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15/02/2011

Hervé Kempf : "Pour sauver la planète, sortez du capitalisme"

Hervé Kempf, dont le frère est, ma foi, un excellent agent publicitaire, présentait, en février 2009 (eh oui, ici, on se targue d'être inactuel) son livre éponyme :

08/02/2011

"Homo americanus, rejeton de l'ère postmoderne", par Tomislav Sunic

Emission Méridien Zéro du 30 janvier 2011, sur RBN France (durée : 1 h 30).


podcast

Source : Méridien Zéro

 

A lire en introduction, cet article de Polémia.

Une visite directe à l'auteur est également possible.

Couverture du livre de Tomislav Sunic

22/01/2011

La jeunesse sacrifiée à la rente

Tous les sociologues et profs à Sciences-Po ne sont pas des imbéciles. Louis Chauvel le démontre.

20/01/2011

Les éco-Tartuffes

Alain Cotta : sortir de l'euro ou mourir à petit feu

Voilà un vrai débat, qui agite principalement les sphères patriotes françaises ayant un peu de connaissances en économie (merci, au passage, à Médias France Libre pour la vidéo qui suit).

C'est l'occasion de souligner que, désormais, les idées nouvelles, celles qui ont de l'avenir, ne sont plus celles que sécrètent le système en place et ses élites épuisées.

La relève des idées annonce généralement celle des formes politiques et sociales et le fait que ces idées descendent enfin, avec quelque bonheur médiatique, au plan du concret (l'économie et le social, domaines trop méprisés par les idéalistes rêvant de changer la société sans l'empoigner au collet, ou plutôt par les couilles), est le signe - un de plus - d'une révolution des mentalités, augure d'un basculement pratique.

Le professeur Cotta se dit favorable à un retour à l'euro comme monnaie commune uniquement. Je partage son avis, probablement pour des raisons plus politiques que les siennes, mais surtout parce que la crise accélère sa progression et qu'il ne me semble pas qu'il y aura place pour le "mourir à petit feu".

L'Europe est en proie, comme l'ensemble de l'Occident et même du monde, aux banquiers fous de l'anglosphère, qui ne sont en fait que de simples voleurs à grande échelle.

Elle est en proie à un véritable pillage, au moyen de la création ex nihilo de monnaie scripturale et même fiduciaire (à cet égard, l'exemple de la Fed n'est pas isolé : la BCE est également, dans une moindre mesure, l'instrument de la finance privée, puisqu'elle est le jouet de la Commission Européenne, haut lieu de lobbying, s'il en est ; sa politique de taux prouve d'ailleurs cet asservissement).

L'existence même du prêt à intérêt, longtemps prohibé par le passé, devrait être un vaste sujet de débat.

On ne pourra pas sortir de  la servitude et de la décadence, sans un retour à la souveraineté monétaire et une abolition de la rente ou, au moins, une sévère limitation de celle-ci.

Mais en attendant la réalisation de cet idéal, qui sera imposée, après que la crise aura jeté bas l'oligarchie actuelle, par la nécessité autant que par la meilleure compréhension de dirigeants européens nécessairement nouveaux ; en attendant, eh bien il faut, bon gré mal gré, "chevaucher le tigre" (si on peut parler de tigre en visualisant les tronches de cake de Barroso, de Merkel et de Van Rompuy !).

Et c'est là que je suis en désaccord avec bien des souverainistes dont, à mon avis, l'idéal obscurcit le jugement ; et que je rejoins Alain Cotta.

L'actuelle fuite en avant est d’abord financière et monétaire, mais, bien que toujours dans le cadre de la recherche, avant tout, d'un sauvetage des banques, elle se transforme de plus en plus en une stratégie(s) politique(s) adaptée(s) à la guerre monétaire en cours ; et, comme le système est principalement fondé sur la communication, en guerre des signes (financiers et monétaires, mais fondamentalement politiques maintenant).

Si on raisonne en terme de puissance, de géoéconomie, de géopolitique, je pense que seule compte la fin (le retour du politique, à tout prix, parce qu'il n'y a que lui comme instrument salvateur, face au despotisme du fric) ; que nous avons dépassé le stade où la question des moyens a réellement encore un sens.

En réalité, personne n’a intérêt à sortir de la zone euro en ce moment (dans l'urgence).

