21/12/2011
Vous avez dit : « confiance » ?
« L’effet boule-de-neige qui entraîne l’Europe dans un précipice, ne s’applique pas aux États-Unis, qui continuent à être perçus comme le placement de dernier recours. C’est une question de confiance. »
Georges Ugeux, ancien vice-président de la bourse de New-York, le 14 décembre 2011
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« Ce Mur sert une fin utile et il sera encore là dans cent ans. »
01:28 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Propagande, Psychologie | Lien permanent | Tags : système, confiance, parallèle, chute, mur, berlin, etats-unis, urss | Facebook | | Imprimer | |
17/12/2011
Les Etats-Unis, parangon des droits de l'homme
Merci à @Eisbär pour le lien vers cette vidéo de Russia Today (America), du 12 décembre 2011. Les donneurs de leçons des élites américaines épinglés par les méchants Russes :
J'y ajoute celle-ci, non sous-titrée, où on peut voir les flics new-yorkais empêcher les journalistes de faire leur travail, pendant qu'une armée de condés yankees malmène les manifestants pacifiques d'Occupy dans un « atrium » du World Financial Center.
A 2' 00, apparaît même un policier en train de filmer ces journalistes. Pourquoi donc ?
On se croirait en Chine...
Pendant ce temps, Occupy tentait de bloquer les principaux ports de la côte Ouest, ce qui a encore donné lieu à des dizaines d'arrestations (parfaitement arbitraires, le droit de manifester étant garanti par la Constitution des Etats-Unis - les quelques manifestants venant armés servant d'alibi aux autorités et étant souvent des agitateurs professionnels ou des policiers en civil).
Lucy Kafanov, journaliste interrogée à la fin de cette dernière vidéo, dit s'attendre à « une explosion du mouvement » Occupy au printemps prochain.
02:37 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : etats-unis, droits de l'homme, occupy, wall street, arrestations, brutalités policières | Facebook | | Imprimer | |
16/12/2011
« Les banquiers sont les dictateurs de l’Occident »
Infâmes gauchistes molestant des défenseurs de la loi et de l'ordre
Traduction d'un article de Robert Fisk paru le 10 décembre 2011 dans le journal anglais The Independent, dont il est le correspondant à Beyrouth :
« Écrivant depuis la région même qui produit plus de clichés, au mètre carré, que n’importe quelle autre "histoire" - le Moyen-Orient -, je devrais peut-être marquer une pause avant de dire que je n’ai jamais lu autant de conneries, autant de radotage absolu, que je ne l'ai fait sur la crise financière mondiale.
Mais je ne vais pas me retenir. Il me semble que l’information sur l’effondrement du capitalisme a atteint un nouveau périgée que même le Moyen-Orient ne peut dépasser, pour ce qui est de l'obéissance pure aux mêmes institutions et "experts" de Harvard qui ont aidé à provoquer toute cette catastrophe criminelle.
Commençons avec le "Printemps arabe" - en soi, une déformation verbale grotesque du grand réveil arabo-musulman qui agite le Moyen-Orient - et les parallèles tocards avec les protestations sociales dans les capitales occidentales. Nous avons été submergés de rapports sur la façon dont les pauvres ou les défavorisés de l'Occident ont "pris une feuille" du livre du "printemps arabe", dont les manifestants, en Amérique, au Canada, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Grèce ont été "inspirés" par les énormes manifestations qui ont fait tomber les régimes égyptien, tunisien et - jusqu'à un certain point - libyen. Mais ce sont des bêtises.
La véritable comparaison, inutile de le dire, a été éludée par les journalistes occidentaux, si prompts à vanter les rébellions anti-dictateurs des Arabes, si soucieux d'ignorer les protestations contre les gouvernements occidentaux "démocratiques", si prêts à tout pour dénigrer ces manifestations, pour suggérer qu'elles ne font simplement que copier la dernière mode dans le monde arabe. La vérité est quelque peu différente. Ce qui a conduit les Arabes, par dizaines de milliers puis par millions, dans les rues des capitales du Moyen-Orient, était une demande de dignité et un refus d'accepter que les dictateurs locaux sous domination familiale, possèdent leurs pays. Les Moubarak et les Ben Ali et les Kadhafi et les rois et émirs du Golfe (et de Jordanie) et les Assad ont tous cru qu'ils avaient des droits de propriété sur leurs nations entières. L'Egypte appartenait à Moubarak Inc., la Tunisie à Ben Ali Inc. (et à la famille Traboulsi), la Libye à Kadhafi Inc. Et ainsi de suite. Les martyrs arabes contre la dictature sont morts pour prouver que leurs pays appartenaient à leur propre peuple.
Et c'est cela, le véritable parallèle avec l'Occident. Les mouvements de protestation sont en effet dirigés contre le Big Business - une cause parfaitement justifiée - et contre les "gouvernements". Ce qu'ils ont réellement deviné, cependant, quoique un peu tard, c'est qu'ils ont investi depuis des décennies dans une démocratie frauduleuse : ils ont consciencieusement voté pour des partis politiques - qui ont ensuite remis leur mandat démocratique et le pouvoir du peuple aux banques et aux traders de produits dérivés et aux agences de notation, tous trois soutenus par la coterie négligée et malhonnête des "experts" des universités les plus cotées d'Amérique et des "think tanks", qui maintiennent la fiction que c'est une crise de la mondialisation plutôt qu'une arnaque financière massive imposée aux électeurs.
