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04/10/2011

Petit bâton...

« (...) Quand on ne s'appuie que sur un gros bâton, il faut veiller à l'état du bâton.

Désormais, la force militaire US fait rire tout le monde. Le dernier avion opérationnel est sorti il y a 30 ans, le Raptor était tellement raptor qu'il se contente de ramper sur les aéroports, le F35 est un désastre budgétaire et technologique.

Ses ravitailleurs datent de l'époque d'Eisenhower, et chaque mois des dizaines sont réformés.

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont été des bourbiers, beaucoup plus meurtriers qu'avoués (par la manière de décompter les pertes et l'emploi de mercenaires).

Le matériel a beaucoup souffert, et n'est pas remplacé. Le Pentagone, ces dix dernières années, a été littéralement étouffé par les crédits, il est devenu une bureaucratie gourmande et obèse, sans aucun muscle.

Avec un corps de bataille de 150 000 hommes, l'empire US est devenu ridicule.

Même la force nucléaire doit être regardé avec méfiance. Déjà, en 2007, le Pentagone avait neutralisé une volonté politique d'attaque nucléaire contre l'Iran, à cause des conséquences.

On est dans le domaine du déclin. Un pays qui ne produit même plus ses munitions ne peut être une puissance dominante, la puissance US s'est usée, et son porte-avion dans la région du Proche Orient, qui terrorisait ses voisins, fait beaucoup moins peur. (...) »

Patrick Reymond

Commentaires

Il est clair que les trains qui n'arrivent pas à l'heure sont ceux qui suscitent le plus d'intérêt...

M. Raymond va tout de même un peu vite en besogne.

Les forces armées américaines ont fait tomber la Serbie sans une troupe au sol, rien que par la mise en œuvre par les tacticiens de l'USAF de la théorie des cinq cercles.

http://www.cesa.air.defense.gouv.fr/IMG/pdf/Strategie-6.pdf

Ils avaient promis de renvoyer l'Irak à l'âge pierre, elle est désormais résolument retournée dans l'ère pré industrielle...

Ils occupent un peu partout les verrous stratégiques qui leur permettent le contrôle des voies de communication et l'accès aux ressources naturelles tout en entretenant aux portes de leurs concurrents potentiels des foyers d'instabilité.

Ils possèdent, réellement, de grands penseurs sur les plans stratégiques et tactiques, ainsi qu'un réseau de soutiens planétaire.

Leurs groupes aéronavales demeurent les maîtres incontestés des océans.

Leur softpower reste, et de loin, le plus influent de la planète.

Certes, ils payent l'addition de tout ça, certes, le problème du recrutement et de la valeur moyenne individuelle des combattants peut être discutée (et après ?...), certes ils sont endettés (qui ne l'est pas).

Mais les voir en bas du podium, les sous estimer, c'est tout à fait prématuré et dangereux, voire hors de la réalité.

Écrit par : léonidas | 04/10/2011

Je suis d'accord avec Léonidas : Les Etats unis sont sur le déclin ,certes mais ils ont encore de beaux restes .

Sur le plan militaire , même si tout n'est pas au top chez eux , ils ont plus de groupes aéronavaux que tous les BRICS réunis . Comme le souligne Léonidas , ils contrôlent encore toutes les routes maritimes de la planète.

Ils ont aussi l'arme de la propagande puisqu'ils contrôlent également les tuyaux et les contenus , Par exemple , l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ( Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet) est sous tutelle du département du Commerce américain ; en plus , la grande majorité des super serveurs (le squelette du réseau www) sont localisés aux Etats-Unis .

Pareil pour des technologies sensibles comme pour le GPS , propriété de la Défense US . Galiléo devrait être la réponse européenne au GPS : pour l'instant ,les tests sont en cours et le système devrait être opérationnel en 2014.

Écrit par : alain21 | 04/10/2011

2014... Les USA existeront-ils encore en 2014 ?

http://www.dedefensa.org/article-a_washington_effondrement_subreptice_et_turbo_28_07_2011.html

Écrit par : Boreas | 05/10/2011

2014, oui, sans doute, même si leur situation intérieur se dégrade, indéniablement. ils ont une petite dizaine d'années devant eux encore, ce qui n'est rien à l'échelle des Braudel's boys :)

Le problème n'est pas tant leur déclin, c'est l'absence de challenger crédible.

