Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : mpt fn

Conscience de classe

Requins%20gigogne.jpg

 

« Le vote front national est un vote de classes populaires. Dans les beaux quartiers, on ne se reconnaît pas dans l’idéologie du FN. D’abord parce que le discours du Front national est politiquement trop primaire pour correspondre aux classes moyennes et supérieures diplômées, qui contrairement aux gens du peuple, ont la possibilité de mener une analyse de fond, de mobiliser des références culturelles, de mettre en perspective historique. Pour les habitants des beaux quartiers, c’est un vote inélégant, brutal, xénophobe. Or il faut que la politique soit policée, que les choses soient enveloppées, pour que cette bourgeoisie fortunée continue à mener la France, l’Europe, la mondialisation, en obtenant l’adhésion du reste de la société, en passant le plus inaperçue possible. Pour que le système capitaliste passe pour le seul viable, naturel. Et que les dominants apparaissent comme méritant de l’être. Le vote FN est contre-productif par rapport à leurs intérêts de classe.

Ceci dit, c’est une représentation de la société qui, si elle ne les concerne pas, leur convient pour les autres. Elle met en scène les conséquences du système capitaliste sans remettre en cause ce système lui-même. Et elle pique des voix à la gauche radicale qui, elle, conteste le système. Mieux vaut que les petites gens s’en prennent aux étrangers plutôt qu’ils s’intéressent aux oligarques ou mettent le nez dans les services de gestion privée des grandes banques. »

Monique Pinçon-Charlot (ce n'est pas parce qu'elle soutient Mélenchon qu'elle a tort)

Lire la suite

Douguine veut conquérir et annexer l'Europe

C'est à partir de 6' 00", puis à 12' 00", à 24' 00" et à 39' 52".

Le gourou eurasiste de Poutine décrit ce que doit être - est déjà - le soft power russe nécessaire à cette conquête et à cette annexion, explique que le « tsar » de Russie dirigera l'Europe pour la sauver de « l'Antéchrist » et désigne expressément le FN comme « cinquième colonne » russe.

Quenelle de 375.000 aux doux rêveurs de la « dissidence » autoproclamée, qui croient à une « alliance » avec l'Ours russe (les enfants, apprenez que l'ours est un animal sauvage et brutal, pas un nounours...) !

N.B. : je me fiche de l'opinion de Galia Ackerman, qui voit des « fascistes » et des « antisémites » partout - comme les poutinophiles, donc, mais ailleurs. La seule chose qui m'intéresse ici est ce que dit Douguine, dûment enregistré par des Russes, sur le site Russia.ru.

Ce type est vraiment un dingue. Quand on pense que de Benoist et l'équipe de la revue Eléments le considèrent comme un ami...

Cela dit, Douguine n'est guère davantage qu'un dingue. N'en déplaise à son moralisme pseudo-nietzschéen, c'est bel et bien le fric qui dirige son pays (selon un modèle libéral), et pas son mysticisme fumeux. Et c'est pourquoi, s'il a l'oreille de Poutine, il est certain que celui-ci ne l'écoute que pour exploiter ce qui peut servir les intérêts de sa clique.

Lire la suite

Lordon progressiste, Michéa conservateur

Lordon%20ahuri.jpg

Euh... J'ai pô tout compris !

 

Frédéric Lordon, très pertinent quand il se limite aux sujets économiques, vient de pondre deux petites analyses critiques de la pensée de Jean-Claude Michéa, qui ne décevront que les naïfs et confirment juste qu'en réalité, l'auteur du Complexe d'Orphée a décidément raison de distinguer la vraie gauche, à laquelle il appartient sans aucun doute, de la fausse, dernièrement épinglée, qui inclut manifestement Lordon et ses pareils, ces derniers étant pourtant en général bien plus médiocres que celui-ci.

C'est à lire et ici.

Au plan social, Lordon se déclare clairement progressiste, là où Michéa est conservateur, ce qui déplaît grandement à nos bonnes consciences degôche, électoralement dépendantes de leur clivage artificiel d'avec une droâte tout aussi fausse que leur gôche, et inconsciemment bourgeoises (à l'appellation bobo, bourgeois bohème, je préfère bourgeois tout court, beaucoup plus signifiant en profondeur).

Mais si, dans l'analyse du progressisme, Michéa est intelligent, Lordon, ultra-conformiste (Bourdieu à la rescousse), n'est qu'un intellectuel, aux arguments aussi faux que tarabiscotés.

Au point qu'en lisant un autre article récent de sa part (passons sur quelques critiques relativement fondées du FN qu'on y trouvera aussi, ce n'est pas le sujet ici), je me dis que décidément, les gauchistes, même sympathiques, culturés, la langue et le clavier bien pendus, restent d'indécrottables agents du « Système ».

Classiquement, comme Mélenchon l'apparatchik rabatteur du PS, ces extrémistes républicains affirment, contre toute réalité historique et juridique (cf. les textes constitutionnels), que la Révolution aurait érigé en principe l'immigrationnisme et l'indistinction ethnique. Ils seraient bien sûr dans l'impossibilité de le prouver, on est donc prié de les croire sur parole.

Il est piquant de voir le principal penseur antilibéral français attaqué par l'une des icônes de la gogôche anticapitaliste à la Mélenchon, dont le plus pressé est la régularisation des immigrés clandestins, comme si l'indéniable déflation salariale par l'immigration était principalement le fait de ceux-ci...

