12/12/2011
« Pou-tine-est-fi-ni, Le-Fi-ga-ro-est-dans-la-rue ! »
Un exemplaire du Figaro (non, de Libé, ou plutôt du Nouvel Obs... enfin, je ne sais plus)
« Pou-tine-est-fi-ni, Le-Fi-ga-ro-est-dans-la-rue ! », voilà le genre de slogans que devrait glapir la grande presse française aux mains du capital, qui prend ses désirs russophobes pour des réalités.
Par exemple, après s'être réjoui de ce que les dernières élections législatives aient constitué « un sévère revers pour le parti de Poutine », ce bon Pierre Avril - un grand romantique, même sa coiffure en témoigne, hahaha ! -, n'a rien trouvé de mieux que de titrer, dans Le Figaro :
« Russie : un élan démocratique s’oppose à Poutine »
« Poutine ébranlé par une contestation sans précédent ».
On voit que le journal favori de l'UMP rejoint dans le trip révolutionnaire anti-Poutine les gauchistes de Rue89 et les fans du Parti Communiste Russe.
Alors que, avec un système de vote à la proportionnelle (système que ne pratique plus la France de l'UMPS, adepte du scrutin majoritaire, on se demande pourquoi) Russie Unie, le parti de Poutine, a, contrairement aux prévisions de Pierre Avril, conservé la majorité absolue à la Douma avec 49,32 % des voix, un score que lui envieraient tous les partis de France, les médias occidentaux estiment qu'il n'y a pas de démocratie en Russie, rien que des fraudes massives, et que « Poutine ne fait plus rêver les Russes ».
Alors que, suivant l'opposition russe elle-même, les manifestants du 10 décembre à Moscou, ville la plus peuplée d'Europe avec près de 15 millions d'habitants dans l'aire urbaine selon Wikipédia, étaient « 40.000 » et que, selon 20minutes, ils étaient « entre 25.000 et 50.000 », Pierre Avril, lui, en voit « quelque 50.000 », puis « entre 50.000 et 80.000 ». Comme bien des médias occidentaux. Des « manifestations monstres », vraiment ? Allez donc voir les photos de la « révolution des neiges », comme l'appelle Alexandre Latsa... Vous en rigolerez avec moi, tout en tirant les leçons d'une indéniable usure du pouvoir, comme le fait Xavier Moreau qui, par ailleurs, dénonce dans le détail l'influence occidentale sur ce raout manqué.
A en croire les propagandistes inavoués de la ligne Brzezinski-Soros, Poutine serait effrayé par cette véritable marée humaine (comme Sarkozy, je suppose, par le million de manifestants contre la réforme des retraites à l'automne 2010, dans un pays deux fois moins peuplé...) et n'oserait rien dire, tant la vérité lui aurait éclaté à la figure.
Bah, désolé, Messieurs les augures, il n'en est rien. Non seulement il ne se sent pas si contesté que ça et dit que les fraudes électorales sont mineures (N.B. : en France, ça n'existe pas, bien sûr), mais encore Medvedev a ordonné une enquête (N.B. : en France, on fait mieux, hein) et enfin, eh bien tout simplement, Messieurs les larbins de Washington, allez vous faire foutre.
Heureusement, quelques voix plus objectives se font entendre, à commencer par celle de Philippe Migault, chercheur à l'IRIS :
« Ce qui me frappe, c'est la manière dont est interprétée cette élection... Il serait question d'une montée en puissance de l'opposition, mais de quelle opposition parle-t-on ?
Les trois autres partis représentés à la Douma sont loin d'être démocratiques, au sens où l'on entend en Europe occidentale. Il ne faut donc pas s'imaginer que ce sont des forces progressistes :
- Russie Juste est plombée par un certain nombre d'affaires de corruption ;
- Le Parti libéral-démocrate de Russie, dirigé par Vladimir Jirinovski, est ultranationaliste ;
- Le Parti communiste a, lui, des dizaines de millions de morts sur la conscience.
L'opposition politique n'est donc pas une référence, et il n'est pas certain que les Russes gagneraient au change si Russie Unie perdait la préférence populaire.
Quant aux libéraux, qui ont des valeurs semblables à celles de l'Union européenne, à savoir l'économie de marché et la démocratie, ils ne font que 3% des voix. »
Comme d'habitude, c'est encore chez nos amis de Realpolitik.tv qu'on trouve l'analyse la plus synthétique, celle qui prend le plus de recul :
« Les élections législatives marquent à n’en pas douter, un ancrage définitif de la Russie dans un modèle de développement démocratique autonome, éloigné des influences occidentales. La baisse de Russie Unie était prévisible tant le résultat de 2007 fut exceptionnel, avec plus de 60% des voix. Le parti au pouvoir conserve une confortable avance sur ses rivaux. L’importance de ces élections n’est pas dans cette baisse de Russie Unie, qui n’empêchera pas, de toute façon, Vladimir Poutine de gouverner pendant son prochain mandat. Ce qui compte avant tout, c’est le rejet massif de l’influence occidentale par le peuple russe. Les moyens engagés par les ONG américaines l’auront été en pure perte. Même à Moscou, le parti Yabloko, considéré comme le plus libéral, recueille à peine 10%. La nouvelle classe moyenne russe ou les milieux populaires, lorsqu’ils n’ont pas voté Russie unie (49,7%), ont voté communiste (KPRF : 19,15%), Russie Juste (parti proche de Russie Unie : 13,16%) ou pour les ultra-nationalistes de Vladimir Jirinowski (LDPR : 11,7%). Au total, plus de 90% du corps électoral russe rejette l’influence occidentale.
