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26/09/2011

Sortir de la crise par la guerre mondiale ?

 

Dans le contexte général d'anxiété sur fond de crise économique et politique, comme de terrorisme et d'interventionnisme militaire occidental dans le monde arabo-musulman ; anxiété, entretenue actuellement par les médias (la traduction est ), par Hollywood, par les débilo-complotistes et même par des sites de qualité ; il est intéressant de voir que Philippe Grasset, homme mesuré et bien informé s'il en est, ne croit pas à la nouvelle guerre mondiale que ces modernes augures nous présentent comme le dernier recours des sphères de pouvoir :

« D’une façon paradoxale, ou qu’on jugera plutôt provocatrice c’est selon, on observera que cette option de la guerre est extrêmement “optimiste” sinon “utopique”. Elle l’est parce qu’elle s’appuie sur la proposition qu’il y a “un après”, – après la crise, puisque la guerre serait l’option qui dénouerait la crise, par le fer et par le feu, par ce que des esprits appuyés sur une raison subvertie jugeraient être comme une sorte de “Jugement de Dieu”. Notre conviction est au contraire qu’avec la crise, “il n’y a plus d’après” concevable et contrôlable par nos moyens et nos intentions. (La fameuse chanson, peut-être prémonitoire, qu’“A Saint Germain-des-Prés, il n’y a plus d’après”.) Pour le cas de l’“option de la Grande Guerre”, des indications très précises montrent que nous approchons du degré de l’impossibilité industrielle et économique de cette Grande Guerre, aux moyens nécessairement considérables et au champ nécessairement mondial (projection de forces) (...)

Les conditions de la guerre telles que les envisagent les USA ont profondément changé, d’une part durant la Guerre froide lorsque la perspective d’un échange nucléaire impliquait une guerre nécessairement courte, ne nécessitant aucune réserve, d’autre part durant la période depuis la fin de la Guerre froide où les guerres n’ont nécessité, – du point de vue du matériel et de la philosophie d’emploi, – aucun effort nouveau des USA, et surtout pas la nécessité de constituer des réserves. Le résultat est que la base industrielle quantitative de production de guerre des USA est extrêmement faible, voire dérisoire par rapport à ce qui fut constitué durant la Deuxième Guerre mondiale ; sa reconstitution demanderait un effort industriel, technologique et financier qu’il est tout simplement impensable d’envisager aujourd’hui, d’autant qu’il s’agirait d’une base industrielle extrêmement sophistiquée, donc coûteuse et très longue à constituer, – si, même, les USA sont encore capables de la réaliser, hypothèse hautement incertaine. (...)

Dans ce contexte d’impasse complète, il faut ajouter le facteur aggravant du temps. Toute idée de reconstitution d’une base industrielle acceptable de mobilisation, outre la capacité de la réaliser, est quelque chose qui se compterait en années, en très, très longues années. Cela vaut pour les USA comme pour les autres, car cela constitue une nouvelle et implacable réalité de la situation militaire (et militaro-budgétaire). Cette idée n’est pas complètement nouvelle puisque, il y a quelques années, en 2007, une étude avait été faite sur l’hypothèse de l’attaque terrestre de l’Iran par les USA (conflit très limité, rien de la Grande Guerre envisagée). Il avait été conclu qu’un peu plus d’un million d’hommes serait nécessaire et que la seule préparation et mobilisation de cette force prendrait entre deux et trois ans. (...)

Le cas US est évidemment le cas en pointe. Les autres puissances impliquées dans un scénario hypothétique de grand conflit connaissent de meilleures conditions d’une éventuelle mobilisation nécessaire, mais elles ont de très sévères limitations d'un autre type. (Ces puissances sont essentiellement la Russie et la Chine, mais certainement pas l'Allemagne (...), qui est un pays qui n'a plus aucune infrastructure d'armement pouvant lui permettre d'envisager quelque confit que ce soit, et n'étant plus du tout au niveau technologique adéquat, sans parler du soutien populaire.) D’une façon générale, leurs structures de force ne sont nullement orientées vers la projection de forces nécessaires à un grand conflit mais vers le contrôle de la sécurité de leurs zones régionales ; un changement radical, si même il était voulu, demanderait également un temps extrêmement long (bien au-delà de la décennie), sans nulle garantie de succès car les caractéristiques des matériels et l’infrastructure nécessaire, de très haute technologie, pour ce type de forces, pousseraient sans doute vers une situation de blocage “à l’américaine”. La situation porte donc sur un paradoxe qui contrecarre complètement le scénario envisagé : la seule puissance (les USA) qui peut porter une guerre à longue distance, – la Grande Guerre envisagée, – est en train de sombrer très rapidement dans l’impasse et l’impuissance, tandis que les autres sont dans une posture défensive. (...)