Au passage, le sieur Lordon se garde bien, du haut de sa science tout universitaire, d'aller demander aux ouvriers autochtones ce qu'ils en pensent, comme de remarquer que bien des libéraux partagent sa sympathie, voire son idée. Au contraire, souligner l'adhésion du MEDEF à l'idéologie du vivre-ensemble lui sert, via une contorsion mentale grotesque, à accuser le patronat de servir au FN la soupe de la xénophobie économique !

Mais là où il culmine dans la mauvaise foi et le conformisme les plus répugnants, c'est lorsqu'il s'élève contre le « fixisme » social de l'ordre ancien, sans jamais observer que la sécurité et la protection de l'emploi étaient souvent bien plus forts sous l'Ancien Régime, société organique avec son système des corporations, que dans la mondialisation néo-libérale, que pourtant il condamne, société éclatée et atomisée où les syndicats ne sont que des garanties d'exploitation politiquement correcte.

Lordon, en définitive, se montre incapable de dépasser ses parti-pris idéologiques.

Quand il finasse interminablement pour essayer de démontrer que Michéa ne saurait pas ce qu'est la common decency, la décence commune chère à Orwell, laquelle ne serait qu'un concept creux, il ne fait que tomber dans le relativisme le plus minable et le plus artificiel, en niant à grand renfort de poncifs bien-pensants ce qui est une évidence culturelle et anthropologique pour le commun des mortels enraciné dans la morale européenne plurimillénaire.

Quand il fait l'éloge du « bougisme », voire du nomadisme modernes, on croirait lire de l'Attali...

J'ai la flemme de dresser la liste de toutes les pâles critiques lordonesques, comme par exemple celle consistant à reprocher à Michéa de ne pas accorder aux prétendues solutions prônées par Marx et Engels la même valeur qu'à leurs analyses économiques et sociales, ou encore celle par laquelle il prétend imputer au populo les mêmes perversions et responsabilités qu'aux élites, sans réaliser qu'il rejoint par là, dans une conception universaliste et très pessimiste de la nature humaine, les penseurs libéraux du moindre mal...

Non, décidément, ce Lordon-là, faible penseur caché derrière une rhétorique alambiquée qui ne peut faire illusion que sur les gogos, est un piètre Lordon, un Lordon de commande, un Lordon aux ordres de sa chapelle plus ou moins mélenchoniste, une fade décalcomanie du Lordon brillant et décapant en guerre contre la Bourse et le capitalisme débridé.

Lordon, merde quoi ! Tu vaux mieux que ça. Tes attaques contre Michéa ne prouvent qu'une chose : il a raison, et ça vous dérange, vous les bourgeois degôche.

Lire la suite

La gamelle des politiciens

 

Au risque de passer pour un moraliste, un idéaliste, un je-ne-sais-quoi qui déplaît notamment aux droitards soucieux d'en mettre à gauche, pour qui leur propre survie économique prime la cause du peuple dont ils prétendent faire partie, je n'hésite pas à dire que l'argent est un danger, que sa passion est un vice et son accumulation, une nuisance sociale.

Pour preuve, je ne saurais trop remercier l'ami @agaric qui m'a fait parvenir un lien vers un blog qui tente de répertorier les revenus de nos principaux politiciens ; lien, que je m'empresse d'ajouter aux incontournables de ce blog.

On apprend ainsi que les revenus bruts mensuels des principaux postulants à la présidentielle 2012 (tous « candidats du peuple », bien sûr, comme le titulaire de la charge) sont les suivants :

- Nicolas Sarkozy : 22.720,49 €

- François Hollande : 16.269,49 € (en fait, davantage, mais il existe un plafond légal, au-delà duquel est pratiqué un écrêtement, donc il ne peut palper l'intégralité, le pauvre)

- François Bayrou : 13.512,15 € (+ quelques bons milliers d'euros de retraites diverses et revenus fonciers)

- Jean-Luc Mélenchon : 12.255,87 € (+ 7.000 € environ de retraites diverses)

- Marine Le Pen : 14.916,90 € (eh oui !)

Sur les « petits candidats », nous avons :

- Nicolas Dupont-Aignan : 16.269,49 € (mais en fait, il est dans le même cas que François Hollande)

- Eva Joly : 12.255,87 € (+ sa retraite de magistrate, une paille)

La gamelle est bonne, hein ? Bref.

Précisons que d'après les informations non officielles en ma possession, Louis Aliot, compagnon de MLP et vice-président du FN, disposerait d'une enveloppe mensuelle de 20.000 € pour ses notes de frais.

Vous avez dit dissidence ? De quoi mériter un abonnement au dîner du Siècle, oui.

Allez-y, votez maintenant.

Lire la suite

Realpolitik.tv, la voix de son maître Poutine

Il est rare que je reproduise la propagande russe relayée en France par les larbins du Kremlin, qui prétendent être de notre bord et abusent de notre confiance en se faisant les agents d'une puissance étrangère.

Mais cette fois, c'est tellement gros, sur le ton d'un discours de louanges au Comité central du PCUS sous Brejnev, que cela parle de soi-même.

Cela émane du site realpolitik.tv, qui abrite notamment Aymeric Chauprade, le sémillant nouveau député européen du FN qui était allé valider le référendum truqué en Crimée et qui, il y a deux ans, encensait Alain Soral et désormais le traite d'escroc, et Xavier Moreau, un entrepreneur français installé à Moscou, c'est-à-dire quelqu'un qui, comme Alexandre Latsa, ne pourrait travailler en Russie, pays où la corruption est institutionnalisée, sans l'onction des autorités ni surtout sans rendre quelques services en retour...

