21/10/2014
Au pays du sourire forcé
« Chine : république populaire de la corruption », Canal Plus, magazine Spécial investigation, 06 octobre 2014.
Pas de lien de rechange pour le moment. Juste un résumé ici : https://vimeo.com/107473513 et un extrait là : http://player.canalplus.fr/embed/?param=cplus&vid=114...
« Leçon de propagande chinoise en zone interdite », France 5, 14 octobre 2014.
Lien de rechange : https://vimeo.com/105494748
(Je remercie l'ami @Erone de m'avoir fait découvrir ces vidéos.)
21:01 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Identité, Politique, Propagande, Psychologie, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : chine, corruption, pots de vin, répression, pcc, parti communiste chinois, paysans, agriculteurs, expropriation, immobilier, richesse, luxe, réussite, inégalités, police, régime chinois, communistes, multinationales, dirigeants, princes rouges, bo xilai, xi jinping, maniffestations, ouïghours, violences, attentats, colons, terres, emplois, xinjiang, pétrole, gaz, charbon, communication, tourisme, disparitions, arrestations, exécutions, contrôle, révoltes | Facebook | | Imprimer | |
14/10/2014
Russie Potemkine
« Une ambition désordonnée, immense, une de ces ambitions qui ne peuvent germer que dans l'âme des opprimés, et ne se nourrir que du malheur d'une nation entière, fermente au cœur du peuple russe ». Ces quelques lignes écrites par le marquis de Custine en 1839, en visite à la cour de Nicolas [Ier] à Saint-Pétersbourg résonnent toujours aussi étrangement à chaque résurgence de l'empire russe sur son « étranger proche ». « Cette nation, avide à force de privation, expie d'avance chez elle, par une soumission avilissante, l'espoir d'exercer la tyrannie chez les autres, la gloire, la richesse qu'elle attend la distraient de la honte qu'elle subit, et pour se laver du sacrifice impie de toute liberté publique et personnelle, l'esclave, à genoux, rêve de la domination du monde ». Nonobstant le solide racisme aristocratique d'un auteur du milieu du XIXème siècle dressant un tableau très pittoresque de la Russie tsariste, il n'en reste pas moins que ce carnet de voyage rappelle à l'actualité, notamment depuis le début de la crise ukrainienne.
Le traumatisme des années 90, encore là
De fait encore en grave période de privation, la Russie ne s'est toujours pas relevée du traumatisme qu'elle a connu dans les années 1990 quand le capitalisme le plus prédateur s'y est invité sans période de transition, conduisant à des inégalités économiques presque sans équivalent dans le reste du monde. Mais malgré deux décennies d'ajustements et un boom pétrolier ayant démultiplié les recettes de l'Etat, la route entre Moscou et Saint-Pétersbourg ne possède encore que deux voies par endroit, et un quart des habitants de la seconde ville du pays s'entassent toujours avec résignation dans des logements communautaires, avec souvent des rideaux en guise de séparation physique entre deux familles.
Dans les campagnes, l'eau courante un luxe, les soins médicaux, un rêve
Dans les campagnes - qui continuent de se vider à une vitesse alarmante - l'eau courante reste souvent un luxe, et les soins médicaux un rêve, la Russie étant classée 130ème en terme de qualité des soins par l'OMS, et parallèlement à un léger regain démographique ces dernières années, l'espérance de vie masculine stagne depuis des années autour de 65 ans. De même, malgré des discours rivalisant de volontarisme des politiciens, la Russie ne parvient toujours pas à exporter en quantité significative de produits manufacturés en dehors du domaine très spécifique de l'armement, malgré quelques réussites notables en matière de télécoms ces dernières années. En 2010, les matières premières représentaient ainsi près de 80% des échanges du pays avec l'extérieur...
20:04 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Histoire, Identité, Politique, Propagande, Psychologie, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : russie, potemkine, astolphe de custine, oppression, privations, ambition, tyrannie, capitalisme, prédation, inégalités, infrastructures, routes, eau courante, soins médicaux, campagnes, pétrole, exportations, retard économique, siloviki, corruption, oligarques, verrouillage, vladimir poutine, popularité, âme russe, occident, crimée, ukraine, fierté, brics, chine, gaz, skolkovo, nicolas berdiaev, europe, assassinats, anna politkovskaïa, tchétchénie, urss | Facebook | | Imprimer | |
19/09/2014
Comment l'Ukraine peut s'affranchir de la domination russe
A Lougansk, l'entrée de l'usine Luhanskteplovoz, figée dans le passé soviétique
Naturellement, quand votre pays subit la défaite sur le front, il ne peut pas s'empêcher d'en ressentir du désespoir et de l'irritabilité, mais il est important de pas permettre à ses émotions de prendre le pas sur la raison.
