01/04/2012
La gamelle des politiciens
Au risque de passer pour un moraliste, un idéaliste, un je-ne-sais-quoi qui déplaît notamment aux droitards soucieux d'en mettre à gauche, pour qui leur propre survie économique prime la cause du peuple dont ils prétendent faire partie, je n'hésite pas à dire que l'argent est un danger, que sa passion est un vice et son accumulation, une nuisance sociale.
Pour preuve, je ne saurais trop remercier l'ami @agaric qui m'a fait parvenir un lien vers un blog qui tente de répertorier les revenus de nos principaux politiciens ; lien, que je m'empresse d'ajouter aux incontournables de ce blog.
On apprend ainsi que les revenus bruts mensuels des principaux postulants à la présidentielle 2012 (tous « candidats du peuple », bien sûr, comme le titulaire de la charge) sont les suivants :
- Nicolas Sarkozy : 22.720,49 €
- François Hollande : 16.269,49 € (en fait, davantage, mais il existe un plafond légal, au-delà duquel est pratiqué un écrêtement, donc il ne peut palper l'intégralité, le pauvre)
- François Bayrou : 13.512,15 € (+ quelques bons milliers d'euros de retraites diverses et revenus fonciers)
- Jean-Luc Mélenchon : 12.255,87 € (+ 7.000 € environ de retraites diverses)
- Marine Le Pen : 14.916,90 € (eh oui !)
Sur les « petits candidats », nous avons :
- Nicolas Dupont-Aignan : 16.269,49 € (mais en fait, il est dans le même cas que François Hollande)
- Eva Joly : 12.255,87 € (+ sa retraite de magistrate, une paille)
La gamelle est bonne, hein ? Bref.
Précisons que d'après les informations non officielles en ma possession, Louis Aliot, compagnon de MLP et vice-président du FN, disposerait d'une enveloppe mensuelle de 20.000 € pour ses notes de frais.
Vous avez dit dissidence ? De quoi mériter un abonnement au dîner du Siècle, oui.
Allez-y, votez maintenant.
17:11 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Psychologie | Lien permanent | Tags : gamelle, politiciens, argent, revenus, élection présidentielle, nicolas sarkozy, françois hollande, françois bayrou, jean-luc mélenchon, marine le pen, nicolas dupont-aignan, eva joly, louis aliot, notes de frais, voter | Facebook | | Imprimer | |
« Le pire n’est pas à craindre… il est certain »
... Et ce n'est pas un poisson d'avril :
« (...) La crise n’est pas finie parce qu’elle ne peut pas finir tant que le processus de désendettement est en cours et encore moins tant que l’on s’acharne à faire croire que le désendettement ne peut se faire que par remboursement des dettes. J’admets qu’il peut vous sembler logique que le désendettement résulte du remboursement, n’est-ce pas du pur bon sens ? Mais le bon sens est très piégeux, car n’est-il pas aussi de pur bon sens de dire que des dettes non remboursables ne sont jamais remboursées et finissent toujours par être effacées, d’une manière ou d’une autre ? Le jour où l’on admettra que la décote de plus de 50% sur la dette grecque n’est pas l’acte unique et ultime de défaut partiel mais le début d’un long processus dont le plus gros morceau sera le reformatage de la dette américaine, alors le travail de deuil sera bien engagé et les économies pourront commencer à se reconstruire sur une nouvelle base. Mais en attendant ce jour, les phases d’optimisme relatif et de pessimisme destructeur se succéderont, au rythme, d’une part, des injections de liquidité des banques centrales qui, sans embrayer sur l’économie réelle, financent les spéculations sordides des bouffons de la finance (lire Goldman Sachs sur la Chronique Agora) et, d’autre part, des coups de menton austères des femmes et hommes politiques qui pensent qu’une bonne cure d’austérité, de démantèlement des services publics éducatifs et de santé constitue la recette miracle du désendettement alors qu’elle n’est que le premier cercle de la descente dans l’enfer de la dépression. Nous sommes dans un douloureux processus de transition entre l’ancien monde post Deuxième Guerre mondiale et un nouveau monde aux contours encore imprécis : ce qui est certain, c’est que les dettes de l’ancien monde n’auront plus nécessairement valeur légale dans le nouveau, et que de nombreux pays seront amenés à s’interroger sur l’opportunité d’un défaut raisonné, comme je l’ai évoqué fin décembre dans une tribune sur Atlantico. (...)
