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21/12/2011

Vous avez dit : « confiance » ?

 

« L’effet boule-de-neige qui entraîne l’Europe dans un précipice, ne s’applique pas aux États-Unis, qui continuent à être perçus comme le placement de dernier recours. C’est une question de confiance. »

Georges Ugeux, ancien vice-président de la bourse de New-York, le 14 décembre 2011

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« Ce Mur sert une fin utile et il sera encore là dans cent ans. »

L’ambassadeur soviétique à Berlin, le 02 novembre 1989

18/12/2011

La paranoïa sécuritaire des Etats-Unis

 

Cet article d'Atlantico est digne d'un commentaire sur Dedefensa :

« Depuis les attentats du 11 Septembre, un gigantesque système s’est mis en place pour assurer la sécurité des Etats-Unis.

A l’heure actuelle 1.271 organisations gouvernementales et 1.931 compagnies privées travaillent sur des programmes relatifs à la lutte contre le terrorisme, la sécurité intérieure, et les renseignements... dans 10.000 endroits différents aux Etats-Unis.

En tout, 854.000 personnes disposent d’habilitations sécuritaires, soit 1,5 fois la population de Washington.

Cette ville où pas moins de 33 bâtiments sont en cours de construction ou construits pour abriter des complexes top secret. En prenant autant d’espace que trois Pentagones. Des chiffres révélés dans une enquête du Washington Post, qui donne le tournis.

Nous sommes à McLean, en Virginie. C'est ici, à Liberty Crossing, que se trouve le Centre national de lutte contre le terrorisme. Y travaillent au moins 1.700 employés fédéraux et 1.200 contractuels privés.

Des bâtiments impressionnants, à l'extérieur comme à l'intérieur. Serrures électromagnétiques, caméras rétiniennes, murs fortifiés, machines à rayon X. Tout est sécurisé au maximum.

Un budget annuel faramineux :

Et pour cela, le gouvernement américain n'a pas hésité à mettre les fonds. L'an dernier, le budget alloué à la défense était de 75 milliards de dollars, soit 21,5 fois plus qu'avant le 11 Septembre 2001. Et ce chiffre n'inclut même pas toutes les activités militaires et les programmes nationaux de lutte contre le terrorisme.

En effet, depuis ces attentats, tout a été revu à la hausse. Neuf jours seulement après les attaques, le Congrès a alloué 40 milliards de dollars pour renforcer le système de défense nationale et lancer une vaste offensive contre Al Qaïda. Mais ce n'était qu'un début.

De septembre à décembre 2001, 24 organisations ont été créées, 37 l'année suivante, puis 36, 26, 31... En tout, 236 organisations ont vu le jour ou ont été réorganisées en réponse au 11 septembre. Et qui dit plus d'agences dit plus d'employés, plus de secrétaires, plus de matériel logistique...

Au Pentagone, le nombre d'employés de l'agence de renseignements est passé de 7.500 en 2002 à 16.500 aujourd'hui. Le budget de l'Agence de la Sécurité Nationale, la NSA, a lui doublé. De 35 unités de lutte contre le terrorisme au FBI, on est passé à 106.

Mais alors tout cela est-il efficace ?

Un pays plus sûr ?

Pas tant que cela. Car le problème de ce gigantesque système, c'est que de nombreuses personnes font le même travail. Une perte d'énergie et de temps. 51 organisations fédérales et commandements militaires surveillent ainsi les flux d'argent en provenance et à destination des cellules terroristes.

Les personnes analysant les documents provenant des espions dans le pays et à l'étranger rédigent pas moins de 50.000 rapports chaque année. Un volume tellement important que la plupart ne sont jamais lus.

D'autant que tous n'ont pas accès à ces informations. Au sein du département de la Défense, seuls quelques officiels, surnommés les "Super Users", ont droit d'être informés de toutes les activités du département.

Mais le temps leur manque."Je ne vivrai pas assez longtemps pour être briefé sur tout", explique l'un de ces Super Users, sous le couvert de l'anonymat.

"La complexité de ce système dépasse toute description", ajoute-t-il. Si bien qu'il est parfois "difficile d'obtenir des données précises", affirme l'ex-chef du Pentagone, Robert Gates, dans une interview pour le Post.

Conséquence : il est impossible de savoir si ce système, qui coûte une véritable fortune, rend le pays plus sûr. Car, déjà, la plupart des informations sont classées top secrètes.