Voilà comment ce site, que beaucoup de patriotes français considèrent comme une référence, présente le moscovite Igor Girkin, alias Strelok, alias Strelkov, un ancien officier du FSB qui a été le commandant en chef des terroristes du Donbass et qui, pour l'anecdote, est purement et simplement un assassin de civils, à commencer par le député ukrainien Rybak, et a par exemple fait appliquer une loi pénale soviétique datant de 1941 :

« Un témoignage éclairant : l’exceptionnelle sincérité et le courage de Strelkov, l’homme de la République libre de Donetz [ces géopoliticiens émérites confondent le nom d'une rivière avec celui de Donetsk, capitale du Donbass], qui sent la trahison approcher autour de Poutine, car ceux qui ont leur argent pris en otage par les sanctions occidentales opposent l’inertie commandée par leur égoïsme à la volonté inflexible du Président russe. Strelkov est le modèle de celui qui n’est guidé que par le seul intérêt de son peuple et aucune autre considération. – Realpolitik.tv »

Le plus beau, c'est que le traducteur de cette vidéo, c'est PCN-TV, la chaîne du (micro) Parti Communautaire National-européen de Luc Michel, un national-bolchévique belge, ancien néo-nazi membre de la FANE. Ce personnage était également en Crimée, en compagnie de Chauprade.

La boucle est décidément bouclée. Et tout ce joli monde ose nous seriner, la bouche en coeur, depuis six mois, que le gouvernement de Kiev est « nazi » ! A vomir.

Source

(Merci à @Aurum pour le tuyau.)

Lire la suite

Assimilationnisme, quand tu nous tiens...

 mlp2012.JPG

Moi, je veux bien... mais quelle France ?

 

J'ai déjà dit l'erreur qu'est, à mes yeux, l'assimilationnisme que prône Marine Le Pen.

Un fantasme Egalitaire & Réconciliationniste de plus, cité par F.Desouche, me donne l'occasion de développer mon point de vue, qui n'est ni purement racialiste, ni bêtement ethno-indifférent (la Voie du Milieu est souvent la meilleure...).

Il est aussi naïf de prétendre que la majorité des allogènes extra-européens pourraient s’assimiler, que de croire qu’aucun ne le pourrait, ou encore qu’aucun Musulman ne pourrait vivre tranquillement sa religion dans la sphère privée et sans nuire à personne (j’en ai rencontré et en connais personnellement quelques-uns, donc qu’on ne me dise pas que je raconte n’importe quoi ou que je suis victime de « taqiya » ou ce genre de choses).

Par conséquent, est-ce par naïveté que MLP prétend imposer le « rouleau compresseur républicain » à nos 15 millions d’ « invités malgré nous » ?

Encore une fois, revoyez son interview (à 7′ 00), si vous ne me croyez pas.

La même naïveté qui, avec la trouille justifiée mais exagérée de la guerre civile, a poussé Alain Soral, ainsi qu’Egalité & Réconciliation, dans la même direction ; direction qui, à l’époque du FN de JMLP, était plutôt un non-dit, une ambiguïté permanente, une espèce de couleuvre avalée pour des cas isolés amicaux et sympathiques, mais pas vraiment mise en avant de manière générale, le Chef étant par ailleurs empêtré dans sa propre tendance jacobine et « centre-droite » que personne ou presque, même et surtout parmi ses fidèles, ne voulait voir.

Je laisse le soin aux partisans de MLP, dont je ne suis pas, même si je la trouve relativement sympathique, de répondre à cette question : naïveté ?

Oui, ou non ?

Si c’est oui, comme je le pense, alors pas de problème, à condition que MLP ne gagne pas (je vais expliquer pourquoi) : les patriotes "de souche" peuvent éventuellement se servir du FN comme d’une étape, en sachant que la radicalité qu’appelle la situation n’est pas encore claire pour la majorité, comme la crise économique (pardon, « financière ») n’était pas encore évidente pour elle, le 14 septembre 2008, et qu’une autre formation politique moins naïve prendra bientôt le relais…

En revanche, si c’est non (pas de naïveté dans l’assimilationnisme affiché), il faudra nous dire pourquoi.

Extrémisme républicain sincère et assumé, voire cynique, en tout cas je-m’en-foutisme intégral quant à la disparition programmée du substrat ethnique français et européen par métissage massif, ce qui signifie fin de nos identités et de nos cultures ?

Ou bien stratégie ? Et si stratégie, laquelle ? Comment ? Jusqu’où ?

Imaginons – soyons fous – une prise de pouvoir (forcément démocratique) : on ne me fera pas croire qu’après l’élection, avec ne serait-ce qu’un tout petit pourcentage de voix allogènes, MLP décrétera que ha ha, elle les a bien eus, et que maintenant attention, on déchire toutes les cartes d’identité et on repart sur des bases « droit du sang » + un peu de mérite individuel en cas d’allogénat !

L’hypothèse « stratégie » ne tient pas debout. C’est ridicule. Il est évident que MLP est assimilationniste à 100 %.

Au contraire, non seulement il n’y a pas de stratégie mais, en réalité, la situation, en cas de prise de pouvoir de MLP, serait pire, pour la question de l’immigration, que tout ce que beaucoup de ses sincères et zélés supporters peuvent imaginer.

Vous vous rendez compte, la cristallisation, la sanctuarisation, la consécration par le divin suffrage universel, de 15 millions d’allogènes extra-européens et de leur descendance, ad vitam aeternam ?!!

