11/09/2011
« La guerre mondiale actuelle oppose les Etats-Unis et l’Europe »
La stratégie du tapis de bombes
C'est Myret Zaki qui le dit.
Et elle l'explique :
« (...) Guerre contre les paradis fiscaux d’Europe (qui ont tous cédé la place aux paradis fiscaux anglo-saxons), guerre monétaire contre l’euro (qui a bien failli voler en éclats), guerre spéculative généralisée contre la dette des Etats européens (qui a mis fortement à mal l’idée même d’Europe). Le gagnant aurait fatalement dû être les Etats-Unis. La seule donne incontrôlable fut le soutien important et régulier apporté par la Chine - et dans une moindre mesure par la Russie - à l’euro et aux obligations de la zone. Sinon, l’Europe était peut-être déjà enterrée en 2010.
Peu d’entre nous acceptent l’idée que les "alliés" historiques que sont les Etats-Unis et l’Europe soient en guerre pour leur survie. Mais le 29 août, une langue s’est déliée. Celle de Laurence Parisot, présidente du Medef en France : "On a assisté à une sorte de guerre psychologique et à une tentative de déstabilisation de la zone euro", a-t-elle déclaré au Figaro, parlant d’une "orchestration" américaine des rumeurs sur les difficultés européennes, et faisant particulièrement allusion aux rumeurs infondées qui ont mis en péril la Société Générale. En outre, l’Allemagne a déjà évoqué ces tensions, en appelant (en vain) à la réglementation des stratégies et des dérivés utilisés par les spéculateurs, et à l’instauration d’agences de notation européennes, histoire de mettre fin au "deux poids, deux mesures". Il est naïf de croire à l’objectivité de l’information économique. On se contente de comparer les deux zones sur la base de leurs ratios d’endettement et des cours/bénéfices, comme si les avantages d’investir ici ou là reposaient uniquement sur des critères techniques. Or, les avantages d’un marché peuvent être créés artificiellement par un gouvernement interventionniste agissant de concert avec un puissant secteur financier, comme c’est le cas aux Etats-Unis. Le marché n’est pas objectif, il est orienté par de gros intérêts stratégiques, tiré par des "rumeurs" délibérées, et il a derrière lui toute la puissance de manipulation des Etats concernés. Un investisseur qui ignore cet élément ignore une information essentielle.
C’est simple. La solvabilité des Etats-Unis repose, aujourd’hui, sur l’échec de l’Europe. Cette "guerre" a apporté de colossaux bénéfices à Washington. Les taux à 10 et 30 ans américains, c’est-à-dire le coût de financement du gouvernement, n’ont jamais été aussi bon marché, malgré l’explosion du risque lié à l’endettement du pays. Et ce, grâce au report massif des investisseurs paniqués par la situation en Europe. (...) »
16:20 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : guerre mondiale, etats-unis, europe, myret zaki, euro, paradis fiscaux, dette, etats, chine, russie, usa, laurence parisot, allemagne, france, marchés, rumeurs, intérêts, spéculateurs, solvabilité | Facebook | | Imprimer | |
13/07/2011
De la bulle des produits dérivés au pouvoir des spéculateurs
En rouge : évolution du montant "notionnel" des produits dérivés détenus par les banques des USA
En bleu : évolution du PIB des USA
(en milliers de milliards de dollars)
Myret Zaki, bien connue des lecteurs de ce blog, a le sens de la formule.
Elle écrit, je cite : « les spéculateurs en dette souveraine sont les vrais patrons des petits pays endettés ». Elle termine son article en évoquant le marché des produits dérivés, pour rappeler qu'il est devenu un « outil redoutable de paris sur la dette souveraine et privée ».
Gilles Bonafi, mieux connu, lui, des lecteurs de Fortune, précise que « 243.991 milliards de dollars de produits dérivés [sont] détenus par 4 banques aux USA (...) à comparer avec les 65.000 milliards du PIB de la planète. (...) ils ont augmenté de 12.810 milliards de dollars au premier trimestre 2011 », soit « 113% d'augmentation [par rapport au trimestre précédent], un chiffre qui a du mal à coller à la réalité économique » !
La Grèce et l'Italie sont en difficultés, nous dit-on partout... Partout ? Ouais, partout où on ne vous parle (pas comme ça, en tout cas) ni de produits dérivés, ni de spéculation. Comme par hasard.
Evoquons juste les gros médias français. Ils sont très largement aux ordres du capital : Libération (Rothschild), Le Monde (Bergé-Pigasse-Niel), Le Figaro (Dassault), Le Nouvel Obs (Perdriel), Le Point (Pinault), Les Echos et La Tribune (LVMH), Le Parisien (Amaury), TF1 (Bouygues), Canal + (Vivendi), M6-RTL (Bertelsmann), Europe 1 (Lagardère), etc.
Conclusion : le discours suit l'intérêt. Donc, il faut aller se renseigner en priorité auprès des médias qui n'ont pas d'intérêts capitalistiques, avant, par recoupements et discrimination, de faire le tri entre les faits et les affabulations.
01:19 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Propagande, Stratégie | Lien permanent | Tags : usa, pib, produits dérivés, banques, etats-unis, spéculateurs, pouvoir, myret zaki, dette, marché, gilles bonafi, grèce, italie, médias, spéculation, capital, intérêt | Facebook | | Imprimer | |
12/07/2011
Anagramme hostile
Amérique et... arnaque ; bon, c'est loin d'être une anagramme parfaite, j'en conviens.