La Russie semble définitivement guérie de son engouement pour le modèle occidental du début des années 90. Le modèle consumériste, si visible à Moscou, n’est pas venu à bout à bout de l’âme russe. Les trois millions de fidèles qui ont défilé devant la ceinture de la Vierge dans toute la Russie, attendant pendant des heures, la nuit et dans le froid sont là pour en témoigner. Les Russes, soutenus en cela par leurs élites reconstruisent leur identité autour du christianisme, ce qui est également une rupture nette avec l’Occident ou la laïcité militante est devenue religion d’État.
Absence de partis pro-occidentaux à la Douma, reconstruction de l’identité russe autour du christianisme, piété populaire, refus de l’affrontement civilisationnel, interdiction du prosélytisme homosexuel, c’est le modèle européiste au complet qui est rejeté par le peuple russe et ses élites dirigeantes. Paradoxalement, c’est un modèle de développement qui pourrait inspirer les sociétés européennes enfoncées dans une crise autant économique que morale. »
A méditer par les droitards qui trouvent sympa le fils d'oligarque propriétaire de France Soir, le journal qui se réjouit de ce que le Centre Carnegie de Moscou parle de « crise politique grave », parce que ce type a dit qu'il voterait pour Marine Le Pen... On a les amis auxquels on ressemble.
16:52 Écrit par Boreas dans Crise, Géopolitique, Politique, Propagande, Stratégie | Lien permanent | Tags : médias, occidentaux, russie, élections, législatives, manifestations, vladimir poutine, russie unie, pierre avril, le figaro, zbigniew brzezinski, george soros | Facebook | | Imprimer | |
30/11/2011
Souverainisme et rêveries eurosceptiques
« Nan, je t'assure, il faut sortir de l'euro, c'est mieux... »
Amusant, le mantra de certains, sur internet et ailleurs : « La zone euro va exploser ». Je me demande combien de fois par jour il faut le répéter pour que ça marche, parce que, depuis le temps que je l'entends ou plutôt, que je le lis, ça n'a pas l'air très efficace.
En tout cas, ce message est désormais en phase avec celui des médias du capital.
Comme quoi, le souverainisme, parfois, ça rend bien conformiste… Sauf que les médias du capital, ni celui-ci, ne sont pas devenus souverainistes, eux, si vous voyez ce que je veux dire.
Si la presse était indépendante, je serais plus disposé à la croire. Mais ce n’est absolument pas le cas.
Pourquoi, alors, est-elle aussi alarmiste que les souverainistes, depuis quelque temps ? Parce que la situation est grave ? Oh, il est vrai qu'elle est sérieuse. Bien moins grave, toutefois, que celle des Etats-Unis et du Royaume-Uni, que les marchés n'attaquent pas, eux. On se demande vraiment pourquoi.
J’ai ma petite idée.
Il faut faire peur (et éventuellement se faire peur, d’ailleurs - psychologie élémentaire) pour mieux faire accepter… quoi ? Mais ce qu’on prétend voué à l’explosion, voyons. En l'occurrence, une supranationalité renforcée des instances de la zone euro. « Limitée », mais renforcée. Avec, à la clé, peut-être, un vote à l'échelle européenne. Peur, vote... ça ne vous dit rien ?
Et qu’on ne me dise pas que c’est du « complotisme ».
La manipulation des foules a suffisamment été théorisée (par Gustave Le Bon, Bernays et Lippman, Tchakhotine, Noam Chomsky, Naomi Klein et même Bernard Werber…) et mise en oeuvre, pour rendre cette hypothèse crédible.
Je peux me tromper, bien sûr. Toujours est-il que, comme en ce moment les médias et le sémillant Nicolas Doze en particulier, moi aussi, gagné par l’eschatologisme ambiant, j’ai une vision. Sauf qu’elle est inverse.
Dans six mois ou dans deux ans, quand sera retombée l’hystérie collective entretenue par les saltimbanques terroristes du capital pour parvenir au Quantitative Easing (QE) que souhaite la haute finance, à commencer par les Goldman Sachs boys à la tête de la BCE, de l’Italie et de la Grèce (QE, qu’elle finira probablement par obtenir, quitte à sacrifier quelques banques dans l’intervalle, en attendant que Merkel cède son poste) ; quand se seront dégonflés les soufflés de la sacralisation de la dette et de l’inévitable austérité, et que la zone euro actuelle sera toujours là dans sa fuite en avant financière, malgré tous les savants augures de techniciens fossoyeurs divers et variés, le même Nicolas Doze nous dira qu’il était prévisible que le dollar s’écroulât et qu’il est heureux que notre glorieuse Eurozone ait tenu bon.
Ah, quelle rigolade ! Les visions d’hommes-troncs de la télé-poubelle courant après les ordres et le sens du vent, c’est toujours drôle, même si c'est pitoyable.
