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17/06/2011

Les yeux de Joan Jett

 

Je l'avoue, dans le genre rockeuse, après Pat Benatar, celle-là, c'est ma préférée.

D'abord, parce que j'aime les femmes qui ont de beaux yeux, une belle voix et du tempérament. Et je me fous de l'éventuel mauvais goût vestimentaire et capillaire des années 80, c'est le son qui compte avant tout.

Ensuite, parce qu'il faut bien reconnaître qu'à notre époque de nullité musicale et de platitude émotionnelle, le rock, bien qu'anglo-saxon, sous-culturel et systémique (ah, les bruits de moteurs des guitares électriques, émanations de l'ère du machinisme...), est à peu près le seul produit sonore capable d'exprimer la rage, la révolte, l'énergie explosive de la jeunesse et, en quelque sorte, l'âme rebelle inconsciente de tout ce qui se dresse contre la grisaille petite-bourgeoise des larbins du système.

Je ne suis pas un spécialiste de la musique moderne, loin de là, et encore moins du rock. Donc, c'est un peu au hasard et sans prétention autre que l'illustration d'une tonalité psychologique, que je suis allé rechercher au fond de ma mémoire cette bonne vieille Joan Jett (en même temps, elle n'a que 52 ans aujourd'hui !), dont le son me plaît, tout simplement.

En effet, pour moi, le rock, ce n'est pas Roy Orbison ou les Beach Boys, musique pour pucelles anorexiques et minets à foulards. Ça doit être bruyant, âpre, puissant, rageux voire violent, et distribuer une dose d'adrénaline capable de requinquer un dépressif. Exemples :

 

Dirty deeds done dirt cheap (1990, reprise de AC/DC 1976)

 

I hate myself for loving you (1988)

Ça déménage, hein ?

Et non, je ne vous mettrai pas I love rock'n roll. Mais j'aime bien aussi.

02:51 Écrit par Boreas dans Crise, Musique, Société | Lien permanent | Tags : joan jett, rock, années 1980, rage, révolte, énergie |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! |

16/06/2011

Lame de fond

Encore un sondage... Je sais, ce n'est que cela.

Mais tout de même. Après nous avoir appris que 65 % des titulaires d'une carte d'identité française (N.B. : si vous déduisez de la population nationale un quart d'allogènes et si vous majorez donc d'autant le taux obtenu, il s'avère qu'il s'agit d'environ 80 % des Français de souche européenne) estiment qu'il y a trop d'étrangers (traduisez : d'allogènes) en France et qu'on ne se sent en sécurité nulle part, le procédé, tout contestable qu'il soit, vient de nouveau narguer la classe politique installée.

78 % des sondés se disent "révoltés" (48 %) ou "résignés" (30 %) par "la situation économique et sociale actuelle de la France" :

84 % pointent l'impact "négatif" du libre-échange mondialisé sur l'emploi, 78 % sur le niveau des salaires et 73 % sur les déficits publics :

La lucidité des personnes interrogées ne se dément pas beaucoup dans le détail, dans la mesure où, en ce qui concerne les PME, la sécurité et la qualité des produits distribués, les salariés français, l'environnement et la planète, 68 à 73 % déclarent que l'ouverture des frontières de la France et de l'Europe est "une mauvaise chose".

A 75 %, elles pensent également que cette ouverture "aura globalement des effets négatifs sur l'emploi en France" dans la décennie à venir.

65 % sont en faveur d'une augmentation des taxes sur les importations en provenance de Chine et d'Inde, et 80 % estiment qu'elle doit se faire aux frontières de l'Europe (et néanmoins 57 % aux frontières de la France, si les autres pays européens rejetaient une mesure commune).

Jacques Sapir estime « que l’on peut parler d’une prise de conscience massive, dépassant les cadres des partis politiques, et exprimées par quasiment la totalité des couches de la société. (...) Les catégories sociales où le sentiment de révolte prédomine sont les ouvriers (64%), suivis des artisans et petits commerçants (55%) et des employés (52%). Le sentiment de révolte est le plus faible pour les professions libérales et cadres supérieurs, mais il atteint néanmoins 36%. (...) il se trouve une écrasante majorité de français pour considérer que l’ouverture de l’économie a eu des conséquences néfastes. Très clairement, la "mondialisation heureuse" n’existe que dans certains journaux ou sous certaines plumes.

