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31/05/2011

Fukushima : 3000 milliards de doses létales dans la nature

William Blake, Les voleurs et les serpents (illustration pour L'enfer de Dante, 1824-1827)

 

« Sans attendre les dix ans que prendront le prochain rapport de l’Onu, l’AIPRI [Association Internationale pour la Protection contre les Rayons Ionisants] anticipe son second inventaire des produits de fission et d’activation des 6 réacteurs de Fukushima d’une puissance globale de 4696 Mwé. L’AIPRI, rappelant que quasiment tous les carburants "actifs" et "éteints" sont là en probable fusion, considère qu’au moins 8 tonnes de matière ont été fissionnées à Fukushima dans les 577 tonnes de combustible utilisées. Ceci signifie qu’au moins 13,8 kg de matière ont été fissionnés par tonne de carburant pour un burnup putatif moyen d’environ 13 GwJ/t. Dans cette hypothèse, les 6 cœurs "actifs" de Fukushima contiennent des produits de fission et d’activation engendrés par les explosions atomiques atmosphériques de fission. Fukushima, en outre, dispose de 3 fois plus de carburant que Tchernobyl et 4 fois plus de produits de fission. Si l’on tient maintenant compte de l’ensemble "coeurs" (577 tonnes) + le carburant "éteint" (2800 tonnes), Fukushima c’est 8 fois plus de produits de fission et d’activation que l’ensemble des essais atmosphériques de fission et 39 fois plus que Tchernobyl. En terme de doses létales potentielles par inhalation (multiplier les Bq de chaque élément par le facteur de dose et diviser le tout par 5), calculées avec les facteurs de doses OFFICIELS les plus bas fournis par l’AIEA, celles-ci correspondent au chiffre apocalyptique de plus de 3000 milliards de doses létales potentielles, dont un pourcentage indéfini est déjà équitablement réparti dans l’hémisphère nord. Sachant cela, et très inquiète pour la santé des élites dont aucun garde du corps ne sait hélas protéger les poumons, l’AIPRI lance un appel pour résoudre cette question stochastique. Combien de banquiers, savants, politiciens, propagandistes nucléaristes de tout poil subiront-ils un cancer radiologique induit avant dix ans ? »

Source : AIPRI

 

30/05/2011

La révolution des Bisounours

Depuis quelques jours, nous sommes censés être sagement entrés dans l'ère néo-post-soixante-huitarde.

"Néo-post" ? Bah oui, faut dire qu'un héritage pareil, ça ne s'oublie pas, surtout quand il reste tant d'affectueux papys et mamies pour nous en vanter les mérites.

Dans le prolongement des révoltes arabes et du mouvement des "Indignados" espagnols, c'est la "French Revolution" qu'on nous vante désormais, aussi française que son nom l'indique, aussi méditée et stratégique qu'une "black op' " de la CIA, aussi réfléchie qu'un moment de "séduction" de DSK, aussi pensée que le programme électoral de Ségolène.

"www.reelledemocratie.fr se veux être [sic] le porte parole du mouvement national naissant auprès des médias. Il centralise les communiqués des cellules régionales au moyen de réseaux humains connectés ou non à l’internet. En aucun cas www.reelledemocratie.fr ne prend de position politique. L’équipe de www.reelledemocratie.fr est autonome, ne dépend d’aucun parti politique et entend garder cet outil à la disposition du peuple", nous dit-on.

Soit. Sauf que les groupuscules gauchistes se ruent sur les braves indignés pour les récupérer dans leur giron et que le même site www.reelledemocratie.fr a publié hier un communiqué pour préciser que contrairement aux rumeurs, il se démarquait du Front de Gauche, avant que ce communiqué ne soit supprimé. La belle indépendance que voilà.

Même si d'autres groupuscules gauchistes sont manifestement déconcertés par le côté inhabituellement désorganisé du mouvement. Par sa dérangeante spontanéité.

Spontanéité du mouvement, je veux bien. Que l'indignation populaire contre l' "oligarchie politique" et les "ultra riches qui parasitent notre société" soit archi répandue, cela ne fait même pas débat, c'est une évidence. De même, que pas mal de gens soient disposés à manifester contre les objets de leur indignation.

Mais examinons un peu leurs autres motivations.

