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19/09/2014

Comment l'Ukraine peut s'affranchir de la domination russe

A Lougansk, l'entrée de l'usine Luhanskteplovoz, figée dans le passé soviétique

 

Naturellement, quand votre pays subit la défaite sur le front, il ne peut pas s'empêcher d'en ressentir du désespoir et de l'irritabilité, mais il est important de pas permettre à ses émotions de prendre le pas sur la raison.

La plus grande tentation, dans cette situation, consiste à chercher des explications simples et à accuser une sorte de circonstances insurmontables qui ne dépendent pas de nous.

« Poutine est devenu dingue », « nous avons été attaqués par une superpuissance nucléaire », « personne ne peut arrêter les schizophrènes du Kremlin » : ce sont toutes des affirmations actuellement très populaires et pratiques.

Elles sont commodes, avant tout parce qu'elles font entièrement peser sur l'ennemi extérieur la responsabilité de ce qui se passe, par le moyen de la diabolisation.

Qui aurait pu résister à Satan armé de missiles nucléaires ? Personne.

Rien ne dépend de nous. L'Ukraine est une brindille dans un océan de folie et d'animosité.

En réalité, il existe des recettes pour augmenter nos capacités de défense. Aujourd'hui, nous disposons déjà d'un algorithme tout à fait clair et complet pour transformer l'Ukraine en une forteresse qui serait inaccessible au Kremlin en l'espace de quelques années.

Par conséquent, appliquer cet algorithme nous permettra de créer un Etat qui serait significativement moins vulnérable aux moyens d'influence russes traditionnels, d'ici quelques années. Cependant, en attendant, des processus directement inverses sont à l'oeuvre dans ce pays, parce que l'Ukraine est habituée à suivre la voie du moindre effort et que la Russie en profite.

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26/02/2014

Game over (bis)

25/02/2014

Game over

 

Dennis Meadows est l'un des auteurs du fameux livre de 1972 "Les limites à la croissance dans un monde fini". Partant de l'idée de bon sens que la croissance indéfinie est impossible dans un monde fini, les auteurs, un groupe de scientifiques du M.I.T. américain, utilisaient une modélisation des interactions entre ressources, technologie, pollution et population au niveau du monde entier pour tenter de caractériser des "avenirs possibles" du système économique, de la population humaine et de la planète. Leurs résultats les amenèrent à alerter sur le risque qu’en continuant un développement économique sans limite, l’humanité risquait d'épuiser les ressources de la planète et même de dépasser la capacité de la nature à se renouveler elle-même.

L'étude de 1972 a décrit plusieurs scénarios d'évolution possible de l'économie, de la population et des ressources mondiales, chaque scénario correspondant à des choix différents que l'humanité pouvait collectivement faire à partir de 1972. Leur scénario "On continue comme avant", qui correspond grosso modo à ce qui s'est passé par la suite, prédisait que l'approche des limites de la planète commencerait à exercer un fort impact sur la croissance à partir des environs de l'année 2010, impact qui irait ensuite croissant, finissant par déboucher d'ici 2050 au plus tard sur un effondrement, c'est-à-dire une baisse précipitée du niveau de vie et peut-être de la population mondiale, dans une situation d'épuisement des ressources et de l'environnement naturel.

Il est certes permis de mettre en rapport cette alerte précoce avec l'augmentation d'un facteur 2,5 du prix du pétrole depuis 2005, la tendance au plafonnement de la production de carburants liquides, les tensions alimentaires qui se manifestent depuis 2007 ainsi qu'avec la crise financière initiée en 2008 et toujours en cours.

Voici en exclusivité pour Nœud Gordien la version française d'une récente interview de Dennis Meadows, accordée au magazine autrichien Format à l'occasion des quarante ans de l'étude originelle de 1972.

Le discours de Meadows est d'un pessimisme frappant. Il est tentant – et il serait rassurant – de le rejeter d'emblée comme extrémiste. Attention cependant, car Dennis Meadows est tout sauf un excité apocalyptique ! Avoir été à l'origine de l'étude visionnaire des "Limites à la croissance" dès 1972 lui confère une très forte crédibilité. Il mérite d'être écouté, que son regard sur les prochaines décennies soit trop sombre ou qu'il soit justifié, et les questions qu'il pose sont quoi qu'il en soit judicieuses, bien que fort dérangeantes.

