10/07/2011
Salauds de pauvres !
Juste une question : vous trouvez qu'il y a quelque chose de changé, aujourd'hui ?
23:29 Écrit par Boreas dans Cinéma, Crise, Economie, Philosophie, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : la traversée de paris, claude autant-lara, occupation, jean gabin, bourvil, salauds, pauvres | Facebook | |
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02/07/2011
Les vrais Américains
Ça continue ci-dessous (à partir de 3' 35) :
23:55 Écrit par Boreas dans Histoire, Identité, Nature, Philosophie | Lien permanent | Tags : indiens, amérique du nord, américains, wasps, colonisation, persécutions, massacres, génocide, mayflower, tecumseh, cherokees, geronimo, wounded knee | Facebook | |
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08/06/2011
Au-dessus de la mêlée
Tout en haut, hier. Tout en bas, maintenant...
A Charles
Nous vivons dans un monde misérable. Misérable, car l'humain en lui-même est généralement misérable.
Regardez bien, le spectacle est éloquent.
Avez-vous vu l'état de décomposition avancée de DSK après son arrestation ? Avez-vous vu, ce lundi au tribunal, après dix jours dans sa résidence de luxe, le petit vieillard (il n'a que 62 ans) qu'est devenu cet homme puissant et respecté qui, nous dit-on faisait, au plan mondial, la pluie et le beau temps financiers, dont on nous annonçait la candidature et l'élection triomphale au poste de Président de la France ?
Personne ne vous parle jamais de ça, alors je vous en parle.
Les sodomiseurs de diptères vous parleront, eux, de la présomption d'innocence, s'indigneront qu'on puisse s'étonner de l'effondrement physique et psychologique d'une personne peut-être, selon eux, injustement accusée, et crieront à la honte et à l'inhumanité qu'il y aurait, selon eux, à souligner son abaissement en pareilles circonstances.
Comme par hasard, ces aveugles au royaume des aveugles, ainsi que leurs idiots utiles, larbins de la classe éco-politico-médiatique dominante, passeront sous silence le caractère pour le moins répandu de la présomption d'innocence (votée, on se demande pourquoi) bénéficiant aux auteurs "présumés" de comportements déviants et criminels, manifestement tout aussi répandus dans les sphères de pouvoir.
A tel point que la France entière se demande aujourd'hui si c'est Jack Lang ou Philippe Douste-Blazy (à moins que les deux n'aient à se sentir concernés) qui est visé par les déclarations de Luc Ferry.
Il est, en tout cas (sauf pour les sodomiseurs de diptères), évident que la richesse et le pouvoir font, en général, perdre le contact avec la réalité.
Qu'est une femme de chambre de grand hôtel, aux yeux des puissants de ce monde ? Strictement rien. Au mieux, un objet, éventuellement sexuel.
Qu'est une femme tout court, même mieux lotie socialement et économiquement ? Guère plus, puisque tout s'achète et que tout se commande : "servez-moi bien chaud".
Mais, pendant ce temps, malgré l'exercice de la richesse et du pouvoir, quelle adéquation entre ces privilèges et le monde intérieur des "puissants" ? Manifestement aucune, puisque, à la moindre anicroche, la baudruche se dégonfle, révélant le tout petit humain qui campe dans la cave.
DSK décomposé, puis vieilli de dix ans, après l'épisode du Sofitel, c'est l'incarnation de cette petitesse, de ce manque total de colonne vertébrale, de "développement humain". Plus rien qu'un tas de gélatine, de barbapapa explosée après avoir franchi le mur du çon.
Le guerrier, samouraï ou dans les tranchées de 14-18, a un autre vécu, un autre exercice de la richesse et du pouvoir. Il est peut-être démuni, peut-être affamé, peut-être sale, peut-être blessé, mort de toute façon aujourd'hui ; il n'en est pas moins supérieur, infiniment, aux membres de cette caste de zombies déconnectés du réel, demandeurs de tout et capables de rien.
Même sans parler de guerrier, le petit prolo qui marne tous les jours de sa vie à l'usine, la mère de famille qui rame entre son boulot et ses gosses, l'amoureux prêt à se sacrifier pour sa belle, le gamin qui se défend contre le racket à l'école, l'artisan au combat entre les taxes et les clients versatiles et radins, l'homme lambda qui cherche à savoir ce qu'il est et à sortir de l'esclavage de ses conditionnements, font preuve d'une valeur humaine, d'une vertu, d'un courage, dont seraient bien incapables nos élites invertébrées.