Que veulent nos "indignés" ? "Une nouvelle répartition des richesses". "L’organisation de rassemblements et d’occupations pacifiques des places publiques". "Décider ensemble des revendications et des moyens d’action (culturels, artistiques, politiques et citoyens)".

Une révolution, ça ?

Pas du tout.

Ou dans leurs rêves (c'est d'ailleurs un de leurs slogans : "Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir").

Ces braves gens s'imaginent (et ceux qui tentent de les récupérer feignent d'imaginer avec eux) qu'il leur suffira d'être gentils (ce qu'ils sont déjà, n'en doutons pas) pour obtenir, pacifiquement et à la suite de débats qui rappellent les délires participatifs du programme de Ségolène en 2007, eux-même issus de la mythologie soixante-huitarde des "AG", que les oligarchies subjuguées par tant de bonne volonté et d'inoffensive moralité apolitique, leur abandonnent, après s'être vus "rappeler (...) que le seul souverain, c’est le peuple", les rênes du pouvoir !

Evidemment, quand on a vu à la télé que Ben Ali et Moubarak sont tombés, que Khadafi est dans la panade, qu'on gobe le bobard médiatique suivant lequel ceux qui ont manifesté pour leur départ l'ont fait "pour la démocratie", qu'on zappe le fait que nombre de manifestants ont risqué leur vie ou l'ont perdue, qu'on ne veut pas voir que les révoltes arabes n'ont débouché, pour le moment, sur aucun changement politique et social concret, on est mûr pour croire qu'il suffira de camper Place de la Bastille pour "changer le monde".

On pourra même ajouter à cette incroyable croyance aux miracles, face, pourtant, à un Système qui ne recule devant rien pour se maintenir, une foi naïve dans le Vivre-ensemble et la Diversité, prônant "une approche internationaliste à l’opposé du repli sur soi et de la haine de l’autre". Foi, qui prouve que les leaders de ce mouvement de nigauds ne sont pas les victimes qu'ils prétendent incarner.

Ce ne sont pas quelques prémisses (critiques) économiques et sociales globalement justes, qui peuvent fonder une révolution.

Sans quoi, celle-ci aurait déjà eu lieu depuis longtemps.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut être apolitique (et cela, les gauchistes, même perdus dans leurs illusions dont ils n'ont toujours pas pigé qu'elles émanent du Système, l'ont bien compris, abstraitement). Une révolution, c'est le passage d'un système à un autre et on ne peut imposer un tel changement sans en avoir imaginé la forme concrète et avoir mis au point une stratégie, éminemment politique, pour le mettre en oeuvre.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut être pacifique. La guerre des classes qu'évoquait Warren Buffett en 2006, n'est pas un concours de patience entre campeurs et riverains, ni une opposition de style entre manifestants et politiciens. C'est une lutte à mort et ce ne sont pas les esclaves indiens ou chinois de multinationales apatrides, ni les chômeurs européens victimes des délocalisations, qui me contrediront.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut avoir pour objectif le partage du gâteau ("une nouvelle répartition des richesses"). La révolution, c'est la conquête. La prise des forteresses aux mains des oligarchies, l'élimination de celles-ci et l'appropriation totale du butin. Sinon, c'est la réforme, où l'on se contente de mieux profiter du Système en trouvant le moyen de mieux y prendre part. La révolution, elle, est anti-Système.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut faire l'impasse sur la question de l'identité ni, a fortiori, verser dans l'internationalisme et l'antiracisme, qui sont deux des leitmotiv pourtant les plus éculés du Système. Seuls des inconscients, protégés des "bienfaits" de la Diversité par leur lieu de résidence privilégié ou par un autisme indécrottable, peuvent croire que l'immigration, suscitée et développée par le Système, n'est pas son instrument.

Bref, comme je le disais narquoisement au départ, depuis quelques jours, nous sommes censés être sagement entrés dans l'ère néo-post-soixante-huitarde.

En réalité, nous voyons l'émergence confuse d'une prise de conscience embryonnaire, par une partie du peuple français et notamment, de sa jeunesse, de ce que le Système est une impitoyable machine à broyer les peuples.

Aucune riposte plus appropriée que le camping sauvage sur les places publiques, assorti d'un brain storming que ne désavouerait pas l'équipe marketing d'une entreprise américaine de photocopieurs, et de la multidiffusion tous azimuts d'un package de slogans, n'est montée au cerveau de ces têtes creuses, ahuries par des décennies de communication médiatico-politique docilement avalée, avec des chips, devant le petit écran.