Pas moyen, après une telle élection, de revenir légalement dessus, sans passer pour les plus abominables racistes, néo-nazis, mangeurs d’enfants, pédophiles consanguins hydrocéphales fââââchistes !

La caution de l’extrême-droite officielle, patentée, adoubée par tout le Système, ayant été donnée, par l’onction des urnes ma bonne dame, mon bon monsieur ! On les garde, tous oui tous !! C’est dit, c’est voté, y a plus d’opposition ! Allez, au boulot, on les assimile, ça marche (pendant que les Zyva se marrent et que, de toute façon, Zyva ou bien sages, leurs gènes se promènent…) !

Vous voudriez alors revenir sur cette greffe forcée de 15 millions + descendance ? Mais vous seriez un assassin bon pour l’échafaud ! Tout le monde serait légitime à vous abattre sans sommation dans la rue, comme un chien enragé !

Je plaisante (à peine : en réalité, cela ne ferait que retarder l’inévitable radicalisation et donc, notamment, la mise en oeuvre des indispensables mesures de réémigration de 90 % environ de nos « 15 millions »…), mais réfléchissez.

Si vous êtes prêts à suivre une assimilationniste comme MLP, quelles que soient ses qualités par ailleurs (à mon avis, il y a largement meilleur qu’elle, mais c’est vous qui voyez), vous risquez de devenir prisonniers d’un compromis qui fait joli à la télé et dans les sondages, mais qui s’avérera franchement nuisible dans la réalité.

Lire la suite

« La cote de confiance des partis politiques est de 12% en France »

Soldes. Dernière démarque.

 

C'est avec un peu de retard, via le site Polémia, que je découvre cette donnée sensationnelle, collectée par l'agence GfK Verein, « une association à but non lucratif fondée en 1934 en vue de promouvoir les études de marché » et initialement reprise par RIA Novosti :

« [En Russie,] quant aux partis politiques, seuls 23% des sondés affirment leur faire confiance.

Il est à noter que cet indice n'est pas le plus bas d'Europe : la cote de confiance des partis politiques est de 18% en Pologne, de 12% en France et de 9% en Espagne et en Italie.

Le sondage fait ressortir une baisse de confiance dans les institutions financières. Si la cote de confiance dans les banques et les compagnies d'assurances se situe en Russie à hauteur de 41%, elle est de 36% en Allemagne, de 30% en Espagne et de 24% en Italie. (...)

Les données citées ci-dessus résultent d'un sondage effectué par l'agence à l'automne 2011 auprès de 28.000 personnes dans 25 pays du monde. »

En cette période de campagne électorale, voilà qui remet les pendules à l'heure.

J'ai toujours pensé que les gens qui votent ne le font que très peu par conviction, ou foi en tel ou tel parti mais, en réalité, en vertu du mot d'Aristote passé en proverbe : « Entre deux maux, il faut choisir le moindre » (Rhétorique).

Comment expliquer autrement qu'une bonne moitié des électeurs français, pourtant très largement opposés à l'immigration et révoltés par le libre-échange mondialisé, dont ils ont très clairement perçu les effets dévastateurs, continuent de voter alternativement pour des partis systémiques dont les différences s'amenuisent de plus en plus et qui, en tout cas, sont tous porteurs de ces deux catastrophes ?

Dernier exemple en date - mais on pourrait appliquer la formule à toutes les élections françaises depuis 1969 au moins -, on a là la clef du vote Sarkozy en 2007, Naboléon, bon communicant, ayant été perçu (même en écartant de l'équation sa stratégie mensongère et enjôleuse d'imitation du FN, couronnée de succès) comme un moindre mal par rapport à l'invraisemblable gaffeuse Ségolène Royal.

« Immigration choisie », voire baisse de l'immigration légale et « arrêter avec la repentance » contre régularisations plus ou moins massives de clandestins, droit de vote aux élections locales pour les immigrés installés depuis plus de cinq ans et « enseignement sur l'outre-mer dans les programmes scolaires, notamment sur l'histoire de l'esclavage » (points 99, 100, 75 et 83 du Pacte présidentiel 2007 de Ségolène Royal) ; « fierté d’être Français », « sang paysan », « identité nationale » et « rupture tranquille » contre « drapeau à la fenêtre », « bravitude », « jurys citoyens » et « ordre juste » ; « président du pouvoir d'achat » et « travailler plus pour gagner plus » contre... quoi, d'ailleurs ? Le SMIC à 1.500 euros ? « Maîtriser la mondialisation pour l’orienter dans le bon sens » ?

Entre la communication cohérente et concrète de Sarkozy et l'autisme immigrationnisto-flou-moralisateur maladroitement affiché par la reine du Chabichou, il n'y a pas eu photo.

Il est vrai, aussi, que Sarkozy avait mis en place, de longue date, une stratégie de séduction de la presse française et d'influence sur ses publications, comme l'avait signalé un article du journal suisse Le Matin en janvier 2007.

Les électeurs exprimés ont alors préféré donner sa chance au candidat apparemment le moins pire. Cela ne veut pas dire qu'ils y croyaient tous vraiment. Néanmoins, la faiblesse de l'abstention a probablement traduit à la fois un véritable désir de changement (la « lepénisation des esprits » exploitée par le vainqueur) et une véritable inquiétude face à des candidats perçus tous deux comme dangereux. Sarkozy aux yeux des électeurs « de gauche », parce qu'il incarnait le néo-libéralisme autoritaire et antisocial, et Royal aux yeux des électeurs « de droite », parce qu'elle leur paraissait incompétente et dogmatique ; ce qui, dans les deux cas, est difficilement contestable.