La version originale de l'interview est disponible en allemand sur le site de Format.

Une version anglaise est également disponible sur le site Damn the Matrix.

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04/02/2014

L'âge des limites

02/02/2014

Quelle pérennité pour le système dissipatif ?

01/05/2012

La nation et son futur retour

Patriotisme.jpg

 

Le sens moderne et politique du terme « nation » est récent. Sur ce blog, on est réfractaire à la modernité et, par conséquent, loin de s’enflammer pour l'idée d'une nation désormais prétendument républicaine, en réalité anomique et omni-assimilationniste, ou encore pour sa décalcomanie technocratique pseudo-européenne et purement mercantile…

Il me semble au contraire que le sens traditionnel du mot (nation = ceux qui sont nés dans un même lieu et y vivent, nation = peuple) conserve, à supposer bien sûr qu’on lui garde son sens qui exclut une immigration allogène massive, toute sa valeur de référence et son potentiel attractif.

En ce sens, loin de se référer à une simple idée désincarnée et administrative comme le voudraient les utopistes idéologues du vivre-ensemble, l’existence d’une nation est ainsi grandement dépendante de l'origine, de la mentalité et du comportement de ses habitants, mais aussi des communications et donc, de la technologie et de l’énergie.

Le passé l'a amplement démontré. La nation, en ce sens traditionnel, est une constante de l'Histoire. Et de la France.

Pendant le Haut Moyen Age, un mode de vie centré sur la spiritualité et l’autosuffisance, des communications réduites, la vassalité, a préludé à la féodalité ; tout cela favorisant l’émergence de royaumes, voire d’empires, superstructures finalement assez légères (voir les fameux rois « faits néant », comme je préfère les appeler, parmi les Mérovingiens), même sous les Carolingiens ; superstructures, au sein desquelles prospéraient une foule de petites principautés (comtés et duchés) assez libres de leurs choix.

Pas de pétrole (!), des techniques éprouvées, essentiellement agricoles et domestiques, pas d’ambition expansionniste, une vie somme toute harmonieuse, à mille lieues des caricatures à la Michelet…

Peu à peu, les Capétiens, puis les Valois, remettent tout cela en question, après, en fait, le début du XIIIe siècle qui voit, avec les succès de Philippe Auguste, la véritable naissance du royaume de France, par réelle identification du peuple à cette entité plus grande.

Avec Saint Louis démarre la véritable centralisation, le véritable « absolutisme » tant caricaturé et décrié depuis deux siècles, mais en réalité indissociable de la « révolution technique du Moyen Age », qui a permis l’essor démographique et celui des grandes villes, ainsi que le developpement du commerce et des communications (composantes de cette révolution : la charrue, le cheval de trait, l’assolement triennal).

Les moulins, les progrès de la marine à voile, l’industrialisation depuis la Renaissance, complètent progressivement le tableau et signent l’ancrage des « pays » dans le royaume, avant que ce développement ne bascule entre les mains des marchands, des bourgeois qui renversent la donne politique et économique au profit des « spéculatifs » : commerçants, financiers et intellectuels divers, au détriment des « réels » : producteurs, guerriers et prêtres.

Avec les mythes du progrès et de la croissance infinie, promus par la nouvelle élite bourgeoise mais peu intégrés par le peuple au XIXe siècle, c’est le triomphe du matérialisme « scientifique » sur la vision traditionnelle du monde, du vagabondage lucratif sur l’enracinement spirituel, de l’intérêt individuel sur la solidarité collective.

Ce n’est qu’au XXe siècle que le peuple, travaillé au corps par la propagande et ébloui par la fée électricité, le chemin de fer, l’automobile, l’aviation, etc., commence à se détacher réellement de l’Ancien Monde et à plonger, souvent à reculons, dans ce que ses nouveaux maîtres appellent la Modernité.

Pendant ce temps, le royaume de France, travesti en nation française, n’a néanmoins cessé d’exister que sous sa forme politique et sociale pré-révolutionnaire.

Le peuple français, malgré la Terreur, les horreurs génocidaires de la Vendée, les saignées napoléoniennes, l’écoeurante société louis-philipparde, le désastre de Sedan, la Commune, reste patriote au plus haut degré.

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11/08/2011

Collapse - L'effondrement

Je remercie @Eisbär, pour m'avoir fait découvrir ce film par un commentaire sur fortune.fdesouche.com.