Mais pour Leon Panetta, le chef de la CIA, ce qui est certain, c'est que toutes ces dépenses ne pourront pas tenir à terme. "Avec ces déficits, nous allons droit dans le mur", soutient-il.

Depuis le 11 septembre, les Etats-Unis se sont donc construits une véritable forteresse, un monde parallèle en charge de la sécurité du pays. Un monde qui, à force, devient tout simplement incompréhensible... »

La bureaucratie policière de l'URSS en 1989, les innombrables directions et départements du KGB ? Enfoncées !

Les Ricains sont vraiment les plus forts. Ça fait un siècle qu'ils nous le disent, il est temps de leur donner raison.

Et de voir les Etats-Unis crever enfin, comme le vieillard sénile, dément et tyrannique qu'ils sont devenus.

17/12/2011

Les Etats-Unis, parangon des droits de l'homme

Merci à @Eisbär pour le lien vers cette vidéo de Russia Today (America), du 12 décembre 2011. Les donneurs de leçons des élites américaines épinglés par les méchants Russes :

 

 

J'y ajoute celle-ci, non sous-titrée, où on peut voir les flics new-yorkais empêcher les journalistes de faire leur travail, pendant qu'une armée de condés yankees malmène les manifestants pacifiques d'Occupy dans un « atrium » du World Financial Center.

A 2' 00, apparaît même un policier en train de filmer ces journalistes. Pourquoi donc ?

On se croirait en Chine...

 

 

Pendant ce temps, Occupy tentait de bloquer les principaux ports de la côte Ouest, ce qui a encore donné lieu à des dizaines d'arrestations (parfaitement arbitraires, le droit de manifester étant garanti par la Constitution des Etats-Unis - les quelques manifestants venant armés servant d'alibi aux autorités et étant souvent des agitateurs professionnels ou des policiers en civil).

Lucy Kafanov, journaliste interrogée à la fin de cette dernière vidéo, dit s'attendre à « une explosion du mouvement » Occupy au printemps prochain.

 

16/12/2011

« Les banquiers sont les dictateurs de l’Occident »

Infâmes gauchistes molestant des défenseurs de la loi et de l'ordre

 

Traduction d'un article de Robert Fisk paru le 10 décembre 2011 dans le journal anglais The Independent, dont il est le correspondant à Beyrouth :

« Écrivant depuis la région même qui produit plus de clichés, au mètre carré, que n’importe quelle autre "histoire" - le Moyen-Orient -, je devrais peut-être marquer une pause avant de dire que je n’ai jamais lu autant de conneries, autant de radotage absolu, que je ne l'ai fait sur la crise financière mondiale.

Mais je ne vais pas me retenir. Il me semble que l’information sur l’effondrement du capitalisme a atteint un nouveau périgée que même le Moyen-Orient ne peut dépasser, pour ce qui est de l'obéissance pure aux mêmes institutions et "experts" de Harvard qui ont aidé à provoquer toute cette catastrophe criminelle.

Commençons avec le "Printemps arabe" - en soi, une déformation verbale grotesque du grand réveil arabo-musulman qui agite le Moyen-Orient - et les parallèles tocards avec les protestations sociales dans les capitales occidentales. Nous avons été submergés de rapports sur la façon dont les pauvres ou les défavorisés de l'Occident ont "pris une feuille" du livre du "printemps arabe", dont les manifestants, en Amérique, au Canada, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Grèce ont été "inspirés" par les énormes manifestations qui ont fait tomber les régimes égyptien, tunisien et - jusqu'à un certain point - libyen. Mais ce sont des bêtises.

La véritable comparaison, inutile de le dire, a été éludée par les journalistes occidentaux, si prompts à vanter les rébellions anti-dictateurs des Arabes, si soucieux d'ignorer les protestations contre les gouvernements occidentaux "démocratiques", si prêts à tout pour dénigrer ces manifestations, pour suggérer qu'elles ne font simplement que copier la dernière mode dans le monde arabe. La vérité est quelque peu différente. Ce qui a conduit les Arabes, par dizaines de milliers puis par millions, dans les rues des capitales du Moyen-Orient, était une demande de dignité et un refus d'accepter que les dictateurs locaux sous domination familiale, possèdent leurs pays. Les Moubarak et les Ben Ali et les Kadhafi et les rois et émirs du Golfe (et de Jordanie) et les Assad ont tous cru qu'ils avaient des droits de propriété sur leurs nations entières. L'Egypte appartenait à Moubarak Inc., la Tunisie à Ben Ali Inc. (et à la famille Traboulsi), la Libye à Kadhafi Inc. Et ainsi de suite. Les martyrs arabes contre la dictature sont morts pour prouver que leurs pays appartenaient à leur propre peuple.

