18/10/2014
Cyborgs
C'est ainsi que les assaillants pro-russes et russes de l'aéroport de Donetsk ont baptisé ses défenseurs ukrainiens, tant ils leur semblent faits d'acier, invincibles, depuis cinq mois, à un contre huit pourtant.
La vidéo est sous-titrée en anglais et sa deuxième partie comporte quelques grands moments d'humour, cliquez sur l'icône « sous-titres » en bas à droite pour en profiter.
23:31 Écrit par Boreas dans Crise, Géopolitique, Identité, Psychologie | Lien permanent | Tags : ukraine, donbass, donetsk, aéroport de donetsk, cyborgs | Facebook | | Imprimer | |
Maïdan
02:09 Écrit par Boreas dans Crise, Géopolitique, Identité, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : ukraine, maïdan, bernard grua | Facebook | | Imprimer | |
17/10/2014
Poutine et son public de « dissidents »
C'était le 10 décembre 2010 à Saint Pétersbourg, lors d'un concert de charité au profit des enfants malades (snif), devant un parterre international de vedettes de la télé et du cinéma. Outre le léger hiatus culturel, amusant de jouer à reconnaître les célébrités présentes dans l'assistance...
15:29 Écrit par Boreas dans Crise, Culture, Géopolitique, Identité, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : vladimir poutine, russie, saint pétersbourg, concert de charité, blueberry hill, célébrités, dissidents | Facebook | | Imprimer | |
Le contraire de la peur
(...) Tandis que les autres chasseurs festoyaient autour de leurs feux, Dienekès fit place à ses côtés à Alexandros et Ariston et les pria de s’asseoir. Je devinai son intention. Il allait leur parler de la peur. Car il savait qu’en dépit de leur réserve, ces jeunes gens sans expérience de la bataille se rongeaient à la perspective des épreuves prochaines.
— Toute ma vie, commença-t-il, une question m’a hanté : quel est le contraire de la peur ?
La viande de sanglier était prête, nous mourions de faim et l’on nous apporta nos portions. Suicide vint, portant des bols pour Dienekès, Alexandros, Ariston, lui même, le servant d’Ariston, Démade et moi. Il s’assit par terre, près de Dienekès. Deux chiens, qui connaissaient sa générosité notoire à leur égard, prirent place de part et d’autre de Suicide, attendant des reliefs.
— Lui donner le nom de manque de peur, aphobie, n’a pas de sens. Ce ne serait là qu’un mot, une thèse exprimée comme antithèse. Je veux savoir quel est vraiment le contraire de la peur, comme le jour est le contraire de la nuit et le ciel est l’opposé de la terre.
— Donc tu voudrais que ce fût un terme positif, dit Ariston.
— Exactement !
Dienekès hocha la tête et dévisagea les deux jeunes gens. L’écoutaient-ils ? Se souciaient-ils de ce qu’il disait ? S’intéressaient-ils vraiment comme lui à ce sujet ?
— Comment surmonte-t-on la peur de la mort, la plus élémentaire des peurs, celle qui circule dans notre sang comme dans tout être vivant, homme ou bête ?
Il montra les chiens qui encadraient Suicide.
— Les chiens en meute ont le courage d’attaquer un lion. Chaque animal connaît sa place. Il craint l’animal qui lui est supérieur et se fait craindre de son inférieur. C’est ainsi que nous, Spartiates, tenons en échec la peur de la mort : par la peur plus grande du déshonneur. Et de l’exclusion de la meute.
Suicide jeta deux morceaux aux chiens. Leurs mâchoires happèrent promptement la viande dans l’herbe, le plus fort des deux s’assurant le plus gros morceau. Dienekès eut un sourire sarcastique.
— Mais est-ce là du courage ? La peur du déshonneur n’est-elle pas essentiellement l’expression de la peur ?