si l’on tient à conserver l’option d’une Grande Guerre, le seul moyen restant est, très simplement et radicalement, celui d’un échange nucléaire, où les moyens restent disponibles. Ce cas nous paraît très aléatoire, et dépendre essentiellement d’une instabilité psychologique poussée à son extrême. Mais ce cas, justement, peut paradoxalement bénéficier de la situation de blocage “de civilisation” décrite ci-dessus ; ce blocage est évidemment entretenu également par une paralysie et une pesanteur bureaucratiques extraordinaires, surtout dans les appareils militaires, et cette paralysie et cette pesanteur joueraient probablement contre l’option d’une guerre nucléaire, vu la prudence des bureaucraties ».

Je vous recommande vivement la lecture de l'article complet, ici.

Commentaires

Nous sommes déjà en guerre, une guerre de quatrième génération qui s'efforce d'endormir notre conscience dans la certitude que l'histoire est terminée, qu'a sonné le fin de l'histoire alors que tout autour de nous c'est la guerre de tous contre tous qui profite à l'hyperclasse des 1%. Cette dernière mène sournoisement la Grande Guerre de classe qu'elle remporte haut la main en indexant toutes les autres dans la paupérisation termondiste.

Écrit par : Eisbär | 26/09/2011

Echanges nucléaires?

Bien sûr, préparons nous aux échanges nucléaires! Car c'est bien connu, le meilleur moyen de préparer une guerre c'est de faire ce que l'on aurait fait lors de la dernière guerre si on avait su :

La ligne Maginot aurait été parfaite en 1914, c'est certain.

L'arme nucléaire, c'est juste bon à donner des érections à quelques dictateurs du tier-monde. Ils sont trop content d'avoir une arme qui les aurait imposé sur la scène internationale en 1956...

La bombe atomique c'est un vieux rogaton qu'on agite pour détourner l'attention des armes nouvelles. C'est au niveau électronique que les combats se feront.

Par contre, j'imagine bien des empoisonnements massifs, des maladies type ebola... Avec 7 milliards d'habitant, la vie humaine a une valeur extrêmement réduite. Et les prix se font à la marge!

Écrit par : Archibald | 27/09/2011

Vous avez aimé la Ligne Maginot ? Vous adorerez le projet de défense antimissile balistique !

La France doit-elle se doter d'un bouclier antimissile ? Fin 2010, au sommet de Lisbonne, l'Alliance atlantique s'est fixée l'objectif de développer une capacité de défense antimissile assurant la protection des populations, des territoires et des forces des pays européens de l'OTAN. Alors que la prochaine révision du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale approche, des voix se font entendre quant à l'opportunité de ce peu efficace "bouclier français" au budget dissuasif !

http://www.theatrum-belli.com/archive/2011/09/27/vous-avez-aime-la-ligne-maginot-vous-adorerez-le-projet-de-d.html#more

Écrit par : léonidas | 28/09/2011

@léonidas
"Vous avez aimé la Ligne Maginot ? Vous adorerez le projet de défense antimissile balistique !"

Cessez de dénigrer la Ligne Maginot.

@Archibald
"La ligne Maginot aurait été parfaite en 1914, c'est certain"

Oui, elle aurait été parfaite. D'ailleurs les frontières est de la France étaient plutôt bien défendues à l'époque (entre Verdun et Belfort), d'où le plan Schlieffen.

"L'arme nucléaire, c'est juste bon à donner des érections à quelques dictateurs du tier-monde."

