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29/07/2012

Opposition syrienne : qui produit le discours ? (suite)

(Mon hébergeur n'offre pas assez de place pour publier ce long article en une fois, désolé. Voilà la suite. A tout hasard, voici un lien vers la première partie.)

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« (...) Et n’oublions pas que la déstabilisation qui a été entreprise dans le domaine de l’information et de l’opinion publique est encore deux fois plus forte sur le terrain. Nous savons déjà (au minimum) que “la CIA et le Département d’Etat… aident l’Armée Syrienne Libre d’opposition à développer des routes logistiques pour acheminer des fournitures à l’intérieur de la Syrie et donnent une formation dans le domaine des communications”.

Les soutes à bombes sont ouvertes. Les plans ont été préparés.

Ces choses étaient en préparation depuis longtemps. L’énorme énergie et la planification méticuleuse qui ont été investies dans ce changement de régime – c’est à vous couper le souffle. La force de persuasion et l'influence des grandes fondations et des think tanks politiques sont considérables, mais l’examen des sources ne se contente pas de titres pompeux, de bourses de recherche et de “briefings de stratégie”. Il exige de demander : directeur exécutif de quoi ? Avoir les mots “démocratie” ou “droits de l’homme” dans l’intitulé de votre job ne vous donne pas un sauf-conduit.

Et si vous êtes un “responsable de la communication”, cela implique que vos paroles devraient être considérées avec une prudence toute particulière. Weiss et Fakher, tous deux responsables de communication - des professionnels des relations publiques. Lors de l’événement de Chatham House en juin 2001, Monajed était inscrit en tant que “directeur de la communication de la National Initiative for Change” et il était directeur des relations publiques pour le Mouvement pour la Justice et le Développement (MJD). Le créateur du site web d’informations NOW Lebanon, Eli Khoury, est un cadre publicitaire de Saatchi. Ces responsables de la communication travaillent dur pour créer ce que Tamara Wittes appelait une [image de] “marque positive”.

Ils vendent l’idée d’une intervention militaire et d’un changement de régime, et la presse grand public est pressée d’acheter. Beaucoup de “militants” et de porte-parole de l’opposition syrienne sont étroitement liés (souvent financièrement) aux Etats Unis et à Londres : à ceux-là mêmes qui mettraient en oeuvre l’intervention. Ce qui veut dire que les informations et les chiffres donnés par ces sources ne sont pas nécessairement de pures nouvelles - ce sont des arguments de vente, une campagne de relations publiques.

Mais il n’est jamais trop tard pour poser des questions, pour examiner des sources. Poser des questions ne fait pas de vous un admirateur d’Assad - c’est un argument spécieux. Cela vous rend seulement moins susceptible de vous tromper. La bonne nouvelle, c’est qu’il naît un sceptique par minute. »

Opposition syrienne : qui produit le discours ?

Voilà un article monumental, essentiel, de Charlie Skelton, paru dans le Guardian du 12 juillet 2012.

Traduction française trouvée ici, complétée et corrigée par mes soins avec ajout des liens hypertexte figurant dans la version originale).

Reproduction libre et vivement encouragée.


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« Les médias ont été trop passifs lorsqu’il s’agit des sources émanant de l’opposition syrienne, en s'abstenant d'examiner leurs arrière-plans et leurs relations politiques. Il est temps d'y regarder de plus près...

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Le directeur de l'Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme, Rami Abdulrahman, au téléphone à son domicile de Coventry, le 6 décembre 2011

 

C’est un cauchemar qui se déroule à travers toute la Syrie, dans les maisons d’Al-Heffa, de Homs et les rues de Houla. Et nous savons tous comment l’histoire se termine : des milliers de soldats et de civils tués, des villes et des familles détruites, et le président Assad battu à mort dans un fossé.

