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16/06/2014

L'Iran envisage de coopérer avec les USA pour aider l'Irak

La démonétisation par effet boomerang...

 

Le président iranien Hassan Rohani s'est déclaré samedi disposé à envisager de coopérer avec Washington pour lutter contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Et à aider le gouvernement de Bagdad si celui-ci lui en formule la demande.

Téhéran « peut songer » à travailler avec les Etats-Unis, ennemis jurés de la République islamique, « si l'Amérique lutte contre les groupes terroristes en Irak et ailleurs », a souligné Hassan Rohani lors d'une conférence de presse retransmise en direct par la télévision d'Etat.

Le président iranien faisait probablement allusion à la Syrie, où Téhéran est engagé aux côtés du régime de Bachar al Assad face aux rebelles soutenus par les pays occidentaux et aux djihadistes de l'EIIL. « Nous devons tous combattre les groupes terroristes en paroles et en actes », a-t-il insisté.

Hassan Rohani a assuré que son pays était prêt à aider le gouvernement irakien du chiite Nouri al Maliki « dans le cadre des lois internationales ». Mais il a ajouté que celui-ci n'avait pour l'instant pas sollicité l'aide de Téhéran pour repousser l'offensive des insurgés sunnites.

« L'Iran défendra son territoire si des groupes terroristes menacent sa sécurité », a-t-il ajouté. Les djihadistes sunnites de l'EIIL ont notamment pris le contrôle de la province irakienne de Diyala, frontalière avec l'Iran.

Des dirigeants iraniens avaient déjà proposé ces derniers jours d'apporter une aide militaire à Bagdad et envisagé une coopération avec les Etats-Unis pour enrayer la progression des insurgés vers Bagdad.

Source

J'aimerais bien savoir ce que pensent de cette quenelle nos grands « dissidents » Soral et Dieudonné, pour qui l'Iran des mollahs est un modèle de lutte contre « l'Empire », le second ayant même estimé à la télévision iranienne francophone (sur la chaîne SaharTV, dans la vidéo ci-dessous qui date de février 2011), qu'il serait naturel que les Chrétiens se convertissent à l'islam chiite...

La renaissance du califat par l’EIIL

 

L’avancée spectaculaire de l’EIIL dans le nord de l’irak n’est qu’une confirmation des divisions ethnico-religieuses du pays, ce qui explique pourquoi l’avancée djihadiste devrait s’arrêter aux portes de Bagdad où se trouve la limite confessionnelle.

Le rêve des djihadistes est en train de se concrétiser : la renaissance du califat mésopotamien, éteint depuis le XIIIe siècle avec la fin des Abbassides. À l’époque, l’Empire ottoman avait rétabli l’unité du croissant proche-oriental, mais le cœur de l’islam ottoman était passé à Istanbul. La relative tolérance religieuse ottomane avait autorisé la cohabitation sur place entre shiites, sunnites, chrétiens, yézidis et druzes. La fracture ethnique étant plus forte que l’unité religieuse, les tribus du Hedjaz avaient pu se soulever en 1916 contre l’Ottoman sans craindre l’accusation de fitna, de diviser la communauté musulmane, laquelle n’existait qu’en rêve ou dans le lointain souvenir du Prophète.

Après sept siècles d’oubli, le califat sunnite peut donc renaître. De la Syrie orientale aux frontières de l’Iran, un continuum islamiste est en train de s’implanter durablement grâce au ralliement des tribus sunnites, provoqué par les exactions et l’aveuglement de Bachar el-Assad en Syrie et de Nouri al-Maliki en Irak. La véritable nouveauté dans la prise de Mossoul n’est pas l’extraordinaire poussée de l’EIIL, mais l’inefficacité totale de l’armée irakienne et la collaboration opportuniste des responsables de la majorité sunnite du nord du pays. Celle-ci ne durera sans doute pas, mais en attendant l’islamisme guerrier a montré sa force face au gouvernement shiite compromis avec les Etats-Unis et un système démocratique honni des sunnites, qui ne forment qu’un tiers des musulmans irakiens.