Donc, à mon sens, personne ne le fera, d’autant plus qu’un pays membre ne peut pas en être expulsé, ce qui empêche les Allemands de conditionner leur participation à la collectivisation des dettes, à un « nettoyage censitaire » du club…

Les Allemands étant les plus exposés aux dettes des "PIGS", sont sans doute ceux qui ont le plus intérêt à rester dans l’euro.

Si les "PIGS" tombent, l’Allemagne tombe. Et tous les autres aussi (effet domino).

C’est aussi simple que ça.

Soit la zone euro tient bon (et je pense que c’est ce qui va se passer, même au prix de la monétisation des dettes par la BCE sans garde-fou, c’est-à-dire sans statut de prêteur en dernier ressort et sans capital suffisant – de toute façon, ainsi que le dit Olivier Delamarche, aujourd’hui, tout passe, on peut faire n’importe quoi, les marchés sont dans la stratosphère, dans la biture intégrale ; donc, pourquoi se gêner ?) ; soit elle craque et nous sommes morts.

Parce que les USA ne nous rateront pas, une fois à terre. Comme ils n'ont pas raté la Russie après effondrement de l'URSS. Ne nous leurrons pas sur la possibilité d’instaurer miraculeusement dans cette hypothèse, au plan national et dans l’urgence, tout ce qui manque aujourd’hui : élites politiques désintéressées, souveraineté monétaire et financière, protectionnisme, réindustrialisation… Luna Park !

Mieux vaut survivre dans la folie financière, jusqu’à l’effondrement de l'anglosphère, qui provoquera évidemment le nôtre, mais sans nous tuer et en nous donnant l’opportunité de nous libérer de la tutelle qui nous est imposée depuis soixante ans.

09/01/2011

L'homme qui trouvait tout le monde "stupide"...

... C'était Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud et père de la propagande consumériste.

02/01/2011

Alain Soral, nécessaire agitateur d'idées

Le site Ripoublik.com m'a aimablement autorisé à reproduire ici le long entretien qu'il vient de réaliser avec Alain Soral, polémiste talentueux et président de l'association Egalité et Réconciliation.

Je précise d'emblée, tant le sujet est sensible aux yeux de certains patriotes, n'avoir aucun lien avec E&R.

Si je partage une bonne partie de l'analyse qu'elle fait de la société et si, grosso modo, sa charte fondatrice rejoint mes préoccupations, je suis fondamentalement en désaccord avec sa vision assimilationniste du problème de l'immigration allogène, et guère en phase avec l'"antisionisme" par lequel elle entend lutter contre l'influence d'élites et d'officines bien connues, déjà dénoncées ici, parfois autoproclamées représentatives de la communauté juive mais plus souvent cachées derrière le masque des "droits de l'homme".

En effet, l'immigration-invasion que nous subissons et dont Soral dit, à juste titre, qu'elle n'a pas grand-chose à voir avec l'islamisme, est une conquête par capillarité, par submersion ethnique.

Rien, dans l'assimilation (par ailleurs globalement impossible et de toute façon non souhaitable) proposée par E&R, ne permettrait d'espérer la sauvegarde de l'intégrité ethno-culturelle de notre continent, ni donc la survie, ou plutôt la renaissance, de la civilisation européenne.

La réémigration de la grande majorité des allogènes est la seule solution à ce problème et c'est, en ce qui me concerne, un objectif non négociable, même dans le but louable d'éviter une guerre civile, laquelle n'est d'ailleurs aucunement une fatalité, contrairement à ce qu'en pensent les esprits binaires.

Soral lui-même explique particulièrement bien en quoi l'Islam est instrumentalisé par le système, ce dont on peut logiquement déduire que ce dernier n'hésiterait pas à s'en servir pour sa propre survie au cas où elle serait menacée, quitte à l'utiliser pour un conflit armé.

Quant à l' "antisionisme", utiliser ce terme, c'est déjà prendre parti dans le conflit israélo-palestinien, c'est déjà importer ce conflit en France. Or, qui y a intérêt, de part et d'autre, dans notre pays, sinon les Juifs sionistes justement, mais aussi les immigrés musulmans ou arabo-centrés ?

Ce conflit n'est pas le nôtre. Dénoncer l'influence néfaste d'une minorité de la communauté juive en France, c'est une chose. Justifier indirectement la présence et la légitimité des allogènes pro-palestiniens et se ranger de leur côté contre un Etat non-européen, sous prétexte de lutte contre cette influence, c'en est une autre.