Qu'aucun journaliste du Système n'évoque cette question centrale est révélateur du degré de gangrène atteint par une société misérable. C'est, en soi, un scandale public presque aussi grand que l'incapacité des "puissants" à s'élever un tant soit peu au niveau de leurs responsabilités.
A contrario, l'incroyable omerta qui règne sur ce sujet est aussi le signe d'une immense fragilité. On ne parle pas de ce qui est une menace pour la pérennité de la classe dominante.
Vous vous rendez compte ? Nous sommes gouvernés par des ectoplasmes ! Il suffirait d'une petite brise pour les disperser, tant le néant fait leur substance !
Ceux, parmi les théoriciens du complot, qui prêtent aux oligarchies et à leurs plans un caractère "irrésistible", devraient méditer sur l'inanité du matérialisme.
Même si tout est relatif, pour les véritables êtres humains, l'esprit gouverne la matière, et non l'inverse. Et l'esprit n'est pas avec nos élites.
Mais, pour en prendre conscience, encore faut-il être un peu capable de dépasser les ratiocinations confortables, de nettoyer les écuries d'Augias, en un mot : de s'élever au-dessus de la mêlée.
13:29 Écrit par Boreas dans Crise, Identité, Philosophie, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Tags : dsk, strauss-kahn, décomposition, vieillissement, présomption d'innocence, larbins, classe, puissants, criminels, idiots utiles, jack lang, philippe douste-blazy, luc ferry, guerrier, courage, vertu, vide, vacuité, néant, esprit, matière, système, oligarchies, omerta, élites | Facebook | |
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04/03/2011
Dressage
- Je vais vous raconter un petit incident, reprit Swammerdam, qui me servit de guide dans la vie, si insignifiant qu'il me parût alors. J'étais encore assez jeune à l'époque, et je venais de souffrir d'une grande déception, si bien que la terre me parut longtemps sombre et pareille à un enfer. Dans cet état d'esprit, presque aigri de voir que le destin me traitait comme un bourreau impitoyable, il arriva que je fus un jour témoin de la manière dont on dressait un cheval.
On l'avait attaché à une longue courroie, et on le faisait tourner en rond sans lui accorder une seconde de repos. Chaque fois qu'il arrivait devant un obstacle qu'il devait sauter, il faisait un bond de côté ou commençait à ruer. Les coups de fouet pleuvaient sur son dos pendant des heures d'affilée, mais il refusait toujours de sauter. L'homme qui le tourmentait n'était pas cruel, et visiblement souffrait lui-même de ce travail pénible qu'il devait accomplir. Il avait un bon visage amical, et il me dit, lorsque je lui fis une observation : "Je lui achèterais volontiers du sucre avec tout mon salaire de la journée, s'il comprenait enfin ce que je veux de lui. J'ai déjà essayé, mais sans résultat ; c'est comme si le diable était logé dans cet animal et lui aveuglait le cerveau. Et pourtant, c'est si peu qu'on lui demande de faire". Je voyais l'angoisse mortelle dans les yeux du cheval ; chaque fois qu'il arrivait devant l'obstacle, j'y lisais cette peur : je vais recevoir des coups de fouet. Je me creusai la tête pour chercher s'il n'y avait pas un autre moyen pour se faire comprendre du pauvre animal. Et comme j'essayais vainement en esprit, puis en paroles, de lui crier de sauter, et qu'alors ce serait tout de suite fini, je dus constater à ma grande douleur que seule la dure souffrance est le maître qui peut finalement nous amener au but ; alors je reconnus subitement que moi-même je n'agissais pas autrement que le cheval : la destinée me frappait de ses coups, et tout ce que je savais, c'était que je souffrais, je haïssais la puissance invisible qui me persécutait ; mais ce que je n'avais pas encore compris, c'est que tout cela n'avait pour but que de me faire accomplir quelque chose, peut-être sauter un obstacle spirituel qui se trouvait devant moi.
Cette petite expérience devint dès lors une borne indicatrice sur mon chemin : j'appris à aimer les invisibles qui me poussaient en avant à coups de fouet, car je sentais qu'ils auraient préféré me donner du "sucre" si cette méthode avait pu réussir à m'élever d'un échelon au-dessus de l'humanité éphémère.
