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17/08/2012

Myret Zaki - Une guerre économique oppose les Etats-Unis à l'Europe

 

Myret Zaki sur Leman Bleu Télévision (émission Genève à chaud), le 07 juin 2012.

Cette vidéo fait suite à cet article.

15/08/2012

Jean-Claude Michéa : Le complexe d'Orphée

 

Michéa sur France Culture, le 2 juin 2012 (l'ami @Alain m'avait donné le lien le jour-même, je devais être aux fraises).

L'accent est mis sur la logique libérale qui, plus que l'idéologie libérale, est à l'origine des monstres modernes que j'évoquais ici, par lesquels les idéologues originels du libéralisme seraient horrifiés, un peu comme Marx par le système soviétique.

12/08/2012

Basculement

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Un article particulièrement remarquable de Philippe Grasset, sur l'évolution de la situation au Proche-Orient et surtout, sur le décalage entre les discours officiels des Occidentaux et la réalité du terrain, conduisant ces Occidentaux à se trouver pris au piège de leur représentation. Je n'en cite qu'un court extrait :

« (...) Depuis plusieurs mois, – depuis octobre-novembre 2011, et, résolument, depuis le 4 février 2012 (premier veto russo-chinois à l’ONU), – le bloc BAO [Bloc Américaniste Occidentaliste] a enclenché la vitesse supérieure dans le champ de la communication. Il a créé une narrative d’une puissance énorme, à laquelle, d’ailleurs, il croit pour l’essentiel. Il parle au nom de “la communauté internationale” qu’il croit être à lui tout seul, au nom des droits de l’homme dont il sait tous les secrets, au nom d’un global concept, comme dirait l’ambassadeur McFaul, qui porte dans sa besace la démocratie et toutes les vertus qui vont avec. Rien ne saurait résister à ce torrent de communication ; toutes les supercheries, tous les montages sont utilisés, comme autant d’évidences devant lesquelles il faut s’incliner ; la regime change industry s’impose, notamment grâce à la promotion active du marketing-massacre ; et ainsi de suite… Pendant quelques mois, l’allure du bloc BAO et de sa cavalerie lourde de la presse-Système a été irrésistible. Aucune preuve contraire, aucune dénégation, aucune manifestation de bon sens, aucun conseil d’arrangement ne la faisaient dévier d’un pouce… Puis, subrepticement, la machine s’est enrayée. Il y a deux raisons à cela, qui se sont manifestée avec une rapidité stupéfiante, – car ce qui est subreptice n’implique nullement la lenteur, et l’on dirait même au contraire.

Comme l’écrit M K Bhadrakumar, «[t]he ‘regime change’ is supposed to be a quick, in-and-out operation for it to be cost-effective»[le changement de régime est censé être une rapide opération d'entrée-et-sortie, pour être rentable]. A cet égard, certes, le “scénario libyen” fut une réussite, notamment parce que les Russes sont tombés dans le piège en donnant leur feu vert à l’ONU. Le reste est allé de soi, très vite et efficacement. En deux mois, les rebelles libyens étaient implantés, ravitaillés, soutenus, et ils pouvaient commencer à lancer des offensives organisées. Rien de pareil en Syrie, ce qui fait qu’avec le temps la narrative cousue de fil blanc à commencé à se détricoter (on connaît les étapes diverses : mise en évidence des montages, doutes sur les massacres, apparition d’al Qaïda, etc.) ; la “révolution de sable doux” verse dans la “guerre civile” qui fait de plus en plus désordre. La victoire n’est pas facile du tout, Damas a tenu, Alep n’est pas tombée, Assad persiste et signe, etc.

• L’échec puis la démission [de Kofi Annan, le 3 août 2012, de son poste de médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie] sont la deuxième raison, – paradoxale, pour ceux qui pensaient qu’Annan et sa mission constituaient un des atouts russes en montrant le sérieux et l’attachement de la Russie à un règlement négocié, – donc que son échec serait un échec de la Russie. Pas sûr, et même considérer le contraire… Tant qu’Annan était là, le bloc BAO, jouant à fond l’obstruction, armant les rebelles, etc., pouvait continuer à clamer, selon la narrative, qu’Assad qui constituait la seule force structurée du pays avec l’État et son armée, était par conséquent, en ne déposant pas les armes, la cause unique de l’absence de règlement pacifique ; puisque la condition sine qua non de négociations sérieuses pouvant aboutir à un règlement pacifique conforme aux normes autoproclamées était que les structures en place et manifestement oppressives s’effacent, donc qu’Assad s’en aille. Mais c’est Annan qui est parti et l’on constate que son départ prive le bloc BAO de cet argument de la responsabilité d’Assad à l’intérieur du cycle faussaire et faussé des négociations, de son accusation favorite contre la Russie “allié félon” d’Assad ; ainsi s’effondre la narrative, en perdant la contradiction extérieure apparente qui dissimulait son absence totale de substance. (Certes, il va y avoir un successeur à Annan, mais la dynamique de la situation ne l’attend pas. On lui souhaite bonne chance.)