Les soixante-huitards et leurs descendants n'ont toujours pas compris qu'ils ne pourront s'offrir un nouveau mai 68. A la brutalité et au cynisme prédateurs, ils n'ont à opposer que la communication, parce qu'ils ont été formatés pour ne penser qu'en termes de communication.

Cette pseudo-révolte pseudo-révolutionnaire n'est donc qu'une étape sur le chemin d'une prise de conscience plus complète et surtout, de l'action.

La radicalisation ne viendra qu'avec la souffrance. La vraie.

Il faut croire que les "indignés" ne souffrent pas encore assez.

Il est vrai, aussi, que le Système tient encore.

Plus pour longtemps.

26/05/2011

Hommage à Pat

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De la sous-culture américaine, on ne retiendra sans doute plus grand-chose dans quelques temps, quand les modes auront passé et que l'Occident ne sera plus qu'un souvenir en plein effacement.

Moi, en tout cas, je me souviendrai toujours du potentiel érotique de Pat Benatar, au début des années 1980.

C'est comme ça. L'adolescence sera toujours plus marquée de potentiel érotique que de lucidité intellectuelle. C'est le temps des expériences, plus que de la réflexion ; des attirances et des répulsions instinctives, davantage que de la prise de recul. Et c'est très bien comme ça.

Quoi qu'il en soit, ce qui s'imprime alors reste gravé.

Pour moi, le début des années 1980, c'est en grande partie des images de cette belle fille saine, dénuée des détestables inhibitions arborées par la plupart des anglo-saxonnes (née Andrzejewski, "d'une famille d'origine polonaise par son père et irlandaise par sa mère", elle n'a rien d'une WASP), parfois maquillée comme une voiture volée, nippée de fringues ultra-sexy, faussement vulgaire et vraiment en colère, avec sa voix rauque et puissante de tigresse déchaînée ; de celle qui a ensuite été surnommée "la reine du rock", à juste raison je crois.

De la tigresse, elle a même le visage félin. Merde, quel phénomène.

 

 

No you don't (1982)


You better run (1980)


Promises in the dark (1981)


Fire and ice (1981)


I want out (1982)

(de 5' 00 à la fin)

 

Helter Skelter (1981)

(comme quoi, on peut améliorer l'interprétation d'une chanson de McCartney)

01:14 Écrit par Boreas dans Musique | Lien permanent | Tags : pat benatar, années 1980, rock, érotisme |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |

23/05/2011

Emerveillement

Musique : Adagio for strings, de Samuel Barber (Philadelphia Orchestra, direction : Eugene Ormandy).

Photos : Tony Hofmann.

21/05/2011

Energie et puissance

"La marche au supplice", 4ème mouvement de la Symphonie Fantastique de Berlioz, et "Songe d'une nuit de sabbat", 5ème mouvement.

Par le Detroit Symphonic Orchestra (les petits malins qui y verraient une ironie ne seront ni diabolisés, ni stigmatisés), dirigé par Paul Paray.

 

 

18/05/2011

Fukushima : « cauchemar » est un euphémisme

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Michael Wolgemut, Danse des morts, 1493 (Allemagne)

Gravure pour le Liber chronicarum dit “Chronique de Nuremberg” de Hartmut Schedels

Bayerische Staatsbibliothek, Munich (Allemagne)


Pendant que le satyre du FMI croupit enfin dans un endroit approprié à ses turpitudes exceptionnelles et que les naïfs Français degôôôche prennent peu à peu conscience de ce que leurs leaders sont tous des scélérats (en attendant que les rejoignent ceux dedroâââte), la vérité surgit enfin de dessous le boisseau japonais.

Une vérité à côté de laquelle le (présumé, hahaha) violeur des Sofitels fait figure de sale gosse inconscient et ses complices, de mauvais farceurs infantiles.

Une vérité qui me laisse sans mots, tant aucun superlatif, même outrancier, même carnavalesque, même fabuleux, n'est à la hauteur de la catastrophe qu'une entreprise privée criminelle, soutenue par un gouvernement corrompu, a tout fait pour dissimuler le plus longtemps possible aux yeux du monde.

Le prix en sera exorbitant, voire létal, pour le Japon, et pour le reste de la planète qui sait ?

