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19/09/2014

Le CAC 40 se fiche bien de l'Ukraine

C'est à partir de 3' 30" et jusqu'à 10' 00" :

Canal+, La Nouvelle Edition du 17 septembre 2014 - Partie 4 : Les amis français de Poutine

En complément, lisez aussi ce billet.

Pendant que j'y suis, sans rapport direct avec le sujet et parce que je ne peux pas reproduire sur ce blog tout ce que je trouve d'excellent sur la Toile, concernant la crise ukrainienne, je vous recommande aussi la lecture de ce très bon article.

Comment l'Ukraine peut s'affranchir de la domination russe

A Lougansk, l'entrée de l'usine Luhanskteplovoz, figée dans le passé soviétique

 

Naturellement, quand votre pays subit la défaite sur le front, il ne peut pas s'empêcher d'en ressentir du désespoir et de l'irritabilité, mais il est important de pas permettre à ses émotions de prendre le pas sur la raison.

La plus grande tentation, dans cette situation, consiste à chercher des explications simples et à accuser une sorte de circonstances insurmontables qui ne dépendent pas de nous.

« Poutine est devenu dingue », « nous avons été attaqués par une superpuissance nucléaire », « personne ne peut arrêter les schizophrènes du Kremlin » : ce sont toutes des affirmations actuellement très populaires et pratiques.

Elles sont commodes, avant tout parce qu'elles font entièrement peser sur l'ennemi extérieur la responsabilité de ce qui se passe, par le moyen de la diabolisation.

Qui aurait pu résister à Satan armé de missiles nucléaires ? Personne.

Rien ne dépend de nous. L'Ukraine est une brindille dans un océan de folie et d'animosité.

En réalité, il existe des recettes pour augmenter nos capacités de défense. Aujourd'hui, nous disposons déjà d'un algorithme tout à fait clair et complet pour transformer l'Ukraine en une forteresse qui serait inaccessible au Kremlin en l'espace de quelques années.

Par conséquent, appliquer cet algorithme nous permettra de créer un Etat qui serait significativement moins vulnérable aux moyens d'influence russes traditionnels, d'ici quelques années. Cependant, en attendant, des processus directement inverses sont à l'oeuvre dans ce pays, parce que l'Ukraine est habituée à suivre la voie du moindre effort et que la Russie en profite.

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18/09/2014

Ni parole, ni honneur

Mise à jour du 18 septembre 2014 - Une nouvelle vidéo :

Pendant que j'y suis, j'en mets également une autre, un peu plus ancienne :

Voilà comment les terroristes pro-russes et russes dans le Donbass ont trahi leur parole envers les combattants de l'armée régulière ukrainienne et de bataillons de volontaires qui avaient été encerclés à Ilovaïsk, fin août.

Il avait été convenu que ces combattants pourraient bénéficier d'un corridor sécurisé pour leur permettre d'évacuer la zone. En réalité, les terroristes les attendaient le long de la route pour les massacrer, avant de se vanter de cette victoire. Un crime de plus à leur actif, sans doute le plus déshonorant au regard du caractère prétendument moral de leurs ambitions.

17/09/2014

Indispensable lustration

 

Antoine Arjakovsky sur la crise ukrainienne :

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[...] les raisons pour lesquelles la Russie a voulu déstabiliser l’Ukraine. L’analyse que je développe dans mon livre est que les causes politiques, économiques et militaires classiques sont insuffisantes pour répondre à cette question. La résurgence du nationalisme contredit en effet le souci du président V. Poutine de créer une union eurasiatique. Le Donbass et la Crimée n’apportent pas grand-chose au plan économique à la Russie. Et, malgré ce que l’on croit, la Russie disposait, à part le port de Sébastopol, d’autres accès à la mer Noire. Le vrai ressort de cette guerre est donc fondamentalement de nature mythologique. Il a trait à l’identité de la nation russe. Or en ce cas seul un traitement théologico-politique du problème permet de trouver des issues de paix. Car malheureusement le patriarche Kirill Gundyaev, avec son discours sur le « monde russe » est largement responsable des errances mythologiques du Kremlin.

Dans quelle mesure le spectre du communisme continue-t-il de peser sur les relations russo-ukrainiennes ?