Humm, les USA de 1945 sont les premiers à avoir utilisé la bombe. Pas vraiment des dictateurs du Tiers-monde ayant des problèmes d'érection...

"C'est au niveau électronique que les combats se feront"

Et si la Grande guerre mondiale était déjà en cours, dans sa dimension démographique de substitution de population ?

@Boreas

Quels sont les titre et nom du peintre du tableau ?

Écrit par : Anne Onyme | 28/09/2011

Le peintre se nomme Caspar David FRIEDRICH, peintre et graveur romantique allemand, 1774-1840 . le tableau s'intitule l'arbre aux corbeaux.

Écrit par : PANZER | 17/10/2011

Anne,

le dénigrement de la ligne de la ligne Maginot n'est pas l'objet de l'article dont j'ai placé le lien.

Du moins pas directement, sauf à être de mauvaise fois ou avoir l'esprit tordu, ce qui n'est pas votre cas.

D'ailleurs la ligne Maginot n'a pas besoin de moi pour démontrer l'obsolescence de son principe.
La remise au goût du jour du limes romain ou de la muraille de chine dans une époque où la théorie du blitzkrieg commence à se développer parmi les grands puissances européenne suffit à illustrer la difficulté à laquelle se heurte toujours les états majors. Le problème ne vient pas de la formation donnée à l'École de Guerre, mais comme bien souvent du monde politique et de l'affairisme, du clientélisme.

Le plan Schlieffen n'a pas prouvé l'efficacité d'un tel dispositif, il a juste démontré son inutilité.

Toute fortification contribue à développer un "esprit de forteresse" qui provoque dans la troupe qui y sert un manque d'initiative, une réduction de la combativité, privilégiant l'immobilité et la sclérose au mouvement et à la rapidité. Eben Eamel était une forteresse imprenable, un modèle du genre. Un coup de main d'une poignée de para allemands "souples, félins et manœuvriers" l'a réduit en quelques heures.

La ligne Maginot a du être développée pour complaire aux Bouygues de l'époque, je ne vois pas d'autre explication à la mise en œuvre de cet anachronisme.

Il en va de même pour ce projet de bouclier anti-missile français. Pas d'utilité contre les menaces réelles que l'on peut observer actuellement, au delà de celles fantasmées ou mises en avant par les marchands de peur intéressés. Céder à EADS et autres vendeurs monopolistiques qui entrevoient déjà les bénéfices de ce chantier sans fin, c'est faire le jeu des USA qui nous rejouent la "guerre des étoiles" qui a tant contribué à l'effondrement économique de l'armée rouge.

Dans les années 30, il fallait allouer les crédit au développement des unités blindées et mécanisées, à l'aviation, à la modernisation de la chaîne logistique et non engloutir des millions dans le krack des chevaliers...
Aujourd'hui outre l'entretien de la dissuasion nucléaire, il faudrait, au mépris de tout ce qui fait déjà défaut et tout ce qu'il conviendrait d'acquérir, investir dans une chimère ?

Pfff...

Écrit par : léonidas | 28/09/2011

@léonidas

"Le plan Schlieffen n'a pas prouvé l'efficacité d'un tel dispositif, il a juste démontré son inutilité"

La Ligne Maginot n'a pas été construite jusqu'à Dunkerque. Elle s'arrêtait à Maubeuge. Les Allemands l'ont donc contournée, itérant ainsi le plan Schlieffen de 1914 avec le succès que l'on connaît.

La leçon à tirer du plan Schlieffen concernait justement la question de l'inviolabilité de la neutralité de la Belgique. Pour des raisons diplomatiques, la Ligne Maginot n'a pas été construite jusqu'à la mer.

Encore une fois, les élites françaises, par leur connerie traditionnelle, ont conduit le pays à la débâcle de 1940, à cause de grands principes qui rendent con.

"La remise au goût du jour du limes romain ou de la muraille de chine dans une époque où la théorie du blitzkrieg commence à se développer"

La Ligne Maginot aurait dû être accompagnée d'un programme réorganisant les unités blindées comme cela avait été préconisé par De Gaulle. Malheureusement la doctrine de l'époque était la défense à outrance (compréhensible après les saignées de 1914-1918 dues à la doctrine de l'offensive à outrance).

