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12/04/2020

Finement con

28/03/2014

Continuité historique

Petit bréviaire anti-binaire.

Allez voir, notamment, à 59' 00" (au sujet de l'Ukraine, jusqu'à « révolution nationale contre révolution internationale », formule constituant le meilleur résumé, pourtant apparemment binaire également, de la partie à quatre - au moins - qui se joue dans ce pays).

Et puis démerdez-vous, tiens. ;-)

15/12/2013

Violences policières disproportionnées à Rome

La police a chargé et matraqué hier un groupe de Forconi, manifestants pacifiques (probablement liés à Casapound) venus protester devant le siège romain du Parlement européen, en scandant « Italie, nation, révolution ».

Plusieurs ont été blessés, d'autres arrêtés et celui qui s'exprime à la fin de cette vidéo affirme qu'il n'est pas vrai que la police soit solidaire des protestataires, qu'elle enlève ses casques et se joigne aux manifestants ; qu'en réalité, ceux qui sont partisans d'un retour à la souveraineté nationale sont radicalement privés de toute possibilité de s'exprimer.

 

Ces gens très sympathiques se trompent de cible. Le Parlement européen, seul organe (pseudo-)démocratique de l'UE, n'a quasiment aucun pouvoir. Ils feraient mieux de s'en prendre à leur propre gouvernement, lequel enchaîne l'Italie à une Union européenne néo-libérale et mondialiste qui n'est que l'émanation des élites corrompues de ses pays membres.

Attaquer le Régime à Bruxelles ou pire, à Strasbourg, n'a guère d'intérêt : il n'y entretient que des coquilles vides, où résonne l'écho de décisions prises à l'échelle nationale, même si beaucoup de souverainistes se plaisent à croire que Barroso et Van Rompuy seraient plus puissants que Merkel et Hollande...

De même, si on peut certes s'en prendre à une multinationale à son siège social de New York ou de Londres, il est plus efficace de frapper ses intérêts localement, là où elle opère concrètement. Au siège, tout se dilue dans l'irresponsabilité feutrée de bureaux situés dans des gratte-ciels, et même nuire aux principaux dirigeants n'empêcherait pas l'entreprise de se poursuivre. Sur le terrain, en revanche, il est possible (par des blocages, des grèves...) de lui causer des préjudices affectant directement ses profits.

L'objectif peut être international, mais les actions doivent être nationales. A l'échelle régionale contre nationale, parallèle de niveau inférieur et en miroir, mais de même portée stratégique, le mouvement des Bonnets Rouges est un exemple et une preuve d'efficacité dans ce domaine.

23/07/2013

Italie : l'éminence grise de Beppe Grillo prédit une révolte sociale

Gianroberto Casaleggio, cofondateur du Mouvement 5 Etoiles (M5S), était interrogé, il y a quelques jours, par le journaliste Gianluigi Nuzzi. La Reppublica s'en est fait l'écho hier.

L'entretien, repris par le blog de Beppe Grillo, est intéressant dans son ensemble, notamment quant au rôle d'Internet dans l'organisation de la dissidence politique et sociale, à la déconnexion entre classe politique et volonté populaire, et à la démocratie directe. En voilà la traduction Google et la vidéo (en italien uniquement, désolé).


 

Extrait final (le plus marquant) :

« Nuzzi : Comment changera notre pays ? Scénarios ?

Casaleggio : Je pense que le pays subira dans les prochains mois, je ne sais pas combien, un choc économique. Un choc qui pourrait conduire à une redéfinition de la représentation politique, ou bien à une réorientation de la politique, de problèmes politiques à des problèmes à caractère social : désordres, révoltes. Donc, quelque chose qui ne peut pas être dominé par la politique.

N : Une guerre civile ?

