25/04/2012
Sagesse stoïcienne
« Et d’abord, je dois considérer quel rapport m’unit aux hommes ; comment nous sommes nés les uns pour les autres ; puis, à un autre point de vue, comment je suis né pour leur commander, de même que le bélier ou le taureau commande à son troupeau. Remonte plus haut et pars de ceci : si l’univers n’est pas fait d’atomes, c’est la nature qui gouverne tout ; dans ce cas, les êtres inférieurs ont été créés pour les supérieurs, et ceux-ci les uns pour les autres.
Deuxièmement, considérer ce que sont les hommes, à table, dans leur lit, et ainsi de suite ; — principalement, à quelles nécessités leurs principes les assujettissent, et tout ce qu’ils font, avec quel orgueil ils le font.
Troisièmement, si les hommes agissent ainsi avec raison, il ne faut pas s’indigner ; si ce n’est point avec raison, c’est évidemment malgré eux et par ignorance. C’est malgré elle, en effet, que toute âme est privée tant de la vérité que du pouvoir d’attribuer à chaque chose sa vraie valeur. Voilà pourquoi ils s’indignent qu’on les appelle injustes, ingrats, cupides, bref, coupables à l’égard de leur prochain.
Quatrièmement, considère que tu es coupable toi-même et que tu es un homme pareil à eux; si tu t’abstiens de quelques-unes de leurs fautes, tu n’en as pas moins l’aptitude à les commettre, bien que tu les évites par lâcheté, par vanité ou par l’effet de quelque vice semblable.
Cinquièmement, tu ne sais pas même exactement s’ils sont coupables, car on agit souvent par ménagement. Enfin, il faut s’être d’abord beaucoup informé avant de se prononcer en connaissance de cause sur les actes d’autrui.
Sixièmement, quand tu te laisses aller à l’indignation ou à l’impatience, réfléchis que la vie de l’homme a une durée imperceptible et que bientôt nous sommes tous étendus dans le tombeau.
Septièmement, leurs actions ne nous tourmentent pas ; elles n’existent que dans leurs âmes ; ce sont nos jugements sur elles qui nous tourmentent. Supprime-les donc ; aie la volonté de renoncer à juger qu’elles soient un mal pour toi, et ta colère a disparu. Comment donc supprimer ton jugement ? En réfléchissant qu’il n’y a là aucune honte pour toi. En effet, s’il y avait d’autre mal que ce qui est honteux, tu commettrais nécessairement toi-même beaucoup de crimes, tu deviendrais un brigand, un homme capable de tout.
Huitièmement, considère que la colère et le chagrin que nous font éprouver leurs actions sont bien plus pénibles pour nous que les actions mêmes qui nous irritent ou nous chagrinent.
Neuvièmement, que la bienveillance est invincible si elle est sincère, si elle n’est pas une hypocrisie, une grimace. Que pourrait te faire l’homme le plus insolent du monde si tu persistes à le traiter avec bienveillance, si, à l’occasion et à loisir, tu l’exhortes doucement et lui fais la leçon en profitant de la circonstance même où il cherche à te faire du mal ? "Non, mon enfant ; nous sommes nés pour autre chose. Ce n’est pas à moi que tu peux nuire, tu ne nuis qu’à toi-même, mon enfant." Montre-lui clairement, par une considération générale, que telle est la règle : ni les abeilles n’agissent comme lui les unes envers les autres, ni les animaux qui vivent en troupeaux. Parle-lui sans ironie et sans reproche, mais avec tendresse, d’une âme qui ne soit point ulcérée ; ne parle pas non plus comme à l’école, ni pour être admiré par l’assistance, mais comme s’il était seul, même quand il y aurait quelques témoins.
Retiens ces neuf commandements essentiels comme des présents que tu aurais reçus des Muses ; commence, enfin, pendant que tu vis, à être un homme. Il faut se garder, d’ailleurs, de les flatter aussi bien que de s’irriter contre eux ; dans les deux cas, on agit contrairement au bien de la société et on est conduit à faire du mal. Dans tes accès de colère, rappelle-toi qu’il n’est pas digne d’un homme de s’emporter ; la douceur et le calme sont des vertus à la fois plus humaines et plus viriles. C’est celui qui les possède qui a réellement de l’énergie, de la vigueur et du courage ; non celui qui s’indigne et qui s’impatiente. On a d’autant plus de force qu’on est plus impassible. La colère est, comme le chagrin, un signe de faiblesse. Dans les deux cas, on est blessé et l’on capitule.
