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19/12/2013

Les étrangers détiennent deux fois plus de dette publique américaine qu'en 2008

Eh oui, de 3.211 milliards de dollars de dette fédérale en décembre 2008, ils sont passés à 5.601 milliards en juin 2013. Les Etats-Unis sont de moins en moins maîtres de leur destin.

Bien que le rédacteur de l'article où j'ai trouvé cette illustration :

... nous serine benoîtement que « la part détenue par les étrangers a diminué légèrement, pour se situer à 47 % ». Ah ben alors, tout va bien ! Chouette, non ?

Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.

Pour ce qui est des « autorités monétaires » (comprenez : la Fed, conglomérat de banques privées, rappelons-le), elles possèdent 1.937 milliards de dollars de dette publique fédérale, contre 476 milliards quatre ans auparavant. Les banques américaines (officiellement non-Fed) suivent le mouvement, avec 194 contre 53.

Un quadruplement en quatre ans, qui dit mieux ? Eh bien, c'est simple, les ménages américains, ce qui prouve que ce peuple est le plus con de la Terre. Déjà lestés en 2008 de 240 milliards de titres gagés sur une monnaie ne valant rien, ces abyssaux crétins en ont tant acheté depuis lors qu'ils se retrouvent en détenir cette année la bagatelle de 1.193 milliards, soit près de cinq fois plus.

Vous remarquerez que seuls les « brokers et dealers » (courtiers et négociants en bourse), c'est-à-dire les gens théoriquement les plus au jus de ce qui se passe réellement en matière de sécurité de placements, ont vu leurs actifs en dette fédérale baisser (de 191 à 166 milliards). Oh, je ne dis pas que cela signifie une prise de conscience de leur part. Non, sauf erreur cela résulte seulement de la baisse constante des taux d'intérêt, qui les conduit à parier sur autre chose pour faire du profit à court terme.

En résumé, ça ressemble fort à une croyance générale en la politique de l'autruche comme solution à la crise. Bientôt, la botte souveraine de la réalité, comme dirait l'ami Hoplite d'après le bon mot de cette vieille ordure de Trotski...

10/09/2012

Fuite en avant financière : le tournant

Ça y est, c'est parti. Les bruits qui couraient étaient fondés.

L'homme-clef de l'hyperclasse financière anglo-saxonne en Europe continentale, Mario Draghi, ancien vice-président pour l'Europe de Goldman Sachs et actuel président de la Banque Centrale Européenne, a annoncé que la BCE allait lâcher les chevaux.


 

(Quelles andouilles ces journalistes, surtout sur BFM...)

 

Je n'ai jamais fait mystère de ma conviction, d'ailleurs peu originale, que la haute finance allait poursuivre sa fuite en avant dans l'endettement et la création monétaire, pour éviter l'effondrement ou au moins, le retarder le plus possible. Les faits le confirment de plus en plus.

A l'instar de la Fed sur laquelle elle s'aligne autant que possible, malgré ses différences statutaire et opérationnelle fondamentales, la BCE va désormais (pouvoir) acheter sur le marché secondaire (c'est-à-dire, à des conditions moins avantageuses que la Fed qui, elle, peut opérer directement), DE MANIERE ILLIMITEE, des titres de dette publique émis par les pays de la zone euro. Dette des pays en difficulté, bien sûr.

Vous me direz peut-être, que l'intervention de la BCE, officiellement destinée à rassurer les marchés et à décourager la spéculation en garantissant les emprunts publics pour en faire baisser les taux, sera conditionnée à un recours préalable des pays concernés au FESF, puis au MES. Elle devrait donc rester limitée.

Vous me direz peut-être, que cette intervention ne reviendra pas à faire fonctionner, de manière déguisée, la planche à billets, puisque les achats de titres devront être stérilisés (compensés par des liquidités prélevées... par la vente d'autres dettes, ou sur le FESF ou le MES, et donc sur les contribuables). Elle ne devrait donc pas provoquer, par inflation, une dévaluation de l'euro.

Vous me direz peut-être, que la solidarité européenne, c'est bien, c'est beau, c'est nécessaire et c'est la logique de ton blog, mon gars, puisque tu nous bassines avec ton européanisme confédéral, avec ta troisième voie économique anti-libérale et solidariste, ta monnaie commune comme contre-projet à la monnaie unique, etc. ; alors, qu'est-ce que tu viens critiquer la BCE qui incarne tout ça à travers cette mesure ?

Eh bien, à mon avis, si vous me disiez tout ça, vous auriez raison, mais juste un peu. Juste en surface, et pas longtemps.

