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17/10/2014

Gabriele Adinolfi sur l'utopie eurasiste

Source (je remercie Thomas R.)

14/10/2014

Russie Potemkine

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« Une ambition désordonnée, immense, une de ces ambitions qui ne peuvent germer que dans l'âme des opprimés, et ne se nourrir que du malheur d'une nation entière, fermente au cœur du peuple russe ». Ces quelques lignes écrites par le marquis de Custine en 1839, en visite à la cour de Nicolas [Ier] à Saint-Pétersbourg résonnent toujours aussi étrangement à chaque résurgence de l'empire russe sur son « étranger proche ». « Cette nation, avide à force de privation, expie d'avance chez elle, par une soumission avilissante, l'espoir d'exercer la tyrannie chez les autres, la gloire, la richesse qu'elle attend la distraient de la honte qu'elle subit, et pour se laver du sacrifice impie de toute liberté publique et personnelle, l'esclave, à genoux, rêve de la domination du monde ». Nonobstant le solide racisme aristocratique d'un auteur du milieu du XIXème siècle dressant un tableau très pittoresque de la Russie tsariste, il n'en reste pas moins que ce carnet de voyage rappelle à l'actualité, notamment depuis le début de la crise ukrainienne.

Le traumatisme des années 90, encore là

De fait encore en grave période de privation, la Russie ne s'est toujours pas relevée du traumatisme qu'elle a connu dans les années 1990 quand le capitalisme le plus prédateur s'y est invité sans période de transition, conduisant à des inégalités économiques presque sans équivalent dans le reste du monde. Mais malgré deux décennies d'ajustements et un boom pétrolier ayant démultiplié les recettes de l'Etat, la route entre Moscou et Saint-Pétersbourg ne possède encore que deux voies par endroit, et un quart des habitants de la seconde ville du pays s'entassent toujours avec résignation dans des logements communautaires, avec souvent des rideaux en guise de séparation physique entre deux familles.

Dans les campagnes, l'eau courante un luxe, les soins médicaux, un rêve

Dans les campagnes - qui continuent de se vider à une vitesse alarmante - l'eau courante reste souvent un luxe, et les soins médicaux un rêve, la Russie étant classée 130ème en terme de qualité des soins par l'OMS, et parallèlement à un léger regain démographique ces dernières années, l'espérance de vie masculine stagne depuis des années autour de 65 ans. De même, malgré des discours rivalisant de volontarisme des politiciens, la Russie ne parvient toujours pas à exporter en quantité significative de produits manufacturés en dehors du domaine très spécifique de l'armement, malgré quelques réussites notables en matière de télécoms ces dernières années. En 2010, les matières premières représentaient ainsi près de 80% des échanges du pays avec l'extérieur...

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21/08/2014

La Russie encerclée par l'OTAN, selon Olivier Berruyer

 

L'ami @Tarkan pulvérise la désinformation berruyère :

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Le 23 avril 2014, Olivier Berruyer (OB) publie une carte des bases militaires de l'OTAN dans le monde. Puisqu'il a estampillé cette carte (en bas à gauche) du logo de son site, on pourrait croire qu'il en revendique la paternité. Même pas. En fait, il a pompé cette carte sur borgdrone.de, comme on le voit en bas à droite. Qu'est-ce que borgdrone.de ? Un site qui propose des photomontages avec Steven Spielberg et Kim Jong Un (entre autres). Question sérieux et fiabilité de la source, on fait mieux.

Mais voilà, OB publie cette carte en faisant autorité. Surtout qu'elle sert sa cause ! On imagine, naïvement, que OB, chantre de la « réinformation » a scrupuleusement vérifié tout les points indiquant une base. Même pas ! Mais regardons-y de plus près. Tout d'abord, il est extrêmement difficile d'avoir des sources fiables sur les installations de l'OTAN de par le monde, tout comme pour les bases US. Surtout qu'ici, l'amalgame est savamment entretenu par les adversaires de « l'Empire ». Si c'est US, c'est OTAN et vice-versa (on voit bien, sur la carte, qu'on parle de bases américaines avec l'insigne de l'OTAN). En fait, non, pas du tout ! Des bases comme Diego Garcia, Okinawa ou Guantanamo sont exclusivement américaines. L'OTAN n'a aucune autorité ou droit de regard dessus.