C : Non, pas une guerre civile. Sûrement, le genre de situations difficiles à contrôler, du point de vue de l'ordre public. Le pays a besoin d'un virage et ce virage est lent à venir, alors que l'économie continue de se détériorer de manière significative. »

20/04/2013

Beppe Grillo contre les médias

Reportage diffusé le 18 avril 2013 à 20 H 45 sur France 2.


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Beppe Grillo est décidément d'actualité (ce qui n'est pas l'objet de ce blog, mais pour une fois...). Décidément, la Manif pour tous, c'est partout, de plus en plus, c'est tant mieux et ça terrifie nos élites, qui s'empressent d'évoquer le fâââchisme :

« Le chef du mouvement contestataire 5 Etoiles (M5S), Beppe Grillo, a appelé aujourd'hui les Italiens à le rejoindre devant le parlement pour protester contre la réélection du président Giorgio Napolitano, qu'il a qualifiée de "coup d'Etat".

Giorgio Napolitano a été réélu pour un second mandat à la tête de l'Italie après avoir accepté de se porter candidat à la demande des responsables de plusieurs formations politiques pour sortir le scrutin de l'impasse.

Beppe Grillo, qui avait déjà attiré des dizaines de milliers de sympathisants à Rome avant les élections législatives des 24 et 25 février, a déclaré qu'il quittait immédiatement le nord de l'Italie où il se trouve, à 650 kilomètres de Rome, pour se rendre au parlement.

Une comparaison avec la "marche sur Rome"

"Il y a des moments décisifs dans l'histoire d'une nation", a déclaré l'ancien humoriste sur son blog dans un message intitulé "Appel aux Italiens". "Je serai ce soir devant le parlement. J'y resterai autant que nécessaire. Nous devons être des millions."

Il a qualifié de "coup d'Etat" la décision des représentants du centre-gauche, du centre-droit et des centristes d'appeler samedi Giorgio Napolitano à la rescousse pour sortir le pays de l'impasse. Ses propos ont été critiqués par le reste de la classe politique, certains comparant sa décision de manifester devant le parlement à la "marche sur Rome" de Benito Mussolini avant sa prise de pouvoir en 1922. »

Source

08/04/2013

Italie : l'establishment international contre Beppe Grillo

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Malheur à celui par qui le scandale arrive, le proverbe ne se dément pas. L'un des valets médiatiques les plus zélés du « Système » nous apprend ce matin que Goldman Sachs, dans sa grande sagesse, trouve problématique la propension du peuple italien à refuser que ses élites corrompues continuent de faire des affaires en rond :

« "Plus que Chypre, c'est le facteur Grillo qui devient le vrai problème de l'Union européenne", a estimé récemment l'économiste de Goldman Sachs, Jim O'Neill ».

Bien sûr, si le Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo refuse toute alliance avec les partis dits traditionnels (comme si la pourriture était une tradition pour faire fonctionner le pays), c'est, selon Les Echos, une erreur politique et économique lourde d'une paralysie dont il faut lui imputer toute la responsabilité.

Responsabilité, c'est bien le mot. Celui qui ne vient aux lèvres des larbins de la partitocratie que lorsque le capital de ses maîtres est en jeu. Investir dans un pays, dans un peuple, c'est nettement moins rémunérateur que de lui sucer la moëlle en externalisant la production et en diminuant les salaires, en faisant supporter par les contribuables les dettes nées de l'achat de la paix sociale et de l'immigration-invasion, tout en privatisant les profits exonérés d'impôts dans des paradis fiscaux... A part ça, la responsabilité, c'est pour les autres.

Et notre Pravda économique de nous vanter la sagesse, aussi, de Matteo Renzi, nouvelle figure de proue alternative du parti de centre-gauche intitulé sans rire, à sa création en 2007, Parti Démocrate, dont le secrétaire général Pier Luigi Bersani vient de gagner piteusement les élections législatives avec, pour toute la coalition de centre-gauche pompeusement baptisée Italie Bien Commun, moins de 30 % des voix à la Chambre et moins de 32 % au Sénat, ce qui ne lui permet pas de former un gouvernement.

