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08/07/2014

Pauvre Crimée...

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Plage de Crimée, 02 juillet 2014

 

Le gouvernement de la Russie n'a pas trouvé de ressources budgétaires pour le développement socio-économique de la Crimée occupée et de Sébastopol. Le programme, développé à la demande du Président Poutine, a été mis sur la « liste d'attente ».

La décision correspondante a été publiée sur le site du Cabinet de la Fédération de Russie, rapporte le Centre d'enquêtes journalistiques.

« Le projet de budget fédéral pour les trois prochaines années suppose la mise en œuvre de quarante-six programmes fédéraux ciblés en 2015, de 33 programmes en 2016 et de 27 programmes en 2017. Cinq programmes supplémentaires, qui ont été développés à la demande du Président russe, sont placés sur ce qu'on appelle communément la "liste d'attente" », dit le rapport.

Il a été précisé que, parmi des programmes reportés, figure « le développement socio-économique de la République de Crimée et la ville d'importance fédérale de Sébastopol jusqu'en 2020 ».

Les autres programmes qui ont été laissés sans financement par les autorités russes, sont : la sécurité chimique et biologique, la sécurité incendie, l'élimination de dommages environnementaux accumulés et l'élimination des conséquences du stockage d'armes chimiques.

Le gouvernement russe avait précédemment proclamé avec emphase son intention d'envoyer à la Crimée 3 milliards de dollars (100 milliards de roubles) de financement budgétaire. À l'origine, cet argent était destiné à deux projets d'infrastructures : la construction d'un port à Taman et la construction d'un pont sur la Léna dans la région de Iakoutsk [en Sibérie centrale].

Source

A ceux qui soupçonneraient cette source de relever d'un genre de propagande ukrainienne anti-russe, je recommande la lecture de cette confirmation sur le site de l'agence moscovite ITAR-TASS.

Bref, nous pouvons, une fois encore, vérifier la pertinence de l'adage suivant lequel les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

Tous ceux qui nous chantaient que l'annexion de la Crimée par la Russie de Poutine annonçait un brillant avenir économique pour la péninsule, sont désormais confrontés à la chute de la fréquentation touristique (N.B. : avant l'annexion, 70 % des Criméens vivaient du tourisme et 70 % des touristes étaient ukrainiens), compensée par... rien. Ou presque.

Une nouvelle Abkhazie est en route. Bravo Poutine.

Article d'InfoResist traduit de l'anglais par mes soins. Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.

07/07/2014

« Terroristes », c'est bien le mot (suite)

Les séparatistes pro-russes - euphémisme cher à tous les poutinophiles - du Donbass n'hésitent pas à bombarder l'armée ukrainienne depuis les églises des localités qu'ils contrôlent. Ici, il y a quelques jours, depuis un cimetière à Sloviansk (vidéo prise par ces purs héros porteurs du ruban de Saint Georges).

L'objectif ? Attirer des représailles sur les édifices religieux, permettant ainsi d'accuser les militaires de s'en prendre non seulement à des civils innocents, mais encore à la religion et aux prêtres.

Voilà les méthodes de ces salopards, que soutiennent en France le FN et la « dissidence » autoproclamée.

Source

05/07/2014

« Terroristes », c'est bien le mot

Troisième âge, drapeaux néo-russe et soviétique, public clairsemé, slogans anti-nazis, tout y est. La vitrine du terrorisme pro-russe à Lougansk, le 29 juin 2014 (évidemment nommée « marche pour la paix »).

 

Voici la traduction d’une interview donnée par Irina Kozyrieva, une journaliste de Lougansk, qui travaille pour la version Internet du journal local « Variante de l’Est ».

Irina, comment a commencé ta journée ?

Ce matin, les sirènes ont retenti. Un avion est passé, puis un second, sans doute en repérage. A son passage, j’ai entendu des tirs de PZRK (unité mobile de la DCA), les missiles ont explosé dans l’air sans toucher l’avion, notre avion. Heureusement. Dès qu’ils en voient un, les insurgés tirent, sans penser au fait qu’il puisse s’écraser sur la ville et ses habitants. Pour l’instant, si je ne me trompe pas, les explosions que j’entends se produisent dans le village de Mettalist.