Les électeurs de l’UMP et du PS soutiennent quant à eux de manière importante le principe d’une politique unilatérale (58% et 56%) en dépit des positions proEuropéennes de ces deux partis. Comme on peut s’y attendre, ces positions sont plébiscitées par les personnes qui sont proches du Front de Gauche et du Front National (73% dans les deux cas). Mais, ces résultats s’inscrivent dans une tendance générale. Les chiffres du Front de Gauche et du Front National indiquent qu’ils sont plus dans une position d’influence sur la gauche et la droite modérée que dans une position d’opposition. Les résultats par catégories socioprofessionnelles confirment ce jugement. Si on retrouve 60% d’ouvriers pour considérer que la France devrait appliquer des droits de douane à ses frontières en cas de refus ou d’échec d’une solution concertée européenne, les pourcentages des artisans et petits commerçants (63%), celui des employés (57%), mais aussi – ô surprise – ceux des cadres supérieurs et professions libérales (56%) ne sont guère différents.

Il y a donc une contradiction évidente entre l’électorat et les principaux partis (PS et UMP) sur la question européenne. Par contre, le Front de Gauche et le Front National apparaissent comme bien plus en cohérence avec leurs électeurs. N’en doutons pas : si un référendum devait être organisé demain sur une telle question, il aboutirait au même désaveu de la classe politique, et des grands médias, que celui de 2005. (...)

On observe un résultat analogue quant aux conséquences du libre-échange sur le niveau des salaires.Un jugement très négatif est partagé à égalité par les anciens électeurs de Ségolène Royal et de Jean-Marie Le Pen (89%) et ne tombe qu’à 72% avec les électeurs de Nicolas Sarkozy. Les sympathisants du MODEM sont certes les moins convaincus (encore que le pourcentage soit de 72%), mais il est de plus de 80% pour tous les partis de gauche et les Verts et de 86% pour le Front National.

Enfin, l’impact sur les salariés français de l’ouverture est lui aussi jugé négativement à une très large majorité par les sympathisants de tous les partis et pas les personnes ayant voté pour les cinq candidats pour lesquels les résultats ont été comptabilisés.

Jamais la divergence entre le discours des états-majors ou des futurs candidats des partis centraux de l’échiquier politique français (PS et UMP) et leurs électeurs n’aura été aussi grande que sur la question des conséquences de la mondialisation. (...)

Le principal problème vient de la divergence entre les positions politiques affirmées du PS et de l’UMP et le positionnement de leurs électeurs. La contradiction, on l’a déjà dit, est patente et massive. Elle se renforce du fait que 64% des personnes interrogées pensent que la question du protectionnisme devrait être un sujet important lors de la prochaine élection présidentielle. Ils ne sont à l’inverse que 23% à penser que cette question n’est pas vraiment importante et seulement 5% à considérer que l’ouverture économique ne constitue pas un sujet.

Or, sur ce point, les positions des deux grands partis français sont pour le moins sujettes à caution. Si, à l’UMP, Nicolas Sarkozy avait fait durant sa campagne électorale quelques déclarations laissant à penser qu’il était en faveur d’un certain protectionnisme, elles n’ont pas été suivies d’effets. Au PS on balance entre une référence à des "écluses", voire des droits de douanes (mais uniquement contre des pays ne respectant pas les normes internationales en matière sociale, sanitaire et environnementale) et les déclarations récentes de l’un des candidats potentiels, François Hollande, qui a exclu tout recours au protectionnisme. On constate donc qu’aujourd’hui, tant la pratique des uns que le discours des autres sont à l’opposé de ce que réclament les Français.