A en croire Les Echos, Renzi, tronche de premier de la classe qui serait devenu présentateur du vingt heures, bref tout pour plaire aux entubeurs de masses laborieuses, et qui vient de s'insurger vertueusement contre la prétention du M5S à appeler un chat un chat, incarnerait l'alternative politique souhaitable pour l'Italie, passant bien sûr par un gouvernement d'union nationale sous forme de compromis avec la coalition de centre-droite (c'est fou comme l'union nationale est une belle expression pour cocufier les nations, vous ne trouvez pas ?).

Renzi, dont le canard échotier oublie naturellement de nous rappeler qu'il est mouillé dans un scandale de favoritisme à l'emploi remontant à l'époque de sa présidence de région en Toscane, pour lequel il a été condamné en première instance, même si, faute de preuves suffisantes, sa condamnation a été ridiculement faible. Encore un modèle de probité politique digne de notre confiance, croyez-en la presse bien-pensante.

Lire la suite

11/03/2013

Beppe Grillo est un homme honnête

... pour ceux qui en doutaient. Merci au Scriptoblog ici, et encore ici.

 

 

 

14/05/2012

Prémices révolutionnaires

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« Le gouvernement italien va élever le seuil d'alerte dans toute la péninsule après les attaques contre un dirigeant d'entreprise et un bureau de l'agence de perception de l'impôt. L'armée pourrait arriver en renfort.

"On se serait cru dans les années 1970", affirme la sénatrice Sabina Rossa, fille d'un syndicaliste tué par le groupe terroriste d'extrême gauche des Brigades Rouges. À l'instar de la Grèce, l'Italie suffoque sous la pression de l'austérité. Certains n'hésitent pas à user de la violence pour exprimer leur colère. À tel point que le pays craint de revivre les heures noires des années 1970 et 1980, dites "les années de plomb", avec la montée d'un activisme politique violent.

Cible de ces attaques, les symboles de la politique d'austérité. Samedi [12 mai 2012], deux cocktails Molotov ont été lancés contre un bureau de l'agence de perception de l'impôt Equitalia dans la ville de Livourne (nord-ouest de l'Italie). La veille, des heurts ont éclaté devant un autre bureau de l'agence à Naples. La semaine dernière, un responsable d'Equitalia avait été pris en otage pendant quelques heures par un commerçant avant que ce dernier ne se rende à la police.

Lundi [07 mai 2012], c'est le PDG d'une filiale du géant public italien Finmeccanica spécialisé dans le nucléaire qui a été blessé aux jambes par un tireur qui l'a visé en pleine rue à Gênes (nord-ouest de l'Italie). Vendredi [11 mai 2012], un groupe anarchiste a revendiqué l'attentat, "dédiée" à Olga Ikonomidou, une anarchiste détenue en Grèce et a annoncé un projet de sept autres actions. Dans sa revendication, il promet de s'en prendre ensuite à Finmeccanica, le deuxième groupe industriel du pays. "Finmeccanica, c'est la mort et l'exploitation", écrit-il dans une lettre de quatre pages. Ces mouvements de colère font suite aux mesures d'austérité mises en place par le gouvernement Monti qui traque les fraudeurs et les évadés fiscaux et augmente les impôts.

Conséquence : le gouvernement italien va élever le seuil d'alerte dans toute la péninsule. Une circulaire a été envoyée à tous les services concernés a déclaré la ministre de l'Intérieur Anna Maria Cancellieri dans un entretien aux quotidiens La Repubblica et Il Corriere della Sera.

"Jeudi est prévue une réunion du comité pour l'ordre et la sécurité" au cours de laquelle sera présenté "un paquet de propositions", a-t-elle indiqué. Afin de défendre les bureaux de Finmeccanica et les agences fiscales d'Equitalia, l'armée italienne pourrait être appelée en renfort.

