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01/07/2014

« Dissident » mais pas trop

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Une belle tête de vainqueur, non ? Ah ben non, finalement...

 

Avec les clowns de la « dissidence » autoproclamée, il y a décidément de quoi rire tous les jours...

Lors de l'hilarant et pitoyable « 1er Congrès de la Dissidence à Bruxelles », on a pu voir réunie une mémorable collection de zozos quenellistes, de pseudo-penseurs et de commerçants de la provocation inutile.

Réunie... et persécutée ! N'oublions surtout pas les persécutions d'une violence inouïe - interdiction de manifester, présence policière, canons à eau : un véritable génocide ! - dont vivent médiatiquement ces fiers guerriers de la petite bourgeoisie en révolte contre « l'Empire »...

Nouvelle blague belge : un des acteurs les plus ridicules de cette pauvre pantalonnade vient encore d'ajouter à son palmarès d'histrion, pourtant déjà bien fourni, quelques arguments d'une puissance irrésistible.

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25/05/2014

Douguine veut conquérir et annexer l'Europe

C'est à partir de 6' 00", puis à 12' 00", à 24' 00" et à 39' 52".

Le gourou eurasiste de Poutine décrit ce que doit être - est déjà - le soft power russe nécessaire à cette conquête et à cette annexion, explique que le « tsar » de Russie dirigera l'Europe pour la sauver de « l'Antéchrist » et désigne expressément le FN comme « cinquième colonne » russe.

Quenelle de 375.000 aux doux rêveurs de la « dissidence » autoproclamée, qui croient à une « alliance » avec l'Ours russe (les enfants, apprenez que l'ours est un animal sauvage et brutal, pas un nounours...) !

N.B. : je me fiche de l'opinion de Galia Ackerman, qui voit des « fascistes » et des « antisémites » partout - comme les poutinophiles, donc, mais ailleurs. La seule chose qui m'intéresse ici est ce que dit Douguine, dûment enregistré par des Russes, sur le site Russia.ru.

Ce type est vraiment un dingue. Quand on pense que de Benoist et l'équipe de la revue Eléments le considèrent comme un ami...

Cela dit, Douguine n'est guère davantage qu'un dingue. N'en déplaise à son moralisme pseudo-nietzschéen, c'est bel et bien le fric qui dirige son pays (selon un modèle libéral), et pas son mysticisme fumeux. Et c'est pourquoi, s'il a l'oreille de Poutine, il est certain que celui-ci ne l'écoute que pour exploiter ce qui peut servir les intérêts de sa clique.

14/05/2014

Odieuse propagande ! Vive Poutine !

N.B. : j'ai décalé à la fin de ce billet la vidéo d'iTélé qui parle du dénommé Strelkov, faute de parvenir à empêcher ce son et lumière miniature de se déclencher intempestivement, ce qui est assez agaçant quand on veut voir tranquillement autre chose sur le blog.

Source (je remercie @fakooo et @Symmaque, lequel est aussi à créditer pour certains éléments de la suite)

Interviouve du bonhomme (en VO russe... sélectionnez les sous-titres en anglais, si vous pigez mieux le godon). Il ment comme il respire, cet assassin, et j'ai relevé deux choses. Un, quand il parle du gouvernement provisoire de Kiev, il l'appelle « la junte », ce qui démontre que cette appellation reprise en choeur par tous les poutinophiles français vient directement de Moscou. Deux, il dit qu'il ne s'agit pas que du Donbass, mais de « libérer toute l'Ukraine du fascisme » : là, outre qu'on retrouve la loghorrée ânonnée à longueur de journée par tous les gauchistes et les « dissidents » français autoproclamés, ça ne vous rappelle rien ?

Et maintenant, une dernière vidéo sur la réalité de la situation (à voir avec sous-titres anglais également). C'est bête, ça ne ressemble pas vraiment au discours de Strelkov :

A part ça, bien sûr, dernières nouvelles du terrible complot occidental anti-Vladimir. Car, n'est-ce pas, que le Kremlin entretienne des barbouzes en Ukraine et envahisse peu à peu le pays, pas de problème, au contraire. Ce qui compte, c'est l'intervention occidentale dans le pays, que tout le monde peut enfin remarquer, paraît-il. Voyons donc.

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29/03/2014

Horizons de la révolution ukrainienne

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J'ai trouvé, en langue anglaise, un très intéressant article écrit par Olena Semenyaka, ukrainienne, professeur de philosophie à l'Université de Kiev et pas vraiment politiquement correcte (elle semble particulièrement apprécier Ernst Jünger, Jack London et Julius Evola, ce qui me l'a tout de suite rendue fort sympathique).

En lisant son article, je me suis rendu compte que si je ne le traduisais pas, un texte de grande valeur resterait vraisemblablement perdu pour les lecteurs français. Donc, je m'y suis collé. Voilà le résultat.

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Même quand la différence géopolitique entre l'Occident et la Russie existait encore, la Russie ne satisfaisait pas entièrement à la définition de la puissance tellurique [ou continentale, ndt]. J'ai déjà commenté l'opposition faite par Carl Schmitt entre le Nomos de la Mer (les puissances thalassocratiques, atlantistes) et le Nomos de la Terre (bloc tellurique, continental) en ce qui concerne les Etats-Unis et la Russie, qui a toujours été tenue pour acquise par Douguine. Haroun (Vadim) Sidorov, l'auteur de l'article « L'Etat russe en tant que nomade, anarchiste naturel et technocrate » (...) remarque assez que l'identité russe a toujours été plus nomade (la mobilité asiatique), contrairement à la paysannerie européenne qui est directement liée à la terre où elle vit et qu'elle défend (définition du Partisan de Carl Schmitt et, à propos, auto-description des disciples de Stepan Bandera). Les traditions de l'Etat russe ont toujours été marquées par une centralisation bureaucratique élevée (monarchisme-absolutisme-despotisme), par opposition à la haute mobilité verticale européenne et à l'accent mis sur les droits de l'aristocratie et les libertés locales ; le servage a existé en Russie pendant longtemps, jusqu'au déclenchement même de la révolution.

Dans cet article, Haroun Sidorov analyse en profondeur la théorie géopolitique eurasiste de Douguine et réfute le fondement même de cette dernière. Vous savez que Douguine croit que le monde est devenu unipolaire (les Etats-Unis sont un hegemon absolu), c'est pourquoi tous ceux qui sont reliés aux Etats-Unis, servent leurs intérêts ou les aident d'une manière ou d'une autre, sont en quelque sorte des « ennemis », également au sens de Carl Schmitt. « Il y a seulement la vérité géopolitique », « il n'y a pas de troisième solution », etc., de sorte que le monde multipolaire s'avère être en définitive un espace binaire qui consiste en les Etats-Unis et la Russie. La vérité est autre : le monde est certes devenu unipolaire, mais parce que l'establishment russe (le Kremlin) n'est pas différent de l'Occident néolibéral : leur lutte porte sur le pouvoir, pas essentiellement sur des projets culturels-civilisationnels différents. Cité par moi à plusieurs reprises, le scientifique russo-ukrainien, expert géopolitique et militaire Oleg Bakhtiyarov croit également qu'aujourd'hui, la géopolitique perd de son importance. Mais Haroun Sidorov montre que l'empire russe, tant qu'il est un empire, ne pourrait représenter le Nomos de la Terre, même avant la fin de la seconde guerre mondiale.

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