La chine, sans doute, mais là encore, pas avant 10 ans, et seulement si les fragilités structurelles de son système lui permettent également de surmonter les conséquences internes de la crise.

En fait, il peut probable de retrouver une hyper-puissance dominatrice comme le sont les USA dans les décennies à venir. Un retour à une forme de multipolarité basées sur des puissances qui seraient jugées moyennes à grandes aujourd'hui me parait plus plausible.

Écrit par : léonidas | 05/10/2011

"Le problème n'est pas tant leur déclin"

Hum... Sincèrement, je doute fort qu'ils aient "une petite dizaine d'années devant eux encore".

Leur situation intérieure est beaucoup, beaucoup plus grave que ce qu'on en entend dire généralement.

Écrit par : Boreas | 05/10/2011

Ben on évoque ici la puissance militaire, pas le pays dans son entier.

Même si les USA s'effondrent rapidement (intéressant au passage l'article de dedefensa...), l'appareil militaire ne disparaitra pas lui du jour au lendemain.

La structure intégrée de l'OTAN non plus, ça prendra plus de temps, tout comme un canard sans tête continue à courir.

La raison en est, à mon sens, que ce dernier, tout comme les groupes financiers dit "américains" ne s’appuie plus sur l'Amérique et son État fédéral.

Il est désormais au de-là, existant par et pour lui même. Le complexe militaro-industriel est plus industriel que militaro et utilise les donc les mêmes ressorts que ces congénères "civils".

L'OTAN aurait du disparaitre avec le Pacte de Varsovie, or, cette structure a toujours su se trouver depuis des raisons pratiques de survivre, de se survivre. L'OTAN est une facette de ce complexe. Le comportement des auxiliaires sera surement déterminant car leur place y est de plus en plus importante et ces derniers, au premiers signes de faiblesse travailleront à prendre plus de pouvoir ou d'autonomie.

Aujourd'hui ce n'est encore pas le cas, même si, c'est vrai, l'affaire de Libye le montre en un sens, les équilibres apparaissent (le sont ils vraiment déjà ?) modifiés.
La supériorité US, technologique entre autre, en dépit du Raptor et de quelques flop reste écrasante. Si l'UE parvient effectivement à mettre en œuvre Galileo, comme le souligne Alain21, alors il faudra reconsidérer les choses.

Écrit par : léonidas | 05/10/2011

Bonjour
Vos analyses sont excates, mais vous oubliez un facteur important je pense.
Le nombre de composants et la complexités des matériels militaires.
Si l économie s éffondre, combien de temps avant que un ou deux sous traitants ne tombent, donc plus de pieces de rechange. Ou bien alors si les ingenieurs ne sont plus payés vous croyez, qu ils iront travaillés ou cultivez leur jardins. Regardez la russie apres l effondrement de l URSS. Certe ils ont fait la guerre en Tchetchenie, mais c est a coté et les Mexicains devraient s inquieté. Maintenant operer des groupes aeronavals en pleine crise économique, ce sera plus compliqué, je pense.

Écrit par : libherT | 05/10/2011

libherT, j'entends bien votre argument et j'en souligne le bien fondé.

Je n'ai toutefois pas affirmé que le niveau de l'armée US resterait inchangé, pour les raisons que vous exposez. La crise économique affectera immanquablement le potentiel "américain" d'une manière ou d'une autre. Plus c'est technologique, plus c'est cher à concevoir, développer, mettre en œuvre et entretenir. On le voit bien dans nos propres armées où le manque de pièces, faute de budget et non de fabricants, obère largement les capacités opérationnelles.


Il faudra voir alors la capacité qu'il y aura à s'approvisionner ailleurs. L'externalisation, de ce point de vue, est un début de piste. La France est "moins avancée" en ce domaine, mais les USA sont largement leader.

On peut imaginer, à terme, l'armée "des USA" ou estampillée comme telle, comme une énorme société type "black water", aujourd'hui "Xe Services", aux dimensions planétaire, vivant pour elle même. Un Business comme un autre...