C’est l’histoire de la guerre syrienne, mais il y a une autre histoire à raconter. Un récit moins sanglant, mais néanmoins important. Il s’agit d’une histoire au sujet des conteurs : les porte-parole, les “experts de la Syrie”, les “militants de la démocratie”. Les faiseurs de déclarations. Les personnes qui “exhortent”, “avertissent” et “appellent à l’action”.

C’est un récit sur quelques-uns des membres les plus cités de l’opposition syrienne et leur lien avec l’entreprise anglo-américaine d’élaboration de l’opposition. Les médias traditionnels ont, pour l’essentiel, été remarquablement passifs lorsqu’il s’agit des sources syriennes : les nommant tout simplement “porte-parole officiel” ou “militants pro-démocratie”, sans que la plupart du temps, leurs déclarations, leurs origines ou leurs connexions politiques ne soient vérifiées.

Il est important de préciser qu’enquêter sur un porte-parole syrien ne signifie pas que nous doutions de sa sincérité sur son opposition à Assad. Mais une haine passionnée du régime Assad n’est pas une garantie d’indépendance. En effet, un certain nombre de personnalités du mouvement d’opposition syrienne sont des exilés qui recevaient des fonds du gouvernement américain pour déstabiliser le gouvernement Assad, cela avant même que le Printemps arabe n’éclate.

Bien que le gouvernement des États-Unis n’ait pas encore appelé à renverser Assad par la force, ces porte-parole sont les défenseurs de l’intervention militaire étrangère en Syrie et les alliés “naturels” des néo-conservateurs américains qui ont soutenu l’invasion de Bush en Irak et qui font maintenant pression sur l’administration Obama pour intervenir. Comme nous le verrons, plusieurs de ces porte-parole ont trouvé un soutien et, dans certains cas, ont développé des relations longues et lucratives avec des défenseurs de l’intervention militaire des deux côtés de l’Atlantique.

Le sable s’écoule dans le sablier, a déclaré Hillary Clinton. Comme les combats en Syrie s’intensifient, et que les navires de guerre russes ont mis les voiles vers Tartous, il est grand temps de regarder de plus près ceux qui prennent la parole au nom du peuple syrien.

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25/07/2012

Connerie catholique

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Je ne porte pas la moustache, mais le coeur y est...

 

Je viens de recevoir - les dieux seuls savent par quel biais mon adresse mail est venue à la connaissance des imbéciles auteurs de cet envoi - le message aberrant qui suit :

« S'il y a un fait majeur dans la France d'aujourd'hui, c'est bien le développement de l'islam.

Or, devant ce fait majeur, l'Eglise reste étrangement timorée, tout au moins dans sa partie la plus visible. Tout se passe comme s'il ne fallait surtout pas convertir les musulmans au christianisme.

Il existe bien, au sein de la conférence des évêques de France, un "Service des relations avec l'islam" (alors qu'on peut naturellement dialoguer avec les musulmans, mais certainement pas avec l'islam). Mais ce service ne fait rien pour l'évangélisation des musulmans.

Pire : les musulmans qui, malgré les nombreux obstacles, demandent le baptême sont trop souvent traités en parias dans notre Eglise.

Il est urgent de réagir !

Il faut absolument changer de fond en comble les principes du dialogue islamo-chrétien en France.

Alors, signez vite et faites signer la supplique que nous venons d'adresser au cardinal Vingt-Trois, et à ses confrères dans l'épiscopat.

C'est très simple: il vous suffit d'écrire votre courriel au bas de cette supplique, en cliquant ici.

Il faut absolument que nous soyons des milliers pour qu'enfin, l'Eglise de France prenne à bras-le-corps cette mission prioritaire : annoncer Jésus-Christ aux millions de musulmans présents sur le sol français !

Merci de votre aide, de votre soutien, et de votre prière.

L'équipe de Riposte catholique »

Passons sur le fait, déjà, de SUPPLIER un prélat immigrophile de faire plus et mieux. Passons aussi sur les nombreuses prises de positions hautement critiquables des catholiques d'aujourd'hui et souvent d'hier.