Qu'on se comprenne bien. Il n'est nullement question ici de défendre la présence militaire américaine de par le monde, ni même le Traité de l'Atlantique Nord. Seulement de rétablir la vérité, vérité que OB biaise quand ça l'arrange, pour mieux nous « réinformer ». Voici une petite liste de toutes les bases « imaginaires » de cette carte :

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07/08/2014

Bandéristes, et alors ?

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Andreï Zoubov est un historien russe, un des premiers intellectuels qui s’est prononcé contre l’annexion de la Crimée par la Russie. Professeur au MGIMO (l'Institut d'État des relations internationales de Moscou), il en a été licencié le 1er juillet 2014 pour ses opinions opposées à celles du Kremlin.

Du point de vue de l’Histoire, le mouvement nationaliste ukrainien était un mouvement nationaliste libérateur, anticommuniste.

En Union Soviétique, pour stigmatiser quoi que ce soit, surtout après la Deuxième Guerre Mondiale, il suffisait de l’appeler fascisme. Ainsi, les « banderovtsi » étaient appelés fascistes bien que ce ne soit pas vrai.

C’était une organisation nationaliste typique d'une période militaire, avec son armée et son aile terroriste. À cette époque-là, c’était courant. Bien sûr, certains chefs du mouvement nationaliste ukrainien s’inspiraient des idées de corporation de Mussolini. Mais le meilleur élève de Mussolini, c’était Joseph Staline. À mon avis, Staline était plus fasciste que Bandera et Mussolini même.

Tout nationalisme, surtout armé, est une chose terrible. Mais Bandera était mille fois moins atroce que le NKVD (police politique de l’Union soviétique) de Beria ou d’Abakoumov, luttant contre les « banderovtsi ».

Stepan Bandera habitait la région frontalière avec la Pologne, et pendant la Famine-Génocide (Holodomor), il avait vu les gens mourant de faim qui se précipitaient à travers la frontière sur le territoire polonais, et que les gardes-frontières soviétiques fusillaient. Et c’est pour ça qu’il détestait l’État soviétique.

Stepan Bandera ne luttait pas contre l’Ukraine, mais contre le système totalitaire soviétique qui tuait tout citoyen pour tout non-conformisme. C’est pourquoi tout essai de se libérer de cet État-là était déjà un élément de justice. Et en ce sens, le mouvement de Bandera est plus justifié du point de vue de la morale que le mouvement soviétique staliniste.

Et maintenant, 70 ans après, le mythe de Bandera s’est avéré très actuel. Du coup, les Russes se sont mis à avoir horreur de Bandera, du Secteur Droit (Pravyi Sektor), des massacreurs ukrainiens. Tout cela, ce sont des mythes qui empêchent les gens de réfléchir de manière critique.

Ce sont des directives d’idéologie soviétique. C’est clair. Pour les descendants des officiers du NKVD, leurs grands-pères luttaient vraiment contre les « banderovtsi ». Il y a surtout beaucoup de ces descendants en Crimée, où sont partis à la retraite d'anciens officiers du NKVD.

Pour moi, votre révolution, c’est la libération de l’Ukraine du régime soviétique voleur. C’est un grand succès. Davantage même, je crois que c’est un exemple à suivre pour nous, les Russes. Parce que pour nous, l’Ukraine est une partie de cet ancien grand État. Et maintenant elle réussit à s’ouvrir à quelque chose de plus digne. Pour nous, c’est une leçon importante. L’Ukraine se libère du soviétisme.

Vous allez en Europe. Je pense que la Fédération de Russie doit aussi aller en Europe. Il n’y a pas d’alternative à la voie européenne.

Source

(Ceci est la traduction, légèrement corrigée par mes soins, de la version condensée d'un article en russe paru dans l'Ukraïnska Pravda le 22 juillet 2014.)

24/07/2014

Europe, Russie, Etats-Unis : un ménage à trois

Au G-8 en Irlande, en juin 2013

 

Depuis des années, les pays occidentaux font comme si Moscou était devenu un partenaire démocratique acceptable, en échange de faveurs économiques que le chef du Kremlin leur dispense ou qu'il leur fait miroiter.

Les dirigeants de l'Occident ferment les yeux et acceptent d'évoluer dans la réalité virtuelle conçue dans les laboratoires de propagande de Moscou. Cela pour l'amour des affaires florissantes avec les oligarques russes ou l'espoir d'un rabais sur le prix du gaz. D'Angela Merkel à David Cameron en passant par François Hollande, les leaders des grandes puissances d'Europe occidentale ont choisi la voie facile.

