Dmytro Yaroch (Secteur Droit) : le mondialisme, ennemi de l'Humanité (31/03/2014)
L'Ukraine est un pays européen, les Ukrainiens sont une nation européenne. Cela a été le cas depuis des milliers d'années. Personne ne le conteste. Mais à ce jour, l'Europe est-elle elle-même européenne ? Voilà la vraie question.
Le passé impérial de la plupart des grands pays européens les tire vers le bas. Flux migratoires de masse, par millions, qui ne s'arrêtent jamais, influences de la colonisation britannique, allemande, française, espagnole, italienne et autres, sur des immigrants en provenance d'Afrique et d'Asie. La laïcité et l'islamisation transforment les nations chrétiennes en des peuples incertains au plan religieux et tuent l'âme des Européens. Les différents partis « de gauche » au pouvoir ou dans l'opposition promeuvent activement et cultivent la sodomie, la dépravation, la toxicomanie, légalisent l'euthanasie et tuent des enfants (avortements), et tentent de légitimer et d'intensifier des recherches pseudo-scientifiques - le clonage animal et humain. L'Europe est lentement mais sûrement en train de perdre son visage, de se transformer en un horrible monstre inhumain.
L'Union européenne utilise tout aussi bien les forces anti-chrétiennes qu'anti-européennes. L'élimination des frontières et des différences entre les nations détruit les nations européennes traditionnelles et leurs États. L'UE ressemble de plus en plus à une autre Union - l'Union soviétique. Il n'y avait qu'une seule différence. Le totalitarisme communiste dominait en Union soviétique, tandis que dans l'UE d'aujourd'hui le totalitarisme démocratique libéral devient de plus en plus puissant.
La politique étrangère de l'UE et de ses principaux acteurs - la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France -, se distingue, comme toujours, par son ouverture à la corruption. Aujourd'hui, nous pouvons observer comment ils livrent méthodiquement la Géorgie et l'Ukraine à Moscou. Hier, nous avons vu comment ils ont détruit sans vergogne la Serbie chrétienne et la Macédoine [on peut être en désaccord avec ce point de vue contestable, mais il faut remarquer que c'est celui de beaucoup de dissidents européens - Ndt]. Et on ne sait pas quelle était leur principal mobile : lutter contre l'impérialisme serbe, ou aider les Albanais musulmans à préparer le terrain pour la fondation de « La Grande Albanie ».
Il n'est pas nécessaire de parler beaucoup des États-Unis. Cet État a été fondé par les Francs-maçons et ils l'ont dominé jusqu'à maintenant. Actuellement, c'est le seul super-empire qui tente de contrôler le monde. Ce pays fourre son nez partout où il n'est pas chez lui, s'attirant souvent des ennuis par la suite (situation en Irak et en Afghanistan). Lutter contre les nationalismes et les principes chrétiens fondamentaux, voilà la mission de l'Amérique moderne. Ainsi, selon diverses sources, le véritable nationalisme américain est fortement réprimé par les autorités gouvernementales des États-Unis. Et cela s'apparente à un effet naturel. Comme vous le savez, les États-Unis et l'UE sont presque entièrement contrôlés par - et leur politique soumise à - des multinationales mondiales qui sont directement impliquées, y compris celles qui soutiennent le régime d'occupation interne de la nation ukrainienne. C'est la troisième ligne de front anti-ukrainienne.
Elles se battent contre nous, en utilisant les mêmes méthodes et effets que Moscou. Mais leur impérialisme est maintenant appelé mondialisation.
(Extrait du livre de Dmytro Yaroch, « Révolution ukrainienne : XXIe siècle », 2009)
Traduction par mes soins. – Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.
21:10 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : ukraine, dmytro yaroch, secteur droit, pravyi sektor, europe, immigration, frontières, nations, urss, union européenne, ue, russie, géorgie, totalitarisme, démocratie, politique étrangères, grande-bretagne, allemagne, france, corruption, etats-unis, multinationales, impérialisme, nationalisme | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
Comment pourrait-on ne pas être d'accord avec cette profession de foi morale et politique de Yarosh ?