Si tu le veux, reçois encore un dixième présent du Musagète. Demander que les méchants ne fassent point de mal est une folie ; c’est demander l’impossible. Mais leur permettre d’être méchants pour les autres et vouloir qu’ils ne le soient pas pour nous, c’est de la déraison et de la tyrannie. »
Marc Aurèle (121 - 180, empereur romain), Pensées pour moi-même, Livre XI, 18 (traduction d'Auguste Couat, 1904)
17:28 Écrit par Boreas dans Histoire, Identité, Philosophie, Psychologie | Lien permanent | Tags : marc aurèle, pensées, stoïcisme, sagesse, hommes, orgueil, vanité, ignorance, raison, indignation, colère, chagrin, vérité, force, faiblesse, impassibilité, courage, virilité | Facebook | | Imprimer | |
20/11/2010
Les certitudes et l'orgueil
James Oliver Curwood
Un ancien franc-maçon d'obédience "égyptienne", souhaitant conserver l'anonymat, est l'auteur du texte qui suit. Celui-ci, daté de 1995, était sa dernière "planche" avant qu'il ne quitte sa Loge.
Il est à noter que ce genre de franc-maçonnerie, parfois non-reconnue par les obédiences dominantes, n'est pas, en principe, constituée de "loges d'affaires", et déclare ne poursuivre d'autre but que le perfectionnement de ses adeptes, dans des domaines ni politiques, ni économiques, sans pratiquer aucun lobbying.
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Quand nous étions tout petits, nous étions comme nos frères et soeurs : les animaux, les végétaux, les minéraux.
Inconscients de nous-mêmes, nous faisions partie de la Nature et participions à son grand jeu, sans fard, sans masque, sans souci du passé ni du futur, du gain ni de la perte, dans l'instant présent.
Quiconque plonge son regard dans celui d'un bébé humain ou d'un animal, ou contemple une plante ou un caillou, peut au moins sentir cela.
Puis, peu à peu, la plupart d'entre nous oublient ce lien simple et vrai qui les rattache à la Nature. Parce que rares sont, parmi nous, ceux qui sont "solaires", c'est-à-dire d'un caractère indépendant et autonome ; parce que nous sommes, pour l'essentiel, "lunaires", c'est-à-dire dépendants et imitateurs ; et parce que l'hérédité et l'éducation contribuent le plus souvent à nous faire perdre ce lien, nous devenons presque tous des êtres dénaturés.
Notre coeur, siège de la vie, de la conscience, de l'instinct, de l'intelligence, se ferme et se dessèche au profit de notre cerveau, de notre intellect surchargé de constructions mentales, d'abord apprises, puis répétées à l'infini dans un tourbillon de folie stérile.
De simple fonction, d'outil soumis à la main de l'artisan, le mental en vient à se prendre pour un individu à part entière, doté d'un corps physique comme simple exécutant de ses volontés, et pourvu d'une identité continue dans le temps et l'espace.
Coupé de la Nature, il dit "Je pense", "Je suis", "Je fais" ; il projette le voile de ses réflexions sur le monde qu'il ne connaît plus mais prétend désormais modeler et utiliser.
Très jeunes déjà, nous avons baissé pavillon devant la dictature de cet usurpateur ; pire, nous cultivons sans relâche notre identification à ses folies, sans nous apercevoir qu'elles ne constituent qu'une série de cercles vicieux. Et nous voilà entraînés dans la course à la gratification sous toutes ses formes, articulée autour de deux grands objectifs : comment acquérir le plus possible d'avantages, et comment échapper au plus possible d'inconvénients.
Parce que nous avons peur : de souffrir, de mourir, de manquer, de ne pas être considérés en proportion de la très haute valeur que nous nous attribuons ; et parce que nous ne savons plus voir la richesse des cadeaux que le monde nous fait à chaque instant ; nous courons après les liens matériels, après la reconnaissance sociale, affective, professionnelle.