Je sais bien qu'il n'y a rien de plus crétin qu'un moderne chrétien (ce n'est même pas une insulte, les deux mots ont la même étymologie), que pour lui, peu importent l'origine et l'identité d'un humanoïde pourvu qu'il ait deux bras, deux jambes et une tête (et encore !), que le mot d'ordre de l'évangélisationAllez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »), loin d'avoir été discrédité à ses yeux par des siècles de totalitarismes coloniaux jésuito-cautionnés, est encore pour lui le fantasme universaliste et unificateur suprême...

Quand même.

Etre aveugle au point de croire que l'important, en ces temps de submersion migratoire (pas seulement mahométane), en ces temps de Grand Remplacement (pas seulement musulman), c'est de convertir les allogènes ; être naïf au point de s'imaginer qu'une fois convertis ils deviendraient différents (nécessairement en bien, d'ailleurs, ce qui, revenant à dire qu'il n'y a que de bons chrétiens, est un postulat d'une présomption assez croquignolette), que de Mohamed Merah on aurait fait un petit chanteur à la croix de boix et de Fayçal Moktari un oblat de Marie-Immaculée ; être à tel point déconnecté de la réalité, surtout, que quand bien même nos immigrés seraient tous de braves agneaux, on ignore que par leur présence en grand nombre, profitant à la ploutocratie uniquement, ils mettent en danger le substrat ethnique des peuples européens et donc, l'existence même de ceux-ci... c'est vraiment, vraiment con.

Les bras m'en tombent dès qu'une ânerie pareille se présente à moi, mais à chaque fois c'est la même chose, j'ai immédiatement la vision d'une jubilatoire boîte à gifles, corrigeant en mode automatique et multi-baffeur les culs-bénis contrevenant aux lois naturelles élémentaires de la proximité et de la solidarité ethniques.

Même en présentant les choses autrement, ces ahuris contribuent à notre destruction collective exactement autant qu'un Martin Hirsch par exemple.

Le résultat est le même, c'est la promotion du métissage et la dissolution dans la violence « Multikulti » et les conflits multiethniques, comme au Brésil, où les différentes races, Messieurs les modernes chrétiens crétins, partagent pourtant à 90 % la même religion... la vôtre, bande d'incurables andouilles.

17/05/2012

« L'Aube Dorée », parfait épouvantail médiatique

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On sent bien que le grand danger de notre époque, c'est le nazisme.

Je vois des croix gammées partout.

Surtout dans les médias du « Système », pour effrayer les gogos et les inviter à « bien » voter, c'est-à-dire à voter pour les partis qui prônent, eux, la tolérance, le vivre-ensemble, la supranationalité « démocratique », l'immigrationnisme massif, etc.

Et les gogos de crier haro sur l'hydre nazie, oubliant qu'un épouvantail, ce n'est pas une menace réelle, mais un outil qui sert à éloigner les oiseaux d'un champ dont l'agriculteur veut garder les produits pour lui seul.

L'agriculteur ne les remercie même pas, ces idiots utiles.

Il sait bien, lui, qui est le vrai « nazi » et s'amuse de passer inaperçu.

Au fait, notre nouveau Président vient de rendre hommage au nazi Jules Ferry, qui estimait que les « races supérieures » avaient « le devoir de civiliser les races inférieures ».

Ah mais pardon, j'oubliais que rappeler cela est « le sortir de son contexte », c'est « anachronique ».

Il n'existe qu'une seule bonne catégorie d'épouvantails. Ceux auxquels on est prié de croire au journal de vingt heures. Les autres ne sont pas agréés.

Alors, peu importe que sous prétexte d' « antiracisme », tous les partis politiques prétendent aujourd'hui imposer au peuple français un véritable remplacement, via une immigration massive et une indistinction ethnique obligatoire, soi-disant « républicaine », dont la contestation est, sinon un délit, du moins un sujet de réprobation morale unanime de la part de nos zélites. Tout cela n'a rien de « nazi », on vous prie de croire que ce n'est que l'expression de la fraternité, voyons. Très catholiquement conforme.