Et c'est cela, le véritable parallèle avec l'Occident. Les mouvements de protestation sont en effet dirigés contre le Big Business - une cause parfaitement justifiée - et contre les "gouvernements". Ce qu'ils ont réellement deviné, cependant, quoique un peu tard, c'est qu'ils ont investi depuis des décennies dans une démocratie frauduleuse : ils ont consciencieusement voté pour des partis politiques - qui ont ensuite remis leur mandat démocratique et le pouvoir du peuple aux banques et aux traders de produits dérivés et aux agences de notation, tous trois soutenus par la coterie négligée et malhonnête des "experts" des universités les plus cotées d'Amérique et des "think tanks", qui maintiennent la fiction que c'est une crise de la mondialisation plutôt qu'une arnaque financière massive imposée aux électeurs.

Les banques et les agences de notation sont devenues les dictateurs de l'Occident. Comme les Moubarak et Ben Ali, les banques croyaient - et croient encore - qu'elles sont propriétaires de leurs pays. Les élections qui leur donnent le pouvoir sont - à travers le manque de cran et la collusion des gouvernements - devenues aussi fausses que les scrutins derrière lesquels les Arabes ont été forcés de s'aligner décennie après décennie pour consacrer leurs propres propriétaires nationaux. Goldman Sachs et la Royal Bank of Scotland sont devenus les Moubarak et Ben Ali des États-Unis et du Royaume-Uni, chacune engloutissant la richesse du peuple dans des récompenses factices et des bonus pour leurs patrons vicieux, à une échelle infiniment plus rapace que leurs cupides dictateurs-frères arabes ne pouvaient l'imaginer.

Je n'ai pas eu besoin d'Inside Job de Charles Ferguson sur BBC2 cette semaine - bien qu'il y ait aidé - pour m'apprendre que les agences de notation et les banques américaines sont interchangeables, que leur personnel passe sans heurt d'agence à banque et à gouvernement américain. Les gars des notations (presque toujours des gars, bien sûr) qui avaient noté AAA les subprimes et dérivés en Amérique sont maintenant - via leur influence toxique sur les marchés - en train de planter leur griffes dans les peuples d'Europe en menaçant d'abaisser ou de retirer les mêmes notes à des pays européens qu'ils avaient abreuvés d'éloges sur des criminels avant le krach financier aux Etats-Unis. Je crois que l'euphémisme tend à dominer les débats. Mais, pardonnez-moi, qui sont ces créatures dont les agences de notation effraient désormais davantage les Français que Rommel en 1940 ?

Pourquoi mes copains journalistes à Wall Street ne me le disent-ils pas ? Comment se fait-il que la BBC et CNN et - oh là là, même Al-Jazeera - traitent ces communautés criminelles comme d'incontestables institutions de pouvoir ? Pourquoi aucune enquête - Inside Job a ouvert la voie - sur ces fourbes scandaleux ? Cela me rappelle tellement la façon tout aussi lâche dont tant de journalistes américains couvrent le Moyen-Orient, évitant étrangement toute critique directe d'Israël, incités par une armée de lobbyistes pro-Likoud à expliquer aux téléspectateurs pourquoi on peut faire confiance à l'entreprise de "pacification" américaine dans le conflit israélo-palestinien, pourquoi les bons gars sont des "modérés", les mauvais gars des "terroristes".

Les Arabes ont au moins commencé à faire fi de ces bêtises. Mais quand les manifestants de Wall Street font de même, ils deviennent des "anarchistes", les "terroristes" sociaux des rues américaines qui osent demander que les Bernanke et Geithner fassent face au même genre de procès que Hosni Moubarak. Nous en Occident - nos gouvernements - avons créé nos dictateurs. Mais, à la différence des Arabes, nous ne pouvons pas les atteindre.

Le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, a solennellement informé ses compatriotes, cette semaine, qu'ils n'étaient pas responsables de la crise dans laquelle ils se trouvent. Ils le savaient déjà, bien sûr. Ce qu'il ne leur a pas dit, c'est qui était à blâmer. N'est-il pas temps que lui et ses collègues premiers ministres de l'UE nous le disent ? Et nos journalistes, aussi ? »

(Traduction par mes soins. – Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.)