Sur ces deux points, je ne peux pas tomber d'accord avec Soral.

De même, sur son avis relatif à F.Desouche. Autant les critiques d'Alain Soral sont justes concernant beaucoup de commentateurs sur le site, autant elles tombent à plat quand elles visent les administrateurs de celui-ci, qui n’ont pas du tout un discours favorable à une guerre civile, ni manifestement une logique d’incitation à la haine.

Certes, le problème pourrait être résolu par l’exigence d’une inscription filtrante au forum du site, mais il me semble que la stratégie de F.Desouche repose essentiellement sur l’influence et la réinformation basique, pour peser sur les médias classiques tout en aidant la fraction la plus intelligente des lecteurs à s’autonomiser, quitte à laisser les imbéciles stagner (ce qui rejoint, somme toute, la vision élitiste de Soral, faite, à mon avis, de pur bon sens).

La partie “influence” de cette stratégie serait évidemment mise à mal par un tel filtrage, qui aboutirait à dissuader une bonne partie du lectorat de rester fidèle au site (les frustrés qui ne pourraient s’exprimer se détourneraient de F.Desouche pour aller sur Bivouac-ID ou autre instrument de récupération atlantiste). Un site de masse n’a en effet d’écho que par la quantité de sa fréquentation.

Les vidéos qui suivent sont, sous ces quelques réserves, passionnantes.

Elles ont l'immense mérite de soulever des questions rarement discutées et surtout, sous un angle original, pour qui en a assez du tintamarre médiatique et des panneaux dans lesquels tant de patriotes tombent si facilement aujourd'hui.

26/12/2010

Selon Pierre Jovanovic, l'anglosphère a déclaré la guerre à la France

Paris XVIIIe, rue Championnet, avril 1944

 

Lors de sa revue de presse du 22 décembre 2010 sur Radio Ici et Maintenant, ce journaliste et écrivain non-conformiste a évoqué le fait suivant, qui, à son avis que je partage, devrait nous inciter à la résistance et à la révolution.

Il est désormais plus cher, pour la finance privée qui nous prête si généreusement de quoi nous esclavager au maximum, de s'assurer contre le non-remboursement de la dette publique française (alors que la France bénéficie pourtant de la note maximale de solvabilité attribuée par les agences), que contre celui du Panama, un pays à la solvabilité considérablement plus faible !

Il faut savoir que, dans le monde, une bonne moitié des contrats d'assurance de ce type, qui font partie de ce qu'on appelle les produits dérivés et, plus particulièrement, des dérivés de crédit (Credit Default Swaps ou CDS, notamment) sont détenus par des grandes banques américaines (quatre surtout : JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs), ce qui est proportionnellement bien supérieur à la part de l'économie américaine dans l'économie mondiale (un quart environ, en partie fictif).

Les banques de l'anglosphère sont clairement les principaux acteurs de ce que l'on appelle la titrisation des dettes.

Donc, de qui, à votre avis, le coût dissuasif des CDS-France peut-il majoritairement émaner ? Et à qui cela profite-t-il ?

Alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont nettement plus endettés que la zone euro (dette totale - publique et privée - des USA : environ 370% du PIB ; zone euro : environ 220% du PIB ; selon les calculs de l'Université de Fribourg en Allemagne, tenant compte de la distinction entre dettes explicites et implicites, l'Amérique arrive même à 624% du PIB rien que pour sa dette publique, soit deux fois plus que la France ou l'Allemagne) ?

Et qu'il leur est de plus en plus difficile de trouver des prêteurs sur les marchés financiers internationaux, alors qu'ils ont d'énormes besoins de financement ?

Pierre Jovanovic a déclaré, à ce sujet :

"Eh oui, il importe de flinguer la France pour préserver l'Angleterre et les Etats-Unis dans une situation bien pire que nous ! C'est ce que j'appelle la guerre de l'information".

Le sujet a été repris sur son blog, à la même date du 22 décembre 2010.

Voilà l'extrait vidéo de son émission, entre des images des récentes émeutes en Grèce et assaisonnée d'un bon humour potache :

21/12/2010

Ancienne URSS, nouvelle Russie

 

La Russie n'est pas très bien vue chez nous, c'est un euphémisme.