En attendant l’éclaircissement et la concrétisation des perspectives à moyen et long terme sur la dette évoquées en introduction, où en sommes-nous d’un point de vue de court terme ? Derrière deux ou trois statistiques américaines plus ou moins souriantes pour enjoliver le bilan du candidat sortant Obama et fort opportunes pour doper les indices boursiers (en attendant la rechute), la réalité de l’économie mondiale n’est guère brillante : une bonne part de l’Europe est en récession, en croissance zéro ou très faible ; les pays émergents ou émergés patinent et voient pâlir leurs perspectives de croissance ; la Chine est en zone trouble avec des incertitudes économiques fortes (éclatement ou non des bulles immobilières et financières, en interaction) et, en cette année de renouvellement des instances dirigeantes, doute vertigineux qui s’empare des dirigeants les plus lucides sur la pérennité d’un capitalisme sauvage très inégalitaire, appuyé sur des structures politiques autoritaires et corrompues jusqu’à la moelle, de la base au sommet.
La meilleure synthèse des perspectives économiques mondiales est sans doute donnée par le graphique ci-dessous du Baltic Dry Index (BDI), qui constitue un indicateur avancé des perspectives du commerce mondial de vrac (et pas de conteneurs, comme on peut parfois le lire).
12:44 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Propagande, Psychologie | Lien permanent | Tags : henri regnault, dettes, désendettement, décote, grèce, etats-unis, goldman sachs, transition, défaut, europe, récession, pays émergents, chine, baltic dry index, trafic maritime, commerce international, banques, finance, prêts interbancaires, cds, bce, économie réelle, guerre, pire | Facebook | | Imprimer | |
28/03/2012
Occupy Wall Street est de retour
New York, 16 mars 2012
« Un peu moins présent cet hiver sur la scène médiatique depuis son éviction de Zuccotti Park en novembre 2011, le mouvement Occupy Wall Street n’a cessé pendant l’hiver d’accroître sa présence en ligne, de s’organiser, de préparer des actions en espérant peser sur la campagne électorale américaine et permettre à la population de débattre de thèmes que certains disent "endormis" par les autorités.
Depuis quelques jours, Occupy Wall Street organise de grandes manifestations, en avance sur son propre calendrier qui prévoit des événements avec les syndicats américains au mois de mai. (...)
Sur Twitter, les hashtags les plus présents après#OccupyWallStreet et #ows étaient #UsDayofRage et #usdor.
Sur leurs sites et pages Facebook, ce groupe revendique la réforme du système de financement des campagnes électorales, des élections nationales et fédérales, l’abolition du statut de "personne physique" pour les entreprises.
Alexa O’Brien, fondatrice du mouvement Days of Rage m’accueille dans son petit appartement du Queens, après qu’elle m’eût posé par mail, téléphone, direct message sur Twitter, de multiples questions. Je me retrouve face à une trentenaire hypra active, souriante mais ponctuant ses propos de référence à de nombreuses peurs, intimidations du FBI envers des militants proches d’Occupy Wall Street : "Je ne sais plus qui est qui, qui joue quel jeu, pour qui. Il faut que tu comprennes qu‘un de mes collègues de travail m’a dit qu’on lui posait des questions sur moi."
Dès le mois de mars 2011, Alexa se sent concernée par ce qu’elle voit, suit "intimement, sur Twitter", les événements en Tunisie et en Égypte, est exaspérée par "le blocage complet de l’engagement citoyen dans l’espace public". Elle est choquée par la puissance accrue des grandes entreprises et décide de créer Days of Rage.
12:33 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Psychologie, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : occupy, wall street, retour, printemps, twitter, alexa o’brien, days of rage, tim pool, contestation, révolution, médias, grandes entreprises, tarnac, julien coupat, insurrection | Facebook | | Imprimer | |
22/03/2012
Quoi, Mohamed ?
Politiciens sincèrement désolés
Mohamed Merah, pur produit du « Système », déraciné d'Algérie ayant grandi sans repères dans une famille monoparentale, au milieu de tous les stéréotypes racailleux, avant de rencontrer en prison un modèle moral interprété de manière totalitaire, est en train de devenir, en termes de communication, l'alibi universel de ce même « Système » et un parfait instrument de l'ingénierie sociale schizophrène (égalitariste-communautariste, donc impossible) car, en définitive, il arrange tout le monde.
Sauf ses victimes, certes ; mais comptent-elles vraiment aux yeux de tous ces politiciens tartuffes qui, au nom de la compassion et de la solidarité, assistent à leurs funérailles comme des hyènes à un festin de lions, sous le regard des vautours journalistiques ?