La prise de Bagdad n’est toutefois pas pour demain. La ville est en majorité shiite et les sunnites n’en contrôlent qu’une partie de la rive occidentale. Les « soldats » de l’EIIL ne doivent leur avancée qu’au soutien sunnite et celui-ci ne leur sera d’aucune utilité lorsqu’ils atteindront la limite confessionnelle au nord de Bagdad. Des combats violents auront certainement lieu aux abords de la capitale et sur les marges des zones sunnites, mais le cœur de l’espace shiite devrait rester intact, car le degré de mobilisation des shiites dépasse de loin celui des sunnites, attentistes ou mollement rassemblés derrière les djihadistes. Il suffit d’un débordement des troupes djihadistes pour qu’en quelques heures se recréent les milices shiites, appuyées et armées par l’Iran. Si elle veut s’implanter durablement dans la partie sunnite, l’EIIL n’a aucun intérêt à pousser trop loin les provocations vers le sud.

L’avenir à moyen terme pour l’Irak est une partition ethnico-religieuse. Au nord, notamment à Mossoul, la purification islamiste a évacué depuis déjà dix ans la majorité des chrétiens arabes (3,5 % des Irakiens en 2003) ; les populations kurdes (21 %) garantissent leur propre sécurité dans le Kurdistan irakien. Reste à « stabiliser » (litote pour « purifier ») les frontières de la zone sunnite et à uniformiser à l’intérieur de celle-ci les modes de vie selon les règles de la sharia et d’un islam salafiste qui devra, tôt ou tard, recevoir l’assentiment de la population s’il veut durer. L’histoire de la révolution iranienne montre que ce ralliement de la majorité peut advenir et durer au moins quelques années, pourquoi pas en utilisant le suffrage universel. Le dernier scénario est le conflit inter-religieux shiites/sunnites, provoquant une guerre civile généralisée avec des attentats et des combats de rue à Bagdad et tout autour. Ce scénario « syrien » est toutefois peu probable, car l’EIIL s’épuisera rapidement face aux milices shiites et a besoin de conserver ses forces et ses bases arrières pour l’avenir. Au Moyen Âge, c’est la division du califat qui permit aux croisés de reprendre Jérusalem.

L’attitude occidentale ne devrait pas dépasser les frappes ciblées et le soutien logistique au gouvernement irakien, c’est dire que les Etats-Unis et l’UE ont, depuis déjà longtemps, perdu la main sur cette partie d’échecs.

Source

Le site realpolitik.tv d'Aymeric Chauprade, un des relais français de la propagande de Poutine et du soutien au régime d'Assad, a repris cet article en se gardant bien d'en citer la source, et les commentaires de certains de ses lecteurs sont hilarants. C'est tout juste s'ils n'accusent pas realpolitik.tv de traîtrise... « atlanto-sioniste », bien sûr, comme il sied à cette sorte de « dissidents » habitués aux caricatures soraliennes. Je l'avoue, j'ai bien ri.

14/06/2014

Show-biz

Il y a vingt ans, Les Inconnus avaient déjà tout dit :

11/06/2014

Comment la Russie gagne la guerre de la propagande

Pauvre Poutine, manifestement méprisé par les médias...

 

Puisque certains poutinophiles, selon lesquels les médias occidentaux mentent à 100% (!) alors que les médias d'Etat russes seraient parole d'évangile, trouvent crédible, parce que cela les arrange, un article du torchon à sensation Bild am Sonntag affirmant que des mercenaires américains opéreraient en Ukraine, ils ne s'offusqueront pas que je traduise (voir plus bas) une analyse du Spiegel, journal allemand autrement plus sérieux...

On a confirmation, en lisant cette analyse et si l'on n'est pas dupe du discours patriotique du pouvoir, que les médias d'Etat russes sont considérés par le régime de Poutine comme des outils pour la guerre de quatrième génération et traités comme tels, avec un financement conséquent et des objectifs définis.

Dès lors, est encore une fois amusante ou pitoyable, au choix, la rhétorique des empoutinés français qui présentent la propagande russe comme un petit poucet face au mastodonte médiatique occidental (toujours vu comme un monolithe menaçant, dans la droite ligne du binarisme obsidional habituel en la matière). Par ailleurs, si le soft power occidental était si unitaire et si puissant, ce n'est pas moi qui aurais eu à traduire l'article qui suit. Les gros médias français se seraient empressé de le faire.