11/12/2011

FED : 30.000 / BCE : 274

Drapeau de style aussi écossais que la suite

 

Y a pas à dire, dans le domaine de la propagande, les Ricains sont ultra-compétitifs. Un véritable exemple pour les sous-doués que nous sommes.

Ça fait maintenant deux bonnes années qu'ils nous bassinent avec la crise de la zone euro et que, décidément, nous faisons trop les cons pour piger.

Selon leurs exemplaires médias, relayés par des modèles d'objectivité anglais comme le Telegraph et le Financial Times, nous serions dans la merde la plus noire qu'on ait jamais connue. Nous serions les pays les plus endettés de la planète, nous aurions les économies les plus pourries au monde, nous traînerions avec la Grèce, l'Espagne, l'Italie, le Portugal et l'Irlande, voire avec la France et l'Allemagne, des boulets intraînables, nos banques seraient les plus vérolées de la collection printemps-été-automne-hiver, tout ça ne mériterait que dégradations de notes en rafale et déplacements d'urgence de Timothy Geithner, afin de nous apprendre les rudiments de l'économie à l'américaine et du simple bon sens.

Sans parler de notre atavique incapacité à nous mettre d'accord pour marcher un minimum dans la même direction, malgré les leçons de démocratie, de commerce et de fédéralisme que veut bien donner le bienveillant Oncle Sam, depuis soixante ans, à notre Union européenne qu'il a portée sur les fonts baptismaux, encouragée, soutenue, tenté par tous les moyens de mettre périodiquement à jour comme les meilleurs systèmes Microsoft, mais toujours contrarié en tout cela par notre infinie nullité, par notre indécrottable socialisme, par notre insane volonté de mettre en place, en réalité, une pitoyable UERSS dont le monde entier ne peut que se gausser.

Les Etats-Unis, eux, vertueux parangons du poker gagnant de la monnaie-phare planétaire qui permet éternellement de tout se payer sans rien payer, de la financiarisation audacieuse d'une économie appuyée sur Wal-Mart, l'industrie militaire et la Silicon Valley (cette dernière donnant une plus-value insurpassable à des ordinateurs et des téléphones fabriqués en Chine et revendus à des gogos du monde entier), des bulles exemplaires par leur démesure comme par les remèdes géniaux qui leurs sont toujours apportés par de sages Milton Friedman ou Ben Bernanke ; les Etats-Unis, eux, ne sont pas comme ça. Heureusement pour le monde.

Car aux Etats-Unis, non seulement on a l'esprit d'entreprise, on ne se laisse pas limiter par un esprit étriqué comme celui des Européens, on ne met pas systématiquement un frein à ce qui rapporte et permet à celui qui s'enrichit de faire ruisseler ses bienfaits sur ses collaborateurs, on sait reconnaître le mérite et le travail contrairement à ce que peuvent faire croire les socialistes comme Obama et les gauchistes comme ceux d'Occupy Wall Street, mais encore on est malin, bordel. Tellement finaud qu'on sait faire des compromis permettant aux nerfs de la guerre, les banques, de continuer à financer la prospérité contre vents et marées.

Eh oui, les grands principes, c'est bon pour les nigauds. Et les Etats-Unis d'Amérique nous prouvent, à nous autres sots, que dans ce domaine aussi, ils nous battent à plate couture. Il n'y a pas photo.

A tel point que le titre de ce billet a dû être condensé. Sinon, il ne tenait pas dans l'espace dévolu aux titres.

L'ampleur du score est en effet telle, qu'elle évoque davantage la longueur d'un voyage Terre-Lune qu'une raisonnable mesure de la différence entre l'intelligence et la puissance américaines et la balourdise européenne.

J'ai déjà évoqué, à plusieurs reprises, l'écrasante supériorité des dettes de l'anglosphère. C'est à croire - passons sur leur volume astronomique - qu'elles doivent être sacrément de meilleure qualité que les nôtres pour que personne ne leur accorde l'importance qu'une telle performance mérite. C'est à désespérer - passons sur le faible talent de nos journalistes et de nos économistes, décidément inférieurs en tout à leurs homologues anglo-saxons - de l'honnêteté de nos médias qui pourraient quand même reconnaître au moins une telle valeur à l'emprunt anglo-saxon, sur lequel nous devrions prendre exemple. Las ! Comme dans tant d'autres domaines, nous sommes sans doute trop accablés par un écart aussi humiliant.