Une telle divergence est suicidaire. Elle l’est pour chacun de ces partis qui prend le risque de passer à côté d’un thème majeur de la future campagne électorale, et ainsi de favoriser les partis qui, eux, sont beaucoup plus en phase avec l’opinion des Français, et en particulier le Front de Gauche et le Front National. Mais, cette divergence est aussi, et même avant tout, suicidaire pour la classe politique et pour la démocratie. Elle contribue à asseoir dans l’opinion l’idée que la classe politique, du moins pour ce qui concerne les "grands partis" a des intérêts et des préoccupations radicalement différents de ceux de la population. La vague populiste qui monte dans notre pays comme dans de nombreux pays d’Europe y trouvera certainement un aliment important, et peut-être même décisif dans les mois qui viennent. »

Pour ce qui est du Front de Gauche, l'internationalisme immigrationniste de ce parti m'interdit de partager l'opinion de M. Sapir qui, aussi respectables et pertinentes que soient ses analyses économiques, n'a toujours pas intégré la question de l'identité, qui est fondamentale et ne saurait se résumer à la détention d'une carte d'identité, ni même à une relative adhésion aux lois et coutumes françaises.

J'en ai d'ailleurs presque autant au service du Front National, anti-immigrationniste mais assimilationniste et donc, lui aussi, négateur, même à un moindre degré, du caractère profondément ethnique des composantes de la population française, nécessairement "de souche".

Une chose est sure : l'autisme de nos dirigeants n'a d'égal que la lucidité des Français, qui croît à mesure que la situation se dégrade.

Pour le moment, le seuil de la douleur n'est atteint (et encore, de manière souvent relative : comparez les critères de la pauvreté au XIXe siècle au "seuil de pauvreté" actuel, et vous verrez) que par une partie des classes populaires et des classes moyennes dites "inférieures" ; c'est-à-dire, par des gens qui n'ont pas les moyens de peser sur les orientations politiques et qui sont, par ailleurs, les plus sensibles à l'achat de la paix sociale par un Etat-providence encore pourvu des capacités de financer celle-ci, ainsi qu'au maintien en laisse du lumpenproletariat immigré délinquant, destiné à museler toute autre velléité de révolte.

Tout est une question de degré, ou "nécessité fait loi", comme vous voudrez.

A terme, il n'y a que deux solutions.

Un, la classe dirigeante se plie à la volonté populaire. Mais le référendum de 2005, bafoué dès 2007, a prouvé que les élections ne sont que la façade d'une partitocratie oligarchique évoluant d'un totalitarisme "soft" vers un totalitarisme "hard" (voir aussi le paternalisme ambiant et les atteintes croissantes aux libertés, en matière de sécurité et de santé publique : "radarisation" forcenée des routes, pour cacher l'explosion des atteintes aux personnes et aux biens par nos "chances pour la France" ; lois HADOPI et LOPPSI, lois sur le tabac, campagnes de vaccinations et d'alimentation...). Je ne pense donc pas que la comportement de nos "élites" changera.

Deux, lorsque les conséquences de la crise seront trop difficiles à supporter par une proportion suffisamment influente de la population (les chiffres montrent que les classes moyennes dites "supérieures" commencent à prendre également conscience de la destruction de leurs intérêts) et que les oligarchies ne disposeront plus, du fait de l'effondrement du monde anglo-saxon et, partant, de celui de sa périphérie européenne, ni de l'amortisseur social "allocations", ni de l'appui acheté du lumpenproletariat immigré délinquant, ces oligarchies seront balayées.

La lame de fond est en train de naître dans les têtes.

Elle s'incarnera en une révolution, plus ou moins pacifique, plus ou moins brutale, suivant que ses acteurs se heurteront, ou non, à une résistance plus ou moins grande.

11/06/2011

« Debtocracy »

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Plus d'informations ici.

08/06/2011

Au-dessus de la mêlée

Tout en haut, hier. Tout en bas, maintenant...

 

A Charles


Nous vivons dans un monde misérable. Misérable, car l'humain en lui-même est généralement misérable.

Regardez bien, le spectacle est éloquent.

