Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/10/2014

Les Syriens entre la peste et le choléra

... ou entre le régime d'Assad et l'Etat Islamique.

Très intéressants reportage et débat :

Source 1

Source 2

Je renvoie par ailleurs à mes précédents billets sur le sujet, dont celui-ci surtout, mais aussi celui-là plus spécifiquement.

27/09/2014

Unité et danger de l'islam

 

La décapitation d'Hervé Gourdel marque manifestement un tournant dans la prise de conscience des Français.

Les bisounours qui prétendent que non seulement il y aurait des musulmans modérés (ce qui est vrai), mais qu'en outre il y aurait un islam modéré (ce qui est faux), me font bien marrer.

Il suffit de prendre un Coran, ou les écrits de n'importe quel intellectuel musulman un minimum honnête, pour se rendre compte que s'il y a bien, comme le rappelle Zemmour, un islam de la Mecque et un islam de Médine, ces deux aspects sont indissociables dans l'esprit des musulmans eux-mêmes, quels qu'ils soient et où qu'ils soient, car tous deux considérés comme la parole de leur dieu, et donc aussi sacrés l'un que l'autre.

Ce qui explique que très peu de musulmans protestent, ni quasiment aucun spontanément, contre les pratiques terroristes islamistes.

 

Lire la suite

13/09/2014

Syrial winner

Assad.jpg

 

Il n'y a pas de hasard.

Au départ, rien ne le prédestinait à devenir l'un des dictateurs les plus sanguinaires et les plus neurasthéniques, sinon du monde, du moins de la zone arabe. Mais son frère, héritier-tyran, est mort sur une autoroute syrienne, et six ans plus tard, son père décède un 10 juin 2000.

Bachar el-Assad, qui n'en avait rien à cirer de la politique : il apprenait l'ophtalmologie avec le docteur Ed Schulenburg au St Mary's Hospital de Londres tout en s'entraînant à draguer la très sunnite Asma Akhras, est ainsi né une seconde fois en même temps, pratiquement, que le IIIe millénaire. Cela porte bonheur, dit-on : effectivement, il a supplanté son père dans les livres d'histoire.

Sur le fauteuil de papa et vampirisé, comme tout le gang familial, par maman, M. Assad n'a autorisé l'éclosion du superéphémère printemps de Damas que pour mieux le dynamiter quelques jours plus tard : une sorte de Ground Zero du printemps syrien, qui a commencé le 11 mars 2011 à Deraa et qui n'en finit pas d'agoniser. Et avant d'accueillir le pape Jean-Paul II en 2001, il fait arrêter et embastiller des dizaines d'intellectuels. Cela porte bonheur, dit-on : en février 2005, Rafic Hariri, ex-Premier ministre libanais martyr, est littéralement déchiqueté devant le Saint-Georges à Beyrouth. Ensuite, ce sont 24 images, ou presque, par seconde. Le 14 mars 2005 s'écrit en lettres d'or sur une place des Martyrs, toujours à Beyrouth, transformée en placenta géant.

Le 30 avril, l'ex-vice-président de M. Assad, Abdel-Halim Khaddam, accuse son ancien patron d'avoir menacé Rafic Hariri et d'être la tête principale de l'hydre mafieuse contrôlant la Syrie et le Liban. Et puis, après le tonitruant merci du Hezbollah et de ses alliés, la Syrie retire ses soldats, tous ses soldats, du Liban. Cela porte bonheur, dit-on : le 14 juillet 2008, il est l'un des invités principaux, au cœur du défilé militaire sur les Champs-Élysées, de l'inénarrable Nicolas Sarkozy.

Arrive Deraa. Puis Homs. Puis Alep. Puis Deir ez-Zor. Puis toute la Syrie. La guerre civile. Les près de deux cent mille morts. Les barils de TNT. L'ami Vladimir et sa flotte à Tartous. Les manipulations tous azimuts du régime baassiste. Les jihadistes. Les hommes barbares et sanguinaires, al-Nosra et consorts, petits angelots époque préraphaélites, avant les monstres de Daech, de l'État islamique. Les djihadistes. Les femmes, ouvrières stakhanovistes du sexe. Encore des manipulations. Toujours des manipulations. Pour que, dans l'inconscient collectif de la planète, on se dise et on se répète que la peste vaut mieux que le choléra – ou l'inverse. Pour que ce gang alaouite avec toute sa barbarie soit érigé en sauveur du pays, de la région, du monde. Et ces nuages de gaz, jaunes, de couleur miel, qui s'élèvent des points d'impact des bombes chimiques, ces enfants qui meurent sur-le-champ, ces blessures inédites entre Roswell et X-Files. Cela porte-bonheur, dit-on : le délicieux M. Assad est réélu fin avril 2014 à la présidence syrienne avec... 88,7 % des voix.