Ainsi retrouve-t-on durement le contact avec la réalité, c’est cela ? Pas vraiment, puisque toute cette affaire reste du domaine de la communication. En fait, comme tout dans cet univers du système de la communication toujours prêt à jouer au Janus, on bascule d’un extrême à l’autre. La narrative de l’irrésistible victoire du peuple syrien se transforme brutalement en son contraire, – la crise syrienne passant de l’interprétation d’une victoire de plus des droits de l’homme à celle d’un terrible foyer de déstabilisation qui menace toute la région. En quelques jours, les perspectives deviennent catastrophiques, la Turquie et l’Arabie sont en première ligne, ainsi que d’autres menaces de déstabilisation… Et l’on découvre alors combien ceux qui ont suivi cette politique de la narrative sont d’une extrême vulnérabilité et d’une très grande faiblesse. Ils le sont d’autant plus qu’il n’est pas question pour eux, ni de reconnaître une erreur, ni de faire bon usage du fruit de l’expérience ; leur politique reste toute entière prisonnière des contraintes du Système, avec une psychologie terrorisée et une raison prisonnière de l’affectivité pour correspondre à la narrative en cours. Ce n'est donc pas (encore?) la réalité de la situation qu'on retrouve, mais peut-être est-ce la vérité du monde qui s'esquisse. (...) »

Lisez cet article en entier, il en vaut la peine.

04/08/2012

Contre la modernité

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Un regard prémoderne

(Albert Finney dans le rôle de Tom Jones, 1963 - Tom Jones, adaptation cinématographique du roman éponyme d'Henry Fielding, datant de 1750)

 

Au-delà des images d’Epinal, la Révolution française n’a constitué, en réalité, ni la légitime révolte d’un peuple opprimé contre la tyrannie (fantasme degôôôche), ni l’infâme machination de sanguinaires égalitaristes prémarxistes (fantasme dedroâââte).

Elle s'est révélée comme emblème historique du basculement logique et progressif d’une société traditionnelle dans la modernité, qui a commencé par la conversion des cadres.

Puisque, depuis lors, la modernité a prouvé qu’elle est mensongère et suicidaire, il faut retrouver les valeurs et les structures fondamentales des sociétés prémodernes, mais sans fixation esthétisante et passéiste sur l’Ancien Régime ni la religion catholique. J'y reviendrai.

Précisons d'abord que contrairement à la plupart des historiens français, je n'entends pas par époque moderne la période s'étendant de 1492 à 1789, mais notre présent depuis l'avènement des pseudo-« Lumières ».

Il est aisé, en effet, de constater que la rupture qui s'est produite aux environs de la moitié du XVIIIe siècle, est fondée sur des présupposés philosophiques uniformément parvenus jusqu'à nous, tant par leur application caricaturale à travers les développements technologiques et sociaux qui l’ont accompagnée et suivie (car ces présupposés philosophiques sont faux et utopiques et ne pouvaient donc produire que des monstres concrets) que dans leurs expressions théoriques - même si le collectivisme marxiste, issu de l'aile gauche du libéralisme davantage que de la pensée antilibérale, est quasiment mort et a laissé la place au libéralisme libertaire, complément sociétal du libéralisme économique.

Tout cela pour former, encore et même surtout aujourd'hui, un système civilisationnel que l'on peut qualifier de moderne, par opposition à l'architecture mentale, sociale et culturelle antérieure.

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30/07/2012

Etats-Unis : visiblement, "Occupy" dérange

L'information circule peu en France, je suis donc d'autant plus impardonnable de découvrir avec deux mois de retard cette vidéo de Russia Today datée du 29 mai 2012 et sous-titrée dès le lendemain par l'excellent Hussard de la Mort :


29/07/2012

Opposition syrienne : qui produit le discours ? (suite)

(Mon hébergeur n'offre pas assez de place pour publier ce long article en une fois, désolé. Voilà la suite. A tout hasard, voici un lien vers la première partie.)