Tu as employé le mot « insurgés », vous les appelez vraiment comme ça ?

Ce sont des terroristes, car des gens qui se promènent dans la rue avec des lance-missiles et qui paradent sur des blindés, il est difficile de les appeler autrement. Mais la « république populaire de Lougansk » par oukaze a interdit aux médias de les appeler autrement qu’insurgés. Dans le cas contraire, les journalistes doivent s’attendre à une justice expéditive.

Tu ne dramatises pas un peu ?

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Dmytro Yaroch : « Ni l’OTAN, ni l’UE »

 

Il est le patron. Mystérieux, résolu, incontesté pour les siens, au parcours discutable pour d’autres. Il a mené son mouvement Pravyi Sektor à travers l’épopée de la révolution ukrainienne, de la lutte clandestine aux barricades et maintenant pointe droit vers le Parlement.

Est-il un guérillero ? Un 007 à la solde de puissances étrangères ? Est-il un révolutionnaire ou un chef de bande avec du flair pour une carrière politique ? Ce qui est certain, c’est que le nom seul de Dmytro Yaroch enflamme et divise l’opinion publique au sujet de la complexe question ukrainienne, entre partisans et détracteurs. Il a accordé une interview exclusive à Il Primato Nazionale [journal en ligne italien].

Quelle est la situation actuelle en Ukraine, du point de vue social et politique ?

La situation est assez compliquée. Même avant l’arrivée de Ianoukovitch au pouvoir, nous disions que dans notre pays il existait un régime d’occupation intérieure. Pendant le gouvernement de Ianoukovitch, la nature anti-populaire de ce régime a atteint son point culminant. Aujourd’hui, après la fuite de Ianoukovitch, ce régime a craqué, mais n’a pas été entièrement démantelé. Le Parti des régions et le Parti communiste n’ont pas été interdits. L’opposition d’hier ne contribue pas à la lutte contre la corruption. On ne remarque pas encore de ces changements qui conduisent à la construction d’une société juste et solidaire.

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04/07/2014

Ukraine : unité nationale

L'excellent Denys Kolesnyk me fait découvrir Antoine Arjakovsky, un historien d'origine russe, ukrainienne et biélorusse, auteur d'un livre qui vient de paraître, intitulé « Russie-Ukraine : de la Guerre à la Paix ? », qui est le « premier livre dans le monde à être publié sur le Maïdan de cette année et à analyser les causes du conflit tout en proposant des scénarios de paix [ainsi qu'à] à dénoncer la guerre de l'information et la guerre psychologique que mène actuellement la Russie contre l'Ukraine ».

En attendant de lire ce livre, j'ai trouvé des vidéos d'Antoine Arjakovsky, la première remontant au 25 février dernier, soit juste après la destitution et la fuite de Ianoukovitch. Il s'y exprime à partir de 3' 00" :

Je ne partage pas la sympathie de M. Arjakovsky pour le premier ministre ukrainien Iatseniouk, que j'estime être en réalité l'émanation ripolinée de l'oligarchie ukrainienne antérieure au Maïdan, en affaires avec les oligarques et mafieux russes ; oligarchie, toujours présente et soucieuse avant tout de ses propres intérêts.

Néanmoins, son avis et surtout, les nombreuses informations qu'il apporte, sont intéressants. Je souligne que cet homme manifestement intègre et sincère fait beaucoup pour le rapprochement entre catholiques et orthodoxes, ce qui, en Europe de l'Est, est un facteur d'unification aussi puissant que l'inverse a pu être - et est malheureusement encore - un motif de division.

Deux autres vidéos notables (datant respectivement de fin mars et début février 2014) :

03/07/2014

Double standard poutinien

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Six mois avant de s'emparer militairement de la Crimée, le menteur pathologique du Kremlin avait, dans une lettre aux Américains du 11 septembre 2013 (dont j'avais parlé à l'époque où, comme bien d'autres, je croyais encore à la bonne foi du bonhomme), déclaré ce qui suit, au sujet de la Syrie :

« (...) Les fondateurs de l'Organisation des Nations Unies ont compris que les décisions concernant la guerre et la paix ne devaient se produire que par consensus, et avec le consentement de l'Amérique, le veto par les membres permanents du Conseil de sécurité a été inscrit dans la Charte des Nations Unies. La profonde sagesse de ce point a étayé la stabilité des relations internationales pendant des décennies.

