26/03/2011
Encore un article incontournable de Michel Drac...
... Allez le lire sur l'excellentissime Scriptoblog, vous découvrirez en détail pourquoi et comment l'économie financière occidentale sur laquelle se fondent TOUS les économistes des médias systémiques, est une bulle au moins trois fois plus grosse que la valeur réelle des choses.
Si, après ça, vous estimez que cette bulle ne risque pas d'éclater d'un jour à l'autre, à la merci de la moindre perte de confiance des marchés qui l'ont portée jusque-là ou, tout simplement, du manque de solvabilité avéré et croissant de l'économie réelle et des Etats en Occident, allez donc rejoindre la dream team d'Obama ou de David Cameron avec quelques rails de coke supplémentaires.
00:54 Écrit par Boreas dans Crise, Economie | Lien permanent | Tags : michel drac, fernand braudel, bulle, finance, valeur, cocaïne, scriptoblog, médias, économistes, solvabilité, etats, marchés, occident | Facebook | | Imprimer | |
23/03/2011
L' "écologie", un vrai-faux obstacle pour la partitocratie
Sarkozy (américano) et Cohn-Bendit (écolo), copains comme cochons
Dans son style habituel de justicier irascible, Jean-Luc Mélenchon a piqué une colère contre les écolos, coupables de ne pas vouloir se désister au profit du Front de Gauche dans les cantons où celui-ci, qualifié pour le second tour des élections en cours, est arrivé devant Europe Ecologie - Les Verts.
"Vous devez tous vous désister en faveur de celui qui est arrivé en tête, c'est ou ça ou la guerre civile, ou les élections démocratiques tranquilles et fermes, ou alors on se met des gifles", a-t-il élégamment déclaré, avec le sens de la mesure qui le caractérise (sans parler de l'insinuation selon laquelle ne pas lui donner satisfaction serait faire le lit de la Bête Immonde, antienne inoxydable des menteurs professionnels, ici sous forme de "guerre civile", ce qui renouvelle un peu le genre...).
Et il a ajouté : "ça vient de la période où tous les républicains quelle que soit leur allégeance se regroupaient tous au deuxième tour pour empêcher les monarchistes ou les bonapartistes de passer. C'est une vieille histoire, la gauche a toujours fait ça".
Certes, les élections étant vues par les politiciens comme un tremplin financier (subventions) et médiatique, sans parler de la rémunération personnelle des élus, Mélenchon n’a aucun mal à trouver une forte motivation pour ses diatribes apparemment idéalistes, et en réalité tout bonnement intéressées.
Mais, au-delà de cet intérêt de bas étage, la fameuse "gamelle" commune à toute notre classe politique, il joue un rôle, ça me paraît évident.
Celui du passionné, sincèrement indigné, excessif certes dans la forme (c’est pour attirer l’attention) mais "vraie gauche" sur le fond… du moins essaie-t-il de le faire croire, en mélangeant allègrement d’assez bonnes analyses économiques, sur certains points, avec un extrémisme républicain immigrationniste et métissolâtre ; ce qui est bien entendu absurde, puisque défendre d’une main le niveau de vie des Français et inviter de l’autre le monde entier à venir le faire baisser (en niant la réalité du phénomène) est aussi inepte que de prétendre vider la mer avec une cuiller.
Bref, Mélenchon est manifestement en mission pour le PS en particulier et, au-delà de l’étiquette « socialiste » (sociale-libérale, en réalité ; l’UMP étant libérale-sociale), pour les classes dirigeantes, dont le club Le Siècle et autres instances transverses illustrent les nombreuses convergences.
Il a pour fonction de détourner cette fameuse "vraie gauche" (qui existe encore), sincère et motivée, ainsi, par conséquent, que le plus souvent trop naïve, de l’objectif éminemment respectable de défendre réellement les intérêts des Français, ce qui nécessiterait de commencer par leur reconnaître une identité ethno-culturelle bien au-delà de ce que j'appelle "l’extrémisme républicain".