Avez-vous vu l'état de décomposition avancée de DSK après son arrestation ? Avez-vous vu, ce lundi au tribunal, après dix jours dans sa résidence de luxe, le petit vieillard (il n'a que 62 ans) qu'est devenu cet homme puissant et respecté qui, nous dit-on faisait, au plan mondial, la pluie et le beau temps financiers, dont on nous annonçait la candidature et l'élection triomphale au poste de Président de la France ?

Personne ne vous parle jamais de ça, alors je vous en parle.

Les sodomiseurs de diptères vous parleront, eux, de la présomption d'innocence, s'indigneront qu'on puisse s'étonner de l'effondrement physique et psychologique d'une personne peut-être, selon eux, injustement accusée, et crieront à la honte et à l'inhumanité qu'il y aurait, selon eux, à souligner son abaissement en pareilles circonstances.

Comme par hasard, ces aveugles au royaume des aveugles, ainsi que leurs idiots utiles, larbins de la classe éco-politico-médiatique dominante, passeront sous silence le caractère pour le moins répandu de la présomption d'innocence (votée, on se demande pourquoi) bénéficiant aux auteurs "présumés" de comportements déviants et criminels, manifestement tout aussi répandus dans les sphères de pouvoir.

A tel point que la France entière se demande aujourd'hui si c'est Jack Lang ou Philippe Douste-Blazy (à moins que les deux n'aient à se sentir concernés) qui est visé par les déclarations de Luc Ferry.

Il est, en tout cas (sauf pour les sodomiseurs de diptères), évident que la richesse et le pouvoir font, en général, perdre le contact avec la réalité.

Qu'est une femme de chambre de grand hôtel, aux yeux des puissants de ce monde ? Strictement rien. Au mieux, un objet, éventuellement sexuel.

Qu'est une femme tout court, même mieux lotie socialement et économiquement ? Guère plus, puisque tout s'achète et que tout se commande : "servez-moi bien chaud".

Mais, pendant ce temps, malgré l'exercice de la richesse et du pouvoir, quelle adéquation entre ces privilèges et le monde intérieur des "puissants" ? Manifestement aucune, puisque, à la moindre anicroche, la baudruche se dégonfle, révélant le tout petit humain qui campe dans la cave.

DSK décomposé, puis vieilli de dix ans, après l'épisode du Sofitel, c'est l'incarnation de cette petitesse, de ce manque total de colonne vertébrale, de "développement humain". Plus rien qu'un tas de gélatine, de barbapapa explosée après avoir franchi le mur du çon.

Le guerrier, samouraï ou dans les tranchées de 14-18, a un autre vécu, un autre exercice de la richesse et du pouvoir. Il est peut-être démuni, peut-être affamé, peut-être sale, peut-être blessé, mort de toute façon aujourd'hui ; il n'en est pas moins supérieur, infiniment, aux membres de cette caste de zombies déconnectés du réel, demandeurs de tout et capables de rien.

Même sans parler de guerrier, le petit prolo qui marne tous les jours de sa vie à l'usine, la mère de famille qui rame entre son boulot et ses gosses, l'amoureux prêt à se sacrifier pour sa belle, le gamin qui se défend contre le racket à l'école, l'artisan au combat entre les taxes et les clients versatiles et radins, l'homme lambda qui cherche à savoir ce qu'il est et à sortir de l'esclavage de ses conditionnements, font preuve d'une valeur humaine, d'une vertu, d'un courage, dont seraient bien incapables nos élites invertébrées.

Qu'aucun journaliste du Système n'évoque cette question centrale est révélateur du degré de gangrène atteint par une société misérable. C'est, en soi, un scandale public presque aussi grand que l'incapacité des "puissants" à s'élever un tant soit peu au niveau de leurs responsabilités.

A contrario, l'incroyable omerta qui règne sur ce sujet est aussi le signe d'une immense fragilité. On ne parle pas de ce qui est une menace pour la pérennité de la classe dominante.

Vous vous rendez compte ? Nous sommes gouvernés par des ectoplasmes ! Il suffirait d'une petite brise pour les disperser, tant le néant fait leur substance !

Ceux, parmi les théoriciens du complot, qui prêtent aux oligarchies et à leurs plans un caractère "irrésistible", devraient méditer sur l'inanité du matérialisme.