15/05/2011

Les Etats-Unis d'Amérique sont VRAIMENT en faillite

Les médias français sont tellement nuls qu'il m'a fallu plusieurs mois pour tomber sur cette information émanant de Laurence Kotlikoff, professeur d'économie à l’Université de Boston, et pourtant reprise, dès le mois d'août 2010, par Bloomberg, le groupe financier et agence de presse du maire de New York et une des principales sources de renseignements économiques américaines. La traduction Google est ici.

A ma connaissance, seule La Chronique Agora, via son fondateur Bill Bonner, incorrigible libéral mais bon critique, avait diffusé ce scoop en France, en novembre 2010. Le moins qu'on puisse dire est que Le Monde, Le Figaro et autres Libération ne se sont pas jetés dessus pour nous en instruire, préférant dauber à l'infini sur les difficultés grecques et la prétendue reprise. Seuls quelques blogs s'en sont fait l'écho, plus en commentaires qu'en articles d'ailleurs.

Je vous livre donc cette bombe, bande de veinards : la dette réelle des USA, si on tient compte des engagements de l'Etat fédéral pour l'avenir, est, non pas d'environ 14.000 milliards de dollars, mais de... 202.000 milliards ! Une énorme différence, due aux trucages comptables dont les Américains sont coutumiers (voir la taille des "hors-bilan" de leurs banques). Et il faudrait que, chaque année, 14 % supplémentaires de leur PIB soient consacrés au financement de cette dette, pour qu'ils puissent s'en sortir. Autant dire, mission impossible.

Alors, quand les médias mainstream vous disent, triomphalement, que la croissance US est de nouveau de 2 ou 3 %, sans même parler de l'inanité d'un tel pourcentage quand on sait ce qui constitue le PIB américain (une grande part de finance et de vent), pensez juste à ces 14 % nécessaires, dont tout devrait aller au Trésor...

Aux incrédules, je signale que l'information, révélée dès juillet 2010 par le FMI (voyez page 54, chapitre 7), a été confirmée par lui en français - FMI, dont le Directeur (notre futur Président, paraît-il, non ?) vient d'être piteusement arrêté et inculpé pour "agression sexuelle"...

Je ne peux que vous suggérer un immense éclat de rire devant ce spectacle uniformément grotesque.

14/05/2011

Les « deux neurones » et l'instinct de conservation

11/05/2011

Trucages anglosphériques (suite)

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Pas encore...

 

Je vous ai déjà parlé de la manipulation du marché des dettes souveraines par l'anglosphère, dénoncée par Pierre Jovanovic.

Cette fois, c'est l'excellente Myret Zaki qui vous explique une partie du truc :

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La dette souveraine manipulée par les CDS

Le marché des CDS a le même pouvoir qu’une agence de notation : il peut dégrader de facto la note d’un pays, en dictant son niveau de risque.

Il y a quelques jours, le « marché » (c’est-à-dire les investisseurs) a décidé que le risque de la dette grecque à deux ans méritait un taux d’intérêt astronomique de plus de 25 %. La zone euro n’a d’autre choix que de revoir les conditions de l’aide (de 110 milliards d’euros) accordée à Athènes. On revit la même situation depuis 2010, dans laquelle c’est le marché des CDS (dérivés sur le risque de défaut de crédit) qui définit presque à lui seul la solvabilité des pays périphériques d’Europe, les agences de notation se cantonnant de plus en plus à entériner par une mauvaise note un état de fait que les CDS avaient déjà favorisé en amplifiant le risque de l’obligation souveraine qu’ils ciblent. Ceci est particulièrement vrai dans le cas de la Grèce, où des banques d’affaires comme Goldman Sachs (conseillère financière d’Athènes) et certains hedge funds clients de la banque étaient au courant d’informations dont les agences de rating sont habituellement les premières à disposer.