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« (...) Et n’oublions pas que la déstabilisation qui a été entreprise dans le domaine de l’information et de l’opinion publique est encore deux fois plus forte sur le terrain. Nous savons déjà (au minimum) que “la CIA et le Département d’Etat… aident l’Armée Syrienne Libre d’opposition à développer des routes logistiques pour acheminer des fournitures à l’intérieur de la Syrie et donnent une formation dans le domaine des communications”.

Les soutes à bombes sont ouvertes. Les plans ont été préparés.

Ces choses étaient en préparation depuis longtemps. L’énorme énergie et la planification méticuleuse qui ont été investies dans ce changement de régime – c’est à vous couper le souffle. La force de persuasion et l'influence des grandes fondations et des think tanks politiques sont considérables, mais l’examen des sources ne se contente pas de titres pompeux, de bourses de recherche et de “briefings de stratégie”. Il exige de demander : directeur exécutif de quoi ? Avoir les mots “démocratie” ou “droits de l’homme” dans l’intitulé de votre job ne vous donne pas un sauf-conduit.

Et si vous êtes un “responsable de la communication”, cela implique que vos paroles devraient être considérées avec une prudence toute particulière. Weiss et Fakher, tous deux responsables de communication - des professionnels des relations publiques. Lors de l’événement de Chatham House en juin 2001, Monajed était inscrit en tant que “directeur de la communication de la National Initiative for Change” et il était directeur des relations publiques pour le Mouvement pour la Justice et le Développement (MJD). Le créateur du site web d’informations NOW Lebanon, Eli Khoury, est un cadre publicitaire de Saatchi. Ces responsables de la communication travaillent dur pour créer ce que Tamara Wittes appelait une [image de] “marque positive”.

Ils vendent l’idée d’une intervention militaire et d’un changement de régime, et la presse grand public est pressée d’acheter. Beaucoup de “militants” et de porte-parole de l’opposition syrienne sont étroitement liés (souvent financièrement) aux Etats Unis et à Londres : à ceux-là mêmes qui mettraient en oeuvre l’intervention. Ce qui veut dire que les informations et les chiffres donnés par ces sources ne sont pas nécessairement de pures nouvelles - ce sont des arguments de vente, une campagne de relations publiques.

Mais il n’est jamais trop tard pour poser des questions, pour examiner des sources. Poser des questions ne fait pas de vous un admirateur d’Assad - c’est un argument spécieux. Cela vous rend seulement moins susceptible de vous tromper. La bonne nouvelle, c’est qu’il naît un sceptique par minute. »

Opposition syrienne : qui produit le discours ?

Voilà un article monumental, essentiel, de Charlie Skelton, paru dans le Guardian du 12 juillet 2012.

Traduction française trouvée ici, complétée et corrigée par mes soins avec ajout des liens hypertexte figurant dans la version originale).

Reproduction libre et vivement encouragée.


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« Les médias ont été trop passifs lorsqu’il s’agit des sources émanant de l’opposition syrienne, en s'abstenant d'examiner leurs arrière-plans et leurs relations politiques. Il est temps d'y regarder de plus près...

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Le directeur de l'Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme, Rami Abdulrahman, au téléphone à son domicile de Coventry, le 6 décembre 2011

 

C’est un cauchemar qui se déroule à travers toute la Syrie, dans les maisons d’Al-Heffa, de Homs et les rues de Houla. Et nous savons tous comment l’histoire se termine : des milliers de soldats et de civils tués, des villes et des familles détruites, et le président Assad battu à mort dans un fossé.

C’est l’histoire de la guerre syrienne, mais il y a une autre histoire à raconter. Un récit moins sanglant, mais néanmoins important. Il s’agit d’une histoire au sujet des conteurs : les porte-parole, les “experts de la Syrie”, les “militants de la démocratie”. Les faiseurs de déclarations. Les personnes qui “exhortent”, “avertissent” et “appellent à l’action”.

C’est un récit sur quelques-uns des membres les plus cités de l’opposition syrienne et leur lien avec l’entreprise anglo-américaine d’élaboration de l’opposition. Les médias traditionnels ont, pour l’essentiel, été remarquablement passifs lorsqu’il s’agit des sources syriennes : les nommant tout simplement “porte-parole officiel” ou “militants pro-démocratie”, sans que la plupart du temps, leurs déclarations, leurs origines ou leurs connexions politiques ne soient vérifiées.

Il est important de préciser qu’enquêter sur un porte-parole syrien ne signifie pas que nous doutions de sa sincérité sur son opposition à Assad. Mais une haine passionnée du régime Assad n’est pas une garantie d’indépendance. En effet, un certain nombre de personnalités du mouvement d’opposition syrienne sont des exilés qui recevaient des fonds du gouvernement américain pour déstabiliser le gouvernement Assad, cela avant même que le Printemps arabe n’éclate.