Même si tout est relatif, pour les véritables êtres humains, l'esprit gouverne la matière, et non l'inverse. Et l'esprit n'est pas avec nos élites.

Mais, pour en prendre conscience, encore faut-il être un peu capable de dépasser les ratiocinations confortables, de nettoyer les écuries d'Augias, en un mot : de s'élever au-dessus de la mêlée.

07/06/2011

"To see or not to see", telle est la question

"L’effondrement du Système est en cours, là, maintenant, sous nos yeux. Simplement, il s’effectue d’une façon subreptice, sans solliciter précisément notre attention d’une façon descriptive. Cet effondrement ne semble pas appelé à provoquer un vacarme extraordinaire, sinon d’une façon très indirecte, par enchaînements complexes. Au contraire, le vacarme est une donnée qui trouble la perception et l’exacte mesure des événements. Par exemple, nous sommes conduit à estimer que l’importance de la déstructuration “silencieuse” de la Fed est plus grande que celle de l’effondrement de Wall Street du 15 septembre 2008 ; ou bien, la chose vue différemment, que l’effondrement 9/15 est plus important parce qu’il entraîne en effets indirects la déstructuration de la Fed (toutes les mesures de “transparence” de la Fed viennent effectivement des remous soulevés par 9/15) que par les circonstances mêmes de l’effondrement, y compris les circonstances de la crise financière et de la crise économique malgré toutes les injustices, les souffrances, etc."

Philippe Grasset

04/06/2011

Exister, c'est consommer

03/06/2011

Les méfaits des vaccinations

31/05/2011

Fukushima : 3000 milliards de doses létales dans la nature

William Blake, Les voleurs et les serpents (illustration pour L'enfer de Dante, 1824-1827)

 

« Sans attendre les dix ans que prendront le prochain rapport de l’Onu, l’AIPRI [Association Internationale pour la Protection contre les Rayons Ionisants] anticipe son second inventaire des produits de fission et d’activation des 6 réacteurs de Fukushima d’une puissance globale de 4696 Mwé. L’AIPRI, rappelant que quasiment tous les carburants "actifs" et "éteints" sont là en probable fusion, considère qu’au moins 8 tonnes de matière ont été fissionnées à Fukushima dans les 577 tonnes de combustible utilisées. Ceci signifie qu’au moins 13,8 kg de matière ont été fissionnés par tonne de carburant pour un burnup putatif moyen d’environ 13 GwJ/t. Dans cette hypothèse, les 6 cœurs "actifs" de Fukushima contiennent des produits de fission et d’activation engendrés par les explosions atomiques atmosphériques de fission. Fukushima, en outre, dispose de 3 fois plus de carburant que Tchernobyl et 4 fois plus de produits de fission. Si l’on tient maintenant compte de l’ensemble "coeurs" (577 tonnes) + le carburant "éteint" (2800 tonnes), Fukushima c’est 8 fois plus de produits de fission et d’activation que l’ensemble des essais atmosphériques de fission et 39 fois plus que Tchernobyl. En terme de doses létales potentielles par inhalation (multiplier les Bq de chaque élément par le facteur de dose et diviser le tout par 5), calculées avec les facteurs de doses OFFICIELS les plus bas fournis par l’AIEA, celles-ci correspondent au chiffre apocalyptique de plus de 3000 milliards de doses létales potentielles, dont un pourcentage indéfini est déjà équitablement réparti dans l’hémisphère nord. Sachant cela, et très inquiète pour la santé des élites dont aucun garde du corps ne sait hélas protéger les poumons, l’AIPRI lance un appel pour résoudre cette question stochastique. Combien de banquiers, savants, politiciens, propagandistes nucléaristes de tout poil subiront-ils un cancer radiologique induit avant dix ans ? »

Source : AIPRI

 

30/05/2011

La révolution des Bisounours

Depuis quelques jours, nous sommes censés être sagement entrés dans l'ère néo-post-soixante-huitarde.

"Néo-post" ? Bah oui, faut dire qu'un héritage pareil, ça ne s'oublie pas, surtout quand il reste tant d'affectueux papys et mamies pour nous en vanter les mérites.