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16/03/2012

« 1788/2012 : Sommes-nous à la veille d'une nouvelle Révolution française ? »

 

« Les amateurs d’histoire s’amuseront à relever les étranges similitudes entre la France d’aujourd’hui et celle des années 1780. Il suffit de lire la Théorie de l’impôt publiée en 1760 par le vicomte Mirabeau, père du Mirabeau qui fit la Révolution, pour comprendre que, dès cette époque, nombreux étaient les Français qui se plaignaient d’être "étouffés sous tant d’entraves d’un fisc usuraire et ruineux" (page 65 de l’édition originale).

On pourrait d’ailleurs prendre plaisir à comparer les débats sur l’impôt d’aujourd’hui avec ceux de cette époque. Alors que l’excellent Thomas Piketty a plaidé, début 2011, Pour une révolution fiscale fondée sur un impôt universel et proportionnel, le vicomte Mirabeau parlait pour sa part du salaire des fonctionnaires comme d’une "subsistance" qui "doit être fournie par l’universalité des sujets, puisqu’elle est employée au service de tous" (page 48 de la Théorie de l’impôt). Il critiquait ainsi le système fiscal d’Ancien Régime où, comme dans la France d’aujourd’hui, les niches étaient pléthoriques et l’imposition de certains écrasante.

Mais le point de similitude le plus frappant est évidemment celui de la dette publique. La France de Louis XVI, comme la France d’aujourd’hui, est structurellement endettée.

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09/03/2012

La mondialisation, une des principales causes de la crise

 

« (...) la nouvelle grappe technologique allait permettre, non pas de renouer avec un fordisme classique, mais un fordisme par de tout autres moyens : la mondialisation. L’informatisation peut certes développer l’automation, mais elle peut surtout mondialiser la chaîne de fabrication, une chaîne constituée de segments reliés par de l’informatique (logiciels et internet) et des containers, qui assurent la logistique planétaire comme les bandes transporteuses, machines transferts, et autres chariots filoguidés, assuraient naguère la logistique de l’atelier serti dans l’Etat-nation. Les coûts d’information et de transaction devenus proches de zéro, associés à des coûts de transports très abaissés par le fordisme des instruments de déplacement – pensons, à titre d’exemple, à la logistique portuaire entièrement normalisée et fordisée – permettent une chaîne de fabrication mondiale dont chaque segment voit ses coûts optimisés, en fonction des conditions locales d’insertion, et dont l’ensemble n’est que peu pénalisé par l’éloignement des divers éléments, ou celui des lieux de consommation. Avec un fordisme nouveau faisant apparaître de nouvelles divisions du travail et des spécialités nouvelles pour des pays qui vont jouer la carte de ce qu’on appelle la globalisation : modèle "cargo export"  pour la Chine, du "workshop" pour les exportateurs de main-d’oeuvre (Philippines, Mexique), de la rente minière pour les exportateurs de matières premières (Russie, Australie), etc. D’où un fordisme complètement renversé qui se met en place : l’ancienne cohérence production/débouché n’est plus recherchée, elle est au contraire combattue puisque ces mêmes débouchés deviennent, par la magie de la mondialisation, indépendants des conditions de la production. Par la recherche des bas salaires, par celle des coûts environnementaux les plus faibles dont bien sûr la fiscalité, l’ancienne cohérence nationale laisse la place à ce qui fut la montée de l’incohérence des années 20 aux USA, cette fois au niveau mondial : les possibilités de la production vont se heurter de façon croissante à l’étroitesse des débouchés.

Mais à ce nouvel ensemble fortement générateur de gains de productivité, il faut associer une autre logistique, celle de la finance qui se doit d'être aussi normalisée que le sont les containers. A la fluidité des moyens logistiques doit correspondre la fluidité des moyens financiers, fluidité reposant sur de communs outils : l’informatique. Cette fluidité est d’abord celle de la monnaie qui devient en quelque sorte aussi normalisée que l’industrie mécanique du début du vingtième siècle : les différentes monnaies doivent être parfaitement convertibles et ce, sans limitation. Tout contrôle des changes serait l’équivalent d’une panne sur la nouvelle chaine fordienne devenue planétaire. Curieusement, le choix du taux de change fixe est repoussé au profit de la libre fixation des prix : il y a tant à gagner pour la finance. Il faut aussi assurer la dérégulation financière, et permettre la complète libre circulation du capital et de tous les outils qui l’accompagnent. Tout manquement en la matière, reviendrait aussi à briser le plein épanouissement de la chaîne fordienne planétaire.