On le sait : un bonheur n'arrive jamais seul. Des bonheurs encore moins : c'est la loi des séries. Si le Hezbollah est au Liban l'unique, le seul (petit) gagnant de cette parthénogénèse hallucinée et hallucinante, opérée d'abord à Fallouja le 5 janvier 2014 puis à Mossoul le 6 juin de la même année, et qui a asséné sur la gueule du monde un cytomégalovirus d'une ampleur démesurée : Daech, ou État islamique, Bachar el-Assad en a été, worldwide, l'absolu bénéficiaire. Le voilà quasiment réhabilité aux yeux du monde, indépendamment des cris d'orfraie poussés à Damas et Moscou (dans une Crimée toujours occupée le plus illégalement du monde) contre des frappes US sans l'aval syrien.

Que Barack Obama et ses alliés bombardent ou pas les positions de l'EI en Syrie, que l'avenir soit noir, rose ou gris pour le président syrien, ou que l'Arabie saoudite redevienne la tsarine du monde arabe ou pas, n'y changeront rien : Bachar el-Assad est aujourd'hui sur un nuage, noyé de baraka. Et cela, c'est impardonnable.

P.-S. : Bachar el-Assad est né en 1965. Le 11 septembre. Il n'y a pas de hasard.

Source

(Je remercie l'ami @Erone pour le tuyau.)

11/08/2014

Que se passe-t-il réellement en Syrie et en Irak ?

Kadhafi-Assad.jpg

Deux membres de l'Axe du Bien soralo-chauprado-meyssanien

 

Je reprends ici quelques commentaires de l'ami @Ambact, trouvés sur F.Desouche, car ils seront bientôt supprimés (ce site est malheureusement obligé d'archiver tous les commentaires au bout de cinq jours, pour éviter des poursuites pénales fondées sur les débordements haineux de quelques crétins assurés de l'impunité, indifférents à l'existence des lois liberticides pénalisant les blogueurs).

Or, les commentaires d'@Ambact méritent d'être sauvés de l'oubli, jugez-en par vous-même.

-----------------------------

Concernant ce qui se passe réellement dans les zones contrôlées par l’EIIL, quelles sources fiables existe-t-il ?

Non, parce que depuis le début du conflit en Syrie (dont l’Irak n’est qu’une continuité en bonne partie), la désinformation bat son plein et principalement du côté anti-sunnites !

Pour rappel…

La terrible offensive des djihadistes sur la ville chrétienne de Maaloula, qui au final était une manœuvre d'Assad visant à faire commettre des destructions et des massacres de chrétiens par les agités djihadistes.

Il avait fait mener une mini-attaque par ses troupes contre des positions djihadistes autour de la ville en question, puis contre-attaque desdits djihadistes et… retraite des hommes d'Assad, ce qui fit que les sunnites se retrouvèrent comme des cons, plantés au milieu d’une ville dont ils n’espéraient même pas la conquête.

Coup de bol, les « modérés » de l’ASL ont stoppé les tarés barbus en les empêchant de commettre ce qu'Assad attendait d’eux contre les chrétiens.

Mais seules vous furent présentées « l’offensive et la prise de la ville chrétienne de Maaloula par les rebelles syriens ».

Au passage, Maaloula n’est une « ville chrétienne » que durant les fêtes chrétiennes, grâce aux pèlerins, car sinon majoritairement sunnite.

Et puis, le gentil Assad qui «reprend» Maaloula pour Pâques et va l’y célébrer au milieu des chrétiens… dont il fait tout pour obtenir le massacre par les plus tarés des sunnites, histoire de se rallier l’opinion euro-ricaine chrétienne.

Lire la suite

16/06/2014

La renaissance du califat par l’EIIL

 

L’avancée spectaculaire de l’EIIL dans le nord de l’irak n’est qu’une confirmation des divisions ethnico-religieuses du pays, ce qui explique pourquoi l’avancée djihadiste devrait s’arrêter aux portes de Bagdad où se trouve la limite confessionnelle.

Le rêve des djihadistes est en train de se concrétiser : la renaissance du califat mésopotamien, éteint depuis le XIIIe siècle avec la fin des Abbassides. À l’époque, l’Empire ottoman avait rétabli l’unité du croissant proche-oriental, mais le cœur de l’islam ottoman était passé à Istanbul. La relative tolérance religieuse ottomane avait autorisé la cohabitation sur place entre shiites, sunnites, chrétiens, yézidis et druzes. La fracture ethnique étant plus forte que l’unité religieuse, les tribus du Hedjaz avaient pu se soulever en 1916 contre l’Ottoman sans craindre l’accusation de fitna, de diviser la communauté musulmane, laquelle n’existait qu’en rêve ou dans le lointain souvenir du Prophète.