Les banques et les agences de notation sont devenues les dictateurs de l'Occident. Comme les Moubarak et Ben Ali, les banques croyaient - et croient encore - qu'elles sont propriétaires de leurs pays. Les élections qui leur donnent le pouvoir sont - à travers le manque de cran et la collusion des gouvernements - devenues aussi fausses que les scrutins derrière lesquels les Arabes ont été forcés de s'aligner décennie après décennie pour consacrer leurs propres propriétaires nationaux. Goldman Sachs et la Royal Bank of Scotland sont devenus les Moubarak et Ben Ali des États-Unis et du Royaume-Uni, chacune engloutissant la richesse du peuple dans des récompenses factices et des bonus pour leurs patrons vicieux, à une échelle infiniment plus rapace que leurs cupides dictateurs-frères arabes ne pouvaient l'imaginer.
Je n'ai pas eu besoin d'Inside Job de Charles Ferguson sur BBC2 cette semaine - bien qu'il y ait aidé - pour m'apprendre que les agences de notation et les banques américaines sont interchangeables, que leur personnel passe sans heurt d'agence à banque et à gouvernement américain. Les gars des notations (presque toujours des gars, bien sûr) qui avaient noté AAA les subprimes et dérivés en Amérique sont maintenant - via leur influence toxique sur les marchés - en train de planter leur griffes dans les peuples d'Europe en menaçant d'abaisser ou de retirer les mêmes notes à des pays européens qu'ils avaient abreuvés d'éloges sur des criminels avant le krach financier aux Etats-Unis. Je crois que l'euphémisme tend à dominer les débats. Mais, pardonnez-moi, qui sont ces créatures dont les agences de notation effraient désormais davantage les Français que Rommel en 1940 ?
Pourquoi mes copains journalistes à Wall Street ne me le disent-ils pas ? Comment se fait-il que la BBC et CNN et - oh là là, même Al-Jazeera - traitent ces communautés criminelles comme d'incontestables institutions de pouvoir ? Pourquoi aucune enquête - Inside Job a ouvert la voie - sur ces fourbes scandaleux ? Cela me rappelle tellement la façon tout aussi lâche dont tant de journalistes américains couvrent le Moyen-Orient, évitant étrangement toute critique directe d'Israël, incités par une armée de lobbyistes pro-Likoud à expliquer aux téléspectateurs pourquoi on peut faire confiance à l'entreprise de "pacification" américaine dans le conflit israélo-palestinien, pourquoi les bons gars sont des "modérés", les mauvais gars des "terroristes".
Les Arabes ont au moins commencé à faire fi de ces bêtises. Mais quand les manifestants de Wall Street font de même, ils deviennent des "anarchistes", les "terroristes" sociaux des rues américaines qui osent demander que les Bernanke et Geithner fassent face au même genre de procès que Hosni Moubarak. Nous en Occident - nos gouvernements - avons créé nos dictateurs. Mais, à la différence des Arabes, nous ne pouvons pas les atteindre.
Le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, a solennellement informé ses compatriotes, cette semaine, qu'ils n'étaient pas responsables de la crise dans laquelle ils se trouvent. Ils le savaient déjà, bien sûr. Ce qu'il ne leur a pas dit, c'est qui était à blâmer. N'est-il pas temps que lui et ses collègues premiers ministres de l'UE nous le disent ? Et nos journalistes, aussi ? »
(Traduction par mes soins. – Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.)
19:29 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Propagande, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : robert fisk, the independent, arabes, révoltes, capitalisme, printemps arabe, occident, protestations, manifestations, occupy, wall street, dictateurs, moubarak, ben ali, kadhafi, banques, banquiers, agences de notation, gouvernements, goldman sachs, inside job, journalistes, médias | Facebook | | Imprimer | |
12/12/2011
« Pou-tine-est-fi-ni, Le-Fi-ga-ro-est-dans-la-rue ! »
Un exemplaire du Figaro (non, de Libé, ou plutôt du Nouvel Obs... enfin, je ne sais plus)
« Pou-tine-est-fi-ni, Le-Fi-ga-ro-est-dans-la-rue ! », voilà le genre de slogans que devrait glapir la grande presse française aux mains du capital, qui prend ses désirs russophobes pour des réalités.
Par exemple, après s'être réjoui de ce que les dernières élections législatives aient constitué « un sévère revers pour le parti de Poutine », ce bon Pierre Avril - un grand romantique, même sa coiffure en témoigne, hahaha ! -, n'a rien trouvé de mieux que de titrer, dans Le Figaro :
« Russie : un élan démocratique s’oppose à Poutine »
« Poutine ébranlé par une contestation sans précédent ».
On voit que le journal favori de l'UMP rejoint dans le trip révolutionnaire anti-Poutine les gauchistes de Rue89 et les fans du Parti Communiste Russe.
Alors que, avec un système de vote à la proportionnelle (système que ne pratique plus la France de l'UMPS, adepte du scrutin majoritaire, on se demande pourquoi) Russie Unie, le parti de Poutine, a, contrairement aux prévisions de Pierre Avril, conservé la majorité absolue à la Douma avec 49,32 % des voix, un score que lui envieraient tous les partis de France, les médias occidentaux estiment qu'il n'y a pas de démocratie en Russie, rien que des fraudes massives, et que « Poutine ne fait plus rêver les Russes ».
