Noirceur du monde ? (16/02/2011)
Mais la plus grande douceur est d’occuper les hauts lieux fortifiés par la pensée des sages, ces régions sereines d’où s’aperçoit au loin le reste des hommes, qui errent çà et là en cherchant au hasard le chemin de la vie, qui luttent de génie ou se disputent la gloire de la naissance, qui s’épuisent en efforts de jour et de nuit pour s’élever au faîte des richesses ou s’emparer du pouvoir.
Lucrèce, De la Nature, Livre II
Par moments, je me dégoûte d'écrire.
Ce blog ne m'est rien, pour ainsi dire. Il ne me sert pas de passe-temps, puisque je n'ai jamais assez de temps. Il n'est pas un défouloir. Pas plus qu'un filet à gratifications. Malgré ce que peuvent donner à penser mon style parfois vif et mes références parfois nombreuses, rien de ce que j'y laisse n'est entièrement impulsif, ni a contrario pleinement intellectualisé.
J'aime à penser que je m'adresse à mes frères, à mes soeurs, à ma famille. Avec tout l'intérêt et le respect que je voue à ce peuple, à ces peuples, de France et d'Europe. Avec la familiarité, aussi, des liens de sang et d'amitié. Avec mon coeur, en tout cas, bien plus qu'avec de simples cellules grises.
Je suis bien loin de tout savoir et j'évite soigneusement de m'exprimer sur des sujets dont je m'estime insuffisamment instruit. Encore ai-je dû me tromper souvent, malgré tout, et sans doute le referai-je. Cent fois sur le métier...
Toujours est-il que par moments, je me dégoûte d'écrire.
Non pas parce l'auditoire ne serait pas à la hauteur. De multiples commentaires de haute tenue m'ont plutôt convaincu que cela valait le coup de se lancer dans une entreprise aujourd'hui aussi banale qu'un blog, pourvu qu'on soit fidèle à ses idées et que celles-ci aient quelque intérêt collectif.
Non pas, non plus, parce que la banalité apparente de notre quotidien me ferait perdre le goût de prendre du recul pour son décryptage, ou parce qu'il y aurait lieu d'être blasé sur des sujets mille fois traités ailleurs et mieux qu'ici, ou encore, a fortiori, parce que la radicalité serait subitement devenue hors de saison.
Non.
Mais simplement, parce que nous baignons dans "le règne de la quantité" (Guénon) et que, quoi qu'on dise, quoi qu'on écrive, quel que soit le degré de qualité qu'on tente de mettre dans un texte envoyé sur la Toile, il ira, lui aussi, surpeupler un cyberespace déjà complètement saturé des milliards de dégueulis verbaux de cohortes d'infinis crétins.
Et un tel merdier, parfois, ça dégoûte. Si tout vaut tout, et c'est bien le cas quantitativement dans cette méga-démocrassie du Net, c'est que rien ne vaut rien. Donc, à quoi bon ? Y a des jours, je préfère me taire et me retrancher du monde, plutôt que de balancer mes réflexions dans le gélatinodrôme.
Un ami me disait récemment : "ton problème, c'est que tu crois encore en l'Homme".
J'ai pas mal médité cette observation, bien plus remplie, à la vérité, de bonne sollicitude que de désespoir ou de nihilisme. Mais que le solipsisme de son auteur n'exempte pas d'inévitable subjectivité.
Entre autres, je l'ai méditée, bien sûr, sous l'angle de l'éternel antagonisme théorique de l'universalisme et du nominalisme : l'Homme (abstrait) existe-t-il ? Si oui, quel est-il, blablabla...
Mais, heureusement pour moi, surtout sous l'angle social. Vivant.
J'ai donc une réponse. Toute bête, au ras des pâquerettes. Et qui me suffit, sous réserve d'une quelconque validité de notre petit théâtre d'ombres au regard du chant des galaxies et de la complainte des enzymes gloutons.
Oui, je crois en ceux des hommes qui m'ont prouvé que je faisais bien de placer en eux ma confiance. Et je crois en tous leurs semblables qui, nécessairement, existent sans que je les aie rencontrés ni ne puisse espérer les rencontrer jamais (sauf, notamment, par le biais de ce blog).
Il est vrai que de tels hommes, il y en a fort peu, et que c'est pour cela, entre cent autres raisons, que je suis élitiste.
Quant aux autres, dois-je le dire tout net, au fond, je m'en fous. Avec une nuance. Comme disait Franz Liszt : "Aime le peuple, évite la foule". Comprenne qui pourra.
