18/01/2013
Entretien avec Pierre Rabhi
Ça date du 18 juin 2010, mais c'est tellement intemporel... Un régal de lucidité et de sagesse.
20:35 Écrit par Boreas dans Crise, Culture, Economie, Nature, Philosophie, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : pierre rabhi, agriculture, conscience, croissance, terre, sagesse | Facebook | | Imprimer | |
08/09/2012
La science de Camille Flammarion
« (...) La merveilleuse organisation du monde ne vous force-t-elle donc pas à avouer l'existence de l'Etre suprême ? Et d'ailleurs, en vérité, nous nous sommes souvent demandé pourquoi l'on se refuse si obstinément à reconnaître cette existence. Quels sont donc les avantages de l'athéisme ? En quoi peut-il être préférable au théisme ? Qu'est-ce que l'humanité peut gagner à être désormais privée de la croyance en Dieu ? Lequel est le meilleur, de l'homme qui croit et de celui qui ne croit pas ? Est-ce donc un acte de si grande faiblesse que d'être logique avec sa conscience ? Est-ce donc une faute si grave que d'avoir du sens commun ? Peut-être les esprits forts qui escaladent le ciel sur une échelle de paradoxes, croient-ils monter bien haut ! mais ils se tromperaient fort, car leur ascension ressemble à celle de l'épreuve maçonnique antique, dans laquelle l'initié gravissait une échelle de cent cinquante marches qui descendait à mesure, de sorte qu'au sommet de son ascension, au moment de s'élancer dans le vide, il avait à peine quitté le sol. Non, messieurs, votre escalade n'est pas plus terrible que celle-là, seulement elle peut porter de mauvais fruits chez les hommes à vue étroite qui ne s'aperçoivent pas de votre erreur et vous prennent pour les phénix de la science. Si votre illusion était agréable, si vos doctrines étaient consolantes, si vos idées étaient capables d'exciter l'émulation de l'humanité pensante et de l'élever vers un idéal suprême, on vous pardonnerait peut-être ce médicament. Mais, où voyez-vous qu'une saine croyance en Dieu ait été funeste à l'esprit humain ? Où voyez-vous que la connaissance du vrai ait rendu les cerveaux malades ? En dépouillant l'humanité de son plus précieux trésor, en exilant la vie de l'univers, en chassant l'esprit de la nature, en n'admettant plus qu'une matière aveugle et des forces borgnes, vous privez la famille humaine de son père, vous privez le monde de son principe et de sa fin ; le génie et la vertu, reflets d'une splendeur plus éclatante, s'éclipsent avec le principe de la lumière, et le monde moral, comme le monde physique, ne sont plus qu'un immense chaos, digne de la nuit primitive d'Épicure.
20:20 Écrit par Boreas dans Histoire, Identité, Nature, Philosophie, Poésie, Psychologie, Religion | Lien permanent | Tags : camille flammarion, dieu dans la nature, science | Facebook | | Imprimer | |
02/09/2012
Le coeur, symbole et réalité
00:25 Écrit par Boreas dans Culture, Histoire, Identité, Musique, Philosophie, Poésie | Lien permanent | Tags : coeur, symbole, réalité, transi, rené de chalon, sculpture, ligier richier, bar le duc, xvie siècle | Facebook | | Imprimer | |
30/08/2012
« L'insupportable référence humaine »
« (...) C’est une civilisation, un monde, une conception d’être qui sont en cours d’effondrement. Les USA mènent la course malgré tous les montages et autres narrative parce qu’ils sont le cœur grondant de cette chose qui nous dévore, le cœur à la fois grondant et d’une infinie fragilité ; la fragilité US est à l’exacte mesure de son apparente puissance, comme la dynamique d’autodestruction du Système accompagne et remplace peu à peu sa dynamique de surpuissance. Même si elles aident encore un peu, les explications économiques, sociales, politiques et historiques sont notablement insuffisantes pour l’embrassement et la compréhension du phénomène.
Il se passe aujourd’hui quelque chose de cosmique, qui dépasse nos conceptions et explications habituelles. Il est plus que temps que nos capacités de réflexion, et principalement notre raison si elle parvient à se dégager du diktat du Système, envisage la situation en cours selon des références et des inspirations plus audacieuses, beaucoup plus audacieuses que celles que nous autorise le Système. C’est ce que nous essayons de faire autant que nous le pouvons, en suggérant constamment l’intervention de “forces métahistoriques”, de phénomènes qui dépassent l’organisation humaine… Il est tout simplement inacceptable et scandaleux que notre raison, toujours sous le diktat du Système, soit limitée dans ses enquêtes, ses réflexions et ses hypothèses, aux seules capacités humaines et aux seules explications humaines. Quand on observe le résultat final de ces “capacités humaines” et la pauvreté des “explications” de la catastrophe, on est conduit à se demander à quoi sert la raison si elle se trouve limitée à ces références… Il est extrêmement urgent de libérer notre raison de l’insupportable référence humaine, sans quoi toute recherche de compréhension du phénomène et de ses conséquences suivra le même chemin que le Système qui propose comme solution de la crise de poursuivre la même démarche, en l’accentuant encore, qui a conduit à la crise. »
23:44 Écrit par Boreas dans Crise, Philosophie | Lien permanent | Tags : philippe grasset, effondrement, etats-unis, autodestruction, système, référence humaine | Facebook | | Imprimer | |
15/08/2012
Jean-Claude Michéa : Le complexe d'Orphée
Michéa sur France Culture, le 2 juin 2012 (l'ami @Alain m'avait donné le lien le jour-même, je devais être aux fraises).