En tout cas, pendant que la bave monte aux lèvres de tous les eurosceptiques devant le spectacle anencéphale des économistes systémiques subitement mi-convertis au catastrophisme ambiant, la finance privée fait la gueule, mais tout le monde s’en fout (un passionnant article repris par Fortune sur les Hedge Funds, hier : pas un seul commentaire…).
Idem des USA, au sujet desquels on nous amuse avec des perspectives de possibilités d’intentions de velléités d’éventuelle baisse de notation, mais où les fondamentaux sont cassés sans appel, sans parler du vrai casse du siècle, celui-là, qui n’intéresse pas grand monde (c’est vrai, un éléphant sur la cuvette des toilettes, qu’est-ce que ça a d’inhabituel ?).
Bref.
« Les marchés sentent que l’on est au bout du bout et qu’il va se passer quelque chose. »
Sérieux, Mister OverDoze ?
Bah, quand on est « au bout du bout », c’est qu’on va... se faire enfiler, Mesdames Messieurs.
Désolé d’offusquer les chastes yeux de mes nombreuses mignonnes lectrices, mais c’est comme ça que ça se passe, historiquement, avec l’hyperclasse (remember 2005 : là aussi, on était « au bout du bout » avec l’UE et on sentait « qu’il allait se passer quelque chose »…).
Alors, inutile, je pense, de rêver à la fin de l’euro. Au contraire, dans l’immédiat, il est probable que nous allons avoir plus d’euro et donc, davantage d’austérité.
Mais quand la récession aura durablement entamé les exportations allemandes, je parie que même Angela Merkel suppliera la BCE de monétiser les dettes ; tout, plutôt que de perdre l’avantage commercial de l’euro (sauf si, un jour, les dettes publiques dans l’eurozone coûtaient trop cher à l’Allemagne : pour le moment, on en est encore très loin).
C’est peut-être à ce moment-là, quand l’Allemagne sera obligée de céder pour tenter de sauver ses exportations et que la haute finance satisfaite débloquera (réellement) la planche à billets, comme l'a fait la Fed il y a belle lurette, que se jouera le destin de cette monnaie.
Mais maintenant (alors qu’il suffirait de quelques petites décisions politiques pour « rassurer les marchés »…) ? C’est trop tôt.
Mariiine n’a même pas encore perdu les élections, c’est dire. Ce ne serait pas fair play.
Allez, encore un fantasme souverainiste.
Marianne, journal souverainiste degôôôche, c'est-à-dire comme un journal souverainiste dedroâââte mais-degôôôche-quoâ, fait plaisir aux lecteurs souverainistes dedroâââte, une fois de plus…
Bon, amusons-nous donc, ça ne coûte rien. Mais en réalité, si nous sortions de l’euro, que se passerait-il ?
De la théorie à la pratique, il y a un monde et ce que tous ces économistes souverainistes omettent de penser dire, c’est qu’à moins de croire au Père Noël, une sortie de l’euro ne s’accompagnerait PAS, contrairement à ce qu’il faudrait, d’un indispensable changement politique radical dans le pays concerné, permettant :
- de supprimer l’indépendance de la banque centrale et ainsi, de monétiser une partie de la dette (que celle-ci reste due en euros ou soit convertie en francs) ;
- de faire défaut sur une partie de la dette ;
- de réindustrialiser et de mettre en place un indispensable protectionnisme ; cela, d’extrême urgence ;
- de réduire ou de faire cesser les gaspillages (clientélisme, immigration-invasion...) ;
- bref, de réduire la dette et d’espérer sortir de la spirale infernale des déficits cumulés et de la croissance vertigineuse des intérêts dus aux banques privées.
Comme nos élites inchangées ne feraient donc rien de tout cela, notre si cher franc, rené de ses cendres sous les vivats de la foule souverainiste en délire, serait aussitôt attaqué sur les marchés, comme toute nouvelle monnaie nationale qui renaîtrait dans la zone euro, monnaie nationale plus faible, par définition, que l’euro.
Eh oui, c’est que l'Etat devrait continuer à s’y financer, sur les marchés, puisqu'il continuerait de faire des déficits et d'accumuler de la dette, que les changes flottants seraient maintenus, etc. Rien de changé.
Or, pourquoi ceux qui font actuellement monter les taux des OAT en euros, avec menace de perte du AAA, etc. (au fait, j'adore jargonner, comme se plaisent à le faire bien des économistes : ça permet de montrer sur quelle esbroufe technicienne repose la semi-arnaque de leur pseudo-science...) ; pourquoi, donc, ces gens se gêneraient-ils pour en faire autant, et bien pire, avec des OAT en francs, comme avec les mêmes dettes et expositions aux dettes de l’Italie et de l’Espagne notamment ?
D’autant que ne miroiterait plus, aux yeux des créanciers et spéculateurs, la perspective d’un secours via le FESF, etc. ; bref, via une zone euro possiblement solidaire.
Un problème ? Direction la schlague du FMI, direct. Et là, à mon avis, pas de décote à espérer aux frais des banques, pas de gentillesse ; rien que du dur, du brut de décoffrage… Avec, par-dessus le marché, le sourire de dromadaire de Christine Lagarde. Ô joie.
En résumé, une situation pire.