Il a également pour rôle de rabattre vers son parti, et vers la grande fable internationaliste métissolâtre, ceux d’entre les écolos dont ce n’est pas le principal dada (même chez Génération Ecologie – Les Verts, il y a, contrairement à ce que l’on croit souvent, pas mal de gens très pertinents dans leurs spécialités, comme Michèle Rivasi ou Yves Paccalet, évidemment dangereux pour les intérêts de lobbies puissants : pétroliers, nucléaires, pharmaco-agro-chimiques, des opérateurs de téléphonie mobile et, par répercussion, financiers).
Ces écolos, il s’agit, pour Mélenchon, de les rabattre vers le PS dans la perspective des présidentielles de 2012, avec une rengaine du genre : "à gauche d’abord, finalement l’écologie c’est secondaire" ou bien : "sans gauche, pas d’écologie ; donc, priorité à la gauche" ; enfin, des sornettes très classiques, pour capter des soutiens et des voix et, là encore, détourner les véritables écolos (je ne parle pas des Nicolas Hulot ou autres histrions médiatiques) des sujets qui devraient les préoccuper en priorité, à la grande satisfaction des destructeurs de la nature et des négateurs d’alternatives…
Evidemment, je ne peux prouver ce que j'avance, dans la mesure où il n'existe pas de trace accessible d'une collusion franchement exprimée entre le sieur Mélenchon et ses commanditaires.
Mais tout le passé du bonhomme (ancien soixante-huitard - leader lycéen -, ancien trotskiste lambertiste membre de l'OCI, membre du PS de 1977 à 2008, sénateur sous cette étiquette pendant dix-sept ans, ancien ministre sous le gouvernement Jospin, en compagnie de Laurent Fabius et autres Ségolène Royal, révolutionnaires bien connus...) est celui d'un apparatchik du régime.
Même s'il pose au défenseur du peuple contre l'oligarchie (avec laquelle il a collaboré pendant trente ans), même s'il claironne qu'avec DSK candidat en 2012, la gauche irait "au désastre", comment pourrait-on penser un seul instant qu'au second tour, il n'appellerait pas à "veauter" pour le sémillant actuel directeur du FMI - pardon, "contre" les ogres fâââchistes Sarkozy ou Marine Le Pen ?
Je veux bien qu'à défaut de pouvoir changer, on puisse évoluer, mais là...
Maintenant, élargissons un peu la réflexion qui, jusqu'ici, bien qu'anticonformiste, ne nous fait pas beaucoup dépasser l'analyse courante de la politique politicienne.
Posons-nous juste trois questions, beaucoup plus intéressantes que les basses manoeuvres du pantin Mélenchon :
1 – Pourquoi, depuis trente ans, l’écologie (terme d’ailleurs inapproprié, désignant une science essentiellement anthropocentrique, à l'origine du malentendu selon lequel les tenants de l'écologie politique auraient pour but la préservation de la nature, alors qu'elle ne vise, le plus souvent, qu'à rendre acceptable sa destruction partielle au profit du confort humain ; d'où l'emploi, notamment, du très matérialiste terme "environnement", qui élude toute connotation de sacré et de supra-humain) est-elle toujours "de gauche" ?
Réponse : parce que les classes dirigeantes, soumises aux pouvoirs financiers et industriels (dits "de droite" : des écologistes du même bord étant donc réputés peu crédibles), ont intérêt à ce que les débats et actions relatifs à la préservation de la nature soient stérilisés, en s’inscrivant dans le cadre d’une pseudo-alternative de "la gauche" à "la droite" ; pseudo-alternative qui génère, par amalgames, des oppositions au moins aussi fortes que ses soutiens (de toute façon récupérés par "la gauche", et pas au profit des vrais défenseurs de la nature).