Non, c'est sûr, la bête immonde, la seule, la vraie, c'est un parti grec qui fait 7% aux élections dans un contexte de semi-anarchie pas du tout imputable à des zélites tout aussi fraternelles que chez nous...

05/04/2012

« La vraie droite française contre le capitalisme »

Albert de Mun (1841 - 1914)

 

« Un combat de toujours avec les ouvriers

Si la droite, c'est celle de Nicolas Sarkozy, alors effectivement, il y a lieu de dénoncer sa collusion avec les grands intérêts financiers qui n'ont que faire de ceux du peuple français. Mais il est une autre droite, profondément sociale, qui n'a cessé de lutter contre l'autre. Et de dénoncer, dès le XIXe siècle, la "souveraineté de l'argent".

"Pour son malheur et pour son discrédit, la droite a souvent été - et est encore trop souvent - identifiée aux puissances d'argent. [...] Cette erreur de jugement résulte essentiellement d'une erreur de langage, du fait que le terme 'droite' est abusivement mais fréquemment appliqué à des hommes et à des groupes dont ni la pensée ni l'action [...] ne peuvent justifier une seconde ce qualificatif". Ces lignes ont été écrites en 1989, par Jean Bourdier, dans un numéro du Choc du mois qui posait déjà la question : "Qu'est-ce qui oblige la droite à défendre les riches ?" Presque vingt ans plus tard, le seul fait que Nicolas Sarkozy soit qualifié d'homme de droite montre que rien n'a changé. Plus que jamais, la droite est réduite à ce que Jean Bourdier décrivait comme "la droite bourgeoise et conservatrice, la droite orléaniste de Guizot et de Thiers, [...] la fausse droite, puisque ne cultivant d'autres principes que celui de l'intérêt individuel".

La misère ouvrière tenue pour un fruit vénéneux de 1789

Historiquement, ce courant libéral est pourtant loin de résumer la philosophie sociale et économique de l'ensemble des droites - en admettant qu'il en fasse partie. Le libéralisme est arrivé au pouvoir dans les valises de la Révolution, et c'est du XVIIIe siècle que le XIXe hérita la question sociale. Sous la monarchie, les physiocrates, ancêtres de nos libéraux déjà fascinés par le modèle anglo-saxon, d'ailleurs encouragés par Voltaire et l'Encyclopédie, rêvaient de "libérer" l'économie. En 1776, Turgot tenta ainsi d'abolir le système des jurandes et maîtrises, sur lequel étaient organisées les corporations. Louis XVI le rétablit la même année, en expliquant : "En faisant cette création, nous voulons donner aux ouvriers un moyen de défense, nous voulons qu'ils puissent jouir en commun de leur intelligence, qui est le bien le plus précieux de l'homme".

La fin de l'Ancien Régime permet aux libéraux de prendre leur revanche : en juin 1791, la loi Le Chapelier interdit le droit d'association, soumettant ainsi le droit du travail à la loi du marché et les ouvriers au bon vouloir du patron. Pour faire bonne mesure, le consulat confirme cet assujettissement en rendant obligatoire le livret ouvrier, véritable certificat de soumission.

La misère ouvrière sera le fruit vénéneux de cette Révolution bourgeoise. Il n'est donc pas surprenant de trouver des contre-révolutionnaires avérés parmi les premiers défenseurs de ce que l'on appellera bientôt le prolétariat. Citons, parmi les premiers, Alban de Villeneuve-Bargemont, préfet de Lille sous la Restauration, puis député légitimiste sous la monarchie de Juillet. Le 22 décembre 1840, à l'occasion de la discussion d'un projet de loi relatif au travail des enfants dans les manufactures, il attaque violemment le libéralisme économique : "Si l'on recherche les causes nombreuses de cette misère ainsi généralisée et perpétuée, on est forcé de reconnaître que la première et la plus active de toutes se trouve dans le principe d'une production presque sans bornes, et d'une concurrence également illimitée, qui impose aux entrepreneurs d'industrie l'obligation toujours croissante d'abaisser le prix de la main-d'œuvre, et aux ouvriers la nécessité de se livrer, eux, leurs femmes et leurs enfants, à un travail dont l'excès ne suffit pas toujours à la plus chétive subsistance".

