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21/08/2014

La Russie encerclée par l'OTAN, selon Olivier Berruyer

 

L'ami @Tarkan pulvérise la désinformation berruyère :

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Le 23 avril 2014, Olivier Berruyer (OB) publie une carte des bases militaires de l'OTAN dans le monde. Puisqu'il a estampillé cette carte (en bas à gauche) du logo de son site, on pourrait croire qu'il en revendique la paternité. Même pas. En fait, il a pompé cette carte sur borgdrone.de, comme on le voit en bas à droite. Qu'est-ce que borgdrone.de ? Un site qui propose des photomontages avec Steven Spielberg et Kim Jong Un (entre autres). Question sérieux et fiabilité de la source, on fait mieux.

Mais voilà, OB publie cette carte en faisant autorité. Surtout qu'elle sert sa cause ! On imagine, naïvement, que OB, chantre de la « réinformation » a scrupuleusement vérifié tout les points indiquant une base. Même pas ! Mais regardons-y de plus près. Tout d'abord, il est extrêmement difficile d'avoir des sources fiables sur les installations de l'OTAN de par le monde, tout comme pour les bases US. Surtout qu'ici, l'amalgame est savamment entretenu par les adversaires de « l'Empire ». Si c'est US, c'est OTAN et vice-versa (on voit bien, sur la carte, qu'on parle de bases américaines avec l'insigne de l'OTAN). En fait, non, pas du tout ! Des bases comme Diego Garcia, Okinawa ou Guantanamo sont exclusivement américaines. L'OTAN n'a aucune autorité ou droit de regard dessus.

Qu'on se comprenne bien. Il n'est nullement question ici de défendre la présence militaire américaine de par le monde, ni même le Traité de l'Atlantique Nord. Seulement de rétablir la vérité, vérité que OB biaise quand ça l'arrange, pour mieux nous « réinformer ». Voici une petite liste de toutes les bases « imaginaires » de cette carte :

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25/05/2014

Syrie : un soulèvement détourné

(20 mai 2014)

Cette vidéo constitue une bonne synthèse. Pour aller plus loin, je vous conseille vivement de lire les articles de Stéphane Mantoux, membre de l'excellente Alliance Géostratégique et, notamment, ses trois textes sur les combattants étrangers pro-Assad : Iraniens, Libanais (Hezbollah), Irakiens et autres. Dont certains sont des djihadistes chiites. Eh, oui, ça existe et il n'y a guère que le manichéisme soralien pour idéaliser ces gens.

Egalement, un article relatif à la livraison d'armes aux rebelles, qui distingue les différentes composantes de la rébellion, des modérés aux djihadistes sunnites les plus internationalistes, en passant par les islamistes plus ou moins virulents. Et encore, un billet sur les djihadistes venant de France.

Toute la liste des travaux de ce remarquable blogueur est à exploiter ici.

25/04/2014

Géopolitique russe

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Poutine ? Ici, une photo pour touristes à Moscou, entre un Nicolas II d'opérette et un drapeau à l'effigie de Staline

 

« (...) Les hommes, Poutine compris, viennent et passent, tandis que les alliances perdurent et dépassent les enjeux personnels. Pourquoi, par exemple, l’idée de Paris d’une union méditerranéenne n’est-elle pas passée ? Avant tout parce que les Allemands jugeaient qu’il n’y avait pas de bases matérielles pour un accord avec le Moyen-Orient, alors qu’ils estimaient que c’était le cas avec la Russie. Ils ont joué la carte du gaz et du pétrole contre la technologie occidentale et, pourquoi le cacher, celle des affinités dues aux racines chrétiennes des deux civilisations.

Deux événements doivent être mis en avant. D’une part, la Chine vient d’ouvrir la porte du Kazakhstan avec des accords dans tous les domaines. Les Russes sont absolument abasourdis de voir cette région basculer vers Pékin où elle exporte tout son pétrole. D’autre part, ils observent la remontée des courants islamistes dans tout le monde arabe. Le contexte affaiblit considérablement les partisans de la politique du front des mécontents, au moment même où le gouvernement Obama n’est plus en mesure de poursuivre sa politique de "cordon sanitaire" autour de la Russie, si tant est qu’il le veuille encore, ce qui n’est pas prouvé.

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13/07/2013

« Extension du domaine du bordel »

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« - Vous chantiez ? j'en suis fort aise. Eh bien : dansez maintenant. »

 

« (...) L’Egypte “démocratiquement” remise dans le bon axe dont nul ne sait exactement dans quel sens il s’oriente, constitue un cas vertigineux d’imbroglio des positions contradictoirement antagonistes et des soutiens paradoxalement contradictoires.

• La Syrie d’Assad se réjouit bruyamment (peut-être la plus bruyante de tous) de la chute de Morsi, qui est applaudie des deux mains par Israël, par l’Arabie et les Émirats, par les USA (d’une main et demi) et par l’UE (d’une seule main assez molle), – bref, par le bloc BAO qui ne rate jamais une occasion “démocratique” d’exprimer sa position.