Il serait intéressant de disposer d'une analyse des médias chinois semblable à celle que fait le Spiegel des médias russes car, là aussi, des grandes manoeuvres sont en cours. Bientôt, les chevaliers blancs de la dénonciation à sens unique d'un Occident caricatural décalqué des schémas soralo-meyssaniens auront peut-être, ironie de l'Histoire, à défendre contre des mensonges d'Etats étrangers une vérité plus nuancée que leur représentation actuelle. Ce qui pourrait impliquer autre chose que des mots...

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10/06/2014

La mafia russe en Ukraine, en deux graphiques

L'argent russe historiquement blanchi à Chypre, c'est, par sa présentation, un véritable marronnier, toujours d'actualité, dont on ne parle pourtant guère qu'en termes de faits divers, au lieu d'en tirer des conclusions. Une bonne part de cet argent est réinvestie en Ukraine, les graphiques qui suivent illustrent cette évidence. Question subsidiaire : qui bénéficie de ces investissements ? Je vous donne un indice : oligarques.

Source

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Après, que les tenants de la théorie du complot américain en Ukraine viennent donc nous vanter l'influence soi-disant déterminante des 5 milliards de dollars depuis 1991 évoqués par Nuland ! Quand on parle de l'argent russe investi dans le pays via Chypre, il s'agit de près de 20 milliards PAR AN (sans compter les investissements directs russes), contre 5 malheureux milliards EN 23 ANS... A votre avis, en supposant que le pouvoir s'achète ainsi, à qui va-t-il ?

« Notre héros, c'est Lénine »

C'est à 19' 30" :

Source

Ce documentaire rappelle notamment (aux alentours de 28' 00") que les grandes puissances se sont entendues sur le démantèlement de l'arsenal nucléaire ukrainien au début des années 1990, laissant le pays sans réelle défense. Le mémorandum de Budapest de 1994, censé garantir l'intégrité territoriale de l'Ukraine, a ainsi été violé par l'un de ses signataires, la Russie, lors de l'annexion de la Crimée le 18 mars 2014.

Passage intéressant également, à partir de 45' 00" environ, sur les oligarques ukrainiens. En oubliant largement, hélas, de parler de leurs liens (« business is business ») avec les oligarques russes et la mafia russe. Cela a au moins le mérite de souligner que le pouvoir n'est pas entre les mains du peuple ukrainien et que, n'en déplaise à la propagande, les patriotes n'ont rien à voir avec les affairistes corrompus traditionnellement au pouvoir à Kiev (comme à Moscou).

La charmante Katia, Russe mariée à un Ukrainien et favorable au mouvement de Maïdan, est le fil rouge de ce reportage qui, en tout cas, ne tombe pas dans le manichéisme ambiant.

09/06/2014

Etats-Unis et Russie veulent s'entendre sur le dos de l'Ukraine

Cétait à Paris, le 5 juin 2014.

Le nouveau président-oligarque ukrainien Porochenko (qui a fait fortune avec les Russes après la chute de l'URSS et que Poutine tient par ses intérêts en Crimée et en Russie) et son premier ministre Iatseniouk (ouvertement mondialiste et ayant travaillé dans une banque qui blanchit de l'argent mafieux russe), sont d'ores et déjà prêts à parvenir à la paix à tout prix.

Etonnant, non ?

En fait, non. Derrière les vitrines diplomatiques, il y a une convergence de fond des stratégies d'entente impérialistes américaine et russe.

Si ce n'était pas si triste, il serait amusant de souligner à quel point les poutinophiles rejoignent Caroline Fourest pour considérer que les patriotes ukrainiens seraient des « néo-nazis » et rejoignent Moscou, ce qui n'a rien de surprenant, mais aussi Washington, pour estimer que l'armée ukrainienne doit cesser d'essayer de reprendre le Donbass aux terroristes et à leurs soutiens mercenaires venus de Russie.

Le patriotisme, c'est mauvais pour les affaires.

08/06/2014

Immense popularité de la lutte « antifasciste » à Donetsk

Un concert organisé par les représentants de la très démocratique « République populaire de Donetsk » sous le slogan « Sauvons le Donbass des fascistes » a eu lieu (a priori) le 6 juin à Donetsk. A en juger par la foule amassée pour l'occasion (la statue de Lénine étouffait manifestement de tant de promiscuité), les dirigeants de la RPD vont chercher des « fascistes » pendant quelque temps encore, avant d'arracher la région à leurs griffes. Ne parlons pas de la qualité musicale de la manifestation. Après tout, c'est peut-être elle qui a attiré tant de monde...