L'accent est mis sur la logique libérale qui, plus que l'idéologie libérale, est à l'origine des monstres modernes que j'évoquais ici, par lesquels les idéologues originels du libéralisme seraient horrifiés, un peu comme Marx par le système soviétique.
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04/08/2012
Contre la modernité
Un regard prémoderne
(Albert Finney dans le rôle de Tom Jones, 1963 - Tom Jones, adaptation cinématographique du roman éponyme d'Henry Fielding, datant de 1750)
Au-delà des images d’Epinal, la Révolution française n’a constitué, en réalité, ni la légitime révolte d’un peuple opprimé contre la tyrannie (fantasme degôôôche), ni l’infâme machination de sanguinaires égalitaristes prémarxistes (fantasme dedroâââte).
Elle s'est révélée comme emblème historique du basculement logique et progressif d’une société traditionnelle dans la modernité, qui a commencé par la conversion des cadres.
Puisque, depuis lors, la modernité a prouvé qu’elle est mensongère et suicidaire, il faut retrouver les valeurs et les structures fondamentales des sociétés prémodernes, mais sans fixation esthétisante et passéiste sur l’Ancien Régime ni la religion catholique. J'y reviendrai.
Précisons d'abord que contrairement à la plupart des historiens français, je n'entends pas par époque moderne la période s'étendant de 1492 à 1789, mais notre présent depuis l'avènement des pseudo-« Lumières ».
Il est aisé, en effet, de constater que la rupture qui s'est produite aux environs de la moitié du XVIIIe siècle, est fondée sur des présupposés philosophiques uniformément parvenus jusqu'à nous, tant par leur application caricaturale à travers les développements technologiques et sociaux qui l’ont accompagnée et suivie (car ces présupposés philosophiques sont faux et utopiques et ne pouvaient donc produire que des monstres concrets) que dans leurs expressions théoriques - même si le collectivisme marxiste, issu de l'aile gauche du libéralisme davantage que de la pensée antilibérale, est quasiment mort et a laissé la place au libéralisme libertaire, complément sociétal du libéralisme économique.
Tout cela pour former, encore et même surtout aujourd'hui, un système civilisationnel que l'on peut qualifier de moderne, par opposition à l'architecture mentale, sociale et culturelle antérieure.
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23/07/2012
La "philosophie" des pseudo-Lumières, outil d'une domination de classe
L'historienne Marion Sigaut, dans une passionnante vidéo enregistrée par E&R (ce qui vous explique la présentation de la conférence par Salim Laïbi, alias LeLibrePenseur sur internet, pas franchement ma tasse de thé).
01:52 Écrit par Boreas dans Crise, Culture, Histoire, Philosophie, Politique, Propagande, Psychologie, Société, Stratégie | Lien permanent | Tags : lumières, domination, classe, marion sigaut, libéralisme, libéraux, révolution française, turgot, colonialisme, travail des enfants, instruction publique, ancien régime, décadence | Facebook | | Imprimer | |
11/07/2012
Ne pas se voiler la face
21:10 Écrit par Boreas dans Musique, Philosophie, Poésie, Psychologie | Lien permanent | Tags : evanescence, lithium | Facebook | | Imprimer | |
25/04/2012
Sagesse stoïcienne
« Et d’abord, je dois considérer quel rapport m’unit aux hommes ; comment nous sommes nés les uns pour les autres ; puis, à un autre point de vue, comment je suis né pour leur commander, de même que le bélier ou le taureau commande à son troupeau. Remonte plus haut et pars de ceci : si l’univers n’est pas fait d’atomes, c’est la nature qui gouverne tout ; dans ce cas, les êtres inférieurs ont été créés pour les supérieurs, et ceux-ci les uns pour les autres.
Deuxièmement, considérer ce que sont les hommes, à table, dans leur lit, et ainsi de suite ; — principalement, à quelles nécessités leurs principes les assujettissent, et tout ce qu’ils font, avec quel orgueil ils le font.