14:12 Écrit par Boreas dans Histoire, Identité, Littérature, Philosophie, Psychologie | Lien permanent | Tags : peur, grecs, spartiates, perses, thermopyles, steven pressfield, les murailles de feu, amour | Facebook | | Imprimer | |
15/10/2014
Signes de faiblesse
Vous trouverez deux articles récents (en anglais) de Volodymyr Yermolenko en cliquant ici.
00:07 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Identité, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : ukraine, russie, crimée, donbass, volodymyr yermolenko, vladimir poutine, invasion russe, terroristes, pro-russes, accords de minsk, cessez-le-feu, aéroport de donetsk, debaltseve | Facebook | | Imprimer | |
14/10/2014
Russie Potemkine
« Une ambition désordonnée, immense, une de ces ambitions qui ne peuvent germer que dans l'âme des opprimés, et ne se nourrir que du malheur d'une nation entière, fermente au cœur du peuple russe ». Ces quelques lignes écrites par le marquis de Custine en 1839, en visite à la cour de Nicolas [Ier] à Saint-Pétersbourg résonnent toujours aussi étrangement à chaque résurgence de l'empire russe sur son « étranger proche ». « Cette nation, avide à force de privation, expie d'avance chez elle, par une soumission avilissante, l'espoir d'exercer la tyrannie chez les autres, la gloire, la richesse qu'elle attend la distraient de la honte qu'elle subit, et pour se laver du sacrifice impie de toute liberté publique et personnelle, l'esclave, à genoux, rêve de la domination du monde ». Nonobstant le solide racisme aristocratique d'un auteur du milieu du XIXème siècle dressant un tableau très pittoresque de la Russie tsariste, il n'en reste pas moins que ce carnet de voyage rappelle à l'actualité, notamment depuis le début de la crise ukrainienne.
Le traumatisme des années 90, encore là
De fait encore en grave période de privation, la Russie ne s'est toujours pas relevée du traumatisme qu'elle a connu dans les années 1990 quand le capitalisme le plus prédateur s'y est invité sans période de transition, conduisant à des inégalités économiques presque sans équivalent dans le reste du monde. Mais malgré deux décennies d'ajustements et un boom pétrolier ayant démultiplié les recettes de l'Etat, la route entre Moscou et Saint-Pétersbourg ne possède encore que deux voies par endroit, et un quart des habitants de la seconde ville du pays s'entassent toujours avec résignation dans des logements communautaires, avec souvent des rideaux en guise de séparation physique entre deux familles.
Dans les campagnes, l'eau courante un luxe, les soins médicaux, un rêve
Dans les campagnes - qui continuent de se vider à une vitesse alarmante - l'eau courante reste souvent un luxe, et les soins médicaux un rêve, la Russie étant classée 130ème en terme de qualité des soins par l'OMS, et parallèlement à un léger regain démographique ces dernières années, l'espérance de vie masculine stagne depuis des années autour de 65 ans. De même, malgré des discours rivalisant de volontarisme des politiciens, la Russie ne parvient toujours pas à exporter en quantité significative de produits manufacturés en dehors du domaine très spécifique de l'armement, malgré quelques réussites notables en matière de télécoms ces dernières années. En 2010, les matières premières représentaient ainsi près de 80% des échanges du pays avec l'extérieur...
20:04 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Géopolitique, Histoire, Identité, Politique, Propagande, Psychologie, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : russie, potemkine, astolphe de custine, oppression, privations, ambition, tyrannie, capitalisme, prédation, inégalités, infrastructures, routes, eau courante, soins médicaux, campagnes, pétrole, exportations, retard économique, siloviki, corruption, oligarques, verrouillage, vladimir poutine, popularité, âme russe, occident, crimée, ukraine, fierté, brics, chine, gaz, skolkovo, nicolas berdiaev, europe, assassinats, anna politkovskaïa, tchétchénie, urss | Facebook | | Imprimer | |
13/10/2014
Vous aurez le bonheur, que vous le vouliez ou non
J’ai eu l’occasion de lire et d’entendre beaucoup d’histoires incroyables sur les temps où les hommes vivaient encore en liberté, c’est-à-dire dans un état inorganisé et sauvage. Ce qui m’a toujours paru le plus invraisemblable est ceci : comment le gouvernement d’alors, tout primitif qu’il ait été, a-t-il pu permettre aux gens de vivre sans une règle analogue à nos Tables, sans promenades obligatoires, sans avoir fixé d’heures exactes pour les repos ! On se levait et on se couchait quand l’envie vous en prenait, et quelques historiens prétendent même que les rues étaient éclairées toute la nuit et que toute la nuit on y circulait.