Alors que, suivant l'opposition russe elle-même, les manifestants du 10 décembre à Moscou, ville la plus peuplée d'Europe avec près de 15 millions d'habitants dans l'aire urbaine selon Wikipédia, étaient « 40.000 » et que, selon 20minutes, ils étaient « entre 25.000 et 50.000 », Pierre Avril, lui, en voit « quelque 50.000 », puis « entre 50.000 et 80.000 ». Comme bien des médias occidentaux. Des « manifestations monstres », vraiment ? Allez donc voir les photos de la « révolution des neiges », comme l'appelle Alexandre Latsa... Vous en rigolerez avec moi, tout en tirant les leçons d'une indéniable usure du pouvoir, comme le fait Xavier Moreau qui, par ailleurs, dénonce dans le détail l'influence occidentale sur ce raout manqué.
A en croire les propagandistes inavoués de la ligne Brzezinski-Soros, Poutine serait effrayé par cette véritable marée humaine (comme Sarkozy, je suppose, par le million de manifestants contre la réforme des retraites à l'automne 2010, dans un pays deux fois moins peuplé...) et n'oserait rien dire, tant la vérité lui aurait éclaté à la figure.
Bah, désolé, Messieurs les augures, il n'en est rien. Non seulement il ne se sent pas si contesté que ça et dit que les fraudes électorales sont mineures (N.B. : en France, ça n'existe pas, bien sûr), mais encore Medvedev a ordonné une enquête (N.B. : en France, on fait mieux, hein) et enfin, eh bien tout simplement, Messieurs les larbins de Washington, allez vous faire foutre.
Heureusement, quelques voix plus objectives se font entendre, à commencer par celle de Philippe Migault, chercheur à l'IRIS :
« Ce qui me frappe, c'est la manière dont est interprétée cette élection... Il serait question d'une montée en puissance de l'opposition, mais de quelle opposition parle-t-on ?
Les trois autres partis représentés à la Douma sont loin d'être démocratiques, au sens où l'on entend en Europe occidentale. Il ne faut donc pas s'imaginer que ce sont des forces progressistes :
- Russie Juste est plombée par un certain nombre d'affaires de corruption ;
- Le Parti libéral-démocrate de Russie, dirigé par Vladimir Jirinovski, est ultranationaliste ;
- Le Parti communiste a, lui, des dizaines de millions de morts sur la conscience.
L'opposition politique n'est donc pas une référence, et il n'est pas certain que les Russes gagneraient au change si Russie Unie perdait la préférence populaire.
Quant aux libéraux, qui ont des valeurs semblables à celles de l'Union européenne, à savoir l'économie de marché et la démocratie, ils ne font que 3% des voix. »
Comme d'habitude, c'est encore chez nos amis de Realpolitik.tv qu'on trouve l'analyse la plus synthétique, celle qui prend le plus de recul :
« Les élections législatives marquent à n’en pas douter, un ancrage définitif de la Russie dans un modèle de développement démocratique autonome, éloigné des influences occidentales. La baisse de Russie Unie était prévisible tant le résultat de 2007 fut exceptionnel, avec plus de 60% des voix. Le parti au pouvoir conserve une confortable avance sur ses rivaux. L’importance de ces élections n’est pas dans cette baisse de Russie Unie, qui n’empêchera pas, de toute façon, Vladimir Poutine de gouverner pendant son prochain mandat. Ce qui compte avant tout, c’est le rejet massif de l’influence occidentale par le peuple russe. Les moyens engagés par les ONG américaines l’auront été en pure perte. Même à Moscou, le parti Yabloko, considéré comme le plus libéral, recueille à peine 10%. La nouvelle classe moyenne russe ou les milieux populaires, lorsqu’ils n’ont pas voté Russie unie (49,7%), ont voté communiste (KPRF : 19,15%), Russie Juste (parti proche de Russie Unie : 13,16%) ou pour les ultra-nationalistes de Vladimir Jirinowski (LDPR : 11,7%). Au total, plus de 90% du corps électoral russe rejette l’influence occidentale.
La Russie semble définitivement guérie de son engouement pour le modèle occidental du début des années 90. Le modèle consumériste, si visible à Moscou, n’est pas venu à bout à bout de l’âme russe. Les trois millions de fidèles qui ont défilé devant la ceinture de la Vierge dans toute la Russie, attendant pendant des heures, la nuit et dans le froid sont là pour en témoigner. Les Russes, soutenus en cela par leurs élites reconstruisent leur identité autour du christianisme, ce qui est également une rupture nette avec l’Occident ou la laïcité militante est devenue religion d’État.
Absence de partis pro-occidentaux à la Douma, reconstruction de l’identité russe autour du christianisme, piété populaire, refus de l’affrontement civilisationnel, interdiction du prosélytisme homosexuel, c’est le modèle européiste au complet qui est rejeté par le peuple russe et ses élites dirigeantes. Paradoxalement, c’est un modèle de développement qui pourrait inspirer les sociétés européennes enfoncées dans une crise autant économique que morale. »
A méditer par les droitards qui trouvent sympa le fils d'oligarque propriétaire de France Soir, le journal qui se réjouit de ce que le Centre Carnegie de Moscou parle de « crise politique grave », parce que ce type a dit qu'il voterait pour Marine Le Pen... On a les amis auxquels on ressemble.