Quand même, depuis 2008, 30.000 milliards de dollars de planche à billets pour la FED, contre seulement 274 milliards de dollars pour la BCE (si on prend un dollar à 1,35 euro, ce qui est encore optimiste par les temps qui courent), il faut le dire, c'est parfaitement lamentable. C'est la honte, je ne crains pas de le dire, moi.

Et encore, non contents de ne faire que 274 malheureux milliards, nous trouvons le moyen de nous plaindre que ce serait trop. Authentique.

Encore un peu, et il va falloir que les banquiers européens supplient la BCE de les aider. Pas étonnant que nous soyons dans la panade.

Où allons-nous, je vous le demande.

06/12/2011

Les vertus de l'inaccessibilité : fdesouche.com et fortune.fdesouche.com

 

Depuis bientôt une semaine, les deux sites de réinformation se battent courageusement, avec leurs moyens limités de bénévoles (il ne faut pas croire que les dons font vivre l'équipe de François), contre un piratage informatique dont la seule chose pertinente qu'on peut en dire, actuellement, est qu'il est dirigé contre une des expressions de la vérité.

C'est le piratage par l'ignorance et l'inconscience. On aurait tort d'y voir la fantasmatique toute-puissance d'une hypothétique conspiration car, si les sphères de pouvoir voulaient la mort de Fdesouche, il leur serait facile d'y parvenir.

Connaissant un peu une petite partie de l'équipe de François, je sais que l'inaccessibilité des deux sites depuis aujourd'hui n'est que momentanée. Combien de temps durera-t-elle ? A priori, quelques jours au maximum.

Ne comptez pas sur moi pour vous en dire davantage, ni pour vous expliquer pourquoi je ne peux le faire. Je le sais, de source bien informée, et c'est tout. Ce n'est pas pour faire mon intéressant que je l'écris, ni pour faire de la publicité à mon blog, mais juste pour rassurer ceux qui s'inquiètent.

En attendant, vous pouvez vous rabattre sur le site de secours, vers lequel renvoient, en temps normal, vos liens habituels.

Il n'est pas possible, pour le moment, d'y laisser des commentaires, ce qui devrait d'ailleurs, bien que les deux sujets ne soient pas liés, en conduire certains à méditer sur le fond et la forme de leurs interventions qui ne sont pas autre chose, en général, que des défoulements virtuels, comme sur leur utilité à la cause qu'ils prétendent défendre... Bref.

Même si les diarrhées verbales binaires, agressives, voire haineuses de cette minorité de lecteurs et de commentateurs me débectent et que je pense qu'elles font du tort à Fdesouche, mon but n'est pas de faire la morale à quiconque, de quel droit d'ailleurs ? Je comprends qu'on puisse avoir envie de se défouler, et qu'on ne soit pas nécessairement mal intentionné en le faisant.

Mais si à quelque chose malheur est bon, que le mutisme forcé de ces incontinents verbaux leur serve au moins à se regarder un peu dans un miroir (d'où le verbe réfléchir).

De même, en ce qui concerne le sevrage momentané des soucho-dépendants.

Le but de la réinformation n'est pas de transformer les suiveurs du "Système" en suiveurs de la dissidence.

Pour que cette dissidence vive et envahisse le réel, il est nécessaire que ses membres gagnent en autonomie et en initiative. Le virtualisme de la Toile est déjà suffisamment hypnotique. Il n'est pas souhaitable qu'en plus de river à un écran plusieurs heures par jour, la réinformation devienne une drogue, aboutissant à continuer de subir, mais avec l'alibi de la lucidité. En France, la contestation passive s'exprime dans les urnes depuis près de quarante ans, avec quel résultat ?

A partir d'un certain niveau de connaissance de la réalité, quel besoin y a-t-il de le ressasser ? Au-delà des rencontres internétiques, au demeurant fort agréables, que l'on peut faire sur Fdesouche, et du sentiment communautaire que l'on peut souhaiter cultiver dans le virtuel, quel est le but de la réinformation ? Mener à une routine plaisante, à d'aimables conversations dans un rassurant entre-soi, voire à un défoulement ? Ou bien se libérer de ses chaînes intellectuelles, voire mentales tout simplement, et approfondir sa réflexion par soi-même, pour la transposer dans l'action et devenir soi-même utile ?