Il est donc probable que l'abstention ait été faible, non en raison d'un « sursaut citoyen » (les élections ultérieures, notamment les européennes de 2009 à près de 60 % d'abstention et les cantonales de 2011 à plus de 55 %, ont largement infirmé cette thèse), mais parce que la présidentielle de 2007 a été l'élection du désespoir, de la rage et surtout de la peur.

En tout cas, le sondage précité confirme, à mon avis, que si Sarkoy a su et pu profiter, en 2007, de la crédulité de l'électorat, il faudra, s'il veut refaire son coup en 2012 malgré la défiance monumentale (88 % !) des Français envers la partitocratie, qu'il paraisse, cette fois, moins pire que François Hollande. Vu l'insigne médiocrité de celui-ci et la vacuité de son programme, il est possible qu'il y parvienne, malgré son propre bilan calamiteux.

Néanmoins, cette fois, il ne recevra pas l'aide du FN, guéri médiatiquement de ses erreurs stratégiques de 2007 et dont le virage social (bien plus, je pense, que la « dédiabolisation ») comme les électeurs, gavés depuis cinq ans de promesses trahies, annoncent un score honorable. Il est possible que Bayrou en profite, lui qui, dans un registre différent, joue comme Sarkozy première manière, la carte du rassurant et donc, du moins pire.

Quel que soit le résultat, il ne fera toutefois que consacrer faussement un système auquel le peuple français ne croit plus et qui ne pourra survivre encore bien longtemps aux coups de boutoir de la réalité économique.

La radicalisation populaire qui naîtra de la confrontation entre ces escroqueries pseudo-démocratiques successives et une réalité quotidienne en voie de dégradation accélérée, est le véritable ferment de la future et inévitable nouvelle révolution française, dont il est possible qu'elle vise à terminer la première, jamais véritablement achevée, mais pas dans le sens où l'entendent les élites « progressistes » qui, comme Vincent Peillon en son temps, vivent de la récupération de termes détournés ou vidés de leur sens par leurs pratiques d'arnaqueurs.

Lire la suite

Même les manips habituelles ne marchent plus

krach.jpg

Hier à Paris, quatre groupuscules politico-médiatiques, dont trois (Saphirnews, Les indivisibles, Respect Mag) clairement identifiés comme subventionnés ou au moins vivement encouragés par les USA, ont péniblement réuni quelques centaines de braillards formatés pour protester contre le non-événement que constituera, mardi prochain, le pseudo-débat que tiendra l’UMP sur la laïcité (en fait, une énième tentative pour piquer quelques voix au FN en 2012).

Au-delà des slogans binaires de quelques ahuris pleurnichards (ooouuuiiin, célafotausislamophobes ; ooouuuiiin, célafotaumusulmans…), qu’est-ce que ça signifie ? Qu’est-ce que ça veut dire, en réalité ?

Rien.

Sauf que même les gens totalement instrumentalisés (musulmans tenant la France pour responsable de malheurs globalement imaginaires, Français "de souche" tenant "les" musulmans pour responsables de malheurs très réels…), même les dupes des propagandes intéressées émanant de sphères de pouvoir sans rapport idéologique avec les thèmes de ces slogans, ne sont quasiment plus mobilisables.

Sans quoi, compte tenu des proportions démographiques, il y aurait eu un million de musulmans aux environs de la place de la Bastille, et quatre millions de Français de souche pour leur faire face.

En réalité, plus grand monde ne croit aux faux-nez de la partitocratie.

Plus les médias matraquent la population sur les thèmes du racisme, de la laïcité, de l’Islam, du pseudo-débat sur l’identité, du vivre-ensemble, etc., et plus la population, quelle que soit son origine, voit bien que rien de tout cela n’est vrai, que ce n’est qu’une grosse baudruche de village Potemkine, destinée à fournir aux sphères de pouvoir une légitimité morale en toc, leur permettant de continuer tranquillement leur prédation et leurs déprédations.

Ce n’est que du cinéma, le roi est nu et il est de plus en plus facile de le voir, notamment grâce à Internet qui, par sa frange indépendante, oblige, littéralement, le quidam à se poser des questions (même si ce ne sont pas toujours les bonnes, au départ), chose que ne faisaient ni la télé, ni la radio, ni les journaux, médias tenus par la pub, aux ordres du système.

Alors, comment pourrait-il y avoir une guerre civile sur les thèmes que nous serinent les janissaires médiatiques du Grand Califat soviéto-libéral-consumériste auquel nous sommes priés d’adhérer, puisque ces thèmes ne mobilisent même plus ses clients ?

Ce qui monte dans notre pays, ce n’est pas l’opposition voulue entre binaires musulmans et binaires anti-musulmans, c’est le grotesque et le ridicule de ces sphères de pouvoir déconnectées du réel, agitant leurs manips éculées comme un pépé gâteux le hochet de son petit-fils ; c’est la vacuité, l’inutilité, le cynisme et la nuisance d’une classe politico-médiatique vendue à la finance et aux multinationales d’un côté, crispée sur ses prébendes et ses combines consanguines d’autre part, uniquement préoccupée de ses intérêts ; c’est la colère des gens de bonne volonté, de droite comme de gauche, contre cette dictature d’étrons bouffis et irresponsables, qui fait fi de la démocratie, qui ment comme elle respire, qui prétend leur imposer une immigration de masse pour entretenir le dumping salarial et promouvoir le consumérisme de clients indifférenciés, qui prétend utiliser ce flot d’allogènes inassimilables comme rempart intimidant contre la légitime révolte d’un peuple floué, méprisé et même nié.

