14/05/2012
Prémices révolutionnaires
« Le gouvernement italien va élever le seuil d'alerte dans toute la péninsule après les attaques contre un dirigeant d'entreprise et un bureau de l'agence de perception de l'impôt. L'armée pourrait arriver en renfort.
"On se serait cru dans les années 1970", affirme la sénatrice Sabina Rossa, fille d'un syndicaliste tué par le groupe terroriste d'extrême gauche des Brigades Rouges. À l'instar de la Grèce, l'Italie suffoque sous la pression de l'austérité. Certains n'hésitent pas à user de la violence pour exprimer leur colère. À tel point que le pays craint de revivre les heures noires des années 1970 et 1980, dites "les années de plomb", avec la montée d'un activisme politique violent.
Cible de ces attaques, les symboles de la politique d'austérité. Samedi [12 mai 2012], deux cocktails Molotov ont été lancés contre un bureau de l'agence de perception de l'impôt Equitalia dans la ville de Livourne (nord-ouest de l'Italie). La veille, des heurts ont éclaté devant un autre bureau de l'agence à Naples. La semaine dernière, un responsable d'Equitalia avait été pris en otage pendant quelques heures par un commerçant avant que ce dernier ne se rende à la police.
Lundi [07 mai 2012], c'est le PDG d'une filiale du géant public italien Finmeccanica spécialisé dans le nucléaire qui a été blessé aux jambes par un tireur qui l'a visé en pleine rue à Gênes (nord-ouest de l'Italie). Vendredi [11 mai 2012], un groupe anarchiste a revendiqué l'attentat, "dédiée" à Olga Ikonomidou, une anarchiste détenue en Grèce et a annoncé un projet de sept autres actions. Dans sa revendication, il promet de s'en prendre ensuite à Finmeccanica, le deuxième groupe industriel du pays. "Finmeccanica, c'est la mort et l'exploitation", écrit-il dans une lettre de quatre pages. Ces mouvements de colère font suite aux mesures d'austérité mises en place par le gouvernement Monti qui traque les fraudeurs et les évadés fiscaux et augmente les impôts.
Conséquence : le gouvernement italien va élever le seuil d'alerte dans toute la péninsule. Une circulaire a été envoyée à tous les services concernés a déclaré la ministre de l'Intérieur Anna Maria Cancellieri dans un entretien aux quotidiens La Repubblica et Il Corriere della Sera.
"Jeudi est prévue une réunion du comité pour l'ordre et la sécurité" au cours de laquelle sera présenté "un paquet de propositions", a-t-elle indiqué. Afin de défendre les bureaux de Finmeccanica et les agences fiscales d'Equitalia, l'armée italienne pourrait être appelée en renfort.
Le ministère de l'Intérieur craint un risque "d'escalade". De son côté, le grand patron de Finmeccanica a fait part de son inquiétude, estimant qu'il y a un "danger de déstabilisation sociale lié aux difficultés économiques du pays et un risque d'instrumentalisation des faits dans un but idéologique".
Comme en Grèce, la résistance à l'austérité semble devenir de plus en plus violente en Italie à mesure que la pression des services fiscaux s'intensifie. Il y a trois mois, alors que le Parlement grec devait voter en faveur du plan d'austérité imposé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, des heurts avaient opposé des manifestants à la police. Une violence qui a également gagné l'Espagne où des incidents avaient éclaté à Barcelone en mars dernier. »
22:09 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Psychologie, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : prémices, révolution, italie, impôts, attaques, perception, armée, renfort, austérité, activisme, cocktails molotov, equitalia, naples, livourne, finmeccanica, pdg, attentat, seuil d'alerte, sécurité, escalade, déstabilisation, résistance, grèce, union européenne, espagne | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
les frigos sont vides, les gens n'ont plus rien à perdre? trés bien.
Écrit par : hoplite | 17/05/2012
Par contre, "en face", ils ont beaucoup à perdre:
Pouvoir, argent, vie...
Les appétits vont trés vite être aiguisés.
Écrit par : Three piglets | 17/05/2012
Oui, cela n'est pas étonnant, et je ne vois pas comment la France pourrait échapper au même sort. Pour le moment, ça va encore bien: il y a des kilomètres de bouchon sur l'autoroute pour aller au ski, les terrasses des cafés sont bondées ; ahhh que la vie est agréable, que la vie est douce...!
Mais je ne comprends pas les espoirs de révolution.
Telle qu'elle est pensée, une révolution remet en cause la propriété et l'ordre social. En cela elle échouera inlassablement. A l'instar de 1848 et 1870.
Telle qu'elle réussit, une révolution est la prise de pouvoir d'une élite sur une autre qui veut prendre sa place. A l'instar de 1789 et 1830.
Mais telle qu'elle se déroule effectivement, une révolution ce sont les saccages publics, les pillages, les exactions policières, les extorsions auprès de la population civile, les violences arbitraires, les glorifications d'icônes... Pour ensuite tout repartir comme avant.
C'est idéologiquement tellement lié au concept de l'Homme nouveau, du Changement... Mais j'ai du mal à comprendre l'Espoir de manière générale, alors...
Écrit par : Eve Kendall | 20/05/2012
Il faut ajouter l'attentat devant un lycée en Italie .
Plusieurs hypothèses :
l'acte isolé
la mafia
le terrorisme (voir les "jambisations" évoquées dans l'article plus haut ) par des groupes extrémistes de tout bord plus ou moins manipulés ( stratégie de la tension).
l'Afp privilégie l'acte isolé
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gDYeycteyUwTcuvqKsYTv4MIoX8Q?docId=CNG.a48b43be41ac06e3e5c19d7d6dc6ac57.891
Belga balance entre la mafia et le retour des années de plomb
http://www.rtl.be/info/monde/europe/879269/italie-attentat-devant-un-lycee-deux-suspects-interroges-par-la-police
Écrit par : alain21 | 20/05/2012
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