L'équation est simple : personne ne met en danger sa popularité, c'est-à-dire sa politique interne – qui dépend en fait du prix du chauffage en hiver – pour des prises de position susceptibles d'ennuyer Poutine.

L'opinion publique doit réagir

Les hommes politiques européens n'ont plus, depuis longtemps, le courage de prendre position pour des principes sains, malgré l'opinion publique qui peut montrer ou même ressentir une réelle indignation envers les abus de la Russie. Elle ne manquera pas de les sanctionner par les urnes si, par exemple, le gaz devait voir son prix augmenter de manière significative. Au fond, les politiciens ne font que donner à la populace ce qu'elle mérite.

Au final, l'annexion de la Crimée, la guerre dans l'est de l'Ukraine et la recherche des coupables du crash de l'avion de la Malaysia Airlines ne sont que des sujets de bavardage autour d'une bière et de la une des journaux. Les politiciens ne risquent pas de déclencher la colère du Kremlin et de provoquer l'inconfort de leurs propres électeurs, habitués depuis plus d'un demi-siècle à une vie paisible et opulente. Le seul cas de figure qui permettrait un autre scénario impliquerait que l'opinion publique occidentale exerce une pression réelle et ferme, indiquant clairement à ses gouvernants qu'ils sont prêts à renoncer, par principe, à leur niveau de vie.

Surtout ne pas blesser la Russie

Au risque de paraître cynique, je ne crois pas qu'un tel scénario puisse advenir. Les Européens de l'Ouest sont tentés de ne pas intervenir en espérant que les vagues russes s'arrêteront à leurs frontières. Voire même à s'allier avec les Russes, à condition d'y trouver leur compte !

Et les Américains, me direz-vous ? Resteront-ils les bras croisés ? Ménage à trois ! Pendant que les Etats-Unis bayaient aux corneilles, la demoiselle Europe s'est laissé conter fleurette par le brigand russe. Eh bien, si la volage Europe préfère batifoler secrètement avec la Russie, que peuvent-ils faire ? Que faire lorsque l'épouse se lasse du mari et s'éclipse tous les jours dans la guérite du garçon de piscine ? On essaie de discuter, on la secoue un peu et, au final, on la laisse partir. Peut-être qu'elle préfère être avec un jeunot ou peut-être que cela lui servira de leçon et qu'elle reviendra repentie.

Source française

Source roumaine

(Je remercie @Erone pour le tuyau.)

29/06/2014

Henri Regnault voit juste

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Nigel Farage, ex-trader, libertarien, icône des souverainistes français, chez Nicolas Dupont-Aignan, ou l'escroquerie politique parfaite au bénéfice de Washington

 

Je vous recommande l'intéressant numéro 27 de la publication d'Henri Regnault : LA CRISE.

Le début :

« Ici, à LA CRISE, on n’aime ni les €phobes ni les €lâtres dont les arguments simplistes laissent à penser qu’ils prennent les enfants de l’euro (vous et moi, nous tous) pour des canards sauvages, c'est-à-dire pour des imbéciles ou des naïfs. On est pour la real€politik, celle qui fait de l’euro un outil d’autonomie monétaire de l’Europe mais refuse d’en faire un instrument de repentance des peuples au nom des erreurs passées, supposées ou réelles, de leurs dirigeants.

Les €lâtres sont accrochés à l’euro monnaie unique comme la vérole l’était, dit-on, au bas-clergé breton ! Ce faisant, ils dégoûtent toute l’Europe de cette monnaie unique, transformée en instrument de torture, car orpheline d’un fédéralisme fiscal qui seul pourrait lui donner les moyens de se déployer harmonieusement. Les €phobes, qu’ils viennent du national-populisme ou du social populisme, en voulant détruire l’euro, sont les meilleurs alliés de la suprématie déclinante du dollar : le plus succulent est que certains s’affichent comme des ennemis de l’impérialisme américain et que tous s’opposent au traité de libre-échange transatlantique... alors que, de facto, ils se situent dans le camp des factotums de Washington. De grâce, pour contenir le petit hégémon économique européen (l’Allemagne) ne nous jetons pas dans les bras du grand hégémon global (les Etats-Unis) ! (...) »

06/06/2014

Un regard honnête sur l'Ukraine

Source (Un grand merci à Thomas R., dont j'espère que l'hébergement Youtube de cette vidéo restera accessible. / 7 juin 2014 - Eh ben voilà, non, vidéo intégrale déjà supprimée en raison des droits d'auteur, je la remplace par un minuscule bout de bande-annonce ; pas grave, il suffit d'aller à la source pour voir le document en entier...)