Dans le prolongement des révoltes arabes et du mouvement des "Indignados" espagnols, c'est la "French Revolution" qu'on nous vante désormais, aussi française que son nom l'indique, aussi méditée et stratégique qu'une "black op' " de la CIA, aussi réfléchie qu'un moment de "séduction" de DSK, aussi pensée que le programme électoral de Ségolène.

"www.reelledemocratie.fr se veux être [sic] le porte parole du mouvement national naissant auprès des médias. Il centralise les communiqués des cellules régionales au moyen de réseaux humains connectés ou non à l’internet. En aucun cas www.reelledemocratie.fr ne prend de position politique. L’équipe de www.reelledemocratie.fr est autonome, ne dépend d’aucun parti politique et entend garder cet outil à la disposition du peuple", nous dit-on.

Soit. Sauf que les groupuscules gauchistes se ruent sur les braves indignés pour les récupérer dans leur giron et que le même site www.reelledemocratie.fr a publié hier un communiqué pour préciser que contrairement aux rumeurs, il se démarquait du Front de Gauche, avant que ce communiqué ne soit supprimé. La belle indépendance que voilà.

Même si d'autres groupuscules gauchistes sont manifestement déconcertés par le côté inhabituellement désorganisé du mouvement. Par sa dérangeante spontanéité.

Spontanéité du mouvement, je veux bien. Que l'indignation populaire contre l' "oligarchie politique" et les "ultra riches qui parasitent notre société" soit archi répandue, cela ne fait même pas débat, c'est une évidence. De même, que pas mal de gens soient disposés à manifester contre les objets de leur indignation.

Mais examinons un peu leurs autres motivations.

Que veulent nos "indignés" ? "Une nouvelle répartition des richesses". "L’organisation de rassemblements et d’occupations pacifiques des places publiques". "Décider ensemble des revendications et des moyens d’action (culturels, artistiques, politiques et citoyens)".

Une révolution, ça ?

Pas du tout.

Ou dans leurs rêves (c'est d'ailleurs un de leurs slogans : "Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir").

Ces braves gens s'imaginent (et ceux qui tentent de les récupérer feignent d'imaginer avec eux) qu'il leur suffira d'être gentils (ce qu'ils sont déjà, n'en doutons pas) pour obtenir, pacifiquement et à la suite de débats qui rappellent les délires participatifs du programme de Ségolène en 2007, eux-même issus de la mythologie soixante-huitarde des "AG", que les oligarchies subjuguées par tant de bonne volonté et d'inoffensive moralité apolitique, leur abandonnent, après s'être vus "rappeler (...) que le seul souverain, c’est le peuple", les rênes du pouvoir !

Evidemment, quand on a vu à la télé que Ben Ali et Moubarak sont tombés, que Khadafi est dans la panade, qu'on gobe le bobard médiatique suivant lequel ceux qui ont manifesté pour leur départ l'ont fait "pour la démocratie", qu'on zappe le fait que nombre de manifestants ont risqué leur vie ou l'ont perdue, qu'on ne veut pas voir que les révoltes arabes n'ont débouché, pour le moment, sur aucun changement politique et social concret, on est mûr pour croire qu'il suffira de camper Place de la Bastille pour "changer le monde".

On pourra même ajouter à cette incroyable croyance aux miracles, face, pourtant, à un Système qui ne recule devant rien pour se maintenir, une foi naïve dans le Vivre-ensemble et la Diversité, prônant "une approche internationaliste à l’opposé du repli sur soi et de la haine de l’autre". Foi, qui prouve que les leaders de ce mouvement de nigauds ne sont pas les victimes qu'ils prétendent incarner.

Ce ne sont pas quelques prémisses (critiques) économiques et sociales globalement justes, qui peuvent fonder une révolution.

