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04/07/2014

Ukraine : unité nationale

L'excellent Denys Kolesnyk me fait découvrir Antoine Arjakovsky, un historien d'origine russe, ukrainienne et biélorusse, auteur d'un livre qui vient de paraître, intitulé « Russie-Ukraine : de la Guerre à la Paix ? », qui est le « premier livre dans le monde à être publié sur le Maïdan de cette année et à analyser les causes du conflit tout en proposant des scénarios de paix [ainsi qu'à] à dénoncer la guerre de l'information et la guerre psychologique que mène actuellement la Russie contre l'Ukraine ».

En attendant de lire ce livre, j'ai trouvé des vidéos d'Antoine Arjakovsky, la première remontant au 25 février dernier, soit juste après la destitution et la fuite de Ianoukovitch. Il s'y exprime à partir de 3' 00" :

Je ne partage pas la sympathie de M. Arjakovsky pour le premier ministre ukrainien Iatseniouk, que j'estime être en réalité l'émanation ripolinée de l'oligarchie ukrainienne antérieure au Maïdan, en affaires avec les oligarques et mafieux russes ; oligarchie, toujours présente et soucieuse avant tout de ses propres intérêts.

Néanmoins, son avis et surtout, les nombreuses informations qu'il apporte, sont intéressants. Je souligne que cet homme manifestement intègre et sincère fait beaucoup pour le rapprochement entre catholiques et orthodoxes, ce qui, en Europe de l'Est, est un facteur d'unification aussi puissant que l'inverse a pu être - et est malheureusement encore - un motif de division.

Deux autres vidéos notables (datant respectivement de fin mars et début février 2014) :

03/07/2014

Double standard poutinien

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Six mois avant de s'emparer militairement de la Crimée, le menteur pathologique du Kremlin avait, dans une lettre aux Américains du 11 septembre 2013 (dont j'avais parlé à l'époque où, comme bien d'autres, je croyais encore à la bonne foi du bonhomme), déclaré ce qui suit, au sujet de la Syrie :

« (...) Les fondateurs de l'Organisation des Nations Unies ont compris que les décisions concernant la guerre et la paix ne devaient se produire que par consensus, et avec le consentement de l'Amérique, le veto par les membres permanents du Conseil de sécurité a été inscrit dans la Charte des Nations Unies. La profonde sagesse de ce point a étayé la stabilité des relations internationales pendant des décennies.

Personne ne veut que l'Organisation des Nations Unies subisse le sort de la Société des Nations, qui s'est effondrée parce qu'il lui manquait un véritable levier. Cela serait possible si les pays influents contournent les Nations Unies et entreprennent une action militaire sans l'autorisation du Conseil de sécurité.

(...) Dès le début, la Russie a prôné un dialogue pacifique permettant aux Syriens d'élaborer un plan de compromis pour leur propre avenir. Nous ne protégeons pas le gouvernement syrien, mais le droit international. Nous devons utiliser le Conseil de sécurité des Nations Unies et croyons que la préservation de l'ordre public dans le monde complexe et turbulent d'aujourd'hui est l'une des rares façons d'empêcher les relations internationales de sombrer dans le chaos. La loi est toujours la loi, et nous devons la suivre que nous le voulions ou non. Selon le droit international actuel, la force n'est autorisé qu'en cas de légitime défense ou par la décision du Conseil de sécurité. Tout le reste est inacceptable en vertu de la Charte des Nations Unies et constituerait un acte d'agression.

(...) Nous devons cesser d'utiliser le langage de la force et reprendre le chemin du règlement diplomatique et politique civilisé. (...) »

Source

Je maudis ma naïveté de l'époque.

A ma décharge, combien de patriotes français sont-ils toujours dupes, à ce jour, de l'incurable baratineur guébiste et de ses méthodes parfaitement soviétoïdes ?

01/07/2014

« Dissident » mais pas trop

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Une belle tête de vainqueur, non ? Ah ben non, finalement...

 

Avec les clowns de la « dissidence » autoproclamée, il y a décidément de quoi rire tous les jours...

Lors de l'hilarant et pitoyable « 1er Congrès de la Dissidence à Bruxelles », on a pu voir réunie une mémorable collection de zozos quenellistes, de pseudo-penseurs et de commerçants de la provocation inutile.