La question me paraît mériter d'être posée, ne serait-ce que par respect pour le travail considérable et désintéressé des deux sites concernés.

05/12/2011

Occupy : « Je suis mort de peur »

Brian Moynihan, Lloyd Blankfein et Jamie Dimon,
patrons de Bank of America, Goldman Sachs et JP Morgan Chase

 

« (...) Un document intéressant a été diffusé, d’abord par Chris Moody, de News.Yahoo.com, le 30 novembre 2011, puis repris par d’autres sites progressistes ou dissidents (notamment ThinkProgress.org, le 1er décembre 2011, ou RAW Story le même 1er décembre 2012). Il évoque une conférence semi-publique sinon “secrète” de la Republican Governors Association, à Orlando, en Floride, dans laquelle Moody avait pu se glisser. Cette association fait partie du réseau des courroies de transmission, essentiellement liées au parti républicain traditionnel, réseau institué en défenseur du “1%” visé par Occupy. Le 30 novembre, il y a eu une intervention remarquable, celle de Frank Luntz, un “stratège” de la communication, notamment mandaté par le parti républicain. Moody écrit :

«The Republican Governors Association met this week in Florida to give GOP state executives a chance to rejuvenate, strategize and team-build. But during a plenary session on Wednesday, one question kept coming up : How can Republicans do a better job of talking about Occupy Wall Street ?

«“I'm so scared of this anti-Wall Street effort. I'm frightened to death,” said Frank Luntz, a Republican strategist and one of the nation's foremost experts on crafting the perfect political message. “They're having an impact on what the American people think of capitalism.” Luntz offered tips on how Republicans could discuss the grievances of the Occupiers, and help the governors better handle all these new questions from constituents about “income inequality” and “paying your fair share.”»

[«L'Association des Gouverneurs Républicains s'est réunie cette semaine en Floride pour donner aux gouverneurs membres du Grand Old Party (le Grand Vieux Parti, surnom du Parti Républicain) une chance de se rajeunir, d'avoir une réflexion stratégique et de développer l'esprit d'équipe.

"J'ai si peur de cet effort anti-Wall Street. Je suis mort de peur", a dit Frank Luntz, un stratège républicain et l'un des principaux experts nationaux de l'optimisation des messages politiques. "Ils ont un impact sur ce que le peuple américain pense du capitalisme". Luntz a fait des propositions sur la manière dont les Républicains pourraient débattre des griefs des militants d'Occupy, et aider les gouverneurs à mieux manier toutes ces nouvelles questions relatives à "l'inégalité de revenus" et au "payer votre juste contribution".»]

Suivent les conseils que Luntz a donnés à ses auditeurs au niveau de la communication, pour tenter de contrer Occupy et son influence. Ces conseils relèvent de l’enfonçage de portes ouvertes, comme c’est l’habitude dans cette sorte d’exercice si caractéristique de la postmodernité, et cela venu d’un véritable maître du domaine : “Ne parlez pas du capitalisme”, “Ne parlez pas des bonus”, “Montrez de la sympathie pour les contestataires au nom des 99%”, et ainsi de suite pour les platitudes décisives du “stratège”. ThinkProgress.org, commentant cette intervention, met en évidence son importance pour les adversaires d’Occupy, avec la personnalité et la réputation de ce Luntz, et sa signification du point de vue d’Occupy

«Frank Luntz is no minor pollster. He is considered to be one of the top political communications experts in the world, having provided consulting to many of the world’s top corporations, politicians, and special interest groups. That Luntz is admitting the impact of Occupy Wall Street and the 99 Percent and telling closed-door meetings of Republicans that it frightens him is a huge victory for the movement.»

[«Frank Luntz n'est pas un petit sondeur d'opinion. Il est considéré comme un des meilleurs experts en communication au monde, ayant prodigué ses conseils à bien des entreprises, politiciens et groupes d'intérêts particuliers du plus haut niveau mondial. Que Luntz admette l'impact d'Occupy Wall Street et des 99% et qu'il déclare lors d'une réunion de Républicains à huis clos que cela l'effraie, est une énorme victoire pour le mouvement.»]