Sans quoi, celle-ci aurait déjà eu lieu depuis longtemps.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut être apolitique (et cela, les gauchistes, même perdus dans leurs illusions dont ils n'ont toujours pas pigé qu'elles émanent du Système, l'ont bien compris, abstraitement). Une révolution, c'est le passage d'un système à un autre et on ne peut imposer un tel changement sans en avoir imaginé la forme concrète et avoir mis au point une stratégie, éminemment politique, pour le mettre en oeuvre.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut être pacifique. La guerre des classes qu'évoquait Warren Buffett en 2006, n'est pas un concours de patience entre campeurs et riverains, ni une opposition de style entre manifestants et politiciens. C'est une lutte à mort et ce ne sont pas les esclaves indiens ou chinois de multinationales apatrides, ni les chômeurs européens victimes des délocalisations, qui me contrediront.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut avoir pour objectif le partage du gâteau ("une nouvelle répartition des richesses"). La révolution, c'est la conquête. La prise des forteresses aux mains des oligarchies, l'élimination de celles-ci et l'appropriation totale du butin. Sinon, c'est la réforme, où l'on se contente de mieux profiter du Système en trouvant le moyen de mieux y prendre part. La révolution, elle, est anti-Système.

Pour renverser le Système, une révolution ne peut faire l'impasse sur la question de l'identité ni, a fortiori, verser dans l'internationalisme et l'antiracisme, qui sont deux des leitmotiv pourtant les plus éculés du Système. Seuls des inconscients, protégés des "bienfaits" de la Diversité par leur lieu de résidence privilégié ou par un autisme indécrottable, peuvent croire que l'immigration, suscitée et développée par le Système, n'est pas son instrument.

Bref, comme je le disais narquoisement au départ, depuis quelques jours, nous sommes censés être sagement entrés dans l'ère néo-post-soixante-huitarde.

En réalité, nous voyons l'émergence confuse d'une prise de conscience embryonnaire, par une partie du peuple français et notamment, de sa jeunesse, de ce que le Système est une impitoyable machine à broyer les peuples.

Aucune riposte plus appropriée que le camping sauvage sur les places publiques, assorti d'un brain storming que ne désavouerait pas l'équipe marketing d'une entreprise américaine de photocopieurs, et de la multidiffusion tous azimuts d'un package de slogans, n'est montée au cerveau de ces têtes creuses, ahuries par des décennies de communication médiatico-politique docilement avalée, avec des chips, devant le petit écran.

Les soixante-huitards et leurs descendants n'ont toujours pas compris qu'ils ne pourront s'offrir un nouveau mai 68. A la brutalité et au cynisme prédateurs, ils n'ont à opposer que la communication, parce qu'ils ont été formatés pour ne penser qu'en termes de communication.

Cette pseudo-révolte pseudo-révolutionnaire n'est donc qu'une étape sur le chemin d'une prise de conscience plus complète et surtout, de l'action.

La radicalisation ne viendra qu'avec la souffrance. La vraie.

Il faut croire que les "indignés" ne souffrent pas encore assez.

Il est vrai, aussi, que le Système tient encore.

Plus pour longtemps.

18/05/2011

Fukushima : « cauchemar » est un euphémisme

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Michael Wolgemut, Danse des morts, 1493 (Allemagne)

Gravure pour le Liber chronicarum dit “Chronique de Nuremberg” de Hartmut Schedels

Bayerische Staatsbibliothek, Munich (Allemagne)


Pendant que le satyre du FMI croupit enfin dans un endroit approprié à ses turpitudes exceptionnelles et que les naïfs Français degôôôche prennent peu à peu conscience de ce que leurs leaders sont tous des scélérats (en attendant que les rejoignent ceux dedroâââte), la vérité surgit enfin de dessous le boisseau japonais.

Une vérité à côté de laquelle le (présumé, hahaha) violeur des Sofitels fait figure de sale gosse inconscient et ses complices, de mauvais farceurs infantiles.

Une vérité qui me laisse sans mots, tant aucun superlatif, même outrancier, même carnavalesque, même fabuleux, n'est à la hauteur de la catastrophe qu'une entreprise privée criminelle, soutenue par un gouvernement corrompu, a tout fait pour dissimuler le plus longtemps possible aux yeux du monde.

Le prix en sera exorbitant, voire létal, pour le Japon, et pour le reste de la planète qui sait ?