Bien que le gouvernement des États-Unis n’ait pas encore appelé à renverser Assad par la force, ces porte-parole sont les défenseurs de l’intervention militaire étrangère en Syrie et les alliés “naturels” des néo-conservateurs américains qui ont soutenu l’invasion de Bush en Irak et qui font maintenant pression sur l’administration Obama pour intervenir. Comme nous le verrons, plusieurs de ces porte-parole ont trouvé un soutien et, dans certains cas, ont développé des relations longues et lucratives avec des défenseurs de l’intervention militaire des deux côtés de l’Atlantique.

Le sable s’écoule dans le sablier, a déclaré Hillary Clinton. Comme les combats en Syrie s’intensifient, et que les navires de guerre russes ont mis les voiles vers Tartous, il est grand temps de regarder de plus près ceux qui prennent la parole au nom du peuple syrien.

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26/07/2012

Je me sens moins seul, tout à coup

Fortune

 

Fortune

25/07/2012

Connerie catholique

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Je ne porte pas la moustache, mais le coeur y est...

 

Je viens de recevoir - les dieux seuls savent par quel biais mon adresse mail est venue à la connaissance des imbéciles auteurs de cet envoi - le message aberrant qui suit :

« S'il y a un fait majeur dans la France d'aujourd'hui, c'est bien le développement de l'islam.

Or, devant ce fait majeur, l'Eglise reste étrangement timorée, tout au moins dans sa partie la plus visible. Tout se passe comme s'il ne fallait surtout pas convertir les musulmans au christianisme.

Il existe bien, au sein de la conférence des évêques de France, un "Service des relations avec l'islam" (alors qu'on peut naturellement dialoguer avec les musulmans, mais certainement pas avec l'islam). Mais ce service ne fait rien pour l'évangélisation des musulmans.

Pire : les musulmans qui, malgré les nombreux obstacles, demandent le baptême sont trop souvent traités en parias dans notre Eglise.

Il est urgent de réagir !

Il faut absolument changer de fond en comble les principes du dialogue islamo-chrétien en France.

Alors, signez vite et faites signer la supplique que nous venons d'adresser au cardinal Vingt-Trois, et à ses confrères dans l'épiscopat.

C'est très simple: il vous suffit d'écrire votre courriel au bas de cette supplique, en cliquant ici.

Il faut absolument que nous soyons des milliers pour qu'enfin, l'Eglise de France prenne à bras-le-corps cette mission prioritaire : annoncer Jésus-Christ aux millions de musulmans présents sur le sol français !

Merci de votre aide, de votre soutien, et de votre prière.

L'équipe de Riposte catholique »

Passons sur le fait, déjà, de SUPPLIER un prélat immigrophile de faire plus et mieux. Passons aussi sur les nombreuses prises de positions hautement critiquables des catholiques d'aujourd'hui et souvent d'hier.

Je sais bien qu'il n'y a rien de plus crétin qu'un moderne chrétien (ce n'est même pas une insulte, les deux mots ont la même étymologie), que pour lui, peu importent l'origine et l'identité d'un humanoïde pourvu qu'il ait deux bras, deux jambes et une tête (et encore !), que le mot d'ordre de l'évangélisationAllez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »), loin d'avoir été discrédité à ses yeux par des siècles de totalitarismes coloniaux jésuito-cautionnés, est encore pour lui le fantasme universaliste et unificateur suprême...

Quand même.

Etre aveugle au point de croire que l'important, en ces temps de submersion migratoire (pas seulement mahométane), en ces temps de Grand Remplacement (pas seulement musulman), c'est de convertir les allogènes ; être naïf au point de s'imaginer qu'une fois convertis ils deviendraient différents (nécessairement en bien, d'ailleurs, ce qui, revenant à dire qu'il n'y a que de bons chrétiens, est un postulat d'une présomption assez croquignolette), que de Mohamed Merah on aurait fait un petit chanteur à la croix de boix et de Fayçal Moktari un oblat de Marie-Immaculée ; être à tel point déconnecté de la réalité, surtout, que quand bien même nos immigrés seraient tous de braves agneaux, on ignore que par leur présence en grand nombre, profitant à la ploutocratie uniquement, ils mettent en danger le substrat ethnique des peuples européens et donc, l'existence même de ceux-ci... c'est vraiment, vraiment con.

Les bras m'en tombent dès qu'une ânerie pareille se présente à moi, mais à chaque fois c'est la même chose, j'ai immédiatement la vision d'une jubilatoire boîte à gifles, corrigeant en mode automatique et multi-baffeur les culs-bénis contrevenant aux lois naturelles élémentaires de la proximité et de la solidarité ethniques.

