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12/04/2012

Mondialisation = contagion

 

« (...) Les partenaires économiques des Etats-Unis tirent la sonnette d’alarme.

Le vrai problème pour les Etats-Unis pourrait provenir non pas de la nervosité des investisseurs (qui s’en remettent presqu’aveuglément à leurs algorithmes), mais de celle de leurs principaux partenaires économiques.

Après le coup de semonce du patron de la banque centrale chinoise le week-end précédent — qui avertissait Ben Bernanke que la mise en oeuvre d’un QE3 serait très mal perçu par Pékin — c’est au tour de Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, de fustiger la politique monétaire ultra-accommodante à tendance laxiste des Etats-Unis et de l’Europe.

Elle rappelle sans détour que le recours immodéré à la planche à billets pousse les feux de l’inflation dans les pays émergents par le biais d’un afflux massif de capitaux sans lien avec les perspectives de croissance locale. Cela provoque de fortes tensions sociales en causant la flambée de l’énergie et des produits de première nécessité.

Un phénomène que les autorités chinoises redoutent également — mais Pékin va plus loin en reconnaissant aujourd’hui que la surabondance de crédit et de liquidités a engendré de mauvais investissements à grande échelle. Pensons notamment aux usines sans débouchés… aux forêts de tours sans propriétaires ni occupants… à la corruption à tous les échelons de la société.

Pékin admet que les créances douteuses pourraient atteindre 15% de l’encours des prêts consentis par les principales banques du pays. Mais des experts occidentaux estiment que le montant total se situerait déjà autour de 20% et pourrait atteindre rapidement 25% si la croissance chinoise devait connaître un coup de frein plus brutal que celui annoncé début mars.

La Chine, locomotive de la croissance… ou pas ?

Beaucoup d’économistes commencent à mettre en doute la réalité des chiffres sur lesquels les conjoncturistes s’appuient pour affirmer que la Chine demeure la locomotive de la croissance mondiale. Certes, l’activité et la demande intérieure demeurent soutenues (surtout en matière de produits de luxe) mais grèves, manifestations et fermetures d’usines se multiplient depuis un an, ce qui prouve qu’une crise couve sous un vernis de prospérité.

Enfin, (...) Ben Bernanke s’alarmait la nuit dernière des “risques potentiels” que continue de faire peser le shadow banking sur la stabilité du système financier.

Près de 50% des transactions sur les produits de taux passent par le shadow banking, où les intermédiaires privés s’échangent entre eux des produits dérivés présentant des niveaux de risque inconnus dans la plus parfaite opacité.

Un système totalement dérégulé (et désormais incontrôlable) dont il convient de souligner à quel point Alan Greenspan l’avait appelé de ses voeux et encouragé sans relâche de 1996 à 2006. »

Philippe Béchade

« (...) C’est Ben Bernanke qui a malencontreusement soulevé un coin de la carpette maudite du shadow banking dans la nuit de lundi à mardi.

Le patron de la Fed estime que c’est de là que pourrait venir le danger pour le système bancaire américain. Il s’agit de dizaines de milliers de milliards de dollars de transactions de gré à gré sur des produits volatils (monétaires et obligataires) dont personne ne connaît le degré de risque induit.

Il est déjà assez compliqué de se faire une idée de la solidité des banques américaines avec les actifs complexes figurant dans leurs bilans (leurs ratios de solvabilité sont gonflés à l’hélium lors des stress tests)… Mais allez savoir quels sont les risques embusqués dans le hors bilan, alors que la plupart des contreparties sont immatriculées dans des paradis fiscaux où le pouvoir d’investigation de la Fed est quasi nul.

Ben Bernanke redoute que les dettes souveraines européennes représentent un danger significatif de pertes pour les banques américaines. C’est sûr qu’avec des taux longs espagnols qui flirtent avec les pires niveaux de l’automne 2011 (6,5%), il y a de quoi se montrer raisonnablement inquiet pour les semaines qui nous séparent des élections en France et en Grèce. (...) »

Philippe Béchade

08/04/2012

Basculement de l'économie-monde

(cliquez pour agrandir)

Source : Eurostat (graphique publié par Le Parisien Aujourd'hui en France du 30 mars 2012, p. 3)

Bien sûr, ce premier graphique ne concerne que les échanges commerciaux de l'Union européenne.

Pour une représentation (presque) complète, voyons la balance commerciale Chine - Etats-Unis, mais alors là, accrochez-vous bien, parce que l'illustration ne porte pas sur une année, mais sur... un seul mois !

Depuis 2009, ça n'a pas vraiment changé.

Il y a comme une dynamique. Ou plutôt, un tsunami.

