syrie : les troubles orchestrés depuis l'étranger »

AVANT

 

APRES

(le « Nouveau Moyen-Orient » selon Ralph Peters)

 

« La contestation populaire qui se poursuit en Syrie depuis mars dernier est orchestrée par des forces extérieures au pays, a déclaré dimanche à Damas le primat de l'Eglise syriaque orthodoxe d'Antioche, Ignace Zakka Ier Eiwas.

"Ces troubles sont fomentés et organisés par des forces extérieures et non par les membres de la société syrienne", a annoncé le patriarche lors d'une rencontre avec un groupe d'experts russes en visite en Syrie.

Lors de l'entretien qui s'est déroulée dans sa résidence, le patriarche a notamment exclu toute possibilité d'une répression à l'encontre des Chrétiens syriens.

"Les Chrétiens en Syrie restent en sécurité, contrairement à ce qui a lieu en Egypte ou en Irak", a-t-il souligné. (...) »

Source

Comme d'habitude, comme en Irak, comme en Iran, les petits génies de la stratégie occidentale désinforment, utilisent leurs copains turcs et du Golfe, soutiennent les barbus sunnites contre le parti Baas et les chiites.

Pourquoi ? Toutes les réponses se trouvent, notamment, dans Le grand échiquier de Zbigniew Brzezinski, dans la carte du « Nouveau Moyen-Orient » de Ralph Peters et tout a été officiellement annoncé par l'administration Bush.

Il n'y a aucune mystérieuse continuité d'un fantasmagorique complot mondial là-dessous, pas la peine que certains idiots utiles reviennent à des pseudo-photos de Brzezinski avec Ben Laden en Afghanistan pour accréditer des thèses aussi fumeuses : tout est tout simplement écrit noir sur blanc.

Eh oui, les salopards ne s'en cachent pas.

Pour autant, leurs manipulations réussiront-elles ?

On peut en douter :

« Si l’on peut constater évidemment dans l’acte du bloc BAO [bloc américaniste occidentaliste] une duplicité complète et générale, on pourrait alors attendre de cette duplicité qu’elle ne soit pas dépourvue de mémoire et d’intelligence, et qu’elle tire des enseignements des opérations passées pour rendre les opérations présentes plus efficaces. Admettons la duplicité, certes, comme une fatalité de la soi-disant realpolitik dont les experts font leurs choux maigres, mais espérons qu’elle ne soit pas complètement stupide jusqu’à répéter sans cesse les mêmes erreurs. Ce n’est pas le cas. Notre duplicité, en plus d’être ce qu’elle est, est d’une stupidité qui semble n’avoir pas de bornes, sans doute quelque chose comme "au-delà de la stupidité", jusqu’à répéter mécaniquement les mêmes machinations entraînant mécaniquement les mêmes erreurs, débouchant mécaniquement sur les mêmes catastrophes, – et catastrophes pour elle-même (notre duplicité), pour ses propres plans. (La souffrance des gens, inutile et cruelle bien entendu, parsème le long chemin de cette stupidité catastrophique.) »

Philippe Grasset