Mais à lire Pierre Jovanovic, ça colle, et je partage son avis :
« BUSINESS INSIDER JOUE POUR WALL STREET, PAS POUR LES LECTEURS !!!
du 11 au 15 juillet 2011 : Regardez bien cette page avec des photos qui vous expliquent à quel point les Italiens sont nuls, compliment du Business Insider qui se plaint du fait, entre autres, que le pays n'a pas assez d'immigration, qu'ils ne payent pas leurs impôts, qu'il n'y a pas assez de multinationales, et que leurs services publics sont nuls ! Au moins vous savez pourquoi on [a] autant d'immigration en France et pourquoi la CGT ne fait que des manifs pour les sans-papiers... Lisez, et vous comprendrez tout.
D'ailleurs, depuis le temps que je dis, ici ou à la radio, que je me méfie du Business Insider, eh bien j'ai voulu vérifier à qui il appartient et surprise justement, à un certain Henry Blodget, un ancien... trader de Wall Street (!!! comme quoi, mon radar, ou intuition, fonctionne encore) à qui il a été interdit d'y remettre les pieds, pour cause de fraude financière ! Fabuleux non ?? "US Securites and Exchange Commission (April 28, 2003) The SEC, NASD and the NYSE permanently bar Henry Blodget from the Securities Industry and Require $4 Million Payment". Vous comprenez pourquoi le Business Insider mène la danse contre la Grèce, l'Italie, et bientôt la France ?
LA GRECE SERA MISE EN DEFAUT DE PAIEMENT !!!
du 11 au 15 juillet 2011 : C'est dans le FT de ce matin, et c'est hilarant : il est question de mettre la Grèce en defaut de paiement et/ou de la sortir de la zone euro... Ha ha ha, et dire qu'ils nous ont fait tout ce cirque la semaine passée... Bref, ils ne savent pas quoi faire ! Une chose est sûre, les banques french vont le sentir passer: "EU stance shifts on Greece default ; Possible end to French-backed plan for debt roll-over".
AMBROSE EVANS PRITCHARD : SORTEZ VOS ROSAIRES !!!
du 11 au 15 juillet 2011 : "Italy and Spain must pray for a miracle". Pour son retour à la rédaction du Telegraph, AEP nous confirme aussi que la Grèce n'était qu'un test des vampires pour mettre le reste de l'Europe au pas, et cela avant que les USA ne fassent un défaut de paiement sur leurs bons du Trésor. Donc, la situation empire, les flammes ont quitté la Grèce pour toucher l'Italie, l'Espagne, le Portugal, l'Irlande, et vous allez voir toute la presse anglo-saxonne vous expliquer à quel point les Italiens sont nuls, des paresseux, ils ne payent pas leurs impôts, etc., les même conneries, les mêmes mensonges scandaleux que le Business Insider nous ressort pour l'Italie après nous [les] avoir donné[s] pour la Grèce (le Business Insider regrette qu'il n'y ait pas d'immigrés en Italie, pas assez selon lui ; au moins vous savez pour qui travaille le BI, pour Wall Street).
Pour Evans-Pritchard, la contagion ne peut plus être arrêtée, et les jeux sont faits. Il n'y a pas assez d'argent nulle part pour sauver l'Italie et l'Espagne. Mais la sauver de quoi ? Des mensualités que les municipalités, ruinées, doivent payer à la JP Morgan, à la Deutsche Bank, Dexia, etc. ? La mort financière arrive à pas lents : "Spanish 10-year bond... through the danger line of 5,7%... Italian 10-year... 5,3% on Friday... the Italian treasury has to roll over 69bn € in August and September ; it must tap the markets for 500bn € before the end of 2013"... Clairement le monde financier invisible brûle et les gens ne se rendent compte de rien. De plus, on leur dit que le feu est en Europe alors que les US se sont vendus la corde (assortie d'un credit default swap) avec laquelle ils vont se pendre. C'est beau l'escroquerie planétaire des banques et des agences de notation. Et AEP ajoute, le chômage, le vrai, aux US "est de 16,2% en juin"... Lire Ambrose ici. Lire aussi Zero Hedge sur l'Espagne, parlant d'un default... »
20:40 Écrit par Boreas dans Culture, Economie, Géopolitique, Politique, Propagande, Stratégie | Lien permanent | Tags : etats-unis, europe, pierre jovanovic, business insider, henry blodget, immigration, italie, dette, usa, arnaque, mensonges, grèce, défaut de paiement, ambrose evans pritchard, espagne, portugal, irlande, presse, anglo-saxons, wall street, contagion, banques, chômage | Facebook | | Imprimer | |
11/06/2011
« Debtocracy »
Pour bénéficier de sous-titres en français, cliquez sur le bouton "CC" en haut à droite, puis sur "FR".
Plus d'informations ici.
21:43 Écrit par Boreas dans Crise, Economie | Lien permanent | Tags : grèce, euro, dette, spéculation, union européenne, monnaie, unique, commune | Facebook | | Imprimer | |
22/04/2011
« L'économie des Etats-Unis, une vaste illusion »
World Trade Center, New York, 14 septembre 2001
La presse suisse est décidément bien plus intéressante que la presse française... Citation :
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Le billet vert est devenu la plus grande bulle spéculative de l’histoire et va s'effondrer prochainement. Quant aux attaques à l’encontre de l’euro, elles ne sont qu’un écran de fumée pour masquer la faillite de l’économie américaine, soutient Myret Zaki dans son dernier livre.