La solution, je pense, ce serait que l’euro (et l’UE) se transforment de l’intérieur, sous la pression des événements et notamment, de la montée du populisme en Europe, pour passer d’une monnaie unique à une monnaie commune et d’une dictature unioniste supranationale à une confédération limitée aux réels intérêts communs et ne portant pas atteinte aux souverainetés nationales.
A mon avis, la situation n’est pas encore mûre et la plupart des dirigeants actuels de la zone euro sont soit trop obtus et dépassés, voire corrompus, soit trop peu inquiets pour envisager des solutions aussi radicales et hétérodoxes.
Néanmoins, la crise s’accélère. Dans ce contexte de dégradation générale, une constante à ne pas négliger : ce que les politiciens veulent avant tout conserver, ce sont leurs postes, quitte à faire évoluer leur offre. Or, n’oublions pas qu’en 2012, des élections auront lieu en France et surtout, six mois plus tard, aux Etats-Unis (avec une possible surprise) ; et enfin, en 2013, en Allemagne.
Ce qui est couramment imaginé aujourd’hui n’est certainement pas ce qui sera demain. La vie détrompe, en général, toutes les anticipations.
Et si les choses ne changent pas de l’intérieur, le mode (r)évolutionnaire sera moins doux, puisqu’il devra passer par une phase de conflit pour imposer la nécessaire rotation des élites.
16:29 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Politique, Propagande | Lien permanent | Tags : souverainisme, eurosceptiques, zone euro, sortir, médias, capital, manipulation des foules, etats-unis, ue, usa, royaume-uni, dettes, bce, allemagne, angela merkel, protectionnisme, réindustrialisation, immigration, défaut, marchés, fesf, fmi, monnaie commune, élections, rotation des élites | Facebook | | Imprimer | |
29/10/2011
Vive le populisme révolutionnaire !
La droâte nationale française pense avec ses pieds, on peut le constater tous les jours, quel que soit le sujet.
C'est particulièrement évident en ce qui concerne la question de l'identité, mais ça l'est surtout quant à la stratégie.
Normal.
D'abord, la droâte nationale française, c'est... l'auberge espagnole. Or, on ne peut attendre d'une alliance hétéroclite et contre nature, faite, entre autres, de jacobins laïcards, de libéraux voire de libéraux libertaires, de monarchistes et de catholiques plus ou moins nostalgiques de l'Ancien Régime, de néo-païens, d'athées bouffeurs de curés et de transfuges de l'UMP ou du MODEM, qu'elle soit révolutionnaire.
Ces diverses tendances convergent vers l'immobilisme oppositionnel (le fameux « vote protestataire ») et le syndrome de la tour d'ivoire. On s'imagine incarner le peuple français, alors qu'on méprise, bien souvent, sa volonté démocratique, presque autant que le font ceux que l'on prétend combattre.
Ensuite, principalement du fait de l'infection du bourgeoisisme et du libéralisme, la droâte nationale, c'est avant tout l'obsession de la sécurité et le réformisme.
C'est la crise ? Marine Le Pen, en bonne communicante, surfe sur la vogue. Depuis peu, quand on visite le site du FN ou celui de NPI, on se croirait sur des caricatures de Fortune ou de La Chute... L'économie et le social sont devenus vendeurs, et pour cause.
Las ! Quand les électeurs de la droâte nationale s'apercevront qu'ils prennent la copie pour l'original et qu'ils ne font, en réalité, que voter épisodiquement pour une affiche, quelles que soient, d'ailleurs, la sincérité et l'engagement de la tête qui y est représentée, mais sans espoir réel de sortir un jour du cercle concentrationnaire de la prison partitocratique, ni du consentement fabriqué où Goldstein n'est qu'une fausse alternative, et tout cela malgré la dégradation inexorable de leur situation, une nécessaire radicalité s'insinuera en eux.
Ce venin révolutionnaire est indispensable - « Love me », dit le serpent, animal de la connaissance et de la sagesse dont l'avance sinueuse déroute les rigides et effraie les romantiques.
Il est la seule solution à notre époque barbapapa, qui englue tout et tout le monde dans un étouffoir rose bonbon.
Ce venin n'est pas nécessairement un mauvais poison, contrairement à ce que croient certains lecteurs superficiels de la Bible et surtout, de l'historiographie moderne de droâte dans son formol, aussi rétro et même davantage, dans leur anticommunisme anachronique, que le sont les fidèles de St Nicolas du Chardonnet quand ils évoquent le diable.
De toutes choses, il faut savoir tirer les leçons et ne pas répugner à aller les chercher chez ses pires ennemis, surtout si leur stratégie a fonctionné, alors que celle de la droâte nationale se résume à un bulletin dans l'urne tous les cinq ans.
Qu'est-ce qui doit donc devenir révolutionnaire ? Quelque chose qui est résumé par un mot péjoratif : le populisme.
Pourquoi sommes-nous populistes ? Non pas seulement parce que l'ennemi nous désigne comme tels, ce qui prouve qu'il sait bien que les peuples, leurs identités et leurs intérêts lui sont contraires, mais aussi et surtout parce que ce mot, si nous passons sur l'intention systémique négative qui prétend le charger de démagogie et de simplisme, nous résume, résume nos identités, nos âmes, nos intentions et nos actions.