Mohamed Merah arrange, bien sûr, ceux qui nous rebattent les oreilles avec la « nécessité de l'immigration » et le « vivre-ensemble », parce qu'il ne cadre pas avec l'image idyllique d'une société « diverse » et apaisée telle que nous la vantent les pubs Nike et Coca Cola, si bien qu'en tant qu'exception psychopathologique et incarnation de la nébuleuse islamiste, il est le garant de l'échec prétendu minimal des « grands principes ».
Exemple : Claude Guéant qui, en dévoilant le « profil » du tueur, répond à la question « Est-il d'origine algérienne ? » par : « Il est de nationalité française » (vers 3' 00) ! Après François Hollande et sa velléité de gommer le terme de « race » du premier article de la Constitution, peut-on imaginer plus belle négation de la réalité ?
Notre ministre de l'Intérieur reste droit dans ses bottes grandprincipielles, il n'y a pas de races, pas de différences, tout-le-monde-il-est-français, sous-entendu : si quelqu'un s'écarte des « grands principes », il ne peut être qu'une exception ; quant à nous, n'est-ce pas, nous sommes l'Empire du Bien, l'immense majorité des détenteurs du papier-sésame-de-nationalité ne peut qu'être d'accord et marcher avec nous vers la société idéale.
Des tartuffes dedroâte aux tartuffes degôche, c'est partout la même chanson.
23:59 Écrit par Boreas dans Crise, Identité, Politique, Propagande, Psychologie, Religion, Stratégie | Lien permanent | Tags : mohamed merah, système, immigration, vivre-ensemble, tueur, ingénierie sociale, communautarisme, égalitarisme, assimilation, islamiste, islamisme, toulouse, montauban, claude guéant, sarkozy, hollande, dupont-aignan, bayrou, eva joly, mélenchon, buffet, arthaud, poutou, marine le pen, fondamentalisme, métissage, allogènes, droite nationale, front national, gagner, disparaître | Facebook | | Imprimer | |
16/03/2012
« 1788/2012 : Sommes-nous à la veille d'une nouvelle Révolution française ? »
« Les amateurs d’histoire s’amuseront à relever les étranges similitudes entre la France d’aujourd’hui et celle des années 1780. Il suffit de lire la Théorie de l’impôt publiée en 1760 par le vicomte Mirabeau, père du Mirabeau qui fit la Révolution, pour comprendre que, dès cette époque, nombreux étaient les Français qui se plaignaient d’être "étouffés sous tant d’entraves d’un fisc usuraire et ruineux" (page 65 de l’édition originale).
On pourrait d’ailleurs prendre plaisir à comparer les débats sur l’impôt d’aujourd’hui avec ceux de cette époque. Alors que l’excellent Thomas Piketty a plaidé, début 2011, Pour une révolution fiscale fondée sur un impôt universel et proportionnel, le vicomte Mirabeau parlait pour sa part du salaire des fonctionnaires comme d’une "subsistance" qui "doit être fournie par l’universalité des sujets, puisqu’elle est employée au service de tous" (page 48 de la Théorie de l’impôt). Il critiquait ainsi le système fiscal d’Ancien Régime où, comme dans la France d’aujourd’hui, les niches étaient pléthoriques et l’imposition de certains écrasante.
Mais le point de similitude le plus frappant est évidemment celui de la dette publique. La France de Louis XVI, comme la France d’aujourd’hui, est structurellement endettée.
01:02 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : révolution française, 1788, 2012, eric verhaeghe, mirabeau, théorie de l'impôt, similitudes, thomas piketty, inégalités, dette publique, endettement, finances publiques, louis xvi, florin aftalion, parallèle, déficit, etat, république, français | Facebook | | Imprimer | |
Grandeur de la fonction présidentielle...
00:11 Écrit par Boreas dans Crise, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Facebook | | Imprimer | |
12/03/2012
Imaginez la qualité de la civilisation qui a produit ça...
... et maintenant, comparez avec cette merde actuelle (signée de « la chanteuse qui pète avec la bouche », comme dit Laurent Gerra) :
Je sais, ça fait mal.
N'importe qui d'un peu humain, ça lui fait mal comme ça depuis trop longtemps, et dans tous les domaines.