Personne ne veut que l'Organisation des Nations Unies subisse le sort de la Société des Nations, qui s'est effondrée parce qu'il lui manquait un véritable levier. Cela serait possible si les pays influents contournent les Nations Unies et entreprennent une action militaire sans l'autorisation du Conseil de sécurité.

(...) Dès le début, la Russie a prôné un dialogue pacifique permettant aux Syriens d'élaborer un plan de compromis pour leur propre avenir. Nous ne protégeons pas le gouvernement syrien, mais le droit international. Nous devons utiliser le Conseil de sécurité des Nations Unies et croyons que la préservation de l'ordre public dans le monde complexe et turbulent d'aujourd'hui est l'une des rares façons d'empêcher les relations internationales de sombrer dans le chaos. La loi est toujours la loi, et nous devons la suivre que nous le voulions ou non. Selon le droit international actuel, la force n'est autorisé qu'en cas de légitime défense ou par la décision du Conseil de sécurité. Tout le reste est inacceptable en vertu de la Charte des Nations Unies et constituerait un acte d'agression.

(...) Nous devons cesser d'utiliser le langage de la force et reprendre le chemin du règlement diplomatique et politique civilisé. (...) »

Source

Je maudis ma naïveté de l'époque.

A ma décharge, combien de patriotes français sont-ils toujours dupes, à ce jour, de l'incurable baratineur guébiste et de ses méthodes parfaitement soviétoïdes ?

01/07/2014

« Dissident » mais pas trop

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Une belle tête de vainqueur, non ? Ah ben non, finalement...

 

Avec les clowns de la « dissidence » autoproclamée, il y a décidément de quoi rire tous les jours...

Lors de l'hilarant et pitoyable « 1er Congrès de la Dissidence à Bruxelles », on a pu voir réunie une mémorable collection de zozos quenellistes, de pseudo-penseurs et de commerçants de la provocation inutile.

Réunie... et persécutée ! N'oublions surtout pas les persécutions d'une violence inouïe - interdiction de manifester, présence policière, canons à eau : un véritable génocide ! - dont vivent médiatiquement ces fiers guerriers de la petite bourgeoisie en révolte contre « l'Empire »...

Nouvelle blague belge : un des acteurs les plus ridicules de cette pauvre pantalonnade vient encore d'ajouter à son palmarès d'histrion, pourtant déjà bien fourni, quelques arguments d'une puissance irrésistible.

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29/06/2014

Henri Regnault voit juste

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Nigel Farage, ex-trader, libertarien, icône des souverainistes français, chez Nicolas Dupont-Aignan, ou l'escroquerie politique parfaite au bénéfice de Washington

 

Je vous recommande l'intéressant numéro 27 de la publication d'Henri Regnault : LA CRISE.

Le début :

« Ici, à LA CRISE, on n’aime ni les €phobes ni les €lâtres dont les arguments simplistes laissent à penser qu’ils prennent les enfants de l’euro (vous et moi, nous tous) pour des canards sauvages, c'est-à-dire pour des imbéciles ou des naïfs. On est pour la real€politik, celle qui fait de l’euro un outil d’autonomie monétaire de l’Europe mais refuse d’en faire un instrument de repentance des peuples au nom des erreurs passées, supposées ou réelles, de leurs dirigeants.

Les €lâtres sont accrochés à l’euro monnaie unique comme la vérole l’était, dit-on, au bas-clergé breton ! Ce faisant, ils dégoûtent toute l’Europe de cette monnaie unique, transformée en instrument de torture, car orpheline d’un fédéralisme fiscal qui seul pourrait lui donner les moyens de se déployer harmonieusement. Les €phobes, qu’ils viennent du national-populisme ou du social populisme, en voulant détruire l’euro, sont les meilleurs alliés de la suprématie déclinante du dollar : le plus succulent est que certains s’affichent comme des ennemis de l’impérialisme américain et que tous s’opposent au traité de libre-échange transatlantique... alors que, de facto, ils se situent dans le camp des factotums de Washington. De grâce, pour contenir le petit hégémon économique européen (l’Allemagne) ne nous jetons pas dans les bras du grand hégémon global (les Etats-Unis) ! (...) »

28/06/2014

Business as usual

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La Russie est le 20e partenaire commercial des Etats-Unis, alors que les Etats-Unis sont le 5e de la Russie. L'UE est le 1er partenaire commercial de la Russie, alors que la Russie est le 3e de l'UE. Echanges annuels en milliards de dollars. Source : CNN, 07 mai 2014.