Il n’y a, en France, ni islamophobie, ni « racisme », sauf celui venant de nos dirigeants et tourné contre leur propre peuple.

Il n’y a aucune raison, pour celui-ci, de nourrir la moindre haine vis-à-vis des allogènes vivant en France ; pour tous ceux, en tout cas, parmi les FDS, qui n’ont pas été victimes des exactions de la frange délinquante des immigrés.

Le pouvoir le sait très bien et joue de l’Islam et de l’immigration pour détourner une colère qui ne devrait légitimement être dirigée que contre lui, en tablant sur leur soutien en cas d’insurrection autochtone.

Mais même en cela, maintenant, il est autiste, il est aveugle. Il ne se renouvelle pas, il croit que cela marchera toujours.

Or, en ce temps de crise économique et d’immigration-invasion, de moins en moins de gens sont dupes ; de plus en plus de gens, dans un coin de leur tête, deviennent familiers avec une petite phrase qui sera fatale à ce régime :

« Ce qu’il nous faudrait, c’est une révolution ».

De ce genre de petites phrases qui finissent par s’incarner dans les faits.

Lire la suite

On ne peut plus rien dire

 

On ne peut plus rien dire, plus rien critiquer au sein de la « mouvance » (patriotique française) sans se faire accuser d’arrogance, de contravention à la solidarité obligatoire et aux bonnes manières ; bref, à la bisounourserie ambiante qui sert de diversion aux tenants d’une vision manichéenne du monde, pour ne pas avoir à répondre sur le fond.

On ne peut plus dire que quelqu’un dit des conneries, sans que celui-ci s’offusque immédiatement d’être traité de con. Comme si dire des conneries sur un sujet faisait aussitôt de toute la personne de leur auteur, un con.

Cette bisounourserie et cette susceptibilité exacerbée s’accompagnent néanmoins, curieusement, d’une critique pour le moins violente et globale de tout ce qui n’est pas la « mouvance ».

Un blogueur, ancien du renseignement français qui est spécialisé dans la lutte contre le terrorisme islamiste, commet-il l’erreur impardonnable de faire héberger son blog par les facilités techniques du Monde ? Peu importe ce qu’il dira, le voilà irrévocablement assimilé au journal Le Monde et à ses journalistes et commanditaires, eux-mêmes nécessairement parties, tous, globalement et sans distinction ni nuance, d’un « système » ennemi contre lequel tout est permis.

Comment ne pas en déduire que, dans l’esprit des auteurs de telles accusations, rien, absolument rien provenant de ce « système » ne peut jamais être vrai ni acceptable ?

C’est ainsi que, notamment, au sujet de la crise ukrainienne, les pro-Poutine de la « mouvance » rejettent systématiquement toute information d’origine occidentale, en pratiquant tout simplement l’amalgame. Un article du Washington Post, du Guardian ou du Boston Globe ? Bah, « l’Empire », la CIA, l’OTAN : poubelle. En revanche, RT, RIA Novosti, La Voix de la Russie (tous, des médias d’Etat financés par le Kremlin) ? C’est OK, la Russie de Poutine c’est le camp du Bien, elle lutte contre le diabolique Occident (nous, quoi, mais pas grave). Idem, en ce qui concerne les pro-Assad et les pro-Iran, avec les médias d’Etat iraniens ou syriens.

Pendant longtemps, j’ai naïvement cru que je pouvais employer des expressions comme « système de domination » et « anglosphère », par exemple, sans avoir besoin de préciser que, comme je le pense et comme j’imaginais que mes interlocuteurs le pensaient aussi, leur emploi sous-entendait une infinité de distinctions et de nuances quant aux composantes de ces ensembles ainsi schématisés.

Je ne les emploie plus, car je me suis rendu compte que la plupart de mes interlocuteurs, probablement par paresse intellectuelle, ne partagent pas ces sous-entendus et nuances, ni donc cette perception, et que l’emploi de ces expressions est donc un facteur de confusion et de malentendus plus qu’autre chose. Arrogance de ma part ? Non, simple constat.

 

En tout cas, une chose est sûre, le manichéisme a de beaux jours devant lui, notamment au FN où le marketing politicien, publicitaire et commercial commun à la partitocratie française, remplace le sérieux dans l’analyse et les propositions. Ce qui ne risque pas de rendre la « mouvance » plus utile ni plus efficace politiquement et qui, pour ma part en tout cas, m’amène à m’en éloigner de plus en plus.

En effet, j’ai « l’arrogance » probablement insupportable de n’avoir pas grand-chose en commun avec des gens pour qui il n’y a que les bons d’un côté et les méchants de l’autre, et pour cause. Pour nombre d’entre eux, je fais partie des méchants, simplement parce que je n’adhère pas à leurs caricatures hollywoodiennes à l’envers.

Avant de prétendre agir sur le réel, il faut d’abord le comprendre. Si je ne prétends pas y être parvenu (et/ou avoir des leçons à donner sur ce point), je m’efforce au moins de le faire et de me tenir à une méthodologie qui, certes, demande un peu plus d’efforts que de répéter des slogans écrits par d’autres, souvent plus avides de profit et de pouvoir personnels que des intérêts de notre pays et de son peuple.