« Un krach du billet vert se prépare. Il est inévitable. Le principal risque planétaire actuel, c’est une crise de la dette souveraine américaine. La plus grande économie du monde n’est plus qu’une vaste illusion. Pour produire 14.000 milliards de revenu national (PIB), les Etats-Unis ont généré plus de 50.000 milliards de dette totale, qui leur coûte 4.000 milliards d’intérêts par an ».
Le ton est donné. Tout au long des 223 pages de son nouveau livre, la journaliste Myret Zaki se lance dans un réquisitoire impitoyable à l’encontre du dollar et de l’économie américaine, qu’elle juge « techniquement en faillite ».
Devenue en quelques années l’un des écrivains économiques les plus réputés de Suisse – elle s’était déjà penchée dans ses précédents ouvrages sur la débâcle américaine d’UBS et la guerre commerciale sur le marché de l’évasion fiscale - Myret Zaki soutient la thèse d’une attaque contre l’euro pour faire diversion sur la gravité du cas américain. Interview.
swissinfo.ch : Vous affirmez que le krach de la dette américaine et la fin du dollar comme monnaie de réserve internationale sera l’événement majeur du XXIe siècle. Ne versez-vous pas dans un certain catastrophisme ?
Myret Zaki : En annonçant un événement d’une telle ampleur alors que les signes d’une crise violente ne sont pas encore tangibles, je conçois que cela puisse paraître catastrophiste. Pourtant, je ne me base que sur des critères extrêmement rationnels et factuels. De plus en plus d’auteurs américains estiment que la dérive de la politique monétaire américaine mènera inévitablement à un tel scénario. Il est tout simplement impossible que cela se passe autrement.
swissinfo.ch : Pourtant, ce constat n’est de loin pas partagé par une majorité d’économistes. Pourquoi ?
M.Z. : C’est vrai. Il existe une sorte de conspiration du silence, car énormément d’intérêts sont liés au dollar. La gigantesque industrie de l’asset management (investissement) et des hedge funds (fonds spéculatifs) repose sur le dollar. A cela s’ajoutent des intérêts politiques évidents. Si le dollar ne maintient pas son statut de monnaie de réserve internationale, les agences de notation pourraient rapidement ôter à la dette américaine sa notation maximale. A partir de là s’engagera un cercle vicieux qui va révéler la réalité de l’économie américaine. Il s’agit de maintenir les apparences à tout prix, même si le vernis ne correspond plus du tout à la réalité.
swissinfo.ch : Ce n’est pas la première fois qu’on annonce la fin du dollar. En quoi les choses sont-elles différentes en 2011 ?
M.Z. : La fin du dollar est effectivement annoncée depuis les années ’70. Mais jamais autant de facteurs n’ont été réunis pour augurer du pire. Le montant de la dette américaine a atteint un record absolu, le dollar est à son plus bas niveau historique face au franc suisse et les émissions de nouvelles dettes américaines sont principalement achetées par la banque centrale américaine elle-même.
A cela s’ajoutent des critiques sans précédent des autres banques centrales, créant un front hostile à la politique monétaire américaine. Le Japon, qui est créancier des Etats-Unis à hauteur de 1.000 milliards de dollars, pourrait réclamer une partie de ces liquidités pour sa reconstruction. Et le régime des pétrodollars n’est plus garanti par l’Arabie saoudite.
swissinfo.ch : Plus que la fin du dollar, vous annoncez donc la chute de la superpuissance économique américaine. Mais les Etats-Unis ne sont-ils pas trop grands pour faire faillite ?
M.Z. : Tout le monde a intérêt à ce que les Etats-Unis se maintiennent et le déni va se poursuivre encore un moment. Mais pas indéfiniment. Personne ne pourra sauver les Américains en dernier ressort. Ce sont eux qui vont porter le coût de leur faillite. Une très longue période d’austérité s’annonce. Elle a d’ailleurs déjà commencé. Quarante-cinq millions d’Américains ont perdu leur logement, 20% de la population est sorti du circuit économique et ne consomme plus et un tiers d’Etats américains sont en quasi faillite. Plus personne n'investit de fonds propres dans ce pays. Tout repose uniquement sur la dette.
swissinfo.ch : Vous affirmez que l’affaiblissement de la zone euro ne représente rien de moins qu’une question de sécurité nationale pour les Etats-Unis. N’est-on pas entré dans une sorte de paranoïa anti-américaine ?
M.Z. : Nous aimons tous l’Amérique et nous préférons voir le monde en rose. Pourtant, après la fin de la Guerre froide et la création de l’euro en 1999, une guerre économique s’est enclenchée. L’offre concurrente d’une dette souveraine solide dans une monnaie forte risquait de faire baisser la demande pour la dette américaine. Mais les Etats-Unis ne peuvent cesser de s’endetter. Cette dette leur a permis de financer les guerres en Irak et en Afghanistan et d’assurer leur hégémonie. Ils en ont un besoin vital.