16:52 Écrit par Boreas dans Crise, Géopolitique, Politique, Propagande, Stratégie | Lien permanent | Tags : médias, occidentaux, russie, élections, législatives, manifestations, vladimir poutine, russie unie, pierre avril, le figaro, zbigniew brzezinski, george soros | Facebook | | Imprimer | |
11/12/2011
FED : 30.000 / BCE : 274
Drapeau de style aussi écossais que la suite
Y a pas à dire, dans le domaine de la propagande, les Ricains sont ultra-compétitifs. Un véritable exemple pour les sous-doués que nous sommes.
Ça fait maintenant deux bonnes années qu'ils nous bassinent avec la crise de la zone euro et que, décidément, nous faisons trop les cons pour piger.
Selon leurs exemplaires médias, relayés par des modèles d'objectivité anglais comme le Telegraph et le Financial Times, nous serions dans la merde la plus noire qu'on ait jamais connue. Nous serions les pays les plus endettés de la planète, nous aurions les économies les plus pourries au monde, nous traînerions avec la Grèce, l'Espagne, l'Italie, le Portugal et l'Irlande, voire avec la France et l'Allemagne, des boulets intraînables, nos banques seraient les plus vérolées de la collection printemps-été-automne-hiver, tout ça ne mériterait que dégradations de notes en rafale et déplacements d'urgence de Timothy Geithner, afin de nous apprendre les rudiments de l'économie à l'américaine et du simple bon sens.
Sans parler de notre atavique incapacité à nous mettre d'accord pour marcher un minimum dans la même direction, malgré les leçons de démocratie, de commerce et de fédéralisme que veut bien donner le bienveillant Oncle Sam, depuis soixante ans, à notre Union européenne qu'il a portée sur les fonts baptismaux, encouragée, soutenue, tenté par tous les moyens de mettre périodiquement à jour comme les meilleurs systèmes Microsoft, mais toujours contrarié en tout cela par notre infinie nullité, par notre indécrottable socialisme, par notre insane volonté de mettre en place, en réalité, une pitoyable UERSS dont le monde entier ne peut que se gausser.
Les Etats-Unis, eux, vertueux parangons du poker gagnant de la monnaie-phare planétaire qui permet éternellement de tout se payer sans rien payer, de la financiarisation audacieuse d'une économie appuyée sur Wal-Mart, l'industrie militaire et la Silicon Valley (cette dernière donnant une plus-value insurpassable à des ordinateurs et des téléphones fabriqués en Chine et revendus à des gogos du monde entier), des bulles exemplaires par leur démesure comme par les remèdes géniaux qui leurs sont toujours apportés par de sages Milton Friedman ou Ben Bernanke ; les Etats-Unis, eux, ne sont pas comme ça. Heureusement pour le monde.
Car aux Etats-Unis, non seulement on a l'esprit d'entreprise, on ne se laisse pas limiter par un esprit étriqué comme celui des Européens, on ne met pas systématiquement un frein à ce qui rapporte et permet à celui qui s'enrichit de faire ruisseler ses bienfaits sur ses collaborateurs, on sait reconnaître le mérite et le travail contrairement à ce que peuvent faire croire les socialistes comme Obama et les gauchistes comme ceux d'Occupy Wall Street, mais encore on est malin, bordel. Tellement finaud qu'on sait faire des compromis permettant aux nerfs de la guerre, les banques, de continuer à financer la prospérité contre vents et marées.
Eh oui, les grands principes, c'est bon pour les nigauds. Et les Etats-Unis d'Amérique nous prouvent, à nous autres sots, que dans ce domaine aussi, ils nous battent à plate couture. Il n'y a pas photo.
A tel point que le titre de ce billet a dû être condensé. Sinon, il ne tenait pas dans l'espace dévolu aux titres.
L'ampleur du score est en effet telle, qu'elle évoque davantage la longueur d'un voyage Terre-Lune qu'une raisonnable mesure de la différence entre l'intelligence et la puissance américaines et la balourdise européenne.
J'ai déjà évoqué, à plusieurs reprises, l'écrasante supériorité des dettes de l'anglosphère. C'est à croire - passons sur leur volume astronomique - qu'elles doivent être sacrément de meilleure qualité que les nôtres pour que personne ne leur accorde l'importance qu'une telle performance mérite. C'est à désespérer - passons sur le faible talent de nos journalistes et de nos économistes, décidément inférieurs en tout à leurs homologues anglo-saxons - de l'honnêteté de nos médias qui pourraient quand même reconnaître au moins une telle valeur à l'emprunt anglo-saxon, sur lequel nous devrions prendre exemple. Las ! Comme dans tant d'autres domaines, nous sommes sans doute trop accablés par un écart aussi humiliant.
Quand même, depuis 2008, 30.000 milliards de dollars de planche à billets pour la FED, contre seulement 274 milliards de dollars pour la BCE (si on prend un dollar à 1,35 euro, ce qui est encore optimiste par les temps qui courent), il faut le dire, c'est parfaitement lamentable. C'est la honte, je ne crains pas de le dire, moi.
Et encore, non contents de ne faire que 274 malheureux milliards, nous trouvons le moyen de nous plaindre que ce serait trop. Authentique.
Encore un peu, et il va falloir que les banquiers européens supplient la BCE de les aider. Pas étonnant que nous soyons dans la panade.
