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06/05/2014

Le modèle russe selon Poutine

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Poutine aime les quenelles. Vous aussi ? Vous n'allez pas être déçus !

 

Je reproduis ici un commentaire de l'excellent @Symmaque, que je remercie vivement. Exceptionnellement, je n'ai pas caché derrière le texte les liens qu'il a donnés, de façon à ce que tout le monde puisse voir que ces sources sont essentiellement russes et très officielles.

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Ceux qui à droite s'imaginent que l'Union Eurasiatique de Poutine est une alternative à l'UE, au libre échange et à l'immigration, vont être déçus.

Dans l'article que je mets en lien, Poutine parle de la création d'un espace économique commun, avec une législation unique, avec une libre circulation des capitaux et des travailleurs :

« We are about to move from the Customs Union to the Common Economic Space. We are creating a huge market that will encompass over 165 million consumers, with unified legislation and the free flow of capital, services and labour force. »

Il prend pour modèle l'espace Schengen et sa dérégulation complète des flux migratoires :

« Later, this framework will also include common visa and migration policies, allowing border controls between our states to be lifted. In fact, we are adapting the experience of the Schengen Agreement that benefits Europeans as well as everyone who comes to work, study, or holiday in the EU. »

http://russiancouncil.ru/en/inner/?id_4=554#top

http://www.russianmission.eu/en/news/article-prime-minist...

Etiez-vous au courant de l'existence du Musée Juif et Centre de la Tolérance ( http://www.jewish-museum.ru/en ) à Moscou ?

Le Centre de la Tolérance accueille les jeunes pour les sensibiliser aux problèmes liés à la xénophobie, aux discriminations, et travaille avec des universités pour offrir un enseignement d'ethno-psychologie et de communication trans-ethnique : tout un programme !

Mais le plus surprenant est que c'est Poutine lui-même qui est à l'origine de sa création et qu'il l'a financé sur ses propres deniers :

http://www.bloomberg.com/news/2012-11-08/peres-inaugurate...

conjointement avec le milliardaire oligarque Victor Vekselberg ( http://topics.bloomberg.com/viktor-vekselberg/ ) qui, au passage, serait l'homme le plus riche de Russie.

Poutine a rencontré, le mois dernier, le directeur du centre ainsi que le Grand Rabbin Berl Lazar. Le directeur s'est félicité de ce que « le Centre de la Tolérance travaille activement avec les écoles » et de ce qu'ils « ont des leçons certifiées que l'Education Nationale est en train d'introduire dans les écoles » (« The Tolerance Centre works actively with schools. We have certified lessons and the Education Department is introducing them to schools. »).

http://eng.news.kremlin.ru/transcripts/7016

Dernière chose : Poutine a célébré, en 2013, le 225ème anniversaire de l'Assemblée Spirituelle Musulmane (fondée par Catherine la Grande) en compagnie de divers Mouftis. Il a célébré l'islam comme étant une religion russe depuis le XVIIIème siècle. Il développe ensuite une série de propositions afin d'intégrer l'islam à la société russe. Mais, en lisant sa déclaration, on sent quand même qu'il marche sur des oeufs. :-)

http://eng.kremlin.ru/transcripts/6157

Poutine n'est une alternative, ni au libéralisme économique, ni à l'UE qu'il prend comme modèle pour l'édification de son Union Eurasiatique. Il n'est pas davantage le sauveur de l'homme blanc ou le dernier rempart face à l'islam, comme certains à l'ED le pensent. Il est au contraire en train de recréer une société multiethnique multiculturelle, conformément au modèle libéral.

03/08/2013

La colonisation, une affaire progressiste et libérale

(Les dossiers de l'Histoire, Télévision Suisse Romande, 1972)

12/04/2012

Mondialisation = contagion

 

« (...) Les partenaires économiques des Etats-Unis tirent la sonnette d’alarme.

Le vrai problème pour les Etats-Unis pourrait provenir non pas de la nervosité des investisseurs (qui s’en remettent presqu’aveuglément à leurs algorithmes), mais de celle de leurs principaux partenaires économiques.

Après le coup de semonce du patron de la banque centrale chinoise le week-end précédent — qui avertissait Ben Bernanke que la mise en oeuvre d’un QE3 serait très mal perçu par Pékin — c’est au tour de Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, de fustiger la politique monétaire ultra-accommodante à tendance laxiste des Etats-Unis et de l’Europe.

Elle rappelle sans détour que le recours immodéré à la planche à billets pousse les feux de l’inflation dans les pays émergents par le biais d’un afflux massif de capitaux sans lien avec les perspectives de croissance locale. Cela provoque de fortes tensions sociales en causant la flambée de l’énergie et des produits de première nécessité.

Un phénomène que les autorités chinoises redoutent également — mais Pékin va plus loin en reconnaissant aujourd’hui que la surabondance de crédit et de liquidités a engendré de mauvais investissements à grande échelle. Pensons notamment aux usines sans débouchés… aux forêts de tours sans propriétaires ni occupants… à la corruption à tous les échelons de la société.

Pékin admet que les créances douteuses pourraient atteindre 15% de l’encours des prêts consentis par les principales banques du pays. Mais des experts occidentaux estiment que le montant total se situerait déjà autour de 20% et pourrait atteindre rapidement 25% si la croissance chinoise devait connaître un coup de frein plus brutal que celui annoncé début mars.

La Chine, locomotive de la croissance… ou pas ?

Beaucoup d’économistes commencent à mettre en doute la réalité des chiffres sur lesquels les conjoncturistes s’appuient pour affirmer que la Chine demeure la locomotive de la croissance mondiale. Certes, l’activité et la demande intérieure demeurent soutenues (surtout en matière de produits de luxe) mais grèves, manifestations et fermetures d’usines se multiplient depuis un an, ce qui prouve qu’une crise couve sous un vernis de prospérité.

Enfin, (...) Ben Bernanke s’alarmait la nuit dernière des “risques potentiels” que continue de faire peser le shadow banking sur la stabilité du système financier.

Près de 50% des transactions sur les produits de taux passent par le shadow banking, où les intermédiaires privés s’échangent entre eux des produits dérivés présentant des niveaux de risque inconnus dans la plus parfaite opacité.

Un système totalement dérégulé (et désormais incontrôlable) dont il convient de souligner à quel point Alan Greenspan l’avait appelé de ses voeux et encouragé sans relâche de 1996 à 2006. »

Philippe Béchade

« (...) C’est Ben Bernanke qui a malencontreusement soulevé un coin de la carpette maudite du shadow banking dans la nuit de lundi à mardi.

Le patron de la Fed estime que c’est de là que pourrait venir le danger pour le système bancaire américain. Il s’agit de dizaines de milliers de milliards de dollars de transactions de gré à gré sur des produits volatils (monétaires et obligataires) dont personne ne connaît le degré de risque induit.

Il est déjà assez compliqué de se faire une idée de la solidité des banques américaines avec les actifs complexes figurant dans leurs bilans (leurs ratios de solvabilité sont gonflés à l’hélium lors des stress tests)… Mais allez savoir quels sont les risques embusqués dans le hors bilan, alors que la plupart des contreparties sont immatriculées dans des paradis fiscaux où le pouvoir d’investigation de la Fed est quasi nul.

Ben Bernanke redoute que les dettes souveraines européennes représentent un danger significatif de pertes pour les banques américaines. C’est sûr qu’avec des taux longs espagnols qui flirtent avec les pires niveaux de l’automne 2011 (6,5%), il y a de quoi se montrer raisonnablement inquiet pour les semaines qui nous séparent des élections en France et en Grèce. (...) »

Philippe Béchade