En 2008, l’euro était une monnaie prise extrêmement au sérieux par l’OPEP, les fonds souverains et les banques centrales. Elle était en passe de détrôner le dollar. Et cela, les Etats-Unis ont voulu l’empêcher à tout prix. Le monde cherche un endroit sûr où déposer ses excédents, et l’Europe est activement empêchée d’apparaître comme cet endroit sûr. C’est précisément à ce moment que les fonds spéculatifs se sont attaqués à la dette souveraine de certains Etats européens.
swissinfo.ch : Qu’adviendra-t-il après la chute annoncée du dollar ?
M.Z. : L’Europe est aujourd’hui la plus grande puissance économique et elle dispose d’une monnaie de référence solide. Contrairement aux Etats-Unis, c’est un bloc en expansion. Sur le continent asiatique, le Yuan va devenir la monnaie de référence. La Chine est le meilleur allié de l’Europe. Elle a d’une part intérêt à soutenir un euro fort pour diversifier ses placements. D’autre part, elle a besoin d’un allié comme l’Europe au sein de l’OMC et du G20 pour éviter de devoir réévaluer rapidement sa monnaie. Aujourd’hui, l’Europe et la Chine agissent comme deux forces de gravitation qui attirent dans leur orbite les anciens alliés des Etats-Unis : le Japon et l’Angleterre.
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En quelques phrases
Dollar. « S’agissant du dollar, on a plus affaire à une croyance, à une foi de type religieux qu’à des arguments économiques et rationnels. »
Dette. « La croissance économique à l’américaine est un acte de volonté qui consiste à émettre de la dette de qualité hautement spéculative, et de convaincre le monde qu’elle a une valeur AAA (qualité de risque maximale, sans aucun risque). »
Guerre. « Les Etats-Unis ayant perdu du terrain économique sous l’effet de la globalisation, ils ont eu recours à l’usage de la force politique et militaire, le dollar étant une affaire de sécurité nationale. »
Propagande. « La panoplie de tactiques utilisées par Washington, digne de L’art de la guerre de Sun Tzu, n’est autre que celle des guerres classiques : intimidation, bluff, marketing mensonger (terme poli désignant la propagande). Et, surtout, manœuvres de diversion. »
Interventionnisme. « Les Etats-Unis ont cédé à une forme avancée de capitalisme de connivence, dans lequel l’Etat mène une politique d’interventionnisme systématique qui fausse le jeu économique au sens large pour favoriser exclusivement les intérêts de l’oligarchie financière. »
Spéculation. « Jamais les banques et fonds spéculatifs n’ont à ce point dicté la valeur des obligations d’Etat sur les marchés financiers mondiaux. Et jamais les gouvernements des pays les plus vulnérables n’ont été à ce point à leur merci. Les spéculateurs ont tout simplement le pouvoir d’évincer un petit pays hors du marché des capitaux. »
Bulle. « La politique de la Fed a précipité, depuis 2001, les Etats-Unis dans une spirale infernale de booms et de busts : une économie de bulles, maintenue sous anabolisants, où les phases de dégonflement succèdent aux phases de regonflement. »
Euro. « La stratégie a fonctionné, en particulier grâce au tapage médiatique assuré par les médias autour de ce qu’ils désignaient volontiers comme « la crise de l’euro » plutôt que la crise grecque ou irlandaise. »
Extraits du livre de Myret Zaki, La fin du dollar, Editions Favre, 2011
Source : Swinssinfo
23:09 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Propagande | Lien permanent | Tags : myret zaki, euro, dollar, dette, endettement, etats-unis, usa, faillite, chute, krach, monnaie, réserve | Facebook | | Imprimer | |
26/12/2010
Selon Pierre Jovanovic, l'anglosphère a déclaré la guerre à la France
Paris XVIIIe, rue Championnet, avril 1944
Lors de sa revue de presse du 22 décembre 2010 sur Radio Ici et Maintenant, ce journaliste et écrivain non-conformiste a évoqué le fait suivant, qui, à son avis que je partage, devrait nous inciter à la résistance et à la révolution.
Il est désormais plus cher, pour la finance privée qui nous prête si généreusement de quoi nous esclavager au maximum, de s'assurer contre le non-remboursement de la dette publique française (alors que la France bénéficie pourtant de la note maximale de solvabilité attribuée par les agences), que contre celui du Panama, un pays à la solvabilité considérablement plus faible !
Il faut savoir que, dans le monde, une bonne moitié des contrats d'assurance de ce type, qui font partie de ce qu'on appelle les produits dérivés et, plus particulièrement, des dérivés de crédit (Credit Default Swaps ou CDS, notamment) sont détenus par des grandes banques américaines (quatre surtout : JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs), ce qui est proportionnellement bien supérieur à la part de l'économie américaine dans l'économie mondiale (un quart environ, en partie fictif).
Les banques de l'anglosphère sont clairement les principaux acteurs de ce que l'on appelle la titrisation des dettes.
Donc, de qui, à votre avis, le coût dissuasif des CDS-France peut-il majoritairement émaner ? Et à qui cela profite-t-il ?
Alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont nettement plus endettés que la zone euro (dette totale - publique et privée - des USA : environ 370% du PIB ; zone euro : environ 220% du PIB ; selon les calculs de l'Université de Fribourg en Allemagne, tenant compte de la distinction entre dettes explicites et implicites, l'Amérique arrive même à 624% du PIB rien que pour sa dette publique, soit deux fois plus que la France ou l'Allemagne) ?