La Ligne Maginot n'est pas l'équivalent du limes romain. La défense était organisée en profondeur sur 50 km.

"Toute fortification contribue à développer un "esprit de forteresse" qui provoque dans la troupe qui y sert un manque d'initiative, une réduction de la combativité, privilégiant l'immobilité et la sclérose au mouvement et à la rapidité."

Le système Vauban était basé sur des forteresses. Il était pourtant très efficace et peu coûteux.

Le problème vient de la carence en divisions blindées de chars B1-bis.

"Eben Eamel était une forteresse imprenable, un modèle du genre. Un coup de main d'une poignée de para allemands "souples, félins et manœuvriers" l'a réduit en quelques heures."

Concernant la prise d'Eben Emael, il faut savoir que la forteresse possédait un défaut majeur : l'absence de défense sur les dessus du forts face à une attaque parachutée et comme les Allemands ne sont pas les derniers des imbéciles, eh bien...

"La ligne Maginot a du être développée pour complaire aux Bouygues de l'époque, je ne vois pas d'autre explication à la mise en œuvre de cet anachronisme."

La Ligne Maginot était ultra moderne pour l'époque.

Dans les Alpes, la Ligne Maginot a stoppé les énormes attaques italiennes à hauteur des avants-postes et a tenu jusqu'à l'Armistice (tout comme la poche de résistance autour de la Ligne Maginot en Alsace et en Lorraine).

"Il en va de même pour ce projet de bouclier anti-missile français. Pas d'utilité contre les menaces réelles que l'on peut observer actuellement"

A mon avis, un tel bouclier anti-missile n'est pas inutile dans un monde multipolaire et où les terroristes possèdent un arsenal de plus en plus lourd.

"Dans les années 30, il fallait allouer les crédit au développement des unités blindées et mécanisées, à l'aviation, à la modernisation de la chaîne logistique et non engloutir des millions dans le krack des chevaliers..."

On peut se demander pourquoi Paris était une ville ouverte, c'est-à-dire sans défenses militaires.

On pourrait aussi débattre du conflit d'intérêt entre le développement du rail et du camion à des fins militaires. Les Allemands ont misé sur le camion. Les Français ont misé sur le rail. Là encore, les raisons politiques et sociales expliquent ce choix désastreux (troupes françaises peu mobiles) : le lobby des polytechniciens a fait pression sur le gouvernement français pour mettre le paquet sur le rail (et la SNCF date des nationalisations par le Front populaire). Comme quoi notre élite de merde ne date pas d'hier.

Écrit par : Anne Onyme | 28/09/2011

Un second bouclier antimissile en Europe

“Les Pays-Bas contribuent à un bouclier antimissile”, annonce le NRC Handelsblad. Le 26 septembre, le ministre de la Défense a annoncé l’installation de systèmes de radar Smart-L sur les quatre frégates de défense aérienne et de commandement dont disposent les Pays-Bas. Ces systèmes font partie du programme ALTBMD (Programme de défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre) de l’OTAN et sont censés protéger le territoire européen en interceptant des missiles hostiles de portée moyenne.

Mais ce projet a un prix : pour les Pays-Bas, il s’agit d’un investissement de 250 millions d’euros alors que “le ministère doit économiser 1 milliard d’euros”, rappelle le quotidien. Les Pays-Bas sont “le premier pays européen de l’OTAN à contribuer de manière significative” à ce bouclier anti-missile de l’OTAN qui, rappelle NRC, est indépendant du bouclier que les Etats-Unis installent en Roumanie, en Pologne et en Turquie.

http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief-cover/999831-un-second-bouclier-antimissile-en-europe


Le limes romain à partir du troisième siècle, c'est bien le concept de défense en profondeur, élastique, fondée sur des points d'appuis et des réserves mobiles. Je vous renvoies à l'ouvrage de d'E. Luttwak. Même tares, mêmes résultats face à des forces mobiles. Ce type de dispositif s'observe souvent lorsque l'on a plus les moyens de ses ambitions, avec à chaque fois les mêmes effets.