D'autres se font les champions des droits politiques de la classe ouvrière, comme l'avocat Pierre-Antoine Berryer qui défend bénévolement mais avec fougue, en 1845, les ouvriers charpentiers de la Seine poursuivis pour une grève illégale.

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24/03/2012

Le multiculturalisme, c'est la mort

22/03/2012

Quoi, Mohamed ?

Politiciens sincèrement désolés

 

Mohamed Merah, pur produit du « Système », déraciné d'Algérie ayant grandi sans repères dans une famille monoparentale, au milieu de tous les stéréotypes racailleux, avant de rencontrer en prison un modèle moral interprété de manière totalitaire, est en train de devenir, en termes de communication, l'alibi universel de ce même « Système » et un parfait instrument de l'ingénierie sociale schizophrène (égalitariste-communautariste, donc impossible) car, en définitive, il arrange tout le monde.

Sauf ses victimes, certes ; mais comptent-elles vraiment aux yeux de tous ces politiciens tartuffes qui, au nom de la compassion et de la solidarité, assistent à leurs funérailles comme des hyènes à un festin de lions, sous le regard des vautours journalistiques ?

Mohamed Merah arrange, bien sûr, ceux qui nous rebattent les oreilles avec la « nécessité de l'immigration » et le « vivre-ensemble », parce qu'il ne cadre pas avec l'image idyllique d'une société « diverse » et apaisée telle que nous la vantent les pubs Nike et Coca Cola, si bien qu'en tant qu'exception psychopathologique et incarnation de la nébuleuse islamiste, il est le garant de l'échec prétendu minimal des « grands principes ».

Exemple : Claude Guéant qui, en dévoilant le « profil » du tueur, répond à la question « Est-il d'origine algérienne ? » par : « Il est de nationalité française » (vers 3' 00) ! Après François Hollande et sa velléité de gommer le terme de « race » du premier article de la Constitution, peut-on imaginer plus belle négation de la réalité ?

Notre ministre de l'Intérieur reste droit dans ses bottes grandprincipielles, il n'y a pas de races, pas de différences, tout-le-monde-il-est-français, sous-entendu : si quelqu'un s'écarte des « grands principes », il ne peut être qu'une exception ; quant à nous, n'est-ce pas, nous sommes l'Empire du Bien, l'immense majorité des détenteurs du papier-sésame-de-nationalité ne peut qu'être d'accord et marcher avec nous vers la société idéale.

Des tartuffes dedroâte aux tartuffes degôche, c'est partout la même chanson.

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07/03/2012

Igor Panarine : la spiritualité, fondement du renouveau eurasiatique

 

Ci-dessous, la traduction d'un article d'Igor Panarine, l'homme qui a prédit la fin des Etats-Unis (même s'il s'est trompé de date pour cela).

Article, paru dans Russia Today le 02 mars 2012 et qui, dès le lendemain, a fait l'objet d'une très intéressante analyse par Philippe Grasset.


« Bien des événements de l'année 2011 ont explicitement démontré que le monde est entré dans une phase de profonds changement et transformation en ce qui concerne les domaines politique, idéologique, financier et économique. Au moment où la situation économique et les normes sociales aux États-Unis et en Europe continuent de se détériorer, le Nouvel Ordre Mondial est devenu à jamais flagrant en créant un chaos contrôlé. C'est devenu particulièrement évident depuis l'affaire libyenne, quand des membres de l'OTAN ont fait naître un précédent très dangereux à l'intervention dans des nations souveraines et aux semailles du chaos. Aujourd'hui, nous assistons au même scénario en Syrie. Où devons-nous attendre le prochain - en Chine, Inde ou Russie ?