(...) Les mots de Frank Luntz («I'm so scared of this anti-Wall Street effort. I'm frightened to death» ["J'ai si peur de cet effort anti-Wall Street. Je suis mort de peur"]) sont impressionnants de puissance pour décrire l’état d’esprit des adversaires d’Occupy ou, plus précisément, des fameux “1%”. On sent qu’il y a, dans cet exposé, la marque d’une véritable panique qui a saisi l’oligarchie financière (et, au-delà, la direction politique et l’establishment) devant ce qui est perçu comme une révolte populaire. Inconsciemment et involontairement, cet état de la psychologie de ce groupe placé au cœur du Système a toutes les chances d’alimenter Occupy par les réactions incontrôlées du groupe, par ses réflexes, par sa peur elle-même. Le commentaire de ThinkProgress.org est évident, dans le fait que l’effet d’Occupy ait engendré cette frayeur panique constitue une incontestable victoire des contestataires… Tout cela montre que l’oligarchie-Système des “1%” est dans une situation psychologique inconsciente de crainte d’une révolte, qui est presque une attente de cette révolte, voire une sorte d’incitation à la révolte, comme ces obsessions qui finissent par créer l’objet supposé, voir imaginé de l'obsession. Il y a ainsi un rapport étrange, de l’ordre du complément de courants supérieurs se nourrissant des psychologies collectives et les nourrissant elles-mêmes, pour installer cette situation. En dépit de l'importance d'Occupy qui peut paraître quantitativement faible, de sa forme qui peut apparaître incohérente – mais aussi, peut-être à cause de cela –, les circonstances et les tensions psychologiques devraient finir par créer en quelque sorte de toutes pièces une situation insurrectionnelle. Justement, les caractères insaisissables du mouvement, ou les caractères dérisoires du point de vue quantitatif, sont des occurrences qui, au lieu de limiter le mouvement, ouvrent ses perspectives dans la perception qu’en a l’oligarchie-Système dès lors qu’il se confirme qu’elle vit avec l’obsession de l’insurrection populaire. »

Philippe Grasset

N.B. : l'article est aussi très intéressant en ce qui concerne les perspectives électorales américaines de 2012, avec la possibilité d'un soutien massif à Ron Paul, par-delà « droite » et « gauche », par-delà Tea Party et Occupy. Je n'ai pas repris cette partie, ni par conséquent traduit ses passages en américain, parce que cet aspect des choses est moins nouveau sur Dedefensa.org, mais je vous invite néanmoins vivement à le lire.

03/12/2011

L'Allemagne, avec nous (et l'inverse, surtout) !

Quatre affreux Inspecteurs Derrick

 

Les attaques actuelles de certains politiciens contre notre voisin allemand, comme l'inénarrable Arnaud Montebourg, allié objectif de Jacques Attali, au motif de l'actuelle crise de l'euro, révèlent, une fois de plus, que les souverainistes sont, concrètement, les parfaits instruments de l'anglosphère, toujours intéressée à la division entre les deux principales puissances européennes.

D'aucuns se représentent l'Allemagne à l'aune de la série Inspecteur Derrick (authentique !), comme si, de façon similaire, Navarro ou Plus belle la vie donnaient une image réelle de la France...

A un tel niveau de bêtise, que leur dire, sinon de lire cela et ceci, par exemple. D'étudier l'histoire de nos rapports avec l'Angleterre, pour savoir qui est notre véritable ennemi.

Et de se rappeler que la psychorigidité, ça se soigne. Enfin, en principe.

28/11/2011

La solidarité populaire, pire ennemie du « Système »

L'atomisation sociale, par la promotion de l'individualisme, voilà en revanche l'arme de ceux qui ont des choses à nous vendre.

Illustration par le cinéma et ce bon vieux Frank Capra, avec « L'homme de la rue » (Meet John Doe).

Un ancien joueur de baseball, devenu clochard, est recruté par un journal pour jouer le rôle d'un certain John Doe, créé de toutes pièces par une rédactrice pour relancer les ventes. Il est censé s'agir d'un homme pur, idéaliste, en révolte contre le système. Peu à peu, le comédien improvisé s'avère proche du personnage... Ici, il doit prononcer un discours radiodiffusé, mais le patron d'un autre journal, lié à de gros intérêts financiers, lui a fait promettre d'en changer le contenu, en échange d'une forte somme d'argent. L'acteur amateur, tenté par ce pactole, accepte mais, en définitive, se ravise et décide de continuer à jouer son rôle. Le contenu du discours ne manque pas d'évoquer une situation toujours d'actualité (bien que le film soit sorti en... 1941).

 

26/11/2011

Naomi Klein : la stratégie du choc

Je remercie @Eisbär de m'avoir fait découvrir ce film.