Réunie... et persécutée ! N'oublions surtout pas les persécutions d'une violence inouïe - interdiction de manifester, présence policière, canons à eau : un véritable génocide ! - dont vivent médiatiquement ces fiers guerriers de la petite bourgeoisie en révolte contre « l'Empire »...

Nouvelle blague belge : un des acteurs les plus ridicules de cette pauvre pantalonnade vient encore d'ajouter à son palmarès d'histrion, pourtant déjà bien fourni, quelques arguments d'une puissance irrésistible.

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29/06/2014

Henri Regnault voit juste

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Nigel Farage, ex-trader, libertarien, icône des souverainistes français, chez Nicolas Dupont-Aignan, ou l'escroquerie politique parfaite au bénéfice de Washington

 

Je vous recommande l'intéressant numéro 27 de la publication d'Henri Regnault : LA CRISE.

Le début :

« Ici, à LA CRISE, on n’aime ni les €phobes ni les €lâtres dont les arguments simplistes laissent à penser qu’ils prennent les enfants de l’euro (vous et moi, nous tous) pour des canards sauvages, c'est-à-dire pour des imbéciles ou des naïfs. On est pour la real€politik, celle qui fait de l’euro un outil d’autonomie monétaire de l’Europe mais refuse d’en faire un instrument de repentance des peuples au nom des erreurs passées, supposées ou réelles, de leurs dirigeants.

Les €lâtres sont accrochés à l’euro monnaie unique comme la vérole l’était, dit-on, au bas-clergé breton ! Ce faisant, ils dégoûtent toute l’Europe de cette monnaie unique, transformée en instrument de torture, car orpheline d’un fédéralisme fiscal qui seul pourrait lui donner les moyens de se déployer harmonieusement. Les €phobes, qu’ils viennent du national-populisme ou du social populisme, en voulant détruire l’euro, sont les meilleurs alliés de la suprématie déclinante du dollar : le plus succulent est que certains s’affichent comme des ennemis de l’impérialisme américain et que tous s’opposent au traité de libre-échange transatlantique... alors que, de facto, ils se situent dans le camp des factotums de Washington. De grâce, pour contenir le petit hégémon économique européen (l’Allemagne) ne nous jetons pas dans les bras du grand hégémon global (les Etats-Unis) ! (...) »

27/06/2014

Aucune confiance dans les mots de Poutine

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Poutine au KGB

 

Que les partenaires soient russophones ou pas, le Kremlin et les Occidentaux n’utilisent pas les mêmes concepts pour dialoguer, une situation qui amplifie les quiproquos politiques et diplomatiques, beaucoup plus que linguistiques. Les commentateurs russes et ukrainiens effectuent quelques mises en garde et décryptages à l’usage de leurs homologues en mal de logique.

L’origine du casse-tête devant lequel nous nous trouvons, explique l’historien Iouri Felchtinskyi auteur de nombreux essais sur l’histoire russe et soviétique, viendrait entre autres de notre confiance exagérée dans les mots. « Nous croyons que les mots qui sortent de la bouche d’un chef d’Etat ont une valeur », et constituent, de sa part, un engagement. L’histoire récente en offre pourtant plusieurs exemples contraires. Ainsi V. Poutine a déclaré en 2005 que la Russie ne se livrerait pas à une révision des frontières et n’envahirait pas la Crimée. « Et nous avons pensé qu’il croyait ce qu’il disait. De même lorsque V. Poutine dit à Obama que la Russie souhaite faire partie du monde civilisé, B. Obama l’écoute et le suit ». Mais les mots pour les chefs de l’Etat russe ou américain n’ont pas le même but. « Le mot, explique l’historien, est pour Poutine une arme, une ruse de guerre. Il s’agit d’un procédé typique d’un homme du KGB : le mot est l’outil qui permet le recrutement des agents, un instrument qui sert à tromper l’ennemi. Pour nous, les mots sont porteurs d’informations, tandis que Poutine les manie comme des instruments de désinformation. »

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24/06/2014

Une camisole de force...

... Quand on connaît un peu la réalité des faits, c'est vraiment tout ce que mérite Sergueï Glazyev, ancien député communiste à la Douma et actuel conseiller économique de Poutine. Schizophrénie, paranoïa, mythomanie, tout y passe dans cette diatribe « anti-nazie » autour du thème : « les Etats-Unis contrôlent l'Ukraine afin que son immense armée attaque la Russie » (!)...