03/04/2012

Stratégie russe vis-à-vis de la Chine

 

« La version finale de la Stratégie-2020 publiée la semaine dernière comporte un certain scoop, auquel on n'a pas encore accordé toute l'attention qu'il mérite. Dans la partie du document consacrée aux questions de l'économie et de la politique étrangères de la Russie, il est dit: "Les principaux risques pour la Russie associés à l'apparition de nouveaux "centres de force" sont dus à la montée du potentiel économique et du rehaussement du statut international de la Chine."

Selon les auteurs, "la transformation imminente du yuan en une monnaie mondiale, puis d'investissement et de réserve pourrait conduire à la déstabilisation du système monétaire international et à la limitation des possibilités d'utilisation du rouble russe dans les transactions internationales." "La haute compétitivité de l'industrie de traitement chinoise continuera d'être un facteur d'évincement des producteurs russes fabriquant des marchandises similaires du marché russe et fera obstacle à l'expansion du commerce et des investissements des entreprises russes à l'étranger." "Le renforcement des positions de la Chine en Asie centrale est capable de saboter les perspectives d'implication de cette région dans les projets d'intégration russes." Enfin, "le comportement plus actif en termes de négociation et d'intervention de la Chine en tant que "nouveau membre riche" du "club des leaders mondiaux", le renforcement du format G2 (Etats-Unis et Chine) dans la gestion des processus économiques dans le monde et l'augmentation de l'influence de la Chine au sein du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)" nuiront au développement des pays tiers, notamment de la Russie.

Toutefois, par la suite le document précise qu'il est impossible d'accélérer la modernisation de la Russie, notamment de la Sibérie et de l'Extrême-Orient russes, "sans utiliser les capacités financières, d'innovation et d'investissement de l'Asie-Pacifique en tant que source de développement de l'économie du pays. La Chine est un partenaire prioritaire de la Russie en Asie-Pacifique."

La Stratégie-2020 est le résultat du long travail de divers experts. Pendant la dernière étape, qui a demandé 18 mois, sur ordre du premier ministre russe Vladimir Poutine a été créé un organisme composé d'une vingtaine de groupes de travail dirigé par deux économistes libéraux, Iaroslav Kouzminov du Haut collège d'économie et Vladimir Maou de l'Académie d'économie nationale. Bien que le document publié ne reflète pas entièrement le programme d'action du futur président et du gouvernement russes, il décrit la situation et les mesures à accomplir. Le statut de celui qui a commandé la recherche confère à cette dernière davantage d'importance, bien qu'on ignore généralement dans ce genre de cas dans quelle mesure le document reflète les idées des auteurs ou les desiderata de l'initiateur. (...) »

Fedor Loukianov

01/04/2012

« Le pire n’est pas à craindre… il est certain »

 

... Et ce n'est pas un poisson d'avril :

« (...) La crise n’est pas finie parce qu’elle ne peut pas finir tant que le processus de désendettement est en cours et encore moins tant que l’on s’acharne à faire croire que le désendettement ne peut se faire que par remboursement des dettes. J’admets qu’il peut vous sembler logique que le désendettement résulte du remboursement, n’est-ce pas du pur bon sens ? Mais le bon sens est très piégeux, car n’est-il pas aussi de pur bon sens de dire que des dettes non remboursables ne sont jamais remboursées et finissent toujours par être effacées, d’une manière ou d’une autre ? Le jour où l’on admettra que la décote de plus de 50% sur la dette grecque n’est pas l’acte unique et ultime de défaut partiel mais le début d’un long processus dont le plus gros morceau sera le reformatage de la dette américaine, alors le travail de deuil sera bien engagé et les économies pourront commencer à se reconstruire sur une nouvelle base. Mais en attendant ce jour, les phases d’optimisme relatif et de pessimisme destructeur se succéderont, au rythme, d’une part, des injections de liquidité des banques centrales qui, sans embrayer sur l’économie réelle, financent les spéculations sordides des bouffons de la finance (lire Goldman Sachs sur la Chronique Agora) et, d’autre part, des coups de menton austères des femmes et hommes politiques qui pensent qu’une bonne cure d’austérité, de démantèlement des services publics éducatifs et de santé constitue la recette miracle du désendettement alors qu’elle n’est que le premier cercle de la descente dans l’enfer de la dépression. Nous sommes dans un douloureux processus de transition entre l’ancien monde post Deuxième Guerre mondiale et un nouveau monde aux contours encore imprécis : ce qui est certain, c’est que les dettes de l’ancien monde n’auront plus nécessairement valeur légale dans le nouveau, et que de nombreux pays seront amenés à s’interroger sur l’opportunité d’un défaut raisonné, comme je l’ai évoqué fin décembre dans une tribune sur Atlantico. (...)

