Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/08/2013

Le populisme, voilà l'ennemi

Profanation%20monument%20aux%20morts%20Levallois%20Perret%20avril%202013.jpg

Autographe de BHL

 

« (...) Le mot a mauvaise presse. L’anathème est agité par tous les vents et tous les camps. Injure de confort à défaut de contours. Procédons à un bref tour d’horizon.

Bernard-Henri Lévy se plait à cibler, au gré des articles qu’il répand, "tous les populismes", le "populisme le plus crasse" et les "populismes plus ou moins fascisants". Daniel Cohn-Bendit le pourfend en tant qu’"articulation politique du rejet". Caroline Fourest redoute "la montée d’un populisme raciste" et François Baroin, ancien ministre UMP, accuse le PS de recourir à "cette espèce de populisme" dès lors qu’il appelle à manifester dans les rues. Alain Minc s’inquiète de le voir "progresse[r] dans toutes les sociétés". Houria Bouteldja dénonce les "inclinaisons nationales-populistes" de la gauche française. Henri Guaino se soucie pour sa part de la "grande vague de populisme" s’abattant sur les ministres lors de l’affaire Bettencourt et l’homme d’affaires Charles Beigbeder en accuse Éva Joly lorsqu’elle incrimine les profits de la BNP… N’en jetez plus !

À trop dire, le mot ne dit plus rien. À moins qu’il ne dise qu’une seule et même chose ? De droite à gauche, des "modérés" aux "radicaux", des laïcs aux religieux : le mépris du peuple. L’Histoire, nul ne l’oublie, est consignée par les gagnants et le langage tient dans la main des dominants. Les oligarques opèrent les termes qui pourraient affecter leurs privilèges. Les cyniques grecs, par trop subversifs, devinrent ainsi les cyniques que l’on sait : méprisants, sarcastiques, éhontés et impudents. Le matérialisme passa de la critique de l’idéalisme philosophique à la soif de possessions sonnantes et trébuchantes. L’anarchie, étymologiquement hostile aux chefs et au pouvoir, fut instituée en synonyme de chaos… Au populisme, mouvement socialiste et antitsariste né en Russie, de devenir, sous les cris d’orfraie de la fine fleur intellectuelle et médiatique, l’une des modalités de la démagogie ou, pis, l’un des énoncés du fascisme. (...) »

Source (N.B. : l'article est intéressant dans son intégralité)

11/08/2013

Novlangue

 

– Comment va le dictionnaire ? demanda Winston en élevant la voix pour dominer le bruit.

– Lentement, répondit Syme. J’en suis aux adjectifs. C’est fascinant.

– Le visage de Syme s’était immédiatement éclairé au seul mot de dictionnaire. Il poussa de côté le récipient qui avait contenu le ragoût, prit d’une main délicate son quignon de pain, de l’autre son fromage et se pencha au-dessus de la table pour se faire entendre sans crier.

– La onzième édition est l’édition définitive, dit-il. Nous donnons au novlangue sa forme finale, celle qu’il aura quand personne ne parlera plus une autre langue. Quand nous aurons terminé, les gens comme vous devront le réapprendre entièrement.

Vous croyez, n’est-ce pas, que notre travail principal est d’inventer des mots nouveaux ? Pas du tout ! Nous détruisons chaque jour des mots, des vingtaines de mots, des centaines de mots. Nous taillons le langage jusqu’à l’os. La onzième édition ne renfermera pas un seul mot qui puisse vieillir avant l’année 2050.

Il mordit dans son pain avec appétit, avala deux bouchées, puis continua à parler avec une sorte de pédantisme passionné. Son mince visage brun s’était animé, ses yeux avaient perdu leur expression moqueuse et étaient devenus rêveurs.