C’est une chose que je ne puis comprendre. Quelque trouble qu’ait été leur raison, les gens ne devaient pourtant pas être sans s’apercevoir qu’une vie semblable était un véritable assassinat de toute la population, un assassinat lent qui se prolongeait de jour en jour. L’État (par un sentiment d’humanité) avait interdit le meurtre d’un seul individu, mais n’avait pas interdit le meurtre progressif de millions d’individus. Il était criminel de tuer une personne, c’est-à-dire de diminuer de cinquante ans la somme des vies humaines, mais il n’était pas criminel de diminuer la somme des vies humaines de cinquante millions d’années. Cela prête au rire. N’importe lequel de nos numéros de dix ans est capable en trente secondes de comprendre ce problème de morale mathématique, alors que tous leurs Kant réunis ne le pouvaient pas : aucun d’eux n’avait jamais pensé à établir un système d’éthique scientifique, basé sur les opérations d’arithmétique.
N’est-il pas absurde que le gouvernement d’alors, puisqu’il avait le toupet de s’appeler ainsi, ait pu laisser la vie sexuelle sans contrôle ? N’importe qui, quand ça lui prenait... C’était une vie absolument a-scientifique et bestiale. Les gens produisaient des enfants à l’aveuglette, comme des animaux. N’est-il pas extraordinaire que, pratiquant le jardinage, l’élevage des volailles, la pisciculture (nous savons de source sûre qu’ils connaissaient ces sciences), ils n’aient pas su s’élever logiquement jusqu’à la dernière marche de cet escalier : la puériculture. Ils n’ont jamais pensé à ce que nous appelons les Normes Maternelle et Paternelle.
Ce que je viens d’écrire est tellement invraisemblable et tellement ridicule, que je crains, lecteurs inconnus, que vous ne me preniez pour un mauvais plaisant. Vous allez croire que je veux tout simplement me payer votre tête en vous racontant des balivernes sur un ton sérieux ? Pourtant je ne sais pas blaguer, car dans toute blague le mensonge joue un rôle caché et, d’autre part, la Science de l’État Unique ne peut se tromper. Comment pouvait-on parler de logique gouvernementale lorsque les gens vivaient dans l’état de liberté où sont plongés les animaux, les singes, le bétail ? Que pouvait-on obtenir d’eux lorsque, même de nos jours, un écho simiesque se fait encore entendre de temps en temps ?
Mais, fort heureusement, cela n’arrive que rarement et c’est une petite question de mise au point ; il est facile d’y remédier sans arrêter la marche éternelle de toute la Machine. Pour remplacer la clavette tordue, nous avons la main habile et puissante du Bienfaiteur, nous avons l’œil exercé des Gardiens...
Ievgueni Zamiatine, Nous autres, 1920
23:35 Écrit par Boreas dans Crise, Identité, Littérature, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : ievgueni zamiatine, nous autres, 1920, totalitarisme, liberté, matérialisme scientifique, marxisme, libéralisme, etat, gouvernement, animaux, hommes | Facebook | | Imprimer | |
12/10/2014
Eric Zemmour, le Juif qui parle Français
Lire l'introduction du livre d'Eric Zemmour, Le suicide français, qui fera date :
19:20 Écrit par Boreas dans Crise, Culture, Economie, Histoire, Identité, Politique, Propagande, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : eric zemmour, juif, français, le suicide français, mondialisation, immigration, culpabilisation, régime de vichy, pétain, robert paxton, antiracisme, jacques attali, assimilation, féminisme, napoléon ier, haine de soi, élites, bien-pensants | Facebook | | Imprimer | |
11/10/2014
Les médias voient des néo-nazis partout...