16:24 Écrit par Boreas dans Culture, Histoire, Identité, Musique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : antonio vivaldi, civilisation, qualité, concerto rv 152, merde actuelle | Facebook | | Imprimer | |
11/03/2012
Tomislav Sunic, à ne pas rater
« (...) Dans ses ouvrages, Ernst Jünger décrit les temps du destin par rapport aux temps technocratiques, linéaires et mesurables du Système. Est-ce que la situation en Europe d’aujourd’hui peut être encore pire que ce qu’elle est déjà ? "Le destin peut être deviné, senti, et craint, mais il ne peut jamais être connu. Si cela devait changer, l’homme mènerait la vie d'un prisonnier qui connaît l'heure de son exécution" (Ernst Jünger, Le Mur du temps, 1959). Par conséquent, afin de mettre en place un avenir prévisible, le Système doit exiger de ses citoyens de se comporter comme des détenus dociles dans le couloir de la mort.
Pour beaucoup d’Européens - et surtout pour les anciens critiques du Système communiste -, le communisme fut le symbole de la fin des temps qui devait fatalement exclure tous les temps ultérieurs. Le cours du temps dans le communisme semblait être bloqué pour toujours. Après le désastre de 1945, de nombreux Européens avaient commencé à croire non seulement à la fin d'un monde mais à la fin du monde tout court. Pour les Européens de la postmodernité, la même question se pose : vit-on les temps finaux européens, ou est-on témoin de la fin des temps mondiaux ? Il se peut que les temps européens soient bien révolus depuis longtemps et il se peut que tous les Européens vivent depuis des décennies dans un profond déclin racial. Peut-être sont-ils arrivés à la fin d’une époque qui n’a pas encore reçu son nom ? Le problème réside dans le fait que les temps du Système actuel, quoique d’une brièveté certaine dans le cadre de la grande histoire, possèdent une durée pénible pour un rebelle. Comment doit-on évaluer ces temps-là ? (...)
On devrait se rappeler la figure de l’Anarque d’Ernst Jünger dans son roman Eumeswil. Le protagoniste, Martin Venator, vit sa double vie dans une société postmoderne et multiculturelle à coté de la casbah d’Eumeswil. Or l’Anarque n'est ni rebelle, ni dissident, ni anarchiste quoiqu’au moment donné, il puisse revêtir toutes ces trois figures à la fois. D’ailleurs, l’Anarque semble s’être très bien inséré dans le système de la pensée unique et de l’autocensure du Système. Il attend patiemment son moment ; il va frapper seulement quand le moment sera mûr. Ce roman de Jünger peut être considéré comme le Bildungsroman pour la génération actuelle de jeunes Européens dont le rôle didactique peut leur faciliter le choix de la figure du rebelle.
23:58 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Politique, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : tomislav sunic, ernst jünger, anarque, rebelle, dissident, temps, europe, européens, immigration, immigrés, système, balkanisation, capitalisme, antifas, multiracialisme, libéralisme, communisme, union européenne, racines, travailleurs, manipulation, etat | Facebook | | Imprimer | |
10/03/2012
Emotion vraie
Voilà des images que la télévision française ne nous a pas montrées, ou si peu, et pour cause. Les zélites occidentales et leurs pantins détestent Poutine et son patriotisme sincère, au point de prétendre que ses larmes sont nécessairement forcées, à lui qui, manifestement par pudeur, en a accusé le vent.
Pour ma part, ce qui m'a le plus frappé, c'est le calme de l'immense foule russe venue saluer la victoire de son champion. Vous me direz, il faisait froid. Oui oui...
N.B. : je précise que le fait de reprendre une vidéo bénéficiant d'une traduction par E&R ne signifie pas que le blog soit aligné sur ce mouvement (précision uniquement destinée à quelques sombres crétins qui passeraient par ici par accident et que j'invite à retourner fissa sur celafotasoral.com).
Et maintenant, admirez le contraste avec le troisième âge friqué qui glapissait hier à Nice, et le mépris vulgaire de notre Prézydent à l'égard de ses troupes (« Qu'ils se taisent ! ») :
11:52 Écrit par Boreas dans Géopolitique, Identité, Politique, Psychologie | Lien permanent | Tags : russie, vladimir poutine, élection présidentielle 2012, victoire, larmes, pleurs, patriotisme, émotion, sincérité, nicolas sarkozy, "qu'ils se taisent" | Facebook | | Imprimer | |
05/03/2012
Cornelius Castoriadis sur « La montée de l'insignifiance » (1996)
01:32 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Philosophie, Politique, Psychologie | Lien permanent | Tags : cornelius castoriadis, montée de l'insignifiance, démocratie, révolte, capitalisme, communisme, politiciens, droite, gauche, libéralisme, mouvement ouvrier, consommation, travail, chômage, progrès, croissance, système, critique, éducation, athènes, aristote, périclès, mai 1968, modernité, autonomie, liberté, autolimitation, révolution | Facebook | | Imprimer | |