Les politologues du monde entier se sont empressés en 1989-1991 de déclarer la mort du communisme. C’était ici encore prendre ses désirs pour la réalité. En réalité, la structure de l’organisation administrative de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie a très peu changé par rapport à la période soviétique. On trouve encore quantité de statues de Lénine dans ces pays. Le mausolée de Lénine trône encore sur la place Rouge à Moscou. Et Staline reste un des plus grands personnages des manuels d’histoire. Le malheur de ces pays est qu’il ne s’est pas trouvé de génération suffisamment instruite et déterminée pour instruire le procès du communisme dans les années 1990-2000. Or ces pays n’ont pas d’alternative. Soit ils suivent le chemin de leurs voisins polonais ou baltes et ils mettent en place une véritable politique de lustration des crimes du communisme. Soit ils continuent à faire semblant de croire que ce travail est impossible et ils seront confrontés à une nouvelle mutation de la mythologie totalitaire.

Mais pour prendre conscience de cette alternative, ils doivent au préalable intégrer une idée simple : le mythe est indissociable du concept, pour comprendre la vie des nations. Négliger la puissance du concept et de la réflexion historique est aussi inconséquent que de mépriser la soif de justice et la quête identitaire des nations. En d’autres termes, il faut aujourd’hui que les historiens des pays concernés écrivent ensemble une histoire réconciliée en n’omettant aucun sujet épineux. Car, même si ce travail est douloureux, seule la vérité existentielle, historique et spirituelle donne le courage de comprendre, de pardonner, et d’accéder enfin au bonheur insouciant.

Source

A noter qu'en Ukraine, la loi de lustration qui vient d'être votée par le Parlement comportait, dès le stade du projet, de sérieuses lacunes. La version finale est encore plus lacunaire, puisqu'elle épargne notamment tous les élus, les juges à la Cour Constitutionnelle... Mais disons que c'est un début.

Et Poutine, il en dit quoi ? La lustration en Russie, c'en est où ? Nulle part ? Ah.

14/09/2014

A genoux au bord des routes

Une émouvante vidéo de milliers de gens au bord des routes, souvent à genoux, quelque part dans l'ouest de l'Ukraine, pour accueillir en héros la dépouille d'un soldat ukrainien tombé dans le Donbass (le conducteur et les passagers de la camionnette d'où a été filmée la scène ne sont, pour leur part, pas enrhumés, mais en larmes : c'est pour cela qu'ils reniflent bruyamment tout au long du trajet) :

Quel peuple !

Realpolitik.tv, la voix de son maître Poutine

Il est rare que je reproduise la propagande russe relayée en France par les larbins du Kremlin, qui prétendent être de notre bord et abusent de notre confiance en se faisant les agents d'une puissance étrangère.

Mais cette fois, c'est tellement gros, sur le ton d'un discours de louanges au Comité central du PCUS sous Brejnev, que cela parle de soi-même.

Cela émane du site realpolitik.tv, qui abrite notamment Aymeric Chauprade, le sémillant nouveau député européen du FN qui était allé valider le référendum truqué en Crimée et qui, il y a deux ans, encensait Alain Soral et désormais le traite d'escroc, et Xavier Moreau, un entrepreneur français installé à Moscou, c'est-à-dire quelqu'un qui, comme Alexandre Latsa, ne pourrait travailler en Russie, pays où la corruption est institutionnalisée, sans l'onction des autorités ni surtout sans rendre quelques services en retour...

Voilà comment ce site, que beaucoup de patriotes français considèrent comme une référence, présente le moscovite Igor Girkin, alias Strelok, alias Strelkov, un ancien officier du FSB qui a été le commandant en chef des terroristes du Donbass et qui, pour l'anecdote, est purement et simplement un assassin de civils, à commencer par le député ukrainien Rybak, et a par exemple fait appliquer une loi pénale soviétique datant de 1941 :

« Un témoignage éclairant : l’exceptionnelle sincérité et le courage de Strelkov, l’homme de la République libre de Donetz [ces géopoliticiens émérites confondent le nom d'une rivière avec celui de Donetsk, capitale du Donbass], qui sent la trahison approcher autour de Poutine, car ceux qui ont leur argent pris en otage par les sanctions occidentales opposent l’inertie commandée par leur égoïsme à la volonté inflexible du Président russe. Strelkov est le modèle de celui qui n’est guidé que par le seul intérêt de son peuple et aucune autre considération. – Realpolitik.tv »

Le plus beau, c'est que le traducteur de cette vidéo, c'est PCN-TV, la chaîne du (micro) Parti Communautaire National-européen de Luc Michel, un national-bolchévique belge, ancien néo-nazi membre de la FANE. Ce personnage était également en Crimée, en compagnie de Chauprade.