La Russie n'est clairement pas intéressée à déclencher l'instabilité mondiale. Elle prône la transformation au moyen d'un progrès étape par étape, fondé sur une attitude positive. La situation internationale requiert une réponse adéquate de la Russie, particulièrement en termes de création d'un mécanisme de défense contre l'agression des médias étrangers.

Donc, la tâche principale du nouveau chef de la Russie sera de préserver la stabilité de l'Etat et de la société dans un contexte de transformation mondiale complète.

Le président russe devrait d'abord reconnaître que l'idéologie et l'information sont les vulnérabilités de longue date de l'Etat russe, qui ont causé son effondrement à deux reprises au 20e siècle. Par conséquent, il serait utile au développement de l'Etat russe que le gouvernement établisse une idéologie d'Etat (spiritualité, grandeur, dignité) et mette sur pied un mécanisme spécial pour contrer l'agression étrangère des médias, à travers un ensemble de mesures administratives, de relations publiques et médiatiques. Cela permettrait à la Russie de devenir un centre de gravité pan-eurasiatique, en deux sens : économique et spirituel.

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25/02/2012

Les « sauvages », c'est nous

Albert Bierstadt (1830-1902) : Campement indien, tard dans l'après-midi (1862)

 

J'ai écrit ailleurs que libéralisme et communisme se réclament tous deux d’une « philosophie » qui, finalement, a tout d’une religion laïcisée.

Deux remarques complémentaires.

 

Primo, à lire les modernes sectateurs des « sciences » et de la technologie, on se rend compte qu’ils prennent vraiment leurs lointains aïeux pour des crétins.

Croient-ils vraiment que l’héliocentrisme est une découverte de la Renaissance ? Croient-ils vraiment que les Anciens l’ignoraient, vu la somme de leurs connaissances par ailleurs, et que l’Almageste soit l’oeuvre d’une espèce d’Hubert Reeves de l’Antiquité, qui n’avait d’autre priorité que l’astronomie ?

On peut se rendre compte, notamment ici, de l’ampleur de notre ignorance, concernant quantité de questions dont le scientisme à la mode prétend avoir fait le tour, alors qu’en réalité, nous sommes un peu (mais sans l’innocence requise) comme Alice rencontrant le Lapin blanc.

Pour le monde ancien (et je schématise volontairement), ce que les Grecs appelaient les Archétypes est une réalité, sur tous les continents.

On a, par exemple, une trace encore vivante de l’origine chamanique de cette perception des choses, chez les Aborigènes d’Australie et leur Alcheringa, le « Temps du Rêve », pour l’explication duquel je renvoie aux livres d’Elvezia Gazzotti, dite Lotus de Païni, « Les trois totémisations » et « La magie et le mystère de la femme », qui ont été réédités chez Arma Artis.

Ou encore, en Sibérie, en Amérique centrale avec le Nagualisme, ou même en Corse avec le Mazzérisme, etc. Lire Mircea Eliade, par exemple. Bref.

Dans ce système de perception ou de représentation, comme on voudra, système qui a fait l’objet d’une intellectualisation croissante par les peuples-phares de notre Antiquité égyptienne et européenne, à cause de l’écriture, il n’y a pas de séparation entre le visible et l’invisible, entre le sacré et le profane, entre l’homme et la nature.

Pour Aristote ou Pythagore, le polythéisme, la mythologie, les histoires et les géographies légendaires, les sacrifices et les rites, tout cela était aussi réel que l’est, pour vous et moi, l’espace cybernétique créé par ce blog. A la différence près qu’ils n’étaient pas dupes des phénomènes tangibles qui, à leurs yeux, ne remettaient aucunement en cause le monde de l’intangible, prioritaire et, en quelque sorte, plus réel que le monde phénoménal.