Et qu'il leur est de plus en plus difficile de trouver des prêteurs sur les marchés financiers internationaux, alors qu'ils ont d'énormes besoins de financement ?
Pierre Jovanovic a déclaré, à ce sujet :
"Eh oui, il importe de flinguer la France pour préserver l'Angleterre et les Etats-Unis dans une situation bien pire que nous ! C'est ce que j'appelle la guerre de l'information".
Le sujet a été repris sur son blog, à la même date du 22 décembre 2010.
Voilà l'extrait vidéo de son émission, entre des images des récentes émeutes en Grèce et assaisonnée d'un bon humour potache :
01:29 Écrit par Boreas dans Economie, Géopolitique, Propagande, Stratégie | Lien permanent | Tags : pierre jovanovic, cds, dette, france, anglosphère, guerre, information, usa, etats-unis, grande-bretagne | Facebook | | Imprimer | |
18/10/2010
Que crève le système
Dans le contexte actuel de dé-mondialisation, on a pu lire récemment sur le blog de Paul Jorion, parlant de la divergence désormais avérée des grandes puissances économiques dans leur quête désespérée d'une illusoire reprise : « l’affirmation renforcée d’une politique du chacun pour soi (...) ne fera qu’accentuer la crise ».
C’est exactement ce que dit le LEAP (Laboratoire Européen d'Anticipation Politique) depuis l’an dernier, même si, au plan chronologique, ses prévisions se sont avérées à trop court terme : « d’ici la fin de l’été 2009. Sur fond de cessation de paiement des Etats-Unis s’ouvrira alors la période à partir de laquelle le « chacun pour soi » deviendra la règle du jeu international ».
Or, en effet, même dans le « chacun pour soi », ne gît aucune solution de continuité pour le système.
Parce qu’aucun des prétendus remèdes n’est viable (la planche à billets aux Etats-Unis et au Japon, les politiques d'austérité de droite - réduction des dépenses publiques - comme de gauche - augmentation des recettes publiques - en Europe).
Pas de remède, parce qu'à une crise de la dette, donc à une crise de solvabilité, on répond comme à une crise de trésorerie, donc à une crise de liquidités.
Qu’on veuille, aux USA et au Japon, créer ex nihilo de l’argent pour donner du liquide à quelques grands acteurs de l'économie et/ou relancer l’inflation, ne répond pas au besoin de l’économie réelle, qui a vécu sur le crédit pendant des décennies et n’a tout simplement plus suffisamment de création de richesses à présenter pour garantir sa consommation excessive.
Quand on n’est plus solvable, parce qu’on a vécu au-dessus de ses moyens pendant trop longtemps, qu’on est étranglé par ses créanciers et qu’on n’a plus rien à vendre pour les payer, ce n’est pas l’injection ponctuelle d’un peu de cash qui va régler le problème.
Quant à la politique d’austérité entamée en Europe, on voit déjà ses premiers résultats en Grèce et on peut s'attendre à des métastases partout, notamment en Irlande, en Espagne, au Portugal et même en Italie.
Là encore, ce n’est pas au moment d’une crise de solvabilité qu’il faut accroître la charge pesant sur les débiteurs, comme sur les producteurs (puisqu’on diminue mécaniquement la consommation, donc la croissance).
Or, c’est ce que l’on fait en augmentant les prix et les impôts, en diminuant les revenus, tout cela au profit de la prétendue réduction de la dette publique, sacralisée par l'idéologie libérale (en réalité, on ne fait que freiner les déficits annuels, si bien qu’en fait la dette continue de s’accroître, mais évidemment personne n’explique cela au grand public qui n’y comprend rien).
La seule chance du système aurait été de resolvabiliser ses débiteurs, avant que la machine du crédit ne se grippe complètement – ce qui est le cas aujourd’hui.
Aucune injection pseudo-« keynésienne » (Keynes, tant critiqué par les libéraux d'aujourd'hui, a bon dos, lui dont les remèdes valaient pour une période où, contrairement à notre époque, existaient protectionnisme et, en général, souveraineté monétaire...) de liquidités, à aucun niveau (banques, entreprises, consommateurs), ne peut plus sauver la situation.
La solution, personne ne paraît l’avoir compris ou personne ne veut l’admettre, c’est tout simplement de rompre avec le système.
Les élites actuelles sont-elles capables de penser une telle rupture ? Vu leurs cursus habituels de formation, privilégiant l'autogamie, la pensée analytique, la théorie et l’idéologie en circuit fermé, au détriment de l’esprit de synthèse et du pragmatisme, on peut en douter.
Il conviendrait de redonner leur souveraineté politique, économique et financière aux Etats-nations, par le monopole de la création monétaire, par la restauration d’échanges commerciaux sains et équilibrés au travers de frontières fiscales, douanières et humaines rétablies, par la réindustrialisation de la plupart des pays occidentaux, par l’anticipation de la crise énergétique et alimentaire, par mille et une réorganisations bien éloignées de la gabegie libéralo-soviétique actuelle.
Ce qui est bien, ce qui est juste, ce qui est satisfaisant dans la fuite en avant actuelle, c’est que du refus des puissants de changer de système, ne peut découler qu’une aggravation à l’infini de la situation ; aggravation qui est déjà, en soi, un changement de système puisqu’elle pousse la désorganisation à son paroxysme et qui, surtout, ne peut, à terme, que déboucher sur le nouveau système nécessaire.
