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04/07/2011

Fukushima : « dédramatisation » à l'anglaise

« Bienvenue dans le nuclé'art »

 

 

« Les responsables du Gouvernement britannique ont approché les industriels du nucléaire, afin de concevoir une stratégie et de coordonner les relations publiques pour minimiser la catastrophe nucléaire de Fukushima ; ceci, juste deux jours après le séisme et le tsunami au Japon et avant que ne soit connue l'ampleur de la pollution environnementale radioactive.

Le Guardian s’est procuré les e-mails internes échangés, qui montrent comment les industriels des multinationales de l’énergie nucléaire, comme EDF Energy, AREVA, Westinghouse, etc., ont travaillé dans les coulisses, en étroite collaboration avec le Département de l'Energie et du Changement Climatique (DECC), pour tenter de s'assurer que la catastrophe de Fukushima n’impacte pas leurs plans pour la construction de la nouvelle génération de centrales nucléaires prévue au Royaume-Uni.

"Cela peut faire revenir la confiance en l'industrie nucléaire dans le monde", a écrit un haut fonctionnaire du Département pour les Affaires, l’Innovation et les Compétences (BIS), dont le nom a été expurgé des e-mails. "Nous devons nous assurer que les anti-nucléaires et que l’opinion publique ne gagnent pas du terrain sur ce point. Nous avons besoin d'occuper le terrain et de le tenir. Nous avons vraiment besoin de montrer que la sûreté des installations nucléaires est parfaite".

Les fonctionnaires ont souligné l'importance de prévenir tout incident qui pourrait saper le soutien de la population à l’énergie nucléaire. (...)

Le [BIS] a contacté le 13 mars, par courriels, les firmes nucléaires et leur organe représentatif, l'Association des Industriels du Nucléaire (NIA), soit deux jours après la catastrophe qui a frappé les centrales nucléaires et leurs systèmes de sécurité de secours à Fukushima. Le ministère a soutenu que des images de télévision de l’époque montraient que cela n’était pas grave mais donnaient l'impression d’être plus que "spectaculaires", même si les conséquences de l'accident étaient encore en cours et que les deux fortes explosions dans les enceintes des réacteurs ne s’étaient pas encore produites.

"Les radiations libérées ont été contrôlées et les réacteurs avaient été protégés", a déclaré le fonctionnaire du BIS, dont le nom a été masqué sur les e-mails. "Tout cela fait partie des systèmes de sécurité pour contrôler et gérer une situation comme celle-ci".

Le fonctionnaire a suggéré que si les industriels avaient transmis leurs commentaires, ils devaient être incorporés dans des mémoires destinés aux ministres et aux déclarations du gouvernement. "Nous devons tous travailler à partir des mêmes éléments pour obtenir un message identique à travers les médias et le public".

"Les anti-nucléaires à travers l'Europe n'ont pas perdu de temps pour flouter tout cela en [nouveau] Tchernobyl et [travaux de construction d'un sarcophage]" a dit le fonctionnaire concernant Areva. "Nous devons étouffer toutes histoires tentant de comparer Fukushima à Tchernobyl".

Les responsables japonais avaient d'abord classé l'accident de Fukushima au niveau quatre sur l'échelle internationale des événements nucléaires [INES], ce qui signifie qu'il n’y avait que "des conséquences locales". Mais il a été classé ensuite, le 11 avril, au niveau 7 , ce qui en fait officiellement un accident majeur et le met sur un pied d'égalité avec Tchernobyl en 1986. (...)

Le 7 avril, le Bureau du développement du nucléaire (OND) a invité les entreprises à participer à une réunion au siège de la NIA à Londres. L'objectif était de "discuter d'une communication commune et d’une stratégie d'engagement visant à assurer pour tous de maintenir la confiance parmi le public britannique sur la sécurité des centrales nucléaires et les nouvelles constructions prévues par les politiques par rapport aux récents événements à la centrale nucléaire de Fukushima".

D'autres documents publiés par l’autorité gouvernementale de sécurité nucléaire, le Bureau de la Réglementation Nucléaire (ONR), révèlent que le texte d'une annonce faite le 5 avril concernant l'impact de Fukushima sur le nouveau programme nucléaire  [au Royaume-Uni] avait, en privé, été effacé par les représentants de l'industrie nucléaire, lors d'une réunion la semaine précédente. Selon un ancien régulateur, qui a préféré garder l'anonymat, le degré de collusion était "vraiment choquant". 