• La Turquie et l’opposition syrienne et anti-Assad sont, avec le Qatar, les partis les plus désespérées par la chute de Morsi. La Turquie le dit ouvertement et avec fureur tandis que le Qatar est obligé de féliciter la clique Al-Sisi. Les rebelles syriens sont officiellement entre deux eaux. Par ailleurs, ces trois partis sont, dans leur terrible vindicte anti-Assad, les plus proches amis des USA et du bloc BAO qui se réjouissent de leur côté, avec plus ou moins d'entrain, de la chute de Morsi.

• L’Iran s’est payé le luxe après deux-trois jours de réflexion, d’une position qui ne le gêne pas trop, de condamner le “coup d’État démocratique”, suffisamment pour se rapprocher d’une Turquie désespérée, sans se couper bien entendu une seule seconde de son allié syrien qui cultive la position exactement inverse. Nous soupçonnons les dirigeants iraniens de rire entre leurs barbes, puisqu’en s’engageant du bout des lèvres sans vraiment se compromettre, ils ne perdent aucun allié et suscitent leur rapprochement avec des pays importants et qui leur sont géographiquement très proches (la Turquie).

• On ajoutera même, pour compléter cette étrange situation tourbillonnante, l’extraordinaire variété du commentaire “complotiste”, qui est un signe aussi révélateur que le chaos des positions des uns et des autres. Tous les “complotistes”, jusqu’alors plus ou moins unis dans leurs interprétations des événements, se retrouvent aujourd’hui dans des positions parfois diamétralement opposées... Selon que le complotiste est plus anti-USA que pro-Assad, il condamnera absolument la chute de Morsi comme un montage de A jusqu’à Z des USA ; selon qu’il est plus pro-Assad qu’anti-US, il applaudira à l’élimination du dirigeant le plus fameux des Frères qui ne rêvent que de porter la tête de Assad au bout d’une pique révolutionnaire. Inutile de citer l’un ou l’autre, nos lecteurs s’y reconnaîtront bien, et nul jugement de valeur ni de considération dans ce constat, sinon, justement, le constat du désordre...

Où voit-on là-dedans la moindre manœuvre et cohésion géopolitiques, la moindre esquisse de stratégie ? Il y a simplement le tourbillon d’un grand désordre où éclatent en chapelets accusateurs les contradictions et les engagements forcés. Simplement, il s’agit de faire la différence entre les positions fondamentales et légitimes (l’Iran consolide sa position stratégique sans compromettre son alliance fondamentale avec la Syrie, la Syrie poursuit sa tâche principale contre la rébellion subsidiée pour l’essentiel par l’extérieur) et les positions de circonstance, suscitées par des enchaînements indirects, par des situations intérieurs, par des circonstances de communication (le bloc BAO dans son ensemble, les Émirats du Golfe). Enfin, Israël, qui affiche sa satisfaction de la chute de Morsi, ne sait en réalité pas vraiment où se trouve son intérêt décisif. Ce pays a perdu pour l’instant son objectif stratégique principal (l’Iran), passé au dernier rang des préoccupations générales et placé dans une position stratégique renforcée, en plus avec un nouveau président que tout le monde couvre de fleurs quand on y pense, avant même qu’il soit au pouvoir ; Israël se contente donc de tenter de ne pas trop perdre sur ses positions les plus proches (frontières égyptienne et syrienne) sans être assuré de maintenir sa sécurité.

Où pourrait-on voir là-dedans la simple esquisse d’un de ces maîtres-plans (US, évidemment) de “refonte du Moyen-Orient” dont les commentateurs nous régalent à intervalles réguliers. Il s’agit simplement du bordel, en général de type-BAO, enrobé de chaos, glissé dans une enveloppe de désordre. On se contente d’inscrire sur l’enveloppe “Tout va bien, la démocratie avance”, et l’on attend la prochaine crise. (...) »

Philippe Grasset

12/08/2012

Basculement

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Un article particulièrement remarquable de Philippe Grasset, sur l'évolution de la situation au Proche-Orient et surtout, sur le décalage entre les discours officiels des Occidentaux et la réalité du terrain, conduisant ces Occidentaux à se trouver pris au piège de leur représentation. Je n'en cite qu'un court extrait :

« (...) Depuis plusieurs mois, – depuis octobre-novembre 2011, et, résolument, depuis le 4 février 2012 (premier veto russo-chinois à l’ONU), – le bloc BAO [Bloc Américaniste Occidentaliste] a enclenché la vitesse supérieure dans le champ de la communication. Il a créé une narrative d’une puissance énorme, à laquelle, d’ailleurs, il croit pour l’essentiel. Il parle au nom de “la communauté internationale” qu’il croit être à lui tout seul, au nom des droits de l’homme dont il sait tous les secrets, au nom d’un global concept, comme dirait l’ambassadeur McFaul, qui porte dans sa besace la démocratie et toutes les vertus qui vont avec. Rien ne saurait résister à ce torrent de communication ; toutes les supercheries, tous les montages sont utilisés, comme autant d’évidences devant lesquelles il faut s’incliner ; la regime change industry s’impose, notamment grâce à la promotion active du marketing-massacre ; et ainsi de suite… Pendant quelques mois, l’allure du bloc BAO et de sa cavalerie lourde de la presse-Système a été irrésistible. Aucune preuve contraire, aucune dénégation, aucune manifestation de bon sens, aucun conseil d’arrangement ne la faisaient dévier d’un pouce… Puis, subrepticement, la machine s’est enrayée. Il y a deux raisons à cela, qui se sont manifestée avec une rapidité stupéfiante, – car ce qui est subreptice n’implique nullement la lenteur, et l’on dirait même au contraire.