Les vertus humaines sont comme les vices humains. Elles sont enracinées profondément dans quelques natures d'exception, qui n'ont d'autre justification à exister que de les incarner en les exprimant (drôle d'image, je sais), pour la plus grande gloire de ce que les Anciens appelaient les Dieux, ou les Archétypes, ou les Idées.
Pensez seulement aux Jeux Olympiques (les vrais, pas leur parodie moderne, même encore coubertinesque).
En fait, ainsi que Gustav Meyrink l'a écrit dans Le Golem (quand il parle du tirage de boules de couleurs différentes et du rôle des criminels dans la société), c'est ça, le problème de la qualité ; comme celui de la "noirceur du monde" est celui de la quantité.
C'est le fait que ce qui est donné à quelqu'un, lui est donné une fois pour toutes. Et que ce qui ne l'est pas, ne le sera jamais.
Toutes les controverses sur l'inné et l'acquis m'ont toujours fait me gondoler de rire. La bonne sagesse des soudards de tous les pays, exprimée dans un humour souvent scatologique, contient plus de vérité à cet égard que tous les traités savants.
En résumé, un caractère fort, c'est un caractère fort. Vous aurez du mal à le plier à ce qui ne lui convient pas, mais il développera aisément ses qualités naturelles. Et un caractère faible, c'est le contraire. Vous aurez beau lui proposer la meilleure éducation, les meilleures chances sociales et professionnelles, il cédera trop facilement, là où un concurrent moins aidé mais plus doué se jouera de l'obstacle.
De même, prenez deux êtres dont les dons physiques sont inversement proportionnels à la force mentale, et faites-les se mesurer (dans des limites raisonnables, hein, je ne vous parle pas d'emblée d'ordalie ou de flingage à la Rambo). En général, c'est le mental qui fera la différence, l'esprit dominant la matière.
De même, prenez un type énergique, de nature loyale, porté à la finesse et à la droiture, et mettez-le au défi de convaincre une chiffe molle consensuelle, sans idées ni valeurs ni fidélité, que le grand jeu de l'existence consiste à sortir de l'horizontalité pour se se mettre sur un axe vertical. Vous m'en direz des nouvelles, si vous n'êtes pas carrément saisi d'une envie de meurtre au bout de cinq minutes.
Ce déterminisme est difficile à encaisser pour des Occidentaux, chez lesquels la gratification égotique représente le summum de la réussite existentielle et pour qui le mythe de la "Liberté" est le pauvre postulat théorique d'un libre-arbitre aussi illusoire que nié par toutes les sociétés traditionnelles.
Il est quasiment inacceptable, pour ce type "humain", de percevoir que la seule liberté réside dans la qualité de l'acceptation. Acceptation de ce qui arrive (quoi que ce soit), non de ce qu'on fait arriver... Mais là, il faudrait parler aussi du fantasme du "faire", comme de pourquoi il faut néanmoins jouer son rôle, et je crois avoir déjà donné.
Croire qu'on peut faire débouler, sur commande, de la qualité dans notre civilisation purement quantitative, ou dans un humanoïde pur consommateur de quantité, c'est non seulement une ânerie de champion du monde, contraire à toute réalité observable, mais c'est surtout un crédo du confusionnisme régnant, par lequel le système arrive à faire des esclaves même avec des bonnes intentions, de type humaniste, éducatif et libéral.
Culturellement, le type européen le plus évidemment opposé à cette guimauve intellectuelle et sentimentale de l' "éducation" et de la "liberté", avec son carnaval ultime des droits-de-l'homme, c'est le type grec. Celui de la tragédie grecque aussi, par conséquent, petite partie, chronologiquement, de la création théâtrale de la Grèce Antique ; tragédie, qui n'a certes pas existé pour inspirer aux Grecs classiques une terreur, disons judéomorphe, de leurs dieux...
Qui sait, d'ailleurs, que le mot "tragédie" vient du grec "tragos", qui signifie "bouc", animal sacrifié en l'honneur de Dionysos à l'ouverture des festivals de théâtre athéniens ? L'analogie me vient toujours à l'esprit, avec la morphologie du dieu Pan, diabolisé ensuite par les Chrétiens à qui il fallait absolument un diable...