De fait, nous comprenons que cette mondialisation suppose désormais une présence beaucoup plus importante du monde financier, ce qui signifie aussi la mise en concurrence des systèmes financiers nationaux. D’où une très forte demande pour mettre fin, plus particulièrement en France, à la répression financière de jadis. D’où aussi la volonté de pouvoir disposer de cette matière première irremplaçable, qu’est cet actif très liquide appelé dette publique. Nous comprenons par conséquent qu’avec le mondialisme comme solution à la crise du fordisme, les banques centrales ne sauraient être oubliées et vont devenir la clef de voûte du nouveau système fordien : elles doivent garantir la logistique financière, être proches des opérateurs financiers et en contrepartie plus éloignées d’un Etat dont le souci n’est plus le noircissement de la matrice des échanges interindustriels. L’indépendance est au bout du chemin. Quant à l’Etat, il gérera sa dette publique en mode marché.

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26/02/2012

Même l'hyperclasse finit par ouvrir les yeux

Ça sent le sapin, George...

 

« La montée de la dette publique des Etats-Unis est une catastrophe qui s'annonce pour le monde entier si Washington n'agit pas pour endiguer le problème, a affirmé samedi le directeur général de l'Institut de la finance internationale (IIF), Charles Dallara.

"Si on regarde le déficit budgétaire américain, on ne peut s'empêcher d'avoir le sentiment que c'est un accident grave qui s'annonce. Pas seulement un accident grave pour les Etats-Unis, mais pour le monde entier", a estimé le patron de cette organisation bancaire mondiale.

"Les pays qui sont à l'occasion immatures dans leur capacité à gérer leurs affaires économiques aussi bien qu'ils le devraient, et cela inclut la plupart d'entre eux, vont découvrir que le monde encourt des risques", a affirmé M. Dallara lors d'une conférence en marge de la réunion du G20 à Mexico.

"Parce que ces pays vont attendre que les marchés leur versent un baquet d'eau froide. Et nous savons que quand cela arrive, ce n'est pas un baquet d'eau froide que pour le pays, c'en est un pour l'économie mondiale", a-t-il poursuivi.  »

Source

11/12/2011

Les plus gros créanciers privés de la France

 

« Voici une liste des 50 plus gros détenteurs de dette souveraine française, selon les données Thomson Reuters eMAXX. (...)

Cette liste ne comprend pas les institutions comme les banques centrales, qui n'ont pas à signaler leur portefeuille aux régulateurs.

 1 - AXA Investment Managers Paris (France) 
2 - Allianz Global Investors France SA (France)
3 - MMA Finance (France)
4 - CM-CIC Asset Management (France)
5 - BNP Paribas Asset Management SAS (France)
6 - CNP Assurances (France)

7 - State Street Global Advisors UK Ltd (Royaume-Uni)
8 - Amundi (France)
9 - AEGON Investment Management B.V. (Pays-Bas)
10 - Covéa Finance SAS (France)
11 - Matmut (France)
12 - Groupama Asset Management (France)
13 - Fideuram Asset Management Ltd (Irlande)
14 - Natixis Assurances (France)
15 - Pioneer Investment Management Ltd (Irlande)
16 - Suravenir (France)
17 - MAAF (France)
18 - Natixis Asset Management (France)
19 - Swiss Life France (France)
20 - UBS Global Asset Management (Suisse)
21 - MACSF (France)
22 - Lyxor Asset Management (France)
23 - Malakoff Médéric (France)
24 - Standard Life Investments Ltd (Royaume-Uni)
25 - Union Investment Privatfonds GmbH (Allemagne)
26 - Crédit Suisse Asset Management (Suisse)
27 - Scottish Widows Investment Partnership Ltd (Royaume-Uni)

28 - BNP Paribas Investment Partners - London (Royaume-Uni)
29 - La Banque Postale Asset Management (France)
30 - Kokusai Asset Management Co Ltd (Japon)
31 - Eurizon Capital SA (Luxembourg)
32 - Dexia Asset Management Belgium SA (Belgique)
33 - MACIF Gestion (France)
34 - Insight Investment Management (Global) Ltd (Royaume-Uni)

35 - Monceau Assurances (France)
36 - Legal & General Asset Management France (France)
37 - ING Investment Management Belgium (Belgique)
38 - Halbis Capital Management France (France)
39 - ERSTE-SPARINVEST Kapitalanlagegesellschaft m.b.H. (Autriche)
40 - Deka Investment GmbH (Allemagne)
41 - TheVanguard Group Inc. (Etats-Unis)
42 - BlackRock Global Investors UK Ltd - ex-BGI (Royaume-Uni)

43 - Pioneer Investments Austria GmbH (Autriche)
44 - ING Investment Management B.V. Europe (Pays-Bas)
45 - Santander Asset Management SA, SGIIC (Espagne)
46 - DWS Investment GmbH (Allemagne)
47 - Pictet Asset Management (Japan) Ltd (Japon)
48 - MAF Assuances (France)
49 - La Mondiale Gestion d'Actifs (France)
50 - Société Générale Gestion (France) »

Source

Document à ajouter à cet article, ainsi qu'à celui-ci, que notre regretté site Fortune, toujours disparu quelque part du côté de l'île de la Tortue, nous avait livrés récemment.