Ce nouveau système, en quoi devrait-il consister ?
Michel Drac a parfaitement résumé le modèle alternatif idéal :
« Je crois que le « modèle », c’est le bon sens. En gros : l’Etat à sa place, le marché à sa place, une régulation raisonnable et un protectionnisme raisonné. Inutile de vous dire que ce modèle qui n’est pas un modèle est justement ce dont nos « élites » ne veulent pas entendre parler. Leur stratégie : utiliser l’ultra-libéralisme comme repoussoir de l’étatisme forcené, et réciproquement. Et ça dure depuis 100 ans… »
Ajoutons qu'un des artifices du système consiste à s'abriter derrière la prétendue "science" économique.
Ni les libéraux, ni les collectivistes n’ont rien à faire avec la défense des identités et souverainetés françaises et européennes.
Leurs dogmes, pour la plupart utopiques et irréalisables, quant ils ont pu être appliqués, s'en sont révélés, consciemment ou non, les ennemis.
Les libéraux, de « droite » ou de « gauche » défendent en général, avant tout, les intérêts de leur classe sociale (la bourgeoisie, plus ou moins « bobo », et sa mentalité d’épicier et/ou de rentier).
Croire sincèrement à un Grand Matin du « vrai » libéralisme aujourd’hui, après que l’histoire économique ait démontré que l’égalité des chances au départ est une fable bisounours, c’est aussi naïf que de succomber au mythe du Grand Soir, chez les voisins d’en face, après avoir lu « Le livre noir du communisme ».
Les collectivistes, dont l’influence a beaucoup baissé compte tenu de l’échec des pays communistes, sont essentiellement représentés, curieusement, non parmi le petit peuple que défendait jadis la gauche, mais parmi les « avantagés » de l’étatisme social-libéral ou libéral-social, parmi les assistés et certains fonctionnaires, parmi les étudiants-poil-aux-dents et les gosses de riches en mal de rébellion boutonneuse.
Et qui représente encore, justement, le peuple, le « pays réel » ?
Les « petits » : artisans, commerçants, ouvriers, « prolos » divers et variés, employés, agriculteurs sur petites exploitations, petits retraités, etc.
Que veulent tous ces gens (aux alentours de 80 % de la population, probablement) ?
Que le politique reprenne le dessus sur l’économique et sur les idéologies.
Qu’on arrête toutes les conneries soviéto-libérales et qu’on mène une politique équilibrée entre :
- la libre entreprise raisonnable (celle qui n’a pas le droit de fabriquer et de vendre n’importe quoi, sous le seul prétexte théorique libéral de la liberté absolue d’entreprendre),
- la juste rémunération du travail et du mérite,
- la solidarité et la justice entre les différentes catégories sociales,
- la protection contre les abus du libéralisme (libre-échange déséquilibré détruisant notre économie par l’exposition à une concurrence avec les pays à bas coût de main-d’oeuvre, encouragements à l’immigration pour pousser à la déflation salariale « compétitive », excès délirants de la finance et de la rente…),
- comme de l’étatisme et du fiscalisme (assistanat hyperbolique et ouvert au monde entier, excès du « maternage » moralisateur en matière de santé et de sécurité, hypertrophie de la Fonction Publique et gabegie népotique…),
- et l’intervention de l’Etat, qui ne peut être limitée aux fonctions régaliennes, dans la mesure où les grandes stratégies industrielles, énergétiques, d’infrastructures, etc., si elles doivent être conduites en concertation avec le secteur privé, ne peuvent lui être abandonnées purement et simplement.
Pour cela, sont préalablement nécessaires :
- le retour aux frontières politiques, économiques et financières, aux Etats-nations, à la souveraineté nationale pleine et entière, notamment en matière de création monétaire,
- l'annulation des dettes publiques, que leur ampleur rend irremboursables, sans parler de leur illégitimité (forfaiture de la loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973) et la renégociation des dettes privées (« euthanasie du rentier » sans états d’âme, si son capital n’est pas investi dans des entreprises nationales, productives de richesses réelles), la nationalisation des banques sans reprise des dettes spéculatives,
- la dissolution ou la réorientation en profondeur de tous les organismes supranationaux vecteurs des effets négatifs du libre-échange mondialisé : UE, FMI, Banque Mondiale, OMC, etc.,
- la poursuite des échanges internationaux avec une monnaie non indexée sur les métaux précieux (l'étalon-or, notamment, fondé sur un métal trop rare et inégalement réparti dans le monde, est connu pour avoir favorisé la thésaurisation et la rente et donc, l'exploitation des pauvres par les riches ; voir les révolutions industrielles) et ne présentant malgré tout aucun des inconvénients de « l’étalon-dette » que nous connaissons (c'est-à-dire, les monnaies fiduciaires et scripturales obéissant au mécanisme des changes flottants, créées à partir de rien et pourtant vendues fort cher par la finance privée) : Silvio Gesell, le premier, avait imaginé une telle monnaie alternative, baptisée IVA, « International Valuta Association » (voir pages 287 et suivantes – pages 83 et suivantes du fichier PDF où mène ce dernier lien),
- la réindustrialisation nationale à but d’autosuffisance, sinon d’autarcie, tant civile que militaire,
- la suppression des syndicats et la re-création des corporations professionnelles, adaptées de celles qui existaient sous l’Ancien Régime,
- la réémigration pacifique, négociée et aidée, d’au moins 90 % des allogènes installés ou nés en Europe, vers leurs pays d’origine,
- et d’abord, fondamentalement, le préalable à tout : l'éjection de la clique de profiteurs, de boutiquiers, de technocrates, de médiocres arrivistes, de sans-imagination, de sans-couilles qui prétend, comme Christine L’Hagarde, nous imposer toujours plus de grisaille, toujours plus d’idéologie « TINA » (« There Is No Alternative » : il n’y a pas d’alternative - à la mondialisation libérale -, expression prêtée à Margaret Thatcher), toujours plus de soumission à ses intérêts et à ses profits.