Et pourtant, tout le monde ne tombe pas d'accord pour soutenir Pravyi Sektor, dont il est un des chefs.
C'est dur...
Écrit par : Carine | 31/03/2014
Surtout, comme plein d'autres éléments qui ne sont jamais repris par les poutinolâtres - comme par les occidentolâtres d'ailleurs, mais cela ne nous concerne pas -, cela prouve que ces patriotes ukrainiens sont lucides et pas "manipulés" par les oligarchies respectives des deux "empires" soi-disant seuls en présence.
Mais je suppose que c'est "hyper-critique" de dire cela et que le lecteur convaincu du contraire a, là encore, "autre chose a foutre"... ;-)
Écrit par : Boreas | 31/03/2014
ils le clament depuis le début : ni UE ni Russie.
Aucune raison de douter d'eux quand on lit leurs textes.
Et ils sont accessibles.
Écrit par : Carine | 31/03/2014
Conclusion : feu sur les Etats-Unis ?
Écrit par : Calliclès | 01/04/2014
Bien sûr. Même si ce n'est pas le pays qui fait le plus de mal à l'Ukraine en ce moment...
On a beau parler du FMI, la réalité de l'oppression économique immédiate, c'est ça :
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/04/01/gazprom-fait-flamber-le-prix-du-gaz-vendu-a-l-ukraine_4393455_3214.html
Écrit par : Boreas | 01/04/2014
Salut les amis,
Une mise au point du Mouvement d'Action Sociale (MAS) sur le sujet, sur le site du cercle non conforme.
Salutations
Écrit par : Mandrin | 01/04/2014
Je donne le lien :
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/04/01/elements-d-objection-de-conscience-en-pleine-valse-positionn-5336911.html
Tout à fait d'accord avec ça.
Écrit par : Boreas | 01/04/2014
Merci Mandrin pour le lien.
Écrit par : alain21 | 01/04/2014
Merci d'avoir fait suivre. Bien que nous ne nous fassions pas que des amis sur cette question, nous nous sommes assurés un certain nombre de soutiens (discrets). Rester fidèle à ses principes est devenu rare de nos jours.
Amitiés.
Écrit par : Gardien du phare | 02/04/2014
J'ai relayé sur mon blog.
Écrit par : Carine | 02/04/2014
>Aujourd'hui, nous pouvons observer comment ils livrent méthodiquement la Géorgie et l'Ukraine à Moscou.
Pour "livrer" quelque chose, il faut d'abord le posséder... Or si la Géorgie et l'Ukraine appartiennent à quelqu'un, c'est évidemment à Moscou ^^
Ces natios sont sympathiques, mais il me semble que des fois ils s'abstraient complètement du réel, à un niveau proche du délire pur. Ces mecs représentent quoi ? une partie des ukrainiens ukrainophones, de la partie la plus pauvre et moins industrialisée de l'Ukraine, et ils s'enflamment parfois à se prendre pour le IIIém reich ou Napoléon, et va-t-y pas qu'on envoie tout le monde se faire chier et qu'on va foutre une raclée aux russes s'ils sont pas gentil ! etc.
Ou dans le même genre : oh tiens si on faisait un suicide politique en formant à tout prix un gouvernement aux ordres du FMI avec deux tiers d'oligarques infects (dont la moitié juifs) ? Histoire qu'on se souvienne bien que le pire gouvernement de l'histoire ukrainienne, celui qui va foutre le peuple dans la misère pour plaire à l'oligarchie financière, c'était grâce à nous ?
Je vais me retenir de dire plus de mal d'eux parce qu'effectivement, ils ont un bon fond, que la situation interne semble très complexe, et qu'à chaud ce n'est pas toujours facile de bien réagir. Il n'empêche que, l'éloignement aidant probablement, même en partageant une bonne partie de leurs objectifs et motivations, on peut critiquer leur stratégie politique, complétement catastrophique !...
Le destin nationaliste "intelligent" de l'Ukraine c'est d'être une puissance non-alignée de transition, autonome, fière d'elle-même et indépendante mais sans opposition directe (qu'ils ne pourront jamais gagner ), ils devraient regarder du coté de la Finlande et de la Suisse comme inspirations.