Où allons-nous, je vous le demande.
09:20 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : etats-unis, médias, zone euro, dollar, bailout, usa, uerss, anglosphère, dette, planche à billets, fed, bce, 30.000, 274, milliards, banques, banquiers | Facebook | | Imprimer | |
05/12/2011
Occupy : « Je suis mort de peur »
Brian Moynihan, Lloyd Blankfein et Jamie Dimon,
patrons de Bank of America, Goldman Sachs et JP Morgan Chase
« (...) Un document intéressant a été diffusé, d’abord par Chris Moody, de News.Yahoo.com, le 30 novembre 2011, puis repris par d’autres sites progressistes ou dissidents (notamment ThinkProgress.org, le 1er décembre 2011, ou RAW Story le même 1er décembre 2012). Il évoque une conférence semi-publique sinon “secrète” de la Republican Governors Association, à Orlando, en Floride, dans laquelle Moody avait pu se glisser. Cette association fait partie du réseau des courroies de transmission, essentiellement liées au parti républicain traditionnel, réseau institué en défenseur du “1%” visé par Occupy. Le 30 novembre, il y a eu une intervention remarquable, celle de Frank Luntz, un “stratège” de la communication, notamment mandaté par le parti républicain. Moody écrit :
«The Republican Governors Association met this week in Florida to give GOP state executives a chance to rejuvenate, strategize and team-build. But during a plenary session on Wednesday, one question kept coming up : How can Republicans do a better job of talking about Occupy Wall Street ?
«“I'm so scared of this anti-Wall Street effort. I'm frightened to death,” said Frank Luntz, a Republican strategist and one of the nation's foremost experts on crafting the perfect political message. “They're having an impact on what the American people think of capitalism.” Luntz offered tips on how Republicans could discuss the grievances of the Occupiers, and help the governors better handle all these new questions from constituents about “income inequality” and “paying your fair share.”»
[«L'Association des Gouverneurs Républicains s'est réunie cette semaine en Floride pour donner aux gouverneurs membres du Grand Old Party (le Grand Vieux Parti, surnom du Parti Républicain) une chance de se rajeunir, d'avoir une réflexion stratégique et de développer l'esprit d'équipe.
"J'ai si peur de cet effort anti-Wall Street. Je suis mort de peur", a dit Frank Luntz, un stratège républicain et l'un des principaux experts nationaux de l'optimisation des messages politiques. "Ils ont un impact sur ce que le peuple américain pense du capitalisme". Luntz a fait des propositions sur la manière dont les Républicains pourraient débattre des griefs des militants d'Occupy, et aider les gouverneurs à mieux manier toutes ces nouvelles questions relatives à "l'inégalité de revenus" et au "payer votre juste contribution".»]
Suivent les conseils que Luntz a donnés à ses auditeurs au niveau de la communication, pour tenter de contrer Occupy et son influence. Ces conseils relèvent de l’enfonçage de portes ouvertes, comme c’est l’habitude dans cette sorte d’exercice si caractéristique de la postmodernité, et cela venu d’un véritable maître du domaine : “Ne parlez pas du capitalisme”, “Ne parlez pas des bonus”, “Montrez de la sympathie pour les contestataires au nom des 99%”, et ainsi de suite pour les platitudes décisives du “stratège”. ThinkProgress.org, commentant cette intervention, met en évidence son importance pour les adversaires d’Occupy, avec la personnalité et la réputation de ce Luntz, et sa signification du point de vue d’Occupy…
«Frank Luntz is no minor pollster. He is considered to be one of the top political communications experts in the world, having provided consulting to many of the world’s top corporations, politicians, and special interest groups. That Luntz is admitting the impact of Occupy Wall Street and the 99 Percent and telling closed-door meetings of Republicans that it frightens him is a huge victory for the movement.»
[«Frank Luntz n'est pas un petit sondeur d'opinion. Il est considéré comme un des meilleurs experts en communication au monde, ayant prodigué ses conseils à bien des entreprises, politiciens et groupes d'intérêts particuliers du plus haut niveau mondial. Que Luntz admette l'impact d'Occupy Wall Street et des 99% et qu'il déclare lors d'une réunion de Républicains à huis clos que cela l'effraie, est une énorme victoire pour le mouvement.»]