La boucle est décidément bouclée. Et tout ce joli monde ose nous seriner, la bouche en coeur, depuis six mois, que le gouvernement de Kiev est « nazi » ! A vomir.

Source

(Merci à @Aurum pour le tuyau.)

11/09/2014

Insondable connerie

Ces abrutis de terroristes ont tellement de haine envers l'Ukraine qu'ils gaspillent même des dizaines de cartouches de mitrailleuse sur un drapeau. Cela s'est passé à Amvrosiivka, à l'est-sud-est de Donetsk, à quelques kilomètres de la frontière russe.

10/09/2014

L'appel de 15 personnalités françaises à aider l'Ukraine

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Quinze personnalités politiques françaises de premier plan appellent la France et l’Union Européen à aider l’Ukraine et son gouvernement. Appel publié dans Le Monde d’aujourd’hui.

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Aidons l’Ukraine à protéger sa démocratie et à restaurer son intégrité territoriale. Nos valeurs en dépendent.

Depuis le mois de février, l’Ukraine fait face à une guerre hybride menée par son puissant voisin, la Russie de Vladimir Poutine. Une guerre qui s’est traduite d’abord par l’annexion illégale de la Crimée, conduisant des dizaines de milliers de réfugiés, tatars de Crimée, ukrainiens, juifs ou même russes ethniques, à fuir vers l’Ukraine continentale la pression et des persécutions de l'Etat policier russe ou le harcèlement de la part des nationalistes russes locaux. Toujours sous un faux prétexte de protection des russophones en Ukraine, la Russie a réussi à organiser, avec des méthodes similaires, la création dans l’Est ukrainien de « républiques » séparatistes autoproclamées reconnues depuis par l’Etat ukrainien comme organisations terroristes et qui, manipulées, financées et aidées militairement par la Russie, mènent une guerre acharnée contre l’Etat ukrainien.

Cette guerre a provoqué une vague sans précédent de centaines de milliers de réfugiés fuyant les zones de combats dans le Donbass ukrainien. D’autres régions ukrainiennes de l’Ouest à l’Est du pays ont pu les accueillir, en trouvant les moyens de subvenir à leurs besoins. Le gouvernement de l’Ukraine doit faire face à la destruction totale de l’économie du Donbass, tout en essayant de créer une nouvelle armée nationale afin de combattre les rebelles séparatistes et pouvoir défendre plus de mille kilomètres de frontière contre les agressions de l'Etat voisin surarmé et riche.

L’Ukraine est une jeune démocratie en marche qui respecte et défend les valeurs universelles de liberté, des droits de l'homme et de protection des minorités. Malgré l’amputation de la Crimée et une plaie saignante à l’Est du pays, en octobre prochain la nation ukrainienne s’apprête à élire démocratiquement un nouveau parlement où tous les partis et les régions seront représentés, grâce au système électoral mixte (proportionnel/majoritaire). Le nouveau gouvernement qui en sera issu mènera des réformes très attendues, y compris celle de la décentralisation du pays.

Ce formidable exemple de démocratie en terres est-européennes qui étaient sous l’emprise du régime communiste il y a encore un quart de siècle, mérite non seulement un encouragement, mais une solidarité active et massive des citoyens et des gouvernements des démocraties occidentales.

En combattant les forces des rebelles armés et guidés par Moscou, dont les pratiques terroristes nous révulsent, les Ukrainiens se battent aussi pour nos valeurs démocratiques et notre sécurité.

C'est pourquoi nous demandons l'intensification de l'aide de l'Union européenne au gouvernement ukrainien, afin d’aider au retour des réfugiés, à la restauration de l’économie sur les territoires libérés du Donbass et à l’organisation d’une protection efficace de la frontière de l’Ukraine avec la Russie.

Nous demandons également l’arrêt des hésitations des membres de l’OTAN, quant aux livraisons d'armes au gouvernement de l’Ukraine afin qu'il puisse défendre son territoire.