Bref, une politique économique mesurée, faisant appel tant à l’initiative privée qu’à l’intervention étatique.
Il paraît que cela a fonctionné, pendant des milliers d’années, un peu partout, avant que des intellectuels aux perruques poudrées et aux idées farfelues ne viennent expliquer au paysan aux mains calleuses comment tenir sa bêche, et au maître artisan héritier de l’efficacité de ses aïeux comment rationaliser sa production.
Le tout, pour qu'en réalité, l'absence de corps intermédiaires imposée par la loi Le Chapelier permette aux libéraux, instigateurs et grands bénéficiaires de la Révolution Française, d'atomiser l’homme et de libéraliser le marché du travail ; c’est-à-dire, d'abaisser les coûts salariaux dans les relations de riche à pauvre.
D’où les révolutions ultérieures.
Mais les syndicats, le droit de grève et les conventions collectives ne remplaceront jamais les corporations de l’Ancien Régime, parce qu’ils ne reflètent plus les anciennes communautés socio-professionnelles organiques.
Ils ne font qu’organiser en lobbies idéologiques et en garanties contractuelles anonymes, l’opposition à la toute-puissance du sacro-saint Marché.
Autant dire qu’ils participent de la déliquescence, plutôt que de la combattre.
On le voit bien, à l’heure où manifestent en masse des pseudo-protestataires, pour le maintien des avantages attendus du système et non contre ce système qui, pourtant, crée les inconvénients dont ils se plaignent.
Pseudo-protestataires qui, en réalité, ont été avalés depuis plusieurs générations par le consumérisme ambiant, voire l’exaltent.
Comme l’écrivait Nietzsche, le prolétaire n’est qu’un bourgeois en devenir.
Nous y sommes. Libéralo-soviétisme.
Il ne s’agit plus que de se partager un gâteau devenu trop petit pour l’avidité de tous.
Bref.
J’entends d’ici les habituels cris d’orfraie de la « droite d’argent » (les « nationaux-libéraux ») : « bouh, scandaleux, espèce de communiste, la vérité c’est que tout vient du trop d’Etat, des fonctionnaires, du socialisme, blablabla… ».
Eh bien non, Messieurs les tartuffes.
TOUT ne vient pas QUE d’un excès d’Etat-providence et de collectivisme. Oh que non.
Il va bien falloir un jour que vous sentiez la poutre qui obture votre oeil unique, au lieu de reprocher à certains, moins boutiquiers dans l’âme, la paille que seraient, selon vous, des concessions à votre repoussoir exclusif.
La gauche, le socialisme, le collectivisme, l’Etat providence, la gabegie fiscale, le trop-plein de fonctionnaires, la politique des politiciens, ne sont pas l’explication principale des délocalisations et de la désindustrialisation.
Ils ne sont pas non plus l’explication exclusive, loin de là, de l’énormité de la dette publique.
Ils ne sont toujours pas l’explication exclusive, loin de là, du chômage, de l’immigration-invasion, des excès de la finance, de la pollution, de la corruption, du népotisme qui règne dans les milieux consanguins des affaires et de la politique, etc.
C’est votre merveilleux libéralisme, tendance « néo » mais peu importe tant le ver a toujours été dans le fruit, qui, avec sa privatisation de la création monétaire, créatrice d’intérêts injustifiés pour la finance privée, son libre-échangisme mercantile, insoucieux de l’intérêt des peuples, son cynisme darwinien (ou tendance « néo » : pareil, peu importe) pesant sur les salaires, totalement irrespectueux des petits et des sans-grades, jouant l’immigré contre le « de souche », le pays à bas coût de production contre la patrie, le profit immédiat contre le gain à long terme et même souvent contre la santé, les copains et les coquins contre l’intérêt général ; c’est votre merveilleux libéralisme, qui est en grande partie responsable de la situation.
Alors oui, pour ma part, aucun doute, aucune hésitation, je préfère une certaine gauche à cette pseudo-droite qui n’a de nationale que le nom qu’elle se donne elle-même.
Entre gens sincères, on se reconnaît.
Alors que le bourgeois, lui, ne connaît, avant tout, que son intérêt.
Son intérêt qui, trop souvent, n’est pas celui du peuple.
Il est nécessaire de se désolidariser tant du collectivisme que du libéralisme, d'extirper de son cerveau ces deux utopies, soeurs dans ce même matérialisme destructeur d’humanité, à rejeter la primauté donnée à l’intérêt individuel, à retrouver les valeurs éternelles, les identités et les solutions qui ont fait la France.
Il serait bon, également, de relativiser l’importance de l’avoir et de privilégier l’être. Qu’emporterez-vous, dans votre tombe ?