2 – Pourquoi, alors qu’une très forte proportion de Français se soucie de la préservation de la nature, les écologistes "de gauche" sont-ils, dans bien des domaines, non seulement globalement inefficaces, mais encore régulièrement divisés par d’invraisemblables luttes intestines, les discréditant régulièrement ?
Réponse : pour permettre, justement, de discréditer les constats, idées, discours ayant trait à la nécessité de préserver la nature ; tout en suscitant l’impression, dans l’opinion, que ce sujet suscite d’intenses débats et une forte activité ; alors que, pendant ce temps, la prédation et la pollution planétaires ne font que progresser de manière géométrique ; ceux qui pourraient plus efficacement lutter contre, ne bénéficiant quasiment d’aucune tribune médiatique.
3 – Pourquoi, a contrario, malgré tout le battage des médias en leur faveur, les scores électoraux des Verts, puis de Génération Ecologie – Les Verts, sont-ils si faibles, si disproportionnés à ce que mériterait un véritable contre-pouvoir écologiste ?
Réponse : parce que les écologistes "de gauche" sont effectivement assez souvent des utopistes ridicules ou de purs hypocrites, de toute façon globalement inefficaces, et que les nombreux électeurs (et abstentionnistes surtout) qui ne sont pas des bobos, ni de doux rêveurs moutonnants, se rendent bien compte de ce qu’ils ne seraient pas représentés par de pareils champions.
Conclusion : il faut bien comprendre que la préservation de la nature et, notamment, de ses ressources, est indispensable et qu’elle n’est ni "de droite", ni "de gauche".
Ce n’est pas parce qu’une bonne partie des "écologistes" sont "de gauche" que tous sont forcément des bobos et des abrutis, ni qu’ils sont dans l’erreur sur tous les thèmes "écologiques" qu’ils défendent.
Ce n’est pas parce qu’une bonne partie des "écologistes" sont des crétins ou des escrocs, que l’ "écologie", dans la mesure où elle se préoccupe de dénoncer la destruction de la nature et de tenter de l'empêcher, est en elle-même une crétinerie ou une escroquerie (tout dépend des sujets abordés, mais la plupart sont amplement légitimes et le seraient d’autant plus s’ils étaient traités correctement).
Il serait temps que les formations politiques nationalistes ou identitaires, qui se veulent une alternative systémique, mettent davantage l’accent sur la préservation de la nature, comme cela commence à être fait quant à la question sociale, trop longtemps laissée par elles à l'arrière-plan de leurs programmes et surtout, de leurs discours quand ils pouvaient être médiatisés.
En effet, ce ne sont pas les ridicules Hulot et Arthus-Bertrand, ni même, plus sérieusement, l’Equipe Cousteau, Brigitte Bardot ou la CRIIRAD, qui, malgré leurs efforts trop isolés, pourront empêcher notre monde de devenir très bientôt invivable si rien n’est fait au plan politique ; ce qui nous concerne tous, tant individuellement que collectivement.
20:44 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Nature, Politique, Propagande, Société | Lien permanent | Tags : écologie, jean-luc mélenchon, front de gauche, europe ecologie - les verts, apparatchik, umps, le siècle, gauche, droite, oligarchie | Facebook | | Imprimer | |
21/03/2011
Le nucléaire, c'est super !
Merci à l'ami SPOILER pour ces deux vidéos.
Déchets, le cauchemar du nucléaire
La bataille de Tchernobyl
23:18 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Nature | Lien permanent | Tags : énergie, nucléaire, déchets, centrales, nucléaires, radioactivité, tchernobyl | Facebook | | Imprimer | |
Les USA et l'obsession du machiavélisme
"Hier [vendredi 18 mars 2011], à la Commission européenne, c’est-à-dire dans les couloirs nombreux et très longs, on se félicitait de l’incomparable habileté de la partie américaniste dans cette affaire d’intervention en Libye. Ainsi va l’interprétation qui procurait des gloussements de plaisir : les “interventions anti-interventionnistes” du secrétaire à la défense Robert Gates constituaient une manœuvre d’une suprême habileté pour contenir les pressions anti-guerres des Chinois et des Russes, alors qu’on préparait l’intervention, dont les boys seraient évidemment. Gates aurait donc “joué” à être l’opposant qu’il ne serait finalement pas, à cette opération contre la Libye avec participation US. Il est toujours surprenant de mesurer l’extrême ignorance de ce qu’est la psychologie américaniste, de la part de tous ces bureaucrates non-US éperdus d’amour depuis bien plus d’un demi-siècle pour le parrain Sam d’Outre-Atlantique. Mais quoi, ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ?