En attendant l’éclaircissement et la concrétisation des perspectives à moyen et long terme sur la dette évoquées en introduction, où en sommes-nous d’un point de vue de court terme ? Derrière deux ou trois statistiques américaines plus ou moins souriantes pour enjoliver le bilan du candidat sortant Obama et fort opportunes pour doper les indices boursiers (en attendant la rechute), la réalité de l’économie mondiale n’est guère brillante : une bonne part de l’Europe est en récession, en croissance zéro ou très faible ; les pays émergents ou émergés patinent et voient pâlir leurs perspectives de croissance ; la Chine est en zone trouble avec des incertitudes économiques fortes (éclatement ou non des bulles immobilières et financières, en interaction) et, en cette année de renouvellement des instances dirigeantes, doute vertigineux qui s’empare des dirigeants les plus lucides sur la pérennité d’un capitalisme sauvage très inégalitaire, appuyé sur des structures politiques autoritaires et corrompues jusqu’à la moelle, de la base au sommet.

La meilleure synthèse des perspectives économiques mondiales est sans doute donnée par le graphique ci-dessous du Baltic Dry Index (BDI), qui constitue un indicateur avancé des perspectives du commerce mondial de vrac (et pas de conteneurs, comme on peut parfois le lire).

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14/03/2012

La monnaie américaine en bout de course

 

« (...) L’utilisation du dollar dans le commerce mondial baisse brutalement. La part du dollar dans les échanges mondiaux, indicateur plus fiable et plus dynamique que celui de la part du billet vert dans les réserves des banques centrales, se réduit à toute vitesse au profit des monnaies des BRICS (Chine, Brésil, Inde, Russie, Afrique du Sud). (...) A l’heure actuelle, environ 50% des exportations mondiales sont libellées en dollars, 30% en euros et le reste principalement en yens.

La demande internationale pour le dollar est en train de se réduire au profit de l’euro en Europe et du yuan en Asie, accélérant la dépréciation du billet vert face aux monnaies commerciales fortes. Cette projection n’est que la conséquence logique d’évolutions majeures en 2011 : la Chine a multiplié les accords bilatéraux permettant, comme avec le Japon, la Russie et le Brésil, de commercer dans les monnaies nationales de ces pays, sans plus passer par le dollar. L’accord avec le Japon en particulier, signé fin 2011, signifie que la deuxième et la troisième puissance commerciale du monde se passent du dollar dans leurs échanges bilatéraux. HSBC estime que la moitié du commerce chinois pourrait se faire en yuans d’ici à deux ou trois ans, alors que 70% était effectué en dollars en 2009. Ces flux supplémentaires de yuans créent une forte demande mondiale pour la monnaie chinoise; tous ceux qui veulent faire affaire avec la Chine devront, à terme, travailler en yuans. Dans le domaine du crédit aussi, le yuan fait d’importantes avancées. Début mars, la Chine a signé des accords avec les autres BRICS pour leur rendre disponibles des prêts internationaux en yuans. Ces pays prêteront aussi à l’international dans leur monnaie propre. Autant de flux qui contourneront le billet vert. Les BRICS représentent le cinquième du commerce mondial.

Autre élément qui accélère le déclin de la demande pour le dollar :  la politique étrangère américaine. Les sanctions économiques et le bannissement de certains pays (Irak, Libye, Iran) du circuit dollar, ainsi que le refus des banques américaines en septembre 2011 de prêter des dollars aux banques européennes en difficulté, ont incité ces acteurs à trouver d’autres solutions, à réduire leur dépendance envers le Greenback. "Dans des contextes certes différents, on peut affirmer en ce début 2012 que les banquiers de l’Euroland, les dirigeants communistes chinois, les maîtres du Kremlin et les bureaucrates indiens ont tout au moins une analyse en commun : il est dangereux désormais de dépendre du dollar pour ses transactions commerciales et financières", écrit le Laboratoire Européen d’Anticipation Politique. Ainsi, les banques de la zone euro ont-elles dû compter davantage sur l’euro. L’Iran, qui a lancé sa bourse de pétrole hors dollar en 2011, accepte de facturer ses barils en or, et de régler en roupies indiennes ses importations d’Inde. Quant à la Chine, principale cliente du brut du Golfe, elle achète désormais l’or noir des Emirats arabes unis en yuans, et veut généraliser cette pratique à tous les pays producteurs. Pour ces derniers, il n’y a plus de logique à être payés en dollars, devise qui se déprécie face au yuan et à l’euro, quand ils dépensent principalement leurs excédents sur des achats en Europe et en Chine. La baisse à long terme du dollar sera à la fois cause et effet de ces évolutions. Depuis janvier 2006, le billet vert a perdu 21% par rapport au panier vraiment représentatif du commerce mondial : l’euro, le yen, le yuan et le real. Le Dollar Index traditionnel, qui mesure la valeur face à un panier archaïque car peu représentatif (couronne suédoise, franc suisse, livre sterling, dollar canadien, euro et yen), n’indique qu’une baisse de 12,5%, trompeuse, sur la même période. En observant les flux commerciaux, on sait sur quelle devise miser. »