Le ministère de l'Intérieur craint un risque "d'escalade". De son côté, le grand patron de Finmeccanica a fait part de son inquiétude, estimant qu'il y a un "danger de déstabilisation sociale lié aux difficultés économiques du pays et un risque d'instrumentalisation des faits dans un but idéologique".

Comme en Grèce, la résistance à l'austérité semble devenir de plus en plus violente en Italie à mesure que la pression des services fiscaux s'intensifie. Il y a trois mois, alors que le Parlement grec devait voter en faveur du plan d'austérité imposé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, des heurts avaient opposé des manifestants à la police. Une violence qui a également gagné l'Espagne où des incidents avaient éclaté à Barcelone en mars dernier. »

Source

29/04/2012

Le FN en voie de finisation

Le logo bleu du parti italien de la « dédiabolisation », 1995

 

Marine de la SARL Le Pen et son entourage multiplient les déclarations sur un éventuel changement de nom du Front National.

Déjà, le 12 avril 2012, tout en affirmant que son « objectif » était « d'arriver au second tour » (pas de bol, c'est loupé, et largement), elle disait au Monde, à ce sujet : « On veut faire un rassemblement pour les législatives. Si c'est un succès, si cet élargissement devient une réalité, c'est une réflexion que l'on aura ».

Que l'on aura, ou qu'on a déjà ?

Toujours ce discours « stratégique », toujours cette communication politicienne cousue de fil blanc.

Déjà, pour sa campagne présidentielle, MLP a fait disparaître de ses affiches le nom de son parti et son logo.

Pour les législatives, ce sera le « Rassemblement bleu Marine » et plus si affinités (voir aux environs de 8'00). Si affinités avec qui ? De la part de quelqu'un qui veut faire imploser (ou exploser, on ne s'embarrasse pas de sémantique) l'UMP ? Devinez.

Plus amusant encore - enfin, c'est selon -, alors que les Français sont demandeurs d'une parole politique vraie et sincère, sans langue de bois médiatique, loin de l'électoralisme partitocratique et de ses figures imposées ou plutôt communément admises par ses acteurs, le magazine Challenges nous apprenait, le 24 avril 2012, qu'en réalité Louis Aliot (Monsieur Marine) a déposé « en toute discrétion » à l'INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), le 12 janvier dernier, le nom « Alliance pour un rassemblement national ».

Vous, je ne sais pas, mais pour ma part, cette onomastique mercatique (« c'est chié, hein ? », comme dirait Jack Lang pastiché par Laurent Gerra), alliée à une stratégie transparente, me rappelle furieusement un certain Gianfranco Fini.

Comment s'appelait le parti de ce grand homme ? Ah oui, « Alleanza Nazionale » (Alliance Nationale). Tiens, déjà.

Et où en sont-ils, maintenant ?

Sans abuser d'une comparaison qui n'est pas parfaite et à laquelle ne tiennent que les gauchistes obtus, puisque le FN n'a jamais rien eu (pas plus que moi, je le précise au passage) de « néo-fasciste », notons quand même que le MSI (Mouvement Social Italien) était solidement implanté dans le paysage politique italien depuis le début des années 1970, sous l'impulsion de Giorgio Almirante, quand celui-ci passa la main à Fini (1987).

A partir de 1994, Fini décide de se « dédiaboliser » (encore : déjà !) et entre au gouvernement de Silvio Berlusconi. Au congrès de Fiuggi en 1995, du MSI naît l'Alliance Nationale. Le colossal succès électoral de 1996 fait croire à Fini que sa stratégie, consistant à multiplier les reniements et les gages d'honorabilité bien-pensante, est la bonne. Il ne cesse alors de couler son discours dans le moule du conformisme le plus politiquement correct, le plus libéral et le plus atlantiste.

Le logo du MSI, la flamme tricolore qui avait d'ailleurs été copiée par le FN en France, est conservé (on ne sait jamais, des fois que ça continuerait à amener des voix...), mais intégré sur le mode mineur dans un macaron à dominante... bleue. Même si ce bleu n'est pas un bleu marine.