Tout dépendra vraiment des conséquences de la grande crise. Si les USA tombent, d'autres tomberont également.

Les chercheurs russes avaient toujours le loisir d'aller travailler pour les américains ou les chinois, ou le privé. Qu'en sera t'il demain pour les américains si des pans entiers de l'économie s'effondrent un peu partout, que des secteurs technologiques déclinent au point de disparaitre partout sur terre.
Alors oui, la capacité de projection en prendra donc un coup assez rapidement, c'est certain et seul des conflits limités dans le temps et l'espace seront susceptibles d'être engagés. Exit la thalassocratie !

Écrit par : léonidas | 05/10/2011

Je suis d accord
Einstein avait dit la 3em guerre mondiale sera nucléaire et la 4 em se fera avec des arcs.
Je pense que les guerres futures ressembleront plus a la guerre de 100 ans. Des batailles locals avec peu d homme et avec des fusils et quelques cartouches ( a la place des arcs ).
Les guerres ( a l occidentale ) sont trop chers, un illetré avec un AK 47 ou un RPG peu faire beaucoup de mal. Regardez les videos sur l afghanistan ont voit des soldats appelé les avions pour détruire une maison. Un missile de plusieurs centaine de milliers d euros pour explosé une bicoque en terre, de la folie pure.
La technologie militaire est morte car comme vous le dites, les armées sont mortes, et des mercenaires et des maquisards ont pris le relais. Certe d autres technologies naitront durant ce conflit, qui seront obsolètes pour la guerre d après.

Écrit par : libherT | 05/10/2011

Vous oubliez une chose les loulous, une chose en amont des dépenses militaires: le dollar et son caractére de réserve qui permettent d'acheter toute cette industrie militaire.

Écrit par : Three piglets | 05/10/2011

Mais nous voulons tomber Léonidas, oui, lourdement et de haut.
Que l'immonde systeme oligarchique à la francaise s'effondre dans le sillage de celui des Us.
Que tout ce petit monde soit jugé rapidement et mis hors d'état de nuire une fois pour toute.

Écrit par : Three piglets | 05/10/2011

Je ne pensais pas que j'aurais des commentaires d'un niveau aussi élevé, mes félicitations messieurs.

En fait, je suis d'accord avec tout le monde, mais TP a lapidairement raison en définitive, à mon sens, et en toute immodestie c'est ce que je voulais dire aussi pour ma part, avec mes allusions à l'implosion des USA, inséparable de - car nécessairement consécutive à - celle du dollar.

Après cette implosion, les termes économiques seront différents, même pour une force de projection susceptible de jouer les pirates. Travailler sur les boucliers antimissiles, les drones et les exosquelettes, etc. - en fait, sur tout ce qui fait l'écrasante supériorité potentielle d'une armée de matériel sur une armée d'hommes -, ne restera possible qu'en réunissant deux conditions extrêmement raréfiées : les moyens de payer, et l'accès à l'énorme logistique de maintenance et de renouvellement.

Autant les premiers pourraient à la rigueur subsister quelques temps, par la piraterie "remplaçant" le dollar (mais il faudrait tout de même un pillage à très grande échelle et des clients riches pour acheter le butin), autant le second risque fort de faire complètement défaut.

Du coup, je rejoins libherT : le caractère déterminant de la valeur humaine, proprement militaire (de miles, militis : soldat) reprendra progressivement sa place.

Et dans ce domaine, les USA n'ont pas montré grand-chose, sauf au cinéma.

Écrit par : Boreas | 05/10/2011

Meunier! Meunier! Je t’apporte un peu d'eau pour ton moulin ^^

"La discipline des soldats américains s'est dégradée"

La discipline des soldats américains s'est dégradée et risque de poser un vrai problème si l'armée n'y prend pas garde, a averti mercredi un haut responsable militaire, qui a appelé à mettre en avant l'apprentissage des "valeurs" au sein des forces armées.

"Il y a des problèmes de discipline. Nous n'y avons pas accordé l'attention nécessaire", a déclaré à des journalistes le commandant de l'armée de Terre américaine en Europe, le général Mark Hertling.