– C’est une belle chose, la destruction des mots. Naturellement, c’est dans les verbes et les adjectifs qu’il y a le plus de déchets, mais il y a des centaines de noms dont on peut aussi se débarrasser. Pas seulement les synonymes, il y a aussi les antonymes. Après tout, quelle raison d’exister y a-t-il pour un mot qui n’est que le contraire d’un autre ? Les mots portent en eux-mêmes leur contraire. Prenez « bon », par exemple. Si vous avez un mot comme « bon » quelle nécessité y a-t-il à avoir un mot comme « mauvais » ? « Inbon » fera tout aussi bien, mieux même, parce qu’il est l’opposé exact de bon, ce que n’est pas l’autre mot. Et si l’on désire un mot plus fort que « bon », quel sens y a-t-il à avoir toute une chaîne de mots vagues et inutiles comme « excellent », « splendide » et tout le reste ? « Plusbon » englobe le sens de tous ces mots, et, si l’on veut un mot encore plus fort, il y a « double-plusbon ». Naturellement, nous employons déjà ces formes, mais dans la version définitive du novlangue, il n’y aura plus rien d’autre. En résumé, la notion complète du bon et du mauvais sera couverte par six mots seulement, en réalité un seul mot. Voyez-vous, Winston, l’originalité de cela ? Naturellement, ajouta-t-il après coup, l’idée vient de Big Brother.

Au nom de Big Brother, une sorte d’ardeur froide flotta sur le visage de Winston. Syme, néanmoins, perçut immédiatement un certain manque d’enthousiasme.

– Vous n’appréciez pas réellement le novlangue, Winston, dit-il presque tristement. Même quand vous écrivez, vous pensez en ancilangue. J’ai lu quelques-uns des articles que vous écrivez parfois dans le Times. Ils sont assez bons, mais ce sont des traductions. Au fond, vous auriez préféré rester fidèle à l’ancien langage, à son imprécision et ses nuances inutiles. Vous ne saisissez pas la beauté qu’il y a dans la destruction des mots. Savez-vous que le novlangue est la seule langue dont le vocabulaire diminue chaque année ?

Winston l’ignorait, naturellement. Il sourit avec sympathie, du moins il l’espérait, car il n’osait se risquer à parler.

Syme prit une autre bouchée de pain noir, la mâcha rapidement et continua :

– Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. Déjà, dans la onzième édition, nous ne sommes pas loin de ce résultat. Mais le processus continuera encore longtemps après que vous et moi nous serons morts. Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. Il n’y a plus, dès maintenant, c’est certain, d’excuse ou de raison au crime par la pensée. C’est simplement une question de discipline personnelle, de maîtrise de soi-même. Mais même cette discipline sera inutile en fin de compte. La Révolution sera complète quand le langage sera parfait. Le novlangue est l’angsoc et l’angsoc est le novlangue, ajouta-t-il avec une sorte de satisfaction mystique. Vous est-il jamais arrivé de penser, Winston, qu’en l’année 2050, au plus tard, il n’y aura pas un seul être humain vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ?

– Sauf..., commença Winston avec un accent dubitatif, mais il s’interrompit.

Il avait sur le bout de la langue les mots : « Sauf les prolétaires », mais il se maîtrisa. Il n’était pas absolument certain que cette remarque fût tout à fait orthodoxe. Syme, cependant, avait deviné ce qu’il allait dire.

– Les prolétaires ne sont pas des êtres humains, dit-il négligemment. Vers 2050, plus tôt probablement, toute connaissance de l’ancienne langue aura disparu. Toute la littérature du passé aura été détruite. Chaucer, Shakespeare, Milton, Byron n’existeront plus qu’en versions novlangue. Ils ne seront pas changés simplement en quelque chose de différent, ils seront changés en quelque chose qui sera le contraire de ce qu’ils étaient jusque-là. Même la littérature du Parti changera. Même les slogans changeront. Comment pourrait-il y avoir une devise comme « La liberté c’est l’esclavage » alors que le concept même de la liberté aura été aboli ? Le climat total de la pensée sera autre. En fait, il n’y aura pas de pensée telle que nous la comprenons maintenant. Orthodoxie signifie non-pensant, qui n’a pas besoin de pensée, l’orthodoxie, c’est l’inconscience.

« Un de ces jours, pensa soudain Winston avec une conviction certaine, Syme sera vaporisé. Il est trop intelligent. Il voit trop clairement et parle trop franchement. Le Parti n’aime pas ces individus-là. Un jour, il disparaîtra. C’est écrit sur son visage. »

George Orwell, « 1984 », première partie, chapitre V

 

Ce roman visionnaire date, rappelons-le, de 1948.