La plus grande tentation, dans cette situation, consiste à chercher des explications simples et à accuser une sorte de circonstances insurmontables qui ne dépendent pas de nous.
« Poutine est devenu dingue », « nous avons été attaqués par une superpuissance nucléaire », « personne ne peut arrêter les schizophrènes du Kremlin » : ce sont toutes des affirmations actuellement très populaires et pratiques.
Elles sont commodes, avant tout parce qu'elles font entièrement peser sur l'ennemi extérieur la responsabilité de ce qui se passe, par le moyen de la diabolisation.
Qui aurait pu résister à Satan armé de missiles nucléaires ? Personne.
Rien ne dépend de nous. L'Ukraine est une brindille dans un océan de folie et d'animosité.
En réalité, il existe des recettes pour augmenter nos capacités de défense. Aujourd'hui, nous disposons déjà d'un algorithme tout à fait clair et complet pour transformer l'Ukraine en une forteresse qui serait inaccessible au Kremlin en l'espace de quelques années.
Par conséquent, appliquer cet algorithme nous permettra de créer un Etat qui serait significativement moins vulnérable aux moyens d'influence russes traditionnels, d'ici quelques années. Cependant, en attendant, des processus directement inverses sont à l'oeuvre dans ce pays, parce que l'Ukraine est habituée à suivre la voie du moindre effort et que la Russie en profite.
01:12 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Histoire, Politique, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : ukraine, russie, domination économique, énergie, dépendance énergétique, indépendance, gaz, gazprom, réformes, travaux de modernisation, industries post-soviétiques | Facebook | | Imprimer | |
01/06/2014
Comment la Russie a contribué à la ruine de l'Ukraine
Chantiers navals de Nikolaïeff, 2013
« (...) A la chute de l’URSS en 1991, l’Ukraine et la Crimée qui lui était rattachée votèrent pour leur indépendance. En 1994, l’Ukraine par le mémorandum de Budapest du 5 décembre 1994 accepta le transfert en Russie de son arsenal nucléaire pour un démantèlement. En vertu d’un accord conclu entre la Russie et l’Ukraine, le 28 mai 1997, concernant le partage de la flotte de la mer Noire, 83% des navires soient 338 unités sont transférés à la Russie, les 17% restant (80 navires) allant à l’Ukraine. Pour la location de la base, l’armée russe a bénéficié d’un tarif particulièrement avantageux : 8 millions de dollars, annuellement, depuis 1997 ; un nouvel accord prévoyait une location pour trente ans à compter de 2017 au prix de 100 millions de dollars par an. En contrepartie, l’Ukraine bénéficiait de la livraison de gaz à un tarif de préférence.
S’agissant de l’industrie ukrainienne, les entreprises russes ont procédé à des rachats à bas prix de leurs concurrentes afin de les mettre en faillite. L’un des exemples les plus emblématiques est représenté par les chantiers navals de Nikolaïeff, les plus importants du pays. La société a été scindée en trois. Une partie est restée ukrainienne, une autre est revenue à des actionnaires russes, la troisième a été reprise par des investisseurs hollandais. Ceux-ci ont développé la société qu’ils avaient acquise en offrant à leurs employés des salaires élevés pour le pays. La société ukrainienne a stagné tandis que la russe a fait faillite. C’est de cette manière que se crée la "russophobie".
L’attitude russe a été l’un des facteurs qui a conduit à la révolution Orange même si la ville de Nikolaïeff n’a pas participé aux événements. La Russie déclencha alors une "guerre du gaz" qui sera suivie de trois autres. Face à l’inconséquence des gouvernements ukrainiens successifs (le prédécesseur de Iakounovitch avait conclu un accord avec l’Union européenne), la Russie a proposé un partenariat aux effets destructeurs pour l’industrie ukrainienne. Mais après le déclenchement des manifestations de novembre à Kiev, Vladimir Poutine a reconsidéré la politique menée à l’égard de l’Ukraine. Ainsi, le projet visant à s’approprier le réseau de gazoducs du pays a été abandonné et une aide de 11 milliards de dollars a été proposée. (...) »
Sur l'état actuel des chantiers navals de Nikolaïeff, jetez un oeil à cet article (en anglais).
15:59 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Histoire, Stratégie | Lien permanent | Tags : ukraine, ruine, russie, flotte de la mer noire, crimée, gaz, industrie, chantiers navals, nikolaïeff | Facebook | | Imprimer | |