Ces problèmes d'indiscipline ne concernent qu'un "petit pourcentage des soldats", qu'il a évalué à 5%. "Mais si l'on permet que ça passe inaperçu, ça devient cancéreux", a prévenu le général, qui est à la tête des 41.000 soldats de l'US Army stationnés en Europe.

Ces problèmes d'indiscipline sont dus aux problèmes rencontrés par une partie des militaires qui rentrent de zones de combat en Afghanistan et d'Irak mais aussi par un manque de formation aux valeurs militaires, a-t-il estimé, expliquant qu'il y avait également des problèmes de discipline sur les théâtres d'opérations.

http://www.theatrum-belli.com/


On reproche souvent, et à raison, aux USA d'avoir privilégié le tout technologique au détriment de l'humain.
Leur supériorité est d'ailleurs fondée sur la machine car leur industrie, autant que les critères techniques en vigueur en occident, leur ont dicté ce choix, je n'y reviens pas.

Et il est très clair que les dégradations économiques actuelles et à venir vont mettre quelques grains de sables (si ce n'est des rochers!) dans les engrenages des forces armées US, gageant à terme leur leadership technologique.
Et sans en arriver à un scénario à la Mad-Max auquel je ne croit pas (encore^^, la nature, comme les financiers ont horreur du vide, ils remplaceront bien la monnaie de réserve dollar par autre chose...) on peut parier que l'humain reprendra l'importance qui fut la sienne sur des théâtres d'intervention limités.

L'importance du recrutement et de la formation, sujets chers à Lyautey, va devenir plus que jamais crucial. La survie de l'espèce en quelque sorte.

Et a recruter bas, voire très bas, ce qui se fait également désormais en Europe, le niveau général des troupes connaît une baisse sensible.

http://usmilitary.about.com/od/justicelawlegislation/a/gangs.htm

Ce qui n'est pas très impactant pour une armée dont la plus-value est technologique devient effectivement très problématique pour une structure disons plus conventionnelle. Les appels du pied massif à destination des banlieues auront chez nous le même effet : effondrement moral et déclin opérationnel. Avec ou sans crise d'ailleurs.

Écrit par : léonidas | 06/10/2011

"financiers ont horreur du vide, ils remplaceront bien la monnaie de réserve dollar par autre chose"

Plus je lis les mecs qui croient dans les forces de la conservation, plus je lis la même prose des années 89 concernant l'Urss.
C'est édifiant cette affaire.

Ah que l'on aime la stabilité!

Écrit par : Three piglets | 06/10/2011

L'URSS a disparu, la Russie est toujours là, non ?

La situation, dans sa globalité est assez inédite.

Il est déjà difficile d'en prévoir les conséquences en soi, alors s'en remettre à une sorte de déterminisme historique pour pronostiquer une rupture brutale, suivit d'un chaos, désolé,mais je manque de données objectives, à mon niveau de connaissance et d'observation, pour adhérer. ceci dit, il est surement parcellaire et perfectible.

Je sais bien que l'internet nous donne un sentiment d'immédiateté et réduit considérablement la notion même du temps. Mais ce n'est que notre perception des choses qui est altérée, pas la réalité, et cette dernière suit son rythme, immuable.

Quant au besoin de stabilité, je dirai même de confort, il n'a rien à voir la dedans.

Écrit par : léonidas | 06/10/2011

Il semblerait que l'armée US se pose aussi la question de la crise énergétique. La haute technologie est gourmande en ressources fossiles :

http://www.cnas.org/files/documents/publications/CNAS_Fueling%20the%20Future%20Force_NaglParthemore.pdf


Autre facteur aggravant sans doute.

Écrit par : Eisbär | 06/10/2011

"L'URSS a disparu, la Russie est toujours là, non ?"

Pouvez vous nous parler de la chute du niveau de vie entre les deux moments historiques?
Du format de l'armée entre ceux-ci?
Et je ne parle pas de l'espérance de vie ou même de l'influence dans le monde au niveau politique...

Le jour et la nuit camarade Leonidas.

Dans le cas occidental, il n'est pas difficile de prédire une changement brutal de frontiére politique.
Les Usa que nous connaissons vont disparaitre.
Des pays en Europe vont passer à la trappe de l'histoire également, la Belgique par exemple, cette création articifielle anglaise, ou le Kosovo (Que les anglo-saxons sont gentils avec les continentaux en nous refourguant des pays qui ne devraient pas exister).
La Chute de l'Urss a changé un paquet de frontières.