Pris à ce jeu pervers, nous en venons à nier notre propre nature. Notre égoïsme se développe à mesure que croît notre orgueil, si bien que nous ne considérons même plus notre prochain comme tel... sauf, bien entendu, si nous nous trouvons des intérêts communs.
Nous nous donnons sans cesse des priorités, des objectifs absurdes et illusoires qui, échafaudés sur le vent des pensées qui nous traversent et que nous croyons nôtres, nous éloignent toujours plus de la réalité.
Enfiévrés de craintes et de désirs, nous n'avons même pas la satisfaction d'aboutir, en contrepartie, à un apaisement même momentané. Perdus dans les mirages de la possession et de la conservation, ne sachant plus faire autrement puisque nous avons oublié la Nature, nous poursuivons insatiablement nos chimères toujours nouvelles.
En effet, chaque but, une fois atteint, ne nous paraît jamais correspondre à l'image que nous nous en faisions et nous laisse insatisfaits.
Loin de comprendre le message que le monde, si bienveillant à notre égard même quand nous le trouvons si injuste, nous délivre ; loin d'en tirer profit et de remettre en cause notre prétendue identité, notre vision des choses, notre façon de traiter notre univers ; nous nous renfrognons dans nos certitudes imbéciles et dans notre orgueil stupide.
Comme parfois nos échecs nous blessent, nous nous fabriquons une carapace d'images de nous-mêmes, à notre convenance, une carapace d'insensibilité, une carapace de savoir purement intellectuel, une carapace de pseudo-courage, une carapace de pauvre idiot aveugle et sourd, pour pouvoir continuer notre route circulaire.
Nous ne sommes plus nous-mêmes un seul instant et de toute façon, pourrions-nous l'être ?
Notre propre nature, celle qui s'exprimait encore un peu lorsque nous étions enfants, pourrions-nous, à supposer que nous ayons la lucidité et le courage de nous regarder en face, l'accepter et nous y conformer ? Pourrions-nous jeter bas le masque et admettre de nous montrer tels que nous sommes, à nous-mêmes d'abord et aux autres dont le regard déjà nous brûle, même à travers notre armure de comédiens ? Cela ne nous ferait-il pas mal, terriblement mal, mal à en mourir ?
La vérité, désormais, nous fait horreur.
Un défaut, même léger, que nous nous évertuons à cacher, prend à nos yeux des proportions gigantesques, effrayantes.
Une émotion ressentie devant un fait dont, intellectuellement, nous nions l'impact sur notre coeur ; une émotion, donc, étouffée sous des tonnes d'orgueil et d'insensibilité voulue, nous paraît, si nous la laissons s'exprimer, honteuse, avilissante, menaçante même.
Nos actions passées, si nous reconnaissons leurs vraies motivations, souvent égoïstes et intéressées, nous répugnent et nous écrasent de remords.
Si, par extraordinaire, nos certitudes et notre orgueil ne nous piègent pas assez pour nous empêcher tout à fait de nous interroger sur ce genre de sujets, qu'importe, une autre chausse-trappe, bien plus subtile, nous attend à l'étape suivante.
Brûlant de sortir du cercle vicieux menant du désir insatisfait à la crainte inapaisée, nous cherchons des solutions dans les religions, dans les théories philosophiques, dans les pratiques ésotériques, dans les ascèses.
Toujours aussi "lunaires", nous lisons beaucoup, nous nous gavons de doctrines, d'enseignements, de préceptes de sagesse, que nous tentons bravement de mettre en pratique, même si leur sens exact nous échappe.
Nous posons, à droite, à gauche, tant de questions que nous finissons par tomber sur une bonne âme qui, devant notre insistante motivation, nous livre quelques clés tirées d'une méthode ou d'une autre.
Nous nous précipitons donc dans ce nouveau rêve de délivrance. Or, bien souvent, rien ne se produit et pourtant, que de sacrifices ! Que cette expérience, éventuellement assortie du respect obligatoire d'un tas de règles, de pratiques et d'exercices, a été fastidieuse et pénible !