Après sept siècles d’oubli, le califat sunnite peut donc renaître. De la Syrie orientale aux frontières de l’Iran, un continuum islamiste est en train de s’implanter durablement grâce au ralliement des tribus sunnites, provoqué par les exactions et l’aveuglement de Bachar el-Assad en Syrie et de Nouri al-Maliki en Irak. La véritable nouveauté dans la prise de Mossoul n’est pas l’extraordinaire poussée de l’EIIL, mais l’inefficacité totale de l’armée irakienne et la collaboration opportuniste des responsables de la majorité sunnite du nord du pays. Celle-ci ne durera sans doute pas, mais en attendant l’islamisme guerrier a montré sa force face au gouvernement shiite compromis avec les Etats-Unis et un système démocratique honni des sunnites, qui ne forment qu’un tiers des musulmans irakiens.

La prise de Bagdad n’est toutefois pas pour demain. La ville est en majorité shiite et les sunnites n’en contrôlent qu’une partie de la rive occidentale. Les « soldats » de l’EIIL ne doivent leur avancée qu’au soutien sunnite et celui-ci ne leur sera d’aucune utilité lorsqu’ils atteindront la limite confessionnelle au nord de Bagdad. Des combats violents auront certainement lieu aux abords de la capitale et sur les marges des zones sunnites, mais le cœur de l’espace shiite devrait rester intact, car le degré de mobilisation des shiites dépasse de loin celui des sunnites, attentistes ou mollement rassemblés derrière les djihadistes. Il suffit d’un débordement des troupes djihadistes pour qu’en quelques heures se recréent les milices shiites, appuyées et armées par l’Iran. Si elle veut s’implanter durablement dans la partie sunnite, l’EIIL n’a aucun intérêt à pousser trop loin les provocations vers le sud.

L’avenir à moyen terme pour l’Irak est une partition ethnico-religieuse. Au nord, notamment à Mossoul, la purification islamiste a évacué depuis déjà dix ans la majorité des chrétiens arabes (3,5 % des Irakiens en 2003) ; les populations kurdes (21 %) garantissent leur propre sécurité dans le Kurdistan irakien. Reste à « stabiliser » (litote pour « purifier ») les frontières de la zone sunnite et à uniformiser à l’intérieur de celle-ci les modes de vie selon les règles de la sharia et d’un islam salafiste qui devra, tôt ou tard, recevoir l’assentiment de la population s’il veut durer. L’histoire de la révolution iranienne montre que ce ralliement de la majorité peut advenir et durer au moins quelques années, pourquoi pas en utilisant le suffrage universel. Le dernier scénario est le conflit inter-religieux shiites/sunnites, provoquant une guerre civile généralisée avec des attentats et des combats de rue à Bagdad et tout autour. Ce scénario « syrien » est toutefois peu probable, car l’EIIL s’épuisera rapidement face aux milices shiites et a besoin de conserver ses forces et ses bases arrières pour l’avenir. Au Moyen Âge, c’est la division du califat qui permit aux croisés de reprendre Jérusalem.

L’attitude occidentale ne devrait pas dépasser les frappes ciblées et le soutien logistique au gouvernement irakien, c’est dire que les Etats-Unis et l’UE ont, depuis déjà longtemps, perdu la main sur cette partie d’échecs.

Source

Le site realpolitik.tv d'Aymeric Chauprade, un des relais français de la propagande de Poutine et du soutien au régime d'Assad, a repris cet article en se gardant bien d'en citer la source, et les commentaires de certains de ses lecteurs sont hilarants. C'est tout juste s'ils n'accusent pas realpolitik.tv de traîtrise... « atlanto-sioniste », bien sûr, comme il sied à cette sorte de « dissidents » habitués aux caricatures soraliennes. Je l'avoue, j'ai bien ri.

25/05/2014

Syrie : un soulèvement détourné

(20 mai 2014)

Cette vidéo constitue une bonne synthèse. Pour aller plus loin, je vous conseille vivement de lire les articles de Stéphane Mantoux, membre de l'excellente Alliance Géostratégique et, notamment, ses trois textes sur les combattants étrangers pro-Assad : Iraniens, Libanais (Hezbollah), Irakiens et autres. Dont certains sont des djihadistes chiites. Eh, oui, ça existe et il n'y a guère que le manichéisme soralien pour idéaliser ces gens.

Egalement, un article relatif à la livraison d'armes aux rebelles, qui distingue les différentes composantes de la rébellion, des modérés aux djihadistes sunnites les plus internationalistes, en passant par les islamistes plus ou moins virulents. Et encore, un billet sur les djihadistes venant de France.

Toute la liste des travaux de ce remarquable blogueur est à exploiter ici.