 

04/07/2011

Fukushima : « dédramatisation » à l'anglaise

« Bienvenue dans le nuclé'art »

 

 

« Les responsables du Gouvernement britannique ont approché les industriels du nucléaire, afin de concevoir une stratégie et de coordonner les relations publiques pour minimiser la catastrophe nucléaire de Fukushima ; ceci, juste deux jours après le séisme et le tsunami au Japon et avant que ne soit connue l'ampleur de la pollution environnementale radioactive.

Le Guardian s’est procuré les e-mails internes échangés, qui montrent comment les industriels des multinationales de l’énergie nucléaire, comme EDF Energy, AREVA, Westinghouse, etc., ont travaillé dans les coulisses, en étroite collaboration avec le Département de l'Energie et du Changement Climatique (DECC), pour tenter de s'assurer que la catastrophe de Fukushima n’impacte pas leurs plans pour la construction de la nouvelle génération de centrales nucléaires prévue au Royaume-Uni.

"Cela peut faire revenir la confiance en l'industrie nucléaire dans le monde", a écrit un haut fonctionnaire du Département pour les Affaires, l’Innovation et les Compétences (BIS), dont le nom a été expurgé des e-mails. "Nous devons nous assurer que les anti-nucléaires et que l’opinion publique ne gagnent pas du terrain sur ce point. Nous avons besoin d'occuper le terrain et de le tenir. Nous avons vraiment besoin de montrer que la sûreté des installations nucléaires est parfaite".

Les fonctionnaires ont souligné l'importance de prévenir tout incident qui pourrait saper le soutien de la population à l’énergie nucléaire. (...)

Le [BIS] a contacté le 13 mars, par courriels, les firmes nucléaires et leur organe représentatif, l'Association des Industriels du Nucléaire (NIA), soit deux jours après la catastrophe qui a frappé les centrales nucléaires et leurs systèmes de sécurité de secours à Fukushima. Le ministère a soutenu que des images de télévision de l’époque montraient que cela n’était pas grave mais donnaient l'impression d’être plus que "spectaculaires", même si les conséquences de l'accident étaient encore en cours et que les deux fortes explosions dans les enceintes des réacteurs ne s’étaient pas encore produites.

"Les radiations libérées ont été contrôlées et les réacteurs avaient été protégés", a déclaré le fonctionnaire du BIS, dont le nom a été masqué sur les e-mails. "Tout cela fait partie des systèmes de sécurité pour contrôler et gérer une situation comme celle-ci".

Le fonctionnaire a suggéré que si les industriels avaient transmis leurs commentaires, ils devaient être incorporés dans des mémoires destinés aux ministres et aux déclarations du gouvernement. "Nous devons tous travailler à partir des mêmes éléments pour obtenir un message identique à travers les médias et le public".

"Les anti-nucléaires à travers l'Europe n'ont pas perdu de temps pour flouter tout cela en [nouveau] Tchernobyl et [travaux de construction d'un sarcophage]" a dit le fonctionnaire concernant Areva. "Nous devons étouffer toutes histoires tentant de comparer Fukushima à Tchernobyl".

Les responsables japonais avaient d'abord classé l'accident de Fukushima au niveau quatre sur l'échelle internationale des événements nucléaires [INES], ce qui signifie qu'il n’y avait que "des conséquences locales". Mais il a été classé ensuite, le 11 avril, au niveau 7 , ce qui en fait officiellement un accident majeur et le met sur un pied d'égalité avec Tchernobyl en 1986. (...)

Le 7 avril, le Bureau du développement du nucléaire (OND) a invité les entreprises à participer à une réunion au siège de la NIA à Londres. L'objectif était de "discuter d'une communication commune et d’une stratégie d'engagement visant à assurer pour tous de maintenir la confiance parmi le public britannique sur la sécurité des centrales nucléaires et les nouvelles constructions prévues par les politiques par rapport aux récents événements à la centrale nucléaire de Fukushima".

D'autres documents publiés par l’autorité gouvernementale de sécurité nucléaire, le Bureau de la Réglementation Nucléaire (ONR), révèlent que le texte d'une annonce faite le 5 avril concernant l'impact de Fukushima sur le nouveau programme nucléaire  [au Royaume-Uni] avait, en privé, été effacé par les représentants de l'industrie nucléaire, lors d'une réunion la semaine précédente. Selon un ancien régulateur, qui a préféré garder l'anonymat, le degré de collusion était "vraiment choquant". 