Pas une semaine ne se passe sans que le complexe médiatico-politique ne nous serve un petit laïus bien moral sur le méchant FSB, sur le sort funeste qui attend un pays que les donneurs de leçons ont pourtant bien enfoncé en leur temps, sur la "dictature" poutinienne ou encore sur son laxisme quand il s'agit de lutter pour la "diversité" que nos élites aiment tant... N'en jetez plus. Ah si, tiens : encore un autre lien, juste pour rigoler un peu de ces tartuffes.

Certains auteurs, comme Hélène Blanc et Pierre Avril, dont les allégations ont été contestées par Xavier Moreau et Alexandre Latsa, se sont spécialisés dans le dénigrement de la Russie, fondant notamment leurs attaques sur le fait que le pouvoir actuel serait la continuation cachée du régime soviétique.

Sans parler, du côté de la droite catholique, de Pascal Bernardin qui, dans les années 1990, appelait la même thèse au service d'une vision antimondialiste par ailleurs fondée sur des éléments intéressants, quant à l'exploitation des théories du réchauffement climatique. C'est nettement plus pertinent.

En 1984, un transfuge du KGB, Anatoli Golitsyne, publiait un livre intitulé "New lies for old" (De nouveaux mensonges à la place des anciens), dans lequel il dévoilait une stratégie à long terme, élaborée, selon lui, par les Soviétiques dès la fin des années 1950, pour duper l'Occident en travestissant le communisme en libéralisme afin, en définitive, de conquérir le monde par la subversion. Ce plan aurait été mis en application à partir des années 1980.

Aux Etats-Unis, le néo-conservateur Jeffrey Nyquist s'efforce d'accréditer l'idée selon laquelle ce plan serait toujours en cours d'exécution.

Qu'en est-il ?

Une bonne partie des prédictions de Golitsyne se sont réalisées.

Les meilleurs experts américains du renseignement ont été dans l'impossibilité de démontrer que ce transfuge manquait de sincérité.

Les dirigeants de la CIA se sont disputés longtemps à ce sujet, sans jamais parvenir à établir si Golitsyn était ou non un agent double.

Contrairement à ce que se sont demandé certains chercheurs, il n'était pas davantage un agent de longue date de la CIA.

Tout cela donne à penser que le plan a bel et bien existé, mais qu'à un moment donné, il a cessé d'être appliqué, tout en laissant la poursuite des intérêts géopolitiques constants de la Russie faire croire à certains, intéressés ou non, que persistait une continuité globale.

On peut croire d'autant plus à l'existence de ce plan, en lisant le dissident Vladimir Boukovski sur le faux putsch d'août 1991 contre Gorbatchev, en examinant les tenants et les aboutissants du vrai putsch de décembre 1991 contre ce même Gorbatchev, ainsi qu'en faisant le bilan des dévastations de l'ère Eltsine, encouragées et mises à profit par l'Occident.

Mais on peut également croire à l'échec final de ce plan, avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, pourtant ancien du KGB et donc, selon les théoriciens du complot soviétique, agent du plan décrit par Golitsyn.

En effet, rien depuis 2000, hormis la continuité de la nation russe (continuité, sauf pendant la période gorbatchévo-eltsinienne du rapprochement suicidaire avec l'Occident), ne va dans le sens de ce plan. Si continuité il y a, elle est nationaliste et géostratégique, mais pas impérialiste ni expansionniste ; autoritaire dans le sens tsariste si on veut (la Russie n’a jamais été démocratique), mais pas totalitaire.

Non seulement la Russie en a fini avec la désintégration, mais elle recommence à parler et à agir comme une puissance de premier plan et - ce qui gêne ses ennemis au plus haut point - comme une puissance pleinement souveraine.

"Russie unie", le parti du président Medvedev et du premier ministre Poutine, se déclare "conservateur", c'est-à-dire ni excessivement libéral (loin, donc, de la grande braderie eltsinienne), ni socialiste, ni internationaliste.

La tradition nationale est une valeur très importante pour le pouvoir russe, qui entend la concilier avec l'indispensable modernisation sans laquelle le pays ne pourrait résister à ses ennemis.

Si Medvedev et Poutine tentent de rapprocher la Russie de l'Europe de l'Ouest, c'est avant tout en vertu d'une compréhension supérieure des intérêts communs de ces deux entités, au plan économique comme en matière géopolitique (l'Eurasie est la hantise de l'anglosphère, notamment dans la doctrine Brzezinski).