La citadelle de Vauban ou plutôt son système de défense sont à mon sens a rapprocher de la dissuasion nucléaire. Son apport indéniable est d'avantage stratégique que tactique. Combien d'ailleurs ont réellement servie ? Et pour le coup, il y en eu de construite PARTOUT, sur tous les fronts, mêmes maritimes.

Maginot était moderne, un fleuron technologique, certes, qui fut contourné et fut donc inutile tant sur le plan tactique que stratégique, donc un échec.
Quant aux combats des Alpes, je pense que la topographie et la motivation des assaillants ont joué un plus grand rôle que les fortifications elles mêmes.

Avec la dissuasion nucléaire, pas besoin de bouclier anti-missiles, pas plus que dans le cas des conflits asymétriques, du terrorisme ou des menaces générées par un monde multipolaire.
L'argent il faut le mettre dans nos SNLE, dans les FAS, ainsi que dans l'artillerie nucléaire tactique hélas démantelée. Pour le reste, renseignement, forces spéciales, conscription et garde nationale avec un matériel adéquat et entretenu.

Écrit par : léonidas | 28/09/2011

@léonidas

"La citadelle de Vauban ou plutôt son système de défense sont à mon sens a rapprocher de la dissuasion nucléaire. Son apport indéniable est d'avantage stratégique que tactique. Combien d'ailleurs ont réellement servie ?"

La citadelle de Vauban c'est un peu de la dissuasion nucléaire. Rien que ça, c'est déjà très utile (en plus de la dimension politique de grands travaux).

Les citadelles de Vauban, créations royales, ont sauvé la Révolution, les troupes coalisées venant s'y casser les dents.

"Maginot était moderne, un fleuron technologique, certes, qui fut contourné et fut donc inutile tant sur le plan tactique que stratégique, donc un échec."

L'échec est politique et diplomatique. Il n'est pas militaire concernant la Ligne Maginot.

"Quant aux combats des Alpes, je pense que la topographie et la motivation des assaillants ont joué un plus grand rôle que les fortifications elles mêmes."

Certes, mais la dimension alpine est absente dans le cas de la poche de résistance autour de la Ligne Maginot en Alsace et en Lorraine.

"Avec la dissuasion nucléaire, pas besoin de bouclier anti-missiles, pas plus que dans le cas des conflits asymétriques, du terrorisme ou des menaces générées par un monde multipolaire."

Concrètement, vous faites alors comment pour intercepter un missile qui se dirige sur nous ?

Écrit par : Anne Onyme | 28/09/2011

"L'échec est politique et diplomatique. Il n'est pas militaire concernant la Ligne Maginot.
Certes, mais la dimension alpine est absente dans le cas de la poche de résistance autour de la Ligne Maginot en Alsace et en Lorraine".

Pas de cohérence dans le projet, pas d'intégration, donc échec, donc investissement inutile. La résistance des poches en Alsace n'a pas fait une grande différence sur le résultat de la campagne.

"Concrètement, vous faites alors comment pour intercepter un missile qui se dirige sur nous ?"

Je fais en sorte qu'il ne soit pas lancé ou qu'il ne quitte pas son silo... C'est tout l'objet de la dissuasion, du renseignement, et le cas échéant des moyens spéciales.
Un missile qui part, c'est comme un accident, une fois qu'il se produit, vous ne maîtrisez plus rien, c'est l'aléatoire le plus complet, le brouillard de guerre le plus épais.

Alors la priorité, la seule véritable "garantie" (et encore pas à 100%) c'est de travailler sur l'occurrence des choses.

Écrit par : léonidas | 29/09/2011

@léonidas

"Je fais en sorte qu'il ne soit pas lancé ou qu'il ne quitte pas son silo..."

Ok, bon. lol
Vous auriez été à votre place dans l'Etat-major d'avant 1940. :-)
Un bouclier anti-missile n'est pas de trop. Surtout si on a les moyens financiers. Après, c'est une question de priorités dans la vie. ;-)

Écrit par : Anne Onyme | 29/09/2011

Vous pouvez toujours ricaner, Anne.