L'exemple que je donne là est naturellement boiteux, continua Swammerdam, car il n'est pas certain que le cheval eût réalisé un progrès en apprenant à sauter ; peut-être aurait-il été préférable de lui rendre sa liberté. Mais en cela je ne vous apprends rien. Ce qui a été surtout important pour moi, c'est ceci : j'avais jusque-là vécu dans la conviction erronée que tout ce qui m'arrivait de mauvais était punition, et je m'étais tourmenté à réfléchir pour découvrir en quoi j'avais bien pu le mériter ; alors tout à coup je vis un sens aux rigueurs du destin, et même si, bien souvent, je n'arrivais pas toujours à comprendre quel obstacle je devais sauter, je devins néanmoins dès lors un cheval des plus dociles.
Je vécus alors pour mon propre compte le verset de la Bible sur le pardon des péchés au sens étrange et caché qui est à la base : avec la notion de châtiment le péché est tombé de lui-même, et l'image caricaturale d'un Dieu vengeur devint, au sens noble, dégagé de la forme, une force bienfaisante désireuse seulement de m'instruire... tout comme l'homme dressait le cheval.
Gustav Meyrink, Le visage vert
23:59 Écrit par Boreas dans Littérature, Philosophie | Lien permanent | Tags : homme, cheval, dressage, gustav meyrink, le visage vert, souffrance, destin, apprentissage, châtiment | Facebook | |
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16/02/2011
Noirceur du monde ?
Mais la plus grande douceur est d’occuper les hauts lieux fortifiés par la pensée des sages, ces régions sereines d’où s’aperçoit au loin le reste des hommes, qui errent çà et là en cherchant au hasard le chemin de la vie, qui luttent de génie ou se disputent la gloire de la naissance, qui s’épuisent en efforts de jour et de nuit pour s’élever au faîte des richesses ou s’emparer du pouvoir.
Lucrèce, De la Nature, Livre II
Par moments, je me dégoûte d'écrire.
Ce blog ne m'est rien, pour ainsi dire. Il ne me sert pas de passe-temps, puisque je n'ai jamais assez de temps. Il n'est pas un défouloir. Pas plus qu'un filet à gratifications. Malgré ce que peuvent donner à penser mon style parfois vif et mes références parfois nombreuses, rien de ce que j'y laisse n'est entièrement impulsif, ni a contrario pleinement intellectualisé.
J'aime à penser que je m'adresse à mes frères, à mes soeurs, à ma famille. Avec tout l'intérêt et le respect que je voue à ce peuple, à ces peuples, de France et d'Europe. Avec la familiarité, aussi, des liens de sang et d'amitié. Avec mon coeur, en tout cas, bien plus qu'avec de simples cellules grises.
Je suis bien loin de tout savoir et j'évite soigneusement de m'exprimer sur des sujets dont je m'estime insuffisamment instruit. Encore ai-je dû me tromper souvent, malgré tout, et sans doute le referai-je. Cent fois sur le métier...
Toujours est-il que par moments, je me dégoûte d'écrire.
Non pas parce l'auditoire ne serait pas à la hauteur. De multiples commentaires de haute tenue m'ont plutôt convaincu que cela valait le coup de se lancer dans une entreprise aujourd'hui aussi banale qu'un blog, pourvu qu'on soit fidèle à ses idées et que celles-ci aient quelque intérêt collectif.
Non pas, non plus, parce que la banalité apparente de notre quotidien me ferait perdre le goût de prendre du recul pour son décryptage, ou parce qu'il y aurait lieu d'être blasé sur des sujets mille fois traités ailleurs et mieux qu'ici, ou encore, a fortiori, parce que la radicalité serait subitement devenue hors de saison.
Non.
Mais simplement, parce que nous baignons dans "le règne de la quantité" (Guénon) et que, quoi qu'on dise, quoi qu'on écrive, quel que soit le degré de qualité qu'on tente de mettre dans un texte envoyé sur la Toile, il ira, lui aussi, surpeupler un cyberespace déjà complètement saturé des milliards de dégueulis verbaux de cohortes d'infinis crétins.