Pour en revenir à l'opposition entre le type grec antique et le type occidental moderne, il me paraît évident que le premier était tout en rites, en culte concret et symbolique d'une philosophie (au sens pratique et religieux), alors que le second n'est que pétitions de principes, discours creux sur des prémisses erronées, propagande, marketing, mensonge sur toute la ligne.
Et donc, par moments, étant du premier mais plongé dans le second, je me dégoûte d'écrire...
Je sais bien que j'ai tort. Que même si la noirceur quantitative de notre monde est d'une matérialité épaisse, même si les marées noires (la réalité et le symbole ne sont jamais loin l'une de l'autre) succèdent aux Tchernobyl, même si les pesticides agricoles le disputent aux vaccins dans l'empoisonnement de la planète et de ses habitants, même si l'escroquerie monétaire et financière cherche à faire passer la corruption politique pour encore pire qu'elle, même si des foules d'ahuris gobent à peu près tout ce que leurs éleveurs en batterie leurs serinent, tout cela n'est qu'une apparence.
Il est évident que tout ce gâchis ne peut pas durer. Il est surtout évident qu'au plan qualitatif, sa valeur est zéro. Que le système ne peut se maintenir encore un peu qu'en continuant "à abolir le réel". Et que c'est là que ça coince. Parce que pour une telle ingénierie sociale, totalement matérialiste, il faut des moyens matériels colossaux, qui vont bientôt faire défaut. Comme le souligne le dernier communiqué du LEAP, ce qui se passe dans les pays arabes présente des analogies avec la chute du Mur de Berlin et annonce la chute du Mur des pétro-dollars, sinon celle du Mur Dollar tout court.
Mais quand même, par moments, trop de cons et de conneries, ça passe difficilement. D'où mon relatif silence ces derniers temps.
Mille pardons, patient lecteur.
03:05 Écrit par Boreas | Lien permanent | Tags : écrire, dégoût, noirceur, monde, grecs, tragédie, occidentaux, cons, crétins, leap | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
Décidément le moral est au plus bas, malheureusement je pense la meme chose que vous, nous sommes arrivés a un moment de l'histoire ou il vaut mieux que tout s'écroule parce que le retour en arriere n'est plus possible ( et pour quoi faire )
Peut etre qu'une nouvelle société basée sur d'autres criteres que l'individualisme verra le jour.
J'espere qu' apres le chaos, si on peux éviter la dictature les nouvelles générations se serviront de nos conneries pour construire un monde meilleur !
bien amicalement
Maryse
Écrit par : maryse | 17/02/2011
Boreas
Vendredi 18 février 2011 à 12:18
« Il a raison de diminuer fortement les dépenses, oui ça fait mal, c’est normal. »
Je vois que la doxa libérale est toujours aussi vivace chez certains.
Le hic, c’est que les peuples n’accepteront plus très longtemps de rembourser des dettes dont les principaux responsables sont les oligarchies (privatisation des profits, socialisation des pertes).
Et celles-ci continuent de vouloir donner des leçons sans le moins du monde participer à l’effort.
L’aveuglement à son paroxysme.
----------------
Je vous répond ici parce qu'il semble que je n'ai plus le droit de poster sur fds (pourtant, j'ai été polis), désolé pour le hors sujet.
-----------------
@Boreas
Je suis libéral, anti-EURSS, et partisan le la démocratie directe, comme ça vous savez tout.
Vous avez tord, Je vous fait remarquer que c'est son prédécesseur socialiste qui à coulé les finances en sauvant les banques.
Pour réformer la banque, il est nécessaire de ne plus en dépendre en devant emprunter. En la matière il fait tout ce qui est possible.
- diminution des dépenses.
- planche à billet(les détenteurs de capitaux en prennent aussi pour leur grade).
- hausses d'impôts (a court terme ok, 3-4 ans je suis sceptique, ça pourrait baisser les recettes)
C'est NOTRE gouvernement qui nous envoi dans le MUR.
Écrit par : Bob | 18/02/2011
En économie non plus, vous ne devriez pas écouter les médis gauchistes qui tiennent la france.
Écrit par : Bob | 18/02/2011
Bob
Désolé, mais le sujet que vous évoquez n'a rien à faire sur ce fil.
Ici, ce n'est pas Fortune, où je devine que vous rencontrez quelques difficultés... Peut-être ainsi, finirez-vous par vous apercevoir que ce n'est pas un site libéral.
Pour ma part, je ne vous chasse pas, mais je n'ai pas l'intention de discuter ici de l'ennemi héréditaire et de ses misères, dont personnellement je me réjouis, sinon au plus haut point, du moins dans la mesure raisonnable d'une haine mortelle.