Pourtant, nous avions été prévenus qu'il ne fallait rien en attendre et surtout pas un résultat et nous nous sommes généralement appliqués à bien faire semblant de suivre ce conseil...
Mais alors, qu'est-ce qui a bien pu clocher ?
A ce stade, plusieurs réactions peuvent être envisagées : primo, tout plaquer et retourner à sa vie passée en se disant que, là au moins, il y a parfois un profit au terme d'un travail ; secundo, tout recommencer et même, entamer une série d'exercices différents, dans l'espoir que cela marche mieux ; tertio, se persuader que le but est atteint mais qu'il n'est pas encore réalisé consciemment, subtile distinction conceptuelle aidant à bâtir une existence positive ; quarto, persévérer dans la pratique sans limite de temps, en y sacrifiant tout, dans la conviction qu'il faut une longue ascèse pour atteindre à un but aussi élevé ; etc.
Quelle que soit l'attitude adoptée, il y aura eu une constante : c'est que nous aurons considéré le fameux but, la libération, l'éveil, comme un objet à conquérir, à acquérir comme un bien de consommation, au prix d'un travail, monnaie d'échange.
C'est la réalisation de notre propre nature, le simple "être soi-même", "deviens ce que tu es", la seule chose vraie que nous puissions faire, que nous aurons ravalée au rang d'un vulgaire paquet de lessive dont nous attendrions un linge chimériquement plus blanc !
Nos certitudes livresques et verbales soutenant notre immense orgueil, nous trouvons nénamoins moyen de nier cette bassesse et, nous raccrochant aux branches, nous dénichons une explication quelconque à notre échec, tout en compensant notre frustration par quelques citations bien choisies, tirées de notre panthéon personnel d'auteurs de référence.
Pas un instant, nous ne songerons que nous avons peut-être pris des vessies pour des lanternes, que nous n'étions peut-être pas mûrs pour les exercices en question, que nous désirons peut-être trop pour obtenir quoi que ce soit, que notre but n'était peut-être qu'une illusion, que nos discours n'étaient peut-être que l'expression d'un savoir appris et non d'un expérience comprise puisque vécue.
Bien pire, nous prétendrons parfois nous intéresser derechef à de hautes sciences, issues des Mystères de l'Antiquité, nous disserterons sur la magie, l'alchimie, l'immortalité... Rien n'est trop beau pour nous ; donc, nous ne craignons de brûler aucune étape.
C'est en groupe que nous nous sentons le mieux. C'est là que notre système intellectuel, construit pièce par pièce au prix de patients efforts d'analyse de textes, se cimente, se renforce au contact des autres, nourris aux même seins.
C'est là que nos certitudes et notre orgueil, moteurs de nos efforts ascétiques, se ressourcent avant de repartir à l'assaut du paradis.
Et, comme le dit Brigitte Fontaine dans l'une de ses chansons, "ça rend sourd, ce trip métaphysique" !
Sourds, nous le sommes le plus souvent, au point de répéter avec une totale conviction des phrases correspondant à des expériences que nous, nous n'avons pas vécues ; au point, même, de ne pas nous croire concernés par des avertissements qui devraient nous toucher, comme ceux de Trungpa dans "Pratique de la voie tibétaine", pourtant sous-titré "Au-delà du matérialisme spirituel".
Plus ou moins inconsciemment, encore une fois, la vérité nous fait peur.
La perspective de voir tous nos beaux châteaux en Espagne s'écrouler, s'évanouir en fumée ; de devoir en rabattre, de constater que nous ne sommes rien, que la grenouille qui se veut aussi grosse que le boeuf ; de devoir repartir de zéro avec une humilité dont nous pensons pouvoir nous dispenser, cramponnés que nous sommes à nos splendides illusions ; tout cela nous terrifie et nous nous bloquons, nous nous fermons de plus en plus.
Nous préférons sacrifier encore un peu plus nos talents naturels, nos tendances, nos moyens d'expression, au profit d'une ascèse de plus en plus étouffante ; si bien qu'à la fin, oui, c'est bien vrai, nous sommes "délivrés", en quelque sorte ; mais c'est parce que nous ne sentons plus rien du tout.