Myret Zaki

01/03/2012

« Les Etats-nations sont dépassés, c’est la naissance des nations continents ! »

Un petit morceau de cette Europe que nous aimons tous

 

Philippe Milliau, ancien cadre dirigeant du GRECE, membre du bureau exécutif et responsable de la formation au sein du Bloc Identitaire, n'y va pas par quatre chemins dans une tribune publiée aujourd'hui par Novopress (inutile de vous dire que je suis assez largement d'accord avec ce qui suit) :

« Pour les amuseurs publics et autres bonobos de la pensée qui pontifient dans les médias, la crise que nous subissons n’est qu’un épisode de plus dans la longue liste des soubresauts du capitalisme mondial depuis l’invention de la monnaie par un Homo Sapiens un peu plus malin que ses congénères.

À en croire les augures bien en cour, il suffit d’un peu de patience pour que tout rentre dans l’ordre et pour que la valse des milliards puisse reprendre comme avant pour le plus grand bonheur des manitous du CAC 40, de la Deutsche Boerse, de la City de Londres ou encore de Wall Street.

Et si ce n’était pas du tout ça ?

Et si, à l’opposé de la vision falsifiée véhiculée depuis le début de cette crise, nous vivions un renversement de l’ordre ancien ? Un bouleversement d’un monde tel que nous le connaissions jadis nous obligeant à envisager des mesures radicales pour guérir notre continent des maux qui l’affligent.

Cette hypothèse est bien trop effrayante pour que les élites du système osent en parler. Pourtant, les arguments qui plaident en sa faveur sont nombreux, solides et concordants.

Examinons quelques-uns des faits qui nous amènent à proposer cette explication.

Le dollar a du plomb dans l’aile

Une des manifestations les plus criantes de la fin de cette époque qui nous a tant fait souffrir, qui nous a asservis, comme tous les peuples du monde ou presque, c’est l’état de son pilier principal : le dollar.

Déjà, par rapport à un panier des monnaies dynamiques (yuan, euro, real…), on observe un début de baisse du dollar en valeur relative. La situation économique et politique des États-Unis devrait, en dépit de multiples tentatives pour maintenir cette hégémonie, entraîner une accentuation de cette chute en 2012 et 2013.

Plus significatif : la part du dollar au sein des devises accumulées dans les banques centrales a amorcé une petite baisse tendancielle depuis dix ans au profit de l’euro. Cette baisse semble en cours de nette accentuation en dépit des tribulations de notre devise dues la gestion des dettes souveraines de certains pays européens.

Encore plus significatif : la part des transactions internationales libellées en dollars est en chute libre. L’actuelle crise avec l’Iran n’est pas sans accentuer ce phénomène. Plus de 60% des échanges entre l’Euroland et le reste du monde est maintenant effectué en euros, contre moins de 50% il y a dix ans, et le phénomène s’accélère.

Chacun sait bien ce que veut dire la suprématie du dollar : elle a tout simplement permis le financement gratuit du gigantesque déficit commercial des États-Unis, ainsi que la mobilisation au profit de cette même puissance dominante d’une part considérable de l’épargne mondiale. Le dollar roi, principale monnaie de change et de réserve, véritable étalon remplaçant l’or a dopé depuis quarante ans l’économie de l’Amérique du Nord. C’est en voie de se terminer ; la face du monde en sera changée.

Les Etats-nations sont dépassés, c’est la naissance des nations continents !

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22/02/2012

La Russie réarme, les Etats-Unis désarment

Le bon vieux temps selon Ronald...

 

Pour un peu, on se croirait revenu à la guerre froide.

L'annonce de Vladimir Poutine ressemblerait au début d'une nouvelle course aux armements, si nous étions encore dans le monde bipolaire des années 1947-1991 :

« Au cours de la prochaine décennie, plus de 400 missiles balistiques intercontinentaux, huit croiseurs sous-marins lance-missiles stratégiques, près de 20 sous-marins polyvalents, plus de 50 navires de surface, une centaine d'appareils spatiaux militaires équiperont l'armée russe.

En outre, plus de 600 avions modernes, dont des chasseurs de cinquième génération, plus de mille hélicoptères, 28 régiments de systèmes de missiles sol-air S-400, plus de 2.300 chars modernes, près de 2.000 canons automoteurs équiperont l'armée. »

Le futur président russe « a avancé un montant de 590 milliards d’euros pour moderniser les forces armées russes (...) En fait, un tel plan, chiffré à 474 milliards d’euros, a déjà été adopté l’an passé. Par conséquent, Vladimir Poutine ne fait que le prolonger et l’accentuer en rajoutant quelquels dizaines de milliards supplémentaires. »

Pourquoi ?

« Nous constatons l’émergence continue de nouvelles guerres régionales et locales (...). De nouvelles zones d’instabilité et de chaos délibérément orchestré émergent. Il existe des tentatives d’initier de tels conflits aux frontières mêmes de la Russie et de ses alliés (...).