Comme l’écrit M K Bhadrakumar, «[t]he ‘regime change’ is supposed to be a quick, in-and-out operation for it to be cost-effective»[le changement de régime est censé être une rapide opération d'entrée-et-sortie, pour être rentable]. A cet égard, certes, le “scénario libyen” fut une réussite, notamment parce que les Russes sont tombés dans le piège en donnant leur feu vert à l’ONU. Le reste est allé de soi, très vite et efficacement. En deux mois, les rebelles libyens étaient implantés, ravitaillés, soutenus, et ils pouvaient commencer à lancer des offensives organisées. Rien de pareil en Syrie, ce qui fait qu’avec le temps la narrative cousue de fil blanc à commencé à se détricoter (on connaît les étapes diverses : mise en évidence des montages, doutes sur les massacres, apparition d’al Qaïda, etc.) ; la “révolution de sable doux” verse dans la “guerre civile” qui fait de plus en plus désordre. La victoire n’est pas facile du tout, Damas a tenu, Alep n’est pas tombée, Assad persiste et signe, etc.

• L’échec puis la démission [de Kofi Annan, le 3 août 2012, de son poste de médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie] sont la deuxième raison, – paradoxale, pour ceux qui pensaient qu’Annan et sa mission constituaient un des atouts russes en montrant le sérieux et l’attachement de la Russie à un règlement négocié, – donc que son échec serait un échec de la Russie. Pas sûr, et même considérer le contraire… Tant qu’Annan était là, le bloc BAO, jouant à fond l’obstruction, armant les rebelles, etc., pouvait continuer à clamer, selon la narrative, qu’Assad qui constituait la seule force structurée du pays avec l’État et son armée, était par conséquent, en ne déposant pas les armes, la cause unique de l’absence de règlement pacifique ; puisque la condition sine qua non de négociations sérieuses pouvant aboutir à un règlement pacifique conforme aux normes autoproclamées était que les structures en place et manifestement oppressives s’effacent, donc qu’Assad s’en aille. Mais c’est Annan qui est parti et l’on constate que son départ prive le bloc BAO de cet argument de la responsabilité d’Assad à l’intérieur du cycle faussaire et faussé des négociations, de son accusation favorite contre la Russie “allié félon” d’Assad ; ainsi s’effondre la narrative, en perdant la contradiction extérieure apparente qui dissimulait son absence totale de substance. (Certes, il va y avoir un successeur à Annan, mais la dynamique de la situation ne l’attend pas. On lui souhaite bonne chance.)

Ainsi retrouve-t-on durement le contact avec la réalité, c’est cela ? Pas vraiment, puisque toute cette affaire reste du domaine de la communication. En fait, comme tout dans cet univers du système de la communication toujours prêt à jouer au Janus, on bascule d’un extrême à l’autre. La narrative de l’irrésistible victoire du peuple syrien se transforme brutalement en son contraire, – la crise syrienne passant de l’interprétation d’une victoire de plus des droits de l’homme à celle d’un terrible foyer de déstabilisation qui menace toute la région. En quelques jours, les perspectives deviennent catastrophiques, la Turquie et l’Arabie sont en première ligne, ainsi que d’autres menaces de déstabilisation… Et l’on découvre alors combien ceux qui ont suivi cette politique de la narrative sont d’une extrême vulnérabilité et d’une très grande faiblesse. Ils le sont d’autant plus qu’il n’est pas question pour eux, ni de reconnaître une erreur, ni de faire bon usage du fruit de l’expérience ; leur politique reste toute entière prisonnière des contraintes du Système, avec une psychologie terrorisée et une raison prisonnière de l’affectivité pour correspondre à la narrative en cours. Ce n'est donc pas (encore?) la réalité de la situation qu'on retrouve, mais peut-être est-ce la vérité du monde qui s'esquisse. (...) »

Lisez cet article en entier, il en vaut la peine.

09/01/2011

La résistance à l'immigration, ça devrait toujours être ça !

Je remercie le camarade Léonidas, qui intervient sur F.Desouche et sur Fortune, de m'avoir fait connaître cette réjouissante vidéo d'Ewald Stadler, parlementaire autrichien du BZÖ.

Voilà des propos qu'on aimerait entendre plus souvent en France, où notre merveilleuse liberté d'expression constitutionnelle ne peut, par pudeur forcée (nous vivons dans un pays tout de délicatesse et d'amabilités, c'est proverbial), accéder ni à l'Assemblée Nationale, ni au Sénat.