Le sujet de ce fil, c'est autre chose.
Si cela ne vous intéresse pas et comme vous n'avez, par ailleurs, rien lu de mes écrits pour me balancer, comme vous le faites étourdiment, des âneries binaires comme "économie... pas... écouter... gauchistes", inutile de revenir.
Je vous rassure, vos opinions ne m'intéressent pas non plus.
Écrit par : Boreas | 18/02/2011
J'ai un peu parcouru votre blog, trop sombre pour moi.
Je ne vous embête pas plus longtemps.
Écrit par : Bob | 18/02/2011
"Lorsque vous commencez un travail d'importance, vous ne pouvez espérer le finir de suite : c'est la raison pour laquelle il ne faut laisser personne vous forcer à vous hâter ou vous décourager tant que vous n'êtes pas allés au bout de votre tâche."
Teedyuscung
Écrit par : SPOILER | 21/02/2011
Boréas,
Le meilleur conseil à vous donner dans un cas tel que le vôtre actuellement, c'est de consacrer le peu de votre temps libre à autre chose que l'écriture sur la toile.
Essayez la lecture... et pourquoi pas ceci...
Fragile absolu : Pourquoi l'héritage chrétien vaut-il d'être défendu ? de Slavoj Zizek
;)
Remettez-vous vite !
Dieu vous garde.
Écrit par : Eisbär | 23/02/2011
Décidément, tout le monde me veut du bien...
Rassurez-vous, camarades, je ne suis pas déprimé... et certainement pas au point de me convertir au Christianisme ! :-)
Et ce genre d'articles me remonterait sacrément le moral, s'il en était besoin :
http://www.dedefensa.org/article-le_tourbillon_de_madison_21_02_2011.html
Écrit par : Boreas | 23/02/2011
Bonsoir,
un billet à l'humeur un peu sombre certes mais dont j'approuve le contenu, tout particulièrement en ce qui concerne la possibilité ou non de changer nos congénères.
Je crois aussi que cela est une tâche plus qu'ardue pour ne pas dire impossible, j'ai moi aussi essayé d'expliquer, de convaincre un certain nombre de gens mais force est de constater que c'est un échec, la seule manière d'intéresser la plupart d'entre eux est de leur parler économie, politique à la petite semaine... bref pour les intéresser il faut leur parler gros sous. C'est d'ailleurs pour cela que fortune était d'une utilité certaine dans la mesure ou il nous fournissait un certain nombre d'arguments que la plupart peuvent entendre, sauf fanatisme libérale prononcé.
C'est pour ces raisons que je ne crois pas vraiment au grand soir qui verrait l'ancien système de pensée s'effondrer et laisser immédiatement la place à quelque chose d'entièrement nouveau (d'autant que rien d'absolument nouveau ne vois le jour en matière politique, j'ai plutôt tendance à penser que les changements sont plus de l'ordre de la métamorphose). Bref l'homme nouveau n'est pas pour demain, cependant un long travail de sape tel que celui que les libéraux ont opéré semble tout de même produire certains résultats, autrement dit il ne faut pas espérer voir ce dont nous rêvons de notre vivant, ce n'est pas demain la veille que la majorité reconnaîtra une quelconque valeur à l'héroïsme ou à la gloire (pour prendre les plus étrangères à notre "belle" époque).
Mais d'un autre côté cela est-il seulement souhaitable ou même possible ? S'il a existé des époques ou ces valeurs ont été partagées par le plus grand nombre elles sont cependant bien rare... guerres Médiques, Puniques, L'Empire français... ce genre de perspectives ne peuvent qu'apparaître encore plus sombres aux yeux de la majorité que ce que nous vivons actuellement .
Certains vous diront nihiliste, je dirai qu'il s'agit plutôt d'un regard sur le monde depuis le sommet d'une montagne, ou depuis les cimes pour paraphraser Zarathoustra... vous êtes peut-être dans une phase de retrait du monde, c'est parfois nécessaire si l'on veut prendre un peu de hauteur de vue et s'extraire du brouhaha ambiant.
Bon courage et que ce retrait vous soit bénéfique.
Ps: Je m'en vais vitrifier du parquet en attendant de vitrifier les sables du désert...
Écrit par : personne | 11/03/2011
personne
Impossible, certes, de changer les gens.