Cela n'a rien à voir avec une fantasmatique tentative de subversion de l'Union européenne, qui est déjà dans un tel état libéral-soviétique (Boukovski précité n'a pas vraiment vu l'aspect libéral, mais n'a pas tort sur le reste...) que c'est plutôt la Russie qui souffrirait de trop se rapprocher d'elle - ce qu'elle ne souhaite heureusement pas.

 

Bref, la grille de lecture des adversaires actuels de la Russie, quand ils sont sincères, a trente ans de retard et de plus, leur point de vue est occidental, à la sauce atlantiste, consciente ou non.

En voyant les choses d’un point de vue strictement européen, en intégrant à la réflexion les impératifs de la stratégie de Poutine (notamment électorale, une grande partie du peuple russe ayant la nostalgie nationaliste de la puissance stalinienne), la situation paraît toute différente de celle décrite par la propagande ambiante.

Exemple : en Ukraine, la Révolution Orange. Combien nous a-t-on seriné que l’empoisonnement du président Iouchtchenko serait l’oeuvre des Russes !

Mais à qui profiterait le crime ? Uniquement à ceux qui soutiennent la Révolution Orange, ourdie par les USA (voir notamment le rôle joué par George Soros, également dans la Révolution des Roses en Géorgie), qui peuvent accuser les Russes à des fins de propagande et ainsi détourner l’attention de l’échec de la tentative de subversion américaine.

Autre exemple : l'officialité soupçonne la Syrie et, derrière elle, la Russie, d’avoir fomenté voire commis l’assassinat de Rafik Hariri. Mais à qui profite le crime ? A Israël et à son allié US, qui peuvent tirer de cette insinuation des arguments de propagande contre la Syrie et ses soutiens iranien et russe.

Et quant à tuer Anna Politkovskaïa, c’est ridicule : quel intérêt ? Les Russes savent très bien que les médias occidentaux sont les plus puissants du monde et que si le pouvoir tuait – en plus, en la flinguant dans un ascenseur ! Le poison, la crise cardiaque, ça n’existe plus ?!… – une journaliste quasiment inconnue en Russie mais chérie des bien-pensants de l’Ouest, ils se feraient traiter d’assassins tout autour du globe (ce qui est arrivé : à qui cela profite-t-il ?) ! Les prend-on pour des imbéciles ?

D’ailleurs, l’indignation sélective fonctionne bien dans ces mêmes médias. D’autres journalistes russes n’ont pas eu droit aux mêmes cris d’orfraie.

Et pourquoi pas Litvinenko (ex-agent du KGB lui aussi, soit dit en passant) ?

Il y a bien d’autres pistes pour ces deux affaires et surtout une, celle qui a été suggérée par les Russes, alors forcément on ne va pas y croire, n’est-ce pas, c’est celle de cette ordure mafieuse de Berezovsky.

On se trompe, et on trompe, sur la Russie.

Contrairement aux USA, les Russes, qu’ils soient ou non encore nostalgiques, au bas de l’échelle sociale, de l’URSS qui leur assurait la sécurité matérielle minimale en échange de leur liberté (définition du communisme par Alexandre Zinoviev), ne veulent pas nous dominer et le voudraient-ils, d’ailleurs, qu’ils n’en auraient pas les moyens.

Ils ont besoin de nous et, principalement, de l’Allemagne et de la France, pour faire contrepoids à la Chine et (encore, mais probablement plus pour très longtemps) aux Etats-Unis ; comme nous avons besoin d’eux.

C’est une nécessité géopolitique, pas une affaire d’idéologies.

Il ne s’agit pas, ni pour nous de nous jeter tout ligotés dans leurs bras, ni pour eux de se livrer garrottés à une UE qui s’empresserait de n’en faire qu’une bouchée mondialiste…

Il s’agit juste de survivre, en tant que peuples et identités, face aux menaces multiples, la première étant encore la pourriture occidentale, dont le centre névralgique est bel et bien aux USA.

 

Personne ne songe à nier l’influence de l’URSS et du KGB pendant la guerre froide, etc.

Il suffit de lire "Le terrorisme intellectuel de 1945 à nos jours" de Jean Sévillia, pour récapituler les effets de tout cela en France.

