Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/10/2014

Le must

Le%20patriarche%20Kirill%20et%20son%20SU-35.jpg

Le patriarche du FSB (pardon, de l'église orthodoxe de Moscou) et la mobylette qu'on lui a offerte pour le remercier de son esprit charitable

 

Si vous ne deviez lire qu'un seul texte sur la crise ukrainienne cette semaine, lisez celui-ci.

C'est chez l'ami @Symmaque et c'est à ne pas manquer. Surtout si vous êtes un affreux cul béni. Ça vous changera du Salon Beige et de Patrice de Plunkett.

22/09/2014

Quand la Russie s’approprie historiquement l’Ukraine

 

La Russie est véritablement née dans la région de Vladimir-Souzdal et Moscou a été créée en 1147, d’une ethnogénèse entre colons slaves orientaux et populations finno-ougriennes (cf. le visage botoxé de Poutine).

Les Russes se sont attribués exclusivement un héritage commun à tous les Slaves de l’Est, celui de la Rou’s/Ruthénie de Kiev (et non Russie de Kiev, une mauvaise traduction qui arrange beaucoup de monde), ce qui revient à nier, dans tous leurs schémas historiographiques, qu’ils soient tsaristes ou soviétiques, toute identité singulière aux deux autres branches, les Bélarussiens (le terme Biélorusses n’est là aussi pas neutre) et les Ukrainiens.

Une sorte de captation d’héritage pour un « petit-frère » qui est devenu grand (merci au modèle autocratique et patrimonial de la Horde d’Or, d’une redoutable efficacité administrative et militaire). Dire que Kiev/Kyiv est, selon la formule consacrée, la « mère des villes russes » (en fait ruthènes, vous avez compris), c’est comme si un Napoléon Ier qui aurait pérennisé son empire avait bâti un schéma historiographique affirmant au nom de notre latinité, que Rome était la mère des villes françaises et l’Italie le berceau de la France.

Ces schémas partagés par les élites et la population russe (un peu comme la vision jacobine dans la classe politique française) expliquent largement les relations spéciales et passionnelles (pour les « amicales et fraternelles », selon la logomachie soviétique, on repassera) que Moscou entretient toujours avec son voisin « petit-russien ».

Ce n’est donc pas uniquement pour des raisons économiques, énergétiques et géostratégiques que le Kremlin a accepté, mi-décembre 2013, de débloquer 15 milliards de dollars en eurobonds, une somme considérable qui, dans un contexte économique domestique difficile, n’était pas destinée à être redistribuée aux citoyens de la Fédérations de Russie.

Ne pas comprendre cela nous condamne à appréhender partiellement et partialement la tragédie en cours, le énième épisode d’une mauvaise série dramatique qui se prolonge, pour le plus grand bonheur du producteur hollywoodien.

Pascal Lassalle

Pour en savoir plus :

- Iaroslav Lebedysnky : Ukraine, une histoire en questions, L’Hamattan, 2008.

- Andreas Kappeler : Petite histoire de l’Ukraine, Institut d’études slaves, Paris, 1997.

- Entretien avec Alexandre Douguine sur l’Ukraine (commenté par Pascal Lassalle).

- Iaroslav Lebedysnky, « L’empire médiéval de Kiev, débats historiques d’hier et d’aujourd’hui ».

- Daniel Beauvois, « Deux "prétendants" historiques à la domination de l’Ukraine ».

Sans oublier plusieurs articles de Pascal Lassalle sur le site Europe Maxima et les émissions sur ce thème sur Méridien Zéro.

J'ajoute, pour ma part, cet autre texte de Pascal Lassalle sur le site Theatrum Belli.

Et je recommande le livre L'Ukraine et les Ukrainiens, de l'historien Wolodymyr Kosyk (Publications de L'Est Européen, Paris, 1993), dont j'ai pu lire un large extrait en ligne sur le site du Comité Représentatif de la Communauté Ukrainienne en France avant que celui-ci ne le retire, probablement pour des questions de droits d'auteur. Sur Amazon, je viens de commander le seul exemplaire disponible d'occasion - je l'ai vu le premier ;-) -, donc bon courage dans votre éventuelle recherche...

24/08/2014

Salopards

Voilà comment les terroristes pro-russes de Donetsk traitent leurs prisonniers ukrainiens, soldats, comme civils kidnappés. Pour ce qui est des militaires, c'est une violation des articles 3, 13 et 14 de la Convention de Genève du 12 août 1949, si toutefois la république séparatiste autoproclamée prétend avoir constitué une armée.

Cela s'est passé ce matin, le jour de la fête nationale ukrainienne, à l'occasion d'un défilé aux proportions ridicules pour une ville d'un million d'habitants, dont la moitié sont encore sur place :

Notez les baïonnettes aux canons :

Le but ? Dans la plus pure tradition soviétique, rappeler le défilé du 17 juillet 1944 à Moscou, où l'URSS avait exhibé ses prisonniers de guerre allemands :

D%C3%A9fil%C3%A9%20Moscou%2017.07.1944.jpg

Car n'est-ce pas, c'est bien connu, les soldats de l'armée régulière ukrainienne qui défendent l'intégrité territoriale de leur pays contre l'invasion russe (appelons un chat, un chat), ne peuvent être que des « fascistes » ou des « nazis »...

Et comme d'habitude, les salopards qui les font défiler ont oublié le pacte germano-soviétique, dans l'obligatoire narrative russe de la Grande Guerre Patriotique...