Comme par hasard, ce dingue à tête de gnome alcoolique est très apprécié des disciples du cinglé, faussaire et escroc Lyndon LaRouche (en France, leur antenne s'appelle Solidarité et Progrès), ancien trotskiste et pape des débilo-complotistes américains, lesquels disciples ont traduit un des bouquins de Glazyev. C'est dire à quel point ses délires dépassent même le niveau Soral-Meyssan... Dingue, Glazyev, ou menteur comme un arracheur de dents ? Je renonce à dépenser de l'énergie pour tenter de répondre à cette question.

Désolé, les sous-titres ne sont qu'en anglais.

(Merci à @Dix Sémaphores pour le tuyau) ;-)

Sans rapport étroit avec le sujet mais pour nous éloigner un peu de l'hystérie de la clique de Poutine, je vous recommande la lecture de cette présentation détaillée de la situation macroéconomique de l'Ukraine.

18/06/2014

L'expérience ukrainienne

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Il y a un film allemand qui s'appelle « L'Expérience » et qui n'est pas très récent : il a dû sortir en 2000. Une vingtaine de personnes décident de participer à une expérience et de passer deux semaines en prison. Deux groupes sont créés : les détenus et les gardiens. Il faut passer deux semaines en s'imaginant dans une prison allemande et toucher son salaire à la fin. L'expérience tourne à une véritable tragédie, avec des tortures et des morts.

La République de Donetsk est aussi une expérience sociale. Je suis sûr que ce qui se passe actuellement dans l'est de l'Ukraine deviendra un sujet de recherche en sciences sociales d’ici peu de temps. Les jeunes scientifiques ukrainiens ne peuvent se plaindre du manque de sujets de recherche. La République Populaire de Donetsk est ce champ de sociologues, de politologues, de militaires, de spécialistes en communication. Un laboratoire du Kremlin.

Les expériences menées par les Russes dans la région de Donetsk ne sont pas moins inhumaines que celles du fameux docteur Mengele. Devant le monde entier, les habitants de la région intègrent des rôles écrits bien avant cette guerre civile (l'opération antiterroriste ?).

L’expérience « République Populaire de Donetsk » est une mise en route de la guerre en Ukraine, commencée par les spécialistes en communication moscovites. Elle n'a pas commencé en 2014. Les tentatives pour provoquer un conflit en Ukraine ont commencé il y a dix ans : la Russie s'est mise à investir dans un scénario de guerre dans un Etat voisin. Cette décennie a été marquée par une guerre de l'information contre l'Ukraine, à laquelle notre pays ne répondait presque pas.

Pendant des années, le Kremlin a dépensé des millions de dollars pour approfondir la séparation dans la société ukrainienne. A partir de 2004 et jusqu’en 2014, la machine des médias publics russes a attaqué l'Ukraine. La population russophone était inondée par la propagande russe semant la haine et la violence.

L'argent russe a payé les maisons d'édition publiant des ouvrages sur la guerre civile à venir, la guerre civile entre l'est et l'ouest ukrainiens. La modélisation suivait un schéma simple : les Ukrainiens de l'ouest se démarqueraient par des crimes de guerre, tandis que les Ukrainiens de l'est seraient des héros se battant pour la liberté.

Un simple exemple. En 2007, Gleb Bobrov, un écrivain haïssant tout ce qui est ukrainien, a publié une œuvre littéraire « L'époque des mort-nés » décrivant la guerre des habitants du Donbass contre le reste de l'Ukraine et les armées de l’OTAN.

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16/06/2014

L'Iran envisage de coopérer avec les USA pour aider l'Irak

La démonétisation par effet boomerang...

 

Le président iranien Hassan Rohani s'est déclaré samedi disposé à envisager de coopérer avec Washington pour lutter contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Et à aider le gouvernement de Bagdad si celui-ci lui en formule la demande.

Téhéran « peut songer » à travailler avec les Etats-Unis, ennemis jurés de la République islamique, « si l'Amérique lutte contre les groupes terroristes en Irak et ailleurs », a souligné Hassan Rohani lors d'une conférence de presse retransmise en direct par la télévision d'Etat.