Il me semble pourtant qu'un certain colonel, qui avait alors de bonnes lectures et un bon sens de l'observation n'avait eu de cesse, avant 1940, de mettre en garde les hommes politiques et donc l'Etat-Major.

Le même, plus tard, ne soulignait il pas qu'il était stupide, voire dangereux, de vouloir mener une politique d'américain avec des moyens d'africains ?

Mais comme vous le dites, tout n'est qu'une question de priorité...

Écrit par : léonidas | 29/09/2011

Pour le reste, bien malin qui pourrait répondre aux critiques du bouclier antimissile évoquées par l'article repris par Theatrum belli et cité par Léonidas :

http://www.theatrum-belli.com/archive/2011/09/27/vous-avez-aime-la-ligne-maginot-vous-adorerez-le-projet-de-d.html

Il y en a d'autres, d'ailleurs :

http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/11/19/bouclier-antimissile-le-grand-echec-de-sarkozy.html

http://www.taurillon.org/Bouclier-anti-missile-une-impasse-strategique

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=18076

Écrit par : Boreas | 29/09/2011

L'idée d'une "guerre mondiale" pour "relancer" la machine relève plus du fantasme qu'autre chose. Mais cela n'exclue pas l'emploi de forces (terrestres, maritimes, etc) ponctuelles; c'est que fait l'Empire afin de subsister...

Je rejoins Anne: je sais qu'il est de bon ton de dénigrer la ligne Maginot, mais l'idée était bonne à l'époque. Seulement, comme d'hab', à cause des incapables, les "élites", elle n'a pas été exploitée jusqu'au bout. Et puis, en France on sait faire des forteresses (on a tendance à l'oublier). Enfin, il a fallu réparer les conn*ries du traité de Versailles (maudite frontière du Nord Ouest!).
Il y a aussi les chars, c'est vrai. Mais un conformisme s'est installé dans les états major après 1918...

Mais là où Léonidas a raison, à très long terme, on ne gagne rien, bien au contraire, à ériger des murs. Le Limes, comme la muraille de Chine, la barrière à la frontière EU-Mexique, n'empêchent absolument pas l'afflux de population, plus ou hostile. Cela retarde au mieux... Ce qui est perçu comme un symbole de force est en fait une preuve de faiblesse!

"Quant aux combats des Alpes, je pense que la topographie et la motivation des assaillants ont joué un plus grand rôle que les fortifications elles mêmes."

Sans oublier notre artillerie, très efficace!

Écrit par : Imperator. | 29/09/2011

@Imperator.

"Le Limes, comme la muraille de Chine, la barrière à la frontière EU-Mexique, n'empêchent absolument pas l'afflux de population, plus ou hostile. Cela retarde au mieux... Ce qui est perçu comme un symbole de force est en fait une preuve de faiblesse!"

Il faut surveiller les frontières et traquer les clandestins à l'intérieur.

"Sans oublier notre artillerie, très efficace"

L'artillerie (de forteresse) était intégrée aux forts de la Ligne Maginot. Grande efficacité. :-)

Écrit par : Anne Onyme | 29/09/2011

Ce n'est pas une critique de la ligne Maginot en elle même, c'est une critique du concept de ligne fortifiée.

Si les Allemands, n'ayant pas d'autres choix, avaient voulu mettre le paquet pour passer à travers, ils l'auraient fait... et seraient passés. Avec des pertes sans doute, mais ils seraient passés. Seulement, voilà, ils avaient le choix ^^

La ligne Mannerheim en Finlande est elle restée inviolable ? Et la ligne Siegfried ? Et la ligne Gustave et le mur de l'Atlantique ?...

Non, la mer en mouvement fini toujours par submerger la digue.

Écrit par : léonidas | 29/09/2011

@léonidas

"Si les Allemands, n'ayant pas d'autres choix, avaient voulu mettre le paquet pour passer à travers, ils l'auraient fait... et seraient passés."

Avec des pertes énormes. Voir leur expérience dans la Trouée de la Sarre ou lorsqu'ils se sont attaqué à la Ligne Maginot en Lorraine avant l'Armistice.