Mais :

1/ il n’y a pas eu que l’influence soviétique (beaucoup de marxistes-léninistes, staliniens, trostkistes européens n’ont jamais mis les pieds en URSS ni été en contact avec le PCUS, ni même le PCF pourtant très puissant à l’époque, les petits maoïstes de mai 1968 étaient tous des fils de « bonnes familles » bourgeoises influencés par leurs lectures, plus que par des séjours chez les Komsomol ou dans une ambassade à Moscou comme quelques rares Pierre Joxe) ; la contamination idéologique est aussi venue de la société de consommation et de son confort, permettant de croire que n’importe quelle idée gauchiste n’était pas dangereuse pour la bourgeoisie, que l’on pouvait, dans les beaux quartiers, se payer une tranche de bisounoursisme idéologique sans en subir les conséquences à la Pol Pot (mai 1968, c’était ça : du théâtre ; d’ailleurs, tous les cadres de mai, ou presque, sont assez rapidement devenus très intégrés à la société marchande et politiquement correcte – on dirait UMPS, aujourd’hui) ;

2/ l’URSS, comme l’Occident, ont produit des nomenklaturas (en ce sens, notamment, l’URSS était un capitalisme comme un autre) ; c’est le matérialisme qui fonde les deux systèmes, la croyance en le fait qu’il n’existe rien au-dessus des hommes, que la nature est faite pour être asservie et exploitée, que le bonheur ne peut être que matériel, soit en gagnant de l’argent (libéralisme), soit en travaillant pour partager le produit d’efforts communs (communisme) ; mais, en réalité, il y a toujours une « superclasse » qui profite de la croyance des gogos à ces beaux discours utopiques ;

3/ nous avons, en France, un système hybride, fondé tant sur des illusions libérales que sur des vieilles lunes marxistes, en effet, mais également sur le vieil esprit français, tout simplement, et qui remonte au Moyen-Age et, probablement, à des époques encore antérieures ; la solidarité existe depuis longtemps et est indispensable, ce n’est pas parce que le collectivisme marxiste est venu partiellement couvrir cette solidarité de ses formes idéologiques que cela cesse d’être vrai et, par exemple dans le Sud-Ouest de la France, il existe encore beaucoup de traces d’un vivre-ensemble rural, familial, clanique, qui n’a rien de gauchiste ou métissoïde mais qui aboutit, vu superficiellement, à faire croire que le vote en majorité PS de toutes ces régions est idéologique, alors qu’il est surtout la traduction d’un attachement à un modèle ancien, menacé par la société mercantile ;

4/ le système français, mais aussi occidental en général, de gouvernement, est actuellement soviéto-libéral, ou libéral-soviétique (c’est ce qu’on appelle, en novlangue, la « social-démocratie »), par l’effet d’une convergence progressive des modes de manipulation employés par les élites qui, d’un côté s’enrichissent en faisant venir des immigrés pour peser sur les salaires, mondialisent par le libre échange, déréglementent la finance et le commerce internationaux et, de l’autre, achètent la paix sociale à coups d’Etat-Providence, en cas de crise sauvent les grandes entreprises aux frais du contribuable, promeuvent la régulation quand cela sert leurs intérêts : libéralisme-prétexte et collectivisme-prétexte se rejoignent, toujours au profit des mêmes ;

5/ l’URSS est morte et enterrée et si la Russie, par la voix de Poutine, contrairement aux USA, pointe l’immigration en Europe de l’Ouest (Poutine a déclaré en 1995 à l’agence Tass : "La France deviendra dans moins de vingt ans la colonie de ses anciennes colonies"), ce n’est pas pour l’encourager mais, bien au contraire, pour la déplorer ; parce qu’elle sait, pour des raisons que j’ai déjà évoquées, avoir besoin comme partenaire d’une Europe de l’Ouest forte, et non d’un magma consumériste affaibli par le métissage et les sirènes hédonistes.

Bref, ce n’est pas en faisant une fixation sur l’URSS et le KGB, malgré les réalités indéniables du passé, que nous sortirons de l’étau, actuellement bien réel, de la "soft-idéologie" (François-Bernard Huyghe) dont nous bassine la superclasse, pour nous maintenir dans un esclavage mondialiste et destructeur qui n’a plus de « russe » (et encore, ni Marx, ni Engels, ni Gramsci, ni Althusser, ni Mao, ni Ho Chi Minh, etc., n’étaient russes…), en partie, que l’origine historique.

Il est aussi naïf, aujourd’hui, de croire encore à la réalité du communisme que de croire à celle du libéralisme.