En prime, un film qui date, lui, seulement de 2004 ; ce qui, à notre époque de grandes transformations à toute allure, serait néanmoins déjà beaucoup s'il n'avait, lui aussi, largement conservé son actualité :


10/08/2013

Les médias appartiennent au capital (énième confirmation)

Sujet déjà multi-abordé par ce blog, notamment ici.

Mais bien sûr, pour les libéraux soi-disant « conservateurs », le « capitalisme de connivence », c'est du communisme. L'idéologie libérale, même irréalisable, même archi-nocive à tous égards, doit être sauvegardée de tout déviationnisme concret. Schizophrénie de type URSS.

Que le système de domination soit, lui, de type soviéto-libéral est décidément une idée inaccessible aux droitards.

Notre chute vue par Soljénitsyne : racines et remèdes

Alexandre%20Solj%C3%A9nitsyne.jpg

 

« (...) Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l'Ouest aujourd'hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d'où l'impression que le courage a déserté la société toute entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel mais ce ne sont pas ces gens là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, leurs discours et plus encore, dans les considérations théoriques qu'ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d'agir, qui fonde la politique d'un Etat sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu'on se place. Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu'à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie toute particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d'un accès subit de vaillance et d'intransigeance, à l'égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement incapables de rendre un seul coup. Alors que leurs langues sèchent et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l'Internationale de la terreur. Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant coureur de la fin ?

Quand les Etats occidentaux modernes se sont formés, fut posé comme principe que les gouvernements avaient pour vocation de servir l'homme, et que la vie de l'homme était orientée vers la liberté et la recherche du bonheur (en témoigne la déclaration américaine d'Indépendance). Aujourd'hui, enfin, les décennies passées de progrès social et technique ont permis la réalisation de ces aspirations : un Etat assurant le bien-être général. Chaque citoyen s'est vu accorder la liberté tant désirée, et des biens matériels en quantité et en qualité propres à lui procurer, en théorie, un bonheur complet, mais un bonheur au sens appauvri du mot, tel qu'il a cours depuis ces mêmes décennies.

Au cours de cette évolution, cependant, un détail psychologique a été négligé : le désir permanent de posséder toujours plus et d'avoir une vie meilleure, et la lutte en ce sens, ont imprimé sur de nombreux visages à l'Ouest les marques de l'inquiétude et même de la dépression, bien qu'il soit courant de cacher soigneusement de tels sentiments. Cette compétition active et intense finit par dominer toute pensée humaine et n'ouvre pas le moins du monde la voie à la liberté du développement spirituel.

L'indépendance de l'individu à l'égard de nombreuses formes de pression étatique a été garantie ; la majorité des gens ont bénéficié du bien-être, à un niveau que leurs pères et leurs grands-pères n'auraient même pas imaginé ; il est devenu possible d'élever les jeunes gens selon ces idéaux, de les préparer et de les appeler à l'épanouissement physique, au bonheur, au loisir, à la possession de biens matériels, l'argent, les loisirs, vers une liberté quasi illimitée dans le choix des plaisirs. Pourquoi devrions-nous renoncer à tout cela ? Au nom de quoi devrait-on risquer sa précieuse existence pour défendre le bien commun, et tout spécialement dans le cas douteux où la sécurité de la nation aurait à être défendue dans un pays lointain ?

Même la biologie nous enseigne qu'un haut degré de confort n'est pas bon pour l'organisme. Aujourd'hui, le confort de la vie de la société occidentale commence à ôter son masque pernicieux.

Lire la suite

09/08/2013

Féodalité de la racaille

Adrien Abauzit sur Méridien Zéro, le 26 juillet 2013. Extrait trouvé sur le Scripto.

06/08/2013

« Le signal de fin de partie sera peut-être donné par la nation américaine elle-même »

Revolution%20Now.jpg

 

« (...) L’homme à la mitraillette, écrivait Bernanos, précède l’homme totalitaire. On y est. Mais on y arrivait depuis 18 mois : Megaupload, Swartz, Assange et Manning, Snowden, le Cyberempire applique bien l’avertissement du 13 septembre 2001 qui n’était pas qu’une formule de style : avec nous et derrière, même pas à côté, ou alors contre nous parce que nous serons contre vous. Bush en a rêvé, Obama le fait ! Donc maintenant il faut choisir, dans chacune des nations de cette planète.