Populistes et révolutionnaires, voilà ce que nous sommes et ce que nous devons devenir.
Populistes révolutionnaires, car sans peuples et donc sans identités, nous ne sommes plus rien, et parce que, pour survivre en tant que tels et pouvoir « entreprendre des choses neuves dans le même esprit que celui des anciens », c'est une véritable révolution qui est nécessaire et non de simples réformes d'un « Système » en réalité irréformable.
Et ? Stratégie ?
Comme le disait Lénine de la révolution russe, « la chaîne [selon Trotsky, celle "du système capitaliste mondial", et/ou celle "de la guerre"] s’est rompue à son maillon le plus faible » (pour la Russie et son économie « arriérée », le coût de la première guerre mondiale fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase).
Et dès 1917, il avait déclaré : « La crise est mûre, l’heure du soulèvement approche ».
En le citant en 1932, Trotsky ajoutait :
« Pour la révolution d’Octobre, une série de prémisses historiques était nécessaire :
1 - La pourriture des anciennes classes dominantes, de la noblesse, de la monarchie, de la bureaucratie.
2 - La faiblesse politique de la bourgeoisie, qui n’avait aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la question agraire.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème des nationalités opprimées.
5 - Le poids social imposant du prolétariat. »
On peut aisément faire un parallèle avec aujourd'hui :
1 - La pourriture des classes dominantes, des oligarchies économiques et financières, des dirigeants politiques, des médias, de la bureaucratie, devient peu à peu visible aux yeux de tous.
2 - La faiblesse politique des fausses alternatives à l'UMPS : centristes, souverainistes, gauchistes, réformistes de droite et de gauche, qui n’ont aucune racine dans les masses populaires.
3 - Le caractère révolutionnaire de la paupérisation, de la montée du chômage et de l'affaiblissement prévisible de l'Etat providence.
4 - Le caractère révolutionnaire du problème de l'immigration et de la substitution ethnique.
5 - Le poids social croissant des déclassés et des nouveaux pauvres, principalement parmi la jeunesse.
Le populisme révolutionnaire est mûr dans les têtes des peuples européens et particulièrement en France, pays de vieille tradition frondeuse.
Mais il n'a encore aucune incarnation politique, contrairement à ce que croient les zélotes de la SARL Le Pen.
Il nous faut, pour donner corps à cette aspiration populaire, premièrement l'équivalent non marxiste des soviets (des communautés locales organisées en réseaux et solidaires) et deuxièmement l'équivalent non marxiste du parti bolchévik (coordinateur des soviets et vitrine politique).
A ces deux niveaux, nous serions hautement susceptibles de nous attirer la sympathie et le soutien d'une grande majorité du peuple.
Après, la maturation du phénomène crisique ne nous appartient pas plus qu'elle n'était au pouvoir des bolchéviks, comme Trotsky le reconnaissait lui-même :
« La révolution signifie un changement de régime social. Elle transmet le pouvoir des mains d’une classe qui s’est épuisée entre les mains d’une autre classe en ascension. L’insurrection constitue le moment le plus critique et le plus aigu dans la lutte des deux classes pour le pouvoir. Le soulèvement ne peut mener à la victoire réelle de la révolution et à l’érection d’un nouveau régime que dans le cas où il s’appuie sur une classe progressive qui est capable de rassembler autour d’elle la majorité écrasante du peuple.
A la différence des processus de la nature, la révolution est réalisée par des hommes et à travers des hommes. Mais dans la révolution aussi, les hommes agissent sous l’influence des conditions sociales qui ne sont pas librement choisies par eux, mais qui sont héritées du passé et qui leur montrent impérieusement la voie. C’est précisément à cause de cela, et rien qu’à cause de cela que la révolution a ses propres lois.
Mais la conscience humaine ne reflète pas passivement les conditions objectives. Elle a l’habitude de réagir activement sur celles-ci. A certains moments, cette réaction acquiert un caractère de masse, tendu, passionné. Les barrières du droit et du pouvoir sont renversées. Précisément, l’intervention active des masses dans les événements constitue l’élément le plus essentiel de la révolution.
Mais même l’activité la plus fougueuse peut rester au niveau d’une rébellion, sans s’élever à la hauteur de la révolution. Le soulèvement des masses doit mener au renversement de la domination d’une classe et à l’établissement de la domination d’une autre. C’est alors seulement que nous avons une révolution achevée. Le soulèvement des masses n’est pas une entreprise isolée que l’on peut déclencher à son gré. Il représente un élément objectivement conditionné dans le développement de la société. Mais l’existence des conditions du soulèvement ne signifie pas qu’on doit attendre passivement, la bouche ouverte. Dans les affaires humaines aussi, il y a, comme le disait Shakespeare, des flux et des reflux : "There is a tide in the affairs of men which, taken at the flood, leads on to fortune".
Pour balayer le régime qui se survit, la classe progressive doit comprendre que son heure a sonné, et se poser pour tâche la conquête du pouvoir. Ici s’ouvre le champ de l’action révolutionnaire consciente où la prévoyance et le calcul s’unissent à la volonté et la hardiesse. »
Au boulot, camarades populistes révolutionnaires.