Les principes de base du droit international sont dégradés et érodés, notamment en matière de sécurité internationale (...). Dans ces circonstances, la Russie ne peut pas s’appuyer sur les seuls canaux diplomatiques et économiques pour résoudre les conflits. Notre pays doit développer de manière suffisante son potentiel militaire dans le cadre d’une stratégie de dissuasion. C’est une condition indispensable pour que la Russie se sente en sécurité et que nos partenaires écoutent les arguments de notre pays.

Les vastes ressources investies dans la modernisation de notre complexe militaro-industriel et dans le rééquipement de l’armée doivent servir de carburant au moteur de notre modernisation économique, afin de créer de la croissance et une situation dans laquelle les dépenses gouvernementales financent de nouveaux emplois, soutiennent la demande du marché et facilitent la recherche scientifique. »

Mais cet écho de guerre froide n'est bien qu'une illusion, complètement anachronique.

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15/01/2012

Selon le LEAP, « 2012 sera l'année de la colère des peuples »

Image symbolique d'une réalité perçue par l'inconscient collectif ?

 

Souhaitons que Franck Biancheri et ses collaborateurs aient raison, dans leur communiqué de ce jour :

« (...) cette année verra notamment les dernières tentatives des puissances dominantes du monde-d'avant-la-crise de maintenir leur pouvoir global, que ce soit en matière stratégique, économique ou financière. Quand nous utilisons le terme "dernières", nous voulons souligner qu'après 2012 leur puissance sera trop affaiblie pour pouvoir encore prétendre maintenir cette situation privilégiée. La récente dégradation de la plupart des pays de l'Euroland par S&P est un exemple typique de ces tentatives de la dernière chance : poussés par Wall Street et la City, et du fait de leurs besoins insatiables de financement, les Etats-Unis et le Royaume-Uni en sont arrivés au point d'engager une guerre financière ouverte avec leurs derniers alliés, les Européens (le Royaume-Uni est comme un animal pris au piège de la dette. Et du fait du poids gigantesque de la dette du secteur financier britannique, il est condamné à tenter par tous les moyens d'obliger l'Euroland à payer les dettes de la Grèce, etc… La décote des dettes publiques occidentales est un bazooka pointé sur le cœur du Royaume, la City). C'est du suicide géopolitique car cette attitude oblige l'Euroland à se renforcer en s'intégrant toujours plus et en se dissociant des Etats-Unis et du Royaume-Uni ; tandis que l'immense majorité des dirigeants et des populations de la zone Euro ont enfin compris qu'il y avait bien une guerre transatlantique et transmanche conduite contre eux. (...)

Dans un autre registre, les tentatives de créer une "petite guerre froide" avec la Chine ou de tendre un piège à l'Iran sur la question de la libre-circulation dans le détroit d'Ormuz ressortent du même réflexe (la Russie a déjà fait son choix en développant son commerce avec l'Iran en roubles et rials, éliminant le dollar US des transactions entre les deux pays. Quant à l'Europe, elle gesticule sous pression US, mais in fine ne fera pas grand-chose en matière d'embargo car d'ici juin (nouvelle date pour prendre une décision), la carte politique aura bien changé). (....)

Le grand basculement de 2012, c'est aussi celui des peuples. Car 2012 sera aussi l'année de la colère des peuples. C'est l'année où ils vont entrer massivement sur la scène de la crise systémique globale. 2011 aura été un "tour de chauffe" où des pionniers auront testé méthodes et stratégies. En 2012, les peuples vont s'affirmer comme les forces à l'origine des basculements majeurs qui vont marquer cette année-charnière. Ils le feront de manière pro-active parce qu'ils créeront les conditions de changements politiques décisifs via des élections (comme ce sera le cas en France avec l'éviction de Nicolas Sarkozy - ce qui, au passage, remettra la France dans sa logique historique "gaullo-européenne" au lieu de l'ancrage occidentaliste qu'aura incarné la parenthèse Sarkozy) ou via des manifestations massives (Etats-Unis, Monde Arabe, Royaume-Uni, Russie). Et ils le feront aussi de manière plus passive en générant la crainte chez leurs dirigeants, obligeant ces derniers à une attitude "pré-emptive" pour éviter un choc politique majeur (comme ce sera le cas en Chine - où, selon le LEAP, le risque d'explosion populaire majeure se trouve à la croisée d'une situation économique tendue [ce sera le cas en 2012] et d'un accident majeur de santé publique ; beaucoup plus que dans un contexte de remise en cause directement politique ou dans plusieurs pays européens). Dans les deux cas, quoiqu'en pensent les élites des pays concernés, c'est un phénomène constructif car rien d'important ni de durable ne peut émerger de cette crise si les peuples ne s'impliquent pas (l'annonce par les Frères musulmans égyptiens qu'ils soumettront à référendum le traité de paix avec Israël appartient à cette même tendance). (...) Dans le même temps, on continue à voir les investisseurs fuir les bourses et les actifs financiers, notamment aux USA.

