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24/08/2014

Salopards

Voilà comment les terroristes pro-russes de Donetsk traitent leurs prisonniers ukrainiens, soldats, comme civils kidnappés. Pour ce qui est des militaires, c'est une violation des articles 3, 13 et 14 de la Convention de Genève du 12 août 1949, si toutefois la république séparatiste autoproclamée prétend avoir constitué une armée.

Cela s'est passé ce matin, le jour de la fête nationale ukrainienne, à l'occasion d'un défilé aux proportions ridicules pour une ville d'un million d'habitants, dont la moitié sont encore sur place :

Notez les baïonnettes aux canons :

Le but ? Dans la plus pure tradition soviétique, rappeler le défilé du 17 juillet 1944 à Moscou, où l'URSS avait exhibé ses prisonniers de guerre allemands :

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Car n'est-ce pas, c'est bien connu, les soldats de l'armée régulière ukrainienne qui défendent l'intégrité territoriale de leur pays contre l'invasion russe (appelons un chat, un chat), ne peuvent être que des « fascistes » ou des « nazis »...

Et comme d'habitude, les salopards qui les font défiler ont oublié le pacte germano-soviétique, dans l'obligatoire narrative russe de la Grande Guerre Patriotique...

Sources des photos : 1, 2 et 3

D'autres photos sur ce site terroriste mais aussi ici.

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07/08/2014

Bandéristes, et alors ?

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Andreï Zoubov est un historien russe, un des premiers intellectuels qui s’est prononcé contre l’annexion de la Crimée par la Russie. Professeur au MGIMO (l'Institut d'État des relations internationales de Moscou), il en a été licencié le 1er juillet 2014 pour ses opinions opposées à celles du Kremlin.

Du point de vue de l’Histoire, le mouvement nationaliste ukrainien était un mouvement nationaliste libérateur, anticommuniste.

En Union Soviétique, pour stigmatiser quoi que ce soit, surtout après la Deuxième Guerre Mondiale, il suffisait de l’appeler fascisme. Ainsi, les « banderovtsi » étaient appelés fascistes bien que ce ne soit pas vrai.

C’était une organisation nationaliste typique d'une période militaire, avec son armée et son aile terroriste. À cette époque-là, c’était courant. Bien sûr, certains chefs du mouvement nationaliste ukrainien s’inspiraient des idées de corporation de Mussolini. Mais le meilleur élève de Mussolini, c’était Joseph Staline. À mon avis, Staline était plus fasciste que Bandera et Mussolini même.

Tout nationalisme, surtout armé, est une chose terrible. Mais Bandera était mille fois moins atroce que le NKVD (police politique de l’Union soviétique) de Beria ou d’Abakoumov, luttant contre les « banderovtsi ».

Stepan Bandera habitait la région frontalière avec la Pologne, et pendant la Famine-Génocide (Holodomor), il avait vu les gens mourant de faim qui se précipitaient à travers la frontière sur le territoire polonais, et que les gardes-frontières soviétiques fusillaient. Et c’est pour ça qu’il détestait l’État soviétique.

Stepan Bandera ne luttait pas contre l’Ukraine, mais contre le système totalitaire soviétique qui tuait tout citoyen pour tout non-conformisme. C’est pourquoi tout essai de se libérer de cet État-là était déjà un élément de justice. Et en ce sens, le mouvement de Bandera est plus justifié du point de vue de la morale que le mouvement soviétique staliniste.

Et maintenant, 70 ans après, le mythe de Bandera s’est avéré très actuel. Du coup, les Russes se sont mis à avoir horreur de Bandera, du Secteur Droit (Pravyi Sektor), des massacreurs ukrainiens. Tout cela, ce sont des mythes qui empêchent les gens de réfléchir de manière critique.

Ce sont des directives d’idéologie soviétique. C’est clair. Pour les descendants des officiers du NKVD, leurs grands-pères luttaient vraiment contre les « banderovtsi ». Il y a surtout beaucoup de ces descendants en Crimée, où sont partis à la retraite d'anciens officiers du NKVD.

Pour moi, votre révolution, c’est la libération de l’Ukraine du régime soviétique voleur. C’est un grand succès. Davantage même, je crois que c’est un exemple à suivre pour nous, les Russes. Parce que pour nous, l’Ukraine est une partie de cet ancien grand État. Et maintenant elle réussit à s’ouvrir à quelque chose de plus digne. Pour nous, c’est une leçon importante. L’Ukraine se libère du soviétisme.