Bref. Tout ça pour quoi ?

Dissoute en 2009, l'Alliance Nationale se fond dans Le Peuple de la liberté, mouvement au nom aussi attrape-tout que celui de l'UMP chez nous, aussi creux que son président Berlusconi et au logo (là aussi) bleu.

Fini, qui a clairement joué sa carte personnelle pendant toutes ces années où, comme en France la SARL Le Pen (dans un autre genre), il a renié son passé, trahi ses amis qui ont vainement essayé de s'en relever politiquement, un peu comme chez nous à travers le MNR, le Parti de la France et la Nouvelle Droite Populaire ; Fini, donc, est fini, comme la « droite nationale » italienne a été laminée par son action.

Je sais, Fini fini, c'est facile ; mais c'est vrai. Après avoir été plusieurs fois ministre et avoir participé à la rédaction du traité de Lisbonne, il est encore président de la Chambre des députés, mais a été en conflit avec Berlusconi après avoir mangé trop longtemps au même râtelier, scandale immobilier et autres bagatelles à la clé, et voit désormais son salut personnel dans le centrisme.

Devenu un politicien-savonnette comme les autres, il a créé récemment un énième mouvement-parti, Futur et liberté pour l'Italie (tout un programme). Vous vous doutez que, contrairement à son nom, la finalité de ce gadget éphémère n'est pas le service de la nation et du peuple italiens, mais tout simplement celui de ses dirigeants qui, comme toute la classe politique, visent avant tout la meilleure place devant la gamelle.

Alors certes, me diront les marinolâtres, il n'existe aucune preuve que leur idole et son parti se dirigent vers un destin similaire à celui du triste sire Fini.

C'est vrai. Les preuves ne se constituent qu'au fil du temps et ce qui n'est pas encore arrivé ne peut donc être démontré d'avance.

Mais les indices s'accumulent, vous ne trouvez pas ?

20/09/2011

Myret Zaki : « Le coup de grâce viendra des États-Unis »

 

Encore un entretien avec cette épatante journaliste économique suisse (je sais, je sais, d'origine égyptienne ; mais là, franchement, on s'en fout), que je découvre, cette fois, avec presque un mois de retard :

 

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Pour la journaliste genevoise, l’effondrement du système financier américain achèvera les économies occidentales. Un krach dont l’Europe sortira renforcée. Etranglée par le franc fort, la Suisse n’aura d’autre choix que rallier l’UE.

Christian Rappaz : « L’Occident est-il en faillite ? » Un titre racoleur ou reflet de la réalité ?

Myret Zaki : Tous les pays du G7 affichent un taux d’endettement équivalent ou supérieur à 100 % de leur PIB, se révèlent incapables de rembourser leurs dettes et de payer les retraites à leur population. Faillite est donc bien le terme approprié.

Va-t-on assister à une cascade de défauts de paiements des Etats, y compris des Etats-Unis ?

Nous allons assister à la faillite des Etats-Unis, pas de l’Europe. Celle-ci, on ne le dit pas assez, reste la première puissance commerciale du monde, devant la Chine. Je sais que cela peut paraître iconoclaste au moment où tous les regards sont braqués sur la Grèce, le Portugal, l’Italie ou l’Espagne, mais contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, l’effondrement du système monétaire américain reste le plus grand péril planant sur le monde. A mon avis, celui-ci se produira au plus tôt dans les mois qui viennent, au plus tard en 2014.

Après les pays du sud de l’Europe, c’est pourtant la France qui est dans la tourmente…

Simple manœuvre de diversion de la part de spéculateurs maîtres en manipulation. Un coup classique, déjà éprouvé contre la Grèce : on se positionne à la baisse en Bourse, on fait courir des rumeurs propres à semer la panique sur les marchés puis on encaisse les bénéfices. Autre avantage du stratagème, pendant que le monde est au chevet de la France et de l’Europe, pourtant beaucoup plus solvables que les Etats-Unis, ces derniers continuent à se financer à bon marché et à détourner l’attention de leur désastre financier.