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10/01/2012

Menaces contre l'Iran : l'irresponsabilité pathologique du « Système »

(Cliquer pour agrandir)

 

« (...) Nous ne sommes pas dans un état de guerre, ni même de volonté de guerre affichée (comme dans les six années précédente où le but affirmé implicitement mais violemment était une attaque contre l’Iran), mais dans un état de tension extrême avec des risques divers (dans le Golfe et alentour), avec comme facteur fondamental de cette tension ces mesures d’embargo. Même si l’embargo à ce degré peut légitimement être considéré comme "un acte de guerre", il n’empêche qu’il ne s’agit pas d’une guerre ou d’une menace précise de guerre dans sa brutalité et dans les regroupements forcés et urgents auxquels cela contraint. Il reste bien assez de place pour les manœuvres diplomatiques, directes ou indirectes, et il semble qu’on ne s’en prive pas, et que l’Iran, contrairement aux affirmations sarcastiques d’une porte-parole énervée du département d’État, est loin d’être isolé. (Cela serait sans doute différent, justement, s’il y avait une marche assurée vers la guerre, justement à cause du facteur de brutalité qui invite à la prudence, voire à la couardise, et contrecarre cette sorte de manœuvres.)

Un autre facteur intéressant, qui montre également l’évolution de la situation, est que ce "regroupement", plutôt en faveur de l’Iran puisque les adversaires de l’Iran sont en mode automatique de regroupement-Système depuis longtemps, s’effectue sous la forme indirecte d’actes commerciaux et d’échange ; l’intérêt de la chose est alors que cette forme d’évolution signifie non seulement un refus de l’embargo mais conduit à une situation plus générale et plus importante de l’abandon de la devise US pour les échanges. Cela donne une dimension générale qui dépasse la seule crise iranienne et met en cause la politique générale des USA, en intégrant d’une façon intéressante la crise iranienne dans la crise générale. Cela rejoint d’une façon également intéressante et, en plus, révélatrice, cette remarque du général israélien Dan Halutz, cité ce 9 janvier 2012 dans un autre contexte, et sans aucun doute dans un autre sens : "…but Iran is a global problem – not just Israel's problem." ["mais l'Iran est un problème global - pas seulement le problème d'Israël."] Certes, Halutz parle du "problème iranien", et l’on comprend pourquoi, mais l’intérêt de sa remarque est le fait de l’"internationalisation" du "problème", c’est-à-dire de son intégration dans les problèmes généraux, ce qui revient effectivement et objectivement, quoi qu’on en veuille, à l’intégration de la crise iranienne dans la crise générale. Un tel processus est une défaite fondamentale pour le bloc BAO [Bloc américaniste-occidentaliste] qui a toujours joué sur la spécificité iranienne pour soutenir sa politique extrémiste et maniaque ; si la crise iranienne s’intègre dans la crise générale, on est aussitôt conduit à observer cette évidence qu’il n’y a plus de spécificité iranienne, donc plus de responsabilité exclusive de l’Iran (selon la thèse du bloc BAO), donc un élargissement de la crise du nucléaire au reste et ainsi de suite… Nous entrons alors dans le vaste territoire de la crise générale où les responsabilités sont plus que partagées et où l’on sait bien que la cause première revient évidemment au Système lui-même. Le processus déjà identifié au niveau stratégique se poursuit donc et s’élargit à tous les domaines. »

Philippe Grasset

« (...) Dans ce chaos d’irresponsabilité et de pathologie, ou d’irresponsabilité pathologique, on ne trouve ni stratégie, ni but, sens, mais un simple processus automatique qui dénote la puissante et irrésistible influence du Système et les réactions psychologiques qui s’en déduisent effectivement. Tout cela conduit évidemment à des situations éminemment dangereuses (l’embargo du pétrole comme "last step short of war"), sorte de "chas de l’aiguille" sorti du "trou noir" du processus, où l’on se trouve confrontés à des situations exigeant des décisions graves que plus personne n’a vraiment les moyens d’assumer, sans parler du réel désir de les prendre ; cela, bien entendu, comme cette situation que nous connaissons aujourd’hui, à laquelle nul n’est vraiment préparé par contraste avec les agitations des années 2006-2008 où l’on nous préparait soi-disant une attaque unilatérale très soigneusement élaborée, et qui met tous les acteurs impliqués dans des situations extrêmement périlleuses et délicates (voir les balbutiements automatisés et incantatoires du général Dempsey, ce 9 janvier 2012). Il est bien difficile, dans ce cas, et même de plus en plus difficile, d’accepter la version machiavélique d’une manœuvre pensée de longue date et menant vers la guerre, puisqu’on obtient le résultat d’une situation extrêmement dégradée pour soi-même, dans les pires conditions opérationnelles pour les soi-disant machinistes de la chose, alors que des occasions infiniment plus favorables pour une action militaire, dans une position stratégiquement bien mieux aménagées, contre un Iran bien plus mal préparé, etc. (2006-2008), ne furent pas exploitées. Il y a certes des "machinistes", des "comploteurs", etc., mais eux aussi agissent aveuglément, eux aussi dans leur épisode maniaque, tout cela "conduisant" une politique caractérisée par avance comme totalement nihiliste, du mode de la surpuissance se transformant en mode autodestructeur… Le sceau du Système ne laisse aucun doute. »