Vous allez en Europe. Je pense que la Fédération de Russie doit aussi aller en Europe. Il n’y a pas d’alternative à la voie européenne.

Source

(Ceci est la traduction, légèrement corrigée par mes soins, de la version condensée d'un article en russe paru dans l'Ukraïnska Pravda le 22 juillet 2014.)

17/05/2014

La désinformation systématique contre l'Ukraine

Les champions du poutinisme servile : Berlusconi, Le Pen, Tsipras (merci @Mandrin !) et Farage

 

« Concernant Odessa, il existe beaucoup de sites français reprenant la propagande russe (avec en tête de proue, "Réalpolitik", fondé par Chauprade, le valet assumé de Poutine...). Et il aussi existe des dizaines et des dizaines de vidéos, des centaines et des centaines de photos (accompagnées de témoignages) qui démontrent les mensonges de ces "informations" en provenance des médias russes. Est-ce étonnant ? Non. La logique est la même que pour la Crimée : manipuler, mentir, contrôler l'information. Pour la Crimée, nous savons maintenant que la Russie a organisé une "désinformation systématique" (et ce n'est pas l'Amérique ni l'UE qui le dit, mais bien l'ONU après enquête approfondie).

Concernant le drame d'Odessa : comme toujours, beaucoup de commentaires et de vidéos partiels, pour ne pas dire plus. A l'issue d'un match de foot en ville, les deux clubs de supporters ont décidé de défiler ensemble pour l'unité de l'Ukraine. Comme cela s'était passé quelques jours auparavant, ce défilé unitaire a été attaqué par des dizaines de personnes masquées et armées. La police a été incapable de s'interposer et des vidéos montrent clairement deux tireurs embusqués derrière un cordon de police (complicité ou "maladresse" de la police). A l'issue de ce premier assaut, 4 personnes ont été abattues à l'arme automatique du côté des bleu et jaune. Une course poursuite s'est alors engagée. Un député d'Odessa a ensuite bêtement suggéré aux assaillants d'aller tenir la maison des syndicats au centre ville, plutôt que de se disperser. Les tentes - vides - des "pro-russes" ont été démontées et brûlées. Des échanges de cocktails Molotov ont eu lieu. D'après les images, l'incendie s'est déclaré au second étage, dans une pièce aux fenêtres intactes et occupée par des assaillants désormais réfugiés à l'intérieur.

L'enchaînement des événements est le suivant : l'incendie gagne en intensité, cependant que des tireurs embusqués sur les toits abattent à nouveau 5 manifestants bleu et jaune, ce qui porte à neuf le nombre de tués, sans compter les nombreux blessés (principalement des fractures) lors de l'assaut sur le cortège. Sur la face avant de l'immeuble, la barricade a été construite de telle façon (à l'origine par les "pro-russes") qu'elle empêche toute sortie puisqu'elle est elle-même en feu. Quelques personnes sautent dans le vide par peur ou pour échapper à l'asphyxie. Elles sont évacuées (morts ou blessés) par les "assaillants" ou la police. Sur la face arrière de l'immeuble, en revanche, la foule a construit un échafaudage de fortune et lancé des cordes, permettant d'évacuer plus d'une centaine de personnes. Les pompiers arrivent très en retard...

Il faut savoir que près de 350 personnes s'étaient rassemblées dans cet immeuble. Parmi eux bien sûr les organisateurs et des agitateurs professionnels qui ont pu "tranquillement" s'enfuir sans se préoccuper des jeunes et moins jeunes civils qu'ils avaient entraînés dans leur expédition. Près de 120 personnes s'en sont sorties et les bleu et jaune ont bien entendu participé à ce sauvetage. Il reste 38 morts "inutiles", comme à chaque fois dans ce genre de drame. Inutiles, mais pas pour tout le monde : la propagande russe a voulu y voir un "pogrom", niant - malgré les images - le fait que les bleu et jaune aient participé activement au sauvetage et passant sous silence les deux éléments déclencheurs : l'attaque violente du cortège unitaire et la mort de 9 personnes abattues à l'arme automatique. On entre dans l'irrationnel complet et il est clair qu'en multipliant les provocations et les morts, la Russie a obtenu ce qu'elle cherchait, un accident lui permettant de relancer sa machine de propagande...

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