Même en présentant les choses autrement, ces ahuris contribuent à notre destruction collective exactement autant qu'un Martin Hirsch par exemple.

Le résultat est le même, c'est la promotion du métissage et la dissolution dans la violence « Multikulti » et les conflits multiethniques, comme au Brésil, où les différentes races, Messieurs les modernes chrétiens crétins, partagent pourtant à 90 % la même religion... la vôtre, bande d'incurables andouilles.

Ploutocratie

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« (...) la masse totale des avoirs des super-riches planqués dans les “paradis fiscaux” pour éviter l’impôt atteint au moins £13.000 milliards (ou trillions), et peut-être jusqu’à £20.000 milliards (chiffre que certains ont préféré, pour transcrire en $31.000 milliards, alors que £13.000 milliards correspond à $21.000 milliards) ; soit, comme chacun peut le calculer, au moins autant que les PIB des USA et du Japon additionnés. Le Guardian (dans sa version The Observer), abandonnant un moment sa croisade pour libérer la Syrie et lui donner accès à notre Système, nous donne effectivement, ce 22 juillet 2012 tous les détails sur cette situation. Sur les £13.000 milliards, près de la moitié, soit £6.300 milliards, vont à 92.000 personnes, soit 0,001% de la population mondiale ; le reste, ce sont les 99,999% comme vous et moi. (Ces deux derniers chiffres en arrondissant quelque peu, mais sans gravité, – on concédera que l’esprit de la chose s’y trouve.) (...)

Parallèlement, Associated Press a publié une étude sur la pauvreté aux USA. Il s’agit du cas classique d’une progression sous la forme d’une régression, le niveau de la pauvreté semblant devoir atteindre, en un gracieux mouvement de retour sur soi-même, le rang de la pauvreté de 1960, quasiment à l’origine de la tenue à jour de cet indice du taux de pauvreté (indice mis en place en 1959). Le recensement effectué par AP s’arrête à 2010 et l’on attend les chiffres de 2011 pour cet automne, “dans les semaines critiques avant l’élection présidentielle”, – ce qui suscite l’angoisse de BHO [Obama], bien entendu, dont on ne doute pas que le motif est cette situation de la pauvreté bien plus que le moment, proche de sa réélection potentielle et espérée, où l’on donnera les chiffres de 2011, – qui seront, bien entendu, pires, bien pires que ceux de 2010… (Voir Newsday.com, Associated Press, le 22 juillet 2012.) (...)

La seconde nouvelle a bénéficié de bien moins de publicité que la première, qui a été largement diffusée. Les deux, mises en parallèle, trouvent leur place pour grossir encore l’évidence de l’absurdité grotesque de ce Système qui ne mérite même plus le moindre effort de compréhension, et la moindre explication, qui ne mérite que l’inconnaissance de la plupart de ses productions relevant du désordre de la psychiatrie et allant toujours dans le même sens du désordre des esprits et des faits. Ce Système est définitivement verrouillé dans cette absurdité de lui-même, dont plus rien ne pourra le faire sortir. Les critiques rationnelles se heurtent à la masse colossale de l’évidence de l’absurdité, et toute démonstration ne fait qu’amoindrir cet effet de l’évidence.

Il reste que l’accumulation des évidences, sans attirer une attention particulière, continue à renforcer dans nos psychologies une charge terrifiante de fureur explosive. Lui-même, le Système, se trouve de plus en plus déséquilibré par les effets de l’asymétrie de ses infamies, et sans la moindre conscience qu’il faudrait tenter d’y remédier pour au contraire les renforcer encore par la simple mécanique découlant de son maquillage idéologique poussant toujours vers l’aggravation des conditions de son autodestruction. Cette mécanique évidemment et nécessairement aveugle du Système, alimentant les réflexions des élites qui le servent dans le sens de les débarrasser de toute substance possible, ne peut que constater, sans s’y arrêter vraiment, l’ampleur de l’accumulation des situations catastrophiques, et ce constat fait, sans avoir une seconde à l’esprit l’idée qu’il faudrait chercher à y remédier. Il n’est même pas question d’observer que cette tâche (“y remédier”) est impossible, il suffit d’admettre qu’elle n’est même pas envisagée parce qu’elle n’est même pas jugée nécessaire, parce que la catastrophe n’est même pas perçue comme “catastrophique”, parce que la catastrophe n’est même pas perçue comme une catastrophe, parce que plus rien n’est rien et que les choses vont comme elles vont, au fil de l’eau secouée par la tempête. »

Philippe Grasset