Et un tel merdier, parfois, ça dégoûte. Si tout vaut tout, et c'est bien le cas quantitativement dans cette méga-démocrassie du Net, c'est que rien ne vaut rien. Donc, à quoi bon ? Y a des jours, je préfère me taire et me retrancher du monde, plutôt que de balancer mes réflexions dans le gélatinodrôme.
Un ami me disait récemment : "ton problème, c'est que tu crois encore en l'Homme".
J'ai pas mal médité cette observation, bien plus remplie, à la vérité, de bonne sollicitude que de désespoir ou de nihilisme. Mais que le solipsisme de son auteur n'exempte pas d'inévitable subjectivité.
Entre autres, je l'ai méditée, bien sûr, sous l'angle de l'éternel antagonisme théorique de l'universalisme et du nominalisme : l'Homme (abstrait) existe-t-il ? Si oui, quel est-il, blablabla...
Mais, heureusement pour moi, surtout sous l'angle social. Vivant.
J'ai donc une réponse. Toute bête, au ras des pâquerettes. Et qui me suffit, sous réserve d'une quelconque validité de notre petit théâtre d'ombres au regard du chant des galaxies et de la complainte des enzymes gloutons.
Oui, je crois en ceux des hommes qui m'ont prouvé que je faisais bien de placer en eux ma confiance. Et je crois en tous leurs semblables qui, nécessairement, existent sans que je les aie rencontrés ni ne puisse espérer les rencontrer jamais (sauf, notamment, par le biais de ce blog).
Il est vrai que de tels hommes, il y en a fort peu, et que c'est pour cela, entre cent autres raisons, que je suis élitiste.
Quant aux autres, dois-je le dire tout net, au fond, je m'en fous. Avec une nuance. Comme disait Franz Liszt : "Aime le peuple, évite la foule". Comprenne qui pourra.
Les vertus humaines sont comme les vices humains. Elles sont enracinées profondément dans quelques natures d'exception, qui n'ont d'autre justification à exister que de les incarner en les exprimant (drôle d'image, je sais), pour la plus grande gloire de ce que les Anciens appelaient les Dieux, ou les Archétypes, ou les Idées.
Pensez seulement aux Jeux Olympiques (les vrais, pas leur parodie moderne, même encore coubertinesque).
En fait, ainsi que Gustav Meyrink l'a écrit dans Le Golem (quand il parle du tirage de boules de couleurs différentes et du rôle des criminels dans la société), c'est ça, le problème de la qualité ; comme celui de la "noirceur du monde" est celui de la quantité.
C'est le fait que ce qui est donné à quelqu'un, lui est donné une fois pour toutes. Et que ce qui ne l'est pas, ne le sera jamais.
Toutes les controverses sur l'inné et l'acquis m'ont toujours fait me gondoler de rire. La bonne sagesse des soudards de tous les pays, exprimée dans un humour souvent scatologique, contient plus de vérité à cet égard que tous les traités savants.
En résumé, un caractère fort, c'est un caractère fort. Vous aurez du mal à le plier à ce qui ne lui convient pas, mais il développera aisément ses qualités naturelles. Et un caractère faible, c'est le contraire. Vous aurez beau lui proposer la meilleure éducation, les meilleures chances sociales et professionnelles, il cédera trop facilement, là où un concurrent moins aidé mais plus doué se jouera de l'obstacle.
De même, prenez deux êtres dont les dons physiques sont inversement proportionnels à la force mentale, et faites-les se mesurer (dans des limites raisonnables, hein, je ne vous parle pas d'emblée d'ordalie ou de flingage à la Rambo). En général, c'est le mental qui fera la différence, l'esprit dominant la matière.
De même, prenez un type énergique, de nature loyale, porté à la finesse et à la droiture, et mettez-le au défi de convaincre une chiffe molle consensuelle, sans idées ni valeurs ni fidélité, que le grand jeu de l'existence consiste à sortir de l'horizontalité pour se se mettre sur un axe vertical. Vous m'en direz des nouvelles, si vous n'êtes pas carrément saisi d'une envie de meurtre au bout de cinq minutes.
Ce déterminisme est difficile à encaisser pour des Occidentaux, chez lesquels la gratification égotique représente le summum de la réussite existentielle et pour qui le mythe de la "Liberté" est le pauvre postulat théorique d'un libre-arbitre aussi illusoire que nié par toutes les sociétés traditionnelles.