Toutes mesures permettant au gouvernement ukrainien, seul en première ligne, d'assurer la protection des populations menacées par la terreur des séparatistes pro-russes, notamment une protection aérienne internationale des régions ukrainiennes voisines du Donbass afin de garantir le cessez-le-feu et d’empêcher une invasion généralisée de l’Ukraine par la Russie.

A la France, qui a pris l'initiative de suspendre temporairement la livraison des porte-hélicoptères Mistral à la Russie, nous demandons de mobiliser l'Union européenne afin de trouver ensemble un nouvel acquéreur à ces navires de guerre et d'éviter qu’ils servent à un pays agresseur.

Enfin, à l'Union européenne, nous demandons de renforcer progressivement les sanctions économiques contre la Fédération de la Russie, tant qu’elle ne retirera pas du territoire ukrainien ses soldats, ses « volontaires en vacances » et autres conseillers, et tant qu’elle ne révoquera pas l’acte de l’annexion de la Crimée en reconnaissant cette région comme un territoire faisant parti de l’Ukraine.

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Vous vous demandez qui, dans le paysage politique français, a pu trouver le courage et l’intelligence d'appeler la France et l’UE à aider l’Ukraine, qui subit l’agression de la Russie de Poutine ?

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06/09/2014

OTAN en emporte le vent

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« La Russie veut juste la paix... la PAIX ETERNELLE »

 

En 2010, la Russie était intégrée dans les réflexions sur le futur système de sécurité européenne. Retour sur une histoire récente.

A l’heure où s’ouvre le sommet de l’OTAN au pays de Galles, les tensions entre d’un côté l’Alliance atlantique et l’Occident et de l’autre la Russie n’ont jamais été aussi fortes depuis la fin de la Guerre froide. En déplacement en Estonie mercredi, le président Barack Obama, pourtant critiqué aux Etats-Unis pour ne pas être suffisamment dur envers Moscou, a tenu des propos d’une rare fermeté. Il a accusé le Kremlin d’avoir violé l’ordre international établi au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et « l’un des principes fondamentaux du système international prévoyant que les frontières ne peuvent être redessinées sous la menace d’un fusil ». L’histoire récente montre pourtant que la détérioration des relations entre Moscou et l’Occident n’était pas inscrite dans un antagonisme historique inamovible, qu’elle n’était pas inéluctable.

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04/09/2014

La faiblesse de Poutine en Ukraine

 

« Si je veux, je peux prendre Kiev en deux semaines ». Cette déclaration de Poutine au Président de la Commission européenne Barroso, rapportée lors du sommet de samedi dernier, a glacé le sang dans les veines des membres de l'Union européenne.

La politique du Kremlin en Ukraine menace l'Europe depuis des mois, et pour beaucoup ceci est la démonstration [du bien-fondé, ndt] de l'opinion occidentale au sujet de la Russie. Cependant, ce pourrait être également la démonstration la plus claire de la faiblesse de Poutine.

Si Poutine s'est emparé de la Crimée en quelques jours (ce qui fut le cas) et pourrait vraiment arriver à Kiev en deux semaines (ce qui pourrait être le cas), alors pourquoi le Kremlin s'est-il laissé entraîner dans une guerre par procuration dans le Donbass, qui ne lui a pas apporté d'avantage jusqu'ici ? L'ATO, l'opération antiterroriste de Kiev pour reprendre le pouvoir dans les provinces orientales sous le contrôle des séparatistes, est allée de succès en succès au cours des deux derniers mois, depuis que la présidence de Porochenko et le renouvellement des chefs militaires ont donné une nouvelle impulsion. Novorossia, la fédération des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, s'est transformée en Nanorossia, dont les frontières coïncident à peine avec les banlieues des deux villes. De plus, tandis que l'engagement militaire de Moscou est chaque jour plus évident et difficile à nier (comme cela avait été le cas en Crimée avec les « petits hommes verts »), au-delà de quelques victoires remportées ces derniers jours, les forces séparatistes sont à une étape de la défaite. Poutine a envoyé quelques milliers de parachutistes dans une opération de « maskirovka » [camouflage, ndt] sur les rives de la mer d'Azov, mais il lui faudrait plus que cela pour inverser le résultat du conflit. La vérité est probablement que la Russie ne peut pas envahir l'Ukraine.

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