C’est ainsi que, si de nos jours un blog est, concrètement, une parodie, très justement dite « virtuelle », de la vraie communication, ou même de la médiation chamanique ou rituelle (parce que poster sur un blog est une parodie de rituel religieux), ce n’est que parce que, pour les besoins de la religion moderne de la technologie et du « progrès », il singe les anciennes pratiques que rien n’a réussi à remplacer.

Il vaut donc mieux, et je dirais même il est inévitable, pour les fidèles de la religion parodique moderne, de mépriser les anciennes religions, en les affublant des qualificatifs les plus méprisants tels que « ignorance », « superstition », « obscurantisme », « fanatisme »…

Qu’en savent-ils, au juste ?

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13/02/2012

« Syrie : les troubles orchestrés depuis l'étranger »

AVANT

 

APRES

(le « Nouveau Moyen-Orient » selon Ralph Peters)

 

« La contestation populaire qui se poursuit en Syrie depuis mars dernier est orchestrée par des forces extérieures au pays, a déclaré dimanche à Damas le primat de l'Eglise syriaque orthodoxe d'Antioche, Ignace Zakka Ier Eiwas.

"Ces troubles sont fomentés et organisés par des forces extérieures et non par les membres de la société syrienne", a annoncé le patriarche lors d'une rencontre avec un groupe d'experts russes en visite en Syrie.

Lors de l'entretien qui s'est déroulée dans sa résidence, le patriarche a notamment exclu toute possibilité d'une répression à l'encontre des Chrétiens syriens.

"Les Chrétiens en Syrie restent en sécurité, contrairement à ce qui a lieu en Egypte ou en Irak", a-t-il souligné. (...) »

Source

Comme d'habitude, comme en Irak, comme en Iran, les petits génies de la stratégie occidentale désinforment, utilisent leurs copains turcs et du Golfe, soutiennent les barbus sunnites contre le parti Baas et les chiites.

Pourquoi ? Toutes les réponses se trouvent, notamment, dans Le grand échiquier de Zbigniew Brzezinski, dans la carte du « Nouveau Moyen-Orient » de Ralph Peters et tout a été officiellement annoncé par l'administration Bush.

Il n'y a aucune mystérieuse continuité d'un fantasmagorique complot mondial là-dessous, pas la peine que certains idiots utiles reviennent à des pseudo-photos de Brzezinski avec Ben Laden en Afghanistan pour accréditer des thèses aussi fumeuses : tout est tout simplement écrit noir sur blanc.

Eh oui, les salopards ne s'en cachent pas.

Pour autant, leurs manipulations réussiront-elles ?

On peut en douter :

« Si l’on peut constater évidemment dans l’acte du bloc BAO [bloc américaniste occidentaliste] une duplicité complète et générale, on pourrait alors attendre de cette duplicité qu’elle ne soit pas dépourvue de mémoire et d’intelligence, et qu’elle tire des enseignements des opérations passées pour rendre les opérations présentes plus efficaces. Admettons la duplicité, certes, comme une fatalité de la soi-disant realpolitik dont les experts font leurs choux maigres, mais espérons qu’elle ne soit pas complètement stupide jusqu’à répéter sans cesse les mêmes erreurs. Ce n’est pas le cas. Notre duplicité, en plus d’être ce qu’elle est, est d’une stupidité qui semble n’avoir pas de bornes, sans doute quelque chose comme "au-delà de la stupidité", jusqu’à répéter mécaniquement les mêmes machinations entraînant mécaniquement les mêmes erreurs, débouchant mécaniquement sur les mêmes catastrophes, – et catastrophes pour elle-même (notre duplicité), pour ses propres plans. (La souffrance des gens, inutile et cruelle bien entendu, parsème le long chemin de cette stupidité catastrophique.) »

Philippe Grasset