Il est quasiment inacceptable, pour ce type "humain", de percevoir que la seule liberté réside dans la qualité de l'acceptation. Acceptation de ce qui arrive (quoi que ce soit), non de ce qu'on fait arriver... Mais là, il faudrait parler aussi du fantasme du "faire", comme de pourquoi il faut néanmoins jouer son rôle, et je crois avoir déjà donné.
Croire qu'on peut faire débouler, sur commande, de la qualité dans notre civilisation purement quantitative, ou dans un humanoïde pur consommateur de quantité, c'est non seulement une ânerie de champion du monde, contraire à toute réalité observable, mais c'est surtout un crédo du confusionnisme régnant, par lequel le système arrive à faire des esclaves même avec des bonnes intentions, de type humaniste, éducatif et libéral.
Culturellement, le type européen le plus évidemment opposé à cette guimauve intellectuelle et sentimentale de l' "éducation" et de la "liberté", avec son carnaval ultime des droits-de-l'homme, c'est le type grec. Celui de la tragédie grecque aussi, par conséquent, petite partie, chronologiquement, de la création théâtrale de la Grèce Antique ; tragédie, qui n'a certes pas existé pour inspirer aux Grecs classiques une terreur, disons judéomorphe, de leurs dieux...
Qui sait, d'ailleurs, que le mot "tragédie" vient du grec "tragos", qui signifie "bouc", animal sacrifié en l'honneur de Dionysos à l'ouverture des festivals de théâtre athéniens ? L'analogie me vient toujours à l'esprit, avec la morphologie du dieu Pan, diabolisé ensuite par les Chrétiens à qui il fallait absolument un diable...
Pour en revenir à l'opposition entre le type grec antique et le type occidental moderne, il me paraît évident que le premier était tout en rites, en culte concret et symbolique d'une philosophie (au sens pratique et religieux), alors que le second n'est que pétitions de principes, discours creux sur des prémisses erronées, propagande, marketing, mensonge sur toute la ligne.
Et donc, par moments, étant du premier mais plongé dans le second, je me dégoûte d'écrire...
Je sais bien que j'ai tort. Que même si la noirceur quantitative de notre monde est d'une matérialité épaisse, même si les marées noires (la réalité et le symbole ne sont jamais loin l'une de l'autre) succèdent aux Tchernobyl, même si les pesticides agricoles le disputent aux vaccins dans l'empoisonnement de la planète et de ses habitants, même si l'escroquerie monétaire et financière cherche à faire passer la corruption politique pour encore pire qu'elle, même si des foules d'ahuris gobent à peu près tout ce que leurs éleveurs en batterie leurs serinent, tout cela n'est qu'une apparence.
Il est évident que tout ce gâchis ne peut pas durer. Il est surtout évident qu'au plan qualitatif, sa valeur est zéro. Que le système ne peut se maintenir encore un peu qu'en continuant "à abolir le réel". Et que c'est là que ça coince. Parce que pour une telle ingénierie sociale, totalement matérialiste, il faut des moyens matériels colossaux, qui vont bientôt faire défaut. Comme le souligne le dernier communiqué du LEAP, ce qui se passe dans les pays arabes présente des analogies avec la chute du Mur de Berlin et annonce la chute du Mur des pétro-dollars, sinon celle du Mur Dollar tout court.
Mais quand même, par moments, trop de cons et de conneries, ça passe difficilement. D'où mon relatif silence ces derniers temps.
Mille pardons, patient lecteur.
03:05 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Histoire, Identité, Nature, Philosophie, Propagande, Psychologie, Religion, Société | Lien permanent | Tags : écrire, dégoût, noirceur, monde, grecs, tragédie, occidentaux, cons, crétins, leap | Facebook | |
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17/01/2011
Des vessies, ou des lanternes ?
Je vous propose un petit test (ATTENTION : âmes sensibles, s'abstenir - je vous aurai prévenus !).
Pour y participer, il vous faudra avant tout jouer le jeu : c'est très simple, il vous suffit de respecter strictement l'ordre de lecture de ce billet, sans tricher en changeant le processus proposé.
Si vous êtes d'accord :
1/ allez d'abord consulter l'article auquel mène ce lien ; ensuite, revenez ici ;
2/ puis, cliquez sur cet autre lien et prenez connaissance de ce à quoi il conduit ; puis, revenez de nouveau ici ;
3/ laissez-moi un commentaire pour me faire part de vos impressions.