Si un Gates proclame partout qu’il est contre tout nouvel engagement extérieur, y compris et particulièrement en Libye, s’il le dit publiquement et devant les futures élites de la nation (les élèves-officiers de West Point, d’Annapolis ou de l’Air Force Academy), c’est qu’il le pense vraiment. On ne plaisante pas avec la formation morale des futures élites de la nation, c’est-à-dire qu’on ne les floue pas avec des mensonges tactiques. La psychologie américaniste n’a pas l’habitude de dissimuler lorsque l’image et le statut de la puissance américaniste sont en jeu ; elle déteste le machiavélisme d’essence européenne, qui a toujours marqué cette politique européenne que l’Amérique a dénoncée dès son origine.
Les USA pratiquent des politiques cyniques, vicieuses, brutales, sans le moindre souci des convenances et des obligations, mais ils ne s’en dissimulent pas, justifiant d’ailleurs ces politiques par des buts qu’ils jugent élevés (notamment l’instauration de la démocratie, de style US et à l’avantage des USA) et dans lesquels ils croient. Si Washington avait été uni dans sa volonté d’intervenir en Libye et selon une décision déterminée depuis un certain temps, il l’aurait fait savoir également depuis un certain temps ; Washington (le Pentagone) n’aurait pas permis que cette intervention soit envisagée hors du cadre OTAN, où elle aurait dû se couler dès le début et d’une façon stricte, il aurait exigé le commandement visible et proclamé de l’opération de toutes les façons, y compris la plus visible par proclamation publique et mondiale."
22:58 Écrit par Boreas dans Géopolitique, Politique, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : etats-unis, usa, robert gates, libye, commission européenne, machiavélisme | Facebook | | Imprimer | |
19/03/2011
Lucidité française
On a beau dire, et moi le premier, que "les gens sont cons", s'énerver contre leur caractère moutonnier et leur panurgisme consumériste... parfois, une autre vérité saute au yeux.
Illustration, ce sondage commandé par Marianne et Europe 1 :
Tableau 1 : Êtes-vous plutôt d’accord ou plutôt pas d’accord avec chacune des affirmations suivantes... ?
Tableau 4 : Quand vous pensez aux dernières années, diriez-vous plutôt que... ?
15/03/2011
Notre poison quotidien, par Marie-Monique Robin
Après son passionnant Le monde selon Monsanto, Marie-Monique Robin sort également un livre au titre identique à ce dernier documentaire, diffusé ce soir sur arte : Notre poison quotidien.
Il faut vraiment se cacher la tête dans le sable pour nier la réalité qu'on y trouve...
23:30 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Nature, Propagande, Société | Lien permanent | Tags : marie-monique robin, poison, pesticides, agriculture, alimentation, perturbateurs endocriniens, bisphénol a, malbouffe, industrie | Facebook | | Imprimer | |
13/03/2011
Zbigniew Brzezinski et "l'éveil politique" de l'humanité
« Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, pratiquement toute l’humanité est politiquement active, politiquement consciente et politiquement interactive. Il ne reste que quelques poches dans les coins les plus reculés qui ne sont pas politiquement éveillés et connectés aux troubles politiques qui sont si répandus dans le monde. Le militantisme global fait émerger l’exigence d’un respect culturel et de justice économique dans un monde marqué par le souvenir de dominations coloniales ou impériales... L’aspiration globale à la dignité humaine constitue le défi principal inhérent au phénomène de prise de conscience politique globale.