Lire la suite

Merci à l'ARSIN

 

Je reproduis ici le commentaire que j'ai rédigé sur le site de l'ARSIN (Association Républicaine pour le Socialisme et l'Indépendance Nationale), à l'occasion d'un billet publié par celle-ci hier, sous forme d'un tour d'horizon de ses partenaires, dont mon blog :

-------------------

Avant tout, le clivage droite-gauche me paraît obsolète, sauf dans le cadre imposé de la comédie électorale.

S'il faut absolument se situer dans une telle distinction, revenons à une classification historique et non propagandique.

A nouveau, comme avant l'affaire Dreyfus, ceux qui se veulent « de gauche » aujourd'hui, du PS jusqu'au NPA et à LO, n'ont en réalité rien à voir avec les Rouges, avec le mouvement ouvrier historique, auquel pourtant ils ne cessent de se référer mensongèrement en parlant à tort et à travers de « travailleurs », sans jamais distinguer, notamment, travail productif et rente sociale.

Jean-Claude Michéa, en plus de décrypter cette évolution, a plus ou moins fait justice de la classification trop conformiste des droites par René Rémond.

A partir de, disons, 1791, sont schématiquement en présence les Blancs, les Bleus et les Rouges (rien à voir avec les couleurs de notre drapeau national).

Contrairement à un réflexe mental courant, dûment conditionné, les ancêtres de la droite et de la gauche actuelles et, avec elles, de l' « extrême droite » et de l' « extrême gauche », se trouvent essentiellement parmi les Bleus (petit rappel, l'Assemblée législative de 1791 et les Conventions postérieures ont été élues avec une très faible participation populaire, d'abord au suffrage censitaire puis au suffrage universel masculin, et les Blancs et les Rouges n'ont pas été représentés en leur sein, dans la mesure où la Révolution française a été d'essence bourgeoise et libérale).

La pseudo-droite des Blancs et la pseudo-gauche des Rouges, avec lesquelles on nous bassine pour effrayer les foules avec des épouvantails « fascistes » et « soviétiques » (alors que non seulement elles ne sont pas à l'origine des dictatures du XXe siècle, mais qu'elles ont par ailleurs quasiment disparu du champ politique, voire idéologique), n'ont en fait rien à voir avec la droite et la gauche, ni avec l' « extrême droite » et l' « extrême gauche » des Bleus.

Comme l'explique Michéa, aujourd'hui, la gauche

« est redevenue ce qu'elle était avant l'affaire Dreyfus. Jusqu'à cette époque, la gauche - nom sous lequel on regroupait alors les différents courants libéraux et républicains - avait toujours combattu sur deux fronts. D'un côté, contre le "péril clérical et monarchiste" - incarné par les "blancs" de la droite conservatrice et réactionnaire - de l'autre, contre le "danger collectiviste" - symbolisé par les "rouges" du camp socialiste fermement attachés, quant à eux, à l'indépendance politique du prolétariat (c'est pourquoi on ne trouvera jamais un seul texte de Marx où il se réclamerait de la gauche ou, a fortiori, de son union).

Ce n'est qu'en 1899 - face à l'imminence d'un coup d'Etat de la droite d'Ancien Régime et de ses nouveaux alliés "nationalistes" - que la gauche moderne va véritablement prendre naissance, sur la base d'un compromis - au départ purement défensif - entre les "bleus" de la gauche originelle et les "rouges" du mouvement ouvrier (et cela malgré l'opposition farouche des anarcho-syndicalistes).

C'est donc ce compromis historique ambigu entre libéraux, républicains et socialistes - compromis scellé contre la seule "réaction" et qui allait donner à la gauche du XXe siècle sa mystique particulière - qui s'est trouvé progressivement remis en cause, au début des années 1980, à mesure que s'imposait partout l'idée que toute tentative de rompre avec le capitalisme (c'est-à-dire avec un système qui soumet la vie des gens ordinaires au bon vouloir des minorités privilégiées qui contrôlent le capital et l'information) ne pouvait conduire qu'au totalitarisme et au goulag.

C'est avant tout dans ce nouveau contexte que la gauche officielle en est venue à renouer - sous un habillage antiraciste et citoyen - avec ses vieux démons modernistes du XIXe siècle, lorsque sous le nom de "parti du mouvement" elle avait déjà pour mot d'ordre "ni réaction ni révolution".

Et comme la droite d'Ancien Régime a elle-même cédé la place à celle des adeptes du libéralisme économique de Tocqueville et de Bastiat (qui, on l'oublie trop souvent, siégeaient tous les deux à gauche), on peut donc dire que l'opposition de la droite et de la gauche, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, ne constitue plus, pour l'essentiel, qu'une réactualisation de certains clivages qui, à la fin du XIXe siècle, divisaient déjà le vieux "parti du mouvement" (on dirait maintenant le parti de la croissance et de la mondialisation). Cette disparition progressive des anciens partis blanc et rouge au profit d'un antagonisme électoral intérieur au seul parti bleu explique bien des choses. »

Concernant les Blancs, j'ai ressuscité il y a peu un ancien article du défunt magazine Le Choc du mois, pas apprécié voire détesté de « l'extrême droite » de type FN-libéral et « droitards libéraux », car anticapitaliste et organiciste, pour rappeler à quel point un certain « socialisme » issu de l'Ancien Régime pouvait être proche du mouvement ouvrier.

Mais aujourd'hui, où voit-on encore des Blancs, ou plutôt leurs produits d'évolution ?