Je m'engage à répondre ensuite à vos éventuelles questions, dans la mesure de mes moyens.
13:59 Écrit par Boreas dans Culture, Identité, Philosophie, Propagande, Psychologie | Lien permanent | Tags : apparences, vérité, mensonge, interprétation, sources, vérification, test, impressions | Facebook | |
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01/01/2011
Recueillement
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Charles Baudelaire
03:21 Écrit par Boreas dans Philosophie, Poésie | Lien permanent | Tags : charles baudelaire, recueillement | Facebook | |
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12/12/2010
Sortir du matérialisme par le haut
Merci au camarade "Father Mackenzie" d'avoir rappelé quelques évidences :
"Comme la quasi-totalité des Français je ne comprends rien à l’économie, d’ailleurs je suis persuadé que personne, absolument personne, n’ y comprend quoi que ce soit, pas même les économistes, pas plus que les météorologues ne captent quoi que ce soit à la météo. D’ailleurs, si quelqu’un y entravait quelque chose il n’y aurait pas trente-cinq écoles, vingt-six chapelles et autant de polémiques que d’économistes. Ce bousin est à peu près aussi scientifique que la psychanalyse. Par contre, en toute humilité, comme beaucoup de Français, je crois comprendre quelque chose à la politique et une chose que je sais, c’est que dans ce domaine il n’ y a pas de fatalité, mais qu’ en dernier lieu ce qui décide du sort des peuples, c’est la volonté de puissance. Ce que je vois aussi, c’est que cette prépondérance de l‘économie sur le possible est un ORDRE, un ordre se refuse, comme les ordres peuvent se refuser. Cette crise est le passage d’un ordre à un autre, il ne tient qu’aux principaux intéressés, les peuples, que cet ordre soit à leur service et non pas à celui de leurs nouveaux « propriétaires ». Et quand bien même cette option serait douloureuse, il y a de fortes chances qu’elle le soit moins que de s‘en remettre aux solutions imposés par ceux-là mêmes qui ont créé la situation en cause. De plus, il est largement temps de cesser de penser en boutiquiers et de réhabiliter quelques valeurs comme l’ honneur, le danger et la liberté. C’est un sortilège que de vouloir assujettir nos vies à l’économique, c’est la politique qui doit tout déterminer et non l’inverse. Ceux qui ont répandu la croyance inverse l’ont fait pour assurer leur domination. L’intendance suivra !"
... et de m'avoir fait connaître cette chanson de ce bon vieux Lou Reed, "Men of Good Fortune" (1973) :
Une version un peu plus "musclée" :
Men of good fortune
often cause empires to fall
While men of poor beginnings
often can’t do anything at all
The rich son waits for his father to die
the poor just drink and cry
And me, I just don’t care at all
Men of good fortune
very often can’t do a thing
While men of poor beginnings
often can do anything
At heart they try to act like a man
handle things the best way they can
They have no rich daddy to fall back on
Men of good fortune
often cause empires to fall
While men of poor beginnings
often can’t do anything at all
It takes money to make money they say
look at the Fords, but didn’t they start that way
Anyway, it makes no difference to me
Men of good fortune
often wish that they could die
While men of poor beginnings
want what they have and to get it they’ll die
All those great things that life has to give
they wanna have money and live
But me, I just don’t care at all
Men of good fortune
Men of poor beginnings
...
Les hommes de bonne naissance
causent souvent la chute d'empires
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire du tout
Le fils de riche attend la mort de son père
les pauvres se contentent de boire et de pleurer
Et moi, je ne m'en soucie seulement pas
Les hommes de bonne naissance
ne peuvent très souvent pas faire une chose
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire
Au fond ils essaient d'agir comme des hommes
se débrouillent du mieux qu'ils peuvent
Ils n'ont pas de papa riche sur qui se reposer
Les hommes de bonne naissance
causent souvent la chute d'empires
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire du tout
Il faut de l'argent pour faire de l'argent ils disent
regarde les Ford, mais n'ont-ils pas commencé comme ça
De toute façon, ça ne fait pas de différence pour moi
Les hommes de bonne naissance
voudraient souvent mourir
Alors que les hommes d'origine pauvre
veulent ce qu'ils ont et pour l'avoir pourraient mourir
Toutes ces grandes choses que la vie a à donner
ils veulent avoir de l'argent et vivre
Mais moi, je ne m'en soucie seulement pas
Les hommes de bonne naissance
Les hommes d'origine pauvre
...