(...) Les mots de Frank Luntz («I'm so scared of this anti-Wall Street effort. I'm frightened to death» ["J'ai si peur de cet effort anti-Wall Street. Je suis mort de peur"]) sont impressionnants de puissance pour décrire l’état d’esprit des adversaires d’Occupy ou, plus précisément, des fameux “1%”. On sent qu’il y a, dans cet exposé, la marque d’une véritable panique qui a saisi l’oligarchie financière (et, au-delà, la direction politique et l’establishment) devant ce qui est perçu comme une révolte populaire. Inconsciemment et involontairement, cet état de la psychologie de ce groupe placé au cœur du Système a toutes les chances d’alimenter Occupy par les réactions incontrôlées du groupe, par ses réflexes, par sa peur elle-même. Le commentaire de ThinkProgress.org est évident, dans le fait que l’effet d’Occupy ait engendré cette frayeur panique constitue une incontestable victoire des contestataires… Tout cela montre que l’oligarchie-Système des “1%” est dans une situation psychologique inconsciente de crainte d’une révolte, qui est presque une attente de cette révolte, voire une sorte d’incitation à la révolte, comme ces obsessions qui finissent par créer l’objet supposé, voir imaginé de l'obsession. Il y a ainsi un rapport étrange, de l’ordre du complément de courants supérieurs se nourrissant des psychologies collectives et les nourrissant elles-mêmes, pour installer cette situation. En dépit de l'importance d'Occupy qui peut paraître quantitativement faible, de sa forme qui peut apparaître incohérente – mais aussi, peut-être à cause de cela –, les circonstances et les tensions psychologiques devraient finir par créer en quelque sorte de toutes pièces une situation insurrectionnelle. Justement, les caractères insaisissables du mouvement, ou les caractères dérisoires du point de vue quantitatif, sont des occurrences qui, au lieu de limiter le mouvement, ouvrent ses perspectives dans la perception qu’en a l’oligarchie-Système dès lors qu’il se confirme qu’elle vit avec l’obsession de l’insurrection populaire. »
N.B. : l'article est aussi très intéressant en ce qui concerne les perspectives électorales américaines de 2012, avec la possibilité d'un soutien massif à Ron Paul, par-delà « droite » et « gauche », par-delà Tea Party et Occupy. Je n'ai pas repris cette partie, ni par conséquent traduit ses passages en américain, parce que cet aspect des choses est moins nouveau sur Dedefensa.org, mais je vous invite néanmoins vivement à le lire.
20:44 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : occupy, wall street, usa, frank luntz, républicains, gouverneurs, mort de peur, 99%, 1%, etats-unis, capitalisme, peuple, américain, panique, oligarchie, insurrection, populaire | Facebook | | Imprimer | |
30/11/2011
Souverainisme et rêveries eurosceptiques
« Nan, je t'assure, il faut sortir de l'euro, c'est mieux... »
Amusant, le mantra de certains, sur internet et ailleurs : « La zone euro va exploser ». Je me demande combien de fois par jour il faut le répéter pour que ça marche, parce que, depuis le temps que je l'entends ou plutôt, que je le lis, ça n'a pas l'air très efficace.
En tout cas, ce message est désormais en phase avec celui des médias du capital.
Comme quoi, le souverainisme, parfois, ça rend bien conformiste… Sauf que les médias du capital, ni celui-ci, ne sont pas devenus souverainistes, eux, si vous voyez ce que je veux dire.
Si la presse était indépendante, je serais plus disposé à la croire. Mais ce n’est absolument pas le cas.
Pourquoi, alors, est-elle aussi alarmiste que les souverainistes, depuis quelque temps ? Parce que la situation est grave ? Oh, il est vrai qu'elle est sérieuse. Bien moins grave, toutefois, que celle des Etats-Unis et du Royaume-Uni, que les marchés n'attaquent pas, eux. On se demande vraiment pourquoi.
J’ai ma petite idée.
Il faut faire peur (et éventuellement se faire peur, d’ailleurs - psychologie élémentaire) pour mieux faire accepter… quoi ? Mais ce qu’on prétend voué à l’explosion, voyons. En l'occurrence, une supranationalité renforcée des instances de la zone euro. « Limitée », mais renforcée. Avec, à la clé, peut-être, un vote à l'échelle européenne. Peur, vote... ça ne vous dit rien ?
Et qu’on ne me dise pas que c’est du « complotisme ».
La manipulation des foules a suffisamment été théorisée (par Gustave Le Bon, Bernays et Lippman, Tchakhotine, Noam Chomsky, Naomi Klein et même Bernard Werber…) et mise en oeuvre, pour rendre cette hypothèse crédible.
Je peux me tromper, bien sûr. Toujours est-il que, comme en ce moment les médias et le sémillant Nicolas Doze en particulier, moi aussi, gagné par l’eschatologisme ambiant, j’ai une vision. Sauf qu’elle est inverse.
Dans six mois ou dans deux ans, quand sera retombée l’hystérie collective entretenue par les saltimbanques terroristes du capital pour parvenir au Quantitative Easing (QE) que souhaite la haute finance, à commencer par les Goldman Sachs boys à la tête de la BCE, de l’Italie et de la Grèce (QE, qu’elle finira probablement par obtenir, quitte à sacrifier quelques banques dans l’intervalle, en attendant que Merkel cède son poste) ; quand se seront dégonflés les soufflés de la sacralisation de la dette et de l’inévitable austérité, et que la zone euro actuelle sera toujours là dans sa fuite en avant financière, malgré tous les savants augures de techniciens fossoyeurs divers et variés, le même Nicolas Doze nous dira qu’il était prévisible que le dollar s’écroulât et qu’il est heureux que notre glorieuse Eurozone ait tenu bon.
Ah, quelle rigolade ! Les visions d’hommes-troncs de la télé-poubelle courant après les ordres et le sens du vent, c’est toujours drôle, même si c'est pitoyable.
En tout cas, pendant que la bave monte aux lèvres de tous les eurosceptiques devant le spectacle anencéphale des économistes systémiques subitement mi-convertis au catastrophisme ambiant, la finance privée fait la gueule, mais tout le monde s’en fout (un passionnant article repris par Fortune sur les Hedge Funds, hier : pas un seul commentaire…).
Idem des USA, au sujet desquels on nous amuse avec des perspectives de possibilités d’intentions de velléités d’éventuelle baisse de notation, mais où les fondamentaux sont cassés sans appel, sans parler du vrai casse du siècle, celui-là, qui n’intéresse pas grand monde (c’est vrai, un éléphant sur la cuvette des toilettes, qu’est-ce que ça a d’inhabituel ?).