04:30 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Politique, Stratégie | Lien permanent | Tags : populisme, révolutionnaire, identité, droite nationale, stratégie, bourgeoisisme, libéralisme, immobilisme, réformisme, sécurité, fn, marine le pen, élections, ennemi, système, lénine, trotsky, soviets, parti bolchévik, révolution, soulèvement, peuples, masses, régime | Facebook | | Imprimer | |
27/04/2011
Assimilationnisme, quand tu nous tiens...
Moi, je veux bien... mais quelle France ?
J'ai déjà dit l'erreur qu'est, à mes yeux, l'assimilationnisme que prône Marine Le Pen.
Un fantasme Egalitaire & Réconciliationniste de plus, cité par F.Desouche, me donne l'occasion de développer mon point de vue, qui n'est ni purement racialiste, ni bêtement ethno-indifférent (la Voie du Milieu est souvent la meilleure...).
Il est aussi naïf de prétendre que la majorité des allogènes extra-européens pourraient s’assimiler, que de croire qu’aucun ne le pourrait, ou encore qu’aucun Musulman ne pourrait vivre tranquillement sa religion dans la sphère privée et sans nuire à personne (j’en ai rencontré et en connais personnellement quelques-uns, donc qu’on ne me dise pas que je raconte n’importe quoi ou que je suis victime de « taqiya » ou ce genre de choses).
Par conséquent, est-ce par naïveté que MLP prétend imposer le « rouleau compresseur républicain » à nos 15 millions d’ « invités malgré nous » ?
Encore une fois, revoyez son interview (à 7′ 00), si vous ne me croyez pas.
La même naïveté qui, avec la trouille justifiée mais exagérée de la guerre civile, a poussé Alain Soral, ainsi qu’Egalité & Réconciliation, dans la même direction ; direction qui, à l’époque du FN de JMLP, était plutôt un non-dit, une ambiguïté permanente, une espèce de couleuvre avalée pour des cas isolés amicaux et sympathiques, mais pas vraiment mise en avant de manière générale, le Chef étant par ailleurs empêtré dans sa propre tendance jacobine et « centre-droite » que personne ou presque, même et surtout parmi ses fidèles, ne voulait voir.
Je laisse le soin aux partisans de MLP, dont je ne suis pas, même si je la trouve relativement sympathique, de répondre à cette question : naïveté ?
Oui, ou non ?
Si c’est oui, comme je le pense, alors pas de problème, à condition que MLP ne gagne pas (je vais expliquer pourquoi) : les patriotes "de souche" peuvent éventuellement se servir du FN comme d’une étape, en sachant que la radicalité qu’appelle la situation n’est pas encore claire pour la majorité, comme la crise économique (pardon, « financière ») n’était pas encore évidente pour elle, le 14 septembre 2008, et qu’une autre formation politique moins naïve prendra bientôt le relais…
En revanche, si c’est non (pas de naïveté dans l’assimilationnisme affiché), il faudra nous dire pourquoi.
Extrémisme républicain sincère et assumé, voire cynique, en tout cas je-m’en-foutisme intégral quant à la disparition programmée du substrat ethnique français et européen par métissage massif, ce qui signifie fin de nos identités et de nos cultures ?
Ou bien stratégie ? Et si stratégie, laquelle ? Comment ? Jusqu’où ?
Imaginons – soyons fous – une prise de pouvoir (forcément démocratique) : on ne me fera pas croire qu’après l’élection, avec ne serait-ce qu’un tout petit pourcentage de voix allogènes, MLP décrétera que ha ha, elle les a bien eus, et que maintenant attention, on déchire toutes les cartes d’identité et on repart sur des bases « droit du sang » + un peu de mérite individuel en cas d’allogénat !
L’hypothèse « stratégie » ne tient pas debout. C’est ridicule. Il est évident que MLP est assimilationniste à 100 %.
Au contraire, non seulement il n’y a pas de stratégie mais, en réalité, la situation, en cas de prise de pouvoir de MLP, serait pire, pour la question de l’immigration, que tout ce que beaucoup de ses sincères et zélés supporters peuvent imaginer.
Vous vous rendez compte, la cristallisation, la sanctuarisation, la consécration par le divin suffrage universel, de 15 millions d’allogènes extra-européens et de leur descendance, ad vitam aeternam ?!!
Pas moyen, après une telle élection, de revenir légalement dessus, sans passer pour les plus abominables racistes, néo-nazis, mangeurs d’enfants, pédophiles consanguins hydrocéphales fââââchistes !
La caution de l’extrême-droite officielle, patentée, adoubée par tout le Système, ayant été donnée, par l’onction des urnes ma bonne dame, mon bon monsieur ! On les garde, tous oui tous !! C’est dit, c’est voté, y a plus d’opposition ! Allez, au boulot, on les assimile, ça marche (pendant que les Zyva se marrent et que, de toute façon, Zyva ou bien sages, leurs gènes se promènent…) !
Vous voudriez alors revenir sur cette greffe forcée de 15 millions + descendance ? Mais vous seriez un assassin bon pour l’échafaud ! Tout le monde serait légitime à vous abattre sans sommation dans la rue, comme un chien enragé !
Je plaisante (à peine : en réalité, cela ne ferait que retarder l’inévitable radicalisation et donc, notamment, la mise en oeuvre des indispensables mesures de réémigration de 90 % environ de nos « 15 millions »…), mais réfléchissez.