Au lieu de ça on a la vielle maladie infantile de l'ED, tout son coté horriblement moderne : un sentimentalisme effréné qui pousse aux pire stupidités, une conception de l'identité extrêmement pauvre, bête et méchante, éternel prélude aux catastrophes identitaires, qui se définie principalement négativement par rapport à un méchant (étranger ou juif ou.. ), une conception de la politique qui se résume à une vengeance contre l'ennemi d'hier quitte à se faire entuber encore plus par celui de demain, etc.
Avec des mecs aussi malins certains se demandent encore pourquoi l'Ukraine indépendante n'a jamais existé sous sa forme moderne. Vachement étonnant. (le coup des voisins impérialistes puissants n'est que la moitié de l'explication. Parce que bon la Suisse ça existe hein, pourtant voisine des plus grandes puissances chrétiennes pendant des centaines d'années, la Finlande aussi, la Grèce aussi, etc. )
Au fond ils se comportent encore comme les anciens russes, comme s'ils pouvaient envoyer chier tout le monde et se fonder un empire par le glaive et la courage. (encore que les russes sont plus fin diplomatiquement ). Pas de bol c'est leur ancienne "colonie" qui l'a fait à leur place, maintenant ils devraient essayer d'ouvrir les yeux, de regarder la réalité...
Franchement j'aurais envie de rire d'autant de stupidité si tout cette histoire ne donnait pas envie d'en pleurer.
Écrit par : malartic | 02/04/2014
Malartic
Ce que je vois surtout, moi, c'est que les critiques proviennent en général de Français bien au chaud dans le confort matériel de notre pays, et qu'elles sont dirigées contre des gens qui vivent littéralement dans la misère et sous l'oppression...
Il n'y a pas eu de stratégie du Pravyi Sektor, comme il n'y a pas de participation de sa part au gouvernement de transition, parce que les événement se sont précipités, tout simplement.
Fallait-il laisser la rébellion contre Ianoukovitch se dérouler seule, sans l'accompagner ? Laisser les rebelles se faire tabasser et tuer sans réagir ? Laisser le gang de Ianoukovitch continuer de ruiner le pays ? Non, évidemment. C'est pourquoi le Secteur Droit s'y est joint, et y a joué un rôle important puisqu'il était quasiment la seule structure capable de lutter efficacement sur le terrain. Ensuite, pour ce qui est d'autres éléments patriotes ukrainiens (Svoboda), il fallait laisser le champ intégralement libre aux libéraux et aux oligarques ? Ou bien occuper au maximum le terrain pour tenter de gagner en popularité jusqu'aux élections du 25 mai prochain ?
Facile de critiquer tout cela (surtout venant de l'ED française qui, elle, se contente, pour l'essentiel, de papoter et voter) mais, dans le réel, c'est autre chose. Le syndrome de la tour d'ivoire, un classique :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2011/04/06/1934.html
Sinon, je préfère ne pas répondre sur l'accusation de stupidité identitaire et politique en général, j'aurais du mal à rester courtois.
Juste un truc : en France, on a eu 7 millions de morts il y a moins d'un siècle ? Non, hein.
Écrit par : Boreas | 02/04/2014
>http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/04/01/elements-d-objection-de-conscience-en-pleine-valse-positionn-5336911.html
Texte intéressant, mais sur certains points on dirait qu'il est vieux de 40 ans... :
>Rappeler que quel que soit le pays (Chine, USA, Russie, France …) le modèle qui tend à s’imposer est un autoritarisme libéral, forme quasi-aboutie de la structure de domination oligarchique : *sécurité-consommation-patriotisme.*
Vraiment ? Sécurité ? Consommation ? Patriotisme ? Le mec se croit encore sous Pompidou ? On est à l'étape suivante, ie plutôt : insécurité (mentale plus que physique) - immigration - mondialisme. Par contre d'autres pays sont encore à l'étape précédente, et on espère bien pour eux qu'ils ne passeront pas la suivante...