Notre Chute-Renaissance également.
Si des patriotes intelligents arrivent au pouvoir en France, nous l'agrandirons.
Ce n'est pas un Estrosi qui peut avoir cette vision historique.

Écrit par : Three piglets | 06/10/2011

@ Eisbär :

Vous avez raison et cette question constitue même l'un des fondements de sa doctrine géostratégique. Le contrôle des ressources pour soi, ou a défaut, faire le nécessaire pour en priver les autres.


Voici ce que dit Philippe Grasset du complexe militaro-industriel américain en 1995, évoquant les problèmes budgétaires du pentagone et la réduction du format des armées et de leurs moyens:

"Ces quelques faits montrent l'état de tension où se trouve aujourd'hui le budget du Pentagone, dont dépend la bonne santé du Complexe. D'ores et déjà, il se trouve en pleine crise, alors qu'aucune réforme structurelle réelle n'a encore eu lieu. L'industrie entame une deuxième phase de restructuration qui passe par des fusions, des liquidations et des absorptions ; elle a déjà perdu près d'un million d'emplois et devrait encore en perdre autant. La “crise aigüe” est bien là ; pourtant, elle n'a pas encore vraiment éclaté ... Devant le Complexe, et le Pentagone, les autorités hésitent. Chaque nouvelle équipe épingle à son programme la réforme du Pentagone. Sans succès. Le Pentagone est un monstre bureaucratique, insaisissable et formidable. Mais il reste la question principale de déterminer ce qu'une réforme en profondeur, une réforme radicale du Complexe aurait comme effet pour l'Amérique elle-même. Devant ce Complexe dont elle ne sait plus que faire, l'Amérique hésite. Bien que dissimulé, elle a à l’esprit le spectre de la Grande Dépression des années trente jamais vraiment résolue mais temporairement écarté par les artifices inouïs du Complexe".

http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=51

On ne peut pas dire que ce complexe, depuis 1995, soit entré en léthargie... ça fait déjà plus de 15 ans qu'on le dit sur la pente, et portant, il est toujours là. ça ne veut pas dire qu'il est éternel, mais même diminué, il reste, encore, le premier.

Je finirai par reproduire l'analyse de Xavier Moreau (Real politik TV) évoquant le retrait US d'Afghanistan :

"Le grand bénéficiaire de cette guerre aux États-Unis reste le complexe militaro-industriel et les sociétés de services privées du secteur de la défense, que l’effort de guerre a enrichi considérablement. Le grand perdant est le peuple américain...
Cette faute se paiera au prix fort et se traduira par ces centaines de milliers de vétérans dont il faudra s’occuper et ensuite réintégrer dans une économie exsangue. Incompétence et aveuglement des élites, guerres inutiles et perdues d’avance, pollution industrielle massive (liée a l’exploitation du gaz de schiste), hypertrophie du complexe militaro-industriel, crise économique, appauvrissement et endettement hors de contrôle, perte de légitimité morale, mensonge de masse, les États-Unis de 2011 rappellent de plus en plus l’Union Soviétique de 1991".

http://www.realpolitik.tv/2011/06/etats-unis-la-chute-finale/

L'URSS n'est plus là, la Russie, si.
Les USA peuvent faire défaut, s'effondrer, il en restera toujours quelque chose.

Écrit par : léonidas | 06/10/2011

La question n'est pas qu'il reste quelque chose ou non.
La question est de penser la Chute des US comme un moment de libération pour notre peuple, si celui ci peut se débarrasser des oligarchies nationales.
Ensuite, que les Us restent une puissance régionale, peu importe, mais je ne veux pas que leur ambassade "promeuve" des "élites diverses et métissée" chez nous : la Chute des Us signifie la fin de l'ingérence dans nos affaires et la fin de la décadence propagée à coup de missiles sur le sol européen.
On ne peut pas faire grand chose contre l'oligarchie américaine, en revanche, la nôtre, on peut lui demander des comptes.