Si vous êtes prêts à suivre une assimilationniste comme MLP, quelles que soient ses qualités par ailleurs (à mon avis, il y a largement meilleur qu’elle, mais c’est vous qui voyez), vous risquez de devenir prisonniers d’un compromis qui fait joli à la télé et dans les sondages, mais qui s’avérera franchement nuisible dans la réalité.
00:10 Écrit par Boreas dans Crise, Identité, Politique, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : assimilation, assimilationnisme, immigrés, allogènes, egalité et réconciliation, marine le pen, alain soral, stéphane durbec, jacobinisme, front national, élections, radicalisation, compromis | Facebook | | Imprimer | |
23/08/2010
La tenaille
"La démocratie se confond exactement, pour moi, avec la souveraineté nationale. La démocratie, c'est le gouvernement du peuple par le peuple et la souveraineté nationale, c'est le peuple exerçant sa souveraineté sans entrave."
Charles de Gaulle, conférence de presse du 27 mai 1942
"S'il y a quelqu'un ici qui doute encore de ce que l'Amérique soit l'endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos Pères fondateurs est encore vivant, qui s'interroge sur le pouvoir de notre démocratie, ce soir vous lui avez répondu."
Barack Hussein Obama, discours du 04 novembre 2008
Comment se fait-il que l'immense majorité des populations occidentales croie vivre en démocratie ?
Comment est-il possible que, scrutin après scrutin, l'électeur revote pour ceux qu'il avait écartés lors d'une précédente élection, au profit d'autres tout aussi peu fiables ?
Comment en arrive-t-on à une pareille stabilité du régime, à une semblable pérennité d'une forme de gouvernement et surtout, à une telle continuité dans l'alternance des gouvernants ?
Questions, certes, d'une insigne banalité, et dont l'importance est généralement écartée par les esprits forts en se référant au fameux mot de Churchill ("La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres") et par le populaire en citant Coluche, après Jean-Louis Barrault ("La dictature, c'est 'ferme ta gueule' ; la démocratie, c'est 'cause toujours'") .
Dame, c'est pas terrible, mais y a pas mieux, on vous dit. C'est tout simple, non ?
Admettons.
Par conséquent, nécessairement, presque tout le monde reconnaît que ce qui est censé être le pouvoir du peuple n'est, en réalité, que la captation de ses voix (enfin, de celles du nombre sans cesse décroissant des électeurs qui croient encore suffisamment à ce système pour se rendre aux urnes, là où ils n'y sont pas obligés par la loi, comme en Belqique).
Captation, comme l'a dit Noam Chomsky, par la propagande ("La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures") ou fabrication du consentement.
Et pourtant, presque tout le monde s'en fout.
Vous ne me croyez pas ?
Allez donc admirer l'ardeur de la transhumance quotidienne vers les centres commerciaux...
Comme l'écrivait Jack London, "J'aspire à l'avènement d'une époque où l'homme réalisera des progrès d'une plus grande valeur et plus élevés que son ventre, où il y aura pour pousser les hommes à l'action un stimulant plus noble que le stimulant actuel, qui est celui de leur estomac." (Ce que la vie signifie pour moi, 1905).
Le même Jack London qui, l'année de sa mort, faisait dire à un de ses personnages : "La plupart des hommes sont des imbéciles, et c'est la raison pour laquelle il faut se préoccuper des rares hommes qui sont sages" (Les Ossements de Kahekili, 1916).
Rien de nouveau sous le soleil.
Sauf que le gouvernement des imbéciles par d'autres, tout aussi imbéciles mais plus rusés, pourrait bien échoir bientôt aux "rares hommes qui sont sages"... Faute de sous pour acheter la paix civile, faute d'idées pour remplacer les sous. Mais n'anticipons pas.
Le premier principe d'un système de domination accepté de bon gré par les dominés, c'est de revêtir une apparence innocente. En d'autres termes, d'être invisible ou, au moins, de passer inaperçu.
En matière politique et donc, également, économique (car si, dans le passé, l'économie a toujours été subordonnée au politique, de nos jours, elle se confond avec lui au point qu'on parle de "gérer" un pays...), il s'agit, en pratique, de transposer au réel un principe ternaire.
C'est la bonne vieille dialectique (souvent considérée, à tort, comme hégélienne), la trinité "thèse-antithèse-synthèse", détournée par nos modernes satrapes, qu'ils soient marxistes ou libéraux.
Le principe en est simple et déclinable à l'infini, suivant les orientations propagandiques de chaque composante du système de domination et à tous les étages de celui-ci.
Par exemple, il a été résumé par François-Bernard Huyghe, en ce qui concerne les néo-conservateurs nord-américains, comme étant "un usage sans complexe de la force au service d’un usage moral du pouvoir".
Autrement dit, "l'Occident est pacifique et bon et doit être préservé" (thèse), "l'Irak est mauvais car il soutient Al Qaïda qui attaque l'Occident" (antithèse), "donc nous devons taper sur l'Irak même si nous sommes pacifiques" (synthèse).
Cette dialectique est utilisée pour convaincre un maximum de gens, et ça marche (si vous en rigolez rétrospectivement, rappelez-vous quand même le nombre d'Américains, et même d'Européens, convaincus par les diatribes relatives à "l'Axe du Mal" et aux "armes de destruction massive").