A supposer qu'on veuille bien s'interroger sur la question sans lui appliquer les filtres désinformants de la doxa politiquement correcte, ni circonscrire l'étude aux actuels groupuscules royalistes « de droite », nostalgiques esthétisants d'un Ancien Régime idéalisé, en général cathos-tradi et formolisés dans l'étude de Maurras et autres grands anciens de leur chapelle, je pense qu'on les trouve, pour l'essentiel, dans une nébuleuse de type « révolution conservatrice » qui va, en gros, d'Alain de Benoist au Bloc Identitaire, en passant par Michel Drac (Scriptoblog) et les lecteurs intelligents (c'est-à-dire pas la majorité des commentateurs) du blog F.Desouche et de son antenne économique Fortune, notamment. C'est « de là » que je viens, pour l'anecdote.

Cette nébuleuse, politiquement, numériquement, ne représente rien ou presque, mais elle existe et alimente, au plan des idées, depuis des décennies, la survivance de valeurs et de tendances qui, contrairement à ce que l'on peut croire si on se fie à la doxa, ne sont ni « de droite », ni « de gauche ».

Ces valeurs et tendances ne sont plus, depuis belle lurette, monarchistes, et n'ont jamais été particulièrement favorables à un système politique dictatorial, ni moins encore à un inégalitarisme fondé sur une lutte de classes. Elles sont fondamentalement antibourgeoises, anticapitalistes, aristocratiques au sens grec ancien, organicistes comme je l'ai dit, ethnodifférencialistes et « populistes » au sens où une grande importance est accordée à l'âme et à la volonté des peuples et donc, à leur souveraineté. Personne au sein de cette mouvance ne rejette, bien au contraire, le concept de République (à condition qu'il ne soit pas dévoyé par des oligarchies) et de Bien Commun.

Passons aux Bleus, maintenant.

C'est à leur sujet que l'analyse de Michéa prend toute sa valeur, quant au totalitarisme idéologique et politique de notre époque.

Car tout le champ politique, quasiment, est couvert par les Bleus, du FN (avec quelques nuances, compte tenu de la récente réorientation plus ou moins souverainiste, plus ou moins socialiste, du programme de ce parti qui est, de par ses adhérents et ses sympathisants, une véritable auberge espagnole) à LO, en passant par l'UMP, le MODEM, le PS, le Front de Gauche, le PC et le NPA.

Aucun des nombreux partis de cet éventail, des libertariens aux trotskistes, n'est réellement socialiste (ou solidariste, je préfère ce terme moins ambigu), n'est véritablement révolutionnaire, n'est authentiquement « populiste », c'est-à-dire favorable à l'autodétermination des peuples.

Ils ont, en revanche, en commun d'être progressistes, modernistes, internationalistes et, en un mot, même si cela peut surprendre, libéraux.

Eh oui, libéraux. Car le libéralisme n'est pas qu'économique et « de droite », comme l'a bien vu le marxiste Michel Clouscard, auteur de l'expression « libéraux libertaires » pour désigner ceux chez qui, finalement, l'adhésion aux valeurs matérialistes et consuméristes s'accompagne d'une promotion permanente de tous les laxismes sociétaux.

Restent les Rouges.

Comme les Blancs, ils ne sont plus très nombreux. Nous avons parfois, eux et moi, des divergences fortes, notamment en ce qui concerne le matérialisme et le collectivisme (marxiste ou pas - je rappelle que le mouvement ouvrier est antérieur aux thèses de Marx), mais je me trouve, à vrai dire, bien plus d'affinités avec eux qu'avec les libéraux de tout poil, « de droite » comme « de gauche ».

Et il ne me paraît pas étonnant de finir par voisiner ici avec certains d'entre eux (j'en profite pour remercier Pablito Waal d'être venu me chercher pour contribuer à la louable tentative de l'ARSIN), car je partage sincèrement avec ce qu'il reste aujourd'hui des héritiers du mouvement ouvrier, quelque chose de bien plus important, dans le cadre du totalitarisme marchand qui nous écrase, que toutes les théories et propositions de systèmes alternatifs : le souci de la justice sociale et de la révolution indispensable à sa restauration.

Souci qu'avait au plus haut point l'un de mes auteurs préférés, Jack London.

A mon sens, si on veut être pragmatique, il faut néanmoins réaliser que dans la situation actuelle, aucune force politique potentielle, fondée sur la convergence de tous les partisans de la « common decency » préconisée par Michéa après George Orwell comme socle de dissidence, n'est susceptible de contrebalancer le pouvoir systémique, et surtout pas dans le cadre électoral truqué où les médias aux mains du capital fabriquent le consentement.

C'est pourquoi mon blog est axé tant sur la notion de révolution, qui a plusieurs significations (révolution en cours du fait de la crise du capitalisme et du basculement de l'économie-monde vers l'Asie, de la crise du sens théorisée par Michel Drac  ; révolution des mentalités vers l'anti-matérialisme et donc l'anti-occidentalisme ; révolution politique et économique), que sur le suivi de la crise économique qui, seule, peut causer l'effondrement du « Système » et nous donner l'opportunité de nous libérer pour restaurer une république souveraine et juste, au service du peuple français, dans le cadre d'une Europe géopolitiquement nécessaire mais qui ne soit pas un carcan technocratique supranational.

Merci à l'ARSIN de favoriser l'expression de convergences qui, pour être partielles sur certains points, n'en sont pas moins essentielles sur d'autres, sans doute les plus importants.

Comme l'écrivait Jack London, « Yours for the Revolution » (A vous pour la Révolution) !

Lire la suite

Page : 1 2 3 4 5 6 7