Mais peut-être évolueront-ils, au gré des circonstances inhabituelles de la crise. La dévirilisation des modernes repose sur le confort et sur le nihilisme spirituel et moral propre au matérialisme.
Enlevez ce confort et ce nihilisme, remplacez-les par des nécessités brutes, primaires, sauvages (rien à voir, pourtant, avec la bêtise et le primitivisme : pensez aux civils allemands bombardés au phosphore de la deuxième guerre mondiale et à leurs réactions), et vous avez le clash entre la peur et la nécessité du combat. Rien de tel pour transfigurer un peuple dont le sang véhicule un glorieux passé, une identité oubliée par le cerveau mais qui dort néanmoins dans les veines.
L'instinct de survie est une constante. Devant le danger, l'homme se réveille et se révèle.
Vous êtes le présent, vous et d'autres de votre génération sacrifiée (la deuxième de l'après-guerre, après la mienne). Vous êtes aussi l'avenir.
Je crois en vous. Nous nous battrons et nous vaincrons.
Écrit par : Boreas | 11/03/2011
En effet je constate des évolutions chez certains, ils commencent à comprendre l'arnaque absolue dans laquelle nous vivons. J'ai par exemple le cas de plusieurs étudiants qui jusque il y a peu avait des idées quelque peu tièdes, pour ne pas dire efféminés, du style "la guerre et le sang c'est pas pour nous" (je remarque quand même que lorsque il n'y a pas de femmes dans les parages le discours à tendance à se muscler un peu), qui commencent à vouloir en découdre non seulement avec les immigrés (conflit que je crois assez inévitable même si certains ont raison de dire qu'il serait plus souhaitable de conserver nos forces pour la ploutocratie, mais les êtres humains étant ce qu'ils sont...) mais aussi et surtout, et c'est plus intéressant, avec les financiers, ce qui revient quand même d'une certaine manière à souhaiter une guerre contre l'Empire même si je ne crois pas qu'ils aient encore bien conscience de cela.
Il est certains que les nécessités brutales de la satisfaction des instincts primaires tels que manger, dormir sous un toit ou vivre avec un tant soi peu de sécurité physique et matérielle pourrait amener beaucoup de gens vers la fureur. Il suffit d'observer ce qui se passe dans les pays arabes pour le comprendre, voilà des peuples dont on disait qu'ils ne seraient jamais capables de se soulever contre leurs tyrans qui se révoltent voir même prennent les armes comme en Libye pour affronter une armée professionnelle (encore que l'histoire du bonhomme envoyé en Italie pour un stage de nageur commando alors qu'il ne savait pas... nager me laisse quelque peu dubitatif sur la valeur de celle-ci) et ce précisément parce que leurs ventres les y ont poussé.
Si l'on regarde le passé le même genre d'évènements que ce que nous vivons actuellement a contribuer pour une part que je ne saurais quantifier à la prise de pouvoir des nationalistes dans un certains nombre de pays. Il est certain que la montée de Marine Le Pen n'est pas uniquement le fait des méfaits d'un certain nombre d'immigrés, cela se produit depuis une bonne quinzaine d'années et jamais le FN n'avait atteint un tel niveau de popularité (elle va d'ailleurs probablement faire un carton chez les jeunes si je me fie à ce que j'entends autour de moi), il y a des chances que le fait que ce soit une femme lui donne mécaniquement plus de voix qu'à son père mais la "crise" y est certainement pour beaucoup. Bon personnellement je ne crois pas une seconde qu'une simple victoire électorale dénuée d'effervescence révolutionnaire puisse permettre de changements véritablement radicaux mais c'est tout de même un élément non négligeable, un gros score pourrait énerver la ploutocratie et la pousser à la faute un peu comme après le référendum de 2005.