Philippe Grasset

09/11/2011

Slavoj Žižek à « Occupy Wall Street »

 

Allocution, traduite par mes soins car (grrr) je viens seulement de m'apercevoir que des traductions existaient déjà ailleurs, de l'intéressant philosophe « marxien » slovène (celui qui avait balancé à BHL atterré : « Vous semblez considérer que seul le libéralisme peut sauver la gauche ») à Zuccotti Park, rebaptisé Liberty Place, New York, le 9 octobre 2011.


« Ils disent que nous sommes tous des perdants, mais les véritables perdants sont là-bas, à Wall Street. Ils ont été renflouées par des milliards de notre argent.

Nous sommes appelés socialistes, mais ici, le socialisme c'est toujours pour les riches. Ils disent que nous ne respectons pas la propriété privée, mais dans le krach financier de 2008 il a été détruit davantage de propriété privée durement gagnée que si nous tous, ici, nous étions employés à la détruire nuit et jour pendant des semaines.

Ils vous disent que nous sommes des rêveurs. Les vrais rêveurs sont ceux qui pensent que les choses peuvent continuer indéfiniment telles qu'elles sont. Nous ne sommes pas des rêveurs. Nous sommes l'éveil d'un rêve qui est en train de virer au cauchemar.

Nous ne sommes pas en train de détruire quoi que ce soit. Nous sommes seulement les témoins de la façon dont le système s'autodétruit.

Nous connaissons tous la scène classique des dessins animés. Le chat atteint un précipice, mais il continue à marcher, en ignorant le fait qu'il n'y a rien sous ses pieds. C'est seulement quand il regarde vers le bas et le remarque, qu'il tombe. C'est ce que nous faisons ici. Nous disons aux gars là-bas à Wall Street : "Hé, regardez en bas !"

À la mi-avril 2011, le gouvernement chinois a interdit à la télévision, dans les films et les romans, toute histoire contenant une réalité alternative ou un voyage dans le temps. C'est un bon signe pour la Chine. Ces gens continuent de rêver à des alternatives, donc [le régime est obligé de] leur interdire ces rêves.

Ici, nous n'avons pas besoin d'une interdiction, parce que le système régnant a opprimé jusqu'à notre aptitude à rêver. Regardez les films que nous voyons tout le temps. Il est facile d'imaginer la fin du monde. Un astéroïde détruisant toute vie et ainsi de suite. Mais vous ne pouvez pas imaginer la fin du capitalisme.

Alors, que faisons-nous ici ?

Laissez-moi vous raconter une merveilleuse vieille blague de l'époque communiste. Un gars fut envoyé d'Allemagne de l'Est pour travailler en Sibérie. Il savait que son courrier serait lu par les censeurs, alors il dit à ses amis : "Nous allons établir un code. Si une lettre que vous recevez de moi est écrite à l'encre bleue, ce que je dis est vrai. Si elle est écrite à l'encre rouge, c'est faux". Un mois après, ses amis reçoivent la première lettre. Tout est en bleu. Elle dit, cette lettre : "Tout est merveilleux ici. Les magasins sont remplis de bonne nourriture. Les cinémas montrent des bons films de l'Ouest. Les appartements sont grands et luxueux. La seule chose que vous ne pouvez pas acheter, c'est de l'encre rouge".

Voilà comment nous vivons. Nous avons toutes les libertés que nous voulons. Mais ce qui nous manque, c'est l'encre rouge : le langage pour exprimer notre non-liberté. La façon dont on nous apprend à parler de la liberté - guerre à la terreur et ainsi de suite - falsifie la liberté. Et c'est ce que vous faites ici. Vous nous donnez à tous de l'encre rouge.

Il y a un danger. Ne tombez pas amoureux de vous-mêmes. Nous passons un bon moment ici. Mais souvenez-vous, les carnavals ne coûtent pas cher. Ce qui importe, c'est le lendemain, quand nous aurons à revenir à une vie normale. Y aura-t-il des changements, alors ? Je ne veux pas que vous vous rappeliez ces jours-ci, vous savez, comme : "Oh, nous étions jeunes et c'était magnifique".