Quand à l'Europe-puissance et ces vielles fadaises romantiques, c'est hilarant. l "Europe-puissance", c'est l'exact *inverse* du génie européen et de toute l'histoire européenne !
Un peu comme cet espèce d'autarcisme total fantasmé : ok c'est sympa mais il devrait changer de nationalité et devenir japonais, ou alors ces sympathiques petites iles indiennes aux peuples autochtones.... parce que le génie européen, pour le meilleur et pour le pire, c'est aussi l'aventure, la curiosité, la découverte, la conquête ; du monde, de la technique, des arts, des autres peuples ! l'Europe c'est aussi l'esprit du large, de l'innovation. Oui le mondialisme actuel est dégluasse, oui si l'échange entre les peuples c'est la substitution de population on préfère s'en passer ! mais enfin de là à renier une bonne partie de ce qui nous fait européens ? Renier notre génie propre ?
C'est tellement pauvre...
Écrit par : malartic | 02/04/2014
"Sécurité ? Consommation ? Patriotisme ? Le mec se croit encore sous Pompidou ? On est à l'étape suivante, ie plutôt : insécurité (mentale plus que physique) - immigration - mondialisme."
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Non, ça n'a rien de contradictoire en termes de mots d'ordre en Russie sous Poutine comme aux Etats-Unis sour George W. Bush :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2014/03/17/russes-et-ukrainiens-deux-peuples-freres-5324325.html
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"Quand à l'Europe-puissance et ces vielles fadaises romantiques, c'est hilarant. l "Europe-puissance", c'est l'exact *inverse* du génie européen et de toute l'histoire européenne !"
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Bah, c'est surtout que le monde a changé. Je l'ai déjà dit à quelqu'un d'autre : la technologie... Ce n'est plus comme dans le temps, où chaque pays était quasiment autosuffisant et où les armes de guerre étaient les mêmes pour tout le monde...
L'Europe-puissance, c'est tout sauf une "fadaise romantique", c'est une nécessité très concrète. Ecoutez ce qu'en dit Adinolfi, c'est le dernier sujet en date ici.
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"l'Europe c'est aussi l'esprit du large, de l'innovation. Oui le mondialisme actuel est dégluasse, oui si l'échange entre les peuples c'est la substitution de population on préfère s'en passer ! mais enfin de là à renier une bonne partie de ce qui nous fait européens ? Renier notre génie propre ?"
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Comme quoi, Dmytro Yaroch est, à mon avis, plus lucide que vous, malgré la "stupidité" dont vous l'accusez.
On ne peut pas, d'un côté, être colonialiste et impérialiste et, de l'autre, se plaindre quand ça vous revient dans la gueule.
Faut être un peu cohérent.
A ce sujet, petit rappel :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/08/03/la-colonisation-une-affaire-progressiste-e-5134682.html
Écrit par : Boreas | 02/04/2014
>On ne peut pas, d'un côté, être colonialiste et impérialiste et, de l'autre, se plaindre quand ça vous revient dans la gueule.
Disons que j'essaye plutôt d'être honnête : dans notre passé et notre ethnos il y a des choses que l'on juge maintenant bonnes et mauvaises, ou plutôt il y a des principes/tendances qui se déclinent et positivement et négativement (selon les époques, les structures au pouvoir, etc. ).
L'esprit du grand large et de découverte européen, c'est à la fois de grandes découvertes scientifiques, géographiques, culturelles, un art en fréquent renouveau, et le génocide des amérindiens, l'impérialisme et le colonialisme.
Je suis de ceux qui pensent que pour rester nous-même, il faut donner une interprétation positive de ces principes, mais non renier une propre part de notre essence. Il ne faut pas arracher la racine mais prendre la bonne branche... Bref on garde "l'esprit de découverte et de conquête" mais on l'applique aux sciences, aux arts, à l'Espace, pas à coloniser les autres peuples.