Au passage, nous aurons tout singé : les gourous, vrais ou faux, que nous nous serons trouvés ; le détachement, que nous aurons confondu avec notre insensibilisation ; et jusqu'à la modestie, dont nous avons lu qu'elle s'impose mais dont nous croyons qu'on en dispose.
Et pourtant, partout il est écrit aussi - mais nous ne lisons et répétons que ce qui nous plaît et nous paraît confortable - qu'il faut souffrir pour apprendre, que ce sont les épreuves de la vie qui nous proposeront des leçons.
Ces leçons, comment pouvons-nous prétendre, du haut de notre douillette sécurité matérielle, confortablement étayée de certitudes prétentieuses ; comment pouvons-nous prétendre les faire entrer dans un organe qui n'est pas fait pour les recevoir (notre cerveau analytique) au moyen de simples exercices, sans doute très précieux si nous étions assez dégrossis pour ne pas en attendre un gain ?
Autant tenter d'entraîner un obèse à faire du trapèze volant ! Il faudrait d'abord que l'existence le fasse un peu maigrir...
Si la Nature nous trouvait encore un peu dignes d'elles, sa clémence alors devrait se faire sévère pour, justement, nous faire maigrir, nous faire souffrir. Mais cela, nous ne le voulons surtout pas.
Nous aimons mieux nous complaire dans notre orgueil vain et creux qui, pourtant, si nous nous ouvrions un peu, serait aussitôt taillé en pièces, sitôt sortis de chez nous, par nombre de ces "gens ordinaires", de ce "vulgaire", "vulgum pecus" auquel nous nous sentons plus ou moins consciemment supérieurs, pénétrés que nous sommes de notre très intellectuel accès aux "mystères" !
Alors qu'il faudrait avoir "les pieds sur terre et la tête dans le ciel", nous allons les pieds dans les nuages et la tête bien enterrée, les yeux et les tympans crevés et le tout, en décomposition...
Un grand écrivain américain, James Oliver Curwood, écrivait dans un essai intitulé "Le coeur de la Nature" :
" Il serait à souhaiter qu'une puissance prestigieuse surgît et montrât à l'homme sa petitesse. Seulement alors les épines et les broussailles s'écarteront du sentier qui mène à la paix et au bonheur vers lesquels il soupire, et qu'il découvrirait s'il n'était aveuglé par sa propre importance. De toute la création, l'homme est le suprême égoïste. Sa fatuité et sa suffisance atteignent parfois au blasphème. C'est le paon humain, gonflé d'orgueil et convaincu que l'univers entier a été créé pour lui. (...) La vanité l'empêche de voir les faits. (...) Il existe un professeur, tout près de nous, accessible au pauvre comme au riche, disposé à nous montrer le peu que nous sommes, et à nous faire comprendre le sens de la vie. C'est la nature..., source de repos et de paix. La nature est le Grand Docteur, capable de guérir plus de maladies physiques et morales que tous les médecins et les prédicateurs du monde. (...) La nature règne partout et ses pages sont ouvertes à chacun d'entre nous. Elle se livre sans mystère et vibre du désir de se faire comprendre. Le seul miracle exigé de l'homme, c'est qu'il descende des nuées de son égoïsme et remplace son amour de la destruction par le besoin d'apprendre. (...) Je le répète une fois de plus, les preuves de la Divinité sont si proches de l'homme qu'il ne les voit pas. Il ne sentira la présence de Dieu que lorsque son orgueil s'écroulera. Les esprits des morts ne reviendront pas sur terre pour calmer ses folies, pas plus que les anges ne descendront du ciel. La Puissance divine est trop vaste pour cela. Dieu, le Tout-Puissant, n'est pas un prestidigitateur, ni un saltimbanque, et pas davantage un avocat défendant sa cause. Il est la Vie. Et cette Vie, qui ne meurt jamais, ne connaît aucun favoritisme. "
17:24 Écrit par Boreas dans Crise, Identité, Littérature, Philosophie, Psychologie | Lien permanent | Tags : james oliver curwood, franc-maçonnerie, nature, certitudes, orgueil, conscience, sagesse, spiritualité, chogyam trungpa, existence, dieu | Facebook | | Imprimer | |