14:37 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Musique, Philosophie, Politique, Psychologie, Société | Lien permanent | Facebook | |
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06/12/2010
L'archéologie hérétique
Entre ce que certains adeptes des religions monothéistes nous content des origines de l'espèce humaine (créationnisme fixiste ou par "dessein intelligent") et ce que prétend mieux nous en apprendre la "science" officielle (transformisme, puis théorie de l'évolution), où est la vérité ?
On peut se poser la même question, quant à la validité de ce que nous devrions logiquement accepter comme conclusions pratiques de l'une ou l'autre de ces théories ; car ce ne sont que des théories : les preuves manquent, comme vous pourrez le constater ici.
Conclusions, qui présentent de troublantes similitudes, au point qu'on peut se demander si la "science" moderne n'est pas, en grande partie, une laïcisation matérialiste du monothéisme.
Dans le cas du créationnisme : mythe du Salut, vision linéaire de l'Histoire, moralisme (individuel et social) ou déterminisme (prédestination).
Dans le cas de la "science" : mythe du Progrès, vision linéaire de l'Histoire, darwinisme social (toujours en vigueur dans les hautes sphères de nos chères élites) ou utilitarisme.
Partout, l'idée selon laquelle demain sera meilleur qu'hier ; que le bonheur n'est pas ici mais dans l'avenir ou, en tout cas, ailleurs ; que le passé est à rejeter comme obscurantiste et sous-développé.
Même si le documentaire qui suit n'est qu'un résumé très peu détaillé, il est, quant à lui, fondé sur des faits.
Il peut, en sapant les bases des théories créationnistes et évolutionnistes, conduire à mettre également en doute la validité de leurs implications pratiques.
04:02 Écrit par Boreas dans Histoire, Identité, Philosophie, Politique, Société | Lien permanent | Tags : michael cremo, richard thompson, colin wilson, créationnisme, théorie de l'évolution, salut, progrès, darwinisme social, théories | Facebook | |
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29/11/2010
Jean-Claude Michéa flingue le libéralisme
Jean-Claude Michéa, prof de philo (en général, je n'aime ni les profs, ni les profs de philo en particulier, dont Ladislav Klíma disait qu'on les fabrique à partir de la crotte de chien ; mais celui-là est une exception), est l'auteur de plusieurs livres, influencés par la pensée de George Orwell.
Dans l'un d'entre eux en particulier, "L'empire du moindre mal", il démontre que le libéralisme (économique, politique, peu importe, fondamentalement c'est la même chose, avec des variantes dont se servent certains "puristes" pour tenter de faire croire, ou se persuader eux-mêmes, qu'il y existerait des différences radicales - un peu comme entre sectes chrétiennes protestantes aux Etats-Unis) ; que le libéralisme, donc, est en réalité plus progressiste que le collectivisme marxiste lui-même, lequel est notamment moins enclin à la libéralisation des moeurs et donc, à la destruction définitive des structures sociales.
En effet, après la faillite de celui-ci, le libéralisme poursuit, dans la même voie matérialiste, l'achèvement du constructivisme utopique fondateur des "Lumières", ambitionnant prétendument de réaliser, sous les auspices du "Progrès", au moyen de la croissance et de la "liberté", le bonheur de l'Humanité.
En fait, un cauchemar totalitaire croissant, désormais transhumaniste, dans le cadre d'une guerre des classes au sujet de laquelle un des plus distingués parangons des élites libérales, Warren Buffett, troisième fortune mondiale, a élégamment déclaré :
"La guerre des classes existe, c’est un fait. Mais c’est la mienne, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la remporter " (New York Times, 26 novembre 2006).
L'orgueil précède la chute...
En tout cas, cette toute récente interviouve nous montre ce dont Michéa est capable en moins de vingt minutes, sans notes ni stylo. Ça flingue dur. Avec un fin sourire, en plus.
02:25 Écrit par Boreas dans Crise, Economie, Identité, Philosophie, Politique, Société | Lien permanent | Tags : jean-claude michéa, libéralisme, george orwell, progressiste, lumières, progrès, croissance, collectivisme, marxisme, liberté | Facebook | |
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