>Sur l'Europe Puissance
On peu l'interpréter comme une "nécessité" dans je-ne-sais-quel schéma (personnellement je ne vois pas du tout en quoi c'est une nécessité ? aucun des arguments avancé ne me convainc le moins du monde ), il n'empêche que c'est simplement irréalisable : c'est un vieux sentiment romantique (impérialiste) qui existe depuis la fin de l'Empire (romain), et tout l'histoire européenne montre par A+B que c'est impossible; les seuls fois où ça a failli marcher c'était sous la domination militaire d'une puissance CONTRE toutes les autres, à chaque fois ça échoue lamentablement. Faut peut-être un peu réfléchir à sa propre histoire avant de faire des projets....
D'ailleurs dans cette perspective on devrait symétriquement défendre une Puissance-Slave qui inclut direct l'Ukraine ( et quand on explique que l'Ukraine est 100 pour cent européenne mais pas les Russes, ça me fait assez rire ^^ puisque évidemment selon tout critère historique, linguistique, ethnique ou autre raisonnable ils sont bien plus proche des russes que de l'Europe occidentale), bref l'URSS quoi.
Écrit par : malartic | 02/04/2014
(l'Europe-puissance) "je ne vois pas du tout en quoi c'est une nécessité ? aucun des arguments avancé ne me convainc le moins du monde"
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Même ça ?
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/11/14/le-pic-de-l-energie-aiguillon-incontournable-de-l-europe-des.html
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"D'ailleurs dans cette perspective on devrait symétriquement défendre une Puissance-Slave qui inclut direct l'Ukraine ( et quand on explique que l'Ukraine est 100 pour cent européenne mais pas les Russes, ça me fait assez rire ^^ puisque évidemment selon tout critère historique, linguistique, ethnique ou autre raisonnable ils sont bien plus proche des russes que de l'Europe occidentale), bref l'URSS quoi."
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J'ai l'impression que vous confondez Ukrainiens et vrais Russes, qui sont des Slaves, donc des Européens, avec la Fédération de Russie, qui est un machin multi-ethnique, une URSS en un peu moins grand.
Le problème des Russes comme des Ukrainiens, ce n'est pas le fait d'être slave, c'est d'être dominé par un pouvoir impérialiste et particulièrement, pour les vrais Russes, par un pouvoir qui n'est pas identitaire ou national, mais fédéral. Et, en plus, systémique, corrompu, etc.
Faire bloc régionalement pour gagner en puissance, ce n'est pas écraser les composantes du bloc au profit de l'une d'entre elles ou au profit du pouvoir supranational. C'est pour cela qu'historiquement, ça n'a jamais marché. Quand la nécessité sera assez grande, l'entente ne pourra être refusée. Ou bien, ce sera la fin de notre Histoire.
Écrit par : Boreas | 02/04/2014
>cross, réponse ante-pénultième (erf une numérotation des commentaires serait bienvenue :p )
Je vous avoue que c'est facile de juger d'ici, et l'on peut surement se mettre d'accord sur la complexité de la situation sur place qui nous échappe et dépasse en grande partie.
Maintenant si on est un peu honnête envers nous-même, il est facile de voir que les natios sont les éternels cocus de l'histoire depuis deux siècles. Le sang chaud de certains n'incite pas toujours aux stratégies les plus intelligentes à moyen-long terme.
Ne pas vouloir accepter ce fait, refuser de réfléchir à une auto-critique, rester des bourrins qui agissent avant de réfléchir, c'est continuer à être d'éternels perdants, et d'éternels idiots utiles aussi.
Si parfois j'utilise des mots un peu violents c'est qu'un tel gâchis est à pleurer.
Pour revenir à la situation ukrainienne, disons que, puisque l'on n'est décidément pas sur place, observons le déroulement futur des événements et on en reparlera. Malheureusement j'ai bien peur d'avoir raison :/
Écrit par : malartic | 02/04/2014
Les patriotes ukrainiens vont, a priori, à une défaite assurée. Je ne crois guère à leur succès, depuis le début de Maïdan.
Mais en l'occurrence, même si vous estimez que leur échec annoncé vous donnerait "raison", cela ne signifierait pas, en réalité, qu'il résulterait de leur "stupidité", ou ce genre de choses.
Se battre, ce n'est pas toujours gagner. Perdre ne signifie pas forcément qu'on avait tort, même en termes de stratégie - quand il pouvait y en avoir une.