Source

Blague à part, écoutez un peu ce que disait cette dame russe, toujours à Donetsk, il y a un peu plus d'une semaine. C'est à partir de 8' 30", jusqu'à 9' 20" :

06/06/2014

Un regard honnête sur l'Ukraine

Source (Un grand merci à Thomas R., dont j'espère que l'hébergement Youtube de cette vidéo restera accessible. / 7 juin 2014 - Eh ben voilà, non, vidéo intégrale déjà supprimée en raison des droits d'auteur, je la remplace par un minuscule bout de bande-annonce ; pas grave, il suffit d'aller à la source pour voir le document en entier...)

Je rappelle aussi l'existence de cet autre reportage, très intéressant.

05/06/2014

False flag russe à Lougansk ?

(Mise à jour du 5 juin 2014)

Désolé, cette fois je n'ai pas le temps de traduire cet article du même blog cité avant-hier, faisant l'analyse détaillée des raisons pour lesquelles il serait faux qu'un avion ukrainien ait largué des roquettes sur Lougansk le 2 juin et, a fortiori, fait des victimes civiles.

Manifestement, il y a bien eu au moins un avion ukrainien dans le ciel ce jour-là, mais selon ce même blog, pour fournir un soutien au peloton de gardes-frontières de la Garde Nationale attaqué et encerclé dans son casernement par les terroristes (je ne peux pas les appeler autrement) et ce, dans la banlieue de la ville et non au centre de celle-ci.

Néanmoins, au vu de cet autre article, tiré d'un blog australien qui, lui aussi, a étudié à fond les données disponibles, il faut reconnaître, si on veut être honnête intellectuellement, qu'il est possible que l'avion ait bel et bien tiré des roquettes sur le bâtiment de l'administration régionale de Lougansk. C'est pourquoi, je rajoute un point d'interrogation au titre de mon billet.

Si cette attaque aérienne est vraie, c'est moche et je pense que tous les partisans de la cause ukrainienne seront de mon avis.

Néanmoins, n'oublions pas qu'il s'agit d'une guerre et que, si des civils ont été cette fois-ci tués et blessés du côté russe et pro-russe, les séparatistes, ethniquement minoritaires et dans l'illégalité la plus complète, ont, eux, depuis bien plus longtemps, usé de méthodes barbares et souvent meurtrières contre leurs opposants, également des civils, comme je l'ai rappelé avant-hier (voir ci-dessous) et antérieurement.

Il ne faut donc pas s'attendre à ce que les soldats ukrainiens se comportent systématiquement comme des anges, d'autant plus que les conditions de combat imposées par les terroristes comportent le positionnement au milieu des civils, dans des zones résidentielles, et l'utilisation de boucliers humains.

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Les dupes de l'insupportable Olivier Berruyer, arriviste tête à claques / premier de la classe qui cachetonne sur BFMTV tout en relayant la désinformation russe sur son blog d'idiot utile souverainiste, ont encore été victimes ce jour d'un déchaînement aussi compassionnel que visuellement complaisant.

Ce copié-collé de la propagande russe vise, comme d'habitude, à leur faire haïr les patriotes ukrainiens toujours qualifiés de « néo-nazis » et, en l'occurrence, les atrocités commises hier à Lougansk, soi-disant par l'aviation ukrainienne.

Le tout, en passant complètement sous silence les exactions et les meurtres de civils imputables aux séparatistes pro-russes et aux mercenaires russes et nord-caucasiens téléguidés par le Kremlin dans l'est du pays.

Jamais, le sémillant Berruyer ne leur fera voir ce qui suit, qui montre que le false flag n'est pas l'apanage des services occidentaux (loin de là).

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(2 juin 2014) Aujourd'hui, les terroristes ont attaqué le bâtiment de l'administration régionale dans la ville de Lougansk, avec un lance-roquettes ou un missile antichar.

Les objectifs de cette attaque étaient de faire accuser des soldats ukrainiens et de créer un autre faux motif pour discréditer les forces ukrainiennes et pro-gouvernementales.

Les terroristes ont exécuté un tir depuis le parc situé tout près. À 0' 15" de la vidéo [ci-dessous], vous verrez un flash dans le parc [au niveau de la partie supérieure d'un grand conifère, voir la photo ci-dessus] et moins d'une seconde plus tard, de grandes explosions sur le côté gauche du bâtiment.

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