Sources des photos : 1, 2 et 3

D'autres photos sur ce site terroriste mais aussi ici.

Lire la suite

05/08/2014

False flag poutinien ?

Je dois à l'excellent blog Ukraine 2014 la découverte de ce film (en VO anglaise uniquement, désolé), interdit en Russie, relatif aux attentats prétendument tchétchènes de septembre 1999 à Moscou, est dû à Iouri Felchtinsky et Alexandre Litvinenko

Ces deux personnes seront immédiatement dénoncés comme agents de « l'Empire » par les débilo-complotistes, car proches du Boris Berezovsky dernière version, lequel était effectivement, initialement, une ordure oligarchique (on a toutefois souvent tendance à oublier qu'avant d'être désigné comme son ennemi, Berezovsky avait propulsé Poutine au pouvoir...). Classer les gens en deux catégories : les bons et les méchants, c'est tellement plus simple...

Lire ou relire également cet article, ainsi que l'impressionnante liste des assassinats d'opposants à Poutine.

27/04/2014

Pan dans la gueule

Je remercie @Erone pour le tuyau. C'est ici, à partir de 4'20" :

Le bouquin de Peter Dale Scott peut être trouvé en cliquant ici.

Un article est à lire par ailleurs, en cliquant là.

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire profiter d'une deuxième et d'une troisième démolition en règle de la vision soralienne du monde :

15/01/2012

Selon le LEAP, « 2012 sera l'année de la colère des peuples »

Image symbolique d'une réalité perçue par l'inconscient collectif ?

 

Souhaitons que Franck Biancheri et ses collaborateurs aient raison, dans leur communiqué de ce jour :

« (...) cette année verra notamment les dernières tentatives des puissances dominantes du monde-d'avant-la-crise de maintenir leur pouvoir global, que ce soit en matière stratégique, économique ou financière. Quand nous utilisons le terme "dernières", nous voulons souligner qu'après 2012 leur puissance sera trop affaiblie pour pouvoir encore prétendre maintenir cette situation privilégiée. La récente dégradation de la plupart des pays de l'Euroland par S&P est un exemple typique de ces tentatives de la dernière chance : poussés par Wall Street et la City, et du fait de leurs besoins insatiables de financement, les Etats-Unis et le Royaume-Uni en sont arrivés au point d'engager une guerre financière ouverte avec leurs derniers alliés, les Européens (le Royaume-Uni est comme un animal pris au piège de la dette. Et du fait du poids gigantesque de la dette du secteur financier britannique, il est condamné à tenter par tous les moyens d'obliger l'Euroland à payer les dettes de la Grèce, etc… La décote des dettes publiques occidentales est un bazooka pointé sur le cœur du Royaume, la City). C'est du suicide géopolitique car cette attitude oblige l'Euroland à se renforcer en s'intégrant toujours plus et en se dissociant des Etats-Unis et du Royaume-Uni ; tandis que l'immense majorité des dirigeants et des populations de la zone Euro ont enfin compris qu'il y avait bien une guerre transatlantique et transmanche conduite contre eux. (...)

Dans un autre registre, les tentatives de créer une "petite guerre froide" avec la Chine ou de tendre un piège à l'Iran sur la question de la libre-circulation dans le détroit d'Ormuz ressortent du même réflexe (la Russie a déjà fait son choix en développant son commerce avec l'Iran en roubles et rials, éliminant le dollar US des transactions entre les deux pays. Quant à l'Europe, elle gesticule sous pression US, mais in fine ne fera pas grand-chose en matière d'embargo car d'ici juin (nouvelle date pour prendre une décision), la carte politique aura bien changé). (....)

Le grand basculement de 2012, c'est aussi celui des peuples. Car 2012 sera aussi l'année de la colère des peuples. C'est l'année où ils vont entrer massivement sur la scène de la crise systémique globale. 2011 aura été un "tour de chauffe" où des pionniers auront testé méthodes et stratégies. En 2012, les peuples vont s'affirmer comme les forces à l'origine des basculements majeurs qui vont marquer cette année-charnière. Ils le feront de manière pro-active parce qu'ils créeront les conditions de changements politiques décisifs via des élections (comme ce sera le cas en France avec l'éviction de Nicolas Sarkozy - ce qui, au passage, remettra la France dans sa logique historique "gaullo-européenne" au lieu de l'ancrage occidentaliste qu'aura incarné la parenthèse Sarkozy) ou via des manifestations massives (Etats-Unis, Monde Arabe, Royaume-Uni, Russie). Et ils le feront aussi de manière plus passive en générant la crainte chez leurs dirigeants, obligeant ces derniers à une attitude "pré-emptive" pour éviter un choc politique majeur (comme ce sera le cas en Chine - où, selon le LEAP, le risque d'explosion populaire majeure se trouve à la croisée d'une situation économique tendue [ce sera le cas en 2012] et d'un accident majeur de santé publique ; beaucoup plus que dans un contexte de remise en cause directement politique ou dans plusieurs pays européens). Dans les deux cas, quoiqu'en pensent les élites des pays concernés, c'est un phénomène constructif car rien d'important ni de durable ne peut émerger de cette crise si les peuples ne s'impliquent pas (l'annonce par les Frères musulmans égyptiens qu'ils soumettront à référendum le traité de paix avec Israël appartient à cette même tendance). (...) Dans le même temps, on continue à voir les investisseurs fuir les bourses et les actifs financiers, notamment aux USA.

Lire la suite