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"les natios sont les éternels cocus de l'histoire depuis deux siècles. Le sang chaud de certains n'incite pas toujours aux stratégies les plus intelligentes à moyen-long terme."
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C'est plutôt le contraire qui s'est passé, comme en 1934 (voir plus haut). Mais cela reste de la spéculation stérile.
En réalité, il est simple de faire un constat très quotidien, très trivial.
Dans un contexte de confort matériel et donc, intellectuel et moral, sur une trajectoire horizontale, il est impossible aux porteurs de principes d'effort et de qualité d'imposer ne serait-ce que l'autorité d'une dynamique verticale.
Il faut que le confort s'effondre à tous les niveaux, pour que ces principes redeviennent audibles au plus grand nombre.
Par conséquent, ce n'est ni une affaire de stratégie, ni même de sang-froid.
C'est avant tout une question de cycles et de nature humaine.
J'en parlais dans un de mes premiers billets :
http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2010/09/02/pourquoi-nous-vivons.html
Écrit par : Boreas | 02/04/2014
re-cross, décidément ^^
J'avoue que l'argument énergétique me laisse dubitatif. Des pays d'un ensemble régional/continental peuvent bien se mettre d'accord, sur quelques points politiques/géopolitiques importants et dans leur intérêt commun, sans pour autant former une "Europe-Puissance"... (mais il faudrait peut-être clarifier ce que l'on entend par là ? ).
Pour ma part je pense que, en dehors de la force, il n'y a pas d'unité européenne possible qui durera longtemps. Par ailleurs cette unité ne peut se faire que dans un bidule supra-national CONTRE les peuples. (ce qu'était devenu lui-même l'empire romain, puis toutes les tentatives qui ont suivies)
Le débat lui-même sur l'énergie est bien plus complexe que ce que la plupart des pessimistes laissent penser. En particulier le nucléaire ne se réduit pas à l'uranium, et possède très possiblement un très grand avenir. (développent qui est d'abord menacé par la stabilité politique/économique, plus que par des réserves )
Concernant russes/fédération de Russie/etc. Les points que vous soulevez sont justes (et je ne confonds rien du tout, merci ), maintenant je laisse ce genre de questions identitaires aux russes eux-mêmes. Par qu'à ma connaissance la Russie s'est toujours vu comme un empire, après s'être vu comme une conquête, sur des terres de nomades. Bref pas évident ensuite de jouer au autochtones ethniques qui se replient sur leur terre historique ( sauf à retourner en terre Varègue ? ^^ ) sans se mélanger un peu aux peuples qu'ils dominent et russifient, quand toute leur histoire est à peu près l'inverse.
Bref l'ethno-différentialisme c'est bien, mais leur appliquer notre vision des choses, notre vision de l'identité sédentaire et multi-millénaire, est surement un peu rapide et insuffisant. Donc bon laissons ce genre de discutions aux identitaires russes eux-même.
Votre remarque sur les cycles et la nature humaine est intéressante, mais si l'on y croit vraiment cela aboutit à prendre une attitude contemplative à l'opposé de l'activisme politique... mais paradoxalement vous ne pouvez vous empêcher de soutenir des mecs qui foncent droit dans le mur, parce qu'au moins eux agissent ?!
Un peu paradoxal tout ça.
Écrit par : malartic | 03/04/2014
Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Réacteur_nucléaire_à_sels_fondus pour le début sur le nuke.
La Chine, qui mise sur tout ce qui a une chance de marcher, ne s'y trompe pas. Le temps d'épuiser les ressources de thorium on aura VRAIMENT le temps de voir venir.
bref tout cela non pour nier qu'il risque d'y avoir des tensions énergétiques -- il y en a déjà -- mais les visions complétement catastrophiques de certains se basant uniquement sur l'énergie me paraissent à courte vue - qu'on s'en réjouisse ou non, d'ailleurs. A force de souhaiter l'apocalypse on finit par la voir partout -- et si un écroulement peut bien se produire, je ne pense pas que l'énergie en sera la cause unique ou principale.
Écrit par : malartic | 03/04/2014