L’Amérique doit affronter une nouvelle réalité globale : la population mondiale connaît une prise de conscience politique sans précédent de par son ampleur et son intensité. Il en résulte que les politiques populistes sont en train de transformer les politiques de pouvoir. La nécessité de répondre à ce phénomène massif pose un dilemme historique à l’Amérique : quel devrait être la définition du rôle global de l’Amérique ? Le défi principal de notre époque n’est pas le terrorisme global mais plutôt les troubles croissants provoqués par le phénomène de prise de conscience politique globale. Cette prise de conscience est massive en termes sociaux et radicale en termes politiques.
… Il n’est pas exagéré de dire que maintenant au 21ème siècle la population d’une bonne partie des pays en voie de développement est politiquement agitée et dans de nombreux cas en ébullition. C’est une population dotée d’une conscience aiguë des injustices sociales, sans précédent, et souvent irritée contre ce qu’elle perçoit comme un manque de dignité politique. L’accès quasi généralisé à la radio, à la télévision et de plus en plus à l’Internet est en train de créer une communauté qui partage les mêmes analyses et ressentiments qui pourraient être galvanisés et canalisés par des passions politiques ou religieuses démagogiques. Ces énergies transcendent les frontières et représentent un défi à la fois pour les états existants et la hiérarchie globale existante, au sommet de laquelle se trouve encore l’Amérique.
La jeunesse du Tiers Monde est particulièrement agitée et irritée. De plus, la révolution démographique est une bombe politique à retardement. A l’exception de l’Europe, du Japon et de l’Amérique, le groupe démographique des tranches d’age autour de 25 ans est en rapide expansion et est en train de créer une masse énorme de jeunes impatients. Leurs esprits ont été agités par les sons et les images lointains qui amplifient leur désaffection pour tout ce qui les entoure. L’avant-garde d’une révolution potentielle émergera probablement de ces millions d’étudiants concentrés dans les « troisièmes niveaux » intellectuellement douteuses des systèmes éducatifs des pays en voie de développement. Selon la définition des troisièmes niveaux, il y a actuellement entre 80 et 130 millions d’étudiants « d’université ». Typiquement, ils sont originaires des classes moyennes inférieures et sont enflammés par un sentiment de révolte social et ces millions d’étudiants sont des révolutionnaires en puissance, déjà à moitié mobilisés au sein de larges congrégations, connectés par Internet et prépositionnés pour rejouer à une plus grande échelle les événements qui ont eu lieu il y a quelques années à Mexico City ou sur la place Tienanmen. Leur énergie physique et leurs frustrations émotionnelles n’attentent que l’étincelle d’une cause, d’une croyance ou d’une haine pour exploser. »
Extraits d'un discours prononcé par Zbigniew Brzezinski à Chatham House (l'équivalent anglais du CFR) en novembre 2008, et dont une version édulcorée a été reprise par le New York Times.
Pour approfondir le sujet, lire cet article.
19:32 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : zbigniew brzezinski, éveil, population, peuples, jeunes, humanité, monde, mondial, etats-unis, usa | Facebook | | Imprimer | |
11/03/2011
"Inside job" en intégral, VOSTFR
Ce film, c'est un cadeau de l'ami SPOILER. Merci à ce grand dénicheur.
Prévoyez le couscous et le pinard, y en a pour près de deux heures.
23:13 Écrit par Boreas dans Cinéma, Crise, Economie, Société | Lien permanent | Tags : inside job, finance, banques, financiers, déréglementation, krach, 2008, wall street, argent, crédit, ponzi, escroquerie | Facebook | | Imprimer | |
08/03/2011
fortune.fdesouche.com en mode "veille"
... C'est la nouvelle du jour.