Je rappelle aussi l'existence de cet autre reportage, très intéressant.

25/05/2014

Douguine veut conquérir et annexer l'Europe

C'est à partir de 6' 00", puis à 12' 00", à 24' 00" et à 39' 52".

Le gourou eurasiste de Poutine décrit ce que doit être - est déjà - le soft power russe nécessaire à cette conquête et à cette annexion, explique que le « tsar » de Russie dirigera l'Europe pour la sauver de « l'Antéchrist » et désigne expressément le FN comme « cinquième colonne » russe.

Quenelle de 375.000 aux doux rêveurs de la « dissidence » autoproclamée, qui croient à une « alliance » avec l'Ours russe (les enfants, apprenez que l'ours est un animal sauvage et brutal, pas un nounours...) !

N.B. : je me fiche de l'opinion de Galia Ackerman, qui voit des « fascistes » et des « antisémites » partout - comme les poutinophiles, donc, mais ailleurs. La seule chose qui m'intéresse ici est ce que dit Douguine, dûment enregistré par des Russes, sur le site Russia.ru.

Ce type est vraiment un dingue. Quand on pense que de Benoist et l'équipe de la revue Eléments le considèrent comme un ami...

Cela dit, Douguine n'est guère davantage qu'un dingue. N'en déplaise à son moralisme pseudo-nietzschéen, c'est bel et bien le fric qui dirige son pays (selon un modèle libéral), et pas son mysticisme fumeux. Et c'est pourquoi, s'il a l'oreille de Poutine, il est certain que celui-ci ne l'écoute que pour exploiter ce qui peut servir les intérêts de sa clique.

25/04/2014

Géopolitique russe

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Poutine ? Ici, une photo pour touristes à Moscou, entre un Nicolas II d'opérette et un drapeau à l'effigie de Staline

 

« (...) Les hommes, Poutine compris, viennent et passent, tandis que les alliances perdurent et dépassent les enjeux personnels. Pourquoi, par exemple, l’idée de Paris d’une union méditerranéenne n’est-elle pas passée ? Avant tout parce que les Allemands jugeaient qu’il n’y avait pas de bases matérielles pour un accord avec le Moyen-Orient, alors qu’ils estimaient que c’était le cas avec la Russie. Ils ont joué la carte du gaz et du pétrole contre la technologie occidentale et, pourquoi le cacher, celle des affinités dues aux racines chrétiennes des deux civilisations.

Deux événements doivent être mis en avant. D’une part, la Chine vient d’ouvrir la porte du Kazakhstan avec des accords dans tous les domaines. Les Russes sont absolument abasourdis de voir cette région basculer vers Pékin où elle exporte tout son pétrole. D’autre part, ils observent la remontée des courants islamistes dans tout le monde arabe. Le contexte affaiblit considérablement les partisans de la politique du front des mécontents, au moment même où le gouvernement Obama n’est plus en mesure de poursuivre sa politique de "cordon sanitaire" autour de la Russie, si tant est qu’il le veuille encore, ce qui n’est pas prouvé.

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31/03/2014

Dmytro Yaroch (Secteur Droit) : le mondialisme, ennemi de l'Humanité

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L'Ukraine est un pays européen, les Ukrainiens sont une nation européenne. Cela a été le cas depuis des milliers d'années. Personne ne le conteste. Mais à ce jour, l'Europe est-elle elle-même européenne ? Voilà la vraie question.

Le passé impérial de la plupart des grands pays européens les tire vers le bas. Flux migratoires de masse, par millions, qui ne s'arrêtent jamais, influences de la colonisation britannique, allemande, française, espagnole, italienne et autres, sur des immigrants en provenance d'Afrique et d'Asie. La laïcité et l'islamisation transforment les nations chrétiennes en des peuples incertains au plan religieux et tuent l'âme des Européens. Les différents partis « de gauche » au pouvoir ou dans l'opposition promeuvent activement et cultivent la sodomie, la dépravation, la toxicomanie, légalisent l'euthanasie et tuent des enfants (avortements), et tentent de légitimer et d'intensifier des recherches pseudo-scientifiques - le clonage animal et humain. L'Europe est lentement mais sûrement en train de perdre son visage, de se transformer en un horrible monstre inhumain.

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