Mais il faut préparer l’après, et très vite, un après sans l’Amérique de Bushobama bien sûr, mais aussi sans cyber, sans management, sans intelligence économique, sans toutes ces choses qui nous piègent et nous plantent et, après nous avoir tiré vers le haut, nous font plonger parce que derrière des mots creux et des acronymes vides de sens, c’est la puissance de l’Empire qui s’exprime, en termes tout à la fois machiavéliens et clausewitziens.

En France le clivage est béant, entre des élites atlantistes, otanisées et collaborationnistes et une opinion restée au discours à l’ONU de la Saint-Valentin 2003, les premières pouvant déjà réserver leur place dans la charrette parce qu’il est impossible que cela perdure encore très longtemps.

Et comment ne pas relever que, dans ce débat, la Grande Nation qui donna au monde Charles de Gaulle est à la remorque et à la ramasse, alors que précisément en 2003 elle était en pointe et l’objet de l’admiration du monde. Et qu'au contraire le débat fait rage dans la patrie de la Suspension Clause, du Patriot Act, de la NDAA, du camp de concentration de Guantanamo, et que, si ça se trouve – et là je vais surprendre tous ceux qui me lisent – le signal de fin de partie sera peut-être donné par la nation américaine elle-même, par une étrange coalition, suicidaire certes pour les Etats-Unis en tant que puissance mondiale, mais génératrice d’un chaos planétaire qui nous sera fécond, coalition de Tea Parties et d’Occupy Wall Street qui montera à l’assaut de Washington et rasera le Capitole comme nous avons rasé la Bastille. »

Jean-Philippe Immarigeon

27/07/2013

L'immigration, outil du système à tuer tous les peuples

(Merci à @C2)

25/07/2013

Le lobby gay avance ses pions

Parents%20lambda.jpg

Un bijou de novlangue :

N° 786

 

SÉNAT

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2012-2013

Enregistré à la Présidence du Sénat le 19 juillet 2013


PROPOSITION DE LOI

modifiant l'article L. 2141-2 du code de la santé publique relatif à l'assistance médicale à la procréation,

PRÉSENTÉE

Par MM. Jean-Pierre GODEFROY, Roland COURTEAU, Bernard CAZEAU, Daniel RAOUL et Roger MADEC

Sénateurs

(Envoyée à la commission des affaires sociales, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Les avancées de la recherche et de la médecine ont permis ces dernières décennies à des couples infertiles d'avoir des enfants grâce à la technique de l'assistance médicale à la procréation.

Selon la loi en vigueur, celle-ci est réservée aux couples formés d'un homme et d'une femme, pour pallier leur infertilité ou pour éviter la transmission à l'enfant ou à l'un des membres du couple d'une maladie d'une particulière gravité. Ainsi, les couples de même sexe se trouvent exclus de cette possibilité. La présente proposition de loi a pour objet d'ouvrir l'assistance médicale à la procréation à tous les couples infertiles, qu'il s'agisse d'une infertilité médicale ou « sociale ».

Par la loi n° 2013-404 du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, nous avons dépassé un ordre du droit qui se fondait sur une norme sociale majoritaire, un modèle familial ignorant la pluralité des modes de parentalité qui existent. Ce modèle familial, comme tous les autres, ne relève ni de l'évidence ni de la nature. Il n'est qu'une construction sociale et a donc, par son principe même, vocation à évoluer. Mais le droit, entravé par diverses réticences et conservatismes, a tendance à se transformer moins promptement que la société sur les questions qui la concernent.

En ouvrant le droit pour les personnes de même sexe d'adopter, la loi a affirmé que les couples homosexuels peuvent former une famille, être parents et élever des enfants. Cette proposition de loi y fait naturellement suite en élargissant la possibilité pour ces couples d'accéder à la parentalité.

Les questions relatives à l'intérêt primordial de l'enfant ont été débattues lors du débat sur la loi précitée. L'expérience désormais acquise comme les recherches réalisées montrent qu'il n'y a pas d'impact majeur de l'homoparentalité sur le bien-être et le devenir psychologique des enfants. Aussi, ceux qui douteraient de la consistance du projet parental des couples prêts à recourir à l'assistance médicale à la procréation feraient preuve d'une grande méconnaissance du long et difficile parcours qu'elle requiert. Le projet parental des couples - hétérosexuels ou homosexuels - qui demandent l'assistance médicale à la procréation est de façon générale particulièrement solide, abouti et sérieux.