"La ligne Mannerheim en Finlande est elle restée inviolable ? Et la ligne Siegfried ? Et la ligne Gustave et le mur de l'Atlantique ?"

Vous ne pouvez pas comparer la Ligne Maginot avec les autres lignes que vous citez. Elles ne reposent pas sur la même conception. La Ligne Maginot a beaucoup plus de profondeur que les autres lignes qui sont effectivement d'une conception "linéaire", sans profondeur. Le Mur de l'Atlantique n'avait pas une grande valeur défensive au sud du Nord-Pas-de-Calais. La Ligne Siegfried, c'est de la fortification de campagne bétonnée.

"Non, la mer en mouvement fini toujours par submerger la digue"

Une digue peut néanmoins être utile.

Écrit par : Anne Onyme | 29/09/2011

"Avec des pertes énormes."

Oui, c'est ce que j'ai dit...


"les autres lignes qui sont effectivement d'une conception "linéaire", sans profondeur."

Ah bon ? Vraiment ? Quel sots ces germanofinlandais...

Franchement, investir 500 millions de dollar dans les 20 à 30 pour une fortification incomplète, si ça ne sent pas l'arnaque et le lobbying...

Écrit par : léonidas | 29/09/2011

@léonidas

"Ah bon ? Vraiment ? Quel sots ces germanofinlandais..."

Ca a quand même permis aux Finlandais de pas trop mal s'en tirer. Parce qu'à part la fourniture en blindés allemands, ils n'avaient que des skis... lol

Écrit par : Anne Onyme | 29/09/2011

@Anne

"Il faut surveiller les frontières et traquer les clandestins à l'intérieur."

Certes, mais à long terme, il faut veiller comme le lait sur le feu la démographie. Un pays en pleine dépopulation fait office d'appel d'air vis-à-vis de pays plus peuplés et/ou plus prolifiques. Je n'ai pas besoin de vous citer d'exemples (Texas, etc)...

@Leonidas

"Si les Allemands, n'ayant pas d'autres choix, avaient voulu mettre le paquet pour passer à travers, ils l'auraient fait... et seraient passés. Avec des pertes sans doute, mais ils seraient passés. Seulement, voilà, ils avaient le choix ^^"

J'en doute. Ils se seraient défoulés vers l'URSS. Enfin bon, là on est en pleine uchronie.

Écrit par : Imperator. | 30/09/2011

"des indications très précises montrent que nous approchons du degré de l’impossibilité industrielle et économique de cette Grande Guerre, aux moyens nécessairement considérables et au champ nécessairement mondial (projection de forces) (...)"

Pour ceux qui connaissent l'état actuel des forces occidentales, il est évident qu'une guerre mondiale de type industriel entre grandes puissances est tout bonne impossible.
J'ajoute que "la Grande Guerre" a déjà débuté en 2001 avec l'invasion de l'Afgha.

Écrit par : Three piglets | 02/10/2011

armes biologiques, nanotech, génétiques
empoisonnement des grands cours d'eau
guerre electronique (hack des systeme de distribution delectricite, systemes de centrales nucleaires), financière
guerre du taux de parite EUR USD RMB
guerre du controle des ONG

il y a toute une panoplie de nouveaux outils a utiliser plutot que d'utiliser le tout puissant appareil miltaro industriel qui de toute maniere a montré ses limites ces derniers temps, meme pour les USA

ces nouveaux outils peuvent faire bien plus de morts que les outils conventionnels, et sont adaptés aux pays developpés et dépendant du dieu technologie

Écrit par : dgkdgoi | 09/10/2011

guerre chimique de la drogue (distribution de drogue et controle de la distrib vers le pays cible pour tuer la volonté des jeunes gens)

qui distribue les drogues en europe ? qui controle les flux de lheroine d'afghanistan ? de cannabis d'afrique du nord ?

Qui mène la guerre de la drogue contre l'europe ?

Écrit par : dgkdgoi | 09/10/2011

Guerre du droit international : le "droit" international a été cree par les puissants

il n'est pas immuable, il n'est pas un "droit" universel

russie+chine peuvent bloquer tout type de resolution au SC de l'ONU.

Écrit par : dgkdgoi | 09/10/2011

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