Je crois également que toute cette idéologie des droits de l'homme, parfait cheval de Troie de la ploutocratie, ne tient encore le haut du pavé que pour la simple et unique raison que la plupart des gens perçoivent plus ou moins consciemment qu'y mettre un terme nous feraient revenir à un temps ou il était nécessaire de désigner un ennemi, cela est quelque peu antinomique avec la vie de confort matériel à laquelle on nous prépare à grand coup de propagande depuis notre plus tendre enfance. Il ne faut pas négliger le fait que cette idéologie a vue ses fondements naître dans l'Europe encore très chrétienne du XVI ème siècle, on perçoit là dedans un fond chrétien, force est de constater que ce fond a à peu près complètement disparu aujourd'hui. On peut se demander si ce n'est pas finalement un mince vernis recouvrant une certaine forme de barbarie, pour l'instant cette absence de modération joue en faveur de l'orgie marchande mais il est bien possible qu'à la faveur des évènements présent et à venir les aspects les plus sanguinaires de celle-ci éclatent au grand jour. En tout cas si l'on se fie à la sagesse grecque, la différence entre la civilisation et la barbarie étant ce sens de la mesure à peu près autant étranger à notre époque que la raison pour un Pol-Pot je parierai sur le fait que les instincts grégaires de nombre de nos contemporains qui les poussent à l'heure actuelle à la servilité la plus totale pourrait demain les pousser aux pires extrémités. Connaissant un tant soi peu les foules pour avoir fréquenté les stades de foot il y a quelques années celles-ci peuvent être parfaitement redoutables pour peu que le contexte s'y prête.
Bref il y a de fortes chances que les années qui arrivent soient, comment dire... très sport.
Écrit par : personne | 13/03/2011
Même Pierre Jovanovic (un facho de base, comme chacun sait, ahaha !) dit que l'intégralité de son entourage va voter MLP et que les sondages en faveur de celle-ci sont sous-estimés :
" JEAN-MICHEL APATHIE (RTL) AGRESSE L'UMP ET LE PS EN DIRECT SUR CANAL+
du 9 au 13 mars 2011 : Mauvaise signe, très très mauvais signe pour la classe politique française, cette incroyable sortie de Jean-Michel Apathie dans le Grand Journal quand il a expliqué que les Français n'ont plus confiance dans les politiques du PS et de l'UMP car ils leur ont menti sur la crise: "Clemenceau a dit que la guerre est trop sérieuse pour être laissée aux militaires, et en vous écoutant je me demande parfois si la politique n'est pas une chose trop sérieuse pour être laissée aux responsables politiques". Bong. Apathie rappelle que la France a emprunté en 3 ans (donc depuis 2008) l'équivalent de 13 ans d'emprunts sur les marchés finaciers, soit 380 milliards. C'est une première, d'une part parce que Apathie est le meilleur analyste politique sur les ondes, et d'autre part parce qu'il a allumé bille en tête deux politiques sur le plateau. Regardez la réaction d'Hamon, PS, qui ne sait comment réagir.
Désormais les Français savent que nous sommes en pleine crise alors que Pernod sur TF1 vient encore de dire que "la crise commence à se terminer" (ça ne s'invente pas). La raison de cette crucifixion du PS et de l'UMP par Apathie est due au sondage Marine Le Pen. Les Français ne suivent plus les médias officiels qui leur cachent la crise économique. Nous sommes donc officiellement entrés dans une crise financière et politique profonde (!!) aggravées par le Mensonge Permanent. Le vase consensuel est brisé. Désormais les Français vont dans le sens de Marine Le Pen. Et pour ma part, même si je suis stupide, je ne le suis pas assez pour croire que l'avis de seuls 1400 ou 1500 sondés par internet (lire l'Express) représente la réalité alors que dans mon entourage, presque tout le monde votera pour Marine. Ceci a d'ailleurs été vu avec le résultat du sondage BFM "Qui a gagné le débat Melanchon-Le Pen?" où elle a obtenu 63%. BFM a retiré le sondage au bout de 3 jours. Sur ce site "Pour qui votez vous en 2012?", elle gagne au premier tour avec 55% (sur 25.226 sondés). Donc, les chiffres des sondeurs officiels sont forcément en dessous de la réalité, et surtout faussés par un échantillon optimisé par les sondeurs eux-mêmes pour plaire à leurs clients les plus fréquents, à savoir l'Elysée, l'UMP et le PS. Reste à savoir si la France arrivera jusqu'aux élections de 2012... Cliquez ici et allez directement à 9 minutes pour l'analyse d'Apathie. "
http://www.jovanovic.com/blog.htm
La vague "populiste" est en train de monter, même si l'arnaque MLP n'est qu'une étape sur le chemin de la radicalisation d'une large partie de la population.
Écrit par : Boreas | 13/03/2011
C'est sûr que le discours et une partie (je dit une partie parce que je suis loin de tous les connaître) de l'entourage de MLP est loin d'être satisfaisant, il suffit de penser à cette Venussia Myrtille ou à ces anciens cégétistes et membres du NPA dont je me demande si ce n'est pas carrément de l'entrisme. Mais bon c'est effectivement un bon début.
Écrit par : personne | 13/03/2011