Bref.
« Les marchés sentent que l’on est au bout du bout et qu’il va se passer quelque chose. »
Sérieux, Mister OverDoze ?
Bah, quand on est « au bout du bout », c’est qu’on va... se faire enfiler, Mesdames Messieurs.
Désolé d’offusquer les chastes yeux de mes nombreuses mignonnes lectrices, mais c’est comme ça que ça se passe, historiquement, avec l’hyperclasse (remember 2005 : là aussi, on était « au bout du bout » avec l’UE et on sentait « qu’il allait se passer quelque chose »…).
Alors, inutile, je pense, de rêver à la fin de l’euro. Au contraire, dans l’immédiat, il est probable que nous allons avoir plus d’euro et donc, davantage d’austérité.
Mais quand la récession aura durablement entamé les exportations allemandes, je parie que même Angela Merkel suppliera la BCE de monétiser les dettes ; tout, plutôt que de perdre l’avantage commercial de l’euro (sauf si, un jour, les dettes publiques dans l’eurozone coûtaient trop cher à l’Allemagne : pour le moment, on en est encore très loin).
C’est peut-être à ce moment-là, quand l’Allemagne sera obligée de céder pour tenter de sauver ses exportations et que la haute finance satisfaite débloquera (réellement) la planche à billets, comme l'a fait la Fed il y a belle lurette, que se jouera le destin de cette monnaie.
Mais maintenant (alors qu’il suffirait de quelques petites décisions politiques pour « rassurer les marchés »…) ? C’est trop tôt.
Mariiine n’a même pas encore perdu les élections, c’est dire. Ce ne serait pas fair play.
Allez, encore un fantasme souverainiste.
Marianne, journal souverainiste degôôôche, c'est-à-dire comme un journal souverainiste dedroâââte mais-degôôôche-quoâ, fait plaisir aux lecteurs souverainistes dedroâââte, une fois de plus…
Bon, amusons-nous donc, ça ne coûte rien. Mais en réalité, si nous sortions de l’euro, que se passerait-il ?
De la théorie à la pratique, il y a un monde et ce que tous ces économistes souverainistes omettent de penser dire, c’est qu’à moins de croire au Père Noël, une sortie de l’euro ne s’accompagnerait PAS, contrairement à ce qu’il faudrait, d’un indispensable changement politique radical dans le pays concerné, permettant :
- de supprimer l’indépendance de la banque centrale et ainsi, de monétiser une partie de la dette (que celle-ci reste due en euros ou soit convertie en francs) ;
- de faire défaut sur une partie de la dette ;
- de réindustrialiser et de mettre en place un indispensable protectionnisme ; cela, d’extrême urgence ;
- de réduire ou de faire cesser les gaspillages (clientélisme, immigration-invasion...) ;
- bref, de réduire la dette et d’espérer sortir de la spirale infernale des déficits cumulés et de la croissance vertigineuse des intérêts dus aux banques privées.
Comme nos élites inchangées ne feraient donc rien de tout cela, notre si cher franc, rené de ses cendres sous les vivats de la foule souverainiste en délire, serait aussitôt attaqué sur les marchés, comme toute nouvelle monnaie nationale qui renaîtrait dans la zone euro, monnaie nationale plus faible, par définition, que l’euro.
Eh oui, c’est que l'Etat devrait continuer à s’y financer, sur les marchés, puisqu'il continuerait de faire des déficits et d'accumuler de la dette, que les changes flottants seraient maintenus, etc. Rien de changé.
Or, pourquoi ceux qui font actuellement monter les taux des OAT en euros, avec menace de perte du AAA, etc. (au fait, j'adore jargonner, comme se plaisent à le faire bien des économistes : ça permet de montrer sur quelle esbroufe technicienne repose la semi-arnaque de leur pseudo-science...) ; pourquoi, donc, ces gens se gêneraient-ils pour en faire autant, et bien pire, avec des OAT en francs, comme avec les mêmes dettes et expositions aux dettes de l’Italie et de l’Espagne notamment ?
D’autant que ne miroiterait plus, aux yeux des créanciers et spéculateurs, la perspective d’un secours via le FESF, etc. ; bref, via une zone euro possiblement solidaire.
Un problème ? Direction la schlague du FMI, direct. Et là, à mon avis, pas de décote à espérer aux frais des banques, pas de gentillesse ; rien que du dur, du brut de décoffrage… Avec, par-dessus le marché, le sourire de dromadaire de Christine Lagarde. Ô joie.
En résumé, une situation pire.
La solution, je pense, ce serait que l’euro (et l’UE) se transforment de l’intérieur, sous la pression des événements et notamment, de la montée du populisme en Europe, pour passer d’une monnaie unique à une monnaie commune et d’une dictature unioniste supranationale à une confédération limitée aux réels intérêts communs et ne portant pas atteinte aux souverainetés nationales.
A mon avis, la situation n’est pas encore mûre et la plupart des dirigeants actuels de la zone euro sont soit trop obtus et dépassés, voire corrompus, soit trop peu inquiets pour envisager des solutions aussi radicales et hétérodoxes.