Il n’y a plus que des nigauds pour défendre l’un ou l’autre, alors que les tenants du "système à tuer les peuples" (Guillaume Faye, à l’époque où il était pertinent) se moquent des idéologies et ne poursuivent que leur intérêt propre (voir Brzezinski, qui le dit ouvertement dans ses livres).

On pourrait même dire que tomber dans ce genre de piège aujourd’hui, c’est offrir aux mondialistes soviéto-libéraux une prime au décervelage : la propagande actuelle se réfère toujours au passé.

12/12/2010

Sortir du matérialisme par le haut

Merci au camarade "Father Mackenzie" d'avoir rappelé quelques évidences :

"Comme la quasi-totalité des Français je ne comprends rien à l’économie, d’ailleurs je suis persuadé que personne, absolument personne, n’ y comprend quoi que ce soit, pas même les économistes, pas plus que les météorologues ne captent quoi que ce soit à la météo. D’ailleurs, si quelqu’un y entravait quelque chose il n’y aurait pas trente-cinq écoles, vingt-six chapelles et autant de polémiques que d’économistes. Ce bousin est à peu près aussi scientifique que la psychanalyse. Par contre, en toute humilité, comme beaucoup de Français, je crois comprendre quelque chose à la politique et une chose que je sais, c’est que dans ce domaine il n’ y a pas de fatalité, mais qu’ en dernier lieu ce qui décide du sort des peuples, c’est la volonté de puissance. Ce que je vois aussi, c’est que cette prépondérance de l‘économie sur le possible est un ORDRE, un ordre se refuse, comme les ordres peuvent se refuser. Cette crise est le passage d’un ordre à un autre, il ne tient qu’aux principaux intéressés, les peuples, que cet ordre soit à leur service et non pas à celui de leurs nouveaux « propriétaires ». Et quand bien même cette option serait douloureuse, il y a de fortes chances qu’elle le soit moins que de s‘en remettre aux solutions imposés par ceux-là mêmes qui ont créé la situation en cause. De plus, il est largement temps de cesser de penser en boutiquiers et de réhabiliter quelques valeurs comme l’ honneur, le danger et la liberté. C’est un sortilège que de vouloir assujettir nos vies à l’économique, c’est la politique qui doit tout déterminer et non l’inverse. Ceux qui ont répandu la croyance inverse l’ont fait pour assurer leur domination. L’intendance suivra !"

... et de m'avoir fait connaître cette chanson de ce bon vieux Lou Reed, "Men of Good Fortune" (1973) :

Une version un peu plus "musclée" :

Men of good fortune
often cause empires to fall
While men of poor beginnings
often can’t do anything at all

The rich son waits for his father to die
the poor just drink and cry
And me, I just don’t care at all

Men of good fortune
very often can’t do a thing
While men of poor beginnings
often can do anything

At heart they try to act like a man
handle things the best way they can
They have no rich daddy to fall back on

Men of good fortune
often cause empires to fall
While men of poor beginnings
often can’t do anything at all

It takes money to make money they say
look at the Fords, but didn’t they start that way
Anyway, it makes no difference to me

Men of good fortune
often wish that they could die
While men of poor beginnings
want what they have and to get it they’ll die

All those great things that life has to give
they wanna have money and live
But me, I just don’t care at all

Men of good fortune
Men of poor beginnings
...

 

Les hommes de bonne naissance
causent souvent la chute d'empires
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire du tout

Le fils de riche attend la mort de son père
les pauvres se contentent de boire et de pleurer
Et moi, je ne m'en soucie seulement pas

Les hommes de bonne naissance
ne peuvent
très souvent pas faire une chose
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire

Au fond ils essaient d'agir comme des hommes
se débrouillent du mieux qu'ils peuvent
Ils n'ont pas de papa riche sur qui se reposer

Les hommes de bonne naissance
causent souvent la chute d'empires
Alors que les hommes d'origine pauvre
ne peuvent souvent rien faire du tout

Il faut de l'argent pour faire de l'argent ils disent
regarde les Ford, mais n'ont-ils pas commencé comme ça
De toute façon, ça ne fait pas de différence pour moi

Les hommes de bonne naissance
voudraient souvent mourir
Alors que les hommes d'origine pauvre
veulent ce qu'ils ont et pour l'avoir pourraient mourir

Toutes ces grandes choses que la vie a à donner
ils veulent avoir de l'argent et vivre
Mais moi, je ne m'en soucie seulement pas

Les hommes de bonne naissance
Les hommes d'origine pauvre
...