Troisièmement, si les hommes agissent ainsi avec raison, il ne faut pas s’indigner ; si ce n’est point avec raison, c’est évidemment malgré eux et par ignorance. C’est malgré elle, en effet, que toute âme est privée tant de la vérité que du pouvoir d’attribuer à chaque chose sa vraie valeur. Voilà pourquoi ils s’indignent qu’on les appelle injustes, ingrats, cupides, bref, coupables à l’égard de leur prochain.
Quatrièmement, considère que tu es coupable toi-même et que tu es un homme pareil à eux; si tu t’abstiens de quelques-unes de leurs fautes, tu n’en as pas moins l’aptitude à les commettre, bien que tu les évites par lâcheté, par vanité ou par l’effet de quelque vice semblable.
Cinquièmement, tu ne sais pas même exactement s’ils sont coupables, car on agit souvent par ménagement. Enfin, il faut s’être d’abord beaucoup informé avant de se prononcer en connaissance de cause sur les actes d’autrui.
Sixièmement, quand tu te laisses aller à l’indignation ou à l’impatience, réfléchis que la vie de l’homme a une durée imperceptible et que bientôt nous sommes tous étendus dans le tombeau.
Septièmement, leurs actions ne nous tourmentent pas ; elles n’existent que dans leurs âmes ; ce sont nos jugements sur elles qui nous tourmentent. Supprime-les donc ; aie la volonté de renoncer à juger qu’elles soient un mal pour toi, et ta colère a disparu. Comment donc supprimer ton jugement ? En réfléchissant qu’il n’y a là aucune honte pour toi. En effet, s’il y avait d’autre mal que ce qui est honteux, tu commettrais nécessairement toi-même beaucoup de crimes, tu deviendrais un brigand, un homme capable de tout.
Huitièmement, considère que la colère et le chagrin que nous font éprouver leurs actions sont bien plus pénibles pour nous que les actions mêmes qui nous irritent ou nous chagrinent.
Neuvièmement, que la bienveillance est invincible si elle est sincère, si elle n’est pas une hypocrisie, une grimace. Que pourrait te faire l’homme le plus insolent du monde si tu persistes à le traiter avec bienveillance, si, à l’occasion et à loisir, tu l’exhortes doucement et lui fais la leçon en profitant de la circonstance même où il cherche à te faire du mal ? "Non, mon enfant ; nous sommes nés pour autre chose. Ce n’est pas à moi que tu peux nuire, tu ne nuis qu’à toi-même, mon enfant." Montre-lui clairement, par une considération générale, que telle est la règle : ni les abeilles n’agissent comme lui les unes envers les autres, ni les animaux qui vivent en troupeaux. Parle-lui sans ironie et sans reproche, mais avec tendresse, d’une âme qui ne soit point ulcérée ; ne parle pas non plus comme à l’école, ni pour être admiré par l’assistance, mais comme s’il était seul, même quand il y aurait quelques témoins.
Retiens ces neuf commandements essentiels comme des présents que tu aurais reçus des Muses ; commence, enfin, pendant que tu vis, à être un homme. Il faut se garder, d’ailleurs, de les flatter aussi bien que de s’irriter contre eux ; dans les deux cas, on agit contrairement au bien de la société et on est conduit à faire du mal. Dans tes accès de colère, rappelle-toi qu’il n’est pas digne d’un homme de s’emporter ; la douceur et le calme sont des vertus à la fois plus humaines et plus viriles. C’est celui qui les possède qui a réellement de l’énergie, de la vigueur et du courage ; non celui qui s’indigne et qui s’impatiente. On a d’autant plus de force qu’on est plus impassible. La colère est, comme le chagrin, un signe de faiblesse. Dans les deux cas, on est blessé et l’on capitule.
Si tu le veux, reçois encore un dixième présent du Musagète. Demander que les méchants ne fassent point de mal est une folie ; c’est demander l’impossible. Mais leur permettre d’être méchants pour les autres et vouloir qu’ils ne le soient pas pour nous, c’est de la déraison et de la tyrannie. »
Marc Aurèle (121 - 180, empereur romain), Pensées pour moi-même, Livre XI, 18 (traduction d'Auguste Couat, 1904)
17:28 Écrit par Boreas dans Histoire, Identité, Philosophie, Psychologie | Lien permanent | Tags : marc aurèle, pensées, stoïcisme, sagesse, hommes, orgueil, vanité, ignorance, raison, indignation, colère, chagrin, vérité, force, faiblesse, impassibilité, courage, virilité | Facebook | | Imprimer | |
05/03/2012
Cornelius Castoriadis sur « La montée de l'insignifiance » (1996)
01:32 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Philosophie, Politique, Psychologie | Lien permanent | Tags : cornelius castoriadis, montée de l'insignifiance, démocratie, révolte, capitalisme, communisme, politiciens, droite, gauche, libéralisme, mouvement ouvrier, consommation, travail, chômage, progrès, croissance, système, critique, éducation, athènes, aristote, périclès, mai 1968, modernité, autonomie, liberté, autolimitation, révolution | Facebook | | Imprimer | |