Parce que nous défendons tout ce qui peut contribuer à permettre aux couples de personnes de même sexe de vivre comme les autres, nous voulons leur donner accès à ce que notre société permet dans un souci d'égalité. C'est ainsi que l'intégration des personnes homosexuelles progressera et que les diverses formes de stigmatisation qu'elles subissent disparaitront.

Le Comité consultatif national d'éthique a été chargé de remettre un avis sur l'assistance médicale à la procréation. Si cet avis pourra nourrir un débat, quelles qu'en soient les conclusions, il ne demeurera qu'un avis soumis à l'appréciation du législateur. D'autant que le Sénat s'est déjà prononcé sur cette question le 7 avril 2011 lors de l'examen en première lecture du projet de loi relatif à la bioéthique par l'adoption d'un amendement qui autorisait l'assistance médicale à la procréation pour les couples de même sexe. Si l'amendement avait été supprimé ultérieurement au cours de la navette parlementaire, nous nous étions réjouis de son adoption car elle montrait la capacité d'initiative du Sénat sur ce sujet.

Aussi, rappelons que le 28 juin 1978, le Sénat votait la dépénalisation de l'homosexualité par un amendement du gouvernement reprenant une proposition de loi d'Henri Caillavet. Il a pourtant fallu attendre le 4 août 1982 pour que les dispositions discriminatoires soient enfin abrogées. Le Sénat avait été précurseur. Soyons-le de nouveau, pour que cette avancée nous apparaisse le plus rapidement possible comme une évidence.

Il n'existe aucun droit à l'enfant. Mais notre société ne pourra sortir que grandie d'avoir permis à ceux qui le désirent de devenir parents, au-delà de tous préjugés qui doivent être dépassés.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

L'article L. 2141-2 du code de la santé publique est ainsi modifié :

1° La deuxième phrase du premier alinéa est supprimée.

2° À la première phrase du deuxième alinéa, les mots : « L'homme et la femme formant le couple doivent être vivants » sont remplacés par les mots : « Les personnes formant le couple doivent être vivantes ».

3° À la dernière phrase du deuxième alinéa, les mots « par l'homme ou la femme » sont remplacés par les mots : « par l'un des membres du couple ».

Source

Lisez aussi ça, tiens.

23/07/2013

Italie : l'éminence grise de Beppe Grillo prédit une révolte sociale

Gianroberto Casaleggio, cofondateur du Mouvement 5 Etoiles (M5S), était interrogé, il y a quelques jours, par le journaliste Gianluigi Nuzzi. La Reppublica s'en est fait l'écho hier.

L'entretien, repris par le blog de Beppe Grillo, est intéressant dans son ensemble, notamment quant au rôle d'Internet dans l'organisation de la dissidence politique et sociale, à la déconnexion entre classe politique et volonté populaire, et à la démocratie directe. En voilà la traduction Google et la vidéo (en italien uniquement, désolé).


 

Extrait final (le plus marquant) :

« Nuzzi : Comment changera notre pays ? Scénarios ?

Casaleggio : Je pense que le pays subira dans les prochains mois, je ne sais pas combien, un choc économique. Un choc qui pourrait conduire à une redéfinition de la représentation politique, ou bien à une réorientation de la politique, de problèmes politiques à des problèmes à caractère social : désordres, révoltes. Donc, quelque chose qui ne peut pas être dominé par la politique.

N : Une guerre civile ?

C : Non, pas une guerre civile. Sûrement, le genre de situations difficiles à contrôler, du point de vue de l'ordre public. Le pays a besoin d'un virage et ce virage est lent à venir, alors que l'économie continue de se détériorer de manière significative. »

22/07/2013

Qui était Michel Clouscard ?

Je remercie @Eisbär qui a signalé cette vidéo degôche sur Fortune. Rares sont les vidéos évoquant le penseur original et inclassable qu'était Clouscard, donc je me suis littéralement jeté dessus.

A partir de 55' environ, il est question de la méchante extrême drouâte, ne faites pas attention à certains préjugés progressistes classiques dignes de Frédéric Lordon (et indignes de Clouscard - là encore, les âneries caricaturales sur Michéa le confirment).

Pour trouver le bouquin dont il est question, cliquez ici.