Un porte-parole du DECC et du BIS, a déclaré : "Compte tenu du déroulement des événements sans précédent au Japon, il était approprié de partager les informations avec les principaux intervenants, en particulier ceux impliqués dans l'exploitation des sites nucléaires, le gouvernement a été très clair dès le départ qu'il était très important de ne pas l’occulter. Un jugement hâtif et une réponse devraient être fondés sur des preuves tangibles. C'est pourquoi nous avons demandé à l'Inspecteur en chef du nucléaire, le Dr Mike Weightman, de fournir un rapport circonstancié et fondé sur des preuves". (...)

Tom Bruke, un ancien conseiller en environnement du gouvernement et professeur honoraire à l'Imperial College de Londres, a averti que le gouvernement britannique était en train de répéter les erreurs faites au Japon. "Ils sont trop proches de l'industrie, de la dissimulation des problèmes, plutôt que de les révéler et de traiter", a-t-il dit.

"Je serais beaucoup plus rassuré si le DECC s’était soucié de savoir comment le gouvernement allait faire face aux 200 à 300 milliards de dollars de passif qui résulteraient d'un accident nucléaire catastrophique en Grande-Bretagne".

Le gouvernement a confirmé la semaine dernière la construction de huit nouvelles centrales nucléaires en Angleterre et au Pays de Galles. (...)

La NIA n'a pas commenté directement les e-mails diffusés. "Nous sommes financés par nos sociétés membres pour défendre leurs intérêts commerciaux et autres arguments convaincants pour la construction de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni", a déclaré le porte-parole de l'association.

"Nous nous félicitons des conclusions provisoires de l'organisme indépendant de régulation, présentées au gouvernement britannique par le Dr Mike Weightman, rapportant que les réacteurs nucléaires du Royaume-Uni sont sûrs". »

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La traduction de cet article du Guardian par l'organisation Next-Up étant relativement mauvaise (c'est un travail de bénévoles, soyez indulgents), j'ai tenté de l'améliorer un peu dans les extraits qui précèdent.

Pour lire la version originale en intégralité, cliquez ici.

31/05/2011

Fukushima : 3000 milliards de doses létales dans la nature

William Blake, Les voleurs et les serpents (illustration pour L'enfer de Dante, 1824-1827)

 

« Sans attendre les dix ans que prendront le prochain rapport de l’Onu, l’AIPRI [Association Internationale pour la Protection contre les Rayons Ionisants] anticipe son second inventaire des produits de fission et d’activation des 6 réacteurs de Fukushima d’une puissance globale de 4696 Mwé. L’AIPRI, rappelant que quasiment tous les carburants "actifs" et "éteints" sont là en probable fusion, considère qu’au moins 8 tonnes de matière ont été fissionnées à Fukushima dans les 577 tonnes de combustible utilisées. Ceci signifie qu’au moins 13,8 kg de matière ont été fissionnés par tonne de carburant pour un burnup putatif moyen d’environ 13 GwJ/t. Dans cette hypothèse, les 6 cœurs "actifs" de Fukushima contiennent des produits de fission et d’activation engendrés par les explosions atomiques atmosphériques de fission. Fukushima, en outre, dispose de 3 fois plus de carburant que Tchernobyl et 4 fois plus de produits de fission. Si l’on tient maintenant compte de l’ensemble "coeurs" (577 tonnes) + le carburant "éteint" (2800 tonnes), Fukushima c’est 8 fois plus de produits de fission et d’activation que l’ensemble des essais atmosphériques de fission et 39 fois plus que Tchernobyl. En terme de doses létales potentielles par inhalation (multiplier les Bq de chaque élément par le facteur de dose et diviser le tout par 5), calculées avec les facteurs de doses OFFICIELS les plus bas fournis par l’AIEA, celles-ci correspondent au chiffre apocalyptique de plus de 3000 milliards de doses létales potentielles, dont un pourcentage indéfini est déjà équitablement réparti dans l’hémisphère nord. Sachant cela, et très inquiète pour la santé des élites dont aucun garde du corps ne sait hélas protéger les poumons, l’AIPRI lance un appel pour résoudre cette question stochastique. Combien de banquiers, savants, politiciens, propagandistes nucléaristes de tout poil subiront-ils un cancer radiologique induit avant dix ans ? »

Source : AIPRI

 

21/03/2011

Le nucléaire, c'est super !

Merci à l'ami SPOILER pour ces deux vidéos.


Déchets, le cauchemar du nucléaire

 

La bataille de Tchernobyl