ET vous oubliez le facteur dollar.
Enlevez ce facteur et il ne reste rien des Us.

Écrit par : Three piglets | 06/10/2011

"Le jour et la nuit camarade Leonidas".

Ai je prétendu le contraire, camarade TP ?

Il n'empêche que 2 divisions d'une armée croupion sous-payé et nanti d'un armement du XXème siècle ont mis en déroute une armée, certes de piètre qualité, mais bénéficiant de la formation, de l'encadrement, de l'équipement et des technologies des standards de l'OTAN. C'était il n'y a pas si longtemps, en Géorgie.
Tant qu'un corps bouge, c'est qu'il n'est pas mort. C'est vrai pour la Russie, s'est vrai pour quiconque.

Quant aux conséquences de tout cela, noue verrons bien, il existe des probabilités fortes pour que nous soyons aux premières loges, voire, sur scène.
On se verra peut être à l'entracte ^^

Écrit par : léonidas | 06/10/2011

Attendez Léonidas: l'armée russe d'il y a 3 ans n'était pas une armée de croupion sous-équipée.
Celle de 95 à Grozny, oui, sans conteste, il suffit de lire les Retex pour s'en convaincre.
Vous confondez.

Écrit par : Three piglets | 06/10/2011

Une fois de plus vous lisez trop vite...
sous payée, pas sous équipée.
L'équipement date de la fin du XX ème siècle et n'est pas toujours au niveau des standards de l'OTAN et enfin 2 divisions en état opérationnel, ils ont raclés les fond de tiroir.
N'empêche, le résultat était là et le message est clairement passé aux destinataires :)

Le dollar par ailleurs est toujours là et je pense qu'il ne faut pas l'enterrer trop vite, les chinois soutiennent certes l'Euro, mais ils n'ont aucun intérêt à la disparition du dollar. Ils en ont trop en stock, sans parler des bons du trésor US. Contribuer à sa chute équivaudrait pour eux à se retrouver assis sur un tas de monnaie de singe, là n'est pas leur intérêt.
En revanche, ils entretiendront la dualité euro/dollar

Écrit par : léonidas | 06/10/2011

Donc, les Chinois préfères garder quelques dollars plutôt que d'anéantir monétairement un concurrent?
Oui, possible.
Cela dit entre la destruction d'un rival et le fait de garder un peu de la monnaie de singe, le calcul est rapide.

Écrit par : Three piglets | 06/10/2011

OTAN
L’Espagne participe au bouclier antimissile

Après la Turquie, la Pologne et la Roumanie, l’Espagne va participer au bouclier antimissile de l’OTAN et le site choisi est déjà désigné : le Premier ministre José Luis "Zapatero cède Rota", titre ainsi Público.

cette base navale américaine (sous commandement espagnol), située près de Cadiz (sud de l'Espagne), accueillera 4 nouveaux navires de guerre américains équipés de batteries antimissile et verra l'arrivée de quelque 1 300 soldats américains supplémentaires,

Zapatero a justifié sa décision par la création de plusieurs emplois et par les bénéfices économiques pour la zone...

http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief-cover/1028531-l-espagne-participe-au-bouclier-antimissile

Écrit par : Léonidas | 06/10/2011

Donc, les Chinois préfères garder quelques dollars plutôt que d'anéantir monétairement un concurrent?
Oui, possible.
Cela dit entre la destruction d'un rival et le fait de garder un peu de la monnaie de singe, le calcul est rapide.

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TP, votre raisonnement est guidé par votre culture du choc et de la rupture.

Les chinois ne raisonnent pas comme nous.

Les USA sont les principaux débiteurs des chinois qui sont leur principaux créanciers. Les USA et l'Europe sont les 2 marchés d'importance permettant l'écoulement des produits chinois.

Les chinois ont en ligne e mire les USA, l'Europe ne compte pas en tant que puissance hégémonique.

Les USA jouent de leur monnaie pour contrôler leur concurrent chinois au leadership, ils se sont dits, coupons nous un bras et les chinois y perdront leur tête.

Mais les chinois ont gardé la tête froide et sur les épaules. Ils ont compris le message et cherchent d'ores et déjà une autre monnaie de réserve, l'Euro.