Depuis un an et demi, ce blog remarquable avait entrepris de démolir tous les mythes droitards éculés (libéralisme, croissance, compétitivité, libre-échange, haine de l'Etat sous prétexte des abus Degôôôche...), soi-disant indispensables au nationalisme français et soi-disant indissociables d'une vision enracinée, voire identitaire, de notre combat.
Pour l'essentiel simple revue de presse (je connais un peu les tauliers et peux attester de la faiblesse des moyens et des effectifs, comme du sacrifice quotidien de la vie privée), mais aussi tribune pour des penseurs dissidents comme Michel Drac et Patrick Reymond, Fortune a placé les questions sociales, environnementales, géopolitiques, au coeur de ses préoccupations, ouvrant des horizons à quelques-uns, mécontentant aussi, parfois jusqu'à l'insulte, les obsessionnels du complot anti-libéral comme parfois les adeptes un peu trop simplistes d'autres théories de la machination mais, en tout cas, brossant par une inédite réunion de sujets épars un tableau de l'économie et surtout, de la crise, bien différent de celui qui domine dans la sphère médiatique, comme de celui que les "nationaux-libéraux", ces imposteurs de la défense du pays, voudraient présenter comme le seul pertinent.
Comme je le disais ici même il y a quelques temps, l'attelage soviéto-libéral qui nous entraîne à la ruine mais qui, ce faisant, permettra probablement notre libération quand il s'effondrera sur lui-même, est un trucage, une synergie permanente et homogène dans ses fondements et ses buts.
Cette vision des choses, celle de la troisième voie en économie, est clairement aussi celle de Fortune.
Par conséquent, les libéraux pourront toujours hurler au "socialisme", voire au "communisme", ce n'est que pure mauvaise foi.
Il n'y a pas plus de communisme que de libéralisme dans la ligne éditoriale que Fortune a suivie.
D'ailleurs, l'entreprise privée n'a pas attendu le libéralisme pour prospérer, pas plus que la solidarité n'a attendu le collectivisme marxiste pour s'exprimer, dans des sociétés où, certes, le matérialisme n'était pas l'alpha et l'oméga de la conception du monde.
Fortune a, je crois, contribué à relancer nos débats sur l'identité vers un sujet qui leur a longtemps manqué : la question sociale.
On peut le voir dans les évolutions récentes du programme du Front National (que, pourtant, je ne soutiens pas, parce que, dans une sorte d'étrange compensation, s'il a adopté, parfois maladroitement, une ligne économique et sociale plus pertinente, il a en échange renoncé à une lutte totale contre l'immigration allogène).
Fortune a-t-il influencé Marine Le Pen ? C'est fort possible.
En tout cas, ce qui est certain, c'est que nous ne pourrons pas prétendre à une révolution populaire (ou "populiste", comme disent les gougnafiers de l'establishment), sans le peuple.
Il est bien temps de se rendre compte que négliger la question sociale, indissociable de la question identitaire, c'est négliger le peuple, c'est laisser le champ libre à la gauche libérale ou pseudo-révolutionnaire (marxiste) comme aux requins du libre-échange mondialisé, c'est alimenter la division artificielle entre droite et gauche, toutes deux systémiques. C'est laisser le peuple à ses maîtres corrupteurs, c'est l'abandonner au vide du consumérisme et de l'atomisation individualiste.
Au contraire, Fortune en mode "veille", c'est un appel à reprendre le flambeau de la troisième voie économique et sociale, à le porter bientôt au pouvoir.
Lecteurs de Fortune, si vous partagez cette idée, autonomisez-vous et agissez de votre côté.
Ne laissez pas le flambeau s'éteindre.
20:08 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Histoire, Identité, Politique, Propagande, Société | Lien permanent | Tags : fortune.fdesouche.com, libéralisme, social, environnement, géopolitique, libre-échange, michel drac, patrick reymond, troisième voie, front national | Facebook | | Imprimer | |
04/03/2011
Dressage
- Je vais vous raconter un petit incident, reprit Swammerdam, qui me servit de guide dans la vie, si insignifiant qu'il me parût alors. J'étais encore assez jeune à l'époque, et je venais de souffrir d'une grande déception, si bien que la terre me parut longtemps sombre et pareille à un enfer. Dans cet état d'esprit, presque aigri de voir que le destin me traitait comme un bourreau impitoyable, il arriva que je fus un jour témoin de la manière dont on dressait un cheval.