Un pouvoir démesuré sur le coût de financement des pays

Est-il normal que la qualité de crédit et, in fine, le destin d’une nation de plusieurs millions d’habitants, soient décidés par un marché aussi opaque et dominé par un si petit nombre d’acteurs que celui des CDS ? C’est pourtant bel et bien la tendance révélée par la crise de la dette de l’Europe périphérique. A travers l’attaque ciblée d’une dette souveraine comme celle de la Grèce, de l’Irlande ou du Portugal, qui fait monter en flèche le coût de financement de ces dernières en faisant chuter la valeur des obligations, le marché des CDS a le pouvoir de rétrograder de facto cette même dette, pour lui conférer un statut spéculatif, se substituant ainsi aux agences de notation. Et cette mesure du risque que sont les taux des CDS (ou plus précisément leur écart par rapport aux taux sans risque comme celui du Bund allemand) décidée par un marché privé jouit aujourd’hui de la même crédibilité, aux yeux des investisseurs, que celle des agences de notation. Et pourtant, il existe une différence majeure entre CDS et agences de rating : tandis que les agences - malgré les manquements que l’on sait - prétendent à un travail objectif qui sert à la fois la communauté des investisseurs et le gouvernement du pays concerné, et qu’une rétrogradation n’a pas pour but de permettre à ces agences d’engranger des profits démesurés, il en va tout autrement des spéculateurs du marché.

Les traders de CDS agissent clairement en vue d’un profit, et ont à leur disposition un outil facilitant largement la manipulation des marchés obligataires, en suivant le principe qu’une prophétie (ou rumeur) qu’ils lancent va s’auto-réaliser pour leur plus grand avantage. Malgré cette différence de buts, les protagonistes des marchés de la « spec » ont aujourd’hui autant de pouvoir sur la perception des investisseurs que les agences de notation. En réalité, les spreads des CDS et les notations des agences agissent de concert, et leur effet crée en soi un risque de déstabilisation des marchés financiers, qui sont aujourd’hui très interdépendants, comme l’explique le FMI dans un papier de recherche récent. Et ce n’est pas seulement la solvabilité du pays qui est en jeu. Rétrograder la dette souveraine d’un pays donné peut affecter la rentabilité de banques basées dans d’autres pays, qui la détiennent dans leurs books de négoce et aussi de crédit. C’est encore plus vrai dans le cas spécifique de l’Europe, où les engagements croisés entre banques de différents pays rendent la courroie de transmission bancaire vulnérable à la détérioration de crédit d’un seul de ses pays membres.

Les chercheurs du FMI expliquent dans le papier précité que les CDS jouent un rôle clé dans la propagation du risque systémique posé par l’abaissement d’un rating souverain par une agence de notation. Selon le FMI, « les annonces des agences de notation concernant la dette souveraine de pays comme la Grèce, surtout lorsqu’il s’agit d’un abaissement au statut de dette spéculative, peuvent entraîner des effets domino considérables d’un pays et d’un marché à l’autre et peuvent être elles-mêmes à l’origine d’une instabilité financière de type systémique ». Ainsi, le FMI calcule qu’une rétrogradation de la note de la Grèce provoque un écartement du spread (soit une hausse du risque de la dette) de 17 points de base (pb) pour la Grèce, et que le même abaissement provoque aussi une montée de 5 pb du spread sur la dette irlandaise, et ce même si le rating de l’Irlande est resté inchangé. Une spirale infernale.

Source : Bilan.ch

07/05/2011

Ben Laden, Obama et la communication américaine

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We are the champions, my friend

 

"tout ce que fait le Système aujourd’hui, – grâce à sa puissance fournie par le système du technologisme, – a pour but principal de tenter de rassurer les psychologies affolées sur l’état de l’Amérique, – affolement évidemment illustré et renforcé par le système de la communication. C’est le cas également pour la grotesque célébration, – ce 6 mai, – de l’assassinat de ben Laden par leur président, à Ground Zero, comme le veut le président Obama, avec toutes les pompes et circonstances de rigueur. Obama est toujours à la recherche d’un consensus bipartisan dont il ne doute pas qu’il restaurera l’unité nationale, façon-Lincoln, et lui assurera sa réélection.

C’est peut-être une obsession, ou une pathologie de la psychologie, mais c’est aussi un fait politique : tous les actes politiques et de communication, aujourd’hui à Washington, sont conçus et réalisés pour tenter de démontrer que l’effondrement du Système est une fausse nouvelle, que le déclin des USA est une machination, une tromperie, l’œuvre de quelque esprit malin, assisté de commentateurs venimeux et mal-pensants. L’assassinat de ben Laden n’est donc pas un acte destiné à mettre fin à la Guerre contre la Terreur, ni à l’emporter contre al Qaïda, etc. C’est un acte spécifiquement destiné à tenter de redonner un peu de sang et quelque couleur à l’image de l’Amérique, et à tenter de stopper la vertigineuse perception de l’effondrement."

Philippe Grasset