30/09/2011

Comprendre la dette publique

 

A rapprocher de cette allocution d'un économiste anglo-saxon non-identifié (si quelqu'un le connaît, merci de me souffler son nom), savoureusement traduite en québécois (vive le Québec libre !) :

 

12/07/2011

Deux chiffres et un éclat de rire

Obama, le nouvel espoir (2008)

 

Premier chiffre : 4.000 milliards de dollars.

C'est le montant des économies que Barack Obama avait proposé de faire, en dix ans (!), pour réduire, non pas la dette publique américaine, mais juste le déficit fédéral. A noter que les Républicains, pourtant réputés plus économes (vous savez, moins keynésiens, et blablabla...), ont rejeté cette idée, pour ne pas avoir à augmenter les impôts.

Deuxième chiffre : 400 milliards de dollars.

Ça, c'est environ le montant annuel des intérêts de la dette publique américaine, depuis 2005 (quand je dis annuel, il faut savoir que l'année fiscale, aux USA, commence le 1er octobre et se termine le 30 septembre).

On voit tout de suite que les économies proposées par le messie métisso-planétaire, correspondent grosso modo à dix ans d'intérêts de la dette. Et encore, même pas, si on en croit un article de CNN remontant à fin 2009 et, plus récemment, le chiffre publié par le Département américain du Trésor : 386 milliards de dollars d'intérêts au 30 juin 2011 (les 400 milliards seront donc allègrement dépassés le 30 septembre et, à ce rythme, on sera peut-être même à plus de 500).

Donc, qu'a proposé le très impuissant président des Etats-Unis d'Amérique, qui n'a même pas été accepté par les Républicains car jugé excessif ? De réaliser des économies... inférieures au seul coût de la dette.

Immense éclat de rire !

La fuite en avant dans l'endettement est devenue tellement surréaliste, les montants sont tellement énormes et les remèdes proposés, tellement insuffisants et grotesques, que je ne sais vraiment pas jusqu'où on ira dans l'absurdité.

Tous les matins, je me réveille éberlué.

Surtout, du fait qu'il reste encore des gens pour croire à toutes ces fariboles ou, en tout cas, ne pas rêver à la hache ou au gibet en passant devant l'agence bancaire de leur quartier.

15/05/2011

Les Etats-Unis d'Amérique sont VRAIMENT en faillite

Les médias français sont tellement nuls qu'il m'a fallu plusieurs mois pour tomber sur cette information émanant de Laurence Kotlikoff, professeur d'économie à l’Université de Boston, et pourtant reprise, dès le mois d'août 2010, par Bloomberg, le groupe financier et agence de presse du maire de New York et une des principales sources de renseignements économiques américaines. La traduction Google est ici.

A ma connaissance, seule La Chronique Agora, via son fondateur Bill Bonner, incorrigible libéral mais bon critique, avait diffusé ce scoop en France, en novembre 2010. Le moins qu'on puisse dire est que Le Monde, Le Figaro et autres Libération ne se sont pas jetés dessus pour nous en instruire, préférant dauber à l'infini sur les difficultés grecques et la prétendue reprise. Seuls quelques blogs s'en sont fait l'écho, plus en commentaires qu'en articles d'ailleurs.

Je vous livre donc cette bombe, bande de veinards : la dette réelle des USA, si on tient compte des engagements de l'Etat fédéral pour l'avenir, est, non pas d'environ 14.000 milliards de dollars, mais de... 202.000 milliards ! Une énorme différence, due aux trucages comptables dont les Américains sont coutumiers (voir la taille des "hors-bilan" de leurs banques). Et il faudrait que, chaque année, 14 % supplémentaires de leur PIB soient consacrés au financement de cette dette, pour qu'ils puissent s'en sortir. Autant dire, mission impossible.

Alors, quand les médias mainstream vous disent, triomphalement, que la croissance US est de nouveau de 2 ou 3 %, sans même parler de l'inanité d'un tel pourcentage quand on sait ce qui constitue le PIB américain (une grande part de finance et de vent), pensez juste à ces 14 % nécessaires, dont tout devrait aller au Trésor...

Aux incrédules, je signale que l'information, révélée dès juillet 2010 par le FMI (voyez page 54, chapitre 7), a été confirmée par lui en français - FMI, dont le Directeur (notre futur Président, paraît-il, non ?) vient d'être piteusement arrêté et inculpé pour "agression sexuelle"...

Je ne peux que vous suggérer un immense éclat de rire devant ce spectacle uniformément grotesque.