Lorsque les conditions seront réunis pour eux et qu'ils auront transférés leurs avoir US en euros et divers bons européens, ils lâcheront le dollar

Les américains le savent, ils attaquent la zone euro, ses banques, sa monnaie, sa fragile homogénéité (agences de notation, dévaluations, planche à billet, Turquie tec.).

Au final, les chinois préfèreront de toutes les façons traiter avec les hommes doux du vieux continents, séniles et persuadés d'être intellectuellement supérieurs, donc pas dangereux du tout, qu'avec les américains pragmatiques et agressifs.

Le choc et la rupture, TP.

Revoyez la technique du voleur chinois, quelques millimètres par jour et pas plus. Et un matin, plus de vase, on s'en est même pas aperçu.

Ils n'ont aucun intérêt à employer la force dans cette affaire, ils cueilleront l’Amérique quant elle sera mûre.

Écrit par : léonidas | 07/10/2011

joli resumé de la pensée stratégique chinoise !

Écrit par : dgkdgoi | 09/10/2011

"Ses ravitailleurs datent de l'époque d'Eisenhower, et chaque mois des dizaines sont réformés."

Toutes les armées de l'air occidental (EU et Europe) sont concernées par ce problème. C'est le véritable talon d'Achille: sans ravitailleurs, la "projection de puissance" est significativement limitée....

"Un pays qui ne produit même plus ses munitions ne peut être une puissance dominante"

Je pense (sauf erreur de ma part) qu'on peut dire la même chose pour la France, qui ne fabrique plus ses FAMAS et les munitions ad hoc à Saint Etienne...

@leonidas

Certes. L'empire romain avait aussi de beaux restes au IIIe/IV siècle...

"Le dollar par ailleurs est toujours là et je pense qu'il ne faut pas l'enterrer trop vite, les chinois soutiennent certes l'Euro, mais ils n'ont aucun intérêt à la disparition du dollar. Ils en ont trop en stock, sans parler des bons du trésor US."

Les Chinois en ont conscience et sont en train de construire une classe moyenne consommatrice. Une fois que leur marché intérieur sera mature, il jetteront le dollar comme une vieille chaussette. Rendez-vous dans 10 ans...

@TP

Vous avez parfaitement raison quant à la corrélation dollar-armée américaine. Sans le dollar, tout s'écroule!

Écrit par : Imperator. | 10/10/2011

Oui, Imperator, c'est ce que je dis un peu plus bas...

La chine cherche à se passer du dollar. Fort de ce fait, les américains cherchent à détruire les alternatives pour conserver la valeur de leur monnaie et continuer à financer les moyens de leur supériorité.

L'inconnue sera les conséquences de la crise.

Tout se tient.

La chine tire ses revenus des exportations vers l'Europe et les USA, lui permettant de développer sa classe moyenne. Mais cette dernière reste fragile et la récession sur les marchés extérieurs menace sa croissance. Raisons de son soutien à l'UE. Garantir ses débouchés, soutenir la croissance de sa classe moyenne, pérenniser les transferts de technologie européens.
Les chinois soutiendront l'euro car ils en ont besoin comme alternative au dollar, tout comme ils ne laisseront pas le dollar se déprécier d'un coup.
Nous allons évoluer dans ce no man's land encore quelque temps, du moins tant qu'un contrôle relatif des mécanismes de cette crise pourra être exercé.
Après...

Écrit par : léonidas | 10/10/2011

Débat très intéressant et de haute tenue que j'avais manqué. Rien à ajouter si ce n'est que les points de vue de TP et de Léonidas sont parfaitement complémentaires. Seul diffère le degré d'impatience. J'aurais toutefois tendance à donner raison à Léonidas pour son analyse de l'attitude chinoise.

Sinon la clé, à défaut d'être le dollar en lui même, se tient probablement dans le destin de l'industrie financière US. Et puis un petit rappel, la technologie en soit n'a jamais permis de gagner une guerre. Même la deuxième guerre mondiale n'aurait pu être gagnée sans la guerre de fantassins menée par l'URSS et ses quelques 10 millions de morts. Les américains n'auraient jamais pu débarquer en Europe sans cela.

Écrit par : Roland | 16/10/2011

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