... sauf là où ils sont (ici, l'emblème de l'Unité Nationale Russe d'Alexandre Barkachov, sur le fameux ruban de l'Ordre de Saint Georges galvaudé par les terroristes néo-bolchéviques en Ukraine)
Courrier envoyé récemment par Mykola Cuzin à Céline Lussato, journaliste au Nouvel Observateur et auteur d'un article parlant de la « complicité » entre le gouvernement ukrainien et les « néo-nazis » du bataillon Azov.
Madame,
Le titre volontiers « ronflant » de l’article mérite que l’on s’y attarde pour plus d’une raison : à la fin de l’article, après vous avoir lue, on en conclut que ce bataillon est composé de gens ayant des opinions et des orientations très différentes mais désirant tous défendre l’intégrité de l’Ukraine. En-dehors des thèses exposées par M. Biletsky, vous n’avez manifestement rien noté de particulier accréditant la thèse selon laquelle ce bataillon est « néo-nazi ».
Les mouvements d’extrême-droite (principalement Svoboda et Pravyi Sektor) ont a peine obtenu 3% des suffrages lors des dernières présidentielles. L’extrême-droite est et restera un épiphénomène en Ukraine. On en peut pas en dire autant de la France où Marine Le Pen a le vent en poupe en ce moment et en Russie où le Parti Libéral Démocrate (le mal nommé) pèse régulièrement plus de 20% dans les urnes.
Vous n’ignorez pas, je suppose, qu’en Russie le sinistre Jirinovski a pignon sur rue et que l’un des conseillers de Poutine n’est autre qu’A. Douguine, l’un de ceux qui, en 2008, avaient demandé à la Douma d’interdire les activités des organisations (associations, clubs…) juives en Russie.
La très regrettée dissidente moscovite V. Novodvorskaïa s’étonnait à juste titre en février dernier de l’insistance avec laquelle Poutine clamait haut en fort, dans le monde entier, que l’Ukraine était dirigée par une junte d’inspiration nazie (étant entendu que plusieurs membres du nouveau gouvernement étaient et sont encore d’origine juive) alors que dans le même temps, la Russie comptait près de 53 organisations d’extrême-droite ou néo-nazies… Fait qui n’a jamais donné lieu à un quelconque article, à ma connaissance, dans les journaux français.
23:11 Écrit par Boreas dans Crise, Géopolitique, Histoire, Identité, Propagande, Psychologie, Stratégie | Lien permanent | Tags : ukraine, russie, mykola cuzin, médias, néo-nazis, bataillon azov, andriy biletsky, dmytro yaroch, svoboda, pravyi sektor, unité nationale russe, alexandre barkachov, vladimir jirinovski, parti libéral démocrate, valéria novodvorskaïa, dimitri gloukhovski, marine le pen, fn | Facebook | | Imprimer | |
10/10/2014
Le must
Le patriarche du FSB (pardon, de l'église orthodoxe de Moscou) et la mobylette qu'on lui a offerte pour le remercier de son esprit charitable
Si vous ne deviez lire qu'un seul texte sur la crise ukrainienne cette semaine, lisez celui-ci.
C'est chez l'ami @Symmaque et c'est à ne pas manquer. Surtout si vous êtes un affreux cul béni. Ça vous changera du Salon Beige et de Patrice de Plunkett.
22:09 Écrit par Boreas dans Crise, Géopolitique, Identité, Propagande, Psychologie, Religion, Stratégie | Lien permanent | Tags : ukraine, russie, christianisme, catholicisme, orthodoxie, catholiques, orthodoxes, patriarche, kiev, filaret, moscou, kirill, terroristes, persécutions, enlèvements, kidnappings, tortures, prêtres, religieuses, crimée, protestants, meurtres, islam, musulmans | Facebook | | Imprimer | |