Un porte-parole du DECC et du BIS, a déclaré : "Compte tenu du déroulement des événements sans précédent au Japon, il était approprié de partager les informations avec les principaux intervenants, en particulier ceux impliqués dans l'exploitation des sites nucléaires, le gouvernement a été très clair dès le départ qu'il était très important de ne pas l’occulter. Un jugement hâtif et une réponse devraient être fondés sur des preuves tangibles. C'est pourquoi nous avons demandé à l'Inspecteur en chef du nucléaire, le Dr Mike Weightman, de fournir un rapport circonstancié et fondé sur des preuves". (...)

Tom Bruke, un ancien conseiller en environnement du gouvernement et professeur honoraire à l'Imperial College de Londres, a averti que le gouvernement britannique était en train de répéter les erreurs faites au Japon. "Ils sont trop proches de l'industrie, de la dissimulation des problèmes, plutôt que de les révéler et de traiter", a-t-il dit.

"Je serais beaucoup plus rassuré si le DECC s’était soucié de savoir comment le gouvernement allait faire face aux 200 à 300 milliards de dollars de passif qui résulteraient d'un accident nucléaire catastrophique en Grande-Bretagne".

Le gouvernement a confirmé la semaine dernière la construction de huit nouvelles centrales nucléaires en Angleterre et au Pays de Galles. (...)

La NIA n'a pas commenté directement les e-mails diffusés. "Nous sommes financés par nos sociétés membres pour défendre leurs intérêts commerciaux et autres arguments convaincants pour la construction de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni", a déclaré le porte-parole de l'association.

"Nous nous félicitons des conclusions provisoires de l'organisme indépendant de régulation, présentées au gouvernement britannique par le Dr Mike Weightman, rapportant que les réacteurs nucléaires du Royaume-Uni sont sûrs". »

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La traduction de cet article du Guardian par l'organisation Next-Up étant relativement mauvaise (c'est un travail de bénévoles, soyez indulgents), j'ai tenté de l'améliorer un peu dans les extraits qui précèdent.

Pour lire la version originale en intégralité, cliquez ici.

17/06/2011

Les yeux de Joan Jett

 

Je l'avoue, dans le genre rockeuse, après Pat Benatar, celle-là, c'est ma préférée.

D'abord, parce que j'aime les femmes qui ont de beaux yeux, une belle voix et du tempérament. Et je me fous de l'éventuel mauvais goût vestimentaire et capillaire des années 80, c'est le son qui compte avant tout.

Ensuite, parce qu'il faut bien reconnaître qu'à notre époque de nullité musicale et de platitude émotionnelle, le rock, bien qu'anglo-saxon, sous-culturel et systémique (ah, les bruits de moteurs des guitares électriques, émanations de l'ère du machinisme...), est à peu près le seul produit sonore capable d'exprimer la rage, la révolte, l'énergie explosive de la jeunesse et, en quelque sorte, l'âme rebelle inconsciente de tout ce qui se dresse contre la grisaille petite-bourgeoise des larbins du système.

Je ne suis pas un spécialiste de la musique moderne, loin de là, et encore moins du rock. Donc, c'est un peu au hasard et sans prétention autre que l'illustration d'une tonalité psychologique, que je suis allé rechercher au fond de ma mémoire cette bonne vieille Joan Jett (en même temps, elle n'a que 52 ans aujourd'hui !), dont le son me plaît, tout simplement.

En effet, pour moi, le rock, ce n'est pas Roy Orbison ou les Beach Boys, musique pour pucelles anorexiques et minets à foulards. Ça doit être bruyant, âpre, puissant, rageux voire violent, et distribuer une dose d'adrénaline capable de requinquer un dépressif. Exemples :

 

Dirty deeds done dirt cheap (1990, reprise de AC/DC 1976)

 

I hate myself for loving you (1988)

Ça déménage, hein ?

Et non, je ne vous mettrai pas I love rock'n roll. Mais j'aime bien aussi.

02:51 Écrit par Boreas dans Crise, Musique, Société | Lien permanent | Tags : joan jett, rock, années 1980, rage, révolte, énergie |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |

04/06/2011

Exister, c'est consommer