On l'avait attaché à une longue courroie, et on le faisait tourner en rond sans lui accorder une seconde de repos. Chaque fois qu'il arrivait devant un obstacle qu'il devait sauter, il faisait un bond de côté ou commençait à ruer. Les coups de fouet pleuvaient sur son dos pendant des heures d'affilée, mais il refusait toujours de sauter. L'homme qui le tourmentait n'était pas cruel, et visiblement souffrait lui-même de ce travail pénible qu'il devait accomplir. Il avait un bon visage amical, et il me dit, lorsque je lui fis une observation : "Je lui achèterais volontiers du sucre avec tout mon salaire de la journée, s'il comprenait enfin ce que je veux de lui. J'ai déjà essayé, mais sans résultat ; c'est comme si le diable était logé dans cet animal et lui aveuglait le cerveau. Et pourtant, c'est si peu qu'on lui demande de faire". Je voyais l'angoisse mortelle dans les yeux du cheval ; chaque fois qu'il arrivait devant l'obstacle, j'y lisais cette peur : je vais recevoir des coups de fouet. Je me creusai la tête pour chercher s'il n'y avait pas un autre moyen pour se faire comprendre du pauvre animal. Et comme j'essayais vainement en esprit, puis en paroles, de lui crier de sauter, et qu'alors ce serait tout de suite fini, je dus constater à ma grande douleur que seule la dure souffrance est le maître qui peut finalement nous amener au but ; alors je reconnus subitement que moi-même je n'agissais pas autrement que le cheval : la destinée me frappait de ses coups, et tout ce que je savais, c'était que je souffrais, je haïssais la puissance invisible qui me persécutait ; mais ce que je n'avais pas encore compris, c'est que tout cela n'avait pour but que de me faire accomplir quelque chose, peut-être sauter un obstacle spirituel qui se trouvait devant moi.
Cette petite expérience devint dès lors une borne indicatrice sur mon chemin : j'appris à aimer les invisibles qui me poussaient en avant à coups de fouet, car je sentais qu'ils auraient préféré me donner du "sucre" si cette méthode avait pu réussir à m'élever d'un échelon au-dessus de l'humanité éphémère.
L'exemple que je donne là est naturellement boiteux, continua Swammerdam, car il n'est pas certain que le cheval eût réalisé un progrès en apprenant à sauter ; peut-être aurait-il été préférable de lui rendre sa liberté. Mais en cela je ne vous apprends rien. Ce qui a été surtout important pour moi, c'est ceci : j'avais jusque-là vécu dans la conviction erronée que tout ce qui m'arrivait de mauvais était punition, et je m'étais tourmenté à réfléchir pour découvrir en quoi j'avais bien pu le mériter ; alors tout à coup je vis un sens aux rigueurs du destin, et même si, bien souvent, je n'arrivais pas toujours à comprendre quel obstacle je devais sauter, je devins néanmoins dès lors un cheval des plus dociles.
Je vécus alors pour mon propre compte le verset de la Bible sur le pardon des péchés au sens étrange et caché qui est à la base : avec la notion de châtiment le péché est tombé de lui-même, et l'image caricaturale d'un Dieu vengeur devint, au sens noble, dégagé de la forme, une force bienfaisante désireuse seulement de m'instruire... tout comme l'homme dressait le cheval.
Gustav Meyrink, Le visage vert
23:59 Écrit par Boreas dans Littérature, Philosophie | Lien permanent | Tags : homme, cheval, dressage, gustav meyrink, le visage vert, souffrance, destin, apprentissage, châtiment | Facebook | | Imprimer | |