Vous ne croyez pas à l’effondrement de l’Europe ?

Pas une seconde. Quiconque spéculerait sur une faillite de la zone euro perdrait son temps. L’épargne est importante en Europe, qui profite également du soutien des banques centrales asiatiques, chinoise en particulier. Le pari à faire est au contraire une vente à découvert contre tous les marchés en dollars.

Les Américains accusent pourtant l’Europe de tous les maux actuels…

Beaucoup de gens croient naïvement que les deux blocs sont amis et solidaires. C’est une illusion. La guerre économique fait rage et discréditer l’euro au profit du dollar, devenu une monnaie de singe pourtant, fait partie de la stratégie des Etats-Unis, dont dépend leur solvabilité. L’autre consiste à tromper les investisseurs pour cacher la situation désastreuse du pays. Mais ce déni ne durera pas éternellement.

Tromper ?

Les Etats-Unis estiment leur dette souveraine à 14.500 milliards de dollars. Avec l’endettement des ménages, elle culmine en réalité à 60.000 milliards et même à 200.000 milliards en tenant compte du déficit fiscal à long terme. Annoncé à 9,1 %, le chômage dépasse allégrement les 20 % si l’on inclut les chômeurs découragés de longue durée. On estime à 45 millions le nombre d’Américains dont les logements auront été saisis au terme de cinq ans de crise immobilière. Ces gens sont sortis du circuit économique. Enfin, l’inflation est donnée à 1,3 % alors que les économistes critiques l’évaluent autour de 5 %.

Barak Obama se vante pourtant du succès que connaissent les nouvelles émissions de bons du Trésor sur la dette malgré la perte de la note triple A des Etats-Unis…

Que peut faire le président d’un pays en défaut ? Critiquer les agences de notation, mettre en doute leurs calculs, nier les évidences, répéter que son pays reste le meilleur, faire du marketing en somme. Pour moi, c’est une tactique du désespoir. La vérité est moins romantique. Grâce à sa planche à billets, c’est la Réserve fédérale américaine elle-même (Fed), qui se rue sur les bons du Trésor américain. De 800 milliards de dollars en 2006, le passif de la Fed approche 3.000 milliards aujourd’hui. Bientôt, cette machine infernale s’arrêtera et, avec elle, la supercherie. A la seconde même, les taux de la dette souveraine exploseront, provoquant la strangulation financière du pays.

Une banqueroute qui emportera forcément l’Europe avec elle ?

Dans un premier temps. Mais l’Europe sortira grandie de ce krach. Contrairement aux Etats-Unis, qui n’ont aucun plan budgétaire crédible, l’Europe met en vigueur des mesures d’austérité. Elle est aussi beaucoup mieux positionnée sur les marchés des pays émergents, les seuls à créer de la croissance.

A vous entendre, c’est la fin de l’empire américain ?

Un empire qui n’a plus les moyens de préparer une opération militaire d’envergure n’est plus un empire. Les Etats-Unis vont perdre leur statut de super puissance et le dollar, celui de monnaie de référence. Bientôt ramené à la valeur d’un billet de Monopoly, le billet vert ne connaîtra plus d’appréciation durable. N’en déplaise aux économistes genevois, qui n’aiment pas cette idée, les pays dotés de monnaies fortes deviendront la nouvelle référence, dans un monde multipolaire et multimonétaire.

Et la Suisse dans tout ça ?

La hausse structurelle du franc continuera à pénaliser son économie et l’adhésion à l’Union européenne apparaîtra comme la seule façon de résoudre le problème à long terme. Si l’Angleterre, engluée en raison de sa propre crise avec sa livre sterling, franchit le pas, ce ne sera alors qu’une question de temps pour que la Suisse suive.

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