Néanmoins, la crise s’accélère. Dans ce contexte de dégradation générale, une constante à ne pas négliger : ce que les politiciens veulent avant tout conserver, ce sont leurs postes, quitte à faire évoluer leur offre. Or, n’oublions pas qu’en 2012, des élections auront lieu en France et surtout, six mois plus tard, aux Etats-Unis (avec une possible surprise) ; et enfin, en 2013, en Allemagne.
Ce qui est couramment imaginé aujourd’hui n’est certainement pas ce qui sera demain. La vie détrompe, en général, toutes les anticipations.
Et si les choses ne changent pas de l’intérieur, le mode (r)évolutionnaire sera moins doux, puisqu’il devra passer par une phase de conflit pour imposer la nécessaire rotation des élites.
16:29 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Propagande | Lien permanent | Tags : souverainisme, eurosceptiques, zone euro, sortir, médias, capital, manipulation des foules, etats-unis, ue, usa, royaume-uni, dettes, bce, allemagne, angela merkel, protectionnisme, réindustrialisation, immigration, défaut, marchés, fesf, fmi, monnaie commune, élections, rotation des élites | Facebook | | Imprimer | |
26/11/2011
Naomi Klein : la stratégie du choc
Je remercie @Eisbär de m'avoir fait découvrir ce film.
18:43 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Politique, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : naomi klein, stratégie du choc, libéralisme, milton friedman, ecole de chicago, vulnérabilité, réformes, obéissance, conformisme, contrôle | Facebook | | Imprimer | |
12/11/2011
« Occupy » tout court
Trouvée sur la Toile, une fusion graphique d'Occupy et du matériel de campagne de Ron Paul
« (...) Sur le site de Occupy Wall Street, en date du 6 novembre 2011, on trouve un court reportage sur ce qui est sans aucun doute l’Occupy le plus petit des USA, avec Occcupy Mosier, dans l’Oregon. Avec une population de 430 habitants, Mosier est un bourg typique de l’Amérique profonde, rurale, l’Amérique en général oubliée ou vilipendée c’est selon…
(...) l’exemple de Mosier nous fait réaliser combien le mouvement Occupy, malgré le folklore apparent des groupes les plus médiatisés, et les commentaires qui sont à mesure, aussi grossiers et bardés de lieux communs que l’on peut imaginer de la part de la presse-Système, combien Occupy n’a absolument rien à voir avec les événements des années 1960, ni même avec les événements qu’on serait tentés de classer idéologiquement “à gauche”, – toutes ces choses qui ont été complètement récupérées par le Système et sont toujours destinées à être récupérées par le Système. Occupy Mosier est l’exemple-type de l’Amérique profonde, qui n’a pas nécessairement de vertu intrinsèque et qui est d’ailleurs en général fort méprisée par les beaux esprits, mais il s’agit bien de l’Amérique qui souffre et qui s’inscrit dans ces stupéfiantes et très récentes statistiques sur la pauvreté – en Amérique, cette lumière de la modernité… Que la consigne Occupy ait touché un tel lieu, et qu'elle y ait inspiré un tel mouvement dans un tel lieu, montrent combien le mouvement de dissidence per se rencontre une formidable attente psychologique de la population.
Certes, si l’exemple de Occupy Mosier se répand comme il a commencé à le faire, le mouvement acquerra une dimension populiste touchant toutes les catégories de la population, y compris les milieux ruraux et agricoles qui sont eux-mêmes très durement affectés par les pressions du Système et les crises que la crise centrale du Système génère. Il s’agit alors de l’entièreté de la population US, dans une dynamique où Occupy ne se distinguerait plus guère de Tea Party, tandis que la dimension du localisme interviendrait d’une façon de plus en plus dévastatrice, contre les normes du Système et ses nécessités de “centralisme bureaucratique” dont on connaît bien les caractères.
L’Amérique est un pays qui est caractérisé par des spécificités extrêmes, qui ont jusqu’ici été exploitées par le Système à son avantage, pour cadenasser ce pays et empêcher la moindre expression politique de contestation. Des nouvelles comme celle de Occupy Mosier montrent que la dynamique actuelle tend à renverser le sens de ces spécificités, cette fois contre le Système. Potentiellement, c’est une dynamique qui peut conduire à l’installation d’une dissidence générale vis-à-vis du Système, aux USA même. On se trouverait alors devant une situation inédite qui ne manquerait pas de charme. »
16:32 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : occupy wall street, etats-unis, mosier, oregon, système, amérique profonde, usa, médias, populisme, tea party, localisme, dissidence | Facebook | | Imprimer | |
09/11/2011
Michel Clouscard : le capitalisme de la séduction
Merci à @Eisbär, inlassable et irremplaçable dénicheur, pour cette vidéo vieille de près de trente ans, qui n'a pas pris une ride.
Il faut lire Clouscard (injustement oubliés, ses ouvrages non réédités sont trouvables en occasion) :
- Critique du libéralisme libertaire
- Le capitalisme de la séduction
- Mai 68, la contre-révolution libérale libertaire
Je salue l'initiative des Editions Delga, qui ont entrepris l'édition de ses oeuvres complètes.
20:13 Écrit par Boreas dans Economie, Propagande, Psychologie, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : michel clouscard, capitalisme, séduction, jacques séguéla, apostrophes, libéralisme, libéral, libertaire, féminisme, mai 1968, plan marshall, marketing, publicité | Facebook | | Imprimer | |