 

« (...) il est profondément troublant de voir l'Association nationale des entreprises industrielles [américaines] et la Chambre de commerce des Etats-Unis mener une campagne avertissant les États-Unis de ne pas prendre des sanctions unilatérales contre la Russie parce que cela pourrait nuire aux intérêts économiques américains. Les deux organisations - de puissantes citadelles du capitalisme américain - soutiennent qu'il y a peu de chances que des sanctions autonomes permettent d'atteindre des objectifs relevant de la politique étrangère des Etats-Unis. Jay Timmons, président de l'association des entreprises industrielles, prétend qu'il serait préférable de fournir au monde des marchandises et des services grâce à "des politiques favorisant le commerce et de la diplomatie multilatérale". Ce sont de jolis mots, mais les associations économiques ont une vision à court terme.

Quand la Russie était troublée par l'incertitude et le changement dans les années 1990 et même dans les années 2000, il était judicieux de s'engager et l'engagement a fait beaucoup de bien. Mais quelque chose de fondamental a changé. M. Poutine a étouffé la démocratie, a forgé un modèle économique fondé sur le capitalisme de copinage et mis en oeuvre subterfuges et subversion contre l'Ukraine. Il est déplacé de suggérer que tout ira bien si seulement nous pouvons vendre à la Russie davantage d'avions et de baskets. Cela ne changera pas d'un iota le comportement de M. Poutine. (...) »

Source (extrait traduit par mes soins)

Bref, les Etats-Unis et surtout l'Europe ont largement les moyens de claquer le museau au gang de Poutine, ce que le ministre russe de l'Economie vient une nouvelle fois de confirmer officiellement.

Pourquoi ne le font-ils pas ? Tout simplement parce que les épiciers ont peur de voir un peu baisser leur chiffre d'affaires.

Pendant ce temps, des Ukrainiens meurent. Comme d'habitude, les marchands occidentaux n'en ont rien à foutre, préférant continuer de commercer avec la Russie.

Et après, la « dissidence » autoproclamée, cette bande de larbins du Kremlin, voudrait nous faire croire que ces mêmes marchands seraient derrière « les fascistes de Kiev »... Quelle sinistre farce !

27/06/2014

Aucune confiance dans les mots de Poutine

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Poutine au KGB

 

Que les partenaires soient russophones ou pas, le Kremlin et les Occidentaux n’utilisent pas les mêmes concepts pour dialoguer, une situation qui amplifie les quiproquos politiques et diplomatiques, beaucoup plus que linguistiques. Les commentateurs russes et ukrainiens effectuent quelques mises en garde et décryptages à l’usage de leurs homologues en mal de logique.

L’origine du casse-tête devant lequel nous nous trouvons, explique l’historien Iouri Felchtinskyi auteur de nombreux essais sur l’histoire russe et soviétique, viendrait entre autres de notre confiance exagérée dans les mots. « Nous croyons que les mots qui sortent de la bouche d’un chef d’Etat ont une valeur », et constituent, de sa part, un engagement. L’histoire récente en offre pourtant plusieurs exemples contraires. Ainsi V. Poutine a déclaré en 2005 que la Russie ne se livrerait pas à une révision des frontières et n’envahirait pas la Crimée. « Et nous avons pensé qu’il croyait ce qu’il disait. De même lorsque V. Poutine dit à Obama que la Russie souhaite faire partie du monde civilisé, B. Obama l’écoute et le suit ». Mais les mots pour les chefs de l’Etat russe ou américain n’ont pas le même but. « Le mot, explique l’historien, est pour Poutine une arme, une ruse de guerre. Il s’agit d’un procédé typique d’un homme du KGB : le mot est l’outil qui permet le recrutement des agents, un instrument qui sert à tromper l’ennemi. Pour nous, les mots sont porteurs d’informations, tandis que Poutine les manie comme des instruments de désinformation. »

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