L'outil est articulé, avec le soutien des médias, pour disqualifier tout contradicteur.
Comment, vous ne croyez pas que l'Occident soit intrinsèquement bon ? C'est donc que vous êtes un soutien aux fondamentalistes musulmans, ou au moins un idiot utile !
Comment, vous ne croyez pas que l'Irak soutienne Al Qaïda et possède des armes de destruction massive ? Vous n'avez pas vu ce qu'ILS ont fait au World Trade Center ? C'est donc que vous êtes un naïf, ou un sans coeur !
Comment, vous ne croyez pas qu'il faille taper sur l'Irak ? C'est donc que vous avez l'ensemble des deux défauts précédents !
Bref, vous êtes prié de croire que c'est nous les bons et eux, les méchants.
Si vous dites "menteurs", vous êtes un con et un salaud.
CQFD.
En fait, c'est encore beaucoup plus rusé que ça.
En tant que Français, vous vous êtes dit, en voyant Villepin à l'ONU, s'opposer à une intervention militaire en Irak : "Ah, le brave homme !" ou, au moins : "Ouf, en France au moins, nous ne tombons pas dans l'excès bushiste !"
Que nenni. Poudre de perlimpinpin.
Pensez-vous vraiment que ce bon Galouzeau, apparemment intègre et droit puisque s'opposant à la saloperie bushienne, se souciait réellement de l'Irak ?
Et à supposer qu'il s'en fût soucié, que sa bravade onusienne mettait en cause, en quoi que ce soit, non seulement, concrètement, le principe même de l'attaque mais, surtout, l'adhésion de Villepin au système de domination et à son fonctionnement ?
Un indice : ce personnage est un copain d'Azouz Begag, sympathique allogène, ancien ministre, qui vient de rejoindre son très désintéressé mouvement République Solidaire et avait déclaré, en 2005 : "il faut traverser le périphérique, aller chez les indigènes là-bas, les descendants de Vercingétorix... Il faut casser les portes et, si elles ne veulent pas s'ouvrir, il faut y aller aux forceps. Partout où la diversité n’existe pas, ça doit être comme une invasion de criquets, dans les concours de la fonction publique, dans la police nationale… Partout, de manière à ce qu’on ne puisse plus revenir en arrière".
Passons.
Il faut bien comprendre qu'une telle collusion n'est pas isolée.
Bien au contraire, elle est emblématique.
Emblématique aussi, et bien davantage encore, le financement de la Révolution russe et de l'URSS par la haute finance et les grandes entreprises occidentales.
Tout autant que les fondamentaux consanguins du gauchisme et du libéralisme économique.
Non moins que le prétendu clivage entre "droite" et "gauche", dont l'effacement ridiculise l'obstination avec laquelle l'establishment essaie encore de faire croire au droitisme des libéraux, comme au souci du peuple de la gauche internationaliste.
Le libre-échangisme international provoque-t-il des délocalisations, des fermetures d'entreprises, des baisses de salaires ? Le volet social et public du "libéralisme" est là pour prendre en charge les chômeurs et les accompagner dans leur déchéance, en collectivisant donc les pertes dues à l'initiative privée.
La bureaucratie nationale ou européenne freine-t-elle le développement des multinationales ? Le volet libéral du "socialisme" se fait un devoir de pousser à la roue de l'immigration, en finançant celle-ci avec l'argent des travailleurs-contribuables, qui subissent ainsi une seconde pression déflationniste sur leurs salaires.
La "gauche" accusera la "droite" d'horreurs concurrentielles et libérales, sans toutefois s'attaquer à son internationalisme destructeur des peuples et de leur prospérité, contribuant ainsi aux profits du capital.
La "droite" taxera la "gauche" d'infâmies bureaucratiques et collectivistes, sans s'en prendre au financement public des conséquences du libre-échange, puisque l'idéologie qui motive les aides publiques sert les intérêts marchands.
Et pour cause, puisque "droite" et "gauche" sont en toc.
Car, comme l'illustre la fabrication, par l'Angsoc, du faux ennemi Goldstein, dans "1984" d'Orwell, la dialectique du système de domination emploie des adversaires qui n'en sont pas.
Libéralisme et collectivisme, droite et gauche, toujours les deux mâchoires de la même tenaille.
Tentez d'éviter l'un et vous aurez l'autre. A tour de rôle.
De toute manière, on ne vous proposera jamais que l'un ou l'autre.
Voire, un repoussoir (les "extrêmes") censé incarner la dictature, mais qui n'a pas la moindre chance d'hériter du pouvoir.
L'oligarchie cosmopolite qui a confisqué celui-ci, n'entend pas laisser quiconque sortir de son système.
Ses armes, les seules : l'argent et la connerie de la foule. Les deux lui sont indispensables.
Il est illusoire d'espérer voir diminuer la connerie, mais quant à l'argent...
00:34 Écrit par Boreas dans Economie, Histoire, Politique, Société | Lien permanent | Tags : démocratie, élections, dialectique, dictature, noam chomsky, propagande, jack london, système, george orwell, de gaulle, françois-bernard huyghe, azouz begag, villepin | Facebook | | Imprimer | |