Le président iranien faisait probablement allusion à la Syrie, où Téhéran est engagé aux côtés du régime de Bachar al Assad face aux rebelles soutenus par les pays occidentaux et aux djihadistes de l'EIIL. « Nous devons tous combattre les groupes terroristes en paroles et en actes », a-t-il insisté.

Hassan Rohani a assuré que son pays était prêt à aider le gouvernement irakien du chiite Nouri al Maliki « dans le cadre des lois internationales ». Mais il a ajouté que celui-ci n'avait pour l'instant pas sollicité l'aide de Téhéran pour repousser l'offensive des insurgés sunnites.

« L'Iran défendra son territoire si des groupes terroristes menacent sa sécurité », a-t-il ajouté. Les djihadistes sunnites de l'EIIL ont notamment pris le contrôle de la province irakienne de Diyala, frontalière avec l'Iran.

Des dirigeants iraniens avaient déjà proposé ces derniers jours d'apporter une aide militaire à Bagdad et envisagé une coopération avec les Etats-Unis pour enrayer la progression des insurgés vers Bagdad.

Source

J'aimerais bien savoir ce que pensent de cette quenelle nos grands « dissidents » Soral et Dieudonné, pour qui l'Iran des mollahs est un modèle de lutte contre « l'Empire », le second ayant même estimé à la télévision iranienne francophone (sur la chaîne SaharTV, dans la vidéo ci-dessous qui date de février 2011), qu'il serait naturel que les Chrétiens se convertissent à l'islam chiite...

11/06/2014

Comment la Russie gagne la guerre de la propagande

Pauvre Poutine, manifestement méprisé par les médias...

 

Puisque certains poutinophiles, selon lesquels les médias occidentaux mentent à 100% (!) alors que les médias d'Etat russes seraient parole d'évangile, trouvent crédible, parce que cela les arrange, un article du torchon à sensation Bild am Sonntag affirmant que des mercenaires américains opéreraient en Ukraine, ils ne s'offusqueront pas que je traduise (voir plus bas) une analyse du Spiegel, journal allemand autrement plus sérieux...

On a confirmation, en lisant cette analyse et si l'on n'est pas dupe du discours patriotique du pouvoir, que les médias d'Etat russes sont considérés par le régime de Poutine comme des outils pour la guerre de quatrième génération et traités comme tels, avec un financement conséquent et des objectifs définis.

Dès lors, est encore une fois amusante ou pitoyable, au choix, la rhétorique des empoutinés français qui présentent la propagande russe comme un petit poucet face au mastodonte médiatique occidental (toujours vu comme un monolithe menaçant, dans la droite ligne du binarisme obsidional habituel en la matière). Par ailleurs, si le soft power occidental était si unitaire et si puissant, ce n'est pas moi qui aurais eu à traduire l'article qui suit. Les gros médias français se seraient empressé de le faire.

Il serait intéressant de disposer d'une analyse des médias chinois semblable à celle que fait le Spiegel des médias russes car, là aussi, des grandes manoeuvres sont en cours. Bientôt, les chevaliers blancs de la dénonciation à sens unique d'un Occident caricatural décalqué des schémas soralo-meyssaniens auront peut-être, ironie de l'Histoire, à défendre contre des mensonges d'Etats étrangers une vérité plus nuancée que leur représentation actuelle. Ce qui pourrait impliquer autre chose que des mots...

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10/06/2014

La mafia russe en Ukraine, en deux graphiques

L'argent russe historiquement blanchi à Chypre, c'est, par sa présentation, un véritable marronnier, toujours d'actualité, dont on ne parle pourtant guère qu'en termes de faits divers, au lieu d'en tirer des conclusions. Une bonne part de cet argent est réinvestie en Ukraine, les graphiques qui suivent illustrent cette évidence. Question subsidiaire : qui bénéficie de ces investissements ? Je vous donne un indice : oligarques.

Source

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Après, que les tenants de la théorie du complot américain en Ukraine viennent donc nous vanter l'influence soi-disant déterminante des 5 milliards de dollars depuis 1991 évoqués par Nuland ! Quand on parle de l'argent russe investi dans le pays via Chypre, il s'agit de près de 20 milliards PAR AN (sans compter les investissements directs russes), contre 5 malheureux milliards EN 23 ANS... A votre avis, en supposant que le pouvoir s'achète ainsi, à qui va-t-il ?