Rappelez-vous que notre message de base est : "Nous sommes autorisés à réfléchir à des alternatives". Si le tabou est brisé, nous [savons que nous] ne vivons pas dans le meilleur des mondes possibles. Mais il y a un long chemin à parcourir. Il y a des questions vraiment difficiles qui nous font face. Nous savons ce que nous ne voulons pas. Mais que voulons-nous ? Quelle organisation sociale peut remplacer le capitalisme ? Quel type de nouveaux dirigeants voulons-nous ?

Rappelez-vous. Le problème n'est pas la corruption ou la cupidité. Le problème est le système. Il vous oblige à être corrompus. Ne vous méfiez pas seulement des ennemis, mais aussi des faux amis qui travaillent déjà à diluer ce processus. De la même manière que vous obtenez du café sans caféine, de la bière sans alcool et de la crème glacée sans matière grasse, ils vont essayer de faire de cela une inoffensive protestation morale. Une protestation décaféinée.

Mais la raison pour laquelle nous sommes ici, c'est que nous en avons eu assez d'un monde où recycler les canettes de Coca, donner deux dollars par charité ou acheter un cappuccino chez Starbucks dont 1% va aux enfants affamés du tiers-monde suffit à nous faire nous sentir bien.

Après l'externalisation du travail et de la torture, après l'externalisation, maintenant, de notre vie amoureuse par les agences matrimoniales, nous pouvons voir que depuis longtemps, nous permettons que notre engagement politique soit également externalisé. Nous voulons qu'il revienne.

Nous ne sommes pas communistes, si le communisme désigne un système qui s'est effondré en 1990. Rappelez-vous qu'aujourd'hui ces communistes sont les plus efficaces, les plus impitoyables des capitalistes. En Chine aujourd'hui, nous avons un capitalisme qui est même encore plus dynamique que votre capitalisme américain, mais qui n'a pas besoin de la démocratie. Ce qui signifie que lorsque vous critiquez le capitalisme, ne cédez pas au chantage qui veut que vous seriez contre la démocratie. Le mariage entre démocratie et capitalisme est terminé.

Le changement est possible. Qu'est-ce que nous percevons aujourd'hui comme possible ? Il suffit de suivre les médias.

D'un côté, en matière de technologie et de sexualité, tout semble être possible. Vous pouvez aller sur la lune, vous pouvez devenir immortel par la biogénétique, vous pouvez avoir des rapports sexuels avec des animaux ou n'importe quoi.

Mais regardez le domaine de la société et de l'économie. Là, presque tout est considéré comme impossible. Vous voulez augmenter un petit peu les impôts pour les riches ? Ils vous disent que c'est impossible, nous perdrions la compétitivité. Vous voulez plus d'argent pour les soins de santé ? Ils vous disent : "Impossible, cela signifie un Etat totalitaire".

Il y a quelque chose qui ne va pas dans un monde où on vous promet l'immortalité, mais où vous ne pouvez pas dépenser un peu plus pour la santé.

Peut-être devons-nous fixer nos priorités ici. Nous ne voulons pas d'un plus haut niveau de vie. Nous voulons un meilleur niveau de vie. Le seul sens dans lequel nous sommes communistes, c'est que nous nous soucions de ce qui nous est commun. Commun dans la nature. Commun dans ce qui est privatisé par la propriété intellectuelle. Commun dans la biogénétique. Pour cela, et uniquement pour cela, nous devrions nous battre.

Le communisme a totalement échoué, mais les problèmes posés par ce qui nous est commun persistent.

Ils vous disent que nous ne sommes pas des Américains, ici. Mais les fondamentalistes conservateurs qui prétendent qu'ils sont vraiment américains doivent se rappeler quelque chose : qu'est-ce que le christianisme ? C'est le Saint-Esprit. Qu'est-ce que le Saint-Esprit? C'est une communauté égalitaire des croyants qui sont liés par l'amour mutuel, lequel ne dépend que de leur propre liberté et de leur responsabilité. En ce sens, le Saint-Esprit est ici, maintenant. Et là-bas à Wall Street, il y a des païens qui adorent des idoles blasphématoires.

Ainsi, tout ce dont nous avons besoin est la patience.

La seule chose que je crains, c'est que nous rentrions simplement un jour à la maison et qu'alors nous nous réunissions une fois par an, buvant de la bière, et nous souvenions nostalgiquement : "Quel bon moment nous avons passé ici". Promettez-vous que ce ne sera pas le cas . Nous savons que souvent les gens désirent quelque chose, mais ne le veulent pas vraiment. N'ayez pas peur de vouloir vraiment ce que vous désirez.

Merci beaucoup. »

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Et à titre purement documentaire, les vidéos correspondantes en VO (difficilement supportables, l'auditoire proche relayant après chaque phrase les paroles de Žižek démuni de micro, pour que tout le monde puisse l'entendre) :