Retenons, dans le domaine économique, les solutions éprouvées de tous les temps, et non uniquement les utopies des idéologies libérale et marxiste.
La révolution se fera d’abord dans les têtes et dans les coeurs.
Il faut donc boycotter les supermarchés du prêt-à-penser et du prêt-à-sentir, même quand leurs démarcheurs se présentent parmi nous en essayant de nous faire croire qu’ils sont des nôtres.
Tout est une question de valeurs et, dans une société normalement organisée, l’économie ne doit pas prévaloir sur le politique, c’est aussi simple que ça.
La mentalité mercantile, qu’elle soit mercantiliste au sens strict ou libre-échangiste, n’est pas porteuse de valeurs suffisantes pour fonder une société (sauf une société anonyme, ce que nous voyons aujourd’hui au plan mondial).
Il existe aujourd’hui, à gauche comme à droite, un clivage entre ceux qui défendent leurs intérêts catégoriels, et ceux qui défendent les intérêts du peuple (et de la nation, au sens étymologique de groupe humain de même origine et de même culture).
Les premiers nommés se retrouvent dans le socialisme libéral et dans le libéralisme social, alibi d’un système ayant abouti à l’alliance objective du libéralisme et du soviétisme ; leurs idiots utiles respectifs, idéologues crédules ou hypocrites, étant les libéraux « purs et durs » et les socialistes « réellement de gauche ». Leur système est voué à l’écroulement.
Les seconds, eux, sont l’avenir.
Les lignes bougent, les convergences deviennent conscientes.
Il existe, notamment, une gauche nationale et elle est même en développement.
Ce qui est normal, puisque la gauche socialo-libéralo-marxiste ne défend plus le peuple depuis longtemps.
La gauche historique, celle du mouvement ouvrier et du syndicalisme révolutionnaire, réactions aux révolutions industrielles, n’est d’ailleurs pas particulièrement marxiste. Elle est socialiste et populaire et le marxisme ne convainc pas tous ses membres.
Jusqu’au marxisme d’un Georges Marchais, défendant, malgré l’alignement internationaliste, l’ouvrier français contre l’immigration.
On finirait, sous le déluge de propagande UMPS-NPA et médias, par oublier que Ledru-Rollin, Louis Blanc, Proudhon, Blanqui, Georges Sorel (celui-ci témoignant des hésitations de l’époque entre marxisme et « national-populisme »), ont existé, que Jaurès a été cité par le FN lors d’une récente campagne électorale, que le vote à gauche dans le Sud-Ouest, par exemple, n’est souvent que l’expression d’un attachement viscéral, enraciné, aux solidarités traditionnelles ; comme l’était la première révolte des Canuts de Lyon en 1831, contre « les féodalités de l’argent », contre la monarchie bourgeoise libérale écrasant le petit peuple…
L’internationalisme marxiste n’a pas, loin de là, convaincu et entraîné toute la gauche française (un bon quart des congressistes de la SFIO en 1920, n’ont pas voté l’adhésion à l’Internationale Communiste).
Un Jacques Sapir est, de nos jours, l’illustration d’une vision souverainiste et protectionniste, bien que de gauche (si cet homme large d’esprit voisine, au Parti de Gauche, avec le déplaisant internationaliste Mélenchon, c’est pour des raisons qui lui sont personnelles, mais qui ne transparaissent pas dans ses écrits), de l’économie française.
Aucun grand parti politique de gauche ne représente encore la gauche nationale, mais cela pourrait venir, compte tenu de la progression de la crise et du fait que bien des électeurs penchant « du côté du coeur » commencent à réaliser que l’immigrationnisme et l’internationalisme sont peut-être des mensonges du même ordre que la négation de l’Holodomor et du Goulag à l’époque du PCF aligné sur Moscou…
Je le répète, les lignes commencent à bouger. Il y a beaucoup de gens sincères et naïfs à gauche. Laissons-leur le temps de réaliser qu’ils ont été bernés.
Dans l’immédiat, au-delà d’une tendance déjà dissidente, notamment présente au sein du journal Marianne, encore infectée de miasmes de la gauche « coco », voilà quelques exemples de « gauche nationale » :
- Organisation socialiste révolutionnaire européenne
Il est aisé de constater qu’il y a de nombreuses convergences entre cette mouvance et « nous » (c'est-à-dire la soi-disant « extrême-droite », en réalité, les patriotes : identitaires, nationalistes, européistes des nations, souverainistes, anti-matérialistes, et même les royalistes, les nostalgiques et les romantiques - bref, toute la galaxie que les belles âmes hypocrites de gauche comme de droite, spécialistes de l'anathème incantatoire, diffamatoire et intéressé, rangent dans la catégorie des « fachos »).
Mais quand je dis « nous », j’exclus radicalement les « nationaux-libéraux », qui font passer leur idéologie libérale avant leur sentiment national.
Leur véritable chapelle est l’UMP.
Ils traitent de « communiste » quiconque critique les méfaits imputables à l'application de leurs dogmes ?
Il veulent des réformes et non une révolution ?
C'est donc bien qu'à supposer qu'il soit amendé selon leurs désirs, le système leur convient ?
Qu'ils crèvent avec lui, alors.
03:28 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Politique | Lien permanent | Tags : leap, dette, révolution, gauche